La Presse Bisontine 181 - Novembre 2016
Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon
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Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon www.presse-bisontine.fr NOVEMBRE 2016 N° 181
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SPÉCIAL HABITAT
le dossier en p. 20 à 29
p. 4 et 5
l’événement p. 6 à 8 Comment accueillir les arrivants ? 1 200 réfugiés dans le Doubs
politique
Éric Alauzet candidat C’est la débandade chez les écolos bisontins
...
Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 - redaction@groupe-publipresse.com
RETOUR SUR INFO - BESANÇON
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La Presse Bisontine n° 181 - Novembre 2016
Le grand retour du commerce
L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Aux Orchamps, un nouveau complexe pour 1 350 licenciés
Accueil D’ici quelques jours sans doute, les occupants de la lande - ou jungle c’est selon - de Calais se disperseront sur le territoire français suite au déman- tèlement de ce bidonville indigne. Déjà on entend les cris d’orfraie de ces citoyens, de nombreux élus également, qui craignent l’invasion de leur terri- toire par ces hommes perdus parmi lesquels se nichent, entend-on par- fois, de potentiels terroristes. Natu- rellement il ne faut pas rester naïf et cette répartition des migrants de Calais dans toutes les régions de France doit se faire sous l’égide organisée et étroi- te des autorités. Mais enfin, de là à crier au loup… Ceux qui se souvien- nent du formidable élan de solidarité qui a permis d’accueillir en 1979 près de 150 000 boat-peoples vietnamiens fuyant le régime communiste auraient de quoi aujourd’hui ne plus reconnaître leur pays, la France. Bien sûr, 1979 n’est pas 2016 : le bouleversement du monde économique, la montée des inégalités en France, la peur légitime des actes terroristes bouleversent la donne et comparaison ne serait pas raison. Il y avait aussi à cette époque des intellectuels puissants - Raymond Aron et Jean-Paul Sartre, réconciliés pour l’occasion - qui avaient su empor- ter l’adhésion générale autour de ces gestes d’accueil et de solidarité. Aujour- d’hui, on doit se contenter d’un Zem- mour, d’un Onfray pour éclairer (ou obscurcir) les consciences… Notre département accueille déjà plus de 1 000 de ces migrants ou demandeurs d’asile. Ici ou là, en dehors des circuits administratifs classiques, fleurissent des initiatives au profit de l’accueil de ces réfugiés de guerre, nous l’évo- quons dans ce numéro. Il serait sans doute bon que les indignés qui voci- fèrent à la seule évocation de la ques- tion des réfugiés aillent prendre l’air du côté de Mouthe. C’est ici que la pre- mière expérience d’accueil de réfugiés dans le Doubs se vit, depuis deux mois. Dix personnes, tout une famille, qui ont fui les persécutions. Ces indignés, donc, qui gonflent inexorablement les rangs de la contestation et du vote extrémiste pourraient s’apercevoir que, derrière les statistiques et les quotas que s’envoient à la figure les candi- dats aux prochaines élections, il n’y a que des situations humaines drama- tiques. Aron et Sartre ne sont plus là. Avec eux a disparu une certaine idée de la France, la clairvoyance avec. ■ Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet,Thomas Comte, Jean-François Hauser. A collaboré à ce numéro : Sarah George. Contact publicitaire : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Octobre 2016 Commission paritaire : 0220 D 80130 Crédits photos : L.P.B., A.D.I.L. 25, Arti-Ludi, J.-C. Augé, C. Collot.
de proximité ?
I l se nomme stade Maurice-Jabry, du nom d’un ancien rugbyman qui aœuvré de longues années à l’Olympique Bisontin comme joueur puis dirigeant bénévole. Le nom d’Henri Machurey, jeune rugbymen bisontin décédé subitement en septembre dernier sur la pelou- se lors d’un entraînement, pourrait être égale- ment apposé, en guise de mémoire. C’est en tout cas le souhait émis lors de l’inauguration du nouveau complexe sportif des Orchamps par Jean-Louis Fousseret, le maire de Besan- çon. La municipalité a tenu à réaffirmer son soutien à la famille, aux proches, au club de l’Olympique bisontin. Après ce moment d’émotion, la Ville a coupé le ruban inaugurant ce nouveau complexe atten- du de longue date. L’O.B., qui utilisait le stade vétuste de Montrapon voué désormais à la démolition, se retrouve dans cet espace flam- bant neuf avec un terrain digne de ce nom, une pelouse en bon état, des tribunes refaites à neuf, et surtout un complexe sportif dernière génération avec vestiaires, salles de convivia- lité, de musculation, sanitaires, buvettes, club-
house, bureaux pour les clubs, infirmerie, billet- terie, parking, sonorisation. Cet espace est par- tagé avec d’autres clubs comme la boxe. Hors aménagements extérieurs, le coût pour les trois bâtiments est évalué à 2,9 millions d’euros et 280 000 pour la construction d’une tribune couverte de 500 places. Le montant global est évalué à 4,25 millions d’euros avec tous les aménagements. “1 350 licenciés utili- sent ce site” rappelle Abdel Ghezali, adjoint aux sports. Déjà utilisé depuis un an, le complexe a été inauguré avec un peu de retard. Comme indiqué dans nos colonnes en février dernier, des malfaçons avaient été mises au jour. Le temps que les entreprises reprennent les points litigieux, l’inauguration a finalement été repous- sée. Tout est rentré dans l’ordre. Joueurs, diri- geants et élus bénéficient d’un complexe neuf, digne d’une agglomération. Autre bonne nou- velle : la ligue de rugby de Franche-Comté annonce qu’elle participe financièrement au projet en allouant des subsides à la Ville com- me l’ont fait la C.A.G.B., le Doubs, la Région, l’État. ■
Entourant le maire, Thierry Morton, l’adjoint au commerce et Guerric Chalnot, le conseiller municipal délégué au commerce de proximité.
L es assises du commerce de proximité, organisées à l’initiative du conseiller municipal Guerric Chalnot, sont organisées à Besançon les 24 et 25 octobre. Près de 500 congressistes, venus “des quatre coins de la France, d’outre-mer, d’Angleterre, d’Italie ou de Bel- gique” débattront durant deux jours des nouvelles orientations du commerce, sédentaire et non sédentaire, dans les centres- villes. “Avec 12marchés et 2 000 commerces, Besançon est plu- tôt dynamique sur le plan com- mercial. Les ateliers, tables rondes et conférences permet- tront de soulever des pratiques innovantes” observe l’élu bison- tin à l’initiative de la manifesta- tion, censée “se renouveler tous les ans” selon le maire. À l’occasion de ces assises, un grand marché “Made in Euro- pe” avec des stands de pro- duits en provenance de plu-
sieurs pays européen et des régions de France sera instal- lé place Granvelle durant trois jours, du 22 au 24 octobre. Les marchés et les commerces de proximité seraient-ils l’avenir du commerce ? “Ils y partici- pent indéniablement. Et ils créent du lien social” insiste M. Chal- not. Un nouveau marché heb- domadaire doit d’ailleurs faire son apparition dans le quartier Rivotte au printemps prochain, “sur le parking des Jacobins.” La Ville de Besançon en est per- suadée : “À l’heure du com- merce en ligne et des télé-ser- vices, du développement durable et des problématiques de trans- port, de la valorisation des cir- cuits courts, de la volonté de maintenir le lien social dans les quartiers, etc., l’intérêt des com- merces et services de proximi- té ressurgit de façon éclatan- te.” ■
Un nouveau complexe sportif pour 4,25 millions d’euros.
