La Presse Bisontine 171 - Décembre 2015

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

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Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon www.presse-bisontine.fr DÉCEMBRE 2015 N° 171

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LE GOUFFRE DU LOGEMENT SOCIAL À BESANÇON

Près d’1 million d’euros de loyers impayés à la S.A.I.E.M.B. Des locataires toujours plus pauvres. Les mesures d’urgence. le gaspillage des aides au logement.

L’ÉVÉNEMENT P. 6 ET 7

PROJET

LE DOSSIER p. 20 à 25 Élections régionales Les 10 têtes de listes détaillent leurs 10 priorités

p. 8

Site Saint-Jacques Le maire de Besançon veut en faire une “cité du savoir”

BESANÇON - CHATEAUFARINE - PONTARLIER

*Du 25/11/2015 jusqu’au 25/12/2015 - sur le moins cher, hors promos et prix nets

Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 - redaction@publipresse.fr

RETOUR SUR INFO

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La Presse Bisontine n° 171 - Décembre 2015

Les tickets d’horodateur qui offrent des bons d’achat

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Après le choc, le recueillement et les questions

est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : ÉricTOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-FrançoisHAUSER Directeur artistique : OlivierCHEVALIER Rédaction : ÉdouardChoulet,ThomasComte, Jean-FrançoisHauser. Co ntact publicitaire : FrançoisROUYER au0670109004 Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Novembre 2015 Commission paritaire : 0220 I 80130 Créditsphotos: LaPresseBisontine, P.Combier,GrandDole,LouKat-Thalweg,Micropolis,Samimagine,J.- C.Sexe,VilledeBesançon. Copier-coller Il faut que la vie continue… Plus que deux petites semaines pour tenter d’y voir plus clair et faire le bon choix le 6 décembre prochain, jour du premier tour des élec- tions régionales. S’il s’agissait de trancher entre des programmes radicalement dif- férents, ce serait très simple de se déter- miner. Le principal problème de ce scru- tin, qui peut aussi expliquer une part du désintérêt populaire qu’il suscite, c’est qu’il met aux prises des candidats aux pro- grammes finalement très voisins. Le dos- sier que nous consacrons ce mois-ci aux propositions des candidats en est l’éclatante illustration. Nous leur avons laissé la liber- té dans nos colonnes de présenter aux lec- teurs (et électeurs) leurs dix actions concrètes pour la future région Bourgogne-Franche- Comté. Résultat : des propositions sou- vent identiques. Favoriser la transition éner- gétique, encourager le très haut débit, relocaliser l’économie, faciliter la démo- cratie participative, réaliser des économies de fonctionnement… Autant de poncifs qui semblent sortir tout droit des staffs de communication des états-majors parisiens, sortes de copier-coller à l’échelle régiona- le des programmes des grands partis. Au final, difficile de différencier les positions quand on trouve la même proposition chez une candidate d’extrême-gauche et auprès d’une tête de liste souverainiste. La mul- tiplication des listes, si personne n’en contes- te la légitimité sur le plan démocratique, a pourtant son revers : celle de rendre illi- sibles les différents programmes. Qui hon- nêtement, sans connaître leur étiquette politique, pourraient différencier parmi les dix programmes celui de Marie-Guite Dufay ou celui de François Sauvadet de celui du centriste Christophe Grudler ou de lamicro- scopique Union Populaire Républicaine ? Qui serait assez subtil pour départager les thèses de la verte Cécile Prudhomme de celles développées par l’autre écologiste en lice Julien Gonzalez ? En tout cas pas le citoyen lambda qui découvrira ces pro- grammes avec une légitime circonspec- tion. Que cela signifie-t-il ? D’abord qu’il est vain de vouloir s’inventer des pouvoirs que l’on n’aura jamais au sein de la Région, cette collectivité aux compétences si limi- tées. Ensuite que la dispersion des talents ne servira jamais les intérêts d’une col- lectivité. Il y a évidemment du bon dans chacun de ses programmes. Si les régio- nales étaient l’occasion de se départir de ces ridicules logiques de partis politiques, on aboutirait sans doute à la coalition de talents qui tous pourraient apporter leur engagement et leur spécificité. Une sorte de coalition à l’allemande, interpartisane. Un peu ce que prône actuellement Manuel Valls, mais sans les arrière-pensées poli- ticiennes qui sont les siennes. Un doux rêve sans doute. Jean-François Hauser Éditorial

congés des policiers et des gendarmes ont été annulés sur les 12 prochains jours, leurs formations également, afin de mobiliser un maximum de personnes sur le terrain. La vigi- lance est également renforcée sur tous les lieux où circule le public, notamment les grandes surfaces, les gares, et également les 8 sites classés Seveso dans le département. Ceci dit, on ne peut pas geler toute la vie d’un territoi- re suite à un attentat. Il faut avoir le sens de la proportionnalité” tempère M. Bartolt. C’est la première que l’état d’urgence est décrété sur tout le territoire national depuis le putsch des généraux en 1961, sous De Gaulle. Mais hélas l’état d’urgence n’apporte pas toutes les réponses aux nombreuses questions qui demeurent sur la méthode à employer pour gaantir la sécurité des citoyens sur le sol fran- çais.

L e silence, le respect et le deuil, c’était sur l’esplanade des droits de l’Homme ce lundi 16 novembre à midi où, com- me partout ailleurs en France, le pays s’est arrêté en hommage aux victimes des atten- tats perpétrés à Paris en ce funeste 13 novembre. Après le temps du deuil vient ce lui des ques- tions, et tous l’espèrent, de l’action. Dans l’urgence du drame, le préfet du Doubs Raphaël Bartolt a décliné localement les mesures liées à l’état d’urgence dictées par le ministère de l’Intérieur. Une trentaine de fonctionnaires des douanes et de la police aux frontières ont été remobilisées sur les 18 points de passage qui font la frontière entre la France et la Suisse. “Ce dispositif douanes-P.A.F. est complété par des patrouilles de gendarmerie et de police qui contrôlent les intervalles entre ces points de passage” indique le préfet. Par ailleurs, “les

Le dispositif est en phase de tests jusqu’au 30 avril prochain.

te des innovations et appor- ter de réelles valeurs ajoutées à ses administrés” note le mai- re Jean-Louis Fousseret. D’après Pierre Bouvier, le pré- sident de l’Union des com- merçants, “une quarantaine de nos adhérents vont parti- ciper à cette phase test dès son lancement. C’est une manière complémentaire de créer du lien entre les com- merçants du centre-ville et les usagers, de participer au dyna- misme du cœur de Besançon, pour un centre urbain agréable et vivant.” Pour Parkéon, c’est un pas de plus vers le concept de “Smart City”, une ville intel- ligente et connectée, tant van- tée par les candidats lors des dernières élections munici- pales. “L’horodateur devient ici un véritable kiosque urbain, ouvert à tous et facilement accessible au cœur des centres-villes” note Bertrand Barthélemy, le président de Parkéon. Chaque jour, les 128 horodateurs de la ville enre- gistrent chacun en moyenne 22 transactions, soit 841 000 transactions enregistrées en une année.

