La Presse Bisontine 258 - Décembre 2023

Le portrait 35

La Presse Bisontine n°258 - Décembre 2023

ÉCONOMIE

En retraite active

Vincent Fuster, l’homme de l’économie locale Salué pour son action, Vincent Fuster a quitté il y a quelques semaines la présidence de Sedia, dont il était à la tête depuis 18 ans. Il continuera d’accompagner dans l’ombre la société d’économie mixte (S.E.M.), spécialisée dans l’aménagement et la construction.

O n le présente souvent comme un homme de dia logue et de consensus. Lui dit surtout chercher à ser vir l’intérêt général. Ses différents mandats d’élus, son acti vité professionnelle et son implica tion sportive ont, en tout cas, dura blement marqué le milieu bisontin et le territoire local. Que ce soit par le biais de ses fonctions exercées au sein de Sedia, qui ont permis l’émer gence d’importants chantiers dans les départements du Doubs, de la Haute-Saône et du Jura (comme le pôle Viotte à Besançon ou Forvia sur Montbéliard, dernièrement), ou celles menées à la Ville et l’Agglo mération bisontine ou au Départe ment du Doubs (avec la création de Témis notamment). Vincent Fuster semble faire partie de ces joueurs collectifs. Une carac téristique qu’il tient sans doute de son passé sportif. Car ce qu’on sait moins, c’est qu’il a aussi participé, en tant que handballeur, à la création du club de l’E.S.B. (Entente sportive bisontine) dont il restera président pendant 20 ans, jusqu’à la scission des équipes féminine et masculine. Quand on lui demande de revenir sur ce riche passé, il évoque des opportunités. “J’aime comparer mon parcours à celui d’un fleuve, sur lequel se sont trouvés divers rochers qui m’ont amené à prendre des direc

tions.” Il y a d’abord eu cet enseignant, qui a insisté auprès de son père pour lui faire continuer les études. “Il a dû très tôt nous élever tout seul, mes deux frères, ma sœur et moi, après le décès de ma mère, et n’avait pas forcément cette idée en tête pour moi.” Après avoir étu dié à l’école nationale d’ingénieurs de Besançon - “le parcours rêvé à l’époque” -, Vincent Fuster exercera ainsi au lycée Jules-Haag en tant que professeur, aux côtés d’un cer tain Yves Krattinger, “qui était

devait déneiger l’hiver, il n’y avait pas de salle” , glisse Vincent Fuster amusé. C’est justement ses fonctions au club et les demandes régulières de subventions, qui l’amèneront à côtoyer le maire d’alors, Robert Schwint, et à intégrer l’équipe municipale comme adjoint aux sports. Durant ses deux mandats, il s’appliquera notamment à met tre en place les contrats d’objectif avec les clubs sportifs de la ville. Il occupera aussi des responsa bilités au niveau des comités olym piques et sera amené à vivre plu sieurs J.O. de l’intérieur, pour son plus grand plaisir. Mais c’est surtout dans le secteur économique que son engagement au service du territoire sera le plus marquant, notamment lors de ses autres mandats d’adjoint sous Jean-Louis Fousseret. “Une période riche, marquée aussi par la création de la Communauté d’agglomération.” Il sera finalement poussé par des connaissances à “aller plus en avant et se présenter au Départe ment.” Encarté au Parti socialiste, il sera d’abord élu dans l’opposi tion, puis deviendra vice-président à l’économie, au commerce, à l’ar tisanat et à l’agriculture à l’arrivée de Claude Jeannerot à la prési dence. “J’ai découvert une assem

Vincent Fuster a œuvré aux côtés de Robert Schwint, Jean-Louis Fousseret, Claude Jeannerot…

Bio express

responsable d’un autre B.T.S. à l’époque.” Entre-temps, une autre personnalité l’amènera à s’inté resser au handball, plutôt qu’au foot “pour lequel je n’avais pas vrai ment de talent” , reconnaît le princi pal intéressé. S’en suivra derrière une longue carrière de joueur et de diri geant. “Je me sou viens encore qu’on jouait au hand en D1 dehors sur le parking d’Isenbart. On

l Né à Beure le 4 décembre 1942, d’un père espagnol et d’une mère italienne l Professeur agrégé, formé à l’école nationale d’ingénieurs de Besançon l Ancien handballeur de bon niveau l Il a exercé divers mandats politiques dont plusieurs d’adjoint au maire de Besançon et de conseiller général

Ingénieur de formation et acteur public.

également œuvré à la constitution de ce que les acteurs locaux appel lent la “Grappe Sedia”, formée de 7 E.P.L. (Entreprises Publiques Locales) et 20 filiales. Un modèle efficace de mutualisation dans le développement territorial. En retraite aujourd’hui, à l’aube de ses 81 ans, il entend rester actif. “On m’a fait président d’honneur de la S.E.M. et on m’a demandé d’assurer le suivi du plan straté gique établi pour 2023-2026. L’une de mes missions sera de maintenir le ciment de cette Grappe et d’éviter que chacun s’autonomise.” Pas tout à fait prêt à raccrocher, il ne parle lui-même que d’une “pré-retraite.” n S.G.

blée qui m’a beaucoup plu, car moins politisée que dans une ville. Cette période a été très construc tive” , reconnaît Vincent Fuster. Il participera, entre autres, au déploiement du Très haut débit, à la neige de culture sur la station de Métabief “décriée aujourd’hui, mais qui a sans doute permis de la sauver” , ainsi qu’aux syndicats d’économie mixte. Arrivé en 2001 à Sedia, d’abord en tant que vice-président puis président, il a beaucoup contribué au développement de cette S.E.M. Un succès qu’il attribue aussi à Bernard Bletton, son directeur général. “Notre binôme a toujours été en phase.” Vincent Fuster a

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