La Presse Bisontine 113 - Septembre 2010

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

Mensuel d’information de Besançon et des cantons d’Audeux, Boussières, Marchaux, Quingey et Roulans SEPTEMBRE 2010 N° 113 2 €

ROBERT SCHWINT “MES CONFIDENCES”

Rayonnement de Besançon, projet du tramway, Jean-Louis Fousseret,

Alain Joyandet, ses échecs, ses réussites, ses regrets… L’ancien maire de Besançon se confie longuement à La Presse Bisontine.

L’ÉVÉNEMENT en p.6 à 8

LE DOSSIER

p.17 à 24

SÉCURITÉ p.12 PLANOISE SOUS TENSION Après l’accident grave dont a été victime le petit Bilal, la mairie et la police ont décidé de siffler la fin des rodéos sauvages. Un phénomène difficilement maîtrisable. La tension est palpable.

Ils ont moins de 45 ans Les nouveaux leaders de l’économie locale

Victoria

*Le moins cher, hors "promo" et "prix nets" jusqu'au 11.09.10

Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 - redaction@groupe-publipresse.com

L’INTERVIEW DU MOIS

La Presse Bisontine n° 113 - Septembre 2010

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Clivage Roms, gitans, bohémiens, gens du voya- ge…Ces sujets que tout lemondemélan- ge ont été le cocktail explosif de lʼété à plusieurséchelles. Localedʼabordpuisque, cʼest une habitude, le passage estival des communautés de gens du voyage a suscité auprès de plusieurs municipali- tés locales de vives réactions. Vives, mais justifiées. Car gens du voyage ou pas, il sʼest agi en lʼoccurrence dʼoccupation illégale de terrain (à la Malcombe début juillet), ou de graves dégradations de matériel. On le constate encore dans quelques aires dʼaccueil duGrandBesan- çon. La réaction des élus locaux est donc appropriée dans le sens où ce nʼest pas lʼorigine de ces non-sédentaires ou la communauté quʼils représentent, mais bien les infractions commises qui sont pointées du doigt. Bien sûr, lʼamalgame opéré aujourdʼhui entre la question récur- rente de lʼaccueil des gens du voyage, casse-tête de bien desmunicipalités par- tout en France (y compris les grandes métropoles comme Bordeaux) et celle, beaucoup plus grave des Roms aujour- dʼhui, puise ses racines au plus profond de lʼinconscient collectif. Car la méfian- ce au mieux, la persécution et même lʼextermination des Roms, ne date pas dʼhier. Au XV ème siècle déjà, les premiers décrets chassant cette communauté sans attaches véritables hors les murs des villes stigmatisaient déjà cette popula- tion. Si le sujet est si sensible aujourdʼhui, à tel point que le Saint-Siège lui-même sʼen est mêlé, cʼest quʼil renvoie aux plus sombres heures de lʼHistoire qui a trou- vésonsordideapogée lorsde lʼHolocauste. Les réactions sont excessives en tout point car il ne sʼagit pas comme on a pu lʼentendre dʼune dérive sécuritaire de la France, qui ne fait finalement quʼappliquer des règles nationales et même euro- péennes enmatière dʼimmigration. Mais si le sujet divise, cʼest que lʼon touche là aux fondements de la République fran- çaise qui se glorifie depuis plus de deux cents ans dʼêtre la lumière du monde en matière dʼhumanisme. Il nʼen a pas fallu plus à la gauche en panne dʼidées pour bondir sur cet opportun sujet de clivage. Au fait, “rom” signifie littéralement “être humain”. Qui sʼen souvient ? Peut-être pas M. Sarkozy qui se trompe lourde- ment en faisant de ce sujet, la sécurité, le socle dʼune future campagne électo- rale. Les Français ne sont plus dupes. Sait-il dʼailleurs que son patronyme serait dʼorigine typiquement rom… ? Jean-François Hauser Éditorial

SPORT

Le Directeur technique national de l’athlétisme Ghani Yalouz : “Que Besançon retrouve ses galons”

Ghani Yalouz (ici avec Nourredine Smail, coureur de 5 000 m) privilégie la proximité pour faire passer ses messages. Une méthode

qui semble fonctionner.

L a Presse Bisontine :Avec 18 médailles récoltées aux championnats d’Europe d’athlétisme, les sportifs fran- çais ont réalisé une moisson historique à Barcelone. De Marie-José Pérec en passant par les cadres tech- niques jusqu’aux sportifs, tous ont expliqué que votre rôle a été primordial. Quelle était votre recette ? Ghani Yalouz : Ce résultat historique, c’est surtout grâce au travail des athlètes. J’ai fait du sport de haut niveau (vice-champion olympique de lutte) et suis bien placé pour dire qu’il existe des hauts et des bas. Ce travail, je ne l’ai pas fait seul mais entou- ré d’une équipe composée de femmes et d’hommes. Avant de prendre ce poste de Directeur technique national (D.T.N.), je me suis donné cinq mois pour m’entourer de personnes capables. Je privilégie la proximité et je m’enrichis de mon contact avec les autres. L.P.B. : Un lutteur à la tête de l’athlétisme, cela n’a pas été du goût de tous. Lors de votre prise de poste il y a 19 mois, beau- coup pensaient que vous alliez droit dans le mur. Tenez-vous votre revanche ? G.Y. : Je n’ai aucun sentiment de revanche. Quand la fédération d’athlétisme m’a sollicité pour ce pos- te, j’ai rapidement dit oui. C’est vrai que je n’ai pas choisi la simplicité. Tout le monde me disait que j’allais au casse-pipe mais je pense qu’il faut évi- ter la consanguinité dans le sport. La seule chose médailles à Barcelone. Fort de son expérience, de son influence, le D.T.N. va aider sa ville natale en matière de politique sportive. Ghani Yalouz a permis à l’équipe de France d’athlétisme de récolter une moisson historique de

qui doit réunir est l’amour du maillot.

resté gravé dans ma mémoire.

