La Presse Bisontine 171 - Décembre 2015

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n° 171 - Décembre 2015 30

INTERCOMMUNALITÉ

Vote le 11 décembre

Le cœur d’Arc-et-Senans bat pour le Val d’Amour La commune d’Arc-et-Senans ne veut pas intégrer la future grande communauté de communes d’Ornans. Elle préfère se rapprocher du Val d’Amour en terre jurassienne. Le maire se dit prêt à aller jusqu’au tribunal administratif pour faire entendre sa position.

L e maire d’Arc-et-Senans Jacques Maurice a fait ses comptes : il lui faut à peine 8 minutes pour se rendre à Chamblay, siège de la com- munauté de communes duVal d’Amour (Jura) alors que pour rejoindre Ornans, siège très probable de la future gran- de communauté de communes qui regrouperaient celles d’Ornans, de Quingey et d’Amancey, il lui faudrait quasiment une heure. Tous les jours, il voit ses administrés se rendre à Salins-les-Bains ou à Arbois pour les achats plus importants, voire à Dole. “Notre bassin de vie, c’est le Jura” plai- de le premier magistrat qui est allé plus loin dans ses calculs : les trois principaux employeurs d’Arc-et-Senans comptent 156 personnes, “dont 80 vien- nent d’Arc-et-Senans et duVal d’Amour, S cénario inverse du côté de certaines communes riveraines de lʼOgnon et frontalières de la Haute-Saône que le préfet du Doubs souhaite intégrer à la comʼcom du Val Marnaysien. Le maire de Villers-Buzon, pour lʼinstant intégré à la comʼcom du Val Saint-Vitois, sʼoppose à ce scénario. “Le conseil municipal de Vil- lers-Buzon se prononce contre le projet dʼintégration de la commune au Val Mar- naysien, souhaitant le rattachement au Grand Besançon” , note le conseil muni- cipal de ce petit village situé entre Saint- Vit et Besançon. Les arguments de Villers-Buzon sont mul- tiples selon les élus locaux : la commu-

fet du Doubs, il paraît inconcevable de voir la commune rattachée à une com’com jurassienne. Cet argument, aux yeux de Jacques Maurice, ne tient pas. “Nous demandons notre ratta- chement à la com’com du Val d’Amour, pas au département du Jura ! C’est la grande nuance. Il n’est pas question de déplacer les frontières du département du Doubs. La loi N.O.T.Re est claire, elle privilégie les bassins de vie et d’emploi et elle ne parle surtout pas d’interdire l’interdépartementalité” ajoute le maire. L’argument du site Unesco est tout aussi fallacieux pour lui. “Le Conseil départemental du Doubs est propriétaire à titre privé de la sali- ne. Il le restera toujours et la saline sera toujours gérée par l’établissement public de coopération culturelle. La

c’est-à-dire une bonne majorité. Notre bassin de vie, c’est le Val d’Amour, ce n’est pas Quingey et encore moins Ornans” insiste Jacques Maurice dont le conseil municipal s’apprête à voter, le 11 décembre prochain, une délibération contredisant le souhait du préfet du Doubs de rattacher sa commune à Quingey- Ornans-Amancey. Le scé- nario préfectoral, il n’en

“Notre bassin de vie, ce n’est pas Quingey.”

Le maire d’Arc-et- Senans lorgne plutôt sur le Val d’Amour tout proche que sur Ornans (photo archive L.P.B.).

veut pas et veut le faire savoir. Si le sujet cristallise les crispations, c’est qu’Arc-et-Senans abrite le joyau classé au patrimoine mondial de l’Unesco : la saline royale. Pour le pré-

FRAISANS Culture et architecture Les “Forges de Fraisans” ne de Villers-Buzon est limitrophe de cinq communes appartenant au Grand Besan- çon (Mazerolles-le-Salin, Vaux-les-Prés, Chemaudin, Dannemarie-sur-Crète) ou sʼapprêtant à y entrer (Pouilley-Français). Sur le plan scolaire, le Regroupement Pédagogique Intercommunal (R.P.I.) de Villers-Buzon comprend trois communes du futur Grand Besançon (Mazerolles, Vaux-les-Prés, Pouilley-Français). Le Val Marnaysien ayant la compétence scolai- re et périscolaire, à terme Villers-Buzon devrait fusionner avec les R.P.I. des com- munes du Val Marnaysien dont les écoles sont dʼailleurs éloignées. En outre, les trajets de bus scolaires entre Pouilley- Français dʼune part, Vaux-les-Prés et Mazerolles de lʼautre traverseront obli- gatoirement Villers-Buzon. Les enfants fréquentent le collège de Saint-Vit puis les lycées de Besançon. Quant aux bas- sins de vie du village, ils appartiennent pleinement au futur Grand Besançon, surtout en direction de Saint-Vit (6 km) et Besançon (10 km). La majorité des actifs travaillent dans ces communes, la vie cul- turelle et sportive y est concentrée ainsi que les zones de chalandise (Château- farine et Saint-Vit). Ces arguments nʼont pour lʼinstant pas été entendus par le pré- fet. Autres revendications autour de l’Ognon

