Journal C'est à Dire 166 - Mai 2011

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V A L D E M O R T E A U

Sécurité

Concert néo-nazi : un Mortuacien à la tête de l’organisation Après l’annulation du concert néo-nazi à Épe- noy, le journal C’est à dire a retrouvé l’organisateur, un habitant de Morteau. Il s’explique sous le couvert de l’anonymat. L’extrémisme n’est pas réservé aux grandes villes.

N ous l’appellerons Mic- kaël (1). Deux mois après l’annulation du concert néo-nazi à Épe- noy prévu samedi 19 mars, C’est à dire a retrouvé l’organisateur de ce rendez-vous mettant toute une région en émoi. Ce Mortuacien, bien implanté ici où sa famille habite, se serait passé volontiers de cette publicité relayée par la presse écrite nationale et les journaux télévisés.

À la télévision Le skin-head mortuacien interrogé sur France 2 Lʼ émission “Compléments dʼenquête” diffusée sur France 2 et présentée par Benoît Duquesne évoque le concert néo-nazi dʼÉpenoy. Lʼémission est datée du lundi 9 mai. Une journaliste interroge le néo-nazi mortuacien (son visage est caché) ou celui-ci se livre durant de nombreuses minutes. On le voit dans les rues de Morteau déambulant en pleine nuit, critiquant les trop nombreux kebabs présents ici. Cette émission que lʼon peut revoir en intégralité sur le site inter- net www.france2.fr pose et répond à plusieurs questions : à un an de lʼélection présidentielle, quel rôle pour lʼextrême droite, quelle place pour Marine Le Pen ? Quelle stratégie adopter face à Marine Le Pen dans la perspective de la présidentielle ? Qui est vraiment Marine Le Pen ? Pourquoi séduit-elle les victimes de la crise et les déçus du sarkozysme ? Pourra-t-elle faire du F.N. un parti comme un autre ?

Doubs. L’homme a repoussé nos demandes de rencontre, préfé- rant répondre par mail à nos questions “pour éviter que ces propos soient déformés” dit-il. C’est à dire : Qui sont les néo- nazis dans le Val de Mor- teau ? Et avez-vous compris l’annulation de votre concert ?

L’organisateur du concert néo-nazi (qui n’a pas eu lieu) demeure à Morteau.

Mickaël : Tout le monde veut nous faire passer pour des incultes, nous nous instruisons comme tout le monde. Les médias montrent toujours le côté absurde de ce que l’on dit.

sommes pas ceux qui profanent des cimetières. Ceux-là ne sont pas des nôtres. Regarder les rap- peurs qui disent “nique la Fran- ce”. Eux passent à Bercy. Pour- quoi l’État accepte ? La liberté ne marche que dans un sens. Càd : Vous vous revendiquez de la mouvance “skinhead”. Quel lien avez-vous avec le Front national ? Mickaël : Marine Le Pen était

bien contente à l’époque où son père faisait appel à nous pour la D.P.S., le service de sécurité du parti. Marine Le Pen a dit qu’elle ne voulait plus de nous, les skins. Vous vous trompez. Le parti m’a envoyé un courrier pour que je réintègre le servi- ce de sécurité alors que je me suis inscrit en 1997 pour arrê- ter le mouvement en 1998. Je vote Le Pen, par manque de choix.

“Je vote Le Pen, par manque de choix.”

Le garçon, la trentaine, avait réservé la salle poly- valente d’Épenoy pour soi-disant y fêter un anni- versaire. Il a bien vou-

lu nous répondre après coup. Notre but : éviter toute publici- té et apologie du nazisme et autres tendances extrémismes mais comprendre les motiva- tions de ce dernier, les appuis du réseau, sa taille dans le Haut-

Dans nos concerts, avez-vous déjà entendu parler de débor- dements ? Non. Nous avons aus- si le droit d’exprimer nos idées. Pourquoi les mairies nous blâ- ment-elles alors que nous ne fai- sons aucun dégât. Nous ne

De l’eau pour Bladi Pendant plus de deux mois, les bénévoles de l’association Afreeca des Combes ont participé à la création de jardins maraîchers à Bladi, un village de 2 500 habitants situé au Burkina Faso. Les Combes

3 000 euros” annonce Johnny Barba- lat, le président d’Afreeca. Sur place, avec les autres membres de l’association, ils ont prêté la main à la construc-

ter des condiments. “Ce sont des puits de grand diamètre. Nous avons trou- vé l’eau à 17 mètres de profondeur.” Ils ont été creusés… à la pioche ! Trois

tion de trois puits qui vont permettre d’irriguer la ter- re et de faire pousser des légumes et des fruits desti- nés à la consommation des 2 500 habitants.

équipes de dix personnes étaient adressées à chaque chantier. Dans cette région située aux portes du Sahel, très aride, les autochtones

Des puits creusés à la pioche.

ont commencé à cultiver le jardin maraî- cher qui s’étend sur un hectare. Il a été découpé en 104 parcelles. “Ce sont les femmes du village qui s’occupent du jardin précise Johnny Barbalat. Les hommes, eux, sont dans les champs où ils cultivent du maïs par exemple, ou du coton.” Afreeca n’est pas arrivée par hasard à Bladi, mais par connaissance. En effet, Zakaria Sé, le président de l’association Hakili qui est aussi ori- ginaire de ce village, a eu l’opportunité de venir faire un stage à la mairie de Besançon. C’est comme cela que le lien s’est tissé. C’est le cinquième projet qu’Afreeca soutient en Afrique. Elle a travaillé également sur le chan- tier d’une école au Cameroun, et dans un centre d’accueil de victimes de mal- traitances au Bénin. Elle est aussi intervenue au Maroc pour sensibiliser les enfants au problème du Sida à tra- vers une action de communication. Pour récolter des fonds nécessaires à sa mission, Afreeka organise le 2 juillet un tournoi de foot sur le terrain de La Longeville. Les équipes qui souhaitent y participer doivent être composées de six joueurs dont une fille ou un enfant de moins de treize ans. L’inscription est de 50 euros par équipe. Le début du tournoi est annoncé à 13 h 30. Tout au long de l’après-midi buvette, sand- wiches, grillades, le tout servi dans une ambiance conviviale.

T rois bénévoles de l’association humanitaire Afreeca, originaire des Combes, ont passé deux mois

et demi aux côtés des habitants du vil- lage de Bladi au Burkina Faso. Ils étaient là pour participer à la création d’un jar-

din maraîcher, un projet initié par l’association burkinabé Hakili. “Nous avons financé ce projet à hauteur de

Jusqu’à présent, ceux qui pouvaient se le permettre devaient se rendre à 30 kilomètres de là à vélo pour aller ache-

Renseignements : Tournoi de foot du 2 juillet : 06 47 37 12 24 - 06 08 71 91 23

Grâce à ces puits, les habitants du village vont pouvoir irriguer les jardins maraîchers.

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