La Presse Bisontine 96 - Février 2009

BESANÇON

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PRÉVENTION 10 à 12 actions par an Oreilles sensibles Loin du cours magistral, le concert Peace and Lobe tente de sensibiliser les jeunes aux risques auditifs. La démarche est appréciée mais les habitudes sont difficiles à changer.

COMMERCE La nouvelle configuration contestée Le nouveau marché Époisses ne fait pas que des heureux

P etit matin frisquet aux Époisses.Comme son père le faisait avant lui depuis 1981,Aziz, aliasYaltinYildizay, est là tous les mardis, vendre- dis et dimanches matin, qu’il pleuve, vente ou neige sur Pla- noise. Ce matin-là, il est d’humeur bougonne. Le mar- ché des Époisses est le plus important marché de plein air de Besançon. Il accueille près de 50 commerçants non séden- taires. Des travaux de restruc- turation des espaces extérieurs ont eu lieu d’août à novembre dernier. 610 000 euros ont été investis pour réorganiser ce marché. Mais à entendre les commen- taires de certains commerçants, il semble que le démarrage soit un peu chaotique. “C’est n’importe quoi, s’emporteAziz. Tout est mélangé, une boulan- gerie à côté des habits… En ce qui me concerne, on m’a collé un concurrent juste à côté de moi, sans me demander mon avis. Il faut que justice soit fai- te.” Le commerçant d’à côté tient à peu près le même dis- cours. Tous reconnaissent la propreté des lieux, leur com- modité (toilettes, bancs…) et l’organisation des allées. Mais côté placement des commer- çants, ce n’est pas encore ça…

“T rop bien” lâche Lola en remettant son écharpe et empochant les protections auditives en mousse qu’on lui remet à la sortie. Il faut dire que ce matin-là, le cours fut plutôt sympa. Avec ses camarades de 3 ème de Vic- tor Hugo, Lola a pris le bus pour assister à un concert pédagogique sur les risques auditifs au Cylindre, à Larnod. “C’était très bien” confirme Andy. “On avait abordé la perte d’audition en S.V.T. mais là c’était mieux.” S’il admet avoir régulièrement le casque de son MP3 sur les

d’ici juin pour les élèves de 3 ème à Terminale de toute la région. À chaque fois, ils seront donnés dans l’une des quatre salles franc-comtoises dédiées aux musiques actuelles. Sensibiliser les jeunes aux risques auditifs n’est pas une mince affaire quand “tous ont le MP3 sur les oreilles” constate l’un des enseignants. Une législation européenne impose aux fabri- cants de ne pas dépasser les 100 dB “mais on peut télécharger des logiciels pour les débrider” précise Pierre, collégien fervent amateur d’informatique. Certains s’endorment avec leur MP3 et tous recon- naissent en faire une utilisation à haute dose, de plusieurs heures par jour. On estime qu’entre 10 et 20 % des jeunes sont malentendants. Des chiffres qui ne tiennent pas compte de ceux souf- frant d’acouphènes et d’hyperacousie. On manque aujourd’hui d’études épidémiologiques d’envergure sur le sujet mais des formes de pré-surdités com- parables à celles des personnes âgées sont de plus en plus souvent constatées chez des moins de 20 ans. À peine 8 % des jeunes utilisent des protections auditives en concert ou discothèque et beaucoup trouvent normal de souffrir de sif- flements et autres troubles après une soirée. “Je ne savais pas qu’on pouvait avoir des problèmes de surdité si on écoute trop” admet Julie. “J’ignorais qu’il fallait reposer ses oreilles” poursuit Cora- lie. La première affirme qu’elle va “baisser le volume” de son MP3, la seconde va “essayer de changer deux ou trois petits trucs.” A.B.

oreilles, comme la grande majori- té des ados, il affirme ne pas écou- ter “à fond.” Pendant près de deux heures, tous ont écouté avec attention les Juras- siens de TheWashing Machine Cie leur relater l’histoire de la musique amplifiée, la physique du son et la physiologie de l’oreille, le tout entre- coupé de pauses musicales où le groupe interprète quelques mor- ceaux de son répertoire. L’opération lancée il y a 3 ans et baptisée “Pea- ce and Lobe” est nationale mais chaque région peut adapter le mes- sage. Pour la première fois cette année, la Franche-Comté a appor- té sa pierre à l’édifice, via Rézo- parleur, association regroupant les acteurs des musiques actuelles. En partenariat avec laMutualité Fran- çaise, 10 à 12 concerts sont prévus

“Hein ? Qu’est-ce

que tu dis ?”

Le marché des Époisses accueille une cinquantaine de commerçants.

En visite sur le marché le 19 décembre dernier, Jean- Louis Fousseret a eu droit aux commentaires directs des com- merçantsmécontents. Une com- mission paritaire doit valider ce mois-ci de façon définitive l’organisation de ce nouveau

marché. “Et c’est le samedi après 20 heures qu’il faut venir ici Monsieur le maire. C’est deve- nu dangereux le secteur” assè- ne un riverain qui met le doigt sur l’insécurité ambiante de ce secteur commercial qui n’a pas fini sa mutation.

Du 7 janvier au 10 février

OUVERT LES DIMANCHES 11 ET 18 JANVIER De 10h à 12h et 14h à 19h

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