Le Lions Club en cuisine
L e Lions Club Besançon Cité soutient l’école de cuisine créée à Besançon par Thier- ry Marx en finançant aux appren- tis une partie de la panoplie pro- fessionnelle dont ils ont besoin pour effectuer leur stage de quatre semaines en entreprise prévu à l’issue de la formation à l’école. Les 14 apprentis de la session de formation qui a démarré en septembre dernier (3ème ses- sion) seront les premiers béné- ficiaires de cette aide. Ils devaient recevoir le 19 octobre leur “bon d’achat” à l’occasion d’une céré- monie organisée à l’hôtel Mer- cure. “Les apprentis des quatre sessions suivantes se verront remettre individuellement une participation de montant iden-
tique, soit par le Lions Club Besançon Cité soit par le Lions Club Besançon Lumière qui a décidé de s’associer au parte- nariat mis en place. Chaque ses- sion de formation pouvant regrou- per jusqu’à 20 apprentis, dix en “cuisine”, et dix en “service rela- tion client”, c’est au total entre 75 et 100 personnes qui devraient bénéficier de ce soutien au cours de l’année scolaire 2016-2017” se félicite Joël Huet, le président du Lions Club Besançon Cité pour qui “cet accord traduit de façon concrète la volonté du Lions Club Besançon Cité de soutenir et d’accompagner des initiatives qui favorisent l’inser- tion professionnelle des jeunes et plus globalement des per-
Le matériel dont ont besoin les stagiaires est financé en partie par le Lions Club.
sonnes démunies d’emploi et en difficulté.” À l’issue des deux premières sessions de formation, sur les 35 élèves formés, “75 % ont retrouvé un emploi, d’autres ont
entamé des formations complé- mentaires. La quatrième session démarre fin octobre” commen- te Céline Quinquenel, respon- sable de l’école installée à Palen- te. En France actuellement,
50 000 offres d’emploi sont réper- toriées dans la cuisine et le ser- vice. “Celui qui est bon et qui a envie de travailler trouvera sans problème” ajoute la responsable. ■
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L’INTERVIEW DU MOIS
La Presse Bisontine n° 181 - Novembre 2016
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POLITIQUE
Il est candidat aux législatives de 2017 “Je ne suis plus du tout à l’aise dans mon parti”
Le député Éric Alauzet, candidat à sa propre succession, est marginalisé au sein de son propre camp Europe Écologie-Les Verts, un parti qu’il hésite à quitter. Entre écologie, social-démocratie, où se situe le candidat à sa propre
succession dans la IIème circonscription du Doubs ? Entretien.
L a Presse Bisontine : Participerez-vous aux primaires d’Europe Écologie-Les Verts qui ont démarré ? Éric Alauzet : Je suis très partagé car je reste sur l’idée d’une grande primaire de la gauche qui est la seule solution raisonnable au regard du contexte actuel. Je ne suis pas favorable aux autres candidatures, y compris au sein de mon propre camp. J’estime que nous aurons plus de chances de faire valoir nos idées dans une gran- de primaire. Présenter un candidat écologiste indépendamment de la grande primaire de gauche, le jeu n’en vaut pas la chandelle. Il n’y a qu’à voir le bilan de la précédente primaire écologis- te : on a traîné pendant 4 ans ce score de 2 %. Si Dany Cohn-Bendit était allé au bout de sa démarche il y a 5 ans, il aurait fait 10 ou 15 % et le mandat aurait un peu plus simple pour nous les écologistes. L.P.B. : Mais vous êtes toujours écologiste, vous qui avez quitté le groupe E.E.L.V. à l’Assemblée nationale ? E.A. : Mes convictions écologiques remontent très loin. Mes premiers frémissements écologistes, humanistes ont été avec Rousseau et Voltaire, ce qui m’a d’ailleurs amené à faire médecine. Et plus tard, j’ai découvert que de nombreuses mala- dies étaient liées à l’environnement, ce qui a ren- forcé mes convictions humanistes, écologistes, républicaines et de gauche. Alors oui, je suis tou- jours écologiste. J’ai appartenu aux Verts dès 1988. L.P.B. : Alors pourquoi quitter le groupe E.E.L.V. pour rejoindre un groupe “socialistes, républicains et citoyens” ? E.A. : C’est plutôt le groupe E.E.L.V. qui a explo- sé. Tout a commencé quand les deux ministres verts ont démissionné du gouvernement en 2014. La mésaventure Denis Baupin a fini de frac- tionner notre groupe. C’était devenu impossible de travailler dans ces conditions et sans groupe politique, on ne peut rien faire. C’est la raison pour laquelle nous avons rejoint ce groupe qui depuis notre arrivée s’appelle “socialistes, éco-
Élu pour la première fois à l’Assemblée nationale en 2012, Éric Alauzet brigue un second mandat en juin prochain. Pour la mairie de Besançon en 2020, “on verra plus tard” dit-il.
E.A. : Non, ce choix n’est pas lié à mon investi- ture mais principalement au fait que le parti auquel j’aspire n’existe pas. Je suis dans une période de transition et j’assume. Je ne veux pas chercher à creuser le fossé et je me dis que j’ar- riverai à maintenir de la cohésion autour du bilan et des idées que je défends. L.P.B. : Vous pensez que vos électeurs vont y comprendre quelque chose ? E.A. : Je pense que les électeurs se fichent com- plètement de ces considérations d’appareils poli- tiques. Les gens me connaissent, ils savent que j’ai un parcours cohérent, rectiligne, que je suis assidu dans mon travail de parlementaire. Ils jugeront là dessus. L.P.B. : Le salut d’un candidat passe-t-il forcément par son appartenance à un parti ? E.A. : Les partis sont complètement déconsidé- rés, d’ailleurs quels qu’ils soient. Ce n’est pas que le cas d’E.E.L.V. Pour autant, on ne fera jamais de politique en France sans partis poli- tiques, c’est ainsi. C’est dans nos institutions et dans notre culture. Ceux qui veulent s’inscrire hors des partis captent peut-être un certain inté- rêt en ce moment mais ce genre de phénomène peut très vite retomber. À l’exemple d’Emma- nuel Macron, je ne crois pas à ce genre de démarche. L.P.B. : Il y a un an, vous hésitiez à briguer un second mandat de député. Vous êtes bien candidat à votre propre succession ? E.A. : Oui, et avec beaucoup d’envie. Il y a un an en effet, j’ai ressenti une certaine lassitude, une fatigue.Aujourd’hui, le contexte fait que j’ai vrai- ment envie d’aller expliquer aux gens ce qu’on a fait, pourquoi on l’a fait, mais aussi ce qu’on n’a pas fait alors qu’on l’avait annoncé. Je veux jouer totalement la carte de la transparence. L.P.B. : Des choses qui n’ont pas été faites comme le fameux thème de la finance internationale et de l’évasion fiscale, votre cheval de bataille. Un échec ?
