La Presse Pontissalienne 185 - Mars 2015
Le mensuel d'informations sur Pontarlier et le Haut-Doubs
2, 60 €
N° 185
Mensuel d’information du Haut-Doubs
www.presse-pontissalienne.fr
MARS 2015
ÉLECTIONS DÉPARTEMENTALES : LES 22 ET 29 MARS Nouveaux cantons,
nouveaux candidats… Le F.N. en embuscade
6 PAGES SPÉCIALES Tous les détails canton par canton Le politologue Pascal Perrineau analyse l’inexorable montée du F.N. (page 4)
LE DOSSIER en p. 20 à 25
L’ÉVÉNEMENT p. 6 et 7 CHANTIERS PUBLICS : les collectivités face à la difficile maîtrise des coûts.
POLÉMIQUE
p. 19
PÊCHE : la guerre des gaules Le courant ne passe plus entre la fédération et les sociétés de pêche locales.
Rédaction : “Publipresse Médias” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - www.presse-pontissalienne.fr - redaction@groupe-publipresse.com
RETOUR SUR INFO
La Presse Pontissalienne n° 185 - Mars 2015
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La C.C.L. déménage à la fin du mois
L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Pontissalienne revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. La collection d’armes transférée du château au musée
Angélisme Mais quand est-ce qu’on considérera enfin le Front National comme un vrai parti poli- tique ? Le mettre hors jeu, le marginali- ser et estimer que ce n’est pas un adver- saire politique comme les autres est une fondamentale erreur que reproduisent depuis des décennies les dirigeants poli- tiques de droite comme de gauche. L’U.M.P. l’a encore constaté à ses dépens à l’oc- casion de la très médiatique législative partielle de Montbéliard début février : le Front National est aujourd’hui capable de remporter n’importe quelle élection en France. Les élections départementales qui se profilent le 22 mars seront un nouveau test de la popularité du parti Bleu Marine. Ceux qui estiment que ce scrutin est une élection de proximité où le candidat comp- te plus que le parti auquel il appartient se trompent. On le constate de plus en plus : quel que soit le candidat, c’est désormais l’étiquette F.N. qu’on plébiscite. Besançon en a fait l’expérience aux municipales de mars 2014 en élisant deux inconnus F.N. comme conseillers municipaux, Montbé- liard l’a encore prouvé en donnant plus de 48 % des suffrages à Sophie Montel, rési- dant à Saint-Vit et professionnelle du tou- risme électoral. Que l’U.M.P. ait affirmé ensuite que son candidat n’était pas à la hauteur revient une nouvelle fois à nier le problème F.N. On commencera à faire reculer ce parti quand on cessera de pen- ser que ce n’est que par dépit que les élec- teurs le choisissent. Les trente ans durant lesquelles gauche et droite ont refusé de traiter les questions de sécurité, de laïci- té, d’Europe, de communautarisme, autant de thèmes sur lesquels surfent avec aisan- ce les disciples de Marine Le Pen, la Répu- blique les paye aujourd’hui. L’angélisme avec lequel la gauche surtout, mais la droi- te aussi, ont traité tous ces sujets leur revient en pleine face. Phénomène nou- veau : le F.N. arrive aujourd’hui à attirer à lui la jeunesse de ce pays, pourtant avec les mêmes idées périmées ou rances qui ont poussé sur le terreau fertile du déli- tement et de la crise. Pire : des anciens militants de l’extrême gauche se retrou- vent aussi dans les thèses nationalistes et populistes du parti lepéniste. Avoir sim- plement écarté de la marche républicai- ne le F.N. lors de ce fameux 11 janvier est une autre erreur grotesque des dirigeants qui ont de fait ostracisé 25 % des Fran- çais qui n’adhèrent plus aux partis clas- siques. On commencera à regagner du terrain sur le Front National quand on acceptera de combattre ce parti sur les idées qu’il défend. Et c’est là qu’on s’aper- cevra peut-être qu’elles atteignent bien vite leurs limites. Jean-François Hauser Éditorial
D evant l’état de dégra- dation des armes expo- sées dans des vitrines du château de Joux, la Ville de Pontarlier a pris la déci- sion de les mettre à l’abri de l’usure du temps en attendant que soit conçu un site d’ex- position adapté au château. Une étude en conservation portant sur des armes à feu, armes blanches, costumes militaires et documents gra- phiques menée à l’automne dernier a permis de mettre en lumière “l’urgence de la situa- tion et l’ampleur des dégra- dations évolutives et irréver- sibles sur les œuvres” soulignait le rapport qui
recommandait donc “des mesures conservatoires d’ur- gence et le déménagement de la collection dans des locaux plus adaptés aux contraintes de conversation.” Mais comme le futur musée d’armes prévu au château de Joux n’est toujours pas opé- rationnel, il n’est naturelle- ment pas envisageable pour l’instant d’y transférer ces col- lections. C’est la raison qui a amené la Ville de Pontarlier à prendre la décision de les transférer au sein du musée de Pontar- lier. Pour sauver ces collec- tions, le musée d’armes sera fermé au public et totalement
démonté. Pour mener à bien ces opérations de sauvegar- de, une équipe profession- nelle composée de cinq conservateurs-restaurateurs, d’opérateurs, d’un consultant en conservation et de deux agents du musée sera mobi- lisée pendant environ sept semaines au château de Joux. Les œuvres traitées seront ensuite acheminées vers le musée de Pontarlier. Pour stocker ces collections, deux salles du musée, qui ne seront pas accessibles au public, ont été choisies. Le public pour- ra néanmoins apercevoir ces armes et ces pièces à travers des vitres.
L’ex-bâtiment Sbarro abritera le siège de la C.C.L. à la fin du mois.
G rosse opération logis- tique en perspective pour les services de la Communauté de communes du Larmont (C.C.L.) qui s’apprêtent à investir l’immense bâtiment (anciennement Sbarro) réha- bilité au bord de la rocade, nouveau siège de la C.C.L. Ce transfert concernera dans un premier temps environ 90 personnes travaillant pour l’instant dans le bâtiment de la Belle Vie à Houtaud ou dans des bureaux excentrés situés à Pontarlier (services écono- miques et comptables). Ce transfert se fera “fin mars” confirme la direction généra- le des services. L’acquisition et la réhabilita- tion du nouveau bâtiment siè- ge de la C.C.L. coûteront quelque 10 millions d’euros au total. La première tranche étant terminée (7millions d’eu- ros), il s’agira dans un second
temps d’agencer le rez-de- chaussée pour accueillir tous les services techniques et leurs matériels des centres techniques municipal et inter- communal, avec les 110 agents attachés à ces ser- vices. “Cette seconde tranche sera réalisée d’ici sep- tembre 2016. L’opération a été divisée en deux tranches pour d’évidentes raisons bud- gétaires” ajoute la direction. Maintenant que le déména- gement est imminent, une réflexion est en cours afin de décider du sort du bâtiment de la Belle Vie qui abrite éga- lement une pépinière d’en- treprises. La C.C.L. louera la partie qui sera bientot libé- rée, ou alors vendra l’en- semble. Encore faut-il trou- ver les investisseurs intéressés. Et d’ici la fin de l’année, la C.C.L. validera avec la Ville un plan global de mutualisation des services.
La collection d’armes entreposées au château de Joux a subi les outrages du temps et de l’humidité (photo Ville de Pontarlier).
