La Presse Bisontine 96 - Février 2009

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

N° 96

Février 2009

2 €

Le troisième mercredi du mois

Mensuel d’information de Besançon et des cantons d’Audeux, Boussières, Marchaux, Quingey et Roulans.

Un tramway “économique” Les élus du Grand Besançon ont finalement fait le choix d’un tramway “optimisé” pour irri- guer la capitale comtoise en 2014. En clair, les prix du maté- riel et des équipements seront tirés vers le bas. p. 8 Il faut sauver la place Cassin !

Ville, Agglo, Département Où sera investi l’argent public en 2009 La crise va-t-elle freiner les investissements des collectivités ?

“La placeCassin est à l’abandon !” Voilà le triste constat dressé par les habitants et le conseil de quar- tier de Planoise. Insécurité, nui- sances sonores, disparition de commerces. Des propositions seront bientôt faites. p. 12 Une charte pour réduire les nuisances sonores La ville de Besançon lance une charte pour la réduction des nui- sances sonores dans les bars et lieux musicaux. Pour faire cohabiter fêtards et dormeurs. p. 11 Femmes et chefs d’entreprises Elles ont 30, 40 ou 50 ans. Cha- cune a son parcours, ses moti- vations mais toutes partagent la même envie de foncer. Elles ont créé leur propre emploi, leur entreprise. Parcours de femmes. p. 32

La S.M.A.C. (Salle des Musiques Actuelles et Contemporaines) doit enfin sortir de terre en 2009.

Lire le dossier p. 16 à 23

Face à Alain Joyandet, candidat à la Région Le mystère Jean-François Humbert Lire l’événement en p. 6 et 7

Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81

L’INTERVIEW DU MOIS

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La Presse Bisontine n°96 - Février 2009

Économies En ce moment, personne nʼest avare du mot “économies”. Comme si ce vocable était jusque-là absent du jargon institu- tionnel, il est servi à qui mieux mieux en ces périodes de vœux. Cʼest à qui mon- trera symboliquement la plus grande volon- té de ne pas dilapider lʼargent public.Alors il est de bon ton de grignoter sur le coût des cartes de vœux. En cela, le Conseil général du Doubs a déployé les plus grands efforts pour concevoir des vœux sur du papier basique, sans doute à pei- ne moins cher que dʼhabitude. Dʼautres ont carrément annulé toute idée de céré- monie de vœux. Cʼest la députée bison- tine Françoise Branget qui a donné le ton de cette nouvelle année à lʼéconomie en décidant de verser les 2 000 euros quʼelle consacre habituellement à lʼorganisation dʼun petit raout festif à une bonneœuvre. Et tout lemonde de sʼengouffrer dans cet- te habile brèche ouverte par une dépu- tée de droite. Les principales collectivités du département nʼont pourtant pas déci- dé dʼabandonner ce rite. Mais on se la joue modeste. Pas de petites attentions dispendieuses en provenance de lʼagence économique du Doubs par exemple, qui avait pris lʼhabitude de donner dans le tape-à-lʼœil, pas de cérémonies gran- dioses en vue. Mais dans ce concert de modestie, la plupart des collectivitésmain- tiennent néanmoins une cérémonie de nouvelle année. À lʼimage du député bison- tin Grosperrin, elles justifient la persis- tance de la tradition en affirmant quʼen ces temps difficiles, “on n’a plus que jamais besoin de repères communs” et visible- ment la cérémonie des vœux en est un. Et si les intentions de se la jouer modes- te et économe nʼétaient quʼune posture de circonstance, histoire de montrer au bon peuple que lʼon ne dilapiderait pas lʼargent public ? Au-delà de ces intentions de nouvelle année, la préoccupation de modestie dans lemaniement des deniers publics devrait être chevillée au corps de tout responsable politique, et ne pas res- ter dans le registre léger de lʼeffet dʼannonce circonstancié. Économisons les mots en souhaitant à nos lecteurs, nos partenaires et nos annonceurs une excellente année 2009 et que lamorosité de cette fin dʼannée 2008 laisse place à un regain dʼoptimisme, de volonté et à un retour à des valeurs plus authentiques. Jean-François Hauser Éditorial

ÉCONOMIE

170 signataires à Besançon

Le fondateur et président d’honneur de la compagnie d’assurances Axa est le créateur de la charte de la diversité. Son objectif : favoriser le pluralisme et rechercher la diversi- té dans les recrutements et la gestion des carrières. Claude Bébéar : “La discrimination est dans la nature de l’homme”

L a Presse Bisontine : La diversité est depuis longtemps un cheval de bataille pour vous ? Claude Bébéar : J’ai créé en 2000 l’institut Montaigne, un “think-tank” (réservoir d’idées) qui regroupe des cadres d’entreprises, des hauts fonctionnaires, des universitaires et des représentants de la société civile qui élaborent des propositions concrètes de long terme sur les grands enjeux auxquels la Fran- ce et l’Europe sont confrontées, principalement en matière de politiques publiques. Cette question de la diversité fait partie des sujets de réflexion prin- cipaux et nous suggérions déjà de créer une char- te de la diversité. À la suite de cela, le premier ministre m’avait demandé en 2004 un rapport pour voir ce qu’il était souhaitable de faire pour qu’il y ait moins de discriminations dans l’entreprise. C’est cela qui nous a amenés à créer la charte. L.P.B. : Vous aviez constaté ce problème au cours de votre carrière ? C.B. : Dans ce rapport commandé par le premier ministre, nous avions constaté un problème que l’on connaissait bien au sein de nos entreprises. Car la discrimination est dans la nature de l’homme,

L.P.B. : 2 000 chartes ont déjà été signées par des entreprises en France, dont 160 à Besançon. Championne de France la capitale franc-comtoise ? C.B. : Par rapport à la population locale, ce résultat est remarquable. J’ai trouvé ici un maire et des gens très motivés. Ce n’est pas le cas partout et je regrette de constater qu’il y a encore un problème cul- turel vis-à-vis de cette question. L.P.B. : Vous approuvez la notion de “dis- crimination positive” prônée par le chef de l’État ?

Claude Bébéar était à Besançon le 19 décembre dernier pour promouvoir sa “charte de la diversité”.