L.P.B. : Les athlètes français avec les nageurs ont réussi à faire oublier en partie la débâcle de l’équipe de France de football lors de la Coupe du Monde. Doit-on en déduire que l’on est mieux élevé en athlétisme ? G.Y. : J’essaye de ne pas avoir la mémoire trop cour- te et n’oublie pas que l’équipe de France nous a fait rêver en 1998… L.P.B. : Avez-vous imposé des mesures de bonne conduite aux athlètes ? G.Y. : Non, ce sont des personnes intelligentes et je n’ai pas besoin de leur dire comment courir ou quand ils doivent se rendre aux toilettes (rires). Je dois juste leur dire que le moteur, c’est le plaisir. J’ai simplement imposé que chacun porte le survête- ment de l’équipe nationale car c’est un symbole d’appartenance.

L.P.B. : Vous revenez souvent dans la capitale comtoise ? G.Y. : Je viens voir mes amis, ma famille, j’ai enco- re mes parents, deux grands frères aînés (Abdel et Khalid) mais il est clair que les temps me permet- tant de revenir ici sont rares (il habite en région parisienne). Depuis mes prises de fonction en tant que D.T.N., je n’ai eu que trois week-ends de repos… Je ne me plains pas. L.P.B. : Vous avez gardé contact avec Jean-Louis Fousseret, le maire ? G.Y. : Oui, c’est quelqu’un que j’apprécie. J’aime l’homme pour ce qu’il est car la politique, je m’en fous. Le 30 juin 2001, c’est lui qui a célébré mon mariage. Normalement, on fait toujours la célé- bration chez la mariée mais en sachant que c’est quelqu’un j’apprécie, j’ai voulu que ça soit lui qui célèbre notre union, en mairie de Besançon. L.P.B. : Justement, quel regard portez-vous sur le sport bison- tin qui a connu de nombreux soubresauts l’an dernier avec les déroutes conjuguées du basket ou du football. Apporte- rez-vous votre aide ou votre influence ? G.Y. : Je devais justement rencontrer Jean-Louis Fousseret à la fin du mois d’août pour que l’on par- le du sport à Besançon. J’aimerais que Besançon retrouve ses galons, que l’on retrouve 4 000 à 5 000 personnes au Palais des sports où qu’il y ait de grandes manifestations. J’aime cette ville (N.D.L.R. : il a été fait citoyen d’honneur). Il ne faut pas oublier que nous sommes une ville de handball, de basket, de lutte. Le sport est un super-moyen pour fédérer les gens mais il faut une volonté politique derriè- re comme c’est le cas en Allemagne où le sport et la culture sont mêlés. L.P.B. : Quelles pistes allez-vous donner ? G.Y. : Je pense que le sport a une importance humai- ne qui occupe à la fois les jeunes et les retraités. Propos recueillis par E.Ch.

L.P.B. : Et concernant les écouteurs sur les oreilles des athlètes… G.Y. : Je n’ai rien demandé. Je deman- de simplement du bon sens. L.P.B. : L’objectif est tourné vers Londres 2012. Aura-t-on la chance de voir évoluer un athlète franc-comtois ? G.Y. : Je l’espère avec Linda Marguet (Doubs SudAthlétisme) ou Fadil Bel- laabouss (Montbéliard Belfort Ath- létisme). L.P.B. : Besançon est votre ville natale. Quel souvenir en gardez-vous ? G.Y. : Plein (rires). Je n’ai pas oublié tout ce que Besançon a fait pour moi, notamment après ma médaille d’argent obtenue aux J.O. d’Atlanta. À ma sortie du train, il y avait un comité d’accueil et une immense récep- tion en mon honneur. Tout ceci est

“Le seul moteur, c’est le plaisir.”

est éditée par “Les Éditions de la Presse Bisontine”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@groupe-publipresse.com Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Régie publicitaire : Besançon Médias Diffusion - Tél. : 03 81 80 72 85 François ROUYER - Portable : 06 70 10 90 04 Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Août 2010 Commission paritaire : 1112i80130 Crédits photos : La Presse Bisontine, Archi.Tech, Extrême-Loue, C.G. 25, Cita, F.F.A., Matthieu Hagmann, Immobilium, Yves Petit.

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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Une rallonge de 3 millions d’euros pour le musée des Beaux-arts

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Le bar à chicha a fermé ses portes

