La Presse Bisontine 258 - Décembre 2023

8 L’événement

La Presse Bisontine n°258 - Décembre 2023

l Réaction

Les principales forces politiques locales LES “POUR”, LES “CONTRE” ET LES “PEUT Catherine Barthelet, élue régionale et vice-présidente Renaissance de G.B.M.

Yves Guyen, vice-président de G.B.M. chargé des infrastructures “Je ne peux pas me réjouir avant le prochain comité de pilotage”

“On termine un aménagement qui a du sens”

L a Presse Bisontine : Faut-il mener à bien ce chantier jusqu’au bout ? Yves Guyen : Évidemment, je l’ai toujours sou tenu et je continue à le soutenir. Et dans leur grande majorité, à part les Verts, les élus de G.B.M. soutiennent la fin de ce chan tier et ont voté pour. Lors du récent conseil communautaire de G.B.M., le rapport pré senté a été validé à la grande majorité. Seu lement 19 voix vertes ont voté contre. L.P.B. : Il faudra encore s’armer de patience ? Y.G. : Cette fin de chantier s’étalera en effet

sur les deux prochains contrats de plan État Région. Le premier barreau, si ça se confirme, sera la section Beure-Micropolis dans le cadre du premier C.P.E.R., et le second concer nera la section entre Micropolis et l’Amitié. L.P.B. : Malgré la longueur de ce chantier, vous restez optimistes ? Y.G. : J’attends le prochain comité de pilotage du dossier qui doit avoir lieu prochainement, je ne pourrai pas me réjouir avant! Pour l’instant, le planning de réalisation, études et travaux, prévoit une fin pas avant 2030. n

L a Presse Bisontine : Catherine Barthelet, vous êtes élue régio nale et membre de la commis sion transport, maire de Pelousey et vice-présidente de G.B.M. Ce projet de la R.N. 57 vous concerne donc à plus d’un titre. Que pensez-vous du contrat de plan état-Région (C.P.E.R. volet mobilités) adopté mi-octobre et qui accorde une somme importante pour la réalisation de ce contournement ouest de Besançon ? Catherine Barthelet : Je fais partie d’un petit groupe d’opposition mais je ne peux que me satis faire des décisions prises. On se doit de remercier collective ment l’engagement de tous les élus. C’est un bel exemple de cohésion pour porter de grands projets, même si tout n’était pas simple, il y avait des inquiétudes légitimes. Je pense que globa lement ce C.P.E.R. est équilibré entre le ferroviaire et cette par tie routière sur les tronçons attendus. L.P.B. : Certains dénoncent l’investis sement trop coûteux pour seulement un tronçon de 3,5 km… C.B. : J’entends les critiques qui nous appellent à être plus éco nomes. Mais on travaille sur des tronçons manquants et deux aménagements déjà réalisés, les usagers ne comprendraient pas qu’on s’arrête. On termine un aménagement qui a du sens. On ne doit pas toujours être dans la défiance, il y a eu plusieurs enquêtes publiques. J’ai la cer titude qu’on fait mieux dans la gestion des eaux pluviales, sur l’impact du paysage, on apporte des modes doux qui n’existaient pas avant. Et puis, on fait cet aménagement sur une partie déjà bien anthropisée où on n’au rait pas pu faire des cultures. Il y a également une meilleure

Yves Guyen, le Monsieur infrastructures de G.B.M

prise en compte des nuisances sonores. Ce sont de grands amé nagements coûteux car plus exi geants et qui apportent du confort pour toutes les com munes périphériques qui se retrouvent avec des parcours de délestage. C’est une amélioration importante. De réaliser cet amé nagement ne nous empêche pas de faire autre chose. L.P.B. : C’est-à-dire ? C.B. : Je ne dis pas qu’il ne faut pas poursuivre les parkings de covoiturage, d’interagir avec les intermodalités, de continuer le déploiement de bornes élec triques, de réfléchir à un plan de mobilités à l’échelle des très grandes entreprises, comme l’Université ou l’hôpital. On pourrait travailler sur la désyn chronisation des horaires pour fluidifier les heures de pointe par exemple. Achever le contour nement de Besançon ne nous empêche pas qu’il y ait plus de mobilités décarbonées. Nous sommes beaucoup dans la nuance, on ne remet pas en cause les rapports du G.I.E.C. n Propos recueillis par L.P. Catherine Barthelet, maire de Pelousey et conseillère régionale.

Hélène Astric et Arthur Stell, co-secrétaire E.E.L.V.- Les Écologistes de Grand Besançon

“Ce projet reste pour nous une hérésie”

viaire. Le but est qu’il y ait moins de trafic et que les gens aient la possibilité de faire autre ment. On a demandé des études supplémen taires sur la pollution générée en plus, le bruit, sur le mur de 4 m de haut qui va couper Pla noise… sans réponse pour l’instant. L.P.B. :Avez-vous le sentiment de ne pas être entendu ? H.A. et A.S. : On est entendu. Le problème est qu’il n’y a pas de débats sur les études sur le trafic. On ne se pose pas la question du temps long. On construit la ville de 2030, de 2050. C’est aussi une question de respect des accords de Paris. Avec ce projet, on n’y participera pas. Le rôle des collectivités est d’accompagner ces changements avec les objectifs. On dénonce le fait qu’avec l’enquête publique, il n’y a pas eu de scénario alternatif. Après, il y a eu des progrès par rapport aux premières proposi tions, la question du déplacement se pose dif féremment. Le gouvernement commence à parler de planification écologique, Clément Beaune (ministre chargé des Transports, N.D.L.R.) a évoqué l’abandon de certains pro jets routiers à l’avenir… n Propos recueillis par L.P.