Le P’tit panier sous bannière solidaire
E n attendant de meilleures conditions d’accueil, les bénéficiaires de l’épicerie solidaire auront aumoins le temps d’admirer l’œuvre de street art suspendue dans le couloir des casernes Marguet face à l’entrée du local. Ce tableau est l’œuvre de lycéens des Augustins qui ont travaillé avec des jeunes du P.A.E.J. Ils sont cinq : Léo, Angé- lique, Matéo, Steven et Léa. “On souhaitait sensibiliser les élèves sur les réalités du monde, l’en- gagement associatif. Certains ont d’abord choisi de travailler sur la problématique des S.D.F. On s’est donc rapproché des services du C.C.A.S. Un groupe a travaillé avec l’association d’insertion Tra- vail et Vie sur la collecte de pro- duits d’hygiène. D’autres élèves
avaient envie d’aller plus loin” , explique Thierry Giacoma, conseiller principal d’éducation au lycée des Augustins. La réflexion a abouti au projet Street Art piloté par le C.C.A.S. avec la collaboration de Benja- min Locatelli, le jeune artiste graf- feur pontissalien. Le tableau a été réalisé le premier lundi des vacances de Noël 2014. Le mes- sage “Ensemble, on s’entraide” est de circonstance aux portes de cette épicerie solidaire où l’on distribue de la nourriture aux plus démunis.
est éditée par “Publipresse Médias”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@groupe-publipresse.com S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Thomas Comte,
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Anthony Gloriod au 03 81 67 90 80 Imprimé à I.P.S. - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Mars 2015 Commission paritaire : 1102I80130 Crédits photos : La Presse Pontissalienne, C.H.I.H.C., I.E.P. Paris, La Campanelle, L. Lacour, R. Robbe.
Le projet a été réalisé par cinq jeunes lycéens pontissaliens.
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L’INTERVIEW DU MOIS
La Presse Pontissalienne n° 185 - Mars 2015
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POLITIQUE
Pascal Perrineau “Le Front National est entré dans la cour des grands”
À l’approche des élections départementales des 22 et 29 mars, le politologue Pascal Perrineau* explique l’inexorable montée du parti de Marine Le Pen qui compte sur l’actuelle vague bleu marine pour conquérir des cantons. Analyse du phénomène.
L La Presse Pontissalienne : Le Front Natio- nal est-il devenu, en 2015, un parti comme les autres ? Pascal Perrineau : Le F.N. est un parti qui vient de loin. Il est né en 1972, à l’époque, à partir de formations d’extrême droite, en particulier “Ordre nouveau”, qui rassem- blaient tout une série de thèmes caracté- ristiques de ce courant de pensée. Et avec le temps, il a connu une évolution sensible, pas en rupture totale avec ses fondements, mais en intégrant des éléments de cultu- re républicaine. Il suffit de comparer Jean- Marie Le Pen avec sa fille. En 1989, le père était très critique vis-à-vis de la célébra- tion du bicentenaire de la Révolution par exemple. Avec la fille, le ton est différent. Depuis 2011, Marine Le Pen a mis en pla- ce une véritable O.P.A. sur les éléments clés de cette culture républicaine avec par exemple la notion de laïcité, avec le rôle de la puissance publique comme puissance correctrice des inégalités sociales, etc. Le parti a récupéré ces thèmes, ce qui en fait un parti proche des autres, mais il y a par- fois un peu de manipulation. L.P.P. : Manipulation de ces thèmes républicains ? P.P. : Oui car sur la laïcité par exemple, le F.N. en a une lecture qui insiste surtout sur la question de l’islam. On choisit uni- quement l’islam et ses dérives dans les défis religieux qu’ils lancent à la laïcité. Enmême temps, et c’est nouveau, il y a l’incorporation de ces thèmes républicains dans une fibre républicaine classique. Marine Le Pen va défendre la laïcité en disant que la laïcité est aussi là pour défendre la place des femmes dans la société, ou celle des homo- sexuels. Tout cela est nouveau dans le F.N. L’autre élément du renouveau est bien sûr le renouvellement générationnel. Nombre d’hommes et de femmes du F.N. ne sont plus encombrés par les références intel- lectuelles et historiques de ceux qui entou- raient Jean-Marie Le Pen. Enfin, la stra- tégie de Marine Le Pen est beaucoup plus tournée vers les questions de pouvoir. Elle est prête à certaines concessions pour ten- ter de transformer le F.N. en parti qui ten- te d’intégrer la logique du pouvoir.
ce constitue un verrou dans un second temps. On le voit aussi dans les plus récents sondages d’opinion où une majorité de Fran- çais estiment encore que ce parti a avant tout com- me vocation le rassem- blement des votes d’opposition. L.P.P. :Il n’empêche qu’au regard des derniers scrutins, le F.N. est devenu le premier parti de France ! P.P. : C’est tout à fait nou- veau en effet. Ce parti était puissant mais il n’avait jamais acquis le statut de première force électorale de France. Je fais cette nuance entre parti, qui
“Le spectacle donné par les grands partis a nourri le F.N.”
compte des adhérents et des militants, et force électorale. Ensuite, au regard des der- nières législatives partielles et notamment celle du Doubs en février, le F.N. montre désormais sa capacité à éliminer réguliè- rement une des deux forces de gouverne- ment. Depuis peu, le Front National est rentré dans la cour des grands. L.P.P. : Les élections départementales reposent sou- vent plus sur les hommes et les femmes qui se pré- sentent que sur leur étiquette politique. Dans ce prochain scrutin, le F.N. peut-il malgré tout faire de bons scores ? P.P. : La donne a changé pour plusieurs rai- sons. D’abord le Front National a déjà mon- tré sa capacité à devenir un Front local. On l’avait déjà entrevu aux cantonales de 2011 où il avait fait des scores honorables. Cette année, on a un nouveau système élec- toral avec les binômes. L’effet “prime au sortant” devrait être par conséquent plus faible et le système de binômes fait que les partis classiques ont dû positionner des candidats pas forcément très connus, pas plus que ceux du F.N. Enfin, le F.N. est qua- siment présent dans tous les cantons cet- te année. Le Front National a donc tous les éléments pour perturber le système à l’occasion de ces élections départementales. L.P.P. : Pourquoi en France ce rejet des partis tra- ditionnels ne profite qu’au F.N. et pas à l’extrême gauche par exemple, contrairement à d’autres pays comme la Grèce ou l’Espagne ? P.P. : Il y a plusieurs raisons à la bonne san- té du F.N. Comme dans beaucoup de pays d’Europe, il y a la question identitaire qui est devenue très présente. Beaucoup d’électeurs se posent la question de leur identité nationale : qu’est-ce qu’être Fran- çais, Danois, Suédois, Suisse aujourd’hui ? Cette question a été ravivée par la globa- lisation. Deuxième élément : en France plus qu’ailleurs peut-être, les effets de la crise économique sont plus importants. Beau- coup de Français, notamment dans les milieux populaires, s’aperçoivent que le fait d’avoir “chassé” Nicolas Sarkozy du pou- voir en 2012 n’améliore pas le bilan éco- nomique de la France, qui est peut-être même encore pire aujourd’hui avec les socia- listes au pouvoir. Ajoutons à cela les effets de la crise politique : la force du F.N. est d’arriver à politiser le rejet de la politique par les Français. Cela, l’extrême gauche n’arrive pas à le faire car elle semble asso- ciée encore à la gauche et deuxièmement, elle n’arrive toujours pas à se remettre du discrédit qui pèse sur l’idée communiste
Pascal Perrineau est politologue, il est l’un des meilleurs analystes de la vie politique française, et particulièrement de l’extrême droite.
