La Presse Bisontine 258 - Décembre 2023
Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besançon
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DÉCEMBRE 2023
Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon
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N° 258
CHANTIER RN 57 BEURE-MICROPOLIS PLUS QUE DIX ANS DE PATIENCE…
Les travaux s’étaleront sur deux contrats de plan État-Région, soit jusqu’en 2033 au plus tard.
l’événement en Pages 6 à 8
le dossier P. 18 À 21 La Force d’action républicaine Planoise, un nouvel espoir pour les habitants
Politique P. 5 Le boulanger-candidat Et revoilà Stéphane Ravacley Les Européennes de 2024
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2 Retour sur info - Besançon Le parking Saint-Louis à Montrapon va devenir payant
La Presse Bisontine n°258 - Décembre 2023
Le monument aux morts du cimetière de Saint-Claude désormais classé
B énéficiant déjà d’une inscrip tion au titre des monuments historiques, le monument aux morts du cimetière Saint-Claude, œuvre centenaire d’Albert Pasche, est désormais classé au regard de l’intérêt majeur d’un point de vue de l’histoire et de l’art, selon la D.R.A.C. “Le classement est le niveau de protection le plus fort, et il exige l’accord du propriétaire, en l’occurrence la Ville, remet Aline Chassagne, élue à la culture. Le classement ouvre la possibilité d’une aide financière plus importante de l’État, mais ça nous engage aussi à une politique de protection très forte.” En cinq ans, le monument aux morts du cimetière de Saint-Claude a connu une belle trajectoire, d’un état de quasi-abandon en 2018 à son classement en 2023. La sculp
ture d’Albert Pasche représente un Poilu, masque à gaz autour du cou et une baïonnette discrètement pen due dans le dos, en pleine réflexion, sans intention belliqueuse, presque en recueillement. Une campagne de restauration, initiée après le cri d’alarme du Souvenir français, a permis de lui redonner tout son lus tre. La commission régionale du patrimoine et de l’architecture consi dère que le monument aux morts du cimetière de Saint-Claude revêt un intérêt majeur “en raison de sa qualité d’exécution et de la rareté de la commande qui témoigne du rôle de l’arrière dans la Grande guerre, notamment des hôpitaux éloignés du front, et de l’investis sement d’associations comme la Gerbe du soldat, commanditaire du monument, pour accompagner les familles dans le deuil.” ■
T rès fréquenté la semaine par les habitants du quar tier, et par les paroissiens qui se rendent à la messe le dimanche, le parking de l’église Saint-Louis dans le quartier de Montrapon deviendra bientôt payant. Jusqu’ici, une conven tion liait la Ville de Besançon et l’association diocésaine qui avait pour objet l’ouverture de ce parking privé à tous les usa gers, notamment ceux de l’école élémentaire contiguë située rue Fanart, parents d’élèves ou personnel. En échange, les services munici
paux assurent le petit entretien de cet espace d’environ 80 places. Cette convention qui prend fin au 31 décembre va être renou velée. Mais pas dans les mêmes termes. “Compte tenu du fait de ce parking est largement occupé par des voitures ven touses qui empêchent la paroisse de la pleine jouissance de nombreuses places de sta tionnement lors des offices, la Ville mettra en place, pour répondre à la demande de l’as sociation diocésaine, une régle mentation payante pour limiter
Un nouveau parking gratuit de Besançon passera payant.
les abus” argumente la Ville pour justifier l’installation pro chaine d’horodateurs. Et annonce que la police muni cipale assurera le contrôle de la réglementation du parking. Le tarif horaire applicable sera celui en vigueur dans les zones écos, soit 0,80 euro de l’heure.
La gratuité sera tout de même maintenue entre 19 heures et 9 heures, ainsi que les samedis, dimanches et jours fériés. Les riverains pourront disposer d’un tarif résident à 1,50 euro pour 24 heures. L’horodateur sera opérationnel le 1 er janvier pro chain. ■
Une poissonnerie à Saint-Ferjeux
de la place de la Bascule dont la réno vation est en cours d’achèvement. Ce futur commerce ouvert par un couple, Coralie Grospierre et Yacine Louni, s’ins talle dans un local commercial appartenant à la Ville de Besançon, que la collectivité leur cède au prix de 76 000 euros, “dans le cadre de sa politique de rationalisation de son patrimoine bâti” précise la Ville. Cet espace était autrefois occupé par l’association “La commune libre de Saint Ferjeux”, il est désormais libre de toute occupation. C’est suite à un appel à pro jets organisé entre le printemps et l’été dernier que se sont manifestés ces deux candidats à la reprise. “Un seul dossier de candidature avait été réceptionné” précisent les services de la Ville. ■ Ce local autrefois occupé par l’association “La commune libre de Saint-Ferjeux” sera bientôt une poissonnerie.
C’ est sans doute le commerce qui manquait à ce quartier résidentiel qui propose par ailleurs la plupart des commerces de bouche, plusieurs
grandes surfaces de proximité, et un mar ché hebdomadaire. Une poissonnerie va donc ouvrir ses portes dans les prochaines semaines au 1, rue de la Pelouse, en face
Le monument aux morts est passé de l’inscription au classement au titre des monuments historiques ouvrant ainsi une protection plus grande de l'œuvre centenaire.