C.B. : Il y a quelques années, Malek Boutih, alors président de S.O.S. Racisme, m’a alerté sur le fait que dans les quartiers, il y avait des jeunes qui avaient des Bac + 4, Bac + 5 et pour lesquels on ne répondait même pas aux C.V. qu’ils envoyaient. Avec lui, j’ai trouvé des entreprises pour recevoir ces jeunes, leur redon- ner du moral et les embaucher. Des gens très bien habitent dans ces quartiers, il s’agit de ne pas passer à côté. Concernant le C.V. anonyme, qui est une des mesures que nous avons défendue dans notre rapport, il s’agit d’abord que ces gens-là aient un premier rendez-vous. À eux ensui- te de défendre leurs chances. Il ne

C.B. : Il faut faire attention aux termes que l’on emploie. La discrimination, même positive, c’est toujours contre quelqu’un. Je préfère parler de réta- blissement de l’égalité des chances. Pour redonner une chance à ceux qui ne l’ont pas eue. L.P.B. : Dans votre longue carrière, vous passiez souvent pour un patron “social”. D’où vient cette fibre ? C.B. : J’étais de la génération “guerre d’Algérie”. J’ai vu le débarquement des pieds noirs, des Harkis qu’on a laissé tomber. Tout cela m’a fait prendre conscience de ce qui était en train de se passer en France. On a fait venir des gens du Maghreb sans s’occuper de leur intégration dans la société fran- çaise. Immédiatement, je me suis dit que cela allait créer des problèmes dans le futur, que peu à peu des quartiers mixtes allaient devenir des ghettos, que l’on était en train de faire une “connerie”. Dans mon entreprise, je me suis toujours attaché à valoriser le personnel, par différentes mesures. À commencer par rencontrer à intervalles réguliers tout le personnel, pour évaluer ses besoins, ses éven- tuels soucis. Il en va de l’efficacité de l’entreprise tout entière. Ensuite, nous avons inventé certains concepts comme les horaires mobiles, le finance- ment des syndicats d’une façon un peu originale, l’expression des syndicats sur le lieu du travail… Autant de choses qui paraissaient iconoclastes, mais c’est aussi cela l’intégration.

hélas. On le voit dans le film de Yamina Benguigui oùMohamed du 9-3 discrimine un autre Mohamed du 9-3. Chaque fois qu’il y a une différence, ça pose problème, et c’est notamment le cas dans l’entreprise. Jeme souviens de l’époque où quand on nommait une femme chef de ser- vice, des hommes demandaient à changer de service. Les choses ont évolué, mais lentement. L.P.B. : On assiste aujourd’hui à une autre discrimination ? C.B. : En effet. En trente ans, les choses ont beaucoup évolué et heu- reusement concernant la discrimi- nation envers les femmes. En ce qui concerne la discrimination eth- nique, il y a des éléments extérieurs (comme les attentats ou menaces d’attentats dans le monde) qui n’arrangent pas les choses, hélas.

“La discrimination, même positive, c’est toujours contre quelqu’un.”

s’agit pas de rendre le C.V. anonyme obligatoire car il y aura un rejet de la part des entreprises. Mais il faut impérativement faire connaître ces expé- riences positives. L.P.B. :Vous qui avez baigné si longtemps dans le monde des affaires, avez-vous une vision de l’avenir au sujet de la cri- se actuelle ? C.B. : Bien sûr, personne ne peut rien prévoir. Cepen- dant, je pense quand même que l’essentiel de la cri- se financière est derrière nous. Et à l’échelle natio- nale, le plan de relance initié par le président de la République va dans le bon sens. Propos recueillis par J.-F.H..

L.P.B. : Vous soutenez l’idée des C.V. anonymes ?

A

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Le jour de lève sur l’affaire “Soleil de Chine” L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une

Lʼ enquête aura été fructueuse. Les trois responsables du restaurant “Soleil de Chine” ont été interpel- lés en Moselle pour deux dʼentre eux et à Orange pour le troisième. Il sʼagit dʼun couple et de leur fils. Dans son édition de juin 2006, La Presse Bisontine sʼétait pen- chée sur la fermeture aussi étrange quʼinattendue de lʼétablissement du centre Saint-Pierre. Prétextant des “vacances jusquʼau 5 juillet” comme lʼindiquait à lʼépoque lʼaffichette pla-

cardée sur la vitrine du restaurant, les tenan- ciers en faillite avaient finalement pris la poudre dʼescampette en laissant derrière eux des dettes importantes. On les soup- çonne en effet dʼêtre responsables dʼun pré- judice de 150 000 euros ! Plusieurs plaintes de créanciers ont été déposées à lʼencontre des restaurateurs qui avaient quitté le territoire national pour la Thaïlande. Ce départ a compliqué les recherches pour les enquêteurs. Mais le couple qui est parti pendant un an et demi

est revenu en France où il a ouvert un res- taurant à Freyming-Merlebach, une petite ville située à une quarantaine de kilomètres de Metz. Cʼest là que le couple à été inter- pellé et interrogé avant de rejeter la res- ponsabilité du préjudice sur leur fils. Ce dernier qui sʼétait enrôlé dans la Légion Étrangère, sans doute pour se faire oublier, a été arrêté à Orange. Celui-ci aurait recon- nu les faits qui lui sont reprochés. Lʼinformation judiciaire est en cours. Le légionnaire a été remis aux autorités militaires.

A lors quʼau niveau national le nombre de demandeurs dʼemploi a augmenté de 3,2 % en novembre 2008, la courbe du chômage en Franche-Comté sʼest alourdie de 5,5 points avec un total de demandeurs dʼemploi qui sʼétablit à 37 406. Dans le Doubs, qui compte désormais 17 400 deman- deurs dʼemploi, lʼaugmentation est de 5,8 %, soit la deuxième plus forte progression. La Haute-Saône enregistre une montée du chômage de 6,1 % avec 7 530 demandeurs et le Jura de 5 %, ce qui correspond à 7 334 chômeurs. Sur un an, la haus- se est de 17,4 % dans notre région. Cʼest dans le Territoire-de- Belfort que le nombre de demandeurs dʼemploi a augmenté le moins avec tout de même une poussée de 4,4 % et 5 132 chô- meurs. Sur un an, le chômage a enregistré une détérioration de + 17,4 %. Plus 22,1 % dans le Jura, + 20,5 % en Haute-Saône, + 18,1 dans le Doubs et “seulement” + 5,7 % dans le Territoire-de-Belfort. Le chômage de longue durée, qui avait fortement baissé au cours des trois dernières années repart à la hausse (+ 7 %). Les chiffres de lʼemploi du mois de décembre seront publiés à la fin du mois de janvier. Dans le Doubs comme les autres départements, la tendance en décembre pourrait être sem- blable à celle de novembre puisque le nombre dʼoffres dʼemploi collectées par lʼAgence nationale pour lʼemploi a enregistré une baisse sérieuse en novembre (- 30,1 % en Franche-Comté). de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Explosion du chômage en fin d’année