Bio express Jean-Pierre Gurtner Pascal Perrineau, né en 1950, est un politologue français et un spécialiste de sociologie électorale. Jusqu’en 2013, il a été directeur du C.E.V.I.P.O.F., le Centre de recherches politiques de Sciences Po Paris. Il est professeur des Universités à l’Institut d’études politiques de Paris où il a la charge de plusieurs cours sur le vote, l’analyse des comportements et des attitudes politiques, la science politique et l’extrême droite en France et en Europe. JIl est l’auteur de nombreux ouvrages et articles sur les comportements politiques, les élections, les idées politiques françaises.
L.P.P. : Le F.N. n’est plus un parti contestataire ? P.P. : Il l’est toujours. Depuis 40 ans, ce parti a été avant tout un parti d’opposition radicale, de protestation et de ruptu- re avec le système. Tous ces éléments se retrou- vent d’ailleurs dans son programme qui est plus un catalogue d’oppositions et de revendications en rupture avec le système qu’un programme de gou- vernement. C’est pour cela d’ailleurs que toute alliance du F.N. avec un autre parti est impossible. La sortie de l’euro, la pré- férence nationale, le retour de la peine de mort… Tous ces thèmes rendent difficile l’élaboration d’une pla- teforme de gouvernement. Le F.N. reste un parti pro- testataire, c’est d’ailleurs ce qui fait sa force et sa limite. Ce qui fait sa for-
depuis la chute du Mur de Berlin. En plus, la gauche de la gauche est extrêmement divisée donc difficilement audible. L.P.P. : Commente expliquez-vous l’impuissance des partis classiques à juguler la montée du F.N. ? P.P. : Non seulement le P.S. et l’U.M.P. n’ont pas la réponse, mais ils font la force du F.N. Car la force d’un parti vient aussi de la fai- blesse de ses adversaires. Depuis deux ans, l’U.M.P. se déchire dans des combats d’hommes et de stratégies et le Parti Socia- liste donne lui aussi le spectacle de ses divi- sions. On l’a vu encore récemment avec la loi Macron, les frondeurs, etc. Le spectacle donné par les grands partis de gouverne- ment a nourri quelque part la dynamique du F.N. Enfin, les grands partis sont actuel- lement impuissants face aux grandes pré- occupations des Français et la nouveauté, c’est que les Français s’aperçoivent que les réponses à ces questions ne dépendent plus entièrement de la puissance publique mais de la conjoncture internationale, de l’attitude des chefs d’entreprises, etc. Les gens se ren- dent compte que le pouvoir n’est plus aux mains de la puissance publique.
tous les sondages annoncent Marine Le Pen au second tour. Si tel est le cas, pensez-vous que les réactions seront semblables à celles de 2002 où la France était descendue dans la rue pour protester contre le F.N. ? P.P. : En 2017, on devrait assister à un choc, mais différent. En 2002, le P.S. avait été éliminé à quelques dizaines de milliers de voix près. En 2017, le F.N. devrait devan- cer le P.S. ou l’U.M.P. de plusieurs centaines de milliers et même millions de voix au pre- mier tour. Il y aura donc forcément un choc. Mais on sait aussi que le F.N. ne pourra pas faire grand-chose seul dans la pers- pective d’un second tour. Le F.N. est une puissance, mais une puissance solitaire. La question des alliances est donc la grande question pour l’avenir du F.N. Pour éviter ce scénario, il y a urgence que l’U.M.P. et le P.S. se reconstruisent avec des leaders incontestables et que ces partis cessent d’être introvertis et voués aux délices de leurs divisions. Propos recueillis par J.-F.H. *Pour en savoir plus : Pascal Perrineau - “La France au Front - Essai sur l’avenir du Front National” (Fayard 2014)
“Le Front National a tous les éléments pour perturber le système.”
L.P.P. : Si on se projette un peu plus loin : en 2017,
JUSTICE
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MONTPERREUX Travaux sans autorisation Le chantier du Conifer sous le coup d’une enquête judiciaire L’association qui pilote les travaux de prolongement de la voie ferrée du Conifer vers La Cluse-et-Mijoux est intervenue sur un ruisseau sans autorisation en pleine période de fraie.
“O n n’est pas au courant d’une enquête” , déclare Loulou Poix. Le président de l’association du chemin de fer touristique Pontar- lier-Vallorbe reconnaît que les agents de l’O.N.E.M.A., chargés de la police de l’eau sont venus sur le chantier l’automne dernier à la demande des pêcheurs locaux. “On avait placé des buses sur un petit ruisseau qui coule de façon intermittente et rejoint le ruis- seau de Fontaineronde. On a fait cela pour une question de sécurité. Les gardes de l’O.N.E.M.A. ont constaté les faits” commente Louis Poix. Toute intervention en milieu aqua- tique implique une demande d’autorisation qui n’a pas été faite par le président du Conifer.Au service ges- tion des ressources et des milieux natu-
et la société de pêche locale “La Gau- le de Joux” ne manqueront pas de se constituer partie civile. “Il n’y a pas de petit délit. J’ai halluciné à la vue des travaux” , déplore Alexandre Cheval, le garde de la fédération avec son franc- parler habituel. En tant qu’ancien entrepreneur de tra- vaux publics et maire des Hôpitaux- Vieux, Louis Poix est plutôt bien pla- cé pour connaître les réglementations. Cette petite intervention ne justifiait peut-être pas à ses yeux d’engager une procédure. “On n’a pas touché au ruis- seau. À la reprise du chantier ce prin- temps, on a prévu de faire une visite avec l’O.N.E.M.A. pour qu’ils nous pré- cisent toutes les modalités à accom- plir” , plaide M. Poix. F.C.
rels de la D.D.T. (Direction Départe- mentale des Territoires) en lien avec l’O.N.E.M.A., on confirme qu’il s’agissait bien de travaux soumis à autorisation. “La réglementation s’applique à tout le monde, y compris au président du
Conifer. Une procédure judiciaire est en cours. Précisons que les faits constatés n’ont rien à voir avec la pose de la voie ferrée. Il n’y avait d’ailleurs pas besoin d’intervenir sur cette peti- te afférence.” L’enquête en cours déter- minera s’il y a lieu de dresser un procès-ver- bal. Auquel cas, la fédé- ration de pêche duDoubs
“Il n’y a pas de petit délit.”
Cette petite afférence du ruisseau de Fontaineronde a été tubée sans autorisation.
L’ÉVÉNEMENT CHANTIERS PUBLICS :
UNE DIFFICILE MAÎTRISE DES COÛTS
Le Syndicat Mixte des Deux Lacs s’est rapproché d’un cabinet d’avocat qui défend ses intérêts dans le cadre du projet de complexe nautique.
Le complexe nautique tient encore dans l’enveloppe financière Malbuisson 5,8 millions d’euros Depuis quelques semaines, une rumeur court sur la dérive financière du projet de complexe nautique à Malbuisson. Le syndicat dément, tout en reconnaissant des difficultés qui auraient pu lui coûter cher.