D evrait-on employer ce terme de “reconquête” pour parler d’un quar tier dont on souhaite juste l’apai sement et que ses habitants vivent en paix ? Ce terme un peu martial est pour tant celui employé par l’État qui a fait d’une soixantaine de ces quartiers risquant de devenir des “territoires perdus de la République” pour reprendre une expression vieille de plus de vingt ans déjà, une prio rité. Planoise fait donc partie depuis son lancement il y a cinq ans de ce dispositif dit des Quartiers de reconquête républicaine (Q.R.R.). Implantation d’un commissariat de secteur, renforcement des liens entre police et population, mise en place d’une cellule de lutte contre les trafics… Cet arsenal n’avait pourtant pas suffi à enrayer les violences, les trafics, pas plus que le sentiment d’insécurité de la population. Éditorial Reconquête
ou de violences, tous les efforts et moyens investis dans les mesures éducatives et de prévention sont vains. L’un ne va pas sans l’autre. Le préfet l’a bien compris en instaurant l’an dernier un ambitieux pacte pour l’émancipation des jeunes dont le bilan sera dressé avant la fin de l’année et dont on peut déjà dire qu’il a eu le mérite de resserrer les liens qui unissaient déjà les partenaires intervenant dans le champ du social, de l’emploi, de l’éducation ou de la parentalité. Ses efforts et leurs résultats ont sans doute éveillé la curiosité au plus haut sommet de l’État et expliquent que Besançon ait été choisi avec deux autres villes françaises pour expérimenter les nouvelles Forces d’action républicaine (F.A.R.). Besançon, terre d’innovation sociale, c’est bien connu. En matière d’apai sement des quartiers sensibles, Besançon a l’occasion de prouver une nouvelle fois qu’elle est terre d’expérimentation. On a quelques raisons d’espérer. ■ Par le directeur de la rédaction Jean-François Hauser
Depuis quelques mois pourtant, ce quartier si vivant mais encore secoué par des accès de fièvre - on l’a vu en juin dernier - semble peu à peu changer de visage. L’État peut instaurer autant de dispositifs officiels aux intitulés parfois ronflants, il faut ensuite que derrière, il y ait une vraie volonté des acteurs régaliens. Cela semble être le cas depuis quelques mois maintenant. Il aura fallu la détermination de quelques per sonnes - préfet du Doubs Jean-François Colombet en tête, puis procureur de la République Étienne Manteaux, et directeur départemental de la sécurité publique Yves Cellier - pour impulser la vraie dyna mique dont Planoise avait sans doute besoin. Les résultats, certes toujours bien fragiles, sont là, avec une baisse notable des points de trafics de stupéfiants dans le quartier, et partant, un ressenti des riverains qui commence à changer. Mon trant ainsi que sans le régalien et une lutte ferme contre toute forme d’incivilités
Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Rédaction : Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Jean-François Hauser, Laurine Personeni. Ont collaboré à ce numéro : Alexandre Arbey, Noah Failutti, Sarah George. est éditée par la société “Publipresse Médias” S.I.R.E.N. : 424 896 645 Rédaction et publicité: 0381679080 E-mail: redaction@publipresse.fr
Mise en page : Olivier Chevalier. Conception pubs : Éloïse Perrot.
Directeur commercial : Anthony Gloriod.
Crédits photos : La Presse Bisontine, Amica décorations, Archi+Tech, Archives muni cipales, Art et associés, D.R.E.A.L., KAA7 Production, J.-F. Maillot, J.-Y Seguy. Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Novembre 2023 Commission paritaire : 0225 D 80130
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4 L’interview du mois
La Presse Bisontine n°258 - Décembre 2023
POLITIQUE
Myriam El Yassa
“La pensée sociale-démocrate perdure” Réélue il y a dix mois Première secrétaire fédérale du Parti socialiste, Myriam El Yassa est membre du Conseil national d’un P.-S. qui retrouve un peu de couleurs dans le pays. Elle livre son regard sur l’actualité politique du moment au niveau national avec les futures élections européennes de 2024 et au niveau local avec les municipales de 2026.
L a Presse Bisontine : Quel bilan tirez vous de vos deux premières années en tant que Première secrétaire fédérale du Doubs du Parti Socialiste ? Myriam El Yassa : Je suis Première secré taire fédérale du Doubs depuis 2021 et j’ai été réélue en 2023 avec 65 % des voix. Depuis 2021, il y a eu une restruc turation de la Fédération. Nous avons fait les campagnes présidentielle et législative de 2022 et retravaillé les grandes questions de fond que sont l’économie et le social. Depuis deux ans, le nombre d’adhérents a augmenté de 10 %, il y a plus de 5 000 nouveaux adhérents au niveau national. C’est un signe que le P.-S. retrouve des cou leurs et une place à gauche car il a su faire le bilan du quinquennat Hollande. Au niveau des villes, le P.-S. a su faire preuve d’ouverture, comme à Besançon ou à Bordeaux, pour garantir une union dès le premier tour des municipales de 2020. Aujourd’hui, le P.-S. est le parti de gauche qui a le plus d’élus ter ritoriaux. Aux Régionales de 2021, Marie-Guite Dufay a su tendre la main aux Verts dans sa lutte contre la droite et l’extrême-droite pour s’imposer à la tête de la Région Bourgogne-Franche Comté. J’ai adhéré au P.-S. en 2008 et depuis ce temps j’entends dire que le P.-S. est mort. Mais la pensée sociale démocrate perdure. Nous devons avoir la force de l’humilité mais aussi être fiers de notre histoire et de notre héri tage. Tout en ayant conscience d’avoir beaucoup de choses à reconstruire. L.P.B. : Vous faites partie du Conseil national du P.-S., quels sont les dossiers prioritaires aujourd’hui ? M.E.Y. : La priorité est la préparation de nos conventions sur la reconquête des quartiers populaires, la préparation des Européennes de 2024 et sur le Temps des femmes. Car ne l’oublions pas, le P.-S. est, par essence, féministe. Beaucoup de personnes se demandent quelle est la doctrine du P.-S. sur le féminisme. Mais je crois que nous l’avons montré en marquant notre dés accord avec L.F.I. suite à la réintégra tion d’Adrien Quatennens qui avait été accusé de violences conjugales. Concernant la reconquête des quartiers populaires, elle se traduit par des ate liers et des conférences sur les questions du pouvoir d’achat et de la sécurité, des thématiques qui ne sont pas l’apa nage de la droite et de l’extrême-droite. L’objectif du P.-S. est d’accompagner les plus fragiles, sans les considérer comme des victimes. L.P.B. : Est-ce dur d’être à la tête d’une orga nisation politique lorsqu’on est une femme ? M.E.Y. : Dans ma famille politique, je dois composer avec certains ego. Cer tains hommes ont du mal à accepter qu’une femme soit à la tête des socia
listes. Je dois travailler deux fois plus. Regardons quelques exemples de femmes politiques au niveau national, voyons comment Ségolène Royal a été traitée par sa famille politique en 2007 et Anne Hidalgo en 2022… L.P.B. : Et Anne Vignot à Besançon ? M.E.Y. : Je ne suis pas du même parti qu’elle et j’ai des désaccords sur le fond de sa politique. Mais je suis solidaire d’elle car elle est victime, au Conseil municipal, de machisme de la part de Ludovic Fagaut. Un machisme qui va au-delà de l’abject quand il refuse de l’appeler Madame la maire ou qu’il lui parle avec un ton agressif et paterna liste. C’est lui contester son autorité. Il faut respecter la fonction de premier magistrat. M. Fagaut ne doit pas oublier qu’il n’a pas été élu maire et qu’il a perdu. L.P.B. : Vous avez été secrétaire nationale à la lutte contre les discriminations du Parti socialiste, que vous reste-t-il de cette expérience ? M.E.Y. : Quand on me parle de discri mination, je rappelle toujours que nous avons en France le principe de laïcité qui est notre joyau et qui nous permet d’envisager une République apaisée qui respecte les croyances et les confes sions de chacun. Le problème est qu’au jourd’hui en France la parole raciste est décomplexée dans les médias. Et cela se ressent au quotidien, preuve en est avec ces tags racistes et écœu rants encore découverts le mois dernier à Besançon. Il faut re-sensibiliser les jeunes à la question de la citoyenneté, leur faire redécouvrir ce qu’est la Répu blique. Beaucoup se font embrigader dans des dérives fascistes, c’est scan daleux. Il faut revendiquer notre pensée universaliste. L.P.B. : Pourquoi la digue qui protège de l’arrivée du Rassemblement national jusque-là pour rait-elle céder en 2027 ?