C e ne sont plus 7, mais 10 mil- lions d’euros qui vont être engagés dans le projet de rénovation du Musée des Beaux- arts de Besançon. La rallonge finan- cière a été votée lors du Conseil municipal de l’été. Le sujet a sou- levé interrogations et mécontente- ment dans les rangs de l’opposition. Jean Rosselot a mis en doute la crédibilité de la majorité dans cet- te affaire révélatrice selon lui d’un manque de “sérieux” dans la condui- te du projet. “Ou bien il n’est pas maîtrisé, ou bien il n’est pas pen- sé, ou bien il faut nous donner des explications sur les aléas des gens qui étudient les dossiers” a lancé le leader de l’U.M.P. Ni l’un, ni l’autre répond l’adjoint à la culture Yves- Michel Dahoui. “Le chiffrage est fait par un programmiste. On s’est aper- çu que la première enveloppe de 7 millions d’euros était insuffisante pour répondre à tous les impératifs que l’on souhaitait pour ce musée” dit-il. Surfaces d’exposition élar-

gies, puits de lumière, mises aux normes, de la toiture aux aména- gements intérieurs, la morphologie des lieux va changer. “C’est le cin- quièmemusée de province. On serait coupable de ne pas avoir une enve- loppe à la hauteur du contenu” esti- me Yves-Michel Dahoui. Le financement du projet est à l’étude. Il pourrait se répartir ainsi entre quatre partenaires : Ville de Besançon 40 %, État 20 %, Dépar- tement 20 %, et Région 20 %. En même temps que le budget aug- mente, le calendrier des travaux est décalé dans le temps. Le chantier devrait démarrer à l’automne 2013 et s’étendre sur 18 mois. Pendant toute cette période, le musée sera fermé. Il est prévu que les collec- tions de l’établissement culturel soient exposées à travers le mon- de. Homme de réseaux et d’expérience, Emmanuel Guigon, le conservateur du musée des Beaux-arts prépare déjà cette “tour- née” des œuvres.

Le musée fermera ses portes durant 18 mois.

Besançon, l’oubliée des magazines de l’été

L a ville de Besançon est la grande absente des magazines de l’été du Conseil régional et du Conseil géné- ral. Ni Vu du Doubs, ni Franche-Comté

Mag ne font état de la cité Vauban qui est censée être un des points d’ancrage du tourisme. Or, pas une ligne pour pro- mouvoir un minimum Besançon auprès

des Franc-Comtois. Un constat qui a agi- té le Conseil municipal de Besançon. Le premier a avoir décelé cette absence est Édouard Sassard, un des leaders U.M.P. de l’opposition. “La Citadelle n’est pas même pas citée une seule fois. Je suis déçu” a-t-il déclaré. Jean-Louis Fousse- ret a déploré à son tour l’absence de la vil- le de Besançon dans les colonnes de ces deux publications institutionnelles. “Pour ne rien vous cacher, a-t-il répondu à Édouard Sassard, je suis d’accord avec vous. Il n’est pas normal que dans des documents de promotion du Département et de la Région, on ne parle pas de la capitale régionale” a conclu le maire en précisant qu’il deman- derait des explications aux intéressés. Aucune ligne sur la Citadelle dans les magazines de la Région et du Département.

P ointé du doigt dans le numéro 110 de La Pres- se Bisontine, un “salon de thé” de la rue Battant dont lʼactivité principale était de proposer à ses clients de fumer le narghilé a dû renon- cer à son activité. Suite à lʼarticle en question, la pré- fecture a réagi et provoqué la fermeture de ce lieu où se rassemblaient jusque-là en toute impunité des clients pour sʼadonner aux plaisirs de la fumée, en contradiction totale avec la loi. Suite à cet- te fermeture, un nouveau gérant sʼest positionné, a engagé des travaux en atten- dant une hypothétique réou-

verture à la rentrée. Seul hic : entre-temps, le propriétaire des murs a mis en vente les locaux et la mairie tenterait aujourdʼhui dʼuser de son droit de préemption pour racheter ce commerce de la rue Bat- tant. Avant sa tardive fermeture, le bar à chicha cumulait les infrac- tions : présence de mineurs, fumée, vente dʼalcool sans licen- ce IV, à tel point que les autres bars du quartier ne cachaient plus leur mécontentement. Après avoir utilisé son droit de préemption, la mairie devra cher- cher un repreneur pour ces locaux plutôt bien placés au bas de la rue Battant.

A

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BESANÇON

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POLITIQUE Des tensions palpables Les comptes se règlent au MoDem Depuis les élections régionales, le Mouvement Démocrate du Doubs est tiraillé par des querelles intestines. Le président a été suspendu de ses fonctions. Les cadres appellent à la réconciliation.

L es querelles intestines per- sistent au MoDem. De coups bas en rumeurs, le mouve- ment politique peine à retrou- ver sa sérénité depuis l’épisode catastrophique des élections régio- nales. Dans le Doubs, le parti de Fran- çois Bayrou serait à la dérive au point que dans le microcosme politique local, onmurmuremême que Philippe Gonon, leader du MoDem à Besançon, serait sur le départ. Il ferait ses valises pour rejoindre l’U.M.P. L’intéressé dément

toriale du MoDem. Tout est remis à plat. Début 2011, les militants seront invités à élire les présidents départementaux. Ce sera vrai aussi dans le Doubs, un terri- toire qui est mis sous tutelle du siè- ge national depuis fin juillet, date à laquelle Gérard Faivre a été suspen- du de ses fonctions de président de l’Union régionale duMouvement Démo- crate et de la fédération du Doubs. Il est reproché à Gérard Faivre d’avoir joué contre le MoDem au moment des élections régionales. Il s’est placé en dissident en réaction à la nomination de Christophe Grudler (Territoire-de- Belfort) comme tête de liste. Une déci- sion qu’il n’a pas digérée. “Gérard Faivre est suspendu mais pas écarté du MoDem” rappelle un militant du Mou- vement Démocrate en sous-entendant que ce briscard de la politique locale aurait encore une légitimité à postu- ler à la fonction de président dépar- temental en 2011. Malgré sa volte-face lors des régionales,Gérard Faivre aurait toujours avec lui des militants prêts à le soutenir.