Souscription lancée pour l’Institut Régional Fédératif du cancer

S i tout va bien, lʼouverture de lʼInstitut fédératif du cancer est programmée pour 2011 dans un nou- veau bâtiment sur le site de Jean Minjoz. La futu- re entité (environ 25 millions dʼeuros) aura une triple mission : améliorer la qualité des soins, coordonner les acteurs et dynamiser la recherche. Les centres hospitaliers de Belfort-Montbéliard, de Haute-Saône et du Jura, ainsi que les établissements privés bison- tins (Saint-Vincent et Polyclinique) collaborent au pro- jet qui bénéficie aussi du soutien financier de lʼensemble des collectivités (12 millions dʼeuros). Ne manquait donc quʼune participation des Franc-Comtois. Via la Ligue contre le cancer, ils sont invités à apporter leur contribution. “Le comité de la Ligue bat la campagne depuis deux ans et demi sur Besançon et Pontarlier et on a déjà collecté 1 million d’euros” se félicite le Pr Jean-François Bosset, chef de service au C.H.U. de Besançon et président du comité du Doubs. “C’est un projet pour les Franc-Comtois. Il est logique qu’ils s’impliquent” renchérit le Pr Xavier Pivot, chef du ser- vice oncologie au C.H.U. “L’objectif n° 1 est d’augmenter le nombre de guérisons du cancer. En Franche-Com- té, on a les compétences, les expertises mais on a besoin d’une coordination des acteurs. Il faut fédérer pour une meilleure qualité de la prise en charge.” Et

son confrère de préciser. “Il n’y a ni rivalité, ni centra- lisme. On va tous dans le même sens.” Tous deux affir- ment que “chaque compétence restera là ou elle est.” Lieu de recours pour les professionnels, le futur ins- titut sera un établissement public dont les frais de fonc- tionnement seront pris en charge par lʼÉtat. “Plus il y aura d’argent, plus vite ça ira” insiste Jean-Louis Fous- seret, président du conseil dʼadministration du C.H.U. Envoyez vos dons à la Ligue contre le cancer - comi- té de Besançon - I.R.F.C.-F.C. - 34 B, avenue Fontai- ne Argent - 25000 Besançon.

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L’ÉVÉNEMENT

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Alain Joyandet - Jean-François Humbert : OBJECTIF RÉGION

C’est fin mars que l’on connaîtra la tête de liste U.M.P. pour les prochaines élections régionales qui doivent, théoriquement, avoir lieu un an plus tard. Le parti de droite a choisi d’organiser en son sein des primaires. Et d’ores et déjà, répondant à l’appel des députés de droite franc-comtois, le Vésulien Alain Joyandet s’est positionné comme chef de file de la droite pour reprendre à la gauche la présidence de la Région perdue en mars 2004. Tapi dans l’ombre et pour l’instant muet sur ses inten- tions, l’ancien président de Région Jean-Fran- çois Humbert est le grand absent de cette grand-messe de la droite régionale. Sera-t-il candidat pour un retour aux affaires même si Alain Joyandet est investi par ses pairs ? Sorti- ra-t-il du rang pour aller au combat hors de son parti ? Les commentaires vont bon train. Lui, sagement, attend que le sujet se décante.

POLITIQUE

Investiture en mars prochain Alain Joyandet se lance dans la course aux régionales Le secrétaire d’État vésulien a répondu à l’appel des députés franc-comtois pour être le porte-drapeau de la droite aux prochaines régionales de mars 2010. Un parlementaire manquait logiquement à l’appel : son éventuel concurrent et ex-président de Région Jean-François Humbert.

Alain Joyandet a annoncé le 12 décembre dernier son intention d’être chef de file de l’U.M.P. aux prochaines régionales.

I ls étaient tous là… ou presque. Les anciens amis de l’un, les nouveaux de l’autre. Le député et président de l’U.M.P. départementale Jean-Marie Binétruy, le député bisontin Jacques Grosperrin, ses amis de Haute-Saône, une brochette d’élus régionaux et en première ligne la Mortuacienne Annie Genevard et la Pontissalienne Natha- lie Bertin qui faisaient déjà les yeux doux à l’intéressé. Tous sont venus apporter leur soutien

rait être tenté de reconquérir la Région en 2010. Bien sûr, c’est en “rassembleur” qu’Alain Joyandet a voulu se positionner. “En ce qui me concerne, il n’y aura aucune exclusive, je tends la main à tout le monde à partir du moment où on par- tage des valeurs” dit-il, allusion bien sûr à ceux qui ne l’ont pas encore rejoint. S’il se déclare aussi tôt, c’est pour être dans les clous de l’U.M.P. qui a établi des règles précises en son sein puisque le futur chef de file des régionales devra être choisi par les 5 000militants U.M.P. de Franche-Comté avant la fin dumois de mars prochain. Les autres éventuels candidats, il ne les néglige pas. “Je ne vois pas pour- quoi il n’y aurait pas d’autres initia- tives, c’est la démocratie et tant mieux. L’important est d’aller au combat contre la gauche, le reste ne me paraît pas essentiel” poursuit Alain Joyandet qui estime qu’avec “un projet, une équipe et un leader , on ne peut que gagner.” Il ajoute : “Celui qui gagne est celui en a le plus envie.” La seule inconnue, c’est la façon dont

se dérouleront les futures élections régionales, soumises aux conclusions de la commission Bal- ladur sur la réforme des institutions, et la date à laquelle le scrutin sera fixé. Alain Joyandet part dans l’hypothèse où elles auront lieu nor- malement, c’est-à- dire en mars 2010. Et il le fait avec l’accord du président Sarkozy “qui pense que tout cela est com- patible avec mes fonctions de secré- taire d’État.” Pendant ce temps-

à Alain Joyandet, secré- taire d’État à la Franco- phonie et proche de Nico- las Sarkozy, qui a eu l’aval de ce dernier pour mener le combat des pro- chaines élections régio- nales (normalement calées en mars 2010) et tenter de reprendre à la gauche la Région perdue en 2004. Un grand absent, naturellement, Jean-François Humbert, l’ancien président du Conseil régional qui pour-

“Je tends la main à tout le monde.”

là, Jean-François Humbert reste muet, ou presque. En ce moment, il s’inspire d’un grand classique : Le lièvre et la tortue. Selon lui, rien ne sert de cou- rir… J.-F.H.

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LE PRÉSIDENT SORTANT La “zen attitude” Le mystère Jean-François Humbert

I nsaisissable Jean-François Hum- bert. Ses “amis” politiques oscil- lent entre léger malaise et profon- de circonspection à évoquer leur leader , muré dans le silence lorsqu’il s’agit de se positionner sur l’avenir. “Il n’y a pas de mystère Humbert” lâche l’intéressé. Et pourtant. S’il n’entretient pas le mystère, il cultive le silence. Fâché

stopper toutes spéculations sur son compte. Dans les couloirs du Conseil régional, on balbutie entre collègues. Jamais la question, taboue, de son posi- tionnement futur - sera-t-il candidat à la candidature ? - n’a été officiellement évoquée au sein du groupe U.M.P. dont il est le porte-drapeau jusque-là incon- testé. Alors décidera-t-il de se rallier sage- ment au choix de ses pairs en faveur d’Alain Joyandet, aura-t-il le courage de se porter candidat à la candidature avec l’étiquette U.M.P. envers et contre tous ou décidera-t-il de voler de ses propres ailes en se détachant de son parti ? Peut-être n’a-t-il pas lui-même encore la réponse. Plutôt distant en ce moment envers les instances de l’U.M.P., il mûrit sa décision seul. “La préoccu- pation des Franc-Comtois n’est pas de savoir qui sera candidat à une élection qui n’aura pas lieu avant un an. La pré- occupation des Franc-Comtois, c’est la situation des ouvriers de chez Peugeot et la situation économique de la Franche- Comté. Et pour l’instant, c’est unique- ment cela qui m’intéresse. Le reste…” Et il médite encore une fois la fable du lièvre qui part trop tôt et de la tortue, goguenarde, qui attend le bonmoment pour partir. Avec cette sorte de désin- volture et de flegme qui caractérise désormais ce sénateur qui garde les pieds ancrés dans sa terre natale du Haut-Doubs. Aux conjectures politi- ciennes, il préfère la réserve. Parfois lunaire, Jean-François Humbert reste néanmoins un terrien. J.-F.H.