Myriam El Yassa pense que le P.-S. pourra continuer son redres sement aux Européennes de juin 2024.
socialiste à l’époque, proche de Martine Aubry. Il a fait le grand écart. M.Macron est le président méprisant, méprisant des corps intermédiaires, des plus en difficulté, du corps ensei gnant. C’est sa psychologie ! Il ne res pecte même pas la laïcité quand il va à la messe du pape à Marseille. Il ne respecte même pas les codes de la fonc tion. L.P.B. : Quelle sera la stratégie du P.-S. pour les Européennes de 2024 ? M.E.Y. : Les Européennes seront impor tantes pour capter un rapport de force. Rappelons-nous de 2019 où Les Verts avaient fait 13,5 %. C’était un signe. En 2024, le Parti socialiste ira seul aux Européennes. Les sondages nous donnent de 8 à 10 %, au niveau des Verts. Il sera intéressant de voir les scores à Besançon. Je pense qu’il y aura plus de participation qu’en 2019, notamment à cause du conflit en Ukraine. À ce moment-là, nous aurons un aperçu des rapports de force à gauche et nous pourrons commencer à envisager l’union. Si nous nous pro jetons deux ans plus tard avec les muni cipales de 2026, le P.-S. fera tout pour une union à Besançon, mais pas à n’im porte quel prix. On en discutera avec nos militants. Statistiquement, 70 % des maires sortants sont réélus. Nous pourrions dire qu’Anne Vignot sera légitime en 2026 mais au niveau du Parti socialiste, l’union a laissé des traces. Il faudra travailler sur le pro gramme et la méthode. M.E.Y. : C’est combattre pour la justice sociale, pour l’universalisme, la tolé rance et revendiquer haut et fort qu’une vie humaine n’a pas de prix, notamment au regard du conflit actuel entre Israël et le Hamas. C’est être laïque et répu blicain. C’est aussi être éco-socialiste, car l’environnement est la bataille du siècle. Il faut repenser le vivant et notre rapport à la planète. n Propos recueillis par A.A. L.P.B. : Dernière question : c’est quoi être socia liste en 2024 ?
M.E.Y. : Le P.-S. s’en est relevé dès les législatives en ayant plus d’une tren taine de députés. Anne Hidalgo a fait preuve de courage. Il faut rappeler qu’il y avait peu de volontaires pour être candidats à l’époque. Depuis dix ans, le P.-S. est devenu plus un parti territorial qu’un parti national. Il est ancré dans le territoire, le milieu asso ciatif. Nous devons gagner en visibilité au niveau national. Ces 1,7 % mar quaient la fin d’un cycle et n’étaient pas liés à la personnalité d’Anne Hidalgo. L.P.B. : Vous avez récemment fait allusion aux alliances faites à l’époque par François Mit terrand. Est-ce le secret pour espérer voir un jour le P.-S. revenir au pouvoir ? M.E.Y. : C’est ce que tente de faire Olivier Faure. Incarner une union responsable et rassurante. Être une alternative sérieuse au bloc libéral-rassemblement national. Je tiens aussi à rappeler qu’un de nos premiers partenaires est le Parti communiste. Nous lui devons beaucoup. Notamment la victoire de 1981. Le P.-S. est redevable au P.C.F., à ses partenaires de gauche et au monde associatif. En politique, l’union fait la force. J’aimerais aujourd’hui que nous rentrions plus dans la culture du consensus, à l’allemande, avec moins de radicalité. Ce qui également fait beaucoup de mal à la politique, c’est l’hyper-présidentialisation. Emmanuel Macron fait de la politique comme il fait une étude de marché. Il est proche de la famille Rothschild, de la commis sion Attali. Et a une mission claire: détruire le service public. Depuis Emmanuel Macron, les Urgences vont elles mieux à Besançon? Non! Les instituteurs se sentent-ils plus valo risés ? Non ! A-t-il réduit la T.V.A. sur certains articles de première nécessité ? Non ! Il a une vision libérale des choses et ne sert pas les plus modestes. Ceux qui se prétendent de gauche et qui sou tiennent Emmanuel Macron encore aujourd’hui peuvent s’interroger ! Oli vier Dussopt (N.D.L.R.: ministre du Travail) était le plus jeune député
30 %. La classe politique n’est pas à la hauteur. Il suffit d’observer les échanges sur les réseaux sociaux. Le P.-S. doit incarner une alternative res ponsable, ni populiste, ni libérale. L.P.B. : Le 17 octobre dernier, le Conseil national du P.-S. a pris une résolution pour un moratoire quant à sa participation à la N.U.P.E.S., qu’en pensez-vous ? M.E.Y. : Lors de ce vote, 54 % des adhé rents se sont dits favorables à un mora toire et les 46 % restants à une sortie de la N.U.P.E.S. et à un élargissement de l’union de la gauche aux progres sistes (les soutiens de Bernard Caze neuve, de Carole Delga, de Guillaume Delacroix du P.R.G., etc.). Aujourd’hui, le rapport de force doit être rééquilibré dans le cadre de la N.U.P.E.S. Nous avons notamment un désaccord pro grammatique avec L.F.I. sur les ques tions internationales. Il faut un rééqui librage des forces de gauche pour les Européennes. La N.U.P.E.S. est dis créditée car beaucoup l’associent au “Lider Maximo” Mélenchon. Le parti L.F.I. a oublié qu’il avait eu besoin des autres partis de gauche pour avoir un groupe important à l’Assemblée natio nale. Nous incitons L.F.I. à être un peu plus démocrate, à avoir un peu plus le sens de la mesure. D’autant qu’ils revendiquent une VI ème République, parlementaire… L.P.B. : Cela veut dire, comme l’affirmait récem ment Laurent Joffrin dans son “Journal.info”, qu’il faut être socialiste avant d’être N.U.P.E.S. ? M.E.Y. : Cela veut dire qu’il faut mettre à jour sa propre doctrine et sa propre pensée avant de faire l’union. C’est ce que nous ferons pour les Municipales de 2026. Il faut être fiers d’être socia listes. Mais rester humbles. L.P.B. : Au niveau national, comment le P.-S. se relève-t-il des 1,7 % des voix d’Anne Hidalgo au premier tour de la Présidentielle de 2022. Un chiffre à relativiser considérant que beaucoup d’électeurs de gauche ont voté “utile”, c’est à-dire pour le candidat le mieux placé à gauche à l’époque à savoir Jean-Luc Mélenchon…