suite à nos sollicitations. Les préparatifs de l’élection du futur pré- sident départemental du MoDem promettent d’être agités. Marc Fes- neau pourrait interve- nir pour proposer un can- didat idéal capable de défendre les valeurs du parti en local, et mettre ainsi tout le monde d’accord. “À mon sens, estime Michel Josse, il nous faudrait un candi-

“Grâce à Gérard Faivre, le MoDem s’est maintenu” dit-elle. Des clans se forment au Mouvement Démocrate. Il est probable que ce par- ti rencontre les plus grandes difficul- tés pour retrouver un semblant d’unité et ce, malgré l’appel à la réconciliation lancé par Marc Fesneau, secrétaire général du MoDem. Michel Josse, pré- sident d’honneur duMouvement Démo- crate du Doubs, partage cet avis. Les règlements de comptes qui se font le plus souvent par médias interposés ont assez duré. “Il faut aller vers une réconciliation dans l’intérêt de notre parti insisteMichel Josse. Gérard Faivre aurait intérêt maintenant à rentrer dans le rang.” Dans le cas contraire, certains disent déjà qu’il faudrait l’exclure du MoDem. Contacté par nos soins, Gérard Faivre n’a encore donné

Mais compte tenu des antécédents, il est clair qu’un tel scénario n’arrangerait pas l’image déjà écornée du Mouve- ment Démocrate dans le Doubs. Cela n’adoucirait pas non plus les querelles internes qui pourrissent l’ambiance du parti en local depuis quelques mois. Comment comprendre que Christophe Grudler se soit fait éconduire à Val- dahon lors d’une réunion animée par Gérard Faivre ? Comment expliquer encore, si ce n’est par les conflits de personnes, qu’Odile Faivre-Petitjean, conseillèremunicipaleMoDemà Besan- çon, ait voté pour le tram alors que Philippe Gonon votait contre ? “Ma position sur le tram n’a rien à voir avec le MoDem” explique Odile Faivre-Petit- jean qui ne cache pas cependant son attachement à Gérard Faivre, estimant que Philippe Gonon brouille les cartes.

Philippe Gonon, en arrière- plan, n’a jamais eu l’intention de quitter le MoDem.

formellement. “C’est de la désinformation pure, à la limite de la diffamation” rectifie l’élu. Au contraire, en tant que conseiller national du MoDem, il affirme œuvrer sans retenue depuis quelques mois à sa reconstruction. Un chantier de taille dont le but est de modifier en profondeur l’organisation terri-

“Il faut aller vers une réconciliation.”

dat qui soit en dehors des querelles actuelles.” Pour le bien du Mouvement Démocrate, il faudrait donc que ni Gérard Faivre, ni Philippe Gonon ne briguent cette fonction. T.C.

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L’ÉVÉNEMENT

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Le 8 juillet, Robert Schwint était invité dans la salle des mariages de l’Hôtel de Ville pour dévoiler son portrait officiel, qui trône désormais à côté des maires qui l’ont précédé. Les apparitions en public de celui qui occupa la fonction de premier magis- trat de la capitale régionale pendant vingt-quatre ans (1977-2001) sont rares, tout autant que sa parole. Âgé de 82 ans, Robert Schwint a accepté de se confier à La Presse Bisontine. Hier élu, aujourd’hui citoyen, l’homme politique porte un regard lucide sur la ville de Besançon qu’il regarde évoluer, et sur ceux qui la font vivre. Confidences pour confidences, sans amertume, ni remords. “Jean-Louis Fousseret n’était pas mon poulain” Depuis qu’il est en retraite, l’ancien maire de Besançon Robert Schwint se tient à l’écart de la vie politique. Ses apparitions en public se font rares. Un recul qui ne l’empêche pas de porter un regard lucide de citoyen sur sa ville et ceux qui la font vivre. Confidences pour confidences. ROBERT SCHWINT : CONFIDENCES POUR CONFIDENCES COMMENTAIRE Robert Schwint

L a Presse Bisontine : Comment allez-vous M. Schwint ? Robert Schwint : Ça va bien. J’ai certes quelques difficultés liées à l’âge. Mais le moral est bon. Je vais encore aumar- ché, faire un tour en ville. J’ai 82 ans et je commence à sentir le poids des années. Le seul inconvénient de ma retraite est que je suis vite loin des pro- blèmes. Je n’ai plus tous les tenants et aboutissants. Mais je continue à me tenir informé. Je lis la presse chaque matin. L.P.B. :Vos apparitions en public sont rares. La dernière en date remonte à juillet,lors de l’hom- mage que lamairie vous a rendu en accrochant votre portrait à l’hôtel de ville, à côté de celui de Jean Minjoz. On vous a vu d’ailleurs très ému ? R.S. : C’est rare que je fasse un discours avec autant d’émotion. Une émotion que je n’ai pas pu cacher en évoquant