L’ opération de réhabi- litation-extension du complexe nautique de Malbuisson se pour- suit. “Les travaux ont démarré au mois de juin. Officiellement, le calendrier prévoit que le pro- jet soit achevé en novembre pro- chain. Mon souhait est que le complexe soit mis en service pour les vacances de Noël 2015” indique Didier Hernandez, mai- re des Grangettes et président du Syndicat Mixte des deux lacs qui porte l’opération. Le syndi- cat composé de la Communau- té de communes du Larmont et de la Communauté de com- munes Mont d’Or-Deux Lacs investit 5,8 millions d’euros hors taxes (soit 6,9 millions d’euros T.T.C.) dans ce centre nautique tourné vers le ludique et le bien- être, subventionné à hauteur de 50 %. Or ici et là, le bruit court que le coût du chantier serait
en train de déraper pour des raisons diverses, ce que contes- te Didier Hernandez. “Nous sommes toujours dans l’enveloppe” affirme l’élu. Pour l’instant, le service de la pré- fecture chargé du contrôle de la légalité des marchés publics lui
l’assistance àmaîtrise d’ouvrage. L’A.M.O. joue un rôle essentiel dans la conduite des chantiers publics de cette envergure. C’est lui qui assure, pour le compte de la collectivité, le suivi admi- nistratif et juridique de l’opération. C’est encore lui qui veille au bon déroulement des travaux dans le respect du cahier des charges. Or, le premier assis- tant à maîtrise d’ouvrage a vrai- semblablement failli dans la conduite du chantier. “J’ai sou- haité néanmoins que cette socié- té reste impliquée dans ce pro- jet car elle a élaboré la procédure administrative. Elle connaît le dossier. En revanche, en sep- tembre dernier, nous avons dési- gné un nouvel A.M.O., basé à Dijon, chargé spécifiquement du suivi des travaux. Depuis, tout se passe bien” rapporte Didier Hernandez. Mais pour tirer au clair cette
Didier Hernandez, président du Syndicat Mixte des deux lacs.
par la Carsat (retraite et santé au travail) coûte la bagatelle de 50 000 euros ! Au départ, ni le syndicat mixte, ni Eiffage ne voulaient en supporter le coût. Finalement, la collectivité aurait trouvé les arguments juridiques pour démontrer à l’entreprise que cette charge lui incombait. “Avec un bon A.M.O. et un bon avocat, nous sommes armés pour régler ce genre de difficulté” esti- me une source proche du dos- sier. Mais il faudra attendre la fin du chantier pour tirer un bilan financier précis de l’opération. T.C.
ment sur des éléments de pro- cédure. Une somme certes, mais cette assistance juridique a permis par ailleurs à la collectivité de négocier avec Eiffage, l’entreprise qui a remporté le marché de conception-réalisation du pro- jet, sur un point du chantier qui aurait pu lui coûter cher. Il concerne une norme, précisé- ment l’installation d’un garde- corps, tout autour du toit plat du nouveau bâtiment. La bar- rière doit garantir la sécurité des techniciens s’ils sont ame- nés un jour à intervenir sur la toiture. Cet équipement exigé
affaire, et surtout éviter de payer deux A.M.O. au prix fort (35 000 euros pour le premier et 60 000 euros pour le second), le syndicat mixte a eu recours à un cabinet d’avocat de Lyon pour sécuriser juridiquement l’opération. “En résumé, il fal- lait que la somme prévue pour le premier A.M.O. pour le suivi des travaux soit versée à notre nouveau partenaire” note une source proche du dossier. Selon nos informations, pour faire le boulot, le cabinet d’avocat en question demanderait 1 000 euros par jour. Depuis, le syndicat le sollicite ponctuelle-
donne raison. Il n’a enregistré à ce jour aucun avenant au contrat concernant ce projet. Pourtant, le syn- dicat mixte a bien rencontré des embûches ces der- niers mois qui ont pu alimenter les suspicions d’une dérive financière. Il a commencé par redéfinir la mis- sion de la société de Montpellier qui assurait
“Depuis, tout se
passe bien.”
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Économie Un montant variable Les avenants font gonfler le coût des marchés publics Un chantier public se termine rarement au prix où il avait été annoncé. La différence vient des avenants au contrat de départ.
D ans la plupart des marchés publics, il y a des avenants au contrat initial. En général, ils engendrent une plus-value qui enchérit le coût du projet et rarement une moins-value. “Il est très rare qu’une opération se déroule sans aucun avenant. Les montants sont variables. Il peut s’agir de 150 euros par exemple ou de plusieurs dizaines de milliers d’euros” précise le service de l’État chargé du contrôle de la légalité des marchés publics. Par exemple, dans le cadre de la rénovation récente d’un col- lège à Besançon, le montant des avenants a dépassé les 500 000 euros sur une opéra- tion qui avoisine au final les 13 millions d’euros. Il ne serait donc pas surpre-
soient confrontées à un impré- vu qui les oblige à demander une rallonge financière à leur donneur d’ordre. Dans ce cas, elles doivent argumenter l’avenant et le soumettre à la collectivité qui est en droit de le refuser si elle estime qu’il n’est pas justifié. Mais il arri- ve aussi que les avenants soient une manière pour des entre- prises de gagner un peu plus d’argent sur un projet. “Il est normal que nous ayons recours à l’avenant lorsque le projet est modifié. C’est aussi de bonne guerre que l’on gagne notre vie sur des failles juridiques dans certains dossiers. Cela pose la question de la qualité de la pré- paration des dossiers de mar- ché publics par les collectivi- tés” note un professionnel du secteur.
se traduit par une moins-value de 50 000 euros. “En phase de conception, il y a toujours des ajustements. L’objectif est de trouver l’équilibre entre les plus- values et les moins-values” note une source proche du dossier. “Pour l’instant, tout est bon. Là où on peut avoir des avenants, ce sera par exemple dans le choix du carrelage” explique Didier Hernandez, le président du Syndicat Mixte des deux lacs. Il y a deux causes possibles aux avenants. Ils peuvent être le fait du donneur d’ordre, en l’occurrence une collectivité, qui décide de modifier le pro- jet en cours de réalisation, au risque de faire grimper son coût final. Mais les avenants peu- vent être aussi le fait des entre- prises. En intervenant sur le chantier, il est possible qu’elles
nant que des avenants tom- bent dans le projet de construc- tion du nouveau complexe nau- tique de Malbuisson. D’ailleurs, un certain nombre de modifi- cations ont déjà été apportées au projet initial. Le Syndicat
Tendance
Concurrence accrue
La commande publique en recul de 30 % Le gâteau se réduit pour les entreprises du B.T.P. qui vivent de la commande publique. Quand les collectivités investissent moins, la concurrence s’intensifie.
Mixte des deux lacs a abandon- né la géothermie (130 000 euros) coûteuse et tech- niquement com- plexe à mettre en œuvre. Il lui a préféré un sys- tème de récupé- ration des calo- ries des eaux usées (76 000 euros). Le toboggan ne sera pas modifié non plus, ce qui
“Trouver l’équilibre entre les plus-values et les moins- values.”
