La Presse Bisontine 258 - Décembre 2023

10 Besançon

La Presse Bisontine n°258 - Décembre 2023

CULTURE

État des lieux 2022 Quel état de santé pour les établissements culturels ? La Ville de Besançon bénéficie de cinq établissements

de mes demandes, et ça fonctionne” , précise Aline Chassagne. Malgré des déficits en fonctionnement et en investissement, la situation finan cière ne remet pas en cause la continuité de l’activité culturelle. l Le Centre dramatique national Malgré la fermeture pendant six mois pour des travaux de sécurité et d’ac cessibilité du théâtre Droz (mis à dis position du C.D.N.), l’établissement cul turel comptabilise sur la saison 2021-2022 189 représentations pour près de 28 000 spectateurs (soit un taux de fréquentation de 83 %). Par ailleurs, la salle du C.D.N. a bénéficié d’une rénovation du plateau scénique. À noter qu’en 2022, les créations 2021 du C.D.N. ont pu être jouées, notamment les premières représentations publiques d’Antoine et Cléopâtre produites par Célie Pauthe (dont six à Besançon). En tournée, le C.D.N. a présenté 110 repré sentations dans 47 villes. L’établissement a également mené trois projets expérimentaux dans le cadre de son action culturelle dans les quar tiers avec la création d’une classe à horaires aménagés art dramatique au collège Voltaire, d’un projet innovant autour du détournement des stages

culturels majeurs pour la mise en œuvre de sa politique. État des lieux de la santé de ces lieux sur l’année 2022, qui reste particulière avec la sortie de la crise sanitaire, le début de la guerre en Ukraine, et la hausse de l’inflation et de l’énergie.

La Rodia, avec son événement phare Détonation, reste fragile, le budget 2023 de fonctionnement a été augmenté de 40 000 euros (photo D.R.).

d’observation de 3 ème et la création d’une option légère théâtre au sein du C.A.P. électricité du lycée Pâris. 2022 se ter mine par un déficit de presque 100 000 euros, absorbé pour autant par les réserves financières. De manière générale, les établissements comme Les 2 Scènes, le C.D.N. et la Rodia ont développé des actions dans les espaces publics. Ces dernières se poursuivent en 2023 ce dont se réjouit Aline Chassagne. l L’orchestre Victor Hugo L’orchestre a proposé 50 concerts sym phoniques, produit six créations, joué 66 œuvres, et enregistré 2 disques entre autres. Près de 31 000 spectateurs ont pu profiter de cette effervescence musi cale. Par ailleurs, 6 500 élèves ont béné ficié des actions culturelles de l’orches tre. En raison d’une série de reports de concerts de 2021, l’O.V.H. accuse un déficit de fonctionnement de presque 106 000 euros qu’il convient de relati viser, le déficit réel s’élevant plutôt à 20 000 euros. Reste que l’investissement

(lui aussi accusant un déficit de 20000 euros) soulève une probléma tique depuis plusieurs années, notam ment pour le renouvellement du parc instrumental. l L’I.S.B.A. Après des turbulences internes en 2021 et notamment la suspension de son directeur, l’Institut des Beaux-arts a accueilli en 2022 Mathieu Ducoudray qui prend la direction de l’établissement. La Ville de Besançon et l’Université avaient assuré l’intérim jusqu’en août 2022. L’I.S.B.A. a accueilli 175 étu diants à la rentrée, contre 222 en 2019, année de référence pré-Covid et diffi cultés internes. Si l’I.S.B.A. a connu une situation économique fragile en 2021, 2022 voit une consolidation des finances, notamment grâce aux soutiens exceptionnels de la Ville et de Grand Besançon Métropole. L’établissement signe d’ailleurs un excédent de fonc tionnement quand l’investissement connaît un déficit de 49000 euros. n L.P.

l La Rodia La scène de musiques actuelles a vu sa direction changer fin 2022 avec le départ de Manou Comby et l’arrivée de David Demange. Plus de 41 000 spec tateurs ont assisté aux concerts et évé nements à la Rodia en 2022, dont plus de 14600 sur les deux temps forts de l’année, à savoir le festival Détonation et le festival D’autres formes. Pour autant, la situation financière s’est ten due avec un déficit de 136000 euros. En 2023, le budget de fonctionnement a été augmenté de 40 000 euros notam ment. “La Rodia reste plus fragile, et notamment le festival Détonation. Mais on trouve des solutions pour résister et amener la jeunesse à découvrir les esthé tiques et ce lieu de la ville” , souligne Aline Chassagne, élue à la culture et présidente du conseil d’administration. L’édition de Détonation 2023, volontai rement sans tête d’affiche onéreuse, a réuni 6000 spectateurs et accuse un

petit déficit “qui reste gérable, selon l’élue. Il y a une vigilance à avoir, on veut maintenir l’événement, je me battrai pour qu’il ne disparaisse pas.” l Les 2 scènes Établissement public de coopération culturelle, Les 2 Scènes comprennent deux sites, le théâtre Ledoux au cen tre-ville et le théâtre de l’Espace à Pla noise. En 2022, Les 2 Scènes ont connu un grand nombre de représentations et de projections, dont un tiers de pro gramme était constitué de reports ou annulations de 2021 dus à la crise du Covid. Les 2 Scènes ont enregistré plus de 54 500 entrées (spectacles et cinéma), 61 spectacles pour 228 représentations ont été proposés. Parmi ces 61 specta cles, 28 (soit 45 %) ont été mis en scène, dirigés, chorégraphiés par des artistes ou ensembles de la Région B.F.C. “Les 2 scènes ont beaucoup travaillé avec des compagnies locales, ce qui était une