M.E.Y. : Elle a déjà cédé à cause du système Bol loré. Ça fait 20 ans que la pensée raciste du Rassemblement natio nal a pignon sur rue dans les médias. À ce propos, j’invite les mem bres du parti Les Répu blicains du Doubs a cla rifié leur position vis-à-vis du Rassemble ment national. Mais il faut être clair : la digue a aussi cédé car une par tie de la classe ouvrière, déçue par le P.-S., vote pour le Rassemblement national. Le bloc extrême-droite Le Pen Zemmour est à plus de
“La maire est victime de machisme de la part de Ludovic Fagaut.”
Besançon 5
La Presse Bisontine n°258 - Décembre 2023
POLITIQUE Au P.-S. national Stéphane Ravacley n’a pas disparu ! Il avait surgi sur la scène médiatique nationale pour avoir voulu régulariser son apprenti sans-papiers. Puis localement aux légis latives de 2022. Depuis, que devient le “boulanger-candidat” ?
c’est l’humanitaire. Celui qui s’était engagé dès le début de la guerre en Ukraine en participant aux convois, celui qui plus récemment a fait un appel pour aider les sans-abri à Paris - “une cause moins porteuse avoue-t il, car pour les gens, un sans-abri ça pue et c’est alcoolique…” Son combat pour les migrants avait été mis sous la lumière au Festival de Cannes par les frères Dardenne qui avait salué publiquement l’engagement du Bisontin. À sa grande surprise. “J’étais en train de faire les croissants au fond de ma boulangerie à 22 h 30 quand j’ai reçu une trentaine de mes sages de mes amis qui me disaient que les frères Dardenne parlaient de moi !” se souvient-il. Cette mise en lumière a eu des suites : Stéphane Ravacley a été amené à intervenir au Parlement européen de Bruxelles aux côtés des deux cinéastes et plus récemment, ce 14 novembre, à l’Assemblée nationale, toujours avec eux, pour évoquer la cause des migrants. Il y a enfin le Stéphane Ravacley artiste, qui a collaboré au montage d’un spec tacle sur les exclus, présenté l’an dernier au Festival d’Avignon, avec une tournée française prévue en 2024. “Et j’espère bien qu’on fera venir ce spectacle à Besançon !” dit le boulanger, estimant qu’il est “en train d’entamer ma deuxième vie !” Pour ceux qui déplo raient sa disparition des écrans radars, qu’ils soient rassurés, on n’a donc pas fini d’entendre Stéphane Ravacley ! n J.-F.H.
M icros tendus, caméras bra quées sur lui le temps d’une campagne législative. Et depuis, plus rien, ou presque… S’il est passé sous les radars depuis sa défaite aux législatives de 2022 à Besan çon, le médiatique boulanger bisontin n’a pas pour autant cessé ses actions militantes. Loin de là. Stéphane Ravacley est toujours engagé en politique. Au moment des élections, il avait été récupéré par les écologistes, le P.-S. ayant été écarté des investitures dans notre région. Mais c’est bien dans ce parti, le P.-S., que M. Ravacley est engagé et désormais encarté. Locale ment, et au plan national avec une fonction de secrétaire national pour les petites entreprises et l’artisanat. Un sujet que connaît évidemment bien le boulanger de Rivotte. Et que l’ac tualité sociale remet au cœur des débats. Son avis sur la régularisation des sans papiers dans les emplois tendus est
clair : “Les petites entreprises ont besoin de cette main-d’œuvre-là ! Il faut arrêter d’être hypocrite sur cette question. Il y a des centaines de personnes dans cette situation qui travaillent déjà, notam ment à Paris, et qui ne demandent qu’à s’intégrer. L’article 3 du projet de loi Immigration était bon !” plaide Sté phane Ravacley qui travaille sur cette question aux côtés du sénateur socia liste bourguignon Stéphane Durain. Stéphane Ravacley s’appuie aussi sur son actualité récente, lui qui vient de vendre sa boulangerie à deux de ses employés, mais qui en reste salarié. “Nous avons mis une annonce pour trouver un nouvel apprenti. Nous n’avons que trois réponses : deux mineurs guinéen et ivoirien, et un Russe ! Il faut donc arrêter de dire que les travailleurs étrangers prennent le travail des Français. Ils veulent faire ce que les Français ne veulent plus !” C’est ce combat pour la régularisation des travailleurs sans-papiers qui avait
Militant au P.-S., Stéphane Ravacley se positionne pour les élections européennes de 2024.
aux prochaines élections européennes de juin 2024. “J’aimerais faire partie de cette aventure” avoue-t-il. Et aux prochaines municipales de Besançon en 2026 ? “Si je pouvais occuper un poste d’adjoint, ce serait au commerce” avance le quinquagénaire avant d’ajou ter : “Mais les écologistes ne sont jamais revenus me revoir après les législatives, alors je n’en attends rien…” Boulanger, homme politique… Il y a aussi un troisième Stéphane Ravacley,
conduit le boulanger à se forger une notoriété nationale dès 2017. Ce qui l’a amené à s’intéresser notamment aux débats européens sur le travail et l’immigration. Conscient qu’il a été un symbole pour quelques partis de gauche, Stéphane Ravacley revendique même cet état de fait. “Les partis ont voulu se servir de moi comme moi je les sers. C’est du donnant-donnant” dit celui qui aujourd’hui ne ferme pas la porte à une candidature avec le P.-S.