avec une partie de la presse, il refuse de commenter sa courte victoire aux sénatoriales en septembre dernier. “Je n’ai pas refusé de parler, je ne souhai- tais pas faire de commentaires, c’est différent.” Il est pourtant le seul res- capé du naufrage de la droite lors de ce scrutin sénatorial. Face aux suppo- sitions, aux fantasmes ou aux com-

Le président du groupe U.M.P. au Conseil régional cultive savamment sa différence. En “vieux sage”, il attend que la situation se décante et refuse, pour l’instant, de se positionner clairement sur les prochaines échéances régionales.

mentaires qui courent sur son compte, il affir- me, narquois, que “tout va bien.” Le camouflet reçu par l’adhésionmassive des ténors de la droite régionale à la démarche d’Alain Joyandet ne l’ébranle pas, à première vue. Il adopte en apparence la “zen attitude” et se refuse à toute antici- pation hasardeuse. Il y a un peu du Balla- dur-Chirac dans la rivalité à distance des deux barons de la droi- te franc-comtoise. “On ne connaît même pas la date du scrutin ni même les modalités de cette élection. Atten- dons d’abord les conclu- sions de la commission Balladur sur la réfor- me des institutions, ensuite, on verra” dit- il. “Je parlerai en temps voulu” tranche-t-il pour

Jean-François Humbert reste

le leader jusque-là

incontesté de la droite régionale. C’est lui qui argumente le mieux contre la politique de la gauche au Conseil régional.

LES CONSEILLERS RÉGIONAUX Pourquoi soutiennent-ils (ou non) Alain Joyandet ?

Annie Genevard, conseillère régionale U.M.P. : “J e soutiens pleinement la démarche initiée par Alain Joyandet. Je pense que depuis cette déclaration, les choses vont se clarifier. C’est une première étape dans la démarche de reconquête de la Région. Alain Joyandet est un homme de conviction qui a un parcours, une stature nationale, et une longue expérience d’élu local. Il a exprimé aussi une volonté de ras- sembler. ce sont des atouts qui me semblent importants. Et d’ores et déjà, il a capitalisé autour de son nom beaucoup de soutiens à sa démarche. C’est déjà un grand pas.”

Nathalie Bertin, conseillère régionale U.M.P. :

Yves-Marie Lehmann, conseiller régional U.M.P. : “C ompte tenu des incertitudes sur les réformes en cours, j’estime qu’il n’y a pas urgence à précipiter les choses. L’essentiel est d’abord de savoir si la Franche-Comté sera sauvegardée ou alors rattachée à la Bourgogne ou dépecée entre la Bourgogne et l’Alsace. Pour le reste, j’estime que la can- didature d’Alain Joyandet est tout à fait légitime. Ceci dit, la qualité de ministre peut être un avantage, ou un inconvénient, on l’a déjà vu dans le passé. L’élection régionale est l’élection- type dans laquelle l’électeur se défoule contre le pouvoir central. Je peux regretter aussi qu’aucun Jurassien n’ait pu être prési- dent de Région jusqu’ici. Je n’exclus donc pas d’être candidat. Je pense aussi que des femmes comme Sylvie Vermeillet ou Natha- lie Bertin pourraient y prétendre. Quant à Jean-François Hum- bert, je ne sens aucune mobilisation autour de lui.”

“À un an potentiel du scrutin, on s’interroge tous pour savoir si on veut continuer. En ce qui me concerne, je suis partante, si on me retient sur une liste, pour ten- ter de reprendre cette région à la gauche. Et j’estime qu’Alain Joyandet sera le mieux placé pour y parvenir. Pour l’instant, il n’y a qu’un candidat, il est dynamique, rassembleur, il a une vraie dimension politique, incontournable. Alors s’il me le deman- de, oui, je serai derrière lui. Par rapport à Jean-François Hum- bert, il n’y a pas d’ambiguïté. Je fais partie de la génération 98, je sais ce que je lui dois, je me suis investie à fond derrière lui et j’ai toujours un profond respect et mon amitié envers lui est intac- te. Mais j’estime qu’Alain Joyandet est le mieux placé pour ras- sembler tout le monde et faire gagner la droite.” Nathalie Bertin est conseillère régionale depuis 1998 aux côtés de Jean-François Humbert.

Annie Genevard a été élue en 2004 sur la liste de Jean-François Humbert.

Yves-Marie Lehmann : serait-il le troisième homme ?

BESANÇON

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TRANSPORT

235 millions avec l’actualisation Un tramway optimisé…mais pas au rabais Après des semaines de

L’ apparente cacophonie qui régnait depuis deux mois autour du projet de T.C.S.P. (transport en commun en site propre) du Grand Besançon ne s’est pas traduite dans le vote des élus du Grand Besançon. Dans leur grande majorité (même les élus du Plateau de Saône totalement exclus du tracé), les délé- gués de la C.A.G.B. se sont prononcé en faveur du projet, validé le 18 décembre dernier. 113 voix pour, 5 abstentions et 10 (les élus de droite) qui n’ont pas pris part au vote. Le plus grand pro- jet d’investissement de ces dix prochaines années est sur les rails. Le tramway de Besançon - dernière incertitu- de : sur rails ou sur pneus - circulera en 2014 sur une ligne de 13,5 km entre la Z.A.C. des Hauts-de-Chazal à l’Ouest et la Z.A.C. des Mar- nières à l’Est. Via le centre-ville de Besançon, par les rues Charles Nodier (le sens inverse de la circulation actuelle), de la Préfecture, la Gran- de rue, la place du 8-Septembre, la rue de la République, avant de regagner l’extérieur de la Boucle par le pont de la République, de traver- ser les Chaprais, puis de filer sur les Vaîtes, Palente et les Orchamps. 210 millions d’euros aumaximum seront consacrés à ce projet (235mil- lions avec l’actualisation annuelle des prix esti- mée à 3 % par an). Sur cette somme globale, 98 millions doivent être financées par l’emprunt, 60 millions par les subventions attendues et le reste grâce à la taxe “versement transport” ver- sée par les entreprises et collectivités de plus de 9 salariés basées sur le territoire de la C.A.G.B. “Si nous ne sommes pas dans cette enveloppe sui- mique. Comment résoudre cette quadrature du cercle ? palabres et de commentaires, les élus du Grand Besançon ont tranché : ce sera un tram- way, mais un tramway écono-

Le tracé a été dévoilé. Le tramway passera bien par le centre-ville et non par les quais, malgré l’opposition de l’union des commerçants. “On est bien la seule ville de France où les commerçants ne voudraient pas que le tram passe près de chez eux !” a commenté Jean-Louis Fousseret.