Mais en dernier lieu, ce seront aux élus qui siègent à la commission départe- mentale de coopération intercommu- nale (C.D.C.I.) de trancher. La pro- chaine C.D.C.I. doit avoir lieu en début d’année avant une présentation défi- nitive de la carte intercommunale fin mars 2016. Si au terme de la dernière C.D.C.I. le préfet du Doubs s’oppose à l’intégration d’Arc-et-Senans auVal d’Amour, Jacques Maurice brandit lamenace d’un recours devant le tribunal administratif. Il ira jusqu’au bout pour faire entendre la logique territoriale de la commune d’Arc-et-Senans, petite enclave géo- graphique aux confins du Doubs et du Jura. J.-F.H.

forêt communale d’Arc-et-Senans est située dans le Jura et ça n’a jamais gêné personne ! Ça n’a gêné personne non plus le fait que des communes du Doubs soient rattachées à la Haute- Saône dans la communauté de com- munes duVal Marnaysien et que le pré- sident de cette com’com soit un maire du Doubs. Il faut rester cohérent jus- qu’au bout.” D’autres communes limitrophes du Jura pourraient avancer les mêmes arguments que lemaire d’Arc-et-Senans, comme Buffard, Liesle, Fourg ou enco- re Rennes-sur-Loue. Le préfet du Jura a fait savoir qu’il était contre ces che- vauchements interdépartementaux. “Il ne fait que suivre les injonctions du préfet de région” estime M. Maurice.

EN BREF

Citadelle Une exposition “Tentations ou l’art de Vouivre” se déroule jusqu’au 31 janvier 2016 au Musée comtois et à la Citadelle de Besançon. L’Institut Supérieur des Beaux-Arts de Besançon présente avec la complicité du Musée comtois une exposition autour de la Vouivre, figure légendaire franc- comtoise. Enrichie d’une programmation variée, cette exposition d’art contemporain propose aux visiteurs de passer un hiver sous l’égide de l’imaginaire. Accidents Le bilan de la sécurité routière d’octobre 2015 dans le Doubs est beaucoup moins dramatique que celui d’octobre 2014 : 6 accidents en moins, 2 tués en moins (2 au lieu de 4) et 9 blessés en moins. Sur les 10 premiers mois de l’année, les indicateurs sont également au vert : - 46 accidents, - 19 tués (21 au lieu de 40) et - 78 blessés (354 au lieu de 432).

récompensées pour leur architecture

Le village jurassien aux portes de Saint-Vit se distingue : il a obtenu deux prix régionaux pour la reconversion de ses forges en espace culturel. Un lieu culturel qui attire.

E n juin 2014, La Presse Bisontine s’était rendue à Fraisans, village juras- sien situé à quelques kilomètres de Saint-Vit, pour présenter la reconversiondes anciennes forges, réhabilitées en scène d’arts et de spectacles par la mairie depuis 2014. Ce lieu, témoin historique d’une industrie qui a stoppé tou- te activité en 1936 revit avec la

Franche-Comté, catégorie bâti- ments publics éducation et cul- ture. “C’est un lieu subtil aérien, qui a su préserver le patrimoine tout en ayant une grande moder- nité” explique l’A.D.I.B. filière bois. Le lieu a également reçu le prix “Coup de cœur du jury” par leC.A.U.E.,sur le thème“Regards sur l’architecture et l’aménagement enFranche-Com-

culture et l’organisation de spec- tacles, mariages, séminaires. “Pour cette réalisation intégrée dans le paysage (réalisée par le cabinet Reichardt-Ferreux), qui a su préserver le côté authentique” explique le jury, les Forges ont été primées au niveau interré- gional par l’A.D.I.B. par le 1 er prix dans le palmarès régional de la construction bois Bourgogne-

té”. Deux prix qui ravissent le maire Christian Girod,maire de Fraisans : “On peut se féliciter d’avoir reçu ces prix.Aujourd’hui, les Forges représentent quelque chose pour les Franoisiens. Nous sommes de plus en plus connus” explique le maire qui a injecté 2 millions d’euros dans cet espa- ce, subventionné à 60 %. En revanche, le fonctionnement est pour lemoment déficitaire : “Nous avons une moyenne de 80 per- sonnes par spectacle.Notre objec- tif est d’atteindre les 100 sachant que nous avons fait le choix de proposer des spectacles à des prix variant entre 12 et 15 euros.” Pur- dey Bidas est la nouvelle direc- trice de la programmation de ce lieu qui a accueilli le groupeAnge, Clara Yucatan… Suivra du théâtre vendredi 27 novembre puis un concert samedi 28 novembre. La salle de spec- tacle, rayonne sur le Grand Besançon. L’organisation de la “guinguette d’été”, celle du No Logo Festival, prouve que cet espace jurassien séduit les habi- tants de Saint-Vit et des alen- tours.

Les Forges de Fraisans, à 7 km de Saint-Vit, ont reçu deux prix pour leur réhabilitation réussie (photo Samimagine).

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