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6 L’ÉVÉNEMENT
Contournement : on n’est pas près d’en voir la fin ! La Presse Bisontine n°258 - Décembre 2023
Si la Région vient de confirmer sa participation pécuniaire à la suite des travaux de la R.N. 57 à hauteur de Besançon, le financement de ce chantier qui consistera à passer en 2 X 2 voies la dernière section entre Beure et l’échangeur du boulevard via Micropolis, s’étalera sans doute finalement jusqu’en 2032. Point d’étape et réactions politiques.
l R.N. 57 Une partie seulement du financement confirmé Travaux Beure-Micropolis :
ça avance… lentement Une enveloppe de 84 millions d’euros est désormais fléchée vers la mise à 2 X 2 voies de la R.N. 57. Mais c’est “seulement” 64 % de l’enveloppe initiale des 130 millions d’euros nécessaires. Le temps s’étire.
Le nouveau calendrier de l’opération l Élaboration du dossier d’autorisation environnementale unique et élaboration du dossier d’enquête parcellaire : jusqu’à fin 2023 l Instructions inter-services et consul tation obligatoires du dossier d’autori sation environnementale : jusqu’au printemps 2024 l Enquête publique conjointe autorisation environnementale et parcellaire : deuxième trimestre 2024 l Recrutement d’une assistance à maî trise d’œuvre paysagère : d’ici la fin 2023 l Recrutement d’une maîtrise d’œuvre environnementale : d’ici la fin 2023 l Acquisitions foncières : jusqu’à fin 2025 l Études de maîtrise d’œuvre détaillées : jusqu’à mi-2025 l Diagnostics et fouilles archéologiques : premier semestre 2025 l Appel d’offres marchés de travaux : second semestre 2025 l Travaux : du premier semestre 2026 à fin 2030
L a fin des travaux de contourne ment de Besançon n’est pas pour demain, qu’on se le dise. Le financement du chantier s’éta lera finalement sur les deux prochains contrats de plan État-Région. La Région Bourgogne-Franche-Comté vient de vali der sa participation financière à ce dossier à hauteur de 9,88 millions d’euros, l’État s’engageant, lui, pour 38,5 millions. Pour une enveloppe totale de 84 millions dans le cadre du nouveau contrat de plan qui court de 2023 à 2027. Les 35,63 millions restants devant se répartir entre Grand Besançon Métropole (25 % du montant global) et le Département du Doubs (12,5 % en théorie). Réunis en conseil communautaire le 9 novembre dernier, les élus de G.B.M. ont confirmé à une large majorité l’approbation de ce plan de financement prévisionnel, à l’exception des élus écologistes du Grand Besançon (Anne Vignot, elle, ayant voté pour). Mais cette enveloppe de 84 millions sera largement insuffisante pour financer la
totalité des travaux prévus sur les 3,5 km séparant Beure de l’échangeur de l’Ami tié. La facture globale annoncée il y a plus de deux ans déjà serait de 130 mil lions d’euros (valeur 2020). Résultat : le reste du financement sera donc repoussé au contrat de plan État-Région suivant, celui qui s’étalera de 2027 à 2032. Un prochain comité de pilotage (C.O.P.I.L.)
La mise à 2 X 2 voies de cette section est au cœur du projet (image D.R.E.A.L.).
La suite et la fin seront discutées dans le contrat de plan 2027 2032 !
au Nord-Ouest a été mis en service en 2003, il y a tout juste 20 ans, tandis que la voie des Mercureaux, au Sud-Est a été ouverte en 2011. Et que cette section à aménager entre l’échangeur du bou levard Kennedy et la voie des Montbou cons au Nord et les giratoires de Beure a déjà fait l’objet de concertations publiques en 2017, puis en 2019. Dans un document officiel datant de 2022, la D.R.E.A.L. annonçait que les travaux pourraient démarrer fin 2024. Cela res semble déjà à un nouveau scénario uto pique. n J.-F.H.
la partie Micropolis-échangeur de l’Ami tié, ne sera donc pas discuté avant le contrat de plan suivant, c’est-à-dire au moins 2027 ! Pour mesurer l’étendue temporelle de ce dossier qui rappelons-le ne concerne que 3,5 km, il convient de rappeler que “ce projet concernant la section Boule vards-Beure, sous maîtrise d’ouvrage de l’État a été travaillé en concertation avec les collectivités locales depuis 2014” notent les services de G.B.M. Rappelons aussi que le premier tronçon du contournement (incomplet) de Besan çon, à savoir la voie des Montboucons
devant réunir les parte naires autour du maître d’ouvrage (l’État via la D.R.E.A.L.) doit se tenir avant la mi-décembre pour décider du phasage des travaux. Avant même ce C.O.P.I.L., il semble donc que les 84 millions engagés serviront d’abord à réaliser le tronçon Beure-Micropolis, le reste du budget - au moins 36 millions - qui financera
L’événement 7
La Presse Bisontine n°258 - Décembre 2023
l Avis La F.N.A.U.T. Les usagers des
transports soutiennent le projet sous condition La fédération des associations d’usagers des transports continue à conditionner les travaux à la mise en service du service express régional de l’étoile ferroviaire de Besançon et à la réalisation de la halte ferroviaire au pôle santé
l Association Beure Respire “On est au bord de la route avec le sentiment de ne pas être visible” L’association Beure Respire qui regroupe une cinquantaine d’habitants de la commune et des alentours se mobilise pour dégager des solutions alternatives à l’aménagement de la R.N. 57 entre Beure et l’Amitié. Car les Beurots, dans ce projet, ont le sentiment d’être laissés au
Patrick Noblet, vice président de la F.N.A.U.T. Bourgogne Franche
Comté (photo archive L.P.B.).