L es P.M.E. du bâtiment et des travaux publics de la région déplorent souvent de devoir composer avec la concurrence de grands groupes nationaux qui se positionnent désormais sur des marchés de moindre importance qu’ils n’auraient pas étudiés dans un contexte économique plus florissant. Cet- te évolution est la conséquen- ce d’un net recul de la com- mande publique. “En 2014, elle a baissé de 30 % par rapport à 2013. Le gâteau se réduit avec un nombre d’entreprises et de salariés qui reste constant. Elles se retrouvent plus nombreuses sur les mêmes marchés. La concurrence est accrue. Le fond du problème est là. Il faudrait se battre aujourd’hui pour une augmentation du volume d’affaire” remarque Sébastien Perrin, secrétaire général de la fédération régionale des tra- vaux publics (F.R.T.P.). Pour cette organisation pro- fessionnelle, les premiers signaux de l’année 2015 ne sont
pas très encourageants. Les col- lectivités qui composent tant bien que mal avec une baisse des dotations d’État (moins 11 milliards d’euros de 2015 à 2017) sont prudentes. Pour res- ter à l’équilibre, elles compen- sent le désengagement de l’État par un ajustement sur leurs budgets de fonctionnement et d’investissement. “Si on pou- vait arrêter la chute, ce serait déjà une bonne chose” poursuit Sébastien Perrin. Les entreprises ne s’attendent pas à des miracles en 2015, année d’élections départemen- tales pour commencer, puis régionales. Dans le cas des départements, l’incertitude autour des investissements à venir est accentuée par le fait que nous ne connaissions pas encore dans les détails quelles seront leurs compétences après 2017. A priori , les Conseils départementaux devraient conserver les routes et les col- lèges, deux domaines qui sont des sources de marchés publics pour les entreprises du B.T.P.
Les avenants peuvent être la conséquence d’une modification de projet de la part du donneur d’ordre.
Projet
Les T.P. attendent de voir 12 millions d’euros pour la R.N. 57
on parle depuis des décennies sans qu’il n’y ait jamais rien eu de concret. C’est pourquoi la fédé- ration régionale des travaux publics (F.R.T.P.) accueille la nouvelle avec réserve. “Il y a un historique sur cette déviation de Pontarlier. On a également en tête un certain nombre de pro- jets qui étaient inscrits dans les contrats de plan précédents et qui n’ont jamais vu le jour. On peut toujours faire des inventaires à la Prévert. Ce qu’il faudra mesurer maintenant, c’est la capacité des élus à concrétiser ce contrat de plan” indique la F.R.T.P. Du côté des T.P., on attend de voir.
Patrick Genre a annoncé que la somme figurerait bien au contrat de plan État-Région. Mais du côté des travaux publics, cette inscription n’est pas synonyme de réalisation.
L e 25 février, Patrick Genre, le président de la communauté de communes du Lar- mont a conclu le conseil communautaire par une bonne nouvelle. Il a eu la confirmation que 12 millions d’euros seront inscrits au contrat de plan État-Région pour améliorer le fran- chissement de Pontarlier par la R.N. 57. “Cela
a été présenté officiellement en Conférence Ter- ritoriale de l’Action Publique. Le document est à la signature. L’arbitrage a été rendu. Il ne devrait pas être modifié. Notre opiniâtreté a payé” a déclaré l’élu en précisant qu’il ren- contrerait le préfet en avril à ce sujet. Les choses bougent enfin dans ce dossier dont
Entre 300 et 350 emplois ont été supprimés dans les T.P. en Franche-Comté en 2014.
PONTARLIER 8
La Presse Pontissalienne n° 185 - Mars 2015
SANTÉ
1,4 million d’euros
Plus d'hélico sur le toit de l'hosto Les poses d’hélicoptère sont suspendues depuis septembre dernier à l’hôpital de Pontarlier car l’hélistation est sous le coup d’une mise aux normes qui sera effectuée en 2016.
L’hélicoptère de la sécurité civile comme celui du S.A.M.U. se pose maintenant à l’aérodrome en attendant la réalisation de la nouvelle plateforme qui sera opérationnelle en 2016.
L es patients et les équipes médi- cales vont devoir patienter enco- re plus d’un an avant de retrou- ver tous les avantages de l’hélistation notamment dans la rapi- dité des transferts vers le C.H.U. de Besançon. On devine toute l’importance d’agir vite en cas d’A.V.C., d’infarctus ou avec des patients polytraumatisés. Les urgentistes parlent même de “gol- den hour” pour évoquer cette heure fatidique où tout peut se passer, le pire comme le meilleur. “C’est un manque
pour l’hôpital” , reconnaît son direc- teur Olivier Volle. Une solution palliative a été mise en place en attendant la réalisation des travaux de mise aux normes. Les héli- coptères, le blanc du S.A.M.U. ou le rouge de la sécurité civile, se posent désormais à l’aérodrome de Pontar- lier, ce qui impose un double transfert des patients d’abord dans l’ambulance, puis dans l’appareil. “Le temps de condi- tionnement est plus long” , observe Phi- lippe Marguet, urgentiste à Pontar-
lier. Même avec ce double transfert, la solution héliportée reste plus rapide qu’un transport terrestre. Le cadre d’intervention a subi de grosses évolutions Au départ, les appareils se posaient dans la cour de l’hôpital. Puis l’exercice a pris de la hauteur avec la mise en service en 1997 de l’hélistation construite au-dessus du plateau tech- nique. “À l’époque, les pilotes nous signa- laient que c’était la plus belle Drop Zone sur tout l’est de la France” , pour- suit le médecin. Le gros de l’activité se faisait alors avec l’hélicoptère de la gendarmerie qui était basé à Mouthe en saison hivernale à cause du ski. L’hélistation était aussi utilisée par les hélicoptères suisses de la Rega qui effectuaient essentiellement des trans- ferts vers les hôpitaux romands. “Au total, cela pouvait représenter une cin- quantaine de poses par an.” La donne a changé avec l’arrivée des appareils bi-turbine devenus obliga- toires pour le transport sanitaire.
L’arrêté du 29 septembre 2009 a modi- fié les dispositions pour l’hélistation en obligeant les établissements à pro- céder aux mises aux normes avant 2014. L’équipement de Pontarlier ne correspondait plus aux nouvelles règles. La plateforme actuelle mesure 18,5 x 20,5 m. Il lui manque donc 1,5 m pour arriver à la surface requise de 20 x 20 m. Elle ne satisfait plus non plus aux conditions
en la faisant légèrement faisant pivo- ter par rapport à l’ancienne. “La consul- tation pour la maîtrise d’œuvre a été lancée mi février” , précise Mickaël Morisseau, le directeur administratif et financier. Le coût de la mise aux normes s’élève à 1,4 million d’euros avec un plan de financement conjoint entre l’A.R.S. et l’hôpital. “C’est un gros projet. Le dépôt du permis de construire se fera avant l’été et l’hélistation sera terminée cou- rant 2016” , complète Olivier Volle. Cet équipement constitue indéniablement un intérêt de santé publique qui pro- fitera en premier lieu aux patients avec tous les avantages d’une prise en charge optimisée et plus rapide par la voie des airs. Pour l’hôpital, cela confor- te indirectement l’avenir du service d’urgence. “On pourra accueillir ou garder des patients à Pontarlier en sachant qu’au moindre souci, il y a la solution du transfert.” F.C.
d’approche et aux nou- velles contraintes défi- nies par la Direction Générale de l’Aviation Civile en matière d’orientation vis-à-vis des vents dominants et d’éclairages pour les interventions nocturnes. La mise aux normes est lourde puisqu’elle impo- se de rehausser le niveau de 6,23 m et d’orienter la nouvelle plateforme
Rehausser le niveau de 6,23 m.