à un tarif inférieur à 20 millions d’euros du kilo- mètre. Jean-Louis Fousseret compte aussi sur les effets salutaires de la concurrence que se livrent les constructeurs de tramway sur ce créneau. Outre le régional de l’étapeAlstom, ils ne sont pas moins de huit à pouvoir se positionner. “Il y a aujourd’hui un vrai marché sur le tramway optimisé. Nous comptons bien profiter de cet engouement et de la baisse des prix qui peut en découler grâce à l’effet concurrence.”

valider (ou non) le dossier bisontin. Puis viendra le temps de la consultation des entreprises, l’ouverture des plis doit intervenir ennovembre 2009 et les travaux démarrer en 2010. L’ouverture de cette ligne de tramway est prévue au début de l’année 2014. Mais qu’entend-on au juste par “tramway optimi- sé” ? “Quand on réalise un projet,on a toujours ten- dance à vouloir des choses un peu luxueuses. Là, on raisonnera partout aumoins cher possible” résu- me M. Fousseret. Exemples cités par celui qui se veut le garant des deniers publics : des aménage- ments urbains “sobres et réalisés par les services de la ville” , un système d’alimentation électrique optimisé. “Il était prévu 4 postes d’alimentation électrique, on n’en fera que 2.” Pareillement, “au lieu de mettre deuxmoteurs par bogie, on n’enmet- tra qu’un. On prend le risque d’une panne par an, mais on assume” ajoute le président de la collecti- vité. Même raisonnement pour les 28 stations qui jalonneront le parcours : “On pourrait faire des sta- tions dessinées par Philippe Starck, mais on peut aussi bien prendre un design basique. Pour les rames, c’est pareil, on peut les prendre en blanc et les mettre aux couleurs de Ginko nous-mêmes. On n’est pas obligé de vouloir quelque chose qui n’existe pas.” Pour le bâtiment de maintenance, qui s’étale comme àClermont-Ferrand sur 45 000m 2 , “lamoi- tié, c’est largement suffisant.” En tirant sur tous les postes de dépenses, la C.A.G.B. espère arriver

te aux appels d’offres, nous reviendrons sur le pro- jet” promet le président de la C.A.G.B. Jean-Louis Fousseret. Le projet bisontin doit être déposé devant les ins- tances nationales avant le 29 janvier prochain. Le jury national se réunira d’ici fin mars pour

Après avoir traversé Planoise, le tram empruntera l’avenue Mitterrand jusqu’à la Grette. Le tram entrera dans la Boucle par le pont Charles de Gaulle.

À sa mise en service, 45 000 voya- geurs sont censés emprunter chaque jour ce tramway,50 000 à l’horizon 2020. Actuellement, le réseau de bus Ginko enregistre 85 000 voya- geurs quotidiens. Avec l’arrivée du tramway,la fréquentationdes trans- ports en commun bisontins doit faire un bond de 25 %. Mais avant les réjouissances, il y aura la phase travaux. Au centre- ville, les élus promettent déjà de “ne pas mettre la Boucle en chan- tier pendant un an.” Les travaux se feront par tronçons de 300 m neutralisés. Une compensation financière est prévue pour les commerçants. J.-F.H.

“On pourrait faire des stations dessinées par Philippe Starck.”

Il en ressortira par le pont de la République.

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EN BREF

HYGIÈNE Un puissant anticoagulant À la chasse aux rats Deux fois par an, une opération de dératisation est menée dans les égouts de Besançon. À défaut d’être écologique, la méthode est efficace.

Travail Le M.C.C. (Mouvement Chrétien des Cadres et Dirigeants) organise une soirée-débat le vendredi 23 janvier à Besançon, à l’occasion de ses journées nationales. Thème : “Le travail, vers quelle humanité ?”. Risques et opportunités dans un monde en turbulence. Salle Villarceau, 18, avenue Villarceau à Besançon. d’architecture, d’urbanisme et d’environnement, sera à la disposition du public, gratuitement, pour conseiller sur tout projet, dans le neuf ou l’ancien, ainsi que pour la maîtrise de l’énergie et l’utilisation des énergies renouvelables. Prendre 03 81 82 19 22. Mardi 13 janvier à Besançon de 9 heures à 11 h 30 et mardi 20 janvier de 15 heures à 18 heures dans les bureaux de l’A.D.I.L. Et mercredi 28 janvier à Saint Vit de 10 h 30 à 12 heures en mairie. rendez-vous en téléphonant au C.A.U.E. Un architecte du C.A.U.E., Conseil

A ux grands maux, les grands remèdes. Après s’être attaqué aux pigeons du centre-ville, aux corbeaux du parking Chamars puis aux sangliers de Bregille en 2002, Besan- çon part à la chasse aux rats d’égouts. L’opération n’est pas nouvelle. Mais si la vaste battue organisée le mois der- nier par une entreprise d’assainissement est utile, elle ne conduit pas à une éra- dication.

installés dans la Boucle. “Nous intervenons sur demande, là où des habi- tants signalent la pré- sence de rats” , explique Jean-Louis Legain, tech- nicien hygiène et santé au service municipal. Il ajoute : “Cette opération, menée deux fois par an, n’est pas exceptionnel- le.” Toujours est-il que ces interventions ont un coût. Aussi bien écono- mique qu’écologique. Les raticides ont un prix. Ajoutez à cela l’intervention d’une entreprise spécialisée et vous comprendrez que la note est chiffrée mais pas encore trop salée.

En quatre à cinq jours, le rat passera de vie à trépas.

Tous les six mois, 63 km des 260 km du sous-sol bisontin sont parcourus de long en large pour dénicher les planques des hôtes devenus trop envahissants. Si la popu- lation de rats est diffi- cilement quantifiable selon les experts, les conséquences sur les acti- vités humaines le sont plus facilement. Incur- sion des rongeurs dans les caves, plateau-repas dans les poubelles et pro- pagation de maladies sont autant de nuisances visibles, d’ailleurs sou- vent dénoncées par les riverains ou les restau- rateurs duGrand Besan- çon, notamment ceux

Le devenir des carcasses.

Dans les 60 km d’égouts visitables du centre-ville et de la périphérie, des blocs hydrofuge composés de bromadiolone sont scotchés aux parois afin que le rat daigne goûter aumets mortel. Lamétho- de est radicale. En quatre à cinq jours, les rongeurs passent de vie à trépas, victimes de ce puissant anticoagulant. Efficace certes, mais les carcasses ne sont pour ainsi dire jamais retrouvées. Où terminent-elles ? Dans les recoins des égouts et quelquefois dans le Doubs.