B esançon est la premiè- re ville en France à tes- ter ce dispositif mis en place par la société Parkéon (600 emplois à Besançon- Lafayette). Avec la collabora- tion de l’Union des commer- çants, la Ville teste depuis début novembre un nouveau service baptisé “City connec- tor”. Accessible directement via les 128 horodateurs répar- tis dans le centre-ville, ce nou- veau service de couponing permet à tous, piétons et auto- mobilistes, de bénéficier de bons plans et de promotions proposés par les commer- çants du centre-ville bisontin. L’écran interactif de l’horodateur permet de choi- sir les bons plans que l’on souhaite parmi ceux propo- sés et de les imprimer. Les usagers sont ensuite libres de les utiliser, immédiatement ou non, en se rendant dans la boutique concernée pour y échanger le coupon. “L’objectif de la municipalité est d’anticiper, d’accompagner les citoyens vers les évolu- tions technologiques, de se mobiliser pour rester à la poin-

Des centaines de personnes se sont rassemblées à Besançon sur l’esplanade des Droits de l’Homme pour une minute de silence le 16 novembre (photo J.-S. Sexe - Ville de Besançon).

Besançon a retrouvé sa grande librairie

lièrement heureuse de découvrir les lieux parmi les premières” sourit Éliane. Un peu plus loin, Djihane qui se définit com- me une “livre-addict” en salive déjà. “Moi qui suis une grande lectrice et qui habi- te juste à côté, je pense que mon bud- get va en prendre un sacré coup. J’ai été très triste quand Camponovo a fermé, je retrouve le sourire en découvrant cette nouvelle librairie.” Pour elle qui se défi- nit pourtant comme “une vraie geek, rien ne pourra remplacer le livre papier. C’est sûr que cette nouvelle librairie connaîtra le succès.” À son ouverture, L’Intranquille- Plazza emploie une vingtaine de sala- riés. Dont d’anciens de chez Campo ou de chez Cart, visiblement émus et un brin fébriles en ce jour d’ouverture. Plus de 80 000 livres sont disponibles à L’Intranquille-Plazza.

U n petit attroupement devant la porte à 9 h 27 ce vendredi 13 novembre. Michel Méchiet, le maître des lieux lance le comp- te-à-rebours final : “Dans 3 minutes, j’appuie sur le bouton. Il y a une grande excitation et surtout une grande joie” confie le directeur de L’Intranquille, la nouvelle grande librairie bisontine. Et dès l’ouverture, les rangs des clients gros- sissent et c’est plusieurs dizaines de curieux qui franchissent la porte en quelques minutes à la découverte de ce monument entièrement rénové devenu cathédrale dédiée au livre. Sur 1 200 m 2 de surface de vente répartis sur 5 étages, plus de 2 km de linéaires pour un total de 80 000 livres, “bientôt 100 000” pour- suit Michel Méchiet. Les premiers com- mentaires ne se font pas attendre : “Depuis le temps qu’on en parle, je suis particu-

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L’INTERVIEW DU MOIS

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SOCIAL

Démarrage le 30 novembre “Je pense qu’on aura besoin de nous encore un bon moment”

À l’approche de la 31 ème campagne d’hiver des Restos du Cœur, le nouveau président départemental de l’association fondée par Coluche dresse l’état des lieux des besoins. Hélas toujours plus nombreux.

L a Presse Bisontine : Vous êtes depuis le 26 septembre dernier le nouveau président départemental des Restos. Qu’est-ce qui vous a poussé à prendre cette responsabilité ? Bernard Guyon : Jacques Martinet mon prédécesseur a passé 5 ans à la tête des Restos du Doubs, il a pris des res- ponsabilités régionales. Je n’étais pas forcément candidat à sa succession, mais j’ai accepté cette responsabilité. Je suis impliqué dans l’association depuis cinq ans. L’engagement asso- ciatif, je le conçois à travers deux choses : la convivialité et le service. L.P.B. : Quand démarre la 31 ème campagne des Restos et comment se présente-t-elle ? B.G. : Le 30 novembre, c’est parti pour 16 semaines. La campagne d’hiver se prolongera jusqu’à fin mars. Les 600 bénévoles du Doubs sont mobilisés, les inscriptions ont commencé début novembre. Sur le Doubs, il y a 11 centres, dont un à Besançon-Belin, vers l’hôpital, et un autre à Chalezeule. Notre objec- tif est qu’à court terme, ils soient tous ouverts toute l’année. 9 centres sur 11 sont déjà dans ce cas. L’an dernier, nous avions enregistré une hausse du nombre de bénéficiaires de 2 à 3 % par rapport à l’année précédente. Cette augmen- tation a été plus légère que les années précédentes. L.P.B. : Cela signifie que la précarité se stabi- lise ? B.G. : Cette augmentation plus légère est surtout due au fait que les Restos ont dû “serrer un peu la vis” puisque sur le plan national l’association a accu- sé un déficit de 10 millions d’euros pen- dant trois ans, dû un nombre toujours plus important de besoins. La préca- rité continue d’augmenter, le volume actuel des inscriptions montre que nous ne serons pas en baisse, bien au contrai- re. Il faut poursuivre nos efforts pour améliorer encore notre activité et nos performances. Actuellement, nous ne pouvons pas distribuer plus de 6 repas par personne et par semaine. Nous ne pouvons pas faire plus. L.P.B. : Comment faire mieux ? B.G. : Notamment par une meilleure “ramasse” auprès des grandes surfaces. La loi sur le gaspillage alimentaire nous permet déjà de récupérer gratui- tement auprès des grandes surfaces des produits à dates de péremption courtes et à les distribuer. Cette loi devrait être encore assouplie et nous permettre de récupérer encore plus de denrées car si la loi actuellement en discussion est adoptée, elle interdira les grandes surfaces de jeter leurs sur- plus et les obligera à les donner aux associations. Cela nous permettra de poursuivre notre mission dans d’excellentes conditions. L.P.B. : Au sujet de la “ramasse” auprès des grandes surfaces du Grand Besançon, n’êtes- vous pas en concurrence avec la Banque ali- mentaire ?

