La Presse Bisontine 171 - Décembre 2015

LE GRAND BESANÇON 28

La Presse Bisontine n° 171 - Décembre 2015

CHALÈZE

Pêche

Y a-t-il encore du poisson dans le Doubs ? La Fédération de pêche a mené une opération de pêche au filet dans plusieurs secteurs du Doubs comme ici à Chalèze. Ce travail scientifique prépare l’avenir. Beaucoup de poissons inventoriés mais peu de carnassiers.

7 h 30 à Chalèze. En ce début de journée automnale, le Doubs est - encore - plongé dans un épais brouillard. Normal pour un 10 novembre alors que le débit du cours d’eau est, lui, anormal. Il est bien trop calme : à peine 10 m 3 par seconde. Sur la rivière transformée en nappe d’huile, la tranquillité est perturbée par le passage d’une barque propul- sée par un moteur.À son bord, un ingé- nieur de la fédération de pêche du Doubs et deux membres d’un cabinet spécialisé dans la pêche au filet. Leur mission : récupérer les filets qu’ils ont posés la veille au soir dans le lit du Doubs ou sur les berges. À mesure qu’ils les retirent, apparaissent des chevesnes, barbeaux, perches, poissons blancs mais peu de carnassiers type brochet ou sandre. L’étude avait pour- tant ciblé ces poissons. Cette opération d’envergure a étémenée durant une semaine depuis Montbé- liard en amont jusqu’à Osselle en aval, sur 9 stations. C’est la première véri- table étude de ce type. “Elle est réali- sée dans le cadre du contrat de riviè- re Saône-Doubs. Il y avait bien eu quelques recherches lors de la réflexion sur le grand canal, mais pas à cette échelle” relateThomas Groubatch, ingé- nieur à la fédération départementale de pêche et de protection du milieu aquatique. Ce contrat, en cours d’élaboration, fixe les priorités qui per-

Placés la veille dans le Doubs à Chalèze, les filets sont remontés le matin. Les poissons sont inventoriés.

mettront d’engager des actions en faveur du Doubs. Près de 31 millions d’euros seront injec- tés dans la restauration des affluents du Doubs, la préservation des zones

ont été organisés pour recenser cer- tains poissons. “L’étude a porté davan- tage sur les cyprinidés (N.D.L.R. : pois- sons blancs tels que brèmes, ablettes, rousses…). Sur certains secteurs com- me Chalèze mais aussi Osselle et Byans- sur-Doubs, nous avons trouvé pas mal de poissons” relate le professionnel. L’inventaire automnal destiné à recen- ser les carnassiers semble moins pro- lifique. Aux scientifiques de dresser les priorités pour le Doubs moyen, celui qui court depuis Montbéliard jusqu’à Verdun-sur-le-Doubs. La fédé de pêche ne vend pas que de cartes de pêche… elle protège le milieu. E.Ch.

Thomas Groubatch : “Il y a du poisson dans le Doubs.”

humides, la restauration de barrage comme ceux de Deluz, l’amélioration de la qualité de l’eau, la communication. L’analyse réalisée ici est un point de départ qui permettra au Doubs de retrouver de sa superbe. S’il manque des brochets, c’est sans doute dû à la disparition des zones inondables qui sont ses frayères. Cet été, d’autres suivis

31 millions d’euros pour le Doubs.

Un barbeau pris dans les mailles du filet.

EN BREF

ENVIRONNEMENT Projet de parc éolien Le rapport qui fera pencher la balance

Métiers d’art La 6 ème édition de la Biennale des Métiers d’Art a lieu à l’occasion du salon “Talents & Saveurs” du 20 au 22 novembre à Micropolis. Une soixantaine de professionnels Métiers d’Art présenteront au public leurs créations dans les domaines de la décoration intérieure, de la mode, de la restauration du patrimoine… Renseignements sur www.mafc.fr Exposition “L’énergie positive, paroles partagées autour de l’énergie”, exposition à découvrir au Centre Mandela à Besançon (13, avenue Ile-de-France). Une exposition multi- culturelle et plurilingue présentant des portraits et des témoignages de personnes de toutes origines sur le thème

Une mission interministérielle doit rendre un rapport sur le projet de parc éolien de Quingey, dont les conclusions pourraient sceller le sort de projet qui rencontre une vive opposition sur le terrain.

un avis sur le projet, puisque les machines seront visibles depuis le site classé au patri- moine mondial de l’humanité de la Saline Royale d’Arc-et- Senans. “Fin mai, nous avons remis aux inspecteurs de l’Unesco un rapport de 32 pages” rap- pelle l’association. En réalité, il s’agit d’une mis- sion interministérielle compo- sée de plusieurs experts, “qui s’est déplacée à 6 reprises dans le département au cours du pre- mier semestre 2015” , précise la préfecture. Ils ont rencontré les élus des communes concernés,

les responsables de la Saline Royale, la société Opale qui pilo- te l’opération, l’agence d’urbanisme A.U.D.A.B., les ser- vices de l’État, ainsi que les asso- ciations opposées au projet. “À ce jour, leur rapport ne nous a toujours pas été transmis” indique la préfecture du Doubs. Mais à l’évidence, l’avis que ren- dra la mission interministérielle sera décisif pour l’avenir du parc éolien. Au cas où elle devait se prononcer en faveur de ce pro- jet, l’association Le vent tour- ne, aurait encore un espoir de le contrer. Elle a saisi la Com- mission européenne “qui estime que toutes les directives concer- nant la protection des oiseaux ne sont pas respectées dans ce dossier. Nous sommes dans une zone Natura 2000 où vivent plu- sieurs espèces menacées comme le Milan Noir.” Le Vent Tourne contredit enfin l’argument des retombées financières dont pro- fiteront les communes concer- nées par les éoliennes. Elles devraient percevoir au total 212 000 euros par an, “soit 12,50 euros par habitant. Ce pro- jet est sans donc sans intérêt sur un plan financier.” T.C.

L’ association “Le Vent Tourne” a rendez-vous avec le préfet à la fin du mois de novembre pour faire un point sur le projet de parc éolien “des deux vallées” auquel elle s’oppose et qui doit être aménagé sur la colline de Moini entre Lombard, Byans- sur-Doubs et Quingey. L’opération que tente de faire capoter l’association prévoit

l’implantation de six machines de 150 mètres de hauteur. “On espère apprendre une bonne nou- velle à l’occasion de cet entretien” annoncent les opposants qui se battent pour que ce projet soit définitivement enterré. Leur péti- tion a recueilli plus de 2 000 signatures. Si, par leur action, ils ont contribué à retarder le projet engagé depuis 2008, ils n’ont pour l’instant aucune garan-

tie d’arriver à leurs fins. L’association en question a cepen- dant en sa possession un certain nombre d’éléments pour penser que le vent tourne en sa faveur. Pour commencer, il y a cet avis négatif de l’armée de l’air, qui précise que le parc éolien se situe sur un couloir de vol basse alti- tude, incompatible avec des éoliennes. Ensuite, il y a l’Unesco qui doit rendre prochainement

Six éoliennes doivent être implantées sur la colline de Moini. Elles seront visibles depuis Arc-et- Senans.

des économies d’énergie. Une initiative de

l’association “Miroirs de femmes - reflets du monde” et d’E.D.F. Renseignements au 07 81 86 80 83.

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