Inquiétant pour le reste de la chaîne alimentaire ? “Non” , répond le techni- cien. “Les carcasses de rats ne sont com- posées que de très peu de viande… Un rat : ce n’est pas un bœuf.” Selon lui, le risque de contamination serait donc minime. Il ne peut toutefois être écar- té. Depuis la réfection d’une partie des canalisations, le problème des rongeurs semble se résorber comparé aux années passées. “Aujourd’hui, les égouts réha- bilités n’offrent plus de caches aux rats,

tant et si bien que la population pour- rait diminuer.” Ce n’est pas le seul moyen : “Nous essayons de rappeler à la population que donner à manger aux canards ou aux pigeons augmente le risque de voir des rats sortir des égouts” , note Jean-Louis Legain. Bref, après ses pigeons, corbeaux sangliers et rats, Besançon tente d’assumer son statut. Celui de la ville la plus verte de Fran- ce. Ni très rat-pide ! Ni rat-dical. E.C.

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STATIONNEMENT Depuis novembre Un nouveau parking en centre-ville Chaque week-end, le Conseil général met à disposition des Bisontins le parking de la Gare d’Eau. 200 places supplé- mentaires qui sont les bienvenues au centre-ville.

COMMERCE Vers le théâtre Vend beaux jean’s, neufs et pas chers Depuis un an, dans un petit appartement du centre-ville, Jean-Marc Gros vend des jean’s neufs à des prix défiant toute concurrence. Une bonne adresse de plus en plus connue et qui bénéficie d’un bon bouche-à-oreille.

C’ est suite à une déconvenue que Jean-Marc Gros a ouvert sa boutique de jean’s à petits prix dans un appartement. À l’automne 2007, alors qu’il envisage de s’installer, il a en ligne de mire une ancienne cordonnerie de la rue Battant. Mais au dernier moment, l’affaire ne se fait pas. Il faut alors trouver une autre solution. “J’ai vu cette annonce d’un appartement avec bail commercial à rénover et j’ai pris” raconte Jean-Marc Gros. Le 7 jan- vier 2008, il ouvre Mixome, “appart à fringues” rue Mairet, au-dessus du bar de l’U. Dans sa boutique de 35 m 2 , des pantalons Liberto, Teddy Smith et autres marques réputées pour grands ou petits, filles, garçons ou enfants et quelques pièces jupes et vestes, également en jean’s. Trois prix sont en vigueur : 20, 30 ou 40 euros (10 euros pour les articles enfants). “Je ne fais que du neuf mais pas la dernière collection sortie” pré- cise le maître des lieux. Si sa marchandise est si bon mar- ché, c’est tout simplement parce qu’il va lui-même la chercher chez un fabri- cant en Belgique, une fois par mois. “Je voulais des prix bas, accessibles à tout le monde mais en restant sur du beau jean’s. Je sélectionne tout, pièce par pièce.” Sa clientèle est éclec- tique, logique puisque “le jean’s, tout

D epuis le 28 novembre, journée piétonne au centre-ville, le par- king du personnel du Conseil général, à la Gare d’Eau, est ouvert au public. À partir du vendredi soir à 18 heures et jusqu’au dimanche 19 heures, plus besoin de tourner inutilement pour stationner son véhi- cule, 203 places sont mises à dispo- sition gracieusement suite à un accord entre la Ville et le Conseil général. “Nous souhaitons faciliter le sta- tionnement de courte durée. Aujour- d’hui, nous constatons qu’une voitu- re sur quatre qui arrive à Chamars ne trouve pas d’emplacement libre. Nous devions trouver une alternati- ve à cet aspirateur à voitures qu’est le parking Chamars” explique Nico-

le Weinman, adjointe en charge du stationnement et des déplacements urbains. “L’idée est venue spontané- ment lors d’une conversation avec M. le Maire. Nous évoquions les dif- ficultés de stationnement et il nous a paru évident d’utiliser cet espace qui est presque vide le week-end” précise Claude Jeannerot, président du Conseil général. Preuve que les idées les plus simples sont parfois les meilleures ! Seule contrainte à respecter impé- rativement : libérer les lieux à l’heure prévue le dimanche afin de permettre aux employés de réinvestir le par- king dès le lundi matin. Sinon, la fourrière s’en chargera… K.M.

Jean-Marc Gros dans son apparte- ment- boutique.

le monde en porte” et le bouche-à- oreille commence à bien fonctionner. Il évoque les étudiants arrivant avec leur billet de 20 euros, les mamans mais aussi cette mamy de 110 ans venue avec sa fille de 90 ans dégo- ter le jean’s qui va bien. Jean-Marc Gros en a plusieurs cen- taines en stock, bien rangés sur des portants, de tous les styles. “Si cer- tains clients ont des demandes spé- cifiques, qu’ils n’hésitent à me deman- der. Quand on va chercher à la source, on peut avoir plus facilement ce qu’on veut” précise-t-il, attentif au bien- être de ces visiteurs. “J’aime le concept. La formule est simple et le courant passe, direct. En appartement, les

coûts sont réduits. Par contre, il faut deux à trois plus de temps pour fai- re monter les gens au 1 er étage.” Après un an d’activité, Jean-Marc Gros tire un bilan positif de l’aventure qu’il poursuit et espère faire gran- dir. “J’ai l’énergie, la banane et j’y crois” lâche-t-il avec un grand sou- rire. S’il admet avoir “la fibre pour le business ” , il souligne aussi qu’il “fonctionne au feeling et aime bien faire profiter les autres de ses bonnes affaires.” Et ici, c’est toute l’année qu’on peut les débusquer. Mixome - 5 rue Mairet Ouvert du lundi au samedi de 16 h 30 à 20 heures

Le parking de la Gare d’Eau est désormais occupé du lundi au dimanche.

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VIE NOCTURNE

2 heures le week-end Les lieux musicaux s’engagent à réduire les nuisances sonores

La Ville de Besançon lance une charte pour la réduction des nuisances sonores dans les bars et lieux musicaux. Objectif : faire cohabiter fêtards et dormeurs.

“L a charte sur la réduc- tion des nuisances sonores est le fruit d’une philosophie.Nous avons souhaité trouver un équilibre entre les exi- gences de tranquillité et sécuri- té publique et l’ambition de la Ville de permettre le développe- ment d’une vie culturelle noc- turne” explique Lazhar Hakkar, adjoint en charge de la préven- tion et de la tranquillité publique.

sibiliser la clientèle sur ces thèmes” poursuit Lazhar Hakkar. Pour cela, la Ville apportera son sou- tien technique et un label devrait également être créé pourmettre en avant les lieux impliqués dans ce dispositif.En échange,les chefs d’établissements devront four- nir unbilanannuel de leur action. Autre élément important, la mise en place d’une commission qui pourra jouer le rôle demédia- teur en cas de problème avec le voisinage. Enfin, un fonds d’accompagnement aidera les bars et lieux musicaux à mettre leurs locaux aux normes. En ces temps de crise, un coup de pou- ce financier est apporté par la Ville pour la réalisation d’un diagnostic sonore ou la réalisa- tion de travaux visant à rédui- re les nuisances. “Cette charte s’adresse aux patrons d’établissements sérieux qui veu- lent relancer les concerts àBesan- çon. Aujourd’hui, c’est plus dif- ficile pour les jeunes de s’amuser pour des raisons économiques entre autres. C’est à nous de mettre en place un dispositif pour leur permettre de faire la fête en respectant les exigences de sécurité et de prévention” explique l’adjoint qui avoue “avoir bien profité des nuits bisontines” lorsqu’il était étu- diant. K.M.

