La Presse Bisontine 181 - Novembre 2016

BESANÇON 10

La Presse Bisontine n° 181 - Novembre 2016

POLITIQUE

Les comités se mettent en place

Mais qui sont ces “macronistes” ? Les partisans d’Emmanuel Macron sont près de 600 dans le Doubs. Des petits comités de soutien se constituent dans le département. À Besançon, Jean-Louis Fousseret anime le mouvement.

Le comité bison- tin de soutien à Emmanuel Macron se réunit régulièrement dans une bras- serie bisontine.

U n samedi en fin d’après- midi, dans une brasse- rie bisontine, ils sont une douzaine attablés, à écou- ter les précisions d’Alexandra Cordier, coordinatrice du mou- vement En Marche pour le Doubs. À ses côtés, un des pre-

miers soutiens du jeune (futur) candidat à la présidentielle : le maire de Besançon Jean-Louis Fousseret en personne dont le cœur socialiste balance désor- mais pour l’ancien ministre de l’Économie. Les deux n’étant pas incompatibles selon lui. “ Le

mouvement En Marche permet la double appartenance. Je res- te au P.S., même si le P.S. accep- te peut-être moins ce principe de double appartenance…Une cho- se est sûre : les gens ont le sen- timent de ne plus se sentir repré- sentés et demandent de l’efficacité. Il y a sans doute un ras-le-bol des politiques, mais pas de la politique” estime le maire de Besançon. Et si François Hol- lande se représente, prendra-t- il la responsabilité de contri- buer à le faire chuter ? “Si d’ici décembre François Hollande réussissait à réunir les Français autour de lui, il faudrait alors reconsidérer le problème. Mais je n’ai pas le sentiment que ça en prenne le chemin…” ironise M. Fousseret. Autour de Jean-Louis Fousse- ret et d’Alexandra Cordier (une de ses conseillères au cabinet), on trouve un étudiant, un agri- culteur, un coach d’entreprise, une enseignante, plusieurs chefs d’entreprise ou gestionnaires d’établissement, un ancien élu P.S., une conseillère municipa-

le au chômage… Bref, un petit bout de France bien éloigné, à quelques exceptions près, du microcosme politique. Ce petit noyau dur constitue un des pre- miers comités de soutien locaux, l’idée étant que “d’ici fin novembre, se constituent dans le département plusieurs autres comités, soit par thème, soit par secteur géographique, soit dans les quartiers. En Marche est un mouvement horizontal. Nous regroupons déjà près de 600 adhérents dans le Doubs” résu- me Alexandra Cordier. Tous autour de la table, y com- pris Jean-Louis Fousseret s’ac- cordent autour d’une chose : le raisonnement droite-gauche, c’est fini, dépassé. “J’ai déjà voté à droite, j’ai déjà voté à gauche, j’ai été profondément déçu. Aujourd’hui, il faut impérati- vement mettre en marche une dynamique nouvelle. Il y a

quelque chose à faire” pense Alexandre, un jeune chef d’en- treprise bisontin. “Les gens en ont assez de voter par défaut, pour le moins pire. Ils veulent désormais voter pour quelqu’un par adhésion” embraye Denis, autre “macroniste” déclaré. “Une

conservateur ou progressiste. C’est ça l’offre Macron.”“Les poli- tiques actuels sont un peu com- me ces vieux acteurs qui ne se sont pas aperçus que le décor avait changé. On ne veut plus de ça. Il est en train de se pas- ser quelque chose dans le pays” se convainc un autre partici- pant. Tous repartent de la réunion avec une feuille de route et le projet de faire essaimer les idées Macron dans tout le départe- ment. Le noyau dur des macro- nistes bisontin se retrouvait ensuite à Montpellier le 18 octobre pour le troisièmemee- ting de leur poulain. Impatients de voir décoller le prochain éta- ge de la fusée Macron : la can- didature à la présidentielle. Espérant au passage que la fusée ne se désintègre pas en plein vol… n J.-F.H. 3 décembre à Besançon, festival “Latin Corazon” consacré au cinéma et à la culture hispano- américaine avec projection de films, exposition photos, émission de radio. Renseignements sur latinoamericalli.blogspot. com ou 03 81 53 70 44. Récompense À l’occasion de la “Restitution de l’enquête nationale sur le territoire où il fait bon vivre et vieillir”, un événement autour de l’adaptation de la société au vieillissement était programmé le 4 octobre au Palais de l’Élysée en présence du président de la République notamment. Besançon a été identifiée comme un des 10 territoires où le “bien vivre dans sa ville” était mis en avant dans l’enquête effectuée par le magazine Notre Temps avec le Réseau Francophone des Villes Amies des Aînés. La première adjointe au maire, Danielle Dard représentait la Ville à cette manifestation. “Cette reconnaissance récompense le travail accompli ces dernières années : le Conseil des Sages, les Rendez-vous de l’âge, la Maison des Seniors et la labellisation “Ville amie des aînés” obtenue de l’O.M.S.” se félicitent la Ville et le C.C.A.S. Latino Du 26 novembre au EN BREF

gauche qui nous promet la lune, je n’en veux plus, enchaîne un autre participant. Sur- tout si la lune tombe dans le caniveau, ça ne m’intéresse pas…” “Il se passe avec Macron un truc révolutionnaire ajoute Benoît, chef d’entreprise : il ne s’agit plus d’être de droite ou de gauche, mais de savoir si on est

“Pas droite ou gauche, mais conservateur ou progres- siste.”