B.G. : Il n’y a pas de concurrence ici. Au contraire, c’est une vraie collaboration qui a été mise en place entre nous.Avec eux, nous avons trouvé un arrange- ment qui permet de mutualiser cette ramasse. Et tout le monde s’y retrou- ve. Cette même collaboration, on s’apprête à l’initier sur Pontarlier, et on espère le faire aussi plus tard sur Montbéliard et Audincourt. L.P.B. : Qui fait appel aux Restos du Cœur en 2015 ? B.G. : Il n’y a plus une catégorie à part, le phénomène touche toutes les caté- gories de population. Entre 7 et 8 % de nos bénéficiaires dans le Doubs sont des étudiants, et plus de 10 % main- tenant sont des retraités. Si on pense que pour les premiers la situation est transitoire, hélas pour les seconds, elle risque de perdurer. Mais la grande majorité des bénéficiaires sont désor- mais les famillesmonoparentales, essen- tiellement des jeunes mamans avec leurs enfants. On voit aussi de plus en plus de travailleurs pauvres, des gens qui ont un travail mais qui n’arrivent pas à s’en sortir. On ne parle pas non plus de tous ces gens qui auraient droit de venir aux Restos mais qui ne font pas la démarche. Je pense par exemple à ces veuves d’agriculteurs en milieu rural qu’on ne peut pas forcément aller chercher ou qui ne voudraient pas. Sur ce point, nous réfléchissons d’ailleurs à mettre en place dans certains sec- teurs du Doubs un système de Restos ambulants, comme ces camions-épice- ries d’antan. Une expérience est lan- cée sur le secteur de Valdahon. L.P.B. : Les Restos ne vivent que par les dons. Les citoyens sont-ils généreux ? B.G. : Le nombre de dons est en baisse mais le don moyen est en augmenta- tion, ce qui permet de compenser. Les Restos tendent à nouveau vers l’équilibre financier. À noter que les concerts et les disques des Enfoirés permettent de récolter 13 % du budget des Restos qui atteint 180 millions d’euros par an. À

Zoom Les Restos en chiffres Dans le Doubs - Nombre de repas distribués lors de la campagne dʼhiver 2014-2015 : 511 784, dont 121 002 à Besançon et 70 612 à Chalezeule. - Nombre de bénéficiaires : 7 699 (380 bébés), dont 1 671 à Besan- çon (108 bébés) et 1 183 à Chalezeule (69 bébés). - 611 bénévoles mobilisés. En France - 1 million de personnes accueillies - 130 millions de repas distribués - 67 600 bénévoles sur 2 090 centres et antennes - 40 000 bébés de moins de 18 mois aidés D’où proviennent les fonds ? Sur 100 euros de ressources : 44,9 % de dons et legs, 12,5 % des concerts et C.D.-D.V.D. des Enfoirés, 11,3 % de lʼUnion Européenne, 18,6 % autres subventions, 5,8 % produits divers et financiers…

Bernard Guyon, bénévole des Restos du Cœur comme les 600 autres dans le Doubs, est président de l’association du Doubs depuis le 26 septembre.

temps. L’essentiel des troupes est com- posé de gens qui ont du temps, de retrai- tés. Nous réfléchissons à ouvrir cer- tains centres le samedi matin pour attirer, pourquoi pas, des bénévoles étu- diants ou ceux qui travaillent en semai- ne et qui n’auraient pas le temps de venir autrement. Nous allons faire cet- te expérience dans un de nos centres. L.P.B. : Voilà trente ans que les Restos sont ouverts. Vont-ils un jour fermer leurs portes ? B.G. : Je pense qu’on aura besoin de nous encore un bon moment… Mais cette question pose plus largement le pro- blème du bénévolat. Car s’il n’y avait plus de bénévolat, il n’y aurait tout sim- plement plus de Restos. Même si les collectivités locales nous aident bien, il faudra quand même bien que l’État se pose un jour ce genre de questions. Imaginons un jour que les Restos dis- paraissent. Que deviendraient les gens ? Et imaginons aussi qu’il n’y ait plus de bénévolat. Ce serait la révolution. Cet- te question pose un vrai problème de société. Propos recueillis par J.-F.H.

Nous faisons également du suivi bud- gétaire, du micro-crédit. Récemment, nous avons permis de faire un micro- crédit de 700 euros à un bénéficiaire qui a pu acheter une voiture et donc retrouver un emploi. Il y a aussi les cours de cuisine, la coiffure avec des coiffeurs qui interviennent bénévole- ment, les départs en vacances, l’organisation de sorties familiales. Et toute une activité spécifique pour les bébés avec du matériel de puéricultu- re et de la nourriture adaptée. Enfin, nous avons une activité “vestiaire” avec des vêtements, et une activité biblio- thèque avec des livres. On s’était aper- çu que des gens venaient aux Restos mais ne voyaient personne d’autre. On essaie donc de les aider dans les autres aspects de leur quotidien. L.P.B. : Vous êtes 611 bénévoles Restos dans le Doubs. C’est suffisant ? B.G. : Nous nous organisons au mieux mais nous recherchons tous les ans de nouveaux bénévoles car on fait atten- tion à ne pas surcharger les gens. Plus il y a de bénévoles, plus ils restent long-

ce propos, on emmène 550 bénévoles du Doubs au concert des Restos qui aura lieu fin janvier à Bercy. L.P.B. : La mission des Res- tos ne se limite pas à la dis- tribution de nourriture. Que font aussi les bénévoles ? B.G. : L’aide à la person- ne est la grande priori- té des Restos désormais, qui dépasse en effet la simple distribution de nourriture. L’aide à la personne couvre beau- coup de domaines d’intervention comme le soutien au retour à l’emploi. Nos bénévoles accompagnent les béné- ficiaires à des entretiens d’embauche par exemple.