Une précédente charte avait existé entre 2002 et 2007 mais avait été stoppée en raison de quelques lacunes malgré un retour globalement positif. Plu- sieurs d’établissements ontmani- festé le désir de créer un nou- veau dispositif et ainsi permettre unemeilleure cohabitation avec les riverains. Un travail de réflexion a d’abord mobilisé de nombreux acteurs : la préfectu- re, plusieurs services de la Vil- le (culture, voirie, prévention, police municipale…), la police nationale ainsi que le collectif Culture Café-Concerts.Une nou- velle charte est née et les éta- blissements peuvent adhérer dès maintenant. “Nous avons conservé le principe d’un sas horaire d’1/2 heure. Les bars arrêtent de servir à 1 heure en semaine et 2heures le week-end mais ils disposent encore d’1/2 heure pour laisser les clients sor- tir progressivement.” Déjà pré- vu dans l’ancienne charte,ce sys- tèmepermet de fluidifier ledépart des clients et ainsi éviter les attroupements parfois bruyants. “Chaque lieu signataire s’engage à mettre en place au cours de l’année une action de prévention sur un thème. Cela peut être la lutte contre l’alcoolisme ou les addictions, la prévention des conduites à risques, la sécurité routière. Nous souhaitons que le personnel soit aussi formé à sen-

Les lieux musicaux cherchent l’équilibre entre vie nocturne et tranquillité publique.

COMMERCE 271 euros de budget Soldes, à vos marques Des commerces n’ont pas attendu les soldes pour proposer des rabais. Restera-t-il encore de bonnes affaires ? D es jours de préparation, de repérage et d’essayage. Pour beaucoup, les soldes sont après Noël l’événement tant pas la date fatidique du mercredi 7 janvier, jour de premières soldes. Un moyen d’attirer le client à défaut de le fidéliser.

ments feront d’entrée les yeux doux aux acheteurs. “On affichera - 70 %” annonce la responsable de Pimkie, située rue Grande rue. L’enseigne a d’ailleurs fait profiter ses clients pos- sédant la “carte club” des soldes avant l’heure. “Une semaine avant les soldes, nos clientes pouvaient acheter quatre articles avec un rabais de 40 %. Les gens ont plus acheté au centre-ville que dans les galeries commerciales.” Si l’opération fidélité a fonctionné, le jour J est attendu avec impatience. En moyenne, les consommateurs consacreront 271 euros pour ces soldes d’hiver. Plus d’une personne sur deux dépensera d’ailleurs entre 100 et 200 euros. Même si la crise écono- mique est encore dans tous les esprits, plus des deux tiers (68 %) des ache- teurs déclarent ne pas avoir écono- misé pour faire les soldes. Les consom- mateurs achèteront en priorité des vêtements (81 %) et des chaussures (45 %). Attention à la foule lors de la dernière démarque car 63 % des son- dés attendront ce moment pour fai- re leurs achats. Une chose est claire : les bonnes affaires n’attendront pas les retardataires… E.C.

attendu. Celui pour qui on s’est pré- paré aussi bien financièrement… que physiquement. Néanmoins, ce qui était jadis une longue procession est en passe d’évoluer vers une marche saccadée. Développement d’Internet,

En ayant déjà proposé de bonnes affaires, les commerçants auront-ils les moyens de choyer davantage leurs clients ? Probable, mais à quel coût ? Étant donné la quantité de stocks de la saison automne-hiver encore en boutique, d’une part, et les besoins de trésorerie des commerçants pour s’approvisionner en pièces des col- lections printemps-été, d’autre part, les magasins pourraient d’emblée pro- poser des rabais compris entre 50 et 70 %. Voire finir par revendre à per- te, comme la loi les y autorise. Dans ce cas précis, l’acheteur pourrait y trouver son compte. À l’inverse, d’autres commerces font contre mauvaise fortune bon cœur à l’instar du magasin Palais de la Mode, situé rue des Granges. “Sur la vente de chapeaux, il y aura une gentilles- se mais pas de - 50 % comme sur les robes de mariées de la collection 2008” explique M me Nannicini. “Il ne faut pas oublier que l’hiver se poursuit” , ajoute la gérante. Dès le 7 janvier, les magasins de vête-

ventes au rabais, cartes de fidélité et multiplication des ventes éclairs ont conduit le consom- mateur à acheter dif- féremment et ce, tout au long de l’année. Et pour beaucoup, les soldes ne riment plus avec “'achat malin”'. À Besançon comme ailleurs, nombre d’échoppes du centre-ville ont pro- posé depuis mi- décembre des rabais frôlant les 30 % sur certains de leurs articles, n’attendant

Le centre-ville épargné.

Les bonnes affaires n’attendront

pas… (photo archive L.P.B.).

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PLACE CASSIN Plus de sécurité Plan de sauvetage pour la place Cassin Un groupe de travail a planché sur la question de la place Cassin à Planoise. Les propositions seront prochainement soumises au maire.

Jacques Bar- bier et Jean- Noël Fleury ont participé au groupe de travail qui présente des propositions concrètes pour sauver

“L a place Cassin est à l’abandon” , voici le constat effectué par les habitants et le conseil de quartier de Planoise. Insé- curité, nuisances sonores, disparition de commerces, sol dangereux… Les problèmes ont déjà été soulevés depuis longtemps mais pas toujours enten- dus. Un groupe de travail a donc été constitué associant habitants, com- merçants, membres du conseil de quar- tier afin d’apporter des propositions concrètes à la Ville, confirmant ainsi leur “amour” de ce quartier et leur désir de trouver des solutions. “Le plus important est de penser le problème de manière globale” affirme Jacques Barbier qui a participé à ce groupe de travail. “Aujourd’hui, la pla- ce est ouverte à tous les vents alors qu’elle est censée être une zone pié- tonne. Nous avons compté 5 points d’ouverture aux voitures et 35 aux scoo- ters.” Pour une zone piétonne, cela fait tout de même beaucoup ! La première proposition est donc de retrouver un espace dédié aux piétons en fermant ces accès qui devraient déjà l’être. “À Besançon, il y a deux

zones piétonnes, Cassin et le centre- ville. Si on arrive à interdire la cir- culation au centre-ville et à organiser les livraisons, pourquoi ne le fait-on pas place Cassin ?” poursuit-il. En effet, la circulation automobile ou des scooters à cet endroit provoque des nuisances sonores mais aussi des dégradations physiques du sol qui n’est pas prévu pour cette utilisation. Plusieurs systèmes sont donc propo- sés tels que des portails coulissants gérés par interphone depuis le par- king souterrain par exemple, ou des “escargots”, dispositifs qui permettent de laisser passer vélos et piétons mais empêchent l’entrée des scooters. Le plus surprenant est que “ces solutions existent déjà au sein même du quar- tier” précise Jean-Noël Fleury, co-pré- sident du conseil de quartier qui a également participé au groupe de tra- vail. Les deux autres propositions portent sur l’ouverture d’une rue desservant le parking de surface de Cassin et la création d’une allée piétonne reliant le mail à la place. “Il faut que les habi- tants, qui ont un vrai sentiment

la place Cassin.