parallèle sur le projet de modernisa- tion du réseau de bus, pour pouvoir com- parer ensuite les deux dossiers. Il me semble que les conséquences financières et structurelles du tram n’ont pas été suffisamment appréciées. La décision a été prise, maintenant elle ne se dis- cute plus. Je n’ai pas non plus une connaissance suffisante du dossier pour dire qu’il aurait été possible de faire différemment. L.P.B. : Robert Schwint aurait-il fait le tram ? R.S. : Un chantier comme celui-ci coûte très cher. Franchement, j’aurais hésité à m’y engager. Une fois encore, le choix a été fait, je le respecte, chacun devra assumer ses responsabilités. Je suis diplomate et démocrate. L.P.B. :Récemment,vous avez d’ailleurs repro- ché à Jean-Louis Fousseret son entêtement pour le tram. Des commentaires surprenants à l’égard de celui qui vous a succédé et qui était votre poulain ? R.S. : Contrairement à ce que certains disent, Jean-Louis Fousseret n’était pas mon poulain. Quand je me suis retiré des affaires, j’ai laissé le choix au par- ti socialiste de désigner mon succes- seur. J’ai expliqué à l’époque que le choix de P.S. serait le mien. À un moment donné, je sais que le nom de Claude Jeannerot circulait. C’est quelqu’un qui aurait sans doute eu le profil requis pour être maire de Besançon. L.P.B. : Le tram a un coût financier. Peut-il éga- lement coûter cher politiquement à Jean-Louis Fousseret ? R.S. : Si ça se passe mal, les Bisontins auront sans doute dumal à pardonner. Mais je n’ai pas de jugement à porter L.P.B. : Le projet a divisé la majorité plurielle. LesVerts s’y sont farouchement opposés. Cela risque de créer des tensions à gauche lors des

un moment très important de vie poli- tique. L.P.B. :Régulièrement,on voit réapparaître l’idée d’un téléphérique ou d’un funiculaire pour accé- der à la Citadelle. C’est un projet que vous avez porté mais qui n’a pas abouti. Cela reste un échec pour vous ? R.S. : C’est un échec malgré toute la bon- ne volonté déployée pour réaliser ce projet. On y croyait à ce funiculaire de la Citadelle. Je suis allé plaider le dos- sier jusqu’au ministère de l’Équipe- ment. En vain. Nous n’avons pas pu négocier. À mon sens, l’État a refusé ce projet par opposition politique au mai- re socialiste que j’étais. J’ai d’ailleurs rarement senti une telle opposition à mon égard. Enfin, on ne peut pas avoir que des réussites (sourire). L.P.B. : Vous aviez la réputation d’être un mai- re exigeant avec vos adjoints comme avec les services. Cela commençait par le respect des horaires. La recette Robert Schwint était-elle une main de fer dans un gant de velours ? R.S. : C’est vrai, j’étais très exigeant avec mes adjoints. Ce trait de caractère est lié peut-être à mon métier de prof. On m’a toujours appris que l’exactitude est la politesse des rois. J’étais aussi exi- geant avec les élus, les services, mes collaborateurs, que je l’étais enversmoi- même. L.P.B. : Après l’échec de Sonorama, des élus qui vous ont côtoyé racontaient que si vous aviez été aux affaires, vous n’auriez pas par- donné cela à votre adjoint ? R.S. : J’ai suivi de loin Sonorama.Appa- remment, ce fut un échec. Je ne l’au- rais pas admis. S’il fallait hausser le ton, je le faisais volontiers. Quand on est maire, il faut de l’autorité et ne pas laisser passer n’importe quoi.

la vie publique. J’étais bien dans ma peau, bien dansmes baskets. Jeme suis engagé par conviction. Les calculs poli- tiques n’ont jamais été ma tasse de thé. Néanmoins, j’ai une certaine satisfac- tion à avoir gravi les échelons. Né à Montbéliard, dans un milieu pauvre, protestant, de gauche, j’ai essayé de res- ter fidèle àmes convictions tout au long de mon parcours. L.P.B. : La politique semble être devenue une affaire de communication plus que de convic- tion. Percevez-vous une rupture entre votre génération d’élus et celle qui arrive ? R.S. : La fonction politique publique a changé. À mon époque, l’engagement pour la collectivité était une valeur qu’on défendait. Aujourd’hui, il s’agit davantage d’une recherche de pouvoir et de reconnaissance. L.P.B. : Cette évolution n’est pas non plus l’ex- plication à la rupture qui s’opère entre la clas- se politique et la population qui se mesure au moment des élections par un vertigineux taux d’abstention ? R.S. : L’abstention m’interpelle. C’est dramatique pour une démocratie que l’on se détourne à ce point du bulletin de vote qui est justement le b.a.-ba de la démocratie. Les hommes politiques ont leur part de responsabilité. Ils se sont petit à petit détournés de leur mis- sion préalable qui est de servir les citoyens. La faute est aussi en partie liée auxmédias qui jouent un rôle impor- tant dans cette organisation. L.P.B. : Quel(s) moment(s) fort(s) devriez-vous retenir de vos vingt-quatre ans de mandat de maire de Besançon ? R.S. : Le moment le plus fort, c’est l’élec- tion. Il y a d’abord la campagne élec- torale que vous menez avec votre équi- pe. Vient ensuite le vote des citoyens. Et quand vous parvenez à passer, c’est