“Plus de 10 % maintenant sont des retraités.”

BESANÇON

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ÉCONOMIES

Emplois publics 150 agents s’apprêtent à passer de la Ville à l’Agglo

Pour limiter ses frais de fonctionnement, Besançon rationalise les dépenses liées aux salaires de ses fonctionnaires en mutualisant au maximum avec la C.A.G.B. 150 agents seront concernés en janvier.

A près le service des déchets trans- féré à l’Agglo en 2006, après les services ressources humaines, informatique, topograhie, docu- mentation, achats et commande publique en 2009, après le service contrat de ville, enseignement supé- rieur et insertion début 2015, une autre vague d’agents sera concernée au 1 er janvier prochain. Environ 150 sala- riés de la Ville de Besançon devien- dront des agents de la C.A.G.B. (avec

Parmi les dernières créations de postes à la Ville, quelques poli- ciers munici- paux (photo d’illustration).

les mêmes statuts et avantages). Ain- si les services des finances, du conseil de gestion, des affaires juridiques, des assemblées et de l’administration géné- rale, ainsi que le parc auto et logis- tique des deux collectivités seront mis en commun. Cela ne signifie pas for- cément pour ces agents un change- ment de cadre de travail. Certains tra- verseront le Doubs, passant de la Boucle à la City, mais pour la plupart d’entre eux, rien ne changera au quotidien.

2 675 agents à la Ville et à l’Agglo Au global, les effectifs Ville-Agglo n’ont pas baissé depuis 2009. Les départs en retraite ne sont pas tous remplacés mais les créations de postes à l’Agglo compensent. A u 1 er octobre 2015, derniers chiffres disponibles, la Ville de Besançon et la C.A.G.B. réunies comptaient 2 675 agents : 2 084 à la Ville et 591 à lʼAgglo.Entre 2009 et aujourdʼhui, la Ville a supprimé (hors transferts de compétences) 30 postes. 107,5 postes nʼont pas été renouvelés et 77,5 postes ont été créés, soit ce ratio de - 30 postes. Dans le même temps, lʼAgglo en a créé 28. Au total, les deux collectivités ont donc supprimé à peine deux postes sur les 6 dernières années. LʼAgglo a par exemple créé 9 postes en 2015 à lʼoccasion de la prise de compétence par cette collectivité concernant lʼinstruction des per- mis de construire. “Ces postes sont financées grâce aux recettes que versent les communes à lʼAgglo pour ce service” note la direction générale des services.

ment anxiogènes. Certains changements de lieu de travail, d’autres pas. Cer- tains chefs de services ne le seront plus. On relève une vraie inquiétude de nos agents.” Si le syndicaliste estime que “le dialogue social existe à la Ville et à l’Agglo” , il considère tout de même que “c’est juste un peu tendu.” L’opération suivante de mutualisation sera imposée par la loi : il s’agira du gros service eau et assainissement. La mutation aura lieu avant 2020. Malgré ces efforts pour limiter les dépenses, le budget “personnel” de la Ville poursuit son augmentation : +1,5% cette année. Une augmentation diffi- cilement compressible liée à l’ancienneté et à l’avancement des agents. J.-F.H.

service ressources humaines de la Vil- le et de l’Agglo se réunit une fois par mois au sein d’une commission qui pilote la masse salariale mois après mois. “Quand il y a un départ en retrai- te, on se pose systématiquement la ques- tion de remplacer ou non l’agent qui part” ajoute le service R.H.

Autre mutualisation, hautement sym- bolique, celle du poste de directeur général des services que vient de quit- ter Patrick Ayache et qui deviendra commun à laVille et à l’Agglomération dès la nomination, imminente, de son successeur. “L’objectif de toutes ces opé- rations de mutualisation est bien de faire des économies d’échelle sur les postes, et notamment les postes d’encadrement reconnaît Baudouin Ruyssen, le directeur général des ser- vices par intérim. Au lieu d’avoir deux directeurs ou chefs de service, on n’en aura plus qu’un. L’objectif de la col- lectivité, c’est de développer le meilleur service au meilleur coût.” Pour optimiser au maximum les dépenses en termes de personnel, le

Les syndicats restent vigilants sur ces opé- rations de mutuali- sation. “La mutuali- sation va dans le sens de l’histoire reconnaît Éric Frelin, délégué C.F.D.T. à la Ville. Mais pour le person- nel concerné, ces chan- gements sont forcé-

“Ces changements sont forcément anxiogènes.”

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L’ÉVÉNEMENT

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LE GOUFFRE DU LOGEMENT SOCIAL

Présentés lors du dernier conseil municipal, les comptes de la S.A.I.E.M.B.-Logement, un des bailleurs sociaux de Besançon, ont suscité le débat. Un audit interne est engagé. Il préconisera les mesures à prendre pour sauver l’organisme. Cet exemple illustre toutes les difficultés du logement social en France.

Logement

Crise Les comptes plombés de la S.A.I.E.M.B.-Logement

858 000 euros d’impayés l’an dernier, une vacance des logements importante (14 %) et des investissements urgents à réaliser : l’avenir n’est pas rose pour le bailleur social bisontin dont la capacité d’autofinancement est faible.

M anque d’anticipation ? Défaut de gestion ? Consé- quence de la crise immo- bilière ? Des baisses de subventions ? Les questions fusent autour de la S.A.I.E.M.B.-Logement, bailleur social installé dans le quartier Planoise à Besançon. Les réponses, elles, sont multiples. Et pas toujours rassurantes pour cette société d’éco- nomie mixte qui construit, loue, entre- tien et gère un parc immobilier dont les loyers sont modérés. “Nous lançons une procédure d’urgence, convient Daniè- le Poissenot, présidente de la S.A.I.E.M.B. depuis 2014. Nous avons deux ans d’inquiétude.Après cette date, des prêts seront remboursés.” Les récentes pistes évoquées par le Conseil Zoom Une agence immobilière étudiante lui doit 900 000 euros ! Les mauvais comptes de la S.A.I.E.M.B. sʼexpliquent aussi par une situation ubuesque : une agence immobilière étudiante de Besançon qui gérait pour elle des chambres à Besançon lui doit 900 000 euros de loyers ! Lʼaffaire est portée devant le tribunal.