M ême en pleine matinée, hors heures de pointe, la circulation - et les nui sances qui l’accompa gnent - ne s’arrête jamais. Les camions et voitures s’engagent au niveau du rond-point de l’Escale en un défilé continu avant de poursuivre vers le rond-point des Mercureaux puis de Micropolis. “Vous voyez, dès qu’un camion s’arrête quelques secondes au carrefour, ça bouchonne tout de suite derrière” , constate Cyril Amourette, membre de l’association Beure Res pire. Créée il y a plus de deux ans, l’asso ciation regroupe des habitants de Beure et des alentours afin d’améliorer la qualité de vie dans la commune et réduire les nuisances sonores et la pollution atmosphérique. Il faut dire que la commune de près de 1 500 habi tants constitue un véritable nœud au niveau de la circulation. Au carrefour de deux routes nationales, la 83 et la 57, Beure connaît également des pro blématiques au niveau de la route de Levier en montant sur Arguel, notam ment de vitesse pour cette voie de délestage prisée par les automobilistes désireux d’éviter les ralentissements en contrebas. Alors lorsque l’aménagement de la R.N. 57 entre Beure et l’Amitié a refait surface ces dernières années, Beure Respire s’est mobilisée pour essayer d’influer dans de bonnes directions. “Cette route, il faut évidemment l’amé nager, convient Cyril Amourette, mais pas sur des dogmes et une idéologie d’il y a trente ans. Ce qu’on reproche, c’est qu’il n’y a pas de vue d’ensemble, on voudrait que le territoire dans son ensemble soit pris en compte.” Or, Beure, dans ce projet, a l’impression d’être laissé sur le bord de la route. “On a le sentiment de ne pas être visible, souligne le membre de Beure Respire. Beure est pas mal oubliée.” Ainsi, avec le nouvel aménagement, il ne sera plus possible de sortir des Mercureaux direction Beure, il faudra
milite par ailleurs pour une obligation faite aux poids lourds en transit de rester sur l’autoroute. L’association regrette également la situation du tout-voiture et de l’au tosolisme. “Beure est à 5 km de Besan çon, à 2 km du tram à Micropolis. Rien n’est fait pour les transports en com mun, on a seulement deux bus le matin et le soir. Pourquoi ne pas imaginer comme solution alternative une voie de covoiturage, ce n’est même pas envi sagé dans le projet tel qu’il est présenté ? Une passerelle pour les vélos et piétons est prévue, c’est très bien mais c’est la loi qui oblige, poursuit Cyril Amourette. En 2023, il y a des besoins d’aména gements et ce n’est pas une lubie de bobo-écolo comme on peut l’entendre.” D’ailleurs, la dénomination même du projet Contournement ouest de Besan çon fait grimacer le Beurot. “On ne contourne pas Beure ni même Besançon, c’est une saillie, une autoroute urbaine qui coupe la ville en deux avec Planoise qui se verra traverser par des murs de 4 m de haut pour sécuriser la route. On n’a d’ailleurs jamais vu de plans, ni de 3 D pour voir à quoi ça va ressembler, ça aurait été bien au moment de la consultation publique.” n L.P.
aller vers le nouvel échangeur au niveau des Vallières pour effectuer un demi-tour. “Les gens ne feront pas ça, ça va bouchonner route de Levier qui voit déjà passer 3000 véhicules par jour, ce sera la même situation qu’il y a 15 ans sans les Mercureaux.” L’association reproche au projet d’être pensé pour fluidifier les Mercureaux seulement, “une route qui a coûté très cher et qui ne roule pas” , souligne Cyril Amourette qui dénonce en outre la non prise en compte du trafic induit. “Il y a ce que j’appelle un biais d’op timisme. Parce qu’on augmente la capa cité des voies, ça va mieux rouler. Oui, peut-être que pendant un an, ça va
C’ est un “oui, mais” que pro nonce aujourd’hui la Fédé ration nationale des asso ciations d’usagers des transports (F.N.A.U.T.) représentée dans notre région par le Bisontin Patrick Noblet. Cette fédération qui prône le développement des solutions alterna tives à la voiture, et notamment le fer roviaire, ne s’oppose pas pour autant à la fin de l’interminable chantier de la R.N. 57 à Besançon. “Nous sommes bien conscients, notamment pour les gens du plateau qui continuent à être coincés dans les bouchons qu’il faut faire quelque chose et qu’on doit main tenant terminer ce qui a été entrepris. Même si selon nous ce projet était un peu trop ambitieux, avec encore deux ronds-points nouveaux à construire alors qu’il y en a déjà deux” estime Patrick Noblet, le vice-président régional de la F.N.A.U.T. Ce dernier estime par ailleurs qu’il aurait mieux valu privi légier dans le premier tronçon la section située entre Micropolis et l’Amitié, “avec des accès actuels très compliqués à hau teur de la rue de Dole” , plutôt que traiter d’abord la portion Micropolis-Beure. Mais si les usagers des transports se résolvent à soutenir désormais la fin des travaux, ils continuent à défendre ce qui à leurs yeux aurait résolu une bonne partie des problèmes de circu lation : la création d’une halte ferroviaire à la hauteur du pôle santé aux Hauts du-Chazal. “Cela fait 30 ans qu’on en parle et on nous balade d’études en études sur ce sujet. Ce projet fait dés ormais l’objet d’un large consensus poli tique, sauf de la Région B.F.C., et d’un soutien dans les conclusions motivées de la commission d’enquête. La Région estime que ce n’est pas une priorité alors que c’est la clé du problème” plaide Patrick Noblet. Partant du constat que 80 % du trafic sur ce tronçon Beure-Micropolis est
constitué de trajets domestiques (et 20 % seulement de transit national ou international), la pertinence d’une halte ferroviaire à proximité du C.H.U. est évidente selon la F.N.A.U.T. “Un usager pourrait prendre le train à Valdahon ou à Saône, s’arrêter à Viotte ou pour suivre vers le pôle santé, sans changer de train. Même chose pour ceux qui viennent de Saint-Vit. Il y a une solution locale idéale, mais la Région ne veut toujours pas en entendre parler” se dés ole son vice-président. La F.N.A.U.T. continue à plaider pour optimiser au maximum ce qu’elle appelle “l’étoile ferroviaire de Besançon” avec les lignes qui rayonne autour de la gare Viotte (ligne des Horlogers, ligne vers Les Auxons, ligne en direction de Dijon, ligne vers le Jura et ligne qui part sur Montbéliard). “Cette étoile est évidem ment sous-exploitée dans le bassin de Besançon, poursuit Patrick Noblet. On n’est évidemment pas contre la voiture, on a conscience que beaucoup de per sonnes sont encore obligées de la prendre, mais l’amélioration des cadencements ferroviaires et notamment aux heures de pointe résoudrait une grande partie des problèmes actuels.” À l’heure où les conclusions financières du nouveau contrat de plan État-Région sont attendues, la fédération déplore également de ne plus être impliquée dans les discussions ou les consultations. La F.N.A.U.T. craint également que lorsque le feu vert définitif sera donné pour l’engagement des travaux sur la section Beure-Micropolis, un mouve ment de contestation se mette en place, “comme on le voit actuellement sur le projet d’A 69, ou encore sur les projets actuels de déviation vers Strasbourg ou Rouen.” Une sorte de Z.A.D. qui pourrait, encore, retarder ce chantier attendu depuis plusieurs décennies. n J.-F.H.
