Journal C'est à Dire 166 - Mai 2011

M O N T B E N O I T E T L E S A U G E A I S

29

Poubelle : grogne autour du nouveau tarif Polémique En juillet, 6 230 foyers du Haut-Doubs passent à la redevance incitative des déchets. La grille tarifaire crée des vagues, obligeant le président du S.M.C.O.M. à rassurer. Les personnes seules payeront-elles quatre fois plus cher ?

Travaux publics

L’entreprise Vermot a fêté ses 65 ans Les 65 ans de l’entreprise Vermot ont été célébrés dans l’allégresse le 7 mai dernier. L’occasion de distingués médaillés et retraités.

elles, nous avons déjà repéré des tricheurs qui utilisaient des bacs trop petits. Souvent des entre- prises” dit le président. Il conçoit qu’une personne seu- le paiera plus avec ce système “mais il existe des solutions, pro- met-il. Les gens seuls pourront faire des groupements familiaux et mettre leurs déchets avec d’autres, il y aura des modali- tés de paiement…” Pas très convaincant. Plus rassurant, le président rappelle que la grille tarifaire n’est pas définitive. “Il reste 6 mois pour appliquer des ajustements de prix : une per- sonne seule ne paiera pas plus de 100 euros. J’espère que la véhémence des personnes aujour- d’hui sera inversement propor- tionnelle aux félicitations de demain” conclut-il. Avec cette redevance, les déchets en bac vert devraient passer de 220 kg par personne et par an à 175 kg d’ici 2015. Les 45 kg économi- sés iront dans le composteur et en déchetterie. Espérons qu’ils n’arrivent pas dans les bois ou dans la poubelle du voisin. E.Ch. (1) : Syndicat Mixte de Collec- te des Ordures Ménagères du Haut-Doubs. Il regroupe trois communautés de communes. Cel- le du plateau de Frasne et de la vallée du Drugeon, la commu- nauté de communes Altitude 800, la communauté de communes du canton de Montbenoît. (2) : Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie. Total : 338,70 euros, soit une augmentation pour 2 personnes de 232 %. Pour 1 personne, lʼaugmentation est de 349 %. Le calcul fait par cet habitant de Ville-du-Pont Pour 2 personnes, pour un ramassage dʼun bac de 120 litres, la taxe envisagée sera en 2012 de : 50 euros (prix de lʼabonnement) + 100 euros (forfait de 18 vidages par an dʼun bac de 120 litres) + 34 ramassages supplémentaires (52 – 18 = 34 x 5,55 euros, soit 188,70 euros).

Pour diminuer le poids des déchets et baisser sa facture : “Mettez par exemple les épluchures dans un composteur” conseille le S.M.C.O.M.

C ette lettre duS.M.C.O.M. (1) envoyée début mai, les 6 230 foyers répartis dans 37 communes allant de Frasne à Montbenoît l’ont gardée précieusement.Voilà un déchet qui ne rejoindra pas la poubelle. Si lamissive est impor- tante, c’est parce qu’elle pose les bases de la grille tarifaire de la redevance incitative applicable en juillet. Chaque foyer a pu esti- mer sa facture 2012 en fonction de sa taille et la consommation de ses déchetsménagers (bac vert). Certains l’ont mal digérée (lire par ailleurs). pour 18 vidages par an) et un supplément de 5,55 euros si ce forfait venait à être dépassé. But de la manœuvre : réduire les déchets. Le S.M.C.O.M. dont le budget est d’1,7 million d’euros est pionnier de la redevance inci- tative (et au poids). D’autres villes y passeront plus tard à l’instar du Grand Besançon. En avance sur les autres, le syn- dicat bénéficie de subventions importantes, de l’ordre de 80 % via l’Ademe (2) et le Conseil général. Bref, difficile de lui reprocher d’aller vite au moment où des voix discordantes s’élèvent. La grille fonctionne avec un abonnement selon la taille de sa poubelle (120 litres, 180, 240, 360, 660, 770), sa consommation (forfait de 100 euros

“Notre système est plus juste que la taxe car en rapport avec la production de déchets” explique Claude Dussouillez, président du syndicat depuis 1995, contraint d’organiser de nom- breuses réunions afin de cou- per court à la grogne ou “la dés- information.” Après Montbenoît et Arc-sous-Cicon le 23 et 24 mai, d’autres réunions auront lieu, en direction notamment des élus. Au total, il y en aura 18 pour les 37 communes (17 000 habi- tants au total). “Les gens vien- nent avec des a priori à ces avec deux enfants. Premier cas : le couple mange tous les midis à la maison avec ses enfants. Second cas : le mari et la fem- me sont frontaliers, les enfants vont à la cantine. Forcément, le mode de consommation n’est pas le même mais chacun pour- ra choisir la taille de sa pou- belle. “Celui qui tirera, com- postera aura moins déchets et paiera moins. Celui qui se moque du tri paiera plus.” Des puces ont été apposées sur chaque bac par le syndicat : elles serviront à peser et permettront au S.M.E.C.T.O.M. de contrôler les bons et mauvais élèves. “Avec réunions, ils repartent avec des réponses” ima- ge Claude Dussouillez, conscient que les réformes passent mal. Pour argumenter, il uti- lise l’exemple d’un couple

“La grille tarifaire peut évoluer.”