Besançon. Cette ville a des atouts et pourtant elle peine à asseoir sa notoriété. Le débat n’est pas nouveau. Quemanque-t-il à cette ville pour qu’elle gagne de nouveaux galons ? R.S. : Il manque à Besançon de l’indus- trie. Je le reconnais, c’est un dévelop- pement que nous ne sommes pas par- venus à donner à cette ville ces dernières années. Nous n’avons sans doute pas recherché suffisamment les causes réelles à un avenir qui se présentait sous une forme un peu trop plate. Ce n’est pas que nous ayons voulu rester en dehors de tout développement éco- nomique voire même démographique. Nous avons fait le maximum de ce que nous pouvions faire pour maintenir cet- te capitale régionale dans son rôle de grande ville. Des projets ont été menés pour accompagner les industriels.Mal- gré tout, Besançon est devenu une vil- le tournée vers le tertiaire, trop sans doute. Cela peut être un handicap à ter- me. Il a manqué quelque chose pour passer un cap mais je ne sais pas quoi. J’ai le temps d’y réfléchir (rire). L.P.B. : Le nord Franche-Comté a cette image industrielle. Ce territoire paraît se développer de façon autonome. Il a un essor actuel que l’on pourrait attendre d’une capitale régiona- le ? R.S. : Peut-être que dans le nordFranche- Comté, ils sont plus efficaces que nous… L.P.B. : Un projet comme le tram peut-il contri- buer au rayonnement de Besançon ? R.S. : Certainement, mais je n’en suis pas convaincu. L.P.B. :Vous n’avez pas caché votre opposition au tram. Que reprochez-vous à ce projet ? R.S. : Je pense que la décision de faire le tram a été prise de façon trop rapi- de. Pour ma part, j’aurais été plus pru- dent quitte à mettre quelques années de plus. J’aurais peut-être travaillé en

vingt-quatre ans pas- sés aux côtés des Bison- tins, à mener des pro- jets. C’est tout un monde que l’on ne quit- te pas sans un pince- ment au cœur. Je me suis attaché à cette vil- le qui pourtant n’est pas ma ville natale. L.P.B. : Vous regrettez cet- te époque où vous étiez aux affaires municipales,ou au contraire la page est tour- née ? R.S. : J’ai tourné la page, vraiment. Je n’aurais pas souhaité garder un pied dedans et un dehors.J’ai aimé ce bou- lot, celui de maire sur- tout. J’ai été heureux de cet engagement dans

“Quand on est maire, il ne faut pas laisser passer n’importe quoi.”

L.P.B. : On parle beaucoup du rayonnement de

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telles responsabilités ait pu agir ainsi sans envisager le retour de bâton. L.P.B. : Quel devrait être le profil du maire de demain pour une ville comme Besançon ? R.S. : La fonction d’élu change. Le maire de demaindevra être quel- qu’un de parfaitement au courant des pro- blèmes qui se posent à la société. Il ne pourra sans doute plus être un citoyen comme Jean Minjoz ou Robert Schwint sortant “de sa

prochaines élections municipales ? Qu’en pen- se l’ancien maire qui n’a jamais été favorable à la gauche plurielle ? R.S. : J’avais mis en garde Jean-Louis Fousseret sur le fait qu’il aurait sans un jour des problèmes avec les Verts. J’en parlais en connaissance de cause car j’avais de mon côté tenté une allian- ce avec les communistes qui n’a pas fonctionné. Le problème est que Jean- Louis Fousseret peut difficilement échap- per à la gauche plurielle. Il lui serait difficile de s’engager seul dans une élec- tion municipale. L.P.B. :S’il vous avait écouté,cela aurait pu être perçu comme un aveu de faiblesse de la part du nouveau maire ? R.S. : Aveu de faiblesse ou de sagesse ? L.P.B. :Vous auriez déclaré que le député U.M.P. Jacques Grosperrin ferait un bon maire pour Besançon. Le confirmez-vous ? R.S. : C’est une pure invention ! Je ne suis plus encarté au parti socialiste, mais je reste fidèle à ses valeurs. Néan- moins, dans une ville comme Besan- çon, la couleur politique importe peu. Ce qui compte, c’est la personne et ce qu’elle dégage. Malgré tout, la capita- le régionale a toujours été une ville de gauche. Il y a eu Jean Minjoz à la sui- te duquel j’ai pris le relais. Cela fait maintenant cinquante ans que cette ville est de la même couleur politique. L.P.B. : La verra-t-on un jour changer de bord et passer à droite ? R.S. : À mon sens, une personne aurait peut-être pu faire basculer cette ville à droite, c’est Alain Joyandet. Il passait bien auprès des gens. Cet homme poli- tique aurait pu être dangereux. Je n’ar- rive toujours pas à comprendre qu’une personnalité publique qui occupait de

“Je n’ai pas de jugement à porter.”

campagne”. Les problèmes vont deve- nir de plus en plus complexes. Il fau- dra être doté de grandes qualités intel- lectuelles et techniques pour les résoudre. Pour autant, les élections municipales resteront une affaire de partis. Cela ne peut pas être autrement. L.P.B. :Vous étiez instituteur. L’école, l’autorité, la jeunesse, les choses ont-elles autant chan- gé qu’on le dit parfois par rapport à votre époque ? R.S. : Honnêtement, je ne voudrais plus retourner devant une classe. À mon époque, il y avait une autorité naturelle du maître qui ne faisait l’objet d’aucu- ne discussion. Ce n’est plus le cas. Je suis inquiet, très inquiet pour l’avenir. Je plains les enseignants qui exerce- ront dans dix ou vingt ans.Avec le recul, je me dis que j’ai vécu une époque très agréable dansmon travail d’enseignant pour commencer et ensuite en poli- tique. Propos recueillis par T.C.

Selon Robert Schwint, seul Alain Joyandet aurait pu faire basculer la ville à droite.

Garde d’enfants à domicile : UNE SOLUTION À LA CARTE Implantée depuis le début de l’année sur Besançon, “La Compagnie des Familles” propose des solutions adaptées à chaque situation. Avec en plus, crédits d’impôts et aides de la C.A.F. à la clé.

