La Presse Bisontine 181 - Novembre 2016

ÉCONOMIE 38

La Presse Bisontine n° 181 - Novembre 2016

NOUVELLE ÉCONOMIE Francis Nappez, co-fondateur de Blablacar “Ce qu’il reste à faire est gigantesque”

Bisontin de naissance, Francis Nappez est l’un des co-fondateurs de la plate-forme qui relie les automobilistes entre eux. La success-story économique a engendré un phénomène de société. Entretien.

l’horaire était trop tardif. Je suis donc venu en train. L.P.B. : Le train, voilà un moyen de transport que vous concurrencez. Avez- vous conscience d’avoir bouleversé la S.N.C.F. par des prix plus attrac- tifs ? F.N. : Nous n’avons fait que rendre des places accessibles dans des voitures qui existaient déjà et nous avons rendu accessibles des liaisons qui n’existaient pas. Et non, la S.N.C.F. n’a pas rache- té Blablacar contrairement à certaines rumeurs. L.P.B. : Quid de la sécurité, des assu- rances ? F.N. : Les études prouvent qu’un blablacar fait plus attention quand il transporte une autre personne. La responsabilité pous- se à être plus prudent. Nous avons un partenariat avec une assurance. L.P.B. : Et si le conducteur me pose un lapin… F.N. : Un utilisateur est noté. Très vite, il peut se retrouver écarté (le paiement par code se fait une fois le trajet terminé dont une partie est reversée à la plate-forme).

ne”. Vous pesez 10 millions de chiffres d’affaires, employez 550 personnes et possédez 35 millions d’utilisateurs. Pourtant, au début, tout ne fut pas simple. F.N. : Tout le monde nous disait : personne n’ouvrira la porte de sa voiture. Personne n’y croyait. On a réduit les coûts du conduc- teur. Tant que l’on arrivera à maintenir ce prix, on sera dans le vent. L.P.B. : Quel est le prix moyen d’un trajet ? La Franche-Comté est-elle une adepte du blablacar ? F.N. : Le coût est de 24 euros pour 275 km. On propose des prix et ce sont les passagers qui régu- lent. Un prix vert est dans le marché. Si un conducteur demande trop cher, on lui signa- le. Si j’ouvre mon application, je vois qu’il y a 16 trajets Paris- Besançon (pour 25 euros par personne) et 41 pour un Besan- çon-Vesoul (2 euros). Ce n’est pas mal. L.P.B. : Le gouvernement est agacé car il n’y a pas de taxe. Le conduc- teur doit-il déclarer ? F.N. : Blablacar n’est pas un ser- vice taxable car nous sommes sur une économie de coût et non de revenu. On dit à l’État : vous avez déjà touché la T.V.A. sur le

I nvité par la Chambre de com- merce et d’industrie du Doubs (C.C.I.) et par l’asso- ciation Silicon Comté dans le cadre de la journée “Les Clés du Numérique” qui s’est dérou- lée lundi 3 octobre à Besançon, Francis Nappez était en quelque sorte la guest star de la jour- née. Il est intervenu en fin de soirée sur “l’ubérisation de notre société”. Né à Besançon il y a 37 ans, le directeur technique de Blablacar qui fut à l’origine de la Freebox avec Illiad, pas- sé par Meetic, répond à nos ques- tions. La Presse Bisontine : Qu’est ce que Blablacar pour ceux qui ne connaî- traient pas encore ? Francis Nappez : C’est une com- munauté de confiance qui met à disposition unmoyen de trans- port : la voiture. Nous sommes une plate-forme qui met en lien un conducteur dont l’objectif est de réduire son coût de transport

avec un voyageur qui veut voya- ger pas cher et au dernier moment partout en France et maintenant dans 22 pays dans le monde. Tout cela en passant un moment agréable car beau- coup nous disent : “Je n’aurais jamais rencontré cette personne

si je n’avais pas covoituré.” Notre progression la plus fulgurante n’est pas en France mais en Russie. Nous sommes aussi présents enAmé- rique latine, en Inde… L.P.B. : Vous êtes donc venus de Paris à Besançon par Bla- blacar… F.N. : Non (rires). Il y avait un bla- blacar qui venait à Besançon mais

Né à Besançon, Francis Nappez est un des co- fondateurs de Blablacar.

“Un Paris- Besançon pour environ 25 euros.”

carburant, le conducteur doit payer la vétusté… Laissez-le vivre. L.P.B. : La société paye-t-elle ses impôts en France ? F.N. : Oui.

L.P.B. : Quels sont les projets ? F.N. : Que toutes les voitures soient blablacar. Ce qu’il reste à faire est gigantesque. n

Propos recueillis par E.Ch.

L.P.B. : La start-up est devenue “Licor-

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