E.A. : Il y a eu de réelles avancées dans ce domaine et je me suis beau- coup battu sur cette question en effet.Mais nous sommes loin d’être allés jusqu’au bout car il y a des choses, hélas, qui dépassent nos pouvoirs. Il faut continuer à tra- vailler sur la manière de réguler cette folie du néo-libéralisme débri- dé. C’est très dur, c’est très long, mais on ne va surtout pas se rési- gner. Je veux aussi expliquer que sur le plan local, on peut agir : sur la construction, l’énergie, la mal- bouffe, l’épargne, avec des projets locaux. L.P.B. : Si on comprend bien, vous ne participerez pas aux primaires des éco- los, mais à celles de la gauche en sou- tenant le candidat vert François de Rugy. Il faudra donc ensuite soutenir le bilan du gouvernement sortant. Ou pas. La tâche s’annonce compliquée pour vous !
L.P.B. : La cacophonie des Verts au niveau national se retrouve également sur le plan local où le mouvement part en miettes. Cette situation vous chagrine ? E.A. : Sur le plan local déjà, c’est moins politisé et tant mieux. C’est à l’image des divisions qui touchent tous les partis. On verra par la suite si on peut reconstruire tout ça. Je demande jus- te au niveau local que tout le monde fasse les efforts de maintenir du lien et de la compré- hension mutuelle. Je m’emploie à cela. L.P.B. : Craignez-vous d’avoir dans les pattes un candi- dat P.S. aux législatives vu que les Verts sur le plan natio- nal ont décidé de présenter des candidats partout ? E.A. : Je trouve ce mot d’ordre national d’E.E.L.V. un peu suicidaire. Si on va devant les électeurs pour régler ses comptes, ce n’est pas la meilleu- re façon de les réconcilier avec la politique. J’en appelle à une prise de responsabilité collective, y compris sur le bilan de ce gouvernement, même pour des mesures mal vécues comme l’augmen- tation des impôts. Elle a été votée par toute la gauche, écologistes et frondeurs inclus. Quant au P.S., je ne pense pas que sur le plan national, comme sur le plan local, il ait envie de mettre quelqu’un en face de moi. Le problème se pose- rait plus au niveau du P.S. départemental… L.P.B. : Vous aurez donc le logo du P.S. sur vos affiches de campagne ? E.A. : La mode n’est pas à l’affichage des partis, mais, oui, par loyauté envers les forces qui me soutiennent, je l’aurai. L.P.B. : Si à l’issue de la primaire de la gauche, votre pou- lain François de Rugy n’est pas retenu et que François Hollande sort vainqueur, vous soutiendrez le président sortant ? E.A. : Je soutiendrai le vainqueur des primaires, quel qu’il soit. J’ai un paquet de reproches à fai- re à François Hollande, je l’expliquerai à tous ceux qui veulent des explications précises, mais je le soutiendrai si c’est lui. n Propos recueillis par J.-F.H.
“Je soutiendrai François Hollande si c’est le candidat.”
logistes, républicains et citoyens.” C’est un groupe politique à l’As- semblée, ce n’est pas un parti poli- tique ! L.P.B. : Mais pourquoi ne franchissez- vous pas complètement le Rubicon : démis- sionnez des Verts et rejoignez le P.S. ! E.A. : Cela ne fait plus de secret pour personne : je ne me sens plus du tout à l’aise dans mon parti. J’hé- site pourtant à le quitter parce que cela fait 28 ans que j’y suis, ce n’est pas facile de claquer la porte com- me ça. D’autant que le parti auquel j’aspire n’est pas le P.S. C’est un parti qui n’existe pas, celui d’une gauche écologiste moderne, une sorte de social-démocratie écolo- giste. Par conséquent, soit je reste à E.E.L.V., soit je poursuis seul, sans parti. Il est difficile aujour- d’hui de dire où je serai dans cinq mois. Mon travail et mon esprit d’ouverture font que j’espère au final avoir le soutien et d’E.E.L.V., et du P.S. L.P.B. : C’est une position purement élec- toraliste en vue des législatives !
”Le parti auquel j’aspire n’existe pas.”
E.A. : On constate que tout l’échiquier politique a glissé à droite en cinq ans. C’est le cas partout dans le monde, et en France. La gauche a glis- sé à droite, la droite à l’extrême droite. Les valeurs collectives s’effacent au profit des valeurs indi- viduelles qui montent. Ce virage à droite, y com- pris du gouvernement actuel, ne me convient pas. Sur certains points comme le C.I.C.E., la gauche a fait ce que la droite rêvait de faire mais n’avait pas fait ! Ceci dit, ce n’est pas forcément en changeant de président que cette tendance de fond va changer. Les gens sentent que les poli- tiques n’ont plus la main et c’est ça qui les débous- sole. Je prône en fait plus de fermeté au niveau international pour retrouver un peu de sens col- lectif et à l’inverse, sur le plan local, plus de liber- té et de souplesse pour créer de la richesse et de l’innovation, avec des circuits courts et une éco- nomie circulaire. Les choses sont beaucoup plus complexes, nos citoyens ont besoin de pédago- gie.
BESANÇON
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POLITIQUE
Europe Écologie-Les Verts
Les Verts dans le creux de la vague Le départ de Catherine Thiébaut d’E.E.L.V. dévoile des divisions à l’heure où les questions environnementales n’ont jamais été si importantes.