PUBLI-INFORMATION

P arce qu’elle s’est rendue comp- te en arrivant il y a trois ans à Besançon que trouver une “nounou” pouvait s’apparen- ter à un véritable parcours du com- battant, Marie-Amélie Sauvayre a décidé de créer sa propre entreprise, spécialisée dans la garde d’enfants à domicile.À Besançon,“La Compagnie des Familles”, franchise nationale créée à Paris en 2004, a donc ouvert sa dixième agence en province avec à sa tête, cette jeune et dynamique maman désormais chef d’entreprise.

de choix que privilégie la Compagnie des Familles dans le recrutement de ses nounous et baby-sitters . Clémen- tine Cussac, éducatrice jeunes enfants, se charge du recrutement, de la for- mation et du suivi de ces nounous spé- cialisées dans le service à domicile. Faire appel à La Compagnie des Familles, c’est aussi accéder aux dif- férentes aides de la C.A.F. et de l’État (crédits d’impôt). Les tarifs varient en fonction de plusieurs critères : nombre d’heures par mois, revenus des parents… “Pour donner un exemple d’une famille qui a besoin d’une per- sonne pour le périscolaire de l’après- midi, soit environ 26 heures par mois, le tarif sera de 460 euros auxquels il faudra déduire près de 300 euros de la C.A.F., soit environ 160 euros par mois sur lesquels on bénéficie en plus d’un crédit d’impôt de 50 %. Ce systè- me de garde à domicile n’est pas réser- vé qu’aux plus aisés” insiste Marie- Amélie Sauvayre qui établit des devis à la demande. L’avantage de passer par un tel système réside aussi dans

Titulaire de l’agrément simple pour la garde des enfants de plus de trois ans et de l’agrément qualité pour les bébés de moins de trois ans, la socié-

enfants à la sortie de l’école à 16 h 30, les raccompagner à la maison et les aider à faire leurs devoirs indique Marie-Amélie Sauvayre. Mais nous proposons aussi des nou- nous à la journée pour les moins de trois ans. Toutes les solutions sont possibles. Avec des parents dont les horaires de travail fluc- tuent, c’est important de savoir s’adap- ter.” La disponibilité, l’autonomie et le sens des responsabilités sont les critères

té bisontine propose des solutions souples, à la car- te, qui s’adaptent à chaque situation. La Com- pagnie des Familles rayonne non seulement

“La garde à domicile n’est pas réservée qu’aux plus aisés.”

le fait que la Compagnie des Familles se charge elle-même du recrutement et du paiement des nounous, les parents n’ayant aucune formalité à remplir avec la nounou. “C’est vraiment une prestation à la carte. D’un mois à l’autre, on peut changer sans problè- me le volume horaire, on ne paie que les heures effectuées” ajoute la res- ponsable qui prépare activement la rentrée afin de pouvoir satisfaire toutes les demandes, de plus en plus nom- breuses. La Compagnie des Familles, le meilleur choix pour le confort et le développement de vos enfants.

dans le Grand Besançon, mais aussi dans tout le département du Doubs. “Le plus gros des demandes, c’est pour du périscolaire, pour récupérer les

Marie-Amélie Sauvayre a créé le Compagnie des Familles

en février dernier à Besançon.

LA COMPAGNIE DES FAMILLES 4 J, chemin de Palente - 25000 Besançon Tél. : 03 81 47 22 78 - Port.: 06 62 54 66 19 E-mail : besancon@lacompagniedesfamilles.com Site : www.lacompagniedesfamilles.com

L’ÉVÉNEMENT

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EXPLICATIONS L’analyse de Joseph Pinard Schwint - Fousseret : deux styles, deux méthodes

Historien, ancien élu, Joseph Pinard compare Robert Schwint et Jean-Louis Fousseret qui ont chacun leur propre approche de la politique.

un dossier sur les microtechniques par exemple, cette expérience lui est uti- le. Le score qu’il a obtenu sur le pro- jet du tram signifie qu’il connaissait son dossier et qu’il est convaincant. L.P.B. : Jean-Louis Fousseret serait-il plus pragmatique du fait de son parcours profes- sionnel ? J.P. : Il n’est pas un intellectuel, mais il a cette compétence de technicien qui correspond bien au profil de la ville. Il est très bien placé pour saisir les évo- lutions et les grandes mutations. C’est fondamental, étant entendu qu’il vient d’une gauche où les gens qui connais- sent le monde de l’entreprise ne sont pas nombreux. De même que Robert Schwint parlait avec les syndicats, quand Jean-Louis Fousseret parle avec les décideurs du monde économique, ils se comprennent. Notre maire aurait tort de faire un complexe vis-à-vis des intellectuels, car nos plus grands élus locaux ont toujours travaillé avec des manuels. L.P.B. : Robert Schwint aurait été, dit-il, plus prudent sur un projet comme le tram qui peut coûter cher politiquement. Jean-Louis Fous- seret a-t-il pris un risque ? J.P. : Il y a toujours un tollé lorsqu’il s’agit de grands chantiers. Àmon avis, le risque qu’il a pris est de la même amplitude que celui que Jean Minjoz a pris lorsqu’il a fait adopter la pié- tonnisation de la Grande rue ou le plan de circulation.À l’époque, il a fait l’objet de critiques beaucoup plus fortes que Jean-Louis Fousseret sur le tram. Les commerçants disaient alors que ce choix annonçait leur mort.Aujourd’hui,