Mise en service en 1997, l’hélistation de l’hôpital de Pontarlier ne correspond plus aux normes imposées par la D.G.A.C. en matière de transport sanitaire
État civil d’octobre 2014
22/02/15 – Alix de Sébastien BRUNNER, ouvrier et de Elodie DORNIER, ouvrière. 22/02/15–OliviadeJulienVERMOT-DESROCHES, comptable et de Adeline GIROZ, opératrice. 20/02/15 – Alissia de Shkelqim BUCPAPAJ, paysa- giste et de Nexhmije SELIVRADA, sans profession. 22/02/15 – Aaron de Félix SITHIPHONE, employé debureauetÉmilieTISSERAND,employéedebureau. 23/02/15 – Célian de Steve PERNIN, accompagna- teurdeproximitéetdeCécileCUCHE,technicienne. 23/02/15 – Gabin de Grégory CHARMIER, infor- maticien et de Sarah BRIAND, informaticienne. 23/02/15–LénadeNicolasBERT,conducteurd’engin forestier et de Séverine MAIRE, aide soignante. 22/02/15 – Yanis de Sofien JEMAÏ, plombier chauf- fagiste et de Clarisse DEVAUX, comptable. 24/02/15–MarianndeGyorgyTURI,conducteurde travaux et de Monika ZUBA, assistante de gestion. 24/02/15 – Louna de Octacilio VALENTE, gestion- naire de stock et de Lolita CARREZ, ouvrière. 24/02/15 – Lucien de Régis MARMIER, technicien bureaud’étudesetdeSophieVACELET,professeur des écoles. 25/02/15 – Louane de Jean-Baptiste BAUD, agri- culteur et de Marion WAQUET, comptable. 24/02/15 – Zoé de Damien CÔTE, boulanger pâtis- sier et de Blandine MOUQUIN, vendeuse. 25/02/15–BeratdeBilalASLAN,ouvrieretdeSon- gul KAYA, sans profession. 25/02/15 – Arthur de Jérôme VERNIER, carrossier et de Pauline POBELLE, comptable. 25/02/15–MaxencedeBaptisteDHOUTAUT,com- mercial et de Nadège POULTAIT, comptable. 26/02/15 – Alparslan de Mehmet YÜCEL, maçon et de Hatice KAÇMAZ, sans profession. 26/02/15 – Baptiste de Matthieu ROTH, éducateur spécialisé et de Madeline ZIMMERLIN, professeur des écoles. 27/02/15 – Maëline de Thomas DUCHESNE, agri- culteur et de Honorine HENRIET, directrice adjointe. MARIAGES 07/02/15 – Jonas HERBERA, directeur de séjours devacancesetMarieGAMBEY,professeurd’activité physique adaptée. 21/02/15 – Bastien MARCEAU, gérant d’entreprise enimmobilieretconstructionetChloéLAVAL,direc-
trice adjointe de magasin.
12/02/15 – Madeleine CHABOD, 86 ans, retraitée, domiciliée à Pontarlier (Doubs), célibataire. 13/02/15–Janine VINCENT,94ans,retraitée,domi- ciliée à Frasne (Doubs), veuve de René VUILLET. 13/02/15–MarcelleRABUEL,76ans,retraitée,domi- ciliée à Champagnole (Jura), épouse de Jean JAC- QUEMIN-GUILLAUME. 14/02/15–BernardTAILLARD,75ans,retraité,domi- ciliéàVillers-le-Lac(Doubs),épouxdeJanineBOU- CHER. 13/02/15 – Daniel FRICONNET, 76 ans, retraité, domicilié à Pontarlier (Doubs), époux de Yolande COUVENHES. 14/02/15 – Pierre DUSSOUILLEZ, 85 ans, retraité, domicilié à Doubs (Doubs), époux de Anaïs FER- REUX. 15/02/15 – Albert GÉHANT, 88 ans, retraité, domici- lié à Pontarlier (Doubs), veuf de Lucia FRANCETTI. 17/02/15 – Anne-Marie PETETIN, 89 ans, retraitée, domiciliée à Bief-du-Fourg (Jura), veuve de Joseph CHAPEAU. 17/02/15 – Paul MAGRIN, 91 ans, retraité, domici- lié à Frasne (Doubs), veuf de Louise ROUSSELET. 18/02/15–MarcelleBORNE,82ans,retraitée,domi- ciliée à Grand’Combe-Châteleu (Doubs), veuve de Joseph JOURNOT. 19/02/15 – Gilles HOCHEPIED, 55 ans, invalide, domicilié à La Cluse-et-Mijoux (Doubs), époux de Anny TYRODE. 21/02/15 – Michel ROY, 86 ans, retraité, domicilié à Dommartin (Doubs), veuf de Bernadette CLERC. 22/02/15 – Georgette LOSTANLEN, 90 ans, retrai- tée, domiciliée à Flangebouche (Doubs), veuve de Marcel MOREL. 23/02/15 – Antoine SALVI, 83 ans, retraité SNCF, domicilié à Frasne (Doubs), veuf de Félix SALVI. 24/02/15–ThérèseCOLZY,76ans,retraitée,domi- ciliée à Pontarlier (Doubs). 23/02/15 – Sandrine MAILLOT, 40 ans, ouvrière, domiciliée à Pontarlier (Doubs), célibataire. 25/02/15 – André ROYET, 70 ans, horloger retraité, domiciliéàBreyetMaisonsduBois(Doubs),époux de Catherine COMTE. 27/02/15 – Danielle BETTINELLI, 64 ans, retraitée, domiciliée à Villers-le-Lac (Doubs), veuve de Pier- re CORNALI.
DÉCÈS 31/01/15 – Marcel POURCELOT, 82 ans, retraité, domiciliéàPassonfontaine(Doubs)épouxdeSuzan- ne BARTHOD. 01/02/15 – Jeanne TOURNIER, 71 ans, retraitée, domiciliée à Maisons-du-Bois Lièvremont (Doubs) célibataire. 02/02/15 – Arlette ROSAT, 79 ans, retraitée, domi- ciliéeàLaBrévine(Suisse)épousedeMichelGIRARD. 02/02/15 – Céline ROUSSEL, 41 ans, secrétaire, domiciliéeàDoubs(Doubs)épousedeDidierMAGNIN- FEYSOT. 01/02/15 – Louis LEHOCZKY, 83 ans, retraité, domi- ciliéàPontarlier(Doubs)veufdeChristianeCHELLIK. 02/02/15 – Anne-Marie VUILLEMIN, 88 ans, retrai- tée, domiciliée à Les Fontenelles (Doubs) veuve de René SEIGNE. 03/02/15 – Renée BELIN, 82 ans, retraitée, domici- liée à Villers-Le-Lac (Doubs) épouse de Maurice DROZ-BARTHOLET. 03/02/15–OdetteETIENNE,90ans,retraitée,domi- ciliée à Morteau (Doubs) veuve de Robert BOUR- GEOIS. 04/02/15–ColombeMINARY,87ans,retraitée,domi- ciliée à Pontarlier (Doubs) veuve de Arthur ROUX. 06/02/15–PaulettePRALON,81ans,retraitée,domi- ciliée à Pontarlier (Doubs) célibataire. 06/02/15 – Pierrette BART, 86 ans, retraitée, domi- ciliée à Pontarlier (Doubs) veuve de Marie LON- CHAMPT. 06/02/15–RobertRONDELLI,82ans,retraité,domi- ciliéàChampagnole(Jura)épouxdeRégineSCHIA- VON. 07/02/15 – Raymond DROZ-BARTHOLET, 89 ans, retraité, domicilié à Goux les Usiers (Doubs), veuf de Edmée CUENOT. 08/02/15 – LACROIX Anne, 88 ans, retraitée, domi- ciliée à Pontarlier (Doubs), veuve de Félix BAILLY. 10/02/15–JacquelineHIRT,92ans,retraitée,domi- ciliée à Pontarlier (Doubs), veuve de Manuel PER- RET. 11/02/15–MarcelVILLAUMIE,71ans,retraité,domi- cilié à Pierrefontaine-les-Varans (Doubs), époux de Simone COLIN.