A u sein des Verts bison- tins, certains ont vécu son récent départ com- me un acte de traîtrise. Mais lorsque ces mêmes écolo- gistes ont appris que Catherine Thiébaut verserait toujours après son départ une partie de ses indemnités d’élue au parti (envi- ron 400 euros par mois), les cri- tiques se sont, bizarrement, tues. Catherine Thiébaut, adjointe à
jours anti-nucléaire, anti-gaz de schiste, anti-Notre-Dame-des- Landes. Les choses évoluent len- tement. Je prends l’exemple de ma mission à la gestion du parc automobile à laVille. Je me suis fixée de réduire de 10 % le parc automobile. Je vais y arriver… mais certains dans mon camp pensent que cela ne suffit pas” souffle la Bisontine. Déchiré au niveau national par les revirements de Placé et Cos- se, par la petite phrase de Yan- nick Jadot ( “je ne crois pas qu’il y aura de président écologiste en 2017” ) ou encore de Cohn-Ben- dit qui tape régulièrement sur ses anciens copains, le parti res- sent cette disper- sion au local. Pauline Jeannin (ex-conseillère
trer l’exemple !” dit l’élue. Dans son ex-camp, cela a suscité des inimitiés. Pas de quoi la faire regretter : “J’ai quitté E.E.L.V. en profond désaccord avec les choix d’alliance et de stratégie politique. Les élections régionales m’ont conforté dans l’idée de par- tir : en ne voulant pas d’allian- ce avec le P.S., le risque F.N. était là. Cela m’a fait un choc. Com- battre le F.N., c’est dans mon A.D.N.” explique l’élue bisonti- ne. Lemême scénario semble se pro- filer pour la présidentielle. Pour ce qui est des législatives,E.E.L.V. “n’a pas encore tranché. La déci- sion de s’allier ou non sera pri- se fin novembre au niveau natio- nal, régional, local” déclare ClaudeMercier, co-secrétaire du groupe local. Pas sûr donc qu’un logo E.E.L.V. soit apposé à côté du P.S. sur les affiches de cam- pagne. Catherine Thiébaut semble loin du calcul politique mais doit aujourd’hui trouver sa place. Plus “verte” et pas encore “rose” socialiste,“ c’est effectivement une situation inconfortable, admet- elle. Pour faire évoluer les lignes, il faut nouer des alliances avec les partis en place. Je suis tou-
la Ville de Besançon, présiden- te du Sybert, ne regrette nulle- ment son choix d’avoir claqué la porte du parti qui lui a mis le pied à l’étrier.Désormaismembre du groupe d’élus majoritaires sous l’étiquette “société civile”, elle reste droite dans ses bottes : “Lorsque l’on est plus en phase, on peut s’en aller. J’ai donc choi- si de partir. Pour la question des indemnités, c’est normal de mon-
Catherine Thiébaut ne renie pas ses valeurs écologistes mais a claqué la porte d’E.E.L.V.
pénétré dans la populationmais elles ne sont plus suffisantes pour construire la fédération écolo- giste. Les gens nous disent de ne pas lâcher.” L’écologiste convaincu qu’il est a lancé une initiative citoyenne à Besançon nommée E.D.G.E., pour Espace de dialogue des gauches écologistes.Tous les jeu- dis soir, ce lieu d’échange réunit des citoyens pour répondre à cet- te interrogation : “Sur quelle question s’oppose-t-on vraiment ? Où y a-t-il “dissensus”, consen- sus ?” E.E.L.V. n’est pas qu’un parti fait de tacticiens courant après des postes. C’est un lanceur d’alerte. Les débats des primaires l’ont rappelé : les écolos ont des idées soi-disant géniales…Aux électeurs de les comprendre. n E.Ch.
tiquer le manque d’ambition en matière de pistes cyclables. Anthony Poulin pourrait récu- pérer sa délégation. Ceci sous l’œil d’Anne Vignot, adjointe à l’environnement, présidente du groupe vert composé de 9 élus (dont 5 sont encartés) : “Notre groupe d’élus est composite avec des positions qui peuvent paraître discordantes mais qui ouvrent le débat.J’aimerais que l’on regar- de autant à la loupe les autres partis. Nous avons une totale transparence” dit-elle. Les derniers résultats aux élec- tions régionales, mauvais, ont laissé des traces. “Nous sommes dans une phase de reconstruc- tion, admet ClaudeMercier, por- te-parole. Ce n’est pas qu’une vaguelette qui nous a atteints, mais cela valide le fait que les idées écologistes, sociales, ont
“Nous sommes dans une phase de reconstruc- tion.”
municipale délé- guée en charge des modes de dépla- cements doux) a quitté le conseil municipal pour raison personnel- le (elle déménage) mais n’a pas man- qué de tacler le P.S. en envoyant un mail pour cri-
Anne Vignot, présidente du groupe vert à Besançon et Claude Mercier (co-secrétaire du parti).
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l’événeMent La Presse Bisontine n° 181 - Novembre 2016 Migrants et deMandeurs d’asile : la situation bisontine
Alors que la fameuse “jungle” de Calais s’apprête à être démantelée, les centaines de migrants qui y vivent seront conduits dans d’autres centres d’accueil partout en France. Les capacités d’accueil de Besançon, déjà saturées selon les autorités, devront s’adapter. Comment vivent aujourd’hui les dizaines de demandeurs d’asile sur Besançon ? (À noter que la photo de ces deuxmigrants ci-contre a été prise avec leur autorisation et en respectant leur anonymat). ,Trois pages pour comprendre.
l Société
Fermeture de Saint-Jacques 1 200 migrants pris en charge dans le Doubs
La situation d’hébergement des réfugiés est très tendue dans notre département. Plus de 600 nouvelles demandes ont déjà été enregistrées cette année. Sans compter les éventuelles arrivées suite au démantèlement de Calais.