Zoom Des consultations pluridisciplinaires au C.H.U. de Besançon Les consultations pluridiscipli naires permettent aux malades de rencontrer dans un même lieu, et dans une même journée, les différents spécialistes de leur maladie et de bénéficier ainsi d'un suivi complet et per sonnalisé. Ces consultations ont été mises en place sous l’impulsion de l’A.F.M.-Téléthon, pour assurer aux malades neu romusculaires la meilleure prise en charge possible. En 2023, 48 consultations bénéficient du soutien de l’As sociation qui a engagé plus d’1,8 million d’euros pour finan cer des postes de psycho logues, secrétaires, médecins, ergothérapeutes dans ces consultations indispensables aux malades. Dans notre région Bourgogne-Franche-Comté, l’A.F.M.-Téléthon soutient trois consultations pluridisciplinaires dont l’une au Centre Hospitalier Universitaire (C.H.U.) de Besançon avec des consulta tions adultes et enfants. n

RECHERCHE 38 essais chez l’homme Deux chercheuses bisontines travaillent à l’A.F.M.-Téléthon Fanny Collaud et Gisèle Bonne, de Besançon, sont toutes deux chercheuses pour l’A.F.M.-Téléthon. L’édition 2023 du Téléthon est programmée les 8 et 9 décembre.

des maladies rares et désormais aux maladies fréquentes. “En 2023, l’A.F.M.- Téléthon a déjà soutenu 38 essais chez l’homme en cours ou en pré paration dans 29 maladies dif férentes dont 15 maladies neu romusculaires et 14 autres maladies rares (vision, sang, cer veau, peau, foie…). Elle finance également des équipes de recherche partout en France et notamment en Bourgogne Franche-Comté” informe l’A.F.M. Le Généthon, basé à Évry, est le laboratoire dédié à la concep tion et au développement de médicaments de thérapie génique. Il a été créé dès 1990 par l’A.F.M.-Téléthon pour faire émerger des traitements inno vants pour les maladies géné tiques rares. Un premier médi cament de thérapie génique, auquel Généthon a contribué, est aujourd’hui disponible pour les enfants atteints d’amyotro phie spinale. Avec plus de 200 scientifiques et experts, Géné thon poursuit sa mission d'ap porter des thérapies qui chan gent la vie des patients souffrant de maladies génétiques rares. “Actuellement, treize produits issus de la recherche de Généthon

Fanny Collaud, une chercheuse du Généthon originaire de Besançon.

F anny Collaud et son équipe ont conçu un can didat-médicament pour traiter le syndrome de Cri gler-Najjar, une maladie rare du foie d’origine génétique qui concerne moins de 20 personnes

en France. Parce que les mala dies neuromusculaires sont rares et, pour la plupart, d’origine génétique, l’A.F.M.-Téléthon mène une stratégie d’intérêt général qui s’appuie sur l’inno vation et bénéficie à l’ensemble

force et une atteinte cardiaque, Gisèle Bonne a concentré ses recherches sur le gène L.M.N.A. qui synthétise deux protéines indispensables, les lamines A/C, et dont les mutations sont res ponsables d’une dizaine de pathologies différentes. “L’équipe travaille désormais à comprendre les mécanismes en cause dans la dystrophie musculaire d’Emery-Dreifuss dans l’objectif de mettre au point des approches de thérapie génique pour prévenir l’atteinte cardiaque, voire corriger la mutation responsable de la maladie” détaille l’équipe de recherche. n J.-F.H.

sont en cours d’essais cliniques pour des maladies du foie, du sang, du système immunitaire, des muscles et de la vision. Sept autres le seront dans les 5 ans à venir” ajoute l’A.F.M. Gisèle Bonne, autre chercheuse originaire de Besançon dirige quant à elle une équipe de recherche à l’Institut de Myolo gie, le centre d’expertise du mus cle et ses maladies créé par l’A.F.M.-Téléthon, où elle tra vaille depuis plus de 20 ans, notamment sur la dystrophie musculaire de la maladie d’Emery-Dreifuss. Après avoir identifié plusieurs gènes res ponsables de cette maladie qui provoque des rétractions mus culaires, une diminution de la

Gisèle Bonne, également bisontine, travaille, elle, à l’Institut de Myologie (photo J.-Y. Seguy / A.F.M.-Télé thon).

En savoir plus : www.genethon.fr et www.institut-myologie.org

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