NAISSANCES 30/01/15 – Luk de Jean-Charles ROUSSEY, agri- culteur et de Juliette TRACHSEL, psychologue. 31/01/15 – Louna de Van Chi LU, mécanicien et de Manithong LATTANAVONG, sans profession. 31/01/15 – Léna de Joffrey SCHMIED, sans pro- fession et de Melody MONNERY, employée com- merciale. 01/02/15 – Élias de Antoine WATRIN, technicien de laboratoire et de Amandine BALANDIER, ingénieur agro-alimentaire. 01/02/15 – Jordan de Philippe DROGREY, machi- nisteetdeHonorineBETYANGTYANGENGBWANG, ouvrière. 01/02/15 – Luca de Willy FACCHINETTI, technicien mécanicien et de Beatriz FERREIRA DE ABREU GHIELMINI, vendeuse. 02/05/15 – Louison de Cyril GUINCHARD, agricul- teur et de Aurélie ROMAIN, technicienne qualité. 02/02/15 – Maël de Allan INESTA, horloger et de Anne-Claire VUILLEMIN, monitrice de ski. 01/02/15 – Déborah de Christophe CLERC, ouvrier et de Rachel SIWA, aide-soignante. 03/02/15–AdadeDavidAKGÜL,ouvrieretdeTülay SARIKAYA, opératrice en horlogerie. 03/02/15–MilandeBorisGRANDCLEMENT,conduc- teur industriel et de Vanessa DESVIGNES, assis- tante maternelle. 03/02/15–LéodeMickaëlROLIN,ouvrieretdeFan- nie STAB, nourrice à domicile. 03/02/15–MélynedeJean-PierreLOCATELLI,ambu- lancier et de Sophie POULET, ouvrière. 04/02/15 – Valentine de Florian JOLY, électricien et de Sophie DONEY, conseillère en économie socia- le et familiale. 04/02/15 – Louise de Adrien KRUK, dessinateur et de Caroline PIRON, infirmière. 04/02/2015 – Alexis de Yoann NICOD, responsable logistique et de Julie RUFENACHT, comptable. 04/02/15 – Leticia de Leandro Miguel FERNANDES DA SILVA, opérateur sur machine et de Vera Moni- ca DA SILVA ALHEIRO, contrôleuse. 04/02/15 – Levana de Rémi DOIZELET, électricien et de Manon PERRON, sans profession.
05/02/15 – Mathis de William RICHARD, employé commercialetdeMarionLAITHIER,employéecom- merciale. 05/02/15 – Elio de Mickaël SALVI, infographiste et de Angéline GIRARDET, professeur des écoles. 05/02/15–BéréniceetCharlinedeEmmanuelLOYE, technicien de production et de Sophie VIONNET, déclarante en douane. 06/02/15 – Léa de Yohann COLLETTE, cuisiniste et Audrey VOIDEY, infirmière puéricultrice. 06/02/15 – Rose-Marie de Jonathan SCHWARTZ, douanier et Haïfa SAFADI, assistante d’éducation. 07/02/15 – Agathe de Maxime GRAIZELY, chauffa- giste et de Amandine MOUGIN, retoucheuse ven- deuse. 08/02/15–MiladeJulienROUBLOT,technicienqua- lité et de Emilie CROISET, préparatrice de com- mandes. 08/02/15 – Elio de Jean-François MICHAUD, res- ponsable magasin et de Sophie MERCIER, secré- taire médicale. 09/02/15 – Nolwenn de Christophe JAUD, conduc- teur d’engins et de Marilyne MERCADIER, nourrice agréée. 09/02/15 – Bastien de Frédéric MONTRICHARD, automaticien et de Sandra VITTVER, conseillère en économie sociale et familiale. 09/02/15 – Anicé de Pierre MOUGIN, agriculteur et de Sandra PONNELLE, agent d’expédition. 09/02/15–AlexisdeYannickCRUCET,pharmacien et de Céline BEZ, pharmacien. 10/02/15 – Cassandra de Christophe BORTMANN, soudeur et de Emanuelle OTHENIN-GIRARD, sans profession. 11/02/15–ColinedeYohannRUFFION,mécanicien et de Jennifer DEMASSUE, aide-soignante. 11/02/15 – Simon de André ZAUGG, agriculteur et de Victorine TISSOT, agricultrice. 12/02/15 – Thomas de Jonathan SIEDEL, éduca- teur spécialisé et de Annick TASSO, infirmière. 12/02/15 – Loïse de Yohan BOUJON, mécanicien de précision et de Laura MOUROT, horlogère. 12/02/15 – Logan de Paul ROY, manutentionnaire et de Elise VISSANT, sans profession.
12/02/15 – El Hadi de Simohamed SBIRI, régleur surcommandenumériqueetdeZinebWARDI,sans profession. 13/02/15–SamdeThomasCRETENET,cuisinieret de Salomé CLERC, vendeuse en boulangerie. 12/02/15–ThéadeStéphaneMICHAUD,ouvrieret de Mérisse BOURGEOIS, conseillère beauté. 14/02/15 – Zoé de Thomas CHAMPREUX, paysa- giste et de Claire BOSSON, professeur des écoles. 14/02/15–LaetitiadeNicolas-JacquesBONHOURE, ingénieur et de Thérèse de la BROSSE, médecin. 15/02/15 – Sofia de Thomas RABA, régleur et de Jennifer VIEILLE, agent de service hospitalier. 15/02/15–GwendolinedeVincentDELAYAT,ensei- gnant et de Sonia REGAZZONI, sans profession. 16/02/15–EmiledePaulCASENAVE-PÉRÉ,maçon et de Elodie JACQUET, employée commerciale. 17/02/15 – Jody de Jimmy GABET, opérateur et de Adeline PARATTE, sans profession. 18/02/15 – Liam de Jérémy REUFLY, charpentier et de Virginie VALNET, opératrice en horlogerie. 18/02/15 – Adam de Nicolas DUFRESNE, techni- cien chimiste et de Louisa MECHERI, traiteur. 16/02/15 – Zahia de Nicolas BAERT, boucher et de Ludwina HALBOURG, opératrice en plasturgie. 19/02/15–KaïmdeMohammedZOUHRI,plombier chauffagiste et de Pascaline HUOT-MARCHAND, esthéticienne. 20/02/15–LucydeLuigiORLANDO,agentdesécu- ritéetdeMélanieCORDIER,agentdesserviceshos- pitaliers. 20/02/15 – Mahé de Laurent de BILLOD-MOREL, mécanicien programmeur et Élodie JEHANNIN, enseignante. 20/02/15 – Oscar de Julien GRIFFOND, gérant d’entreprise et de Alice CAUSSANEL, professeur des écoles. 21/02/15 – Lilou de Sébastien WITTMANN, ouvrier en horlogerie et de Justine BARBER, ouvrière en horlogerie. 21/02/15 – Simon de Benjamin MAÎTRE, pharma- cien en industrie et Julia HUTH, technicienne de recherche clinique.
