La Presse Bisontine 171 - Décembre 2015

LE GRAND BESANÇON 27

La Presse Bisontine n° 171 - Décembre 2015

ÉCOLE

RÉACTIONS Ne pas casser un système qui marche Les parents d’élève défendent le R.P.I. Les parents d’élèves se mobilisent pour tenter d’obtenir des élus de Larnod qu’ils reviennent sur leur décision. L es parents dʼélèves du R.P.I. ne comprennent pas la décision de la commu- ne de Larnod. Ils sont prêts à se mobiliser pour défendre le regroupement pédagogique intercommunal. “Nous voulons convaincre les élus de Larnod qui ont voté la fin du R.P.I. de revenir sur leur décision. Ce sont les seuls à pou- voir le faire. Cʼest lʼavenir de nos enfants qui est en jeu !” annonce une repré- sentante de parents dʼélèves. Selon elle, le R.P.I. tel quʼil est aujourdʼhui est un modèle dʼenseignement. “Les enfants qui sortent du R.P.I. ont des bases solides lorsquʼils arrivent au collège. Il y a en effet des classes à doubles niveaux, mais ce sont des doubles niveaux modérés et réfléchis, qui ont été mis en place pour lisser les effectifs dans les classes. En cassant le R.P.I., on va se retrouver avec des classes à triples niveaux. Ce sera une vraie galère ! On sʼapprête à détruire une organisation qui fonctionne entre Larnod et Pugey. Cʼest surréaliste ! Je ne suis pas certaine que les élus de Larnod aient bien mesuré les conséquences de leur décision.” Des conséquences qui, selon beaucoup de parents, entacheront les relations entre les deux communes au-delà de lʼécole.

Larnod-Pugey Le R.P.I. a du plomb dans l’aile Tout porte à croire qu’on se dirige vers la fin du regroupement pédagogique intercommunal entre Larnod et Pugey. Dès la rentrée de septembre 2016, chaque commune pourrait se retrouver à scolariser ses enfants dans son école. Un scénario que le maire de Pugey veut éviter.

L e regroupement pédagogique intercommunal (R.P.I.) Larnod- Pugey est en train de voler en éclats. Les deux villages qui l’ont créé en 2001 d’un commun accord pour pérenniser leurs écoles, se divisent depuis quelques mois sur une question financière. Le différend est tel qu’en juillet dernier, le conseil municipal de Larnod a confirmé par un vote sa volon- té de mettre un terme à sa participa- tion dans le R.P.I. en en rejetant la convention de fonctionnement. “C’est quelque chose de très bien réfléchi. Des éléments rationnels nous ont orientés dans notre décision. Nous avons pris une délibération en ce sens” assume Hugues Trudet, le maire de Larnod, qui ne souhaite pas s’épancher davan- tage sur le sujet. Mais on comprend en l’écoutant que pour lui, le R.P.I. est enterré et que dès la rentrée de sep- tembre 2016, les enfants de Larnod seront scolarisés à Larnod et ceux de

Pugey à Pugey. Ce principe du “chacun chez soi” est un surprenant retour en arrière à une époque où les collectivi- tés prônent lamutualisation desmoyens, y compris à l’échelon communal. La décision unilatérale de Larnod n’arrange pas la commune de Pugey qui bataille pour tenter d’enrayer le cours des choses avant que l’Inspection d’Académie ne commence à travailler sur la prochaine carte scolaire. “Notre priorité est de sauver le R.P.I. L’Académie y est favorable également” martèle Frank Laidié, le maire de Pugey. Il n’ose pas imaginer le pire des scéna- rios : “L’explosion du R.P.I. qui signi- fierait que nous n’aurions plus que 3 classes au lieu de 4 aujourd’hui. Par ailleurs, on aurait plus que trois ensei- gnants pour assurer la prise en char- ge des enfants de la petite section au C.M.2 ! La punition serait pour nous immédiate” s’inquiète l’élu qui ne par- vient pas à faire entendre raison à son

homologue. La question scolaire est donc sensible entre les deux villages. Ils ont pour- tant coopéré d’une manière construc- tive pendant 15 ans dans le cadre du R.P.I. qui définit le rôle de chacun. À l’école de Pugey sont scolarisés les enfants de Pugey et de Larnod du C.P. au CM.2. Ils sont répartis dans quatre classes. À l’école de Larnod sont sco- larisés les enfants des deux villages mais cette fois dans trois classes de maternelle principalement. Chaque école est équipée d’une cantine. Actuellement, Larnod scolarise 102 élèves dans le cadre du R.P.I. et Pugey 75. C’est ce déséquilibre qui est en par- tie la cause des tensions actuelles. “De 2001 à 2013, l’ensemble du finance- ment du scolaire et du périscolaire se faisait au prorata du nombre d’enfants scolarisés par chaque commune. Nous avons payé plus cher que Larnod lorsque nous avions plus d’enfants. Aujour- d’hui, c’est l’inverse” observe Frank Laidié. Or, la commune de Larnod conteste visiblement la clé de réparti- tion des coûts qui s’applique pourtant dans la plupart des R.P.I. “Ils veulent qu’on paie en fonction du nombre d’enfants scolarisés dans chaque com- mune. En clair, Larnod souhaite qu’on paie pour ses enfants” résume le mai- re de Pugey. Le problème est que depuis la rentrée 2014, le coût du scolaire s’est alourdi pour les communes qui doivent payer les T.A.P. (temps d’activité périscolai- re). Avec 102 élèves, la facture est salée pour Larnod qui n’accepte pas visi- blement de payer pour ses enfants sco- larisés à Pugey. “Larnod nous doit 2 800 euros par trimestre. Cela fait un an que ça dure” relève Frank Laidié. “Je ne vois pas au nom de quoi nous

