Journal C'est à Dire 166 - Mai 2011

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P L A T E A U D E M A Î C H E

Livre

La vallée du Dessoubre comme vous ne l’avez jamais lue. “L’autopsie d’une truite”, roman polar de 357 pages plonge le lecteur dans des eaux limpides où un drame se noue. Entre pêche et racines. Deux auteurs mordus du Dessoubre

D evient pêcheur à la mouche celui qui choi- sit la plus plume par- faite. Celle qui séduira la truite zébrée tant recherchée. PhilippeKoeberlé etNicolasRobert ont un peu de ça. Surtout, les deux Bisontins possèdent une plume virevoltant, entraînante, une plu- me si fine et légère qu’elle vous pique durant 357 pages sans que leur lecteur ne puisse décrocher. “L’Autopsie d’une truite”, roman “polar et nature” paru aux édi- tions “Coxigrue” fait mouche. Les yeux une fois plongés dans les pages, difficile de lâcher la ligne. L’intrigue est palpitan- te. Guide international de pêche à la mouche, Séverin Ménigoz repasse dans sa vallée du Des- soubre, vallée qu’il avait quit- tée vingt ans auparavant. Il s’y arrête, histoire de se remémo- rer le bon vieux temps. Ce temps où il pêchait avec son ami, entre Varin, les meubles Bernardot et en amont de Saint-Hippolyte.

Le coup du soir, les “gobages”, le décor est planté. Problème, Séverin n’aurait jamais dû s’arrêter au virage des Carrières. L’attendait la plus grosse trui- te jamais rencontrée au cours de sa vie de pêcheur. La partie de pêche débute.

berlé. Bisontin, passionné de pêche et médecin-anesthésiste au C.H.U. de Besançon, il a fait du Des- soubre sa deuxième maison.Avec son ami Nicolas Robert, lui aus- si Bisontin de naissance aujour- d’hui expatrié à Paris en raison

Tels de fins moucheurs, les deux auteurs posent les mots sur les pages comme ils posent leur hameçon sur l’eau lim-

de son activité profes- sionnelle de scénariste, les deux hommes ont pondu un bouquin ren- dant un vibrant hom-

“Dans le ventre de la truite.”

pide du Dessoubre : avec pré- cision lorsqu’ils évoquent le ruis- seau de Waroly, délicatesse lors- qu’ils décrivent l’ancien res- taurant de Moricemaison. On s’y croirait. Durant des semaines, des mois, le pêcheur va ruser pour conduire la fameuse trui- te (de 7 kg) dans son épuiset- te. Séverin la capture. C’est bien la plus grosse et la plus vieille du Dessoubre. En ouvrant son estomac, il tombe sur un objet qui changera le cours de sa vie. “La suite, au lecteur de la lire” s’empresse de dire Philippe Koe-

mage aux habitants du Des- soubre et aux lieux magiques que sont Varin, Consolation, les ruisseaux. Ça transpire le vécu. Inquiets de voir les rivières par- tir à vau-l’eau, mais rassurés de voir le Dessoubre encore pré- servé de la pollution, Philippe et Nicolas préparent un nou- veau livre : “Le Sorcier d’Ornans”, encore une fois sur le thème de la nature et de la pêche. Les disciples de Saint- Pierre ont leurs livres de che- vet. E.Ch.

“Autopsie d’une truite dans la vallée du Dessoubre”, aux éditions Coxigrue - Philippe Koeberlé et Nicolas Robert. Prix : 18 euros. Sortie en juin. Maison de la Presse de Maîche et Charquemont. www.coxigrue.com

Philippe Koeberlé (à gauche) et Nicolas Robert, ont co-écrit “autopsie d’une truite” dans la vallée du Dessoubre.