L a Presse Bisontine :Vous avez toujours manifesté votre désaccord sur ce projet. Quel est votre sentiment aujourd’hui alors que le contrat Plan Etat-Région a été adopté ? Hélène Astric et Arthur Stell : Il y a encore d’autres financements à trouver, tout n’est pas bouclé, il reste 37,5 % à trouver. Pour un tronçon de trois kilomètres, les coûts ont explosé et sont

passés de 110 à 130 millions d’euros. Ce projet reste pour nous une hérésie. Il suffit de prendre l’exemple de la R.N. 41 dans le Nord qui est un projet similaire à celui de la R.N. 57. Il y a 20 ans, elle a été élargie à 2 X 2 voies pour répondre à un problème de congestion Aujourd’hui, elle est de nouveau complètement saturée, passant de 25 000 véhicules par jour en 2006 à 61 200 en 2021. Il y a un changement de paradigme à faire, on n’est pas contre la voiture mais le tout-voiture. On considère ce projet comme un problème de mobilités et en termes de développement durable, de biodi versité, de qualité de l’air et de risque de fracture urbaine entre Planoise et le reste de la ville. L.P.B. :Vous militez toujours contre l’abandon du projet. Quelles solutions alternatives proposez-vous ? H.A. et A.S. : Ne plus faire passer les camions à cet endroit, faire des aménagements dans les temps de travail pour éviter que tout le monde circule en même temps, aménager les pistes cyclables et continuer le travail sur le ferro

Génération.s

“Un projet passéiste et nuisible pour l'environnement”

projet aura ainsi des consé quences néfastes en matière environnementale, d’étale ment urbain, de dégradation paysagère et d’enclavement du quartier de Planoise. L.P.B. : Qu’en est-il des alternatives que vous avez avancées ? G. : Nous regrettons que les propositions alternatives concrètes avancées par les élus de Génération.s de Besançon comme la construc tion d’une passerelle fran chissant la route nationale et qui serait réservée au bus et aux modes doux, (une solu tion proposée par la D.R.E.A.L.), la mise en place d’aménagements cyclables directs, continus et sécurisés ainsi qu’une offre de trans port en commun attractive, n’aient pas été retenues. n Propos recueillis par L.P.

Les deux représentants écologistes du Grand Besançon.

“L’action politique a payé” Laurent Croizier, député et conseiller municipal

L a Presse Bisontine : Quelle est la position de Généra tion.s sur ce projet d’amé nagement ? Nous restons sur le fond cri tique sur ce projet que nous estimons passéiste et nuisible pour l’environnement. Comme les élus de Genera tion.s l’ont exprimé dans le cadre du conseil municipal, “le projet local autour du nécessaire réaménagement de la R.N. 57 ne peut être séparé de l’objectif prioritaire de transition écologique et de réduction des gaz à effet de serre. Nous devons penser l’aménagement indispensable

de la R.N. 57 en ayant l’im pératif de la transition éco logique en tête.” L.P.B. : Pour vous, le projet tel qu’il est conçu ne prend pas en compte l’impératif de la transition écolo gique ? G. : Nous savons que si le pro jet d’élargissement de la R.N. 57 permet effectivement dans un premier temps de fluidi fier le trafic, mais nous savons aussi que cette solu tion incitera encore davan tage l’usage de la voiture individuelle par le phéno mène que les spécialistes appellent le trafic induit. Ce

contournement ouest de Besançon par la R.N. 57. Le député se félicite de l’adoption mi-octobre du volet mobilités du Contrat de Plan État Région qui engagent les deux parties (après Grand Besançon Métropole) à financer le premier tronçon du pro jet, à hauteur de 50 % pour l’État (38,5 millions d’euros) et 12,5 % pour la Région (9,88 millions d’euros). “C’est un soulagement tant il a été indispensable de s’engager à l’échelon national, auprès de l’Élysée et du ministère des Transports, à l’échelon régional et local en faveur de l’amé nagement de la R.N. 57 entre Micro

polis et Beure. L’action politique a payé. Si je me suis investi, avec d’au tres, en faveur de ce projet, c’est pour soutenir cet aménagement qui amé liore la qualité de vie des habitants, développe l’attractivité de notre ter ritoire et répond à la nécessité envi ronnementale. L’attente des habitants est très forte. Je pense aux Bisontins et Grand Bisontins qui subissent quotidiennement les embouteillages, aux nombreuses familles qui vivent en périphérie, aux habitants des quar tiers Velotte, Saint-Ferjeux et Planoise qui subissent le flux de véhicules qui tentent d’éviter les bouchons.” n

V ingt ans après la mise en ser vice de la voie des Montbou cons, Laurent Croizier voit enfin le bout du tunnel pour le Le député Laurent Croizier soutient l’entièreté du projet.

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