La Presse Bisontine 181 - Novembre 2016

ÉCONOMIE 34

La Presse Bisontine n° 181 - Novembre 2016

VITICULTURE De père en fils La terre du Moutherot est réputée depuis des siècles pour ses vignes Les vendanges se sont achevées ici le 2 octobre. Dans ce petit village d’à peine 135 habitants, à une vingtaine de kilomètres de Besançon, quasiment à l’abri des regards, huit hectares de vignes sont cultivés sans insecticides ni désherbants.

“P our cette récolte 2016, avec la grêle et le mil- diou, on a eu de mau- vais rendements.” Le domaine qui sort enmoyenne 40 000 bou- teilles par an, devrait donc “fai- re un peu moins cette année” , mais Mathieu Colin, son gérant, peut compter sur son stockmême si ces cinq dernières années ont été plutôt moyennes avec la météo.

L’avenir s’est toujours ici envi- sagé avec optimiste et persévé- rance. En voyant aujourd’hui cette butte de rangées de vignes, donnant sur le Mont Blanc à l’horizon, difficile en effet d’ima- giner tout le travail accompli. “C’est mon père, Henri, qui a tout redémarré il y a trente ans en plantant environ 7 hectares de vignes spécialisés dans le Char- donnay. Il est parti de rien et

avait même les cuves dehors au début” , explique Mathieu. Car le domaine du Moutherot avait complètement

décidera finalement de renouer avec ce passé viticole en réali- sant son rêve d’enfant. Son fils prendra tout logiquement sa sui- te après un passage au lycée viti- cole de Beaune. Il n’a alors que 21 ans, mais “quand on est bai- gné dedans depuis 10-12 ans, on sait dans quoi on se lance” , iro- nise-t-il. Pour se diversifier, Mathieu plante du Pinot noir “pour faire un mousseux bapti- sé Le Mousterot.” Huit ans plus tard, le jeune viti- culteur planche sur des réamé- nagements et des extensions et vient d’achever ce printemps les premiers travaux de sa cuverie. “Je prévois de créer un deuxiè- me lieu de stockage de bouteilles et une salle de réception de70m 2 .” Vendus à 70 % à des particu- liers, ses vins sont plébiscités via le bouche-à-oreille. “Nous avons aussi un gros client en Bel- gique : le sommelier Wouter De Bakker, qui collabore avec nous depuis 8 ans et nous achète 20 000 bouteilles par an.” Le petit coteau argilo-calcaire où il se trouve est propice à sa culture et la tradition est res-

Un sommelier d’Anvers séduit.

disparu suite au phylloxera. Le grand-père lui- même y avait une vigne. Ce n’est qu’une fois arrivé à 47 ans, que le père

Père et fils sont unis dans la même passion du vin et une troisième génération est sur le point de naître. Mathieu étant prochainement papa.

Mathieu Colin est aidé de saisonniers pour gérer le domaine. Ils étaient 15 coupeurs pendant les vendanges sur deux semaines.

pectée avec des raisins vendan- gés à la main et une vinification en barrique. Les vins du Mou- therot sont aussi issus d’une agriculture raisonnée, dépour- vue d’insecticides et de désher- bants. “Nous utilisons du fumier de mouton en guise d’engrais

pour enrichir encore la terre.” Les professionnels ne s’y trom- pent pas : son Chardonnay vieilles vignes 2014 ayant reçu l’or au concours des vins de pays Franche-Comté en juin dernier. n

S.G.

La cave du Moutherot est ouverte sur rendez-vous de 18 heures à 20 heures, le samedi de 10 heures à 20 heures et le dimanche de 10 heures à 13 heures Tél. : 03 81 58 22 46

TRAVAUX PUBLICS Un lieu unique pour la profession Les Travaux publics ont leur Écopôle Le nouveau bâtiment créé par la F.R.T.P. à Besançon montre par l’exemple la technicité des entreprises en matière d’aménagement durable. Il regroupe des centres de formation, une “matériauxthèque”…

Patrick Robert (à gauche), ici avec Patrick Genre (président des maires du Doubs), présente le nouvel

L a fédération régionale des Tra- vaux Publics (F.R.T.P.) de Franche- Comté peut, enfin, dévoiler et fai- re connaître à tous la technicité de ses métiers. Depuis quelques semaines, elle s’est installée dans un nouveau bâtiment créé de toutes pièces.

Écopôle T.P. à Besançon.

Installé rueAuguste-LucienVérité (non loin du C.F.A. Vauban, au bord de la voie de contournement de Besançon), l’Écopôle T.P. d’une surface de 2 500 m 2 fait la fierté du métier des T.P. : “Enfin, nous avons un lieu digne de la profes- sion pour recevoir des apprentis, des

Zoom Carrefour des maires 27 et 28 octobre Mis en place par la Fédération régio- nale des Travaux Publics il y a 5 ans, le Carrefour des maires à Micropolis Besançon est devenu incontournable. Il se déroule jeudi 27 et vendredi 28 octobre. Plus de 100 entreprises vont dévoiler aux élus régionaux leurs technicités en matière de T.P. Notam- ment. Des conférences, tables rondes, sont prévues. La commande publique représente 70 % du chiffre d’affaires du secteur. “C’est un rendez-vous impor- tant pour les maires et pour la profes- sion” , relate Patrick Genre, président des maires du Doubs. Plus de 1 700 personnes avaient participé au Carre- four l’an dernier. n

entreprises, des partenaires” avance Patrick Robert, président de la F.R.T.P. Pour les apprentis en C.A.P., terminé les cours dans des bungalows. Contrai- rement au bâtiment installé àVauban, les T.P. n’avaient pas de lieu dédié. Les voilà dans des classes flambant neuves. Une salle spécialement dédiée à l’ap- prentissage sur des simulateurs de conduite d’engins est créée, un espace à l’extérieur pour apprendre à instal- ler des bordures, ainsi qu’une “maté- riauxthèque” à l’intérieur. Le lieu veut démontrer la pertinence du concept de la construction durable et privilégier l’exemplarité. “C’est un espace où nous pourrons montrer toutes les innova- tions qui feront l’avenir des aménage- ments et des constructions de demain” poursuit le président. Même en période de crise, la profes- sion investit en partenariat avec Indi- bat et Ariq B.T.P. (basé en Bourgogne) qui implante dans ce bâtiment une antenne pour former des demandeurs

d’emplois et des jeunes aux métiers. Le B.T.P. comptait 56 600 salariés en 2011. Ils étaient 8 000 de moins fin 2015. “Nous avons perdu l’équivalent de 20 Alstom en 4 ans” calcule Patrick Robert qui veut néanmoins montrer que la profession innove pour s’en sor- tir avec ce bâtiment qui dispose d’un volet économique (la fédération), social

(la formation, le C.F.A.) et environnemental. L’Éco- pôle, pour un investisse- ment de 4 millions d’euros, a bénéficié de l’appui d’un cluster pour se créer. Sa toiture végétalisée, sa faça- de en terre cuite, ses réseaux enterrés… tout cela rappelle que les T.P. recherchent l’innovation et la croissance verte. Le lieu sera inauguré le 27 octobre. Les apprentis, eux, l’ont déjà adopté… n E.Ch.

Un jeu : découvrir le lieu.

Les élèves apprentis du C.F.A. T.P. ont un espace à l’extérieur pour s’exercer. Ici, la pose de dalles.

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