Répartition des migrants 2016 (primo- arrivants de l’année) selon la nationalité Nationalité Nombre Pourcentage Albanaise 159 25,77 % Kosovare 58 9,40 % Syrienne 54 8,75 % Irakienne 45 7,29 % Bosniaque 40 6,48 % Afghane 31 5,02 % Soudanaise 30 4,86 % Russe 21 3,40 % Serbe 19 3,08 % Angolaise 15 2,43 % Érythréenne 15 2,43 % Yéménite 15 2,43 % Libyenne 12 1,94 % Somalienne 10 1,62 % Source : préfecture du Doubs
D epuis le début de l’année, 616 nouveaux arrivants sont venus frapper à notre porte dans le Doubs, sol- licitant un accueil, un asi- le. Précisément 458 adultes et 158 enfants selon les statistiques tenues par la préfecture du Doubs. Si bien que “la situation d’hébergement demeu- re encore très tendue” avouent les ser- vices préfectoraux. Cette hausse du nombre d’arrivants fait suite à une forte augmentation des demandes d’asile déjà enregistrée en 2015 avec 799 arrivants, contre “seulement” 496 en 2014. “Cette évolution s’explique par la sortie du Kosovo (nationalité traditionnellement la plus représen- tée en Franche-Comté sur les dernières années) de la liste des “pays sûrs” fin 2014. Ce changement a donc engendré un afflux important début 2015 qui a beaucoup baissé ensuite lors du retour de ce pays dans la liste des “pays sûrs” fin 2015. Cette classification de “pays non sûrs” permet d’avoir recours à une procédure accélérée concernant la demande d’asile” explique la préfec- ture. Sur l’année 2016, le flux de deman- deurs d’asile se porte pour l’instant principalement sur la nationalité alba- naise avec 26 % des demandes contre moins de 10 % pour les demandes koso- vares. “On note un changement de
publics isolés (hommes de moins de 30 ans). Néanmoins, une partie de ce flux de migrants est composée de familles pour celles en provenance d’Albanie et du Kosovo notamment. Fatalement, toutes les capacités d’ac- cueil des demandeurs d’asile gérées par A.D.O.M.A. (ancien Sonacotra), l’A.H.S.-F.C. (association d’hygiène sociale) et A.D.D.S.E.A. (Association Départementale du Doubs de Sauve- garde de l’Enfant à l’Adulte) sont “toutes occupées du fait de l’impor- tante pression migratoire” note la pré- fecture. La fermeture au 30 septembre dernier de l’abri de nuit de Saint- Jacques situé dans l’ancienne mater- nité de l’hôpital suite à l’échéance de la convention de mise à disposition signée entre l’État et le C.H.R.U. n’a rien arrangé et renforce encore cette pression sur le plan des hébergements. Les places d’hébergement sont répar- ties de la manière suivante dans notre département : 483 places en Centre d’Accueil pour Demandeurs d’Asile dont le C.A.D.A. situé rue Gambetta à Besançon, 135 places d’Hébergement d’Urgence pour Demandeurs d’Asile (H.U.D.A.), 38 places d’Accueil Tem- poraire du service de l’Asile (héber- gement d’urgence dont la vocation pre- mière est la résorption des camps illicites sur le territoire), 53 places en Centre d’Accueil et d’Orientation
nature et de statut dans les publics accueillis confirment les services de l’État dans le Doubs. Là où les dispo- sitifs étaient composés majoritaire- ment de publics des Balkans ou d’Afrique centrale, on observe, depuis la crise migratoire internationale de 2015, une recrudescence des publics en provenance du Moyen-Orient (Syrie, Irak, Afghanistan, Libye) et de la Cor- ne de l’Afrique (Érythrée, Soudan, Somalie, Djibouti, Éthiopie).” Les publics provenant des canaux “offi- ciels” (programme européen de relo- calisation, programme de réinstallation) sont sur- tout des publics familles. 14 familles ont déjà été accueillies au titre du pro- gramme européen de relocalisation
par exemple dans le Doubs cette année. Ce programme concerne sur le plan national plus de 30 700 demandeurs d’asi- le que la France s’est engagée à accueillir au cours des deux ans à venir. En revanche, les publics provenant des canaux “illégaux” (région de Calais, squats parisiens ou les entrées non auto- risées sur le territoire) sont majoritairement des
mée ces prochains jours -, 24 places ont ouvert le 10 octobre sur la com- mune de Grand-Charmont. Sans dou- te bien insuffisant au regard des besoins à court terme. L’appel à projet lancé par la ministre du Logement récemment qui vise à développer “l’expérimentation de dis- positifs d’hébergement de réfugiés chez les particuliers” devrait permettre, si le plan va au bout, d’accueillir 1 000 réfugiés supplémentaires au sein de ce dispositif qui se veut “ expérimen- tal et innovant.” n J.-F.H.
(C.A.O.) mises en place pour désen- gorger les campements du Calaisis, de Grande-Synthe et d’Île de France. Et encore 101 places en dispositif expé- rimental de résorption des nuitées hôtelières. “Ces places concourent, d’une part, à la réduction des dépenses liées à l'hôtel et, d'autre part, à un accompagnement social pour ces publics” précisent les services. Et enfin 101 places dans des dispositifs d’hé- bergement d’urgence divers. Suite à l’annonce du président de la République du démantèlement de la lande de Calais - qui était program-
Plus d’Albanais, moins de Kosovars.
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l Justice Tribunal administratif “Une explosion du contentieux des étrangers” L’activité du tribunal administratif de Besançon est marquée par une importante augmentation du nombre d’affaires enregistrées (2 062) dont celles concernant le “contentieux des étrangers”. Il représente désormais un tiers des affaires traitées.
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S ujet polémique car régulière- ment instrumentalisé par l’ex- trême droite en France, le nombre d’affaires portées devant le tribunal administratif de Besançon par les étrangers a fait l’ob- jet d’une mention spéciale vendredi 23 septembre lors de l’audience solen- nelle de rentrée de la juridiction. Pour- quoi ? Parce que le nombre de recours portant sur un refus de titre de séjour ou une obligation de quitter le terri- toire n’a cessé d’augmenter pour atteindre 657 affaires en 2016, un chiffre jamais égalé. “C’est une nou- velle explosion de ce contentieux qui représente désormais 34 % des 2 062
affaires, les contentieux sociaux (12 %), la fonction publique (10 %), la Police (5 %) et les autres contentieux (12 %). “Le délai moyen global de jugement est passé de 11mois et 5 jours en juillet 2015 à 11 mois et 11 jours en juillet 2016. Le délai pour les affaires ordinaires est passé à 1 an, 5 mois et 2 jours en 2016 contre 1 an, 4 mois et 20 jours un an plus tôt” confirme le président du T.A. n
français, enfermées dans un délai de jugement à 3 mois, explique le prési- dent. Celles devant être jugées dans les 72 heures ont également explosé : moins de 5 en 2012 et 2013, 22 en 2014, 65 en 2015, elles passent à 109 en 2016” poursuit-il. Conséquence implacable, les autres affaires (jugées moins urgentes) pren- nent du retard à l’instar du “conten- tieux fiscal” qui représente 11 % des
quable investissement des magistrats et agents de greffe qui, sans moyens supplémentaires voire avec de plus faibles effectifs, font régulièrement face, sans retard et sans faille.” Ce flux inédit frappe mathématique- ment le traitement du reste du conten- tieux admet le tribunal car les affaires dites de contentieux des étrangers doi- vent être jugées rapidement. Explica- tions : “Cette masse d’affaires obéit, de par la volonté du législateur, à un régi- me de jugement obligatoire à bref délai : ainsi, et sur les 657 dossiers d’étran- gers enregistrés cette année, 454 étaient des affaires de refus de séjour assortis d’obligations de quitter le territoire
affaires” indique Éric Kolbert, prési- dent du tribunal administratif de Besan- çon. Dans ces 657 affaires liées aux étrangers, 109 procédures en “assi-
gnation en 72 heures” (+ 142 %) et 454 dossiers O.Q.T.F. (+ 47 %) ont été enregistrés au 30, rue Charles-Nodier à Besan- çon. À l’heure où les effec- tifs de la juridiction sont tendus, le président du tribunal administratif n’a pas manqué de rappeler son “inquiétude” pour l’avenir tout en saluant au passage “le remar-
Des affaires jugées sous 72 heures.