Les 65 ans de l’entreprise ont été célébrés le 7 mai dernier.

U ne vénérable dame qui se porte très bien : l’entreprise Vermot de Gilley a su traverser les générations avec suc- cès. En 1946, Michel Vermot décide de commencer une activité de travaux publics. Nous sommes juste après la seconde guerre mon- diale. L’époque où il faut reconstruire le pays. En 1972, Jean-Pierre Vermot accompagné de ses frères reprennent l’entreprise familiale. C’est l’époque de la modernisation du matériel et c’est l’apparition de l’hydraulique qui va révolutionner

des leaders mondiaux du B.T.P. Vermot S.A. intègre alors le groupe Eurovia, le secteur routes de Vinci. En 2002, une nouvelle génération arrive aux commandes. Éric Vermot prend les commandes de l’entreprise après quelques années passées en région parisienne et en Lorraine. “Nous ren- trons alors dans une période économique excep- tionnelle de 6 années très favorable pour le secteur des travaux publics. Au cours de ces années, nous développons une autre activité, cel- le de l’aménagement urbain” ajoute la direction. Aujourd’hui, en 2011, l’entreprise Ver- mot a un effectif de 120 salariés, avec une vingtaine d’intérimaires présents durant toute l’année. Encore plus que son histoire, l’entreprise Vermot “véhicule des valeurs de travail, de courage, de persévérance et de pro- fessionnalisme. Et ce sont les salariés de l’entreprise qui, au quotidien, sont les meilleurs ambassadeurs auprès des clients par la quali- té de leur travail. Les vraies réussites sont celles que l’on partage”, estime Éric Vermot. Lors de la soirée-anniversaire, Christian Nicod, Emmanuel Bouveret et Samuel Faivre ont reçu la médaille du travail pour 15 années de pré- sence, Claude Vieille-Marchiset (retraité), Benoît Guillemin, Patrick Mesnier, Didier Pilloud et Jean-Pierre Masson ont reçu la médaille du tra- vail pour 20 ans, Lucien Benméhal pour 25 ans, Élisabeth Brutillot et Claude Louvet pour 30 ans, et enfin Luc Mesnier pour 35 ans de fidèles et loyaux services.

le métier des travaux publics. Ils ont développé au cours de ces années les activités de terrassement, de carrière et de canalisations. Pendant ces tren- te ans, l’entreprise a progressé en ter- me de qualité, d’organisation et de rigueur. Au fil des années, l’entreprise de Gilley s’est fait un nom dans les métiers des canalisations et des ter- rassements au niveau régional.

Luc Mesnier pour 35 ans

“Une augmentation de 232 %” Un habitant de Ville-du-Pont nʼest pas convaincu. Calculette à lʼappui, il sʼinquiète de cette taxe estimant que le contribuable paie le vidage et non le volume de sa poubelle. “Une personne seule payera trois fois plus quʼune famille.” Ce constat, cʼest un retraité qui le fait. Il a alerté le syndicat. Lequel a répondu, point par point. Mais notre homme est perplexe. Le retraité se demande sʼil devra présenter son bac vert à la collecte unique- ment lorsquʼil est plein comme lʼindique le syndicat. “Devrons- nous garder nos déchets alimentaires et ménagers dans nos habitations pendant 3 semaines (ce qui correspond à votre for- fait minimum de 18 vidages par an) sans un respect minimum des règles sanitaires ?” sʼinterroge-t-il. Pour le moment, 59 % des bacs verts sont sortis les jours de collecte et seulement 36 % sont remplis. “Les 18 levées par an seraient ainsi une bonne for- mule” répond le S.M.C.O.M.

de fidèles et loyaux services.

En 1992, l’entreprise a dû prendre la décision la plus lourde de conséquences de son histoi- re, “mais qui avait tout son sens” estime la direc- tion : “accepter de vendre notre entreprise pour pouvoir assurer sa pérennité. ” Dans le même temps, la construction d’une centrale d’enrobage à Flangebouche au cœur du département, a per- mis d’intéresser un grand groupe routier. L’entreprise Jean Lefebvre s’est positionnée et a permis à notre entreprise de développer un nouveau métier les enrobés avec toutes leurs compétences en matière de technicité. En 2000, c’est la fusion de deux grands groupes du B.T.P. qui va donner naissance à Vinci, un

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online