La Presse Pontissalienne 185 - Mars 2015

MOUTHE - RÉGION DES LACS

La Presse Pontissalienne n° 185 - Mars 2015

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REMORAY-BOUJEONS Inauguration La maison du patrimoine et son joyau panoramique

Il aura fallu attendre 15 ans pour voir ce projet muséographique aboutir. Regard sur le quotidien d’un curé de campagne qui disposait d’une pièce de réception au décor unique au monde.

O n ne saura sans doute jamais pourquoi ce petit presbytère de campagne abrite un papier peint aussi exceptionnel par sa rareté et son état de conservation. Ce qui rajoute aux mystères des lieux. “C’est le seul panoramique reli- gieux avec un rare camaïeu de vert” , constate toujours aussi enthousiaste Philippe de Fabry, directeur du musée du papier peint à Rixheim en Alsace. Ce spécialiste était intervenu pour venir authentifier le joyau. Plusieurs explications ont été avancées sur la présence de ce trésor qui pourrait être un don en récompense d’une médiation d’un curé des lieux dans une affaire sensible. Sans doute que

l’heureux bénéficiaire a été sen- sible aux motifs présentant l’histoire de Joseph et de ses frères. Ce papier peint remon- te aux années 1830. Il a été clas- sé en 2002 et restauré en 2009 par une entreprise parisienne. Quelques minutes avant de dévoiler la

ver une destination. Différentes pistes ont été étudiées. On a aus- si refusé plusieurs offres d’achat. Sur le plan de la gestion d’un bâtiment public, on peut consi- dérer que c’est presque une héré- sie de conserver celui-là dans son jus, sans rien faire pour le valoriser” , poursuit l’élu qui était déjà aux commandes de la com- mune en 2001. L’authentification du panora- mique en 2002 a conforté les élus dans leur choix de ne pas succomber aux sirènes immo- bilières. “Comme il s’agissait du dernier presbytère conservé en l’état, on nous a vivement sug- géré de le conserver avec une promesse d’aide importante pour les travaux de restauration.” Bien leur en prit. “L’ennemi du

plaque inaugu- rale, Jean-Paul Vuillaume s’étonne encore qu’un conseil municipal ait pu résister aussi longtemps à la pression immo- bilière. “Ce pro- jet a été lancé en 2000. On a mis du temps à trou-

L’ennemi du patrimoine, c’est la précipitation.

Les élus entouraient Élisabeth Renaud et Jean-Paul Vuillaume au moment de l’inauguration de la maison du patrimoine à Remoray-Boujeons le 30 janvier dernier.

la cave au grenier. On visite chambres, cuisine, séjour amé- nagé avec du mobilier d’époque. On pénètre dans l’intimité reli- gieuse de l’édifice avec cette piè- ce reconstituée en musée d’art sacré. D’autres laissent à lire toute l’histoire de la Franche- Comté et du Haut-Doubs avec toute la rigueur historique.Quin- ze ans de patience, douze mécènes pour une opération à 520 000 euros subventionnée à hauteur de 64 %. Ce qui est pas

mal du tout en ces temps de disette. L’association a recruté une animatrice pour assurer la gestion des lieux. “On trouve désormais trois sites touristiques à 10 km à la ronde en incluant la Maison de la Réserve et la galerie de visite de la nouvelle fruitière de Labergement-Sain- te-Marie” , conclut Jean-Paul Vuillaume pas mécontent d’essayer de maintenir de l’activité au village. F.C.

patrimoine, c’est la précipita- tion” , indique l’architecte Clau- de Dole qui a supervisé la res- tauration de l’ancien presbytère. Réaliser une maison du patri- moine requiert des connaissances que n’avaient pas les élus locaux, d’où l’idée de créer l’association pour la préservation du patri- moine local présidée par Élisa- beth Renaud. Cette historienne spécialiste du patrimoine a beau- coup œuvré dans ce projet. Sans oublier d’y associer son mari Bernard Renaud, discret mais si efficace. Le résultat nous convie à décou- vrir l’intérieur du presbytère de

Information : http://www.patrimoine-remoray.fr Tél. : 03 81 38 17 33

Le clou de la visite est sans conteste ce papier panoramique qui raconte la vie de Joseph et ses frères. Unique au monde.

La communauté de communes rachète le chalet de la Source MOUTHE Stratégie touristique Fidèle à son mode opératoire, la collectivité va débourser 580 000 euros dans l’acquisition de ce bien. La première pierre du projet touristique envisagé sur le site de la source du Doubs.

C ette transaction fait beau- coup causer. Ce bien en cours d’acquisition par la communauté de com- munes des Hauts du Doubs appartenait initialement à la commune de Mouthe qui l’avait vendu à un particulier. Entre- temps, le contexte a changé avec la volonté politique de valoriser le site de la source du Doubs. “La décision a été prise à l’unanimité lors du conseil com- munautaire du 11 février. Cette opération s’inscrit dans la logique du projet de développement tou- ristique de la Source du Doubs. Il fallait passer par là” , justifie

Jean-Marie Saillard en rappe- lant que la vente de ce bien était antérieure à la création de la communauté de communes. Certains estiment que ce même projet n’est pas encore assez précis en regard d’un tel inves-

det ou à l’Accueil montagnard de Chapelle-des-Bois. Ces deux biens sont aujourd’hui exploi- tés par des privés. “Aujourd’hui, on a le sentiment que ces struc- tures fonctionnent plutôt bien. On négocie avec les repreneurs un crédit-bail. L’opération n’a donc pas d’incidence fiscale. Depuis que je préside la com- munauté de communes, les taux d’imposition ont très peu évo- lué” , poursuit l’élu. Le projet de restructuration tou- ristique du site de la source du Doubs comprend de nouveaux lits touristiques avec par exemple la création d’habitations légères

tissement. Le prési- dent de la commu- nauté de communes souligne que la col- lectivité n’a pas l’intention de se sub- stituer à une initia- tive privée, qu’elle avait déjà procédé de la sorte avec l’auberge Chez Lia-

Le rachat du chalet de la Source s’inscrit dans le projet de développement touristique du site de la source du Doubs.

“Il fallait passer par là.”

de loisirs au camping. Il est aus- si question d’investir dans une structure d’accueil susceptible d’être aménagé dans le chalet bar restaurant. “Pour ce faire, nous souhaitions avoir un bâti- ment qui soit libre d’occupation.

férents travaux, que les prix sur le marché immobilier du Haut- Doubs n’ont cessé d’évoluer à la hausse. “On avait étudié la ques- tion de partir sur une construc- tion neuve. Ce n’était pas plus intéressant.” Dossier à suivre.

On a acheté les murs, le fonds de commerce, le matériel et la licence.” Sur le montant pro- prement dit qui peut faire tiquer, il rappelle qu’il s’agit d’une esti- mation des Domaines, que les propriétaires ont procédé à dif-