l Rencontres Trois familles albanaises dorment sous des tentes Elles disent qu’aucune solution ne leur a été soumise par la préfecture qui confirme, de son côté, que les places d’accueil sont arrivées à saturation. D epuis la mi-septembre, trois familles venues d’Albanie dor- ment sous des tentes à Chamars. Ce matin-là, il fait un froid sec. Dans l’un des abris de fortune, l’une des fillettes d’un couple de jeune albanais, âgée de 7 ans, colorie une bande dessinée sur un matelas posé à même le sol. Scène déchirante. L’une des mères de famille demeure positive : “On remercie les gens qui nous appor- tent des habits et à manger… mais on ne dit pas merci à la préfec- ture. On n’a pas de toit” dit la maman. À l’heure où l’hiver approche, comment ces personnes vont-elles fai- re ? Elles assurent n’avoir aucune réponse de la part de la préfectu- re, dont elles aperçoivent l’entrée depuis leur campement, pour obte- nir une place en foyer ou à l’hôtel. L’an dernier, Besançon avait dû résoudre le même cas de réfugiés qui campaient sous les glacis (vers la Tour de la Pelote) puis d’autres qui dormaient dans leurs voitures sur l’un des parkings des rives du Doubs. Plus loin dans la Ville, d’autres ont eu “un peu” plus de chance : ils ont obtenu une place dans un des centres d’accueil de demandeurs d’asile (C.A.D.A.) installés au centre-ville de Besançon. Le premier est originaire de Guinée-Conakry, il s’exprime en français. Le second est libyen. Ingénieur dans son pays, il a dû, comme des centaines d’autres de ses compatriotes fuir ce pays où l’organisation État isla- mique profite du chaos politique pour avancer ses pions. Il ne parle pour l’instant qu’anglais. Arrivé il y a plusieurs mois ici, il n’a pas encore eu la chance de voir sa situation étudiée par les autorités françaises. Certes il a toit et un minimum pour vivre. On sent néan- moins en conversant avec lui que la vie n’est évidemment pas celle dont il rêve. “It’s very difficult…” lâche-t-il le regard dans le vague. n
l Accueil Solidarité Mineurs isolés et réseau de passeur
Ce sont en majorité des garçons originaires des pays subsahariens âgés entre 15 et 18 ans qui arrivent à Besançon. Le Conseil dépar- temental les accueille et les protège. Face à l’augmentation, la collectivité s’inquiète.
I ls arrivent parfois dans le dénuement le plus total devant la porte de l’an- tenne Enfance-Ado rue Charles-Nodier à Besançon. Après avoir fui une guerre, la misère, traversé des pays, une mer, ils sollicitent à Besançon un accueil. “Ils”, ce sont les “Mineurs non accompagnés ouM.N.A.”, un terme froid pour désigner des enfants sans famille venus chercher l’asile. À la fin de l’été, le Conseil dépar- temental a fait face à une arrivée massive de jeunes mineurs isolés dont la san- té de certains était inquié- tante. Fin août 2016, 204 de ces jeunes - qui ne maîtrisent bien souvent pas notre langue - étaient pris en char- ge contre “168 en 2015, 87 en 2013” indique Odile Faivre-Petitjean, vice-prési- dente en charge de l’enfan- ce au Département. La col- lectivité départementale par la voix de sa présidente Christine Bouquin s’inquiè- te mais assume : “Ces jeunes ont souvent vécu des trau- matismes, la grande pau- vreté… Les accueillir est un devoir moral, mais cela sup- pose aussi de leur part et de
la part de nos services un gros travail d’adaptation. Malheureusement, cette situa- tion ne devrait pas s’amé- liorer avec le démantèlement de la jungle. Nous assistons à une véritable décharge de l’État sur les Départements de cette question sans com- pensations, avec, pour l’ave- nir, de vrais risques humain et financier” dit Christine Bouquin. “L’aide sociale a coûté 3,6 millions d’euros, soit 7,5 % du budget” calcu- le Frédéric Parra, directeur du service. En charge de la protection des mineurs, le Conseil départemental est chargé de vérifier l’âge des requérants à l’asile. “Bien souvent, ils ont de faux papiers. Dès qu’ils
Odile Faivre-Petitjean (chargée de l’Enfance au Département), aux côtés de Frédéric Parra, doit répondre à l’accueil des mineurs étrangers isolés.
çois Sauvadet (L.R.) est allé plus loin en déposant plain- te “pour suspicions de réseaux organisés de passeurs implantés en Côte-d’Or.” “J’ai déjà alerté l’État, en août 2016, sur ce phénomè- ne et sur l’augmentation, pour la seule Côte-d’Or, de 45 % du nombre de M.N.A. étran- gers accueillis en 2016 par rapport à l’année. La situa- tion s’est tellement dégradée récemment que je veux tirer la sonnette d’alarme en sai- sissant la justice” pointe l’élu bourguignon. Au-delà de la posture, des solutions doivent être rapi- dement trouvées pour ne pas délaisser ces jeunes à qui certains ont promis l’eldo- rado. n
3 % moins de 15 ans. 82 % sont des garçons, 77 % sont d’origine subsaharienne “venant du Soudan, Mali, Tchad, Érythrée mais aussi d’Afghanistan, Bangladesh, Pakistan et Europe de l’Est” explique le service. “Nous savons qu’ils n’arrivent pas ici par hasard. Il y a des réseaux, mais rien de struc- turé. On fait le constat que des jeunes arrivent par vagues. Dernièrement, c’était un groupe de Soudanais. Chaque jeune est différent : à nous de varier les modali- tés de prise en charge. 12 sont par exemple en famille d’ac- cueil” témoigne Odile Faivre- Petitjean. Le département voisin de Côte-d’Or dirigé par Fran-
arrivent, ils sont mis à l’abri” sou- ligne le Départe- ment qui perçoit de l’État 250 euros par enfant pour une période de 5 jours. 26 mineurs étaient logés à l’hô- tel, d’autres en col- lectif, d’autres en familles d’accueil. 53 % ont entre 15 et 18 ans, 44 % au- delà de 18 ans et
“J’ai déposé plainte.”
Les familles ont accepté que nous prenions cette image pour expliquer leurs conditions de vie.
L’ÉVÉNEMENT
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l Mouthe
Ils sont arrivés en août Les réfugiés irakiens s’acclimatent au Haut-Doubs
Une famille de dix personnes vit depuis deux mois dans un appartement de Mouthe dans le Haut-Doubs. Chaque jour, des bénévoles de l’association “Accueil et solidarité des Hauts du Doubs” veillent sur leur bien-être et leur intégration à la vie locale.