supporter pour le bailleur dont les marges de manœuvre deviennent ten- dues pour rénover ou construire des logements neufs. La situation n’est pas prête de s’améliorer : “Les impayés s’ex- pliquent par une paupérisation des loca- taires qui s’est accrue” explique la S.A.I.E.M.B. 79 % des occupants ont effet des revenus inférieurs à 60 % du plafond des ressources alors qu’ils n’étaient 60 % un an plus tôt. La baisse des subventions (le livret A finance ce type de logement), la taxe sur les plus-values (initiée sous l’ère Sarkozy), la création en 2014 de 158 logements en 5 opérations pour un investissement de 12 millions d’euros, expliquent en partie le mauvais comp- te de résultat. Pour la première fois, la S.A.I.E.M.B. a présenté un résultat net d’exercice en déficit de 298 000 euros. Pas énor- me, certes.Mais cela inquiète les hautes instances, en particulier le maire Jean- Louis Fousseret, président de la struc- ture jusqu’en 2014 : “Ce n’est pas faci- le d’autant que les subventions baissent, nous devons rénover les bâtiments pour unemeilleure performance énergétique… Tandis que les impayés augmentent et les dégradations.” Le bébé est aujour- d’hui dans les mains de Danièle Pois- senot. L’adjointe rappelle que tous les logements neufs créés récemment ont rapidement trouvé preneurs “et les pers- pectives des premiers mois de 2015 sont

d’administration pour enrayer la spi- rale : “La vente de neuf T4-T5 à la Com- be Saragosse (qui ne trouvaient pas de locataires), lamutualisation de services avec G.B.H. (Grand Besançon Habitat), un rapprochement avec un bailleur du pays de Montbéliard et Haute-Saône (Idhéa).” À la S.A.I.E.M.B., 46 salariés gèrent 2 407 logements où résident 3 697 personnes, dont 1 820 logements familiaux, 156 foyers pour personnes handicapées et 431 chambres étudiantes. “Je veux rassurer les salariés. Ils n’ont pas d’inquiétude à avoir” promet la pré- sidente qui répond à des inquiétudes nées suite au licenciement de l’ancien directeur en 2014. L’avenir de cette société détenue par la Ville de Besançon (à 51 %), la Cais- se des dépôts et consignations (44 %) et la Caisse d’Épargne (3,7 %) s’inscrit néanmoins en pointillé. Si 1 million d’euros ont été récemment consacrés à l’entretien et à la réparation du patri- moine, il se détériore plus vite qu’il ne s’améliore. Du coup, beaucoup de loge- ments anciens, peu performants sur le plan énergétique sont vacants. C’est le cas aux Époisses à Planoise où se concentre le parc immobilier. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le taux de vacan- ce est de 14 % (soit environ 500 loge- ments). Rien qu’en 2014, elle a coûté 1,96 million d’euros ! Plus problématique, les impayés crois- sent (4 %). Un coût de 858 000 euros à

L’adjointe au maire Danièle Poissenot (premier plan), l’actuelle présiden- te de la S.A.I.E.M.B.-Logement parle de “mesures d’urgence.”

sont pour l’instant sains) au motif “qu’une fusion entre G.B.H. et S.A.I.E.M.B. n’est juridiquement pas possible.” Certains logements sont conventionnés, d’autres non. La posi- tion pourrait toutefois évoluer à croi- re la S.A.I.E.M.B. G.B.H. - dont les comptes financiers sont positifs - arrive lui aussi face à un tournant avec la déconstruction de 500 logements aux 408 qui plombera inévi- tablement ses comptes. Un sujet épineux “d’autant que des bâtiments ont réellement besoin d’être rénovés comme à Palente” conclut Phi- lippe Gonon.Vendre les bijoux de famil- le : l’ultime solution. C’est d’un plan Marshall dont ont besoin les bailleurs sociaux. E.Ch.

encourageantes.” Ce n’est pas l’avis de Philippe Gonon (U.D.I.). Le conseiller municipal d’op- position et conseiller départemental de Besançon-3 fut un des premiers à annoncer que la S.A.I.E.M.B. allait dans lemur : “LaMiilos (devenue l’A.N.C.O.S.) qui contrôle le logement social a dit que les organismes ayant un parc immobi- lier de moins de 3 000 logements sont condamnés à mourir. La taille idéale est entre 5 000 et 10 000 logements. Il faut donc que la S.A.I.E.M.B. et G.B.H. (Grand Besançon Habitat) se rappro- chent pour dégager des marges de manœuvre d’autant que le nouveau Contrat deVille ne permet pas de finan- cer les constructions” dit l’élu. Ce rap- prochement est balayé par Pascal Curie, président de G.B.H. (dont les comptes

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“Il faudra maîtriser nos dépenses” Social Du côté de G.B.H.

La Cour des Comptes s’inquiète du coût exorbitant de l’A.P.L. France 17,4 milliards d’euros Dans un récent rapport, la Cour des Comptes remarque que l’aide personnelle au logement ne cesse de croître. Elle invite les pouvoirs publics à réagir.

C réé le 5 mars 1952 par laVil- le de Besançon pour répondre aux besoins en logements des Bisontins, Grand Besançon Habitat (G.B.H.) concourt aux diffé- rentes politiques publiques de l’ha- bitat à l’échelle de l’agglomération. Contrairement à la S.A.I.E.M.B.-Loge- ment, l’établissement public parte- naire a présenté un compte en excé- tin, présente un compte positif mais se prépare aussi à de jours plus diffi- ciles. La déconstruction des 408 à Brûlard occasionnera une baisse des recettes. Grand Besançon Habitat, autre bailleur social bison-