désengorger la circu lation.” Mais il redoute un plus grand nombre d’automobilistes alors que la commune subit déjà le passage de 30000 véhicules par jour dont 10 à 15 % de camions. Un trafic qui augmente d’étude en étude et qui n’est pas pris en compte non plus dans le projet d’aménagement de la R.N. 57. Beure Respire
“Ce sera la même situation qu’il y a 15 ans sans les Mercureaux.”
À toute heure de la journée, la circulation draine son lot de camions et de voitures. 30 000 véhicules par jour traversent la commune.
8 L’événement
La Presse Bisontine n°258 - Décembre 2023
l Réaction
Les principales forces politiques locales LES “POUR”, LES “CONTRE” ET LES “PEUT Catherine Barthelet, élue régionale et vice-présidente Renaissance de G.B.M.
Yves Guyen, vice-président de G.B.M. chargé des infrastructures “Je ne peux pas me réjouir avant le prochain comité de pilotage”
“On termine un aménagement qui a du sens”
L a Presse Bisontine : Faut-il mener à bien ce chantier jusqu’au bout ? Yves Guyen : Évidemment, je l’ai toujours sou tenu et je continue à le soutenir. Et dans leur grande majorité, à part les Verts, les élus de G.B.M. soutiennent la fin de ce chan tier et ont voté pour. Lors du récent conseil communautaire de G.B.M., le rapport pré senté a été validé à la grande majorité. Seu lement 19 voix vertes ont voté contre. L.P.B. : Il faudra encore s’armer de patience ? Y.G. : Cette fin de chantier s’étalera en effet
sur les deux prochains contrats de plan État Région. Le premier barreau, si ça se confirme, sera la section Beure-Micropolis dans le cadre du premier C.P.E.R., et le second concer nera la section entre Micropolis et l’Amitié. L.P.B. : Malgré la longueur de ce chantier, vous restez optimistes ? Y.G. : J’attends le prochain comité de pilotage du dossier qui doit avoir lieu prochainement, je ne pourrai pas me réjouir avant! Pour l’instant, le planning de réalisation, études et travaux, prévoit une fin pas avant 2030. n
L a Presse Bisontine : Catherine Barthelet, vous êtes élue régio nale et membre de la commis sion transport, maire de Pelousey et vice-présidente de G.B.M. Ce projet de la R.N. 57 vous concerne donc à plus d’un titre. Que pensez-vous du contrat de plan état-Région (C.P.E.R. volet mobilités) adopté mi-octobre et qui accorde une somme importante pour la réalisation de ce contournement ouest de Besançon ? Catherine Barthelet : Je fais partie d’un petit groupe d’opposition mais je ne peux que me satis faire des décisions prises. On se doit de remercier collective ment l’engagement de tous les élus. C’est un bel exemple de cohésion pour porter de grands projets, même si tout n’était pas simple, il y avait des inquiétudes légitimes. Je pense que globa lement ce C.P.E.R. est équilibré entre le ferroviaire et cette par tie routière sur les tronçons attendus. L.P.B. : Certains dénoncent l’investis sement trop coûteux pour seulement un tronçon de 3,5 km… C.B. : J’entends les critiques qui nous appellent à être plus éco nomes. Mais on travaille sur des tronçons manquants et deux aménagements déjà réalisés, les usagers ne comprendraient pas qu’on s’arrête. On termine un aménagement qui a du sens. On ne doit pas toujours être dans la défiance, il y a eu plusieurs enquêtes publiques. J’ai la cer titude qu’on fait mieux dans la gestion des eaux pluviales, sur l’impact du paysage, on apporte des modes doux qui n’existaient pas avant. Et puis, on fait cet aménagement sur une partie déjà bien anthropisée où on n’au rait pas pu faire des cultures. Il y a également une meilleure
Yves Guyen, le Monsieur infrastructures de G.B.M
prise en compte des nuisances sonores. Ce sont de grands amé nagements coûteux car plus exi geants et qui apportent du confort pour toutes les com munes périphériques qui se retrouvent avec des parcours de délestage. C’est une amélioration importante. De réaliser cet amé nagement ne nous empêche pas de faire autre chose. L.P.B. : C’est-à-dire ? C.B. : Je ne dis pas qu’il ne faut pas poursuivre les parkings de covoiturage, d’interagir avec les intermodalités, de continuer le déploiement de bornes élec triques, de réfléchir à un plan de mobilités à l’échelle des très grandes entreprises, comme l’Université ou l’hôpital. On pourrait travailler sur la désyn chronisation des horaires pour fluidifier les heures de pointe par exemple. Achever le contour nement de Besançon ne nous empêche pas qu’il y ait plus de mobilités décarbonées. Nous sommes beaucoup dans la nuance, on ne remet pas en cause les rapports du G.I.E.C. n Propos recueillis par L.P. Catherine Barthelet, maire de Pelousey et conseillère régionale.
