La Presse Pontissalienne 185 - Mars 2015

ÉCONOMIE

La Presse Pontissalienne n° 185 - Mars 2015

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ALIMENTATION

Guerre des prix

Marché du bio : y a-t-il de la place pour trois ? Après Croc’Nature et Biocoop, la place commer- ciale pontissalienne accueille une troisième enseigne bio avec l’Eau Vive qui vient d’ouvrir un magasin de 600 m 2 aux Grands-Planchants.

P ourront-ils se partager le gâteau en trois en sachant que L’Eau Vive, installée à la place de Chaussé, offre une surface commerciale équiva- lente aux deux autres enseignes réunies ? La concurrence s’annonce rude, du moins en théorie. Si la Suisse est un eldorado pour le tra- vailleur frontalier, le dynamisme commercial du bassin pontissalien relève pratiquement du miracle. Sa densité et sa croissance défient toutes les études de marché. Ce qui est vrai pour l’alimentaire en perpétuelle évolution se véri- fiera-t-il pour le bio ? “C’est la ques- tion qu’on se pose” , observe Joce- lyne Mosini qui a créé Croc’Nature avec son époux Michel. Pour eux, l’aventure a débuté en 1975 à Ser- re-les-Sapins avec l’ouverture du premier magasin d’un petit réseau qui en compte aujourd’hui sept. “On s’est implanté à Pontarlier en 1985 car on travaillait déjà avec un groupement d’achat sur place.” Les précurseurs vont se dévelop- per en douceur au rythme des chan-

gements d’adresse. D’abord un petit local de la rue de Besançon, puis le magasin rue du Docteur-Gre- nier. “On était plutôt bien situé mais on souffrait d’un vrai problème de parking” , se souvient la commer- çante. Ce souci d’accès est à l’origine du déménagement place Arthur- Bourdin dans une supérette de 300 m 2 qui emploie aujourd’hui 5 salariés. Dans le même temps, l’engouement autour du bio n’a cessé de s’amplifier. “Il y a eu un effet mode

avec les bobos de la bio. Le profil du consommateur bio a changé avec des per- sonnes soucieuses de mieux se nourrir conscientes des enjeux environne- mentaux.” Consé- quence : le gâteau s’est agrandi. L’arrivée de Biocoop en 2008 n’a pas trop perturbé l’activité de Croc’Nature. Joce-

“C’est la question qu’on se pose.”

“Je pense qu’il y a de la place pour trois” , estime David Caschili associé avec Bertrand Chevroton dans l’ouverture de L’Eau Vive aux Grands-Planchants.

lyne Mosini y voit même un impact posi- tif. “C’est un bon complément. Ils proposent un autre style de magasin. Cela ne nous a pas posés de soucis” , explique celle qui est en revanche plus sceptique sur l’impact de l’Eau Vive. Pas besoin d’être un pro du marketing pour savoir que la zone pontissalienne reste un bon challenge commercial. Après un pre- mier magasin ouvert à Quétigny en 2009 puis un second à Besançon en 2010, David Caschili et Bertrand Chevroton ont déci- dé de tenter la passe de trois dans le Haut- Doubs. Un peu poussés par les circons- tances. “Comme on était déjà à Besançon, on disposait d’un pack de préférence sur le Doubs. On avait été contacté pour des pro- positions d’ouvrir un magasin sur Pontar-

lier. Du coup, on a préféré le faire nous- mêmes.” Pontarlier inaugure le 23 ème magasin de la franchise Eau Vive. C’est le plus grand du groupe. “On propose par exemple un corner de produits cosmétiques et un îlot vrac avec plus de 150 références.” L’effectif comprend 5 salariés dont deux naturopathes et un herboriste. Professionnalisme indispen- sable aujourd’hui pour résister à la multi- plication des rayons bio en grande surface alimentaire. David Caschili estime quant à lui qu’il y a de la place pour une troisiè- me enseigne bio à Pontarlier. “La concur- rence fait toujours avancer quand elle est saine.” La balle est dans le camp du consom- mateur. F.C.

Le pôle bio de la place Arthur-Bourdin souffrira-t-il de l’arrivée d’un troisième larron à Pontarlier ?

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