Association Les scouts de Maîche

Politique Les “petits” maires

ne sont pas seuls

cherchent la lumière

Face à l’érosion de leurs effectifs, les scouts de Maîche et environs lancent un appel aux jeunes et encadrants. Les “éclaireurs” veulent éviter l’ombre.

découvrir ce mouvement de jeu- nesse à consonance catholique basé sur l’apprentissage de valeurs, telles que la solida- rité, l’entraide, le respect. Depuis peu, les scouts maîchois possèdent une cabane dans les arbres où ils se retrouvent, déjeunent, jouent, dorment. La cabane a été confectionnée de leurs propres mains. La moi- tié du groupe est composée de filles, l’autre de garçons et sont des chemises bleues (11-14 ans) et orange (8-11 ans), “mais il n’y a pas de rouge (15-18 ans) ou de vert (18-21 ans)” regret- te Stéphane Chatelain, un des animateurs. Cet été, la troupe participera à un camp à Boujailles, dans le Haut-Doubs pontissalien, et se réunit une fois par mois. En attendant, les scouts espèrent recruter des animateurs béné- voles afin d’encadrer le sta- ge. Leur survie est en jeu.

Des stages sont proposés aux édiles pour les remettre à niveau en terme de fiscalité, préparation du budget de leur commune, gestion scolaire, diagnos- tic financier. La nouvelle carte de l’intercommunalité inquiète.

P résidente de l’association des maires du Doubs (A.M.D.), Christine Bou- quin a réuni samedi 28 mai tous les maires du Doubs à Besan- çon-Micropolis. 594 au total. À un an de l’élection présidentiel- le, certains sont - déjà - courtisés pour par les candidats déclarés. Mais le sujet préoccu- pant nos écharpes bleu-blanc- rouge n’est pas de savoir pour qui voter mais gérer les problèmes du quotidien. Dieu sait qu’ils sont nombreux. Pour éviter une prise illégale pose des stages de formation. Plus qu’une remise à niveau, ils permettent aux premiers magis- trats d’éviter une déroute admi- nistrative. En 2010, 634 per- sonnes, soit 204 communes ont participé à ces stages. “Ils sont préparés en fonction de l’actualité, note la présidente. Nous avons abordé plusieurs thèmes : la préparation d’un bud- get, d’un marché public, la ges- tion scolaire, la voirie commu- nale, le diagnostic financier, la prise illégale d’intérêts. Des modules de communication ora- le ont été proposés. Ils s’adressent aussi bien aux maires de petites que de grandes communes” pré- “Comment gérer un cimetière.” d’intérêt, un mauvais budget, l’A.M.D. prési- dée par Christi- ne Bouquin, maire de Char- quemont, pro-

U n scout ne se perd jamais. Dans une forêt, avec son cou- teau, sa ficelle, sa chemise et son short, il parvient à retrouver son chemin, allumer un feu, manger. Mal- heureusement, les “éclaireurs” de Maîche sont déboussolés. Depuis peu, ils font face à une importante érosion de leurs effectifs sans pouvoir four- nir d’explications concrètes. “Nous ne sommes plus ce grou- pe militaire comme certains l’imaginent encore” résume Alain Pilot, à l’origine de ce

mouvement. “On ne se lève pas à 5 heures du matin. Vous savez, les temps ont changé, les scouts aussi. J’ai même vu une

jeune se maquiller le matin au sortir de la tente. Ce côté parami- litaire des années cin- quante est bien loin et nous ne passons plus

“Une cabane pour se retrouver.”

nos journées à genou. Les béné- dictions restent une coutume, mais seulement à l’heure des repas” déclare Alain pour mon- trer que rien n’est plus comme avant. Sur le Plateau, ils sont au total 14 enfants de 8 à 15 ans enca- drés par trois animateurs à

Christine Bouquin - présidente de l’association des maires du Doubs - répond aux interrogations de ses collègues élus.

cise le maire de Charquemont, à la tête de l’association jusqu’en 2014 dont le but est “de res- serrer les liens entre les maires.” En 2011, les stages évoqueront la réforme fiscale, la gestion des cimetières, l’assainissement, la relation entre les communes et les associations, le financement de l’urbanisme. “Nous faisons un maximum pour que les élus

soient informés car nous ne pos- sédons pas de service juridique à l’A.M.D.” Sujet d’inquiétude : la nouvel- le organisation intercommuna- le. “J’ai posé les questions, savoir par exemple, comment mutua- liser les moyens de chaque com- mune.” Plus qu’une fonction, être maire est devenu un métier.

48 en 1990, les scouts de Maîche ne sont plus que 14. Ils viennent de confectionner une cabane où se retrouver.

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