La Presse Bisontine 258 - Décembre 2023

12 Besançon

La Presse Bisontine n°258 - Décembre 2023

EN BREF

GRETTE-BRÛLARD 25 hectares en devenir Le visage du nouveau quartier se dessine

Spectacle Après avoir fait salle comble l’année dernière et reversé 3000 euros à la Ligue contre le cancer, la compagnie de danse Art’Pop Cie revient avec un nouveau show le vendredi 8 décembre à 20h30, au Grand Kursaal de Besançon. La troupe se réinvente pour offrir un nouveau spectacle mêlant chant et danse, moderne jazz, classique, contemporain et street jazz. Toujours au profit de la Ligue contre le cancer. Billetterie en ligne sur www.helloasso.com Eau Le préfet du Doubs a levé fin octobre les restrictions d’usages de l’eau sur l’ensemble du département du Doubs. Les débits sont désormais proches des niveaux de saison. Si la situation hydrologique des cours d’eau s’est nettement améliorée, la vigilance reste nécessaire indique tout de même le représentant de l’État. Liban Un spectacle aux couleurs du Liban est à voir au Scènacle dimanche 26 novembre à 17 heures avec Bérangère de la Salle au piano. Un spectacle original nourri par la tendresse pour ce pays, le Liban. Renseignements au 0381576573 ou sur https://www.facebook.co m/lescenacle

Après deux années d’études préalables et de concertation, le projet urbain Grette-Brûlard Polygone, porté par la Ville, devrait enfin entrer dans une phase opérationnelle. La Société publique locale “Territoire 25” s’est vue confier, début novembre, la réalisation de l’opération d’aménagement du site, qui va s’étaler sur 10 ans.

Les aménagements ont commencé dès cette année par une remise au vert d’une partie du site,

L’ ambition, plusieurs fois évoquée par la Ville, est de créer ici le nouveau standard “d’habitat ville-nature”. Et si les contours du projet restaient jusqu’ici can tonnés à de grandes orienta tions, la signature de la conces sion d’aménagement amène aujourd’hui des perspectives plus concrètes, notamment bud gétaires. On sait ainsi que le futur quartier Grette-Brûlard Polygone, qui mettra plusieurs années à émerger, devrait mobi liser 31,8 millions d’euros, com prenant une participation de 8,2 millions d’euros de la Ville de Besançon. Cette dernière a choisi, sans grande surprise, de s’en remet tre à Territoire 25 pour l’amé nagement de ce site de plus de 25 hectares. Une S.P.L., dont elle est actionnaire majoritaire - ce qui lui permet de garder la main -, et avec laquelle elle tra vaille déjà sur d’autres gros dos siers urbains, comme Saint Jacques ou les Vaîtes. Le développement de ce quar

tier, situé à proximité du centre historique de la Boucle et au pied des collines de Chaudanne et Rosemont, nourrit plusieurs ambitions. L’opération qui sera menée ici “ne doit pas être com prise uniquement comme un projet urbain, mais comme un projet de vie et de quartier” , sou ligne Aurélien Laroppe, conseil ler municipal délégué à l’urba nisme et aux opérations d’aménagement, qui rappelle qu’une démarche participative inédite a été menée. “Elle a voca tion à accueillir des logements adaptés aux familles, à prix maî trisé. Ce qui permettra de répon dre à la problématique d’acces sion assez forte sur Besançon.” Quelque 600 logements pré voient d’être répartis sur le site (150 en partie Nord, 200 le long du tram et un peu moins de 200 autres sur les anciens 408, étalés à eux seuls sur 5 hectares). La vaste surface concernée, consti tuée de plusieurs entités, per mettra de rester sur de l’habitat peu dense. Dans les prochaines étapes, figurera la publication

souligne Aurélien Laroppe.

de 5 000 m 2 et 80 chambres, por tée par le C.C.A.S., et un certain nombre de services, par le biais de rez-de-chaussée actifs (alloués à des surfaces commerciales ou des espaces partagés, de type coworking…). Le tout s’appuiera sur un corridor vert, reliant les collines à la trame verte de Besançon. Le projet opère réso lument “un changement de para digme” , selon le conseiller muni cipal, qui évoque “le pré-verdissement d’une partie du site, et les premières planta tions et cheminements piétons entrepris au niveau des ex-408.” Ce, avant même les futures constructions, “pour permettre aux habitants de s’approprier les lieux et renaturer l’espace.” n S.G.

prévoient ainsi d’être libérés des voitures. “On rend les espaces de voirie et de stationnement aux espaces verts” , précise Auré lien Laroppe. “Pour autant, on veut laisser la possibilité aux habitants d’avoir une voiture. Des solutions de stationnement seront ainsi proposées, à distance raisonnable des habitations, dans des parkings en silo.” Sou vent chahutée sur la question de la place du stationnement, la Ville n’a pas encore arrêté la taille de ces futurs parkings, qu’elle ne veut bien sûr “pas trop imposants” , mais qui pro poseront néanmoins “suffisam ment de places” assure l’élu. En marge de la partie habitat, le quartier accueillera aussi une nouvelle résidence autonomie

d’un appel à manifestation d’in térêt (A.M.I.) pour la construc tion de 150 premiers logements, avec dépôt de permis attendu avant la fin 2024. De nombreux promoteurs immobiliers se mon trent bien sûr intéressés et ont déjà fait le déplacement. Évi demment, le projet va s’inscrire dans un temps long, avec des constructions qui ne sortiront pas toutes en même temps.Une attention particulière sera, au passage, portée à l’environne ment de vie, “en créant des îlots connectés à la nature, entière ment sécurisés.” La Ville y voit un autre argument de poids pour convaincre les jeunes familles de rester à Besançon et ne pas céder à la péri-rubanisation. Les trois futurs secteurs d’habitat