La famille de Raad et de Saffanah, leurs parents Hatem et Trezya, ainsi que leurs enfants (arrière-plan) sont suivis par les bénévoles du secteur de
“I ls connaissent presque mieux que nous le nom des saints et des personnages représentés sur les tableaux et les sculp- tures !” s’étonne un des bénévoles qui accompagne le petit groupe en ce début d’automne à la découverte de la belle petite église de Chaux-Neuve. Ce petit groupe, c’est tout une famille de chré- tiens d’Orient arrivés d’Irak en août dernier. Ils ont été accueillis par Gilles Goelzer et les membres de l’associa- tion “Accueil et solidarité des Hauts du Doubs”, après de longues démarches de plusieurs mois, faites d’acharne- ment, parfois de découragement, et de beaucoup de sollicitude. Après des premières semaines diffi- ciles, la famille se fait peu à peu au mode de vie local et à leur nouvel envi- ronnement. “Partir de chez nous et fai- re ce voyage a été très dur. Maintenant, ça va beaucoup mieux” confie Raad dans un anglais parfait. Lui sa famil- le (ses parents, sa femme, leurs deux enfants, ainsi que sa sœur, ses deux enfants et son petit-fils) ne maîtrisent pas encore le français, bien que les plus jeunes bénéficient déjà de cours de fran- çais dispensés par les bénévoles de l’as- sociation. Ils s’intègrent peu à peu à
la ville locale, se rendent tous les dimanches à la messe à l’église et pour les garçons, vont même suivre les entraî- nements de foot au club de Mouthe. “Tout le monde est vraiment très gen- til avec nous. Personne ne nous regar- de comme des étrangers, comme s’ils nous connaissaient depuis toujours” poursuit Raad qui a deux enfants, de deux ans et demi et de 10 mois, avec son épouse Paraa. Toute la famille, sous la menace des persécutions contre les chrétiens d’Orient, a fui la guerre en Irak. Ils ont dû quitter leur maison, abandonner leurs biens et leurs animaux pour se
Mouthe (premier plan).
et leurs autorisations sont valables jus- qu’en juin prochain. Il leur reste donc quelques mois pour obtenir un droit d’asile auprès de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (O.F.P.R.A.), indispensable sésame pour espérer rester dans le Doubs. Pour l’ins- tant, ce que souhaitent Raad et toute sa famille, c’est, dit-il, “pouvoir scola- riser les enfants ici, ce que nous espé- rons pouvoir faire d’ici quelques semaines. Ensuite, avoir le droit de tra- vailler. Notre futur proche, nous le voyons en France car la vie est devenue impos- sible en Irak. Mais, si dans un futur plus lointain la paix revient dans notre pays, nous y retournerons” ajoute le
jeune Irakien de 33 ans. En chœur, la petite famille salue d’un “Au revoir” dans un français encore hésitant. Ils terminent leur visite de Chaux-Neu- ve pour rentrer dans leur logement de Mouthe. La vie, plus paisible, continue pour eux. Dans cette région dont ils ignoraient tout il y a encore deux mois, qui a su les accueillir, sans a priori , sans appréhension. Bien que la plu- part d’entre eux ne parlent encore que l’arabe, la reconnaissance se lit d’abord dans leurs yeux. Ils font aussi une pro- messe : s’initier au ski dès que les pre- miers flocons couvriront le Val de Mouthe. n J.-F.H.
arriver ici. Heureusement, il fait beau et assez chaud depuis cette date” sou- rit Gilles Goelzer, le président de l’as- sociation. “En arrivant ici, ils étaient complètement déphasés et “cassés”. Ils ne pensaient qu’à une chose : dormir” poursuit le bénévole. Raad et sa famil- le sont hébergés au dernier étage de l’ancien peloton de surveillance et d’in- tervention de la gendarmerie (P.S.I.G.) àMouthe,mis à disposition par la com- munauté de communes des Hauts du Doubs propriétaire des murs. Pour ces réfugiés, le combat n’est pas terminé pour autant. L’association les a aidés à effectuer toutes les formali- tés officielles auprès de la préfecture
retrouver sous une tente dans la ville d’Erbil, la capitale du Kurdistan ira- kien, avant de pouvoir y louer une maison. Après de longues démarches, la famille a obtenu un visa de 9 mois pour la France. “Ils ont appris qu’ils iraient à Mouthe 10 jours à pei- ne avant de quitter Erbil. Nous les avons accueillis à l’aéroport de Lyon le 7 août. Ils quittaient une ville où il fait 40 °C pour
“Personne ne nous regarde comme des étrangers.”
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La Presse Bisontine n° 181 - Novembre 2016
POLITIQUE
Les comités se mettent en place
Mais qui sont ces “macronistes” ? Les partisans d’Emmanuel Macron sont près de 600 dans le Doubs. Des petits comités de soutien se constituent dans le département. À Besançon, Jean-Louis Fousseret anime le mouvement.
Le comité bison- tin de soutien à Emmanuel Macron se réunit régulièrement dans une bras- serie bisontine.
U n samedi en fin d’après- midi, dans une brasse- rie bisontine, ils sont une douzaine attablés, à écou- ter les précisions d’Alexandra Cordier, coordinatrice du mou- vement En Marche pour le Doubs. À ses côtés, un des pre-
miers soutiens du jeune (futur) candidat à la présidentielle : le maire de Besançon Jean-Louis Fousseret en personne dont le cœur socialiste balance désor- mais pour l’ancien ministre de l’Économie. Les deux n’étant pas incompatibles selon lui. “ Le
mouvement En Marche permet la double appartenance. Je res- te au P.S., même si le P.S. accep- te peut-être moins ce principe de double appartenance…Une cho- se est sûre : les gens ont le sen- timent de ne plus se sentir repré- sentés et demandent de l’efficacité. Il y a sans doute un ras-le-bol des politiques, mais pas de la politique” estime le maire de Besançon. Et si François Hol- lande se représente, prendra-t- il la responsabilité de contri- buer à le faire chuter ? “Si d’ici décembre François Hollande réussissait à réunir les Français autour de lui, il faudrait alors reconsidérer le problème. Mais je n’ai pas le sentiment que ça en prenne le chemin…” ironise M. Fousseret. Autour de Jean-Louis Fousse- ret et d’Alexandra Cordier (une de ses conseillères au cabinet), on trouve un étudiant, un agri- culteur, un coach d’entreprise, une enseignante, plusieurs chefs d’entreprise ou gestionnaires d’établissement, un ancien élu P.S., une conseillère municipa-
le au chômage… Bref, un petit bout de France bien éloigné, à quelques exceptions près, du microcosme politique. Ce petit noyau dur constitue un des pre- miers comités de soutien locaux, l’idée étant que “d’ici fin novembre, se constituent dans le département plusieurs autres comités, soit par thème, soit par secteur géographique, soit dans les quartiers. En Marche est un mouvement horizontal. Nous regroupons déjà près de 600 adhérents dans le Doubs” résu- me Alexandra Cordier. Tous autour de la table, y com- pris Jean-Louis Fousseret s’ac- cordent autour d’une chose : le raisonnement droite-gauche, c’est fini, dépassé. “J’ai déjà voté à droite, j’ai déjà voté à gauche, j’ai été profondément déçu. Aujourd’hui, il faut impérati- vement mettre en marche une dynamique nouvelle. Il y a