La venue d’Emmanuel Macron à Besançon pour l’inauguration du salon Micronora avait été quelque peu occultée par le dossier Alstom.

ÉDUCATION Budget des écoles Les parents d’élèves appelés à la rescousse pour payer les photocopies Certaines écoles maternelles, à l’instar de Pierre et Marie-Curie en proie à des difficultés de fonctionnement, misent sur le système D. Le budget des classes alloué par Besançon serait-il en baisse ?

L’ école publique, ber- ceau de la laïcité, de l’égalité, de la frater- nité, a perdu, d’un coup de sa superbe pour une partie des parents d’élèves de l’école maternelle Pierre et Marie-Curie à Besançon. C’était en septembre dernier lors de la réunion de rentrée. Dans la salle de motricité où une cinquantaine de parents toujours en lutte Ils ont occupé l’école pour dénoncer des classes sur- chargées dont la plupart dépas- sent les 30 élèves pour les classes d’enfants âgés entre 3 à 5 ans. Les parents d’élèves de l’école de Montrapon étaient toujours mobilisés en octobre. n L’école de Montrapon

L’école maternelle Curie à Besançon cherche des leviers pour minimiser certains coûts de fonctionnement.

était réunie, l’équipe pédago- gique a rappelé les nouvelles règles en matière de sécurité, de périscolaire, de cantine… Du factuel… jusqu’à ce que la directrice demande aux parents si certains d’entre eux pou- vaient se charger, à titre béné- vole, d’imprimer en cent exem- plaires le règlement intérieur à destination des enfants, com- me l’avait fait l’an dernier un papa. Et de faire appel à la générosité des parents en matière de jeux et habits inuti- lisés et en bon état. Motif : face aux baisses de dotations, l’éco- le cherche des leviers. Cette année, la demande a reçu un accueil interrogatif : “Com- ment ça, l’école n’a plus d’ar- gent pour imprimer des docu- ments, c’est inquiétant ?” lâche une maman. La directrice de rassurer : “Si nous ne trouvons personne, bien évidemment que nous le prendrons à notre char- ge…” Une autre famille de

demander une dématérialisa- tion du règlement. Sauf que tous les parents n’ont visible- ment pas Internet. Cela signifie-t-il que les écoles bisontines sont en manque de moyens ? “Il n’y a pas de pro- blèmes pour les classes qui sont bien dotées,mais pour le bureau de l’école” témoigne la respon- sable du corps enseignant. Cet- te question, évoquée en conseil d'école (en présence d’un repré- sentant de laVille), a été remon- tée en fin d’année dernière à la direction de l’éducation. La Vlle est donc au fait : “Même s’il peut exister des demandes insatisfaites, dont il faudrait analyser les causes précises au cas par cas, il est objectivement reconnu que les écoles sont glo- balement bien dotées. La Ville assure une diversité de finan- cements garantissant une bon- ne couverture des besoins” répond Yves-Michel Dahoui, adjoint à l’éducation.

Quand des besoins très parti- culiers apparaissent, ils sont analysés individuellement. Le principe étant toujours de garantir l’équité entre toutes les écoles : “En fonctionnement, Besançon dote toutes ses écoles

conservatoire) sont accordées” poursuit l’adjoint. Sur le plan de l’investissement, une dotation est prévue pour chaque école pour financer du matériel sportif et audiovisuel. En 2016, c’est une enveloppe de 680 176 euros qui est accor- dée à toutes les écoles pour les dépenses ci-dessus. Par ailleurs, la collectivité finance du maté- riel informatique (200 000 euros). Ces éléments ne tiennent pas compte des tra- vaux réalisés dans les bâti- ments, les tranches annuelles sont approximativement de 1 million d’euros par an pour le patrimoine scolaire. Pour Pierre et Marie-Curie, il reste la coopérative de l’école pour lever d’autres fonds. Aux parents de se mobiliser. n E.Ch.

en fournitures scolaires, jeux, jouets, abonne- ments et revues. Des aides sont accordées pour les classes découverte (9 euros par enfant multi- plié par 2 dans les quartiers prioritaires). Par ailleurs, des aides au transport (navettes, sor- ties, piscine

“Les écoles sont globalement bien dotées.”

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