LOI SUR LA FIN DE VIE J.A.L.M.A.L.V. Fin de vie, l’éternel débat À l’occasion du projet de loi sur la fin de vie qui sera présenté en décembre au Conseil des minis tres, Marie-Jo Duval et Yolande Pasteur de J.A.L.M.A.L.V. Besançon appellent à la plus grande des vigilances sur la question. En attendant, l’orientation préconisée, euthanasie ou suicide assisté, elles saluent la qualité de prise en charge des malades dans l’unité de soins palliatifs à Besançon.

L a section bisontine de l’asso ciation J.A.L.M.A.L.V. (Jusqu’à la mort accompagner la vie) a été créée en 1986, trois ans seulement après la naissance en 1983 de l’association fondée à Gre noble par le cancérologue René Schae rer, en réaction au “mal mourir” et au mauvais traitement de la douleur dans la société. À l’occasion des 40 ans de J.A.L.M.A.L.V. au niveau national et

alors que le projet sur la fin de vie sera présenté en décembre au Conseil des ministres, les représentants bisontins de cette association apolitique et laïque appellent à un développement plus important des soins palliatifs. “La cul ture palliative devrait arriver plus tôt” juge Marie-Jo Duval, une des 40 béné voles accompagnantes de J.A.L.M.A.L.V. Besançon. “La durée de séjour en soins palliatifs est de seu

lement 7 ou 8 jours en moyenne et il n’y a pas d’unités de soins palliatifs dans 21 départements de France, c’est un problème. Dans les E.H.P.A.D., il y a une évolution depuis les dix dernières années avec des lits identifiés soins palliatifs mais les soignants ne sont pas assez formés à la fin de vie. Un médecin est avant tout formé pour gué rir, pas assez pour accompagner la fin de vie. Nous manquons de moyens humains.” “Pour nous, l’important est que la pro chaine loi ne soit pas au détriment des soins palliatifs” poursuit Marie-Jo Duval. “Il faudra trouver des finances pour les développer partout où existent les besoins (hôpitaux, E.H.P.A.D., domi cile…). On ne voudrait pas que la future loi, qu’elle autorise l’euthanasie comme en Belgique, ou plus le suicide assisté comme en Suisse, devienne une incita tion à partir plus vite pour des personnes âgées, des personnes vulnérables, qui

Yolande Pasteur et Marie-Jo Duval veulent alerter sur les dérives possibles liées à la future loi sur la fin de vie.

J.A.L.M.A.L.V. préfèrent se référer à la loi Claeys-Léonetti de 2016, qui a évolué jusqu’à la sédation profonde et continue jusqu’à la mort suite à l’affaire Vincent Lambert. Et qui fait du patient un véritable acteur de sa santé, de sa vie et de sa mort. Elles sont cependant bien conscientes que la sédation telle qu’elle est proposée actuellement ne répond pas, à très court terme, à tous les malades notamment ceux qui ne sont pas en toute fin de vie et qui endu rent des souffrances intolérables. Elles souhaitent que l’évolution à venir per mette à ces personnes d’être entendues et accompagnées. n A.A.

jugeraient être une charge économique trop importante pour la société. Nous voulons alerter sur les dérives possi bles !” Et sur les fausses idées reçues qui se développent quant au contenu de la loi à venir. “Quelle que soit l’annonce, il y aura beaucoup de déçus” complète Yolande Pasteur, bénévole accompa gnante en soins palliatifs depuis 16 ans. “Beaucoup de personnes pensent qu’avec cette future loi, si elles sont las sées de la vie, elles pourront demander à partir. Si tel était le cas, nous alerte rions sur le risque de la banalisation du suicide ou de l’euthanasie.” Pragmatiques, les deux bénévoles de

J.A.L.M.A.L.V. en chiffres: l 150: le nombre d’adhérents à Besançon l 75: le nombre d’antennes en France

l 7: le nombre d’établissements visités par J.A.L.M.A.L.V.: C.H.U. Minjoz, S.S.R. (Soins de suite et de réadaptation) des Tilleroyes, E.H.P.A.D. Bellevaux, E.H.P.A.D. Les 7 collines, E.H.P.A.D. Saint-Ferjeux à Besançon, E.H.P.A.D. Jean XXIII à Montferrand-le-Château, E.H.P.A.D. Beaujeu-Saint-Vallier-Pierre jux-et-Quitteur en Haute-Saône l des accompagnements à domicile de plus en plus nombreux

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