E n juillet dernier, la Cour des Comptes a publié un rapport sur les aides personnelles au logement en France, dont le montant en 2013 s’élevait à 17,4 mil- liards d’euros. Les dépenses publiques qui permettent l’octroi de ces aides “ont progressé plus rapidement que l’inflation en 2013 (+ 4,0 %) et en 2014 (+ 2,1 %), cette progression étant appe- lée à se poursuivre au moins jusqu’en 2017” indique la Cour des Comptes. Le coût des aides a ainsi progressé de 10,1 % en euros constants au cours des dix dernières années. Ces aides qui constituent la forme principale d’aide publique au logement, corres- pondent à un montant mensuel de 225 euros versé “à chacun des 6,5 mil- lions de ménages bénéficiaires.” Selon la Cour des Comptes, ces aides repré- sentent une “prestation coûteuse.” Ce système justifierait “une adaptation ou une refonte pour mieux répondre aux priorités économiques et sociales nationales.” La Cour des Comptes pointe du doigt les dérives de ce régime d’aide. “Pour

la Caisse nationale des allocations familiales qui en verse la quasi-tota- lité, elles représentent un coût de ges- tion que l’on peut estimer à environ 600 millions d’euros, soit 3,5 % de leur coût total. Ces prestations engendrent

par ailleurs une fraude qui peut être estimée à environ 280millions d’eu- ros.” La fraude serait due notamment à une “connaissance très insuf- fisante des logements par l’ensemble des acteurs concernés. Cette carence rend en outre très aléa- toire le contrôle de l’in- décence et du surpeuple- ment des logements concernés.” Il y a urgence, selon la Cour des Comptes, que les pouvoirs publics agis- sent “au regard de l’éro- sion de l’efficacité de ces aides et de leur difficile soutenabilité budgétai- re.”

6,5 millions de ménages.

Pascal Curie, président de Grand Besançon Habitat.

tés de recouvrement demeurent minces. Les caractéristiques socio- démographiques des locataires sont : une majorité de personnes seules (42 %), 37 % d’actifs, 26 % de retrai- tés. 61 % des locataires percevaient au début d’année l’aide personnali- sée au logement (A.P.L.), chiffre en légère hausse par rapport à 2013. Dans ces nouveaux programmes, G.B.H. constate un taux de vacance faible, notamment à Fontaine-Argent. Aux Clairs-Soleils, certains appar- tements vides ont trouvé preneurs grâce aux différentes réfections et grâce à l’appui d’un médiateur sur place.

re attention dans les trois prochaines années car la perte des logements aux 408 (environ 500 appartements) dimi- nuera nos recettes. Nous devrons donc diminuer nos dépenses pour com- penser cette baisse tout en reconsti- tuant notre patrimoine.” L’Office gère 5 586 logements, emploie 124 agents, investit environ 2 mil- lions d’euros uniquement dans la rénovation chaque année. En 2014, 158 logements - en 5 opérations - ont été rénovés à Besançon,Montferrand- le-Château, Roche-lez-Beaupré. Les impayés ont augmenté de 10 % entre 2013 et 2014. Ils représentent 5,549 millions d’euros. Les possibili-

dent d’1,8 million d’euros. “Il faut que nous soyons à plus d’1 million de résultat pour que G.B.H. fonctionne” résu- me Pascal Curie, prési- dent depuis 2014. Ces bons chiffres, enre- gistrés depuis deux ans, “s’expliquent par la bais- se des taux bancaires et la baisse de charges de personnel” relate le pré- sident, conscient que l’avenir ne sera pas tou- jours aussi radieux. “Nous allons devoir fai-

Baisse du taux de vacance à

Clairs- Soleils.

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BESANÇON

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URBANISME

Devenir du site Saint-Jacques Besançon aura sa “cité du savoir et de la culture”

La future place Saint-Jacques serait dédiée en grande partie aux piétons (image Lou Kat - Thalweg). Les bâtiments classés seraient préservés, contrairement à la plupart des bâti- ments récents, notamment l’ancienne materni- té, voués à la démolition.

Le maire de Besançon veut faire du site de Saint-Jacques le futur pôle d’attraction de la capitale comtoise et rivaliser ainsi avec la “cité de la gastronomie” initiée par Dijon. Il compte poser la première pierre dans trois ans.

7 hectares, 30 000 m 2 de bâti- ments classés ou inscrits, un potentiel de constructions neuves de près de 20 000 m 2 supplémentaires, soit au total 50 000 m 2 . Saint-Jacques est le “pro- jet hors catégorie” du dernier mandat de Jean-Louis Fousseret, qu’il ne mène- ra certes pas à son terme, mais dont il compte bien poser la première pier- re, “certainement en 2018” avance-t- il. C’est ni plus ni moins qu’une nou- velle entrée de ville, un nouveau quartier qu’il s’agira de construire quand les derniers services de l’hôpital auront quitté ce site historique de Saint-Jacques que Jean-Louis Fous- seret qualifie même de “sacré” tant, dit-il, les Bisontins y sont attachés. Pour l’instant, c’est encore l’hôpital de Besançon qui est propriétaire de l’ensemble du site. Le C.H.R.U. comp- te bien vendre ce patrimoine le plus rapidement possible. “Le produit de la vente intégrera le budget concernant le déménagement du C.H.U. sur le site Minjoz qui a démarré fin 2012. Dans le plan de financement du C.H.U., nous avons inscrit la vente de Saint-Jacques à horizon maximal de 2022. Nous sommes largement dans les délais pré- vus car je pense que la transaction se fera beaucoup plus tôt” avance Chan- tal Carroger, la nouvelle directrice générale du C.H.R.U. Reste à répondre à l’interrogation prin- cipale : que va-t-on installer et amé- nager sur ce site ? Sur ce point, les

pistes sont nombreuses et les propo- sitions encore floues, mais un aspect du dossier est bien clair : il s’agit de faire de Saint-Jacques une “cité de la culture, du savoir et de la qualité de vie” promet le maire de Besançon. Sous cette appellation séduisante,mais four- re-tout, on pourra sans doute y trou- ver une médiathèque d’abord. Sur ce site seraient regroupées l’actuelle médiathèque Pierre-Bayle et la biblio- thèque municipale, ainsi que la biblio- thèque universitaire de la fac de lettres. On pourrait trouver, pour le côté qua- lité de vie, du logement et notamment une résidence intergénérationnelle où se côtoieraient personnes âgées et plus jeunes, ainsi que des commerces et notamment une brasserie dont la ter- rasse pourrait donner sur la place

d’autres partenaires est en train de peaufiner le dossier. La magnifique chapelle à la décoration baroque, elle, “ne sera pas vendue à des investis- seurs” rassure le C.H.R.U. Ces potentiels investisseurs ont com- mencé à visiter le site, car “il est évi- dent que la Ville n’aura pas les moyens de porter cette opération à plusieurs centaines de millions d’euros. Les dis- cussions vont s’ouvrir avec la Caisse des dépôts, les grandes banques régio- nales, les groupes nationaux” précise M. Fousseret. “Nous avons déjà eu une quinzaine de visites d’investisseurs potentiels, il y en a quasiment une par semaine ces derniers temps” indique Samuel Rouget, directeur des infra- structures du C.H.R.U. De son côté, Dominique Schauss a noué quelques contacts lors de sa dernière visite au salon des professionnels de l’immobilier, le M.I.P.I.M. de Cannes. Le montage juridique en vue de la créa- tion d’une société de projets se fera au

premier semestre 2016, “afin que l’on puisse commencer à consulter les entre- prises avant la fin de l’année 2016” avance Chantal Carroger. Et donc, selon un calendrier optimal, que la première pierre de cette “cité de la cul-

ture, du savoir et de la qualité de vie” soit posée par le maire actuel en 2018. Histoire aussi de marquer d’une nou- velle pierre son troisième et ultime mandat. J.-F.H.

