La Presse Bisontine 181 - Novembre 2016

DOSSIER

La Presse Bisontine n° 181 - Novembre 2016

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l Nouveauté

Du positif pour les commerces

D ans le cabinet d’architecture de Jean-Louis Abt situé au second étage du parc Beepos, le soleil d’octobre réchauffe les baies vitrées posées pour recevoir la chaleur nécessaire. Une fois emma- gasinée, la chaleur est redistribuée. Pas besoin de radiateurs, de chauffage au sol. Une ventilation double flux assure la bonne circulation de l’air. Et lorsqu’il fait trop chaud, les stores à lamelles font leur travail mais aus- si la position du bâtiment pensée pour recevoir la chaleur de l’hiver et éviter celle de l’été. Beepos, alias abeille en anglais pour “Bee”, se veut durable : il consomme - 10 KwEp/m 3 et devance toutes les normes actuelles jusqu’à anticiper la future RT 2020. À l’entrée du bâtiment où logent 18 entreprises, une phra- se écrite à l’encre noire sur un mur blanc du hall d’entrée, co-signée par les Éric, Jean-François, Jean-Christophe et Jean, les investisseurs, résume la philosophie de l’espa- ce : “Le temps est venu pour chaque homme d’abandonner son empreinte énergétique.” C’est clair, net et précis : le bâtiment compense en effet la majorité de sa consomma- tion d’énergie par une énergie renouvelable grâce à des panneaux photosolaires. “Travailler dans un bâtiment de ce type positif, c’est aussi un état d’esprit. On partage avec des personnes d’autres sociétés dans une ambiance serei- ne autour d’un espace commun ou sur la terrasse, à l’éta- tertiaire positif Des entreprises partagent au Parc Lafayette à Besançon un bâtiment produisant davantage d’énergie qu’il n’en demande. Une économie sur les charges, un confort de travail. Beepos, premier bâtiment

Laurent-Alain Taine est l’un des rares à avoir fait le choix d’une éolienne domestique.

“J’ai changé tout l’éclairage en instal- lant des leds. Je chauffe aujourd’hui une grande partie de la maison avec un poê- le à bois avec pierres réfractaires. Il me faut environ 6 stères pour couvrir les besoins d’une maison de 180 m 2 habi- tables.” Dans la même logique, sa consomma- tion électrique avoisine 200 euros par an en sachant qu’il utilise les mêmes appareils électroménagers que les autres ou presque. “Je prends uniquement des équipements peu énergivores. J’envisa- ge de me séparer du congélateur car j’ai adapté mon mode de vie pour produire le plus possible ce que je mange. Par contre, je me suis débarrassé de la télé- vision, ce qui me permet de passer plus de temps à lire, à m’informer, à me docu- menter. On est beaucoup moins passif.” Avec son éolienne et ses panneaux, il produit 2,5 fois plus d’électricité qu’il n’en consomme. Immeuble à insectes, ruches, potager, il y a de l’autonomie ali- mentaire dans l’air.Même quand il entre- tient ses arbres, il récupère le bois pour le débiter en copeaux qu’il repose ensui- te au pied des arbres. “ C’est comme si on déposait des écorces.” Pur autodi- dacte, curieux de tout, il cherche tou- jours à limiter sa facture énergétique. À bas le diesel, vive l’essence et les petites voitures fonctionnelles, faciles à répa- rer. Pluriactif, il cumule les centres d’in- térêt professionnels, vit de l’écriture et du coaching de vie. “Cela ne me déran- ge pas non plus de travailler gratuite- ment, pour rendre service.” Un ange éco- lo. n

ge” témoigne une salariée. Inauguré en septembre dernier, le parc, situé 14, rue Lafayette à Besançon en zone franche urbaine est un ensemble de bureaux de 1 660 m 2 pour 18 entreprises déjà installées, le premier “positif” pour Besançon dans le domai- ne du tertiaire. Un second est en projet juste à côté. Utilisé depuis un an et demi, il fait l’unanimité. Ce n’est sans doute pas Jean-Louis Abt, l’architecte de cet espace qui prétendra le contraire. Pionnier dans la construction de maisons individuelles positives, il a reçu le prix Gre- nelle de l’Environnement (2010). Créer un bâtiment de ce type était un défi, relevé “Avec deux autres associés, nous voulions un bâtiment de ce type pour mutualiser les espaces, les salles de réunion. On partage des salles de réunion, des bureaux : on écono- mise de la surface, du chauffage” pointe Jean-Louis Abt. Un bémol : les locataires doivent respecter certains prin- cipes comme ouvrir les fenêtres la nuit l’été pour emma- gasiner la fraîcheur et refermer au matin. L’hiver : emma- gasiner la chaleur de la journée. Ce sont des habitudes à prendre. Pour le reste, la facture parle d’elle-même : 12 euros du m 2 avec les charges. n E.Ch. Jean-Louis Abt a dessiné le parc Beepos, zone Lafayette à Besançon.

construite en briques très épaisses recou- vertes d’enduit à chaux. On a privilégié les matériaux naturels en prenant soin d’en faire bon usage. Toutes les poutres et éléments de charpente ont été coupés en plein hiver par exemple.” Histoire de s’impliquer et d’alléger la facture, Laurent-Alain Taine se faisait embaucher par l’entreprise qui effec- tuait les travaux de maçonnerie et de charpente. “Je me suis débrouillé tout seul quand la maison était hors d’eau, hors d’air.” Ce personnage - car c’en est un - part régulièrement enseigner com- me bénévole le français au Japon en échange de quoi on lui offre le gîte et le couvert. Consultant en formation, il a pensé et fait évoluer sa maison pour tendre vers l’autonomie énergétique.

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