risque d’être confrontée à des ferme- tures de classes, voire de l’école, si les effectifs venaient à diminuer à moyen terme. Sur ce point, Hugues Trudet répond qu’il y a “un potentiel de loge- ments dans le village.” Sous-entendu son village peut encore accueillir des familles qui vont faire vivre l’école. La décision de Larnod paraît irréver- sible, et le dialogue est rompu ou presque avec Pugey. Preuve, s’il en fal- lait encore, de la dégradation du cli- mat entre ces deux communes : Lar- nod “a refusé” selon Frank Laidié de siéger au comité de la caisse des écoles, ne permettant pas d’adopter le bud- get 2015 (environ 12 000 euros). Résul- tat, début juillet, le préfet a saisi la Chambre régionale des comptes.Après examen du dossier, elle lui a deman- dé d’exécuter ce budget qui contribue au fonctionnement des deux écoles. Malgré tout, la commune de Larnod n’a semble-t-il pas encore versé l’intégralité de sa contribution finan- cière. T.C.

continuerions à faire vivre 4 classes à Pugey grâce à nos enfants, et qu’à l’inverse cette commune ne nous aide pas pour le périscolaire suivant le prin- cipe de la solidarité intercommunale” rétorque Hugues Trudet. Le maire de Larnod est donc prêt à accueillir dans son école les enfants de son village dès la rentrée 2016, de la maternelle au primaire. À ceux qui tentent de le mettre en garde sur le risque que les élèves se retrouvent dans des classes à deux voire trois

niveaux, il répond “que la situation de l’enseignement ne sera pas dégradée. Il y a déjà dans le cadre du R.P.I. quatre classes à double niveau” dit- il. En voulant sor- tir à tout prix du regroupement pédagogique, la commune de Lar- nod court aussi le

“La situation de l’enseignement

ne sera pas dégradée.”

Frank Laidié, maire de Pugey : “Notre priorité est de sauver le R.P.I.”

DEVECEY Esprit revanchard ? Le blog de la discorde Ancien président de la communauté de communes de la Dame Blanche-Bussière, Didier Moreau anime un blog dans lequel il critique la politique de la collectivité où il ne siège plus, sur un certain nombre de dossiers. Une voix d’opposition qui dérange.

Didier Moreau alimente son blog sans esprit

C onseiller municipal à Bonnay, Didier Moreau n’est plus élu à la communauté de communes Dame Blanche-Bussière (C.C.D.B.B.). Il en a été le président pendant six ans, jusqu’à la fusion en 2013 de la communauté de communes du Val de la Dame Blanche avec celle de Bussière. Lors de ce regroupement, il n’a pas été reconduit dans ses fonc- tions par le conseil qui a installé à sa place Michel Lab, l’actuel président. Si Didier Moreau ne siège plus à l’assemblée, cela ne l’empêche pas de commenter la politique intercommu- nale sur le blog du Collectif des habi- tants de la C.C.D.B.B. dont il est le rédacteur. Sur le web , la page d’accueil annonce la couleur : le collectif “sou- haite pallier au manque de communi- cation comme au manque de transpa- rence de la C.C.D.B.B., collectivité qui se doit d’être au service des habitants.”

Le propos est clairement celui d’une voix d’opposition au pouvoir en place. Didier Moreau y publie des articles sur différents sujets pour “apporter un éclairage que ne donne pas la com’com” dit-il. Le ton est critique, argumenté.

revanchard dit-il, mais

dans le souci d’apporter un éclairage différent sur la politique de la com’com.

L’ancien président s’offusque par exemple de l’augmentation de la facture des ordures ménagères. Il dénonce la hausse des indemni- tés des élus de la com- munauté de communes ou déplore le climat social qui règne à la com’com et qui s’est tra- duit récemment par une manifestation de F.O. devant les locaux de la collectivité à Devecey. Le syndicat est venu soutenir les A.T.S.E.M.

“Ce blog est clairement partisan.”

(personnel affecté aux écoles) qui ont vu leur contrat horaire revu à la bais- se. Du côté de la communauté de com- munes, on reproche à Didier Moreau de tenir ce blog dans un esprit revan- chard, ce que dément l’intéressé. “Depuis que je suis plus élu à la com’com, l’eau a coulé sous les ponts. Je fais cela dans un esprit apaisé. Toutes les informa- tions publiées sont vérifiées. Il n’y a rien de diffamatoire dans mon propos.

informations qui y figuraient. “Il n’a jamais été mis en ligne. Tout est filtré. Ce blog est clairement partisan” regret- te le président qui minimise finale- ment la portée de ce blog. Il a d’ailleurs pris de la distance vis-à-vis de son contenu, estimant qu’il a d’autres dos- siers plus importants à régler avec sa majorité que de se soucier des critiques d’un ancien adversaire politique “jaloux.”

Si tel était le cas, il y a longtemps que je serais au tribunal” estime le conseiller municipal de Bonnay qui assure que du côté de la communauté de com- munes on chercherait actuellement à fermer son blog pour le faire taire. “ C’est archi-faux” répond Michel Lab le président qui ne démord pas que son ancien adversaire politique n’a pas digéré sa défaite. Il dit même avoir tenté de publier un commentaire sur le blog en question en réponse aux

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