Les propositions des Bisontins Les ateliers citoyens organisés fin juin sur le site Saint-Jacques ont permis de tâter le pouls de la population sont l’imagination est très fertile sur le devenir de Saint-Jacques. Florilège. Les participants se sont accordés sur la nécessité dʼune continuité entre lʼArsenal (fac de médecine) et la cour dʼhonneur de Saint-Jacques. Ils ont éga- lement souhaité “contraindre le stationnement et favoriser les liens en mode doux : cheminements urbains et perméabilité” note Dominique Schauss, lʼadjoint à la requalification urbaine. Il ressort aussi de ces ateliers que la cour de lʼArsenal doit être “dédiée aux étudiants, ne plus lui conférer un usage “technique”. La cour dʼhonneur doit accueillir de la vie (café, bistrot, restauration, galerie, librai- rie…) aménagée en espace accueillant et noble.” Les Bisontins suggèrent aussi de “prolonger les jardins jusqu'au Doubs : ménager de la vue, supprimer les barrières. Libérer le petit Chamars des véhi- cules, jeux loisir en lien avec la rivière, créer un lien physique avec la rivière.” Dʼautres propositions ont émergé comme un espace de vie étudiante auto- géré 7 jours sur 7 : café associatif, pépinière dʼassociations, bureau des festi- vals. Un espace dʼexpression de la solidarité et de créativité : intergénération- nel, crèche, ludothèque, école, E.H.P.A.D. Une vocation administrative et notamment la cour dʼappel, un grand lieu de culture moteur et fédérateur (genre Metz ou Bilbao ont suggéré certains). Un lieu de partage des cultures artistiques : lieux dʼaccueil dʼassociations. Un lieu de lʼentreprise de lʼinnovation : rencontre jeunes-entreprises. Une maison de la citoyenneté du peuple : pour contrecarrer une société for- tement fragmentée, lieux d'échange. Se tourner vers le Doubs : accueille de programmes de loisir-restauration, petits commerces. Intégrer le site dans des promenades, spectacles estivaux, guinguettes… Un lieu ouvert 7 jours sur 7 à tous. Équipements pour les jeunes, pôle sportif dans lʼarsenal, auberge de jeu- nesse. Accueil des randonneurs et des touristes fluviaux.

Saint-Jacques. Et pour l’aspect création, des ate- liers d’artistes. La Ville de Besançon envisage également la création d’un centre de congrès. “Et pourquoi pas une crèche, pourquoi pas une maison médicale ? On ne s’interdit rien” note Dominique Schauss, l’adjoint bisontin à la requalification urbaine. Un comité de pilotage notamment composé de la Ville, du C.H.R.U., mais aussi du Départe- ment, de la Région et

Pas question de vendre la chapelle.

Chantal Carroger, nouvelle directrice générale du C.H.R.U. Min- joz poursuit les discussions sur la réha- bilitation de Saint- Jacques avec Jean- Louis Fousseret.

BESANÇON 10

La Presse Bisontine n° 171 - Décembre 2015

EN BREF

INTERVIEW

Suite aux attentats de Paris “C’est au lendemain des attentats de janvier qu’il fallait réagir”

A vec 300 magasins dans le monde, dans 41 pays, la marque 7 camicie est de plus en plus prisée. Ludovic Renaud ne s’y est pas trompé en ouvrant il y a quelques semaines à Besançon la pre- mière boutique du Grand Est à l’enseigne 7 camicie. D’autant que l’offre en la matière était devenue bien mince au centre- ville. Dans cette belle boutique située au milieu de la rue la plus commerçante de Besançon, des dizaines de chemises aux coloris et aux styles différents, avec un dénominateur commun : la conception 100% italienne. Clas- sique, corporate ou sportswear, tous les hommes y trouveront chemise à leur goût. Et même les femmes, car en complément de la gamme homme,Ludovic Renaud a également sélectionné des modèles féminins. “Tous nos modèles sont conçus dans les ateliers de la marque à Rome et sont fabriqués en Europe. La plu- part de la gamme, c’est du 100% coton. Ce qui distingue nos che- Franois Après la démission du maire et de certains conseillers municipaux (La Presse Bisontine d’octobre), la commune du Grand Besançon est repassée aux urnes. Et c’est la liste portée par Claude Preioni, maire jusqu’en 2008, qui a été élue avec 515 voix (57,8 %) alors que la liste “Franois, j’y crois” de Françoise Goodwin- Hillier a obtenu 375 voix (42 %). La répartition est de 15 conseillers pour Le Grand Besançon lance vendredi 20 novembre les travaux de la ligne de Transport en commun en site propre Viotte-Témis. Premiers coups de pioche à l’angle de la rue de Trépillot et Léo-Lagrange Le palmarès du 26 ème concours des fromages Fromonval a notamment primé la jeune exploitante Aude Chognard présentée dans nos colonnes lors de son installation. La chevrière, originaire de Dammartin-les-Templiers a remporté le prix Or pour son “chèvre aux légumes”. à Besançon. Montfaucon Claude Preioni et 4 quatre pour celle de Françoise Goodwin- Hillier. T.C.S.P.

Thierry Silvand, du syndicat de police F.P.I.P. à Besançon, estime que les mesures de sécurité qui sont prises aujourd’hui auraient dû l’être dès le mois de janvier, suite aux attentats de Charlie Hebdo.

Thierry Silvand avait tenu un discours devant la foule à Besançon lors des manifestations consécutives aux attentats de Charlie Hebdo (photo archive L.P.B.).