d’abandon, se réapproprient cet espa- ce. La sécurité doit être visible pour redonner confiance” ajoute M. Fleury. L’exemple de la boulangerie, fermée il y a deux ans et qui n’a toujours pas trouvé de repreneur, montre bien que le quartier dans son état actuel n’est pas suffisamment valorisé. “Ces propositions sont le point de départ d’une réflexion globale. D’autres points pourront ensuite être étudiés mais nous pensons que rien ne pourra se faire tant que la circulation ne sera pas réel- lement bloquée.” Sous l’impulsion du groupe de travail, la Ville se penche actuellement sur le sujet mais si les propositions ne sont pas retenues, “ce sont les habitants qui en pâtiront” s’inquiète Jean-Noël Fleury. K.M.

POLÉMIQUE Nouvelle aide de 1 000 euros Rififi à l’épicerie sociale des 408 Rien ne va plus au sein de l’association Brûlard Ensemble. La présidente a démissionné. L’ancien président devenu conseiller municipal d’opposition a repris son fauteuil et accuse le Conseil général de discrimination. L’ épicerie sociale des 408 est-elle menacée de fermeture ? C’est en tout cas ce qu’insinue Michel Omouri. Début décembre, fort mécon- tent de voir la subvention du Département accordée à l’association “Brûlard ensemble” passer de “1 500 euros en moyenne à 500 euros sans explication” selon lui. L’homme, encarté U.M.P., monte au créneau, dénonçant un règlement de compte politique. Il décide également d’assurer l’intérim de la présidence. “Comme j’avais déjà résorbé les problèmes financiers de l’épicerie en 2003, j’ai repris les rênes de l’association. Maria Lopès (la présidente) a compris que la situation était délicate.” Il évoque les 150 familles bénéficiaires (450 adultes et enfants environ) et l’éventuelle fermeture du lieu suite à cette baisse des finances. “Je veux qu’on m’explique” clame-t-il. “On n’est pas une structure culturelle qui demande une subvention pour un colloque” argumente Michel Omouri. Les associations culturelles apprécieront… En face, le Conseil général s’indigne. “La demande de subvention a été instruite en toute neutralité par les services compétents” précise l’instance qui souligne que ce choix a été expliqué à l’intéressé par téléphone fin novembre. Le Département rappelle aussi les subventions exceptionnelles accordées en 2006 et 2007 à l’association. Si aujourd’hui, elle est de 500 euros, c’est “d’une part par souci de traitement équi- table entre les associations effectuant des missions iden- tiques, d’autre part afin de renforcer le soutien à la Banque Alimentaire.” Et le Conseil général de se demander : “Michel Omouri aurait-il pris la grosse tête ?” Trouble de la mémoire, mauvaise foi ou manœuvre poli- tique ? La mini-polémique entre les deux parties sera peut- être apaisée par l’aide de 1 000 euros accordée par le C.C.A.S. de la ville de Besançon. A.B. “Michel Omouri aurait-il pris la grosse tête ?”

SPORT

Centre de formation Le C.R.E.P.S. ne passe pas Laporte Sans concertation avec les collectivités concernées, et sans justifier ses choix, Bernard Lapor- te a dévoilé la liste des C.R.E.P.S. qui survivront à sa réforme du sport. Celui de Franche-Com- té n’y figure pas. Une décision douloureuse qui va entraîner des réactions en chaîne.

L es courriers de Jean- Louis Fousseret à Ber- nard Laporte d’abord puis à François Fillon faute de réponse du premier n’auront servi à rien : le C.R.E.P.S. de Franche-Com- té (hors le site de Prémanon) est rayé de la carte à comp- ter du 1 er septembre 2009, dans le cadre de la réforme du sport engagée par l’ex- entraîneur du XV de Fran- ce devenu secrétaire d’État chargé des sports. Sur les 24 Centres Régio- naux d’Éducation Populaire et de Sport, 6 et d’ici mars 2010, passent à la trap- pe. Les autres deviendront des “campus territoriaux de l’excellence sportive”. La révi- sion générale des politiques publiques passe aussi par là. Pour la région, cette nouvel- le tombée juste avant Noël est un coup dur. Si les C.R.E.P.S. prennent en char- ge les sportifs de haut niveau (suivi scolaire, social et médi- cal), ils assurent aussi bon nombre de formations aux métiers du sport et accueillent stages et séminaires. Celui de Franche-Comté, qui fonc- tionne avec un budget annuel de 3 millions d’euros, emploie 75 personnes et 154 vaca- taires. En interne, un reclas-

Les sites du C.R.E.P.S. vont être vendus au plus offrant.

sement des personnels est d’ores et déjà amorcé. En externe, les questions sont nombreuses. “Que va deve- nir notre travail sur les pôles espoir et pôle France ? Où vont aller les jeunes ?” s’inquiète Vincent Jacquet, directeur du C.R.E.P.S. de Franche-Comté. Les fédéra- tions ne risquent-elles pas de se concentrer sur les meilleurs éléments, délais- sant ceux en devenir ? Quant aux clubs, pourront-ils suivre leurs athlètes plus longtemps, sans moyens supplémen- taires ? Dans la région, 170 athlètes sont suivis par le C.R.E.P.S. Quelle relève s’il n’y a plus de structure ?

l’appui marqué des élus locaux pour défendre le dos- sier. “On a démarré Préma- non avec quatre athlètes. Aujourd’hui, on en a 49 et c’est devenu une référence. On est les seuls à avoir les quatre disciplines du ski nor- dique sur un même lieu quand en Rhône-Alpes, cha- cun à son créneau : saut et combiné à Courchevel, biath- lon au Grand-Bornand et ski de fond à La Clusaz.” Courant janvier,Vincent Jac- quet saura si son combat a payé et si Prémanon reste une entité franc-comtoise. Les autres sites vont eux être vendus au plus offrant. A.B.

“On sait qu’à Châlain, Besan- çon et Montbéliard, l’activité ne perdurera pas. À Préma- non, elle perdurera mais sous quelle forme ?” s’interroge Vincent Jacquet. “On se bat pour qu’il reste une entité juridique franc-comtoise et

qu’il devienne une école du ski nordique et de la moyenne mon- tagne.” Le direc- teur redoute qu’il n’intègre l’École nationa- le de ski et alpi- nisme (E.N.S.A.) de Chamonix mais se bat. Il compte sur

Le cas Prémanon.

Porte close au dialogue à ‘épicerie sociale des 408.

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