quelque chose à faire” pense Alexandre, un jeune chef d’en- treprise bisontin. “Les gens en ont assez de voter par défaut, pour le moins pire. Ils veulent désormais voter pour quelqu’un par adhésion” embraye Denis, autre “macroniste” déclaré. “Une
conservateur ou progressiste. C’est ça l’offre Macron.”“Les poli- tiques actuels sont un peu com- me ces vieux acteurs qui ne se sont pas aperçus que le décor avait changé. On ne veut plus de ça. Il est en train de se pas- ser quelque chose dans le pays” se convainc un autre partici- pant. Tous repartent de la réunion avec une feuille de route et le projet de faire essaimer les idées Macron dans tout le départe- ment. Le noyau dur des macro- nistes bisontin se retrouvait ensuite à Montpellier le 18 octobre pour le troisièmemee- ting de leur poulain. Impatients de voir décoller le prochain éta- ge de la fusée Macron : la can- didature à la présidentielle. Espérant au passage que la fusée ne se désintègre pas en plein vol… n J.-F.H. 3 décembre à Besançon, festival “Latin Corazon” consacré au cinéma et à la culture hispano- américaine avec projection de films, exposition photos, émission de radio. Renseignements sur latinoamericalli.blogspot. com ou 03 81 53 70 44. Récompense À l’occasion de la “Restitution de l’enquête nationale sur le territoire où il fait bon vivre et vieillir”, un événement autour de l’adaptation de la société au vieillissement était programmé le 4 octobre au Palais de l’Élysée en présence du président de la République notamment. Besançon a été identifiée comme un des 10 territoires où le “bien vivre dans sa ville” était mis en avant dans l’enquête effectuée par le magazine Notre Temps avec le Réseau Francophone des Villes Amies des Aînés. La première adjointe au maire, Danielle Dard représentait la Ville à cette manifestation. “Cette reconnaissance récompense le travail accompli ces dernières années : le Conseil des Sages, les Rendez-vous de l’âge, la Maison des Seniors et la labellisation “Ville amie des aînés” obtenue de l’O.M.S.” se félicitent la Ville et le C.C.A.S. Latino Du 26 novembre au EN BREF
gauche qui nous promet la lune, je n’en veux plus, enchaîne un autre participant. Sur- tout si la lune tombe dans le caniveau, ça ne m’intéresse pas…” “Il se passe avec Macron un truc révolutionnaire ajoute Benoît, chef d’entreprise : il ne s’agit plus d’être de droite ou de gauche, mais de savoir si on est
“Pas droite ou gauche, mais conservateur ou progres- siste.”
La venue d’Emmanuel Macron à Besançon pour l’inauguration du salon Micronora avait été quelque peu occultée par le dossier Alstom.
ÉDUCATION Budget des écoles Les parents d’élèves appelés à la rescousse pour payer les photocopies Certaines écoles maternelles, à l’instar de Pierre et Marie-Curie en proie à des difficultés de fonctionnement, misent sur le système D. Le budget des classes alloué par Besançon serait-il en baisse ?
L’ école publique, ber- ceau de la laïcité, de l’égalité, de la frater- nité, a perdu, d’un coup de sa superbe pour une partie des parents d’élèves de l’école maternelle Pierre et Marie-Curie à Besançon. C’était en septembre dernier lors de la réunion de rentrée. Dans la salle de motricité où une cinquantaine de parents toujours en lutte Ils ont occupé l’école pour dénoncer des classes sur- chargées dont la plupart dépas- sent les 30 élèves pour les classes d’enfants âgés entre 3 à 5 ans. Les parents d’élèves de l’école de Montrapon étaient toujours mobilisés en octobre. n L’école de Montrapon
L’école maternelle Curie à Besançon cherche des leviers pour minimiser certains coûts de fonctionnement.
était réunie, l’équipe pédago- gique a rappelé les nouvelles règles en matière de sécurité, de périscolaire, de cantine… Du factuel… jusqu’à ce que la directrice demande aux parents si certains d’entre eux pou- vaient se charger, à titre béné- vole, d’imprimer en cent exem- plaires le règlement intérieur à destination des enfants, com- me l’avait fait l’an dernier un papa. Et de faire appel à la générosité des parents en matière de jeux et habits inuti- lisés et en bon état. Motif : face aux baisses de dotations, l’éco- le cherche des leviers. Cette année, la demande a reçu un accueil interrogatif : “Com- ment ça, l’école n’a plus d’ar- gent pour imprimer des docu- ments, c’est inquiétant ?” lâche une maman. La directrice de rassurer : “Si nous ne trouvons personne, bien évidemment que nous le prendrons à notre char- ge…” Une autre famille de
demander une dématérialisa- tion du règlement. Sauf que tous les parents n’ont visible- ment pas Internet. Cela signifie-t-il que les écoles bisontines sont en manque de moyens ? “Il n’y a pas de pro- blèmes pour les classes qui sont bien dotées,mais pour le bureau de l’école” témoigne la respon- sable du corps enseignant. Cet- te question, évoquée en conseil d'école (en présence d’un repré- sentant de laVille), a été remon- tée en fin d’année dernière à la direction de l’éducation. La Vlle est donc au fait : “Même s’il peut exister des demandes insatisfaites, dont il faudrait analyser les causes précises au cas par cas, il est objectivement reconnu que les écoles sont glo- balement bien dotées. La Ville assure une diversité de finan- cements garantissant une bon- ne couverture des besoins” répond Yves-Michel Dahoui, adjoint à l’éducation.
Quand des besoins très parti- culiers apparaissent, ils sont analysés individuellement. Le principe étant toujours de garantir l’équité entre toutes les écoles : “En fonctionnement, Besançon dote toutes ses écoles
conservatoire) sont accordées” poursuit l’adjoint. Sur le plan de l’investissement, une dotation est prévue pour chaque école pour financer du matériel sportif et audiovisuel. En 2016, c’est une enveloppe de 680 176 euros qui est accor- dée à toutes les écoles pour les dépenses ci-dessus. Par ailleurs, la collectivité finance du maté- riel informatique (200 000 euros). Ces éléments ne tiennent pas compte des tra- vaux réalisés dans les bâti- ments, les tranches annuelles sont approximativement de 1 million d’euros par an pour le patrimoine scolaire. Pour Pierre et Marie-Curie, il reste la coopérative de l’école pour lever d’autres fonds. Aux parents de se mobiliser. n E.Ch.
en fournitures scolaires, jeux, jouets, abonne- ments et revues. Des aides sont accordées pour les classes découverte (9 euros par enfant multi- plié par 2 dans les quartiers prioritaires). Par ailleurs, des aides au transport (navettes, sor- ties, piscine
“Les écoles sont globalement bien dotées.”
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