L a Presse Bisontine : François Hollande a décrété l’état d’urgence.Avez-vous les moyens d’assurer à Besançon votre mission de sécurité ? Thierry Silvand : Nous sommes exactement dans lamême situa- tion qu’après les attentats du 7 janvier. Nous n’avons pas plus d’effectifs. Le groupe départe- mental d’intervention n’a tou- jours pas l’équipement spécia- lisé qui lui a été promis pour

sont prises aujourd’hui sont importantes, mais c’est au len- demain des attentats de Char- lie Hebdo qu’il fallait les appli- quer. Je ne dis pas qu’elles auraient permis d’éviter le car- nage du 13 novembre,mais elles auraient peut-être eu un effet dissuasif. L.P.B. : Faut-il comprendre que l’État n’a pas retenu les enseignements des attentats de janvier dernier ? T.S. : Nous avons un wagon de retard. La radicalisation n’a jamais été aussi importante que depuis le début de l’année. Nous sommes en colère, car nous avons alerté les autorités depuis plu- sieurs mois sur la situation. Lorsqu’en octobre nous avons manifesté devant le tribunal pour dénoncer le laxisme de la justice et qu’on découvre qu’un des terroristes a fait l’objet de huit condamnations sans jamais être allé en prison, chacun peut

le centre-ville, les écoles ou les lieux de culte. Les congés des policiers ont été supprimés ain- si que les formations. Propos recueillis par T.C.

constater que nous n’affabulons pas. Nous avons l’impression que dans ce pays on préfère gué- rir plutôt que de prévenir.

L.P.B. : Quelles consignes avez-vous reçu pour les jours à venir ? T.S. : La première consigne est de surveiller les lieux sensibles, comme les zones commerciales,

mener ses mis- sions. On nous avait promis également deux véhicules, il nous manque encore le four- gon. De leur côté, les rensei- gnements terri- toriaux n’ont pas été renfor- cés. Les mesures qui

“La radicalisation n’a jamais été aussi importante.”

PROJET

Battant Battant sera créatif au 52 de la rue Le quartier où est recensé le plus fort taux d’intermittents accueillera un lieu destiné au développement des Industries créatives et culturelles. Vente et expositions en vue.

Une nouvelle adresse mode a ouvert récemment au 89, Grande rue à Besançon. 7 camicie (“7 chemises” en italien) propose un large choix de chemises au style 100 % italien. C’est la première boutique du Grand Est à cette enseigne. 7 camicie : la chemise à l’italienne P U B L I - I N F O R M A T I O N

B esançon veut faire du quartier Battant “une pépinière culturelle et créative” dixit le maire, et en profiter pour “chan- ger son image.” En validant au conseil muni- cipal lundi 2 novembre la création des indus- tries créatives et culturelles (I.C.C.), la Ville en partenariat avec l’agglomération requa- lifiera le local du 52, rue Battant pour en fai- re un nouvel espace où travailleront des artistes. C’est de l’emploi “non délocalisable” assure le maire de Besançon. Les artistes trouveront là un local à loyer modéré où ils vendront leur travail. Des vitrines d’exposition seront mises en place, des espaces de récep- tion, de travail collaboratif. Un prestataire - non désigné pour le moment - assurera l’accompagnement collectif et individuel des projets, l’intendance du lieu, la programma- tion annuelle des futures animations. Si le quartier a encore des difficultés au regard de la vingtaine de boutiques fermées, Jean- Louis Fousseret estime “que ce projet montre que nous avons de l’ambition pour ce lieu qui regroupe un ferronnier d’art, des musiciens, une mercerie typique…” Entre 200 000 et 300 000 euros y seront investis. Pour le conseiller municipal d’opposition Lau- rent Croizier (MoDem), le projet “n’est pas

assez ambitieux avec seulement 200 m 2 de local. C’est davantage pour des projets asso- ciatifs qu’économiques. Et vous auriez pu le mettre dans l’ancien hôpital Saint-Jacques” regrette-t-il. Un chiffre corrigé par Pascal Curie, vice-président de l’agglomération de Besançon en charge du territoire : “Ce sera 400 m 2 et non 200. Et nous avions besoin d’un lieu rapidement car la demande est là. Le projet Saint-Jacques est à trop long terme. Il fallait proposer un espace au risque que ces demandes d’installation partent ailleurs.” “Une vitrine des curiosités”, voilà comment cet espace se définit. En 2009, 2 600 “créa- tifs” hors intermittents, et 351 entreprises I.C.C., étaient recensés sur le Grand Besan- çon d’après l’annuaire des entreprises de la C.C.I. Pour Emmanuel Dumont, “ce quartier est celui qui dispose du plus fort taux d’intermittents.” Bref, il y a une âme ici. Aux artistes de s’exprimer. Ouverture program- mée en décembre 2016. Une étude pour la requalification des cellules commerciales vides, souvent détenues par des privés frileux de louer par peur des impayés, sera lancée. Objectif : créer de nouveaux lieux de ce type à Battant.

Ludovic Renaud, gérant de ce nouveau magasin au style 100 % italien.

À côté des chemises, on trouve aussi chez 7 camicie une série d’accessoires (cravates, nœuds papillons,boutons de manchettes, pochettes…) ainsi que des pan- talons, pulls, doudounes et cos- tumes. Deuxmois après son ouver- ture, la boutique a déjà fait sa place dans le monde du prêt-à- porter bisontin. “Les premières tendances sont très positives” confirme Ludovic Renaud.

mises, ce sont leurs revers en contraste, leur simple, double ou triple col et leur 3, 5 ou 7 bou- tons à l’encolure” précise Ludo- vic Renaud. Côté tarifs, autre bonne surprise : ils s’étalent de 39,90 pour l’entrée de gamme, à 89,90 euros pour les chemises les plus chères. “Nous proposons des chemises qualitatives pour tous, à des prix accessibles” ajoute le gérant.

Le 52, rue Battant à Besançon

accueillera des artistes qui pourront travailler et vendre leur production.

89, Grande rue à Besançon Ouvert le lundi de 14 h à 19 h Du mardi au samedi de 10 h à 19 h non-stop. Tél. 03 81 61 88 36 www.7camicie-besancon.com Le magasin sera ouvert tous les dimanches avant Noël à partir du 29 novembre

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