Hélène Astric et Arthur Stell, co-secrétaire E.E.L.V.- Les Écologistes de Grand Besançon
“Ce projet reste pour nous une hérésie”
viaire. Le but est qu’il y ait moins de trafic et que les gens aient la possibilité de faire autre ment. On a demandé des études supplémen taires sur la pollution générée en plus, le bruit, sur le mur de 4 m de haut qui va couper Pla noise… sans réponse pour l’instant. L.P.B. :Avez-vous le sentiment de ne pas être entendu ? H.A. et A.S. : On est entendu. Le problème est qu’il n’y a pas de débats sur les études sur le trafic. On ne se pose pas la question du temps long. On construit la ville de 2030, de 2050. C’est aussi une question de respect des accords de Paris. Avec ce projet, on n’y participera pas. Le rôle des collectivités est d’accompagner ces changements avec les objectifs. On dénonce le fait qu’avec l’enquête publique, il n’y a pas eu de scénario alternatif. Après, il y a eu des progrès par rapport aux premières proposi tions, la question du déplacement se pose dif féremment. Le gouvernement commence à parler de planification écologique, Clément Beaune (ministre chargé des Transports, N.D.L.R.) a évoqué l’abandon de certains pro jets routiers à l’avenir… n Propos recueillis par L.P.
L a Presse Bisontine :Vous avez toujours manifesté votre désaccord sur ce projet. Quel est votre sentiment aujourd’hui alors que le contrat Plan Etat-Région a été adopté ? Hélène Astric et Arthur Stell : Il y a encore d’autres financements à trouver, tout n’est pas bouclé, il reste 37,5 % à trouver. Pour un tronçon de trois kilomètres, les coûts ont explosé et sont
passés de 110 à 130 millions d’euros. Ce projet reste pour nous une hérésie. Il suffit de prendre l’exemple de la R.N. 41 dans le Nord qui est un projet similaire à celui de la R.N. 57. Il y a 20 ans, elle a été élargie à 2 X 2 voies pour répondre à un problème de congestion Aujourd’hui, elle est de nouveau complètement saturée, passant de 25 000 véhicules par jour en 2006 à 61 200 en 2021. Il y a un changement de paradigme à faire, on n’est pas contre la voiture mais le tout-voiture. On considère ce projet comme un problème de mobilités et en termes de développement durable, de biodi versité, de qualité de l’air et de risque de fracture urbaine entre Planoise et le reste de la ville. L.P.B. :Vous militez toujours contre l’abandon du projet. Quelles solutions alternatives proposez-vous ? H.A. et A.S. : Ne plus faire passer les camions à cet endroit, faire des aménagements dans les temps de travail pour éviter que tout le monde circule en même temps, aménager les pistes cyclables et continuer le travail sur le ferro
Génération.s
“Un projet passéiste et nuisible pour l'environnement”
projet aura ainsi des consé quences néfastes en matière environnementale, d’étale ment urbain, de dégradation paysagère et d’enclavement du quartier de Planoise. L.P.B. : Qu’en est-il des alternatives que vous avez avancées ? G. : Nous regrettons que les propositions alternatives concrètes avancées par les élus de Génération.s de Besançon comme la construc tion d’une passerelle fran chissant la route nationale et qui serait réservée au bus et aux modes doux, (une solu tion proposée par la D.R.E.A.L.), la mise en place d’aménagements cyclables directs, continus et sécurisés ainsi qu’une offre de trans port en commun attractive, n’aient pas été retenues. n Propos recueillis par L.P.
Les deux représentants écologistes du Grand Besançon.
“L’action politique a payé” Laurent Croizier, député et conseiller municipal
L a Presse Bisontine : Quelle est la position de Généra tion.s sur ce projet d’amé nagement ? Nous restons sur le fond cri tique sur ce projet que nous estimons passéiste et nuisible pour l’environnement. Comme les élus de Genera tion.s l’ont exprimé dans le cadre du conseil municipal, “le projet local autour du nécessaire réaménagement de la R.N. 57 ne peut être séparé de l’objectif prioritaire de transition écologique et de réduction des gaz à effet de serre. Nous devons penser l’aménagement indispensable
de la R.N. 57 en ayant l’im pératif de la transition éco logique en tête.” L.P.B. : Pour vous, le projet tel qu’il est conçu ne prend pas en compte l’impératif de la transition écolo gique ? G. : Nous savons que si le pro jet d’élargissement de la R.N. 57 permet effectivement dans un premier temps de fluidi fier le trafic, mais nous savons aussi que cette solu tion incitera encore davan tage l’usage de la voiture individuelle par le phéno mène que les spécialistes appellent le trafic induit. Ce
contournement ouest de Besançon par la R.N. 57. Le député se félicite de l’adoption mi-octobre du volet mobilités du Contrat de Plan État Région qui engagent les deux parties (après Grand Besançon Métropole) à financer le premier tronçon du pro jet, à hauteur de 50 % pour l’État (38,5 millions d’euros) et 12,5 % pour la Région (9,88 millions d’euros). “C’est un soulagement tant il a été indispensable de s’engager à l’échelon national, auprès de l’Élysée et du ministère des Transports, à l’échelon régional et local en faveur de l’amé nagement de la R.N. 57 entre Micro
polis et Beure. L’action politique a payé. Si je me suis investi, avec d’au tres, en faveur de ce projet, c’est pour soutenir cet aménagement qui amé liore la qualité de vie des habitants, développe l’attractivité de notre ter ritoire et répond à la nécessité envi ronnementale. L’attente des habitants est très forte. Je pense aux Bisontins et Grand Bisontins qui subissent quotidiennement les embouteillages, aux nombreuses familles qui vivent en périphérie, aux habitants des quar tiers Velotte, Saint-Ferjeux et Planoise qui subissent le flux de véhicules qui tentent d’éviter les bouchons.” n
V ingt ans après la mise en ser vice de la voie des Montbou cons, Laurent Croizier voit enfin le bout du tunnel pour le Le député Laurent Croizier soutient l’entièreté du projet.
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