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PONTARLIER 10
La Presse Pontissalienne n° 185 - Mars 2015
BOIS-DE-DOUBS
Expérience
Première nuit sous igloo Plutôt que de se plaindre de la neige, certains y voient matière à enseigner le savoir-faire des Inuits à leurs petits-enfants. Avec nuit polaire en prime.
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P lanté dans le quartier du Bois-de-Doubs à l’angle des rues Bossuet et Pascal, cet igloo a fiè- re allure avec son joli dôme d’une blancheur immaculée. Il repo- se sur un gros bourrelet de nei- ge en lui donnant une tout autre destination. Comme quoi on peut aussi valoriser les désagréments d’un hiver parfois encombrant mais quand même pas si désa- gréable à vivre et somme toute normal dans le Haut-Doubs. À l’origine de cette construction éphémère, un papy pontissalien amoureux fou de la montagne et toujours prêt à défrayer l’insolite. Robert Bettinelli n’en est pas à son coup d’essai. Des nuits sous igloo, il en a passé des dizaines lors de ses sorties en haute altitude. Alors quand les conditions sont là, il joue volontiers les Esquimaux dans son jardin. “La première fois, c’était il y a une dizaine d’années” , se souvient ce brico- leur plein de ressources qui a notamment contribué à la fabri- cation de la coupole de l’observatoire astronomique à
la Perdrix. Les pieds dans la neige, la tête dans les étoiles. Les igloos de papy Robert sont conçus dans les règles de l’art. On peut donc y dormir, ce dont ne se prive pas l’intéressé qui invite aussi ses amis et voisins à partager cette expérience inso- lite. Une belle couche de neige, du soleil et l’arrivée de ses petits enfants Alexandre et Loïc l’ont convaincu de se remettre à l’ouvrage. “Au départ, je pensais en faire un où nous dormirions
contenté de les accompagner avec le coup de pelle qui s’impose au moment opportun pour de pas les décourager. On ne s’improvise pas Inuit sur le champ. Comme toute maison, l’igloo doit respecter quelques principes de base. Le principe étant d’évacuer le froid en pla- çant par exemple le lit au-des- sus du niveau de la porte d’entrée. Il faut donc jouer les spéléologues, se contorsionner dans l’étroit goulet qui conduit à l’intérieur où règne une tem- pérature proche de 2 °C. “C’est l’air qu’on respire qui réchauf- fe l’intérieur” , précise l’architecte. Alexandre et Loïc ont travaillé presque six heures pour arri- ver au bout de leur labeur. Sans peur et sans reproche, ils ont passé leur première nuit emmi- touflés dans de chauds duvets. Une épaisse couverture les iso- lait de l’humidité du matelas de neige. Mission accomplie pour le grand-père aussi heureux que ses petits-enfants qui auront de beaux souvenirs à raconter à leurs copains. F.C
1 rue Colin - 25300 PONTARLIER Tél. 03 81 39 59 18 50 Grande rue - 25140 CHARQUEMONT Tél. 03 81 68 00 74
HISTOIRE
La ville ravagée
Le grand incendie de 1736 Le prochain numéro de la revue Racines revient sur ce sinistre épisode de l’histoire locale qui eu pour conséquence de remodeler le centre-ville tel qu’on peut le voir aujourd’hui. Racines aux accents pontissaliens
les trois. Mais comme la neige n’avait pas la consistance adé- quate, on est par- ti sur la formule deux couchages.” Âgés respective- ment de 11 et 14 ans, les deux enfants sont en âge de prendre une part active au chantier. C’est du moins le senti- ment de leur grand-père qui s’est surtout
“C’est l’air qu’on respire qui réchauffe l’intérieur.”
C hauffage au bois, toitures en tavaillons, maisons jointives alignées en bordure de rue, toutes les conditions étaient réunies que la ville s’embrase à la moindre étincelle dans le Pontarlier du XVIII ème siècle. Le feu constituait d’ailleurs un fléau au même titre que la famine, les guerres et les épidémies. Entre 1674 et 1761, la ville a pratiquement incendié en totalité par des incendies d’importance variable. Signe prémonitoire ou pas, 10 jours avant la catastrophe qui détruisit les deux tiers de la ville, le maire rappelle et souligne “les dangers que l’on encourt tous les jours d’être incendié dans cette ville tant par la négligence que par le peu d’attention des Bourgeois à s’en préser- ver, par les cheminées dont les corps rentrent dans d’autres corps de cheminées ce qui est très dangereux…” Face au danger, des mesures sont prises. Les citoyens victimes d’incendies sontmis à l’amende. À la suite de l’incendie de 1680, l’équivalent du conseil municipal décide que les lucarnes en bois apposées sur les façades seront suppri- mées car elles facilitent la propagation du feu. Les hommes d’Église, à l’image de l’abbé Colin, curé de Notre-Dame, voit dans les incendies la marque d’une punition divine infligée à la vil- le. “Pontarlier en ce temps était riche, florissant par le commerce mais enmême temps trop livré au luxe, à la sensualité et au libertinage.” Le 31 août 1736, quelques ouvriers travaillent à la réfection du toit de l’église Saint-Bénigne, Ils doivent recouvrir le dôme de plaques de fer étamé d’où l’utilisation de petits braseros pour réaliser les soudures. Tout est parti de là. Le clocher s’embrase et le sinistre se propage rapi- dement aux maisons alentour. Il gagne la rue Morieux (actuelle Montrieux), la grande rue,
le faubourg Saint-Etienne…En quelques heures, la moitié de la cité est anéantie. On déplore quatre décès. Vient le temps de la reconstruction. Le projet est confié à l’architecte et ingénieur du roi, Jean Querret. Son travail aboutira à la configura- tion actuelle du centre-ville. La Grande rue est élargie en suivant un tracé rectiligne. On ouvre une nouvelle place devant l’église Saint-Bénigne. La fausse porte qui lui donne aujourd’hui sa physionomie carrée remonte à cette époque. De nouvelles rues voient le jour notamment la rue Vannolle. Les casernes Marguet, prévues par l’architecte, seront terminées en 1749.La recons- truction touche les principaux édifices publics. Un souffle de modernité plane sur la ville qui sera encore la proie des flammes au cours des siècles suivants. Dans cette petite revue réalisée par les habi- tants de Labergement-Sainte-Marie, on trou- vera également un article très détaillé sur un jeune soldat pontissalien, le capitaine Huot, qui périt pendant la première guerre mondiale. La sortie de ce magazine est prévue le 15 mars. Il sera disponible au bureau de tabac de Laber- gement-Sainte-Marie. Pour tout autre rensei- gnement : 03 81 69 30 90
Source : Histoire de Pontarlier. M. Malfroy, B. Olivier, P Bichet et J. Guiraud. Édition Cêtre.
Loïc et son grand frère Alexandre ont travaillé presque six heures pour construire leur premier igloo où ils ont passé la nuit.
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