L a Presse Bisontine :Vous avez été élu aux côtés de Robert Schwint. Y a-t-il un chantier que l’homme a porté que vous retiendriez ? Joseph Pinard : Ce qui m’apparaît fon- damental, c’est la constitution de la communauté d’agglomération duGrand Besançon. Elle était infiniment plus difficile à faire ici qu’ailleurs, eu égard à la disparité des communes qui entou- rent la capitale régionale. Ce projet était de nature à provoquer un phé- nomène de peur pour ces communes. Dans la négociation, le fait que Robert Schwint ait été maire du Russey a contribué à instaurer un climat de confiance.Aux yeux des élus des petites communes du secteur, il n’était pas

Robert Schwint avait déjà une expé- rience d’élu local avant d’arriver à Besançon. Pour l’histoire, je rappelle que Robert Schwint a été présenté aux élections municipales de 1977, non pas pour arbitrer des rivalités, mais pour combler un vide car à l’époque per- sonne ne voulait prendre la succession de Jean Minjoz. Il y avait pourtant dans l’équipe sortante des élus d’une grande compétence. Du fait de cette expérience d’élu local, les maires des alentours considéraient Robert Schwint comme un des leurs. On ne peut pas lui reprocher, mais Jean-Louis Fousseret n’a pas cette expérience. En revanche, il a la chan- ce de pouvoir compter à l’Agglo sur Gabriel Baulieu qui est quelqu’un de sérieux, travailleur et loyal. Leur tan- dem fonctionne bien alors qu’ils ne sont pas de la même sensibilité poli- tique. L.P.B. : Robert Schwint et Jean-Louis Fousse- ret n’ont pas non plus le même parcours pro- fessionnel. Le premier est enseignant,le second est un technicien issu du privé. Cela influe-t- il sur leur manière d’agir ? J.P. : Je soulignerais tout d’abord que Robert Schwint a pu s’appuyer sur le fait qu’il a eu des mandats syndicaux. Il a été délégué du personnel. Cela lui a valu une audience auprès du milieu enseignant. Jean-Louis Fousseret a lui-même un parcours particulier. Dans son équipe, il est un des rares à avoir l’expérience du travail dans le privé. Il est technicien et bon technicien. Ce n’est pas négligeable.Quand il empoigne

considéré comme le maire de la grande vil- le, mais comme leur collègue. Il ne faut jamais mépriser ces phénomènes psycho- logiques. Cela est à mettre à son crédit, car si ce chantier avait capoté, la ville crevait. L.P.B. : Dans sa façon de pratiquer la politique, Jean- Louis Fousseret est-il en rupture avec Robert Schwint, ou au contraire s’inscrit-il dans la conti- nuité de l’ancien maire ? J.P. : Il y a une conti- nuité politique. Mais des différences sont là étant entendu que

“Un technicien qui est convain- cant.”

Par rapport à Robert Schwint, “Jean-Louis Fousseret n’est pas un intellectuel” pense Joseph Pinard.

au pouvoir, il a intégré le parti com- muniste à son équipe contre l’avis de Jean Minjoz. À l’époque, il a eu à pâtir du sectarisme de certains membres du P.C. Le parti communiste a énormé- ment changé et Jean-Louis Fousseret ne peut que se féliciter du travail four- ni par ses élus communistes.

personne ne reviendrait en arrière. L’immédiateté nous tue. Il faudrait plus souvent relire le passé pour com- prendre le présent. L.P.B. : Il y a également une divergence de point de vue sur le principe de “gauche plu- rielle” entre les deux hommes. Qu’en pensez- vous ? J.P. : Quand Robert Schwint est arrivé

Propos recueillis par T.C.

HOMMAGE

Son portrait dévoilé

Robert Schwint traits pour traits L’ancien maire de Besançon a désormais son portrait accroché de celui de Jean Minjoz dans la galerie des maires. Jean-Louis Fousseret a rendu hommage à son prédécesseur lors de la présentation du tableau réalisé par Thierry Marquis.

C’ est le peintre Thierry Marquis qui a réalisé le portrait de Robert Schwint. Le tableau, fidè- le aux traits de l’homme politique, est désormais accroché à côté de celui de Jean Minjoz, dans la gale-

té en se demandant toutefois dans quelle aventure il venait de mettre le pied. Ce protestant, de gauche, laïque, et têtu, “toutes les qualités d’un Montbéliardais que je suis” s’est imposé à la suite de JeanMin- joz en 1977. Le 8 juillet, en prenant la parole à son tour, Robert Schwint qui avait la réputation d’être un homme de fermeté n’a pas pu retenir son émo- tion, laissant échapper quelques sanglots en s’adressant à l’assemblée venue à sa rencontre. “Si j’ai été maire aussi longtemps, c’est parce que je croyais en ce métier. Ce n’est pas une simple fonction, mais un sacerdoce. On est à cette place ni pour soi ni pour rouler les mécaniques, mais pour servir une ville pour ce qu’elle est et ce qu’elle doit devenir.” Robert Schwint a témoigné de sa gratitude envers son épouse Simone Schwint qui l’a épaulée dans son quotidien de mai- re. T.C.

Besançon doit beaucoup à Jean Minjoz, elle te doit aussi beaucoup. C’est donc un devoir que d’honorer ceux qui ont honoré cette ville. Modestement, j’essaie d’être digne de mes prédécesseurs. Beaucoup d’entre nous ont été conseillers ou adjoints à tes côtés. Je n’imaginais pas qu’un jour je serais celui qui aurait l’honneur de dévoiler ce por- trait” a déclaré Jean-Louis Fous- seret. L’heure était à l’émotion et pas aux divergences politiques qui opposent parfois les deux hommes. Robert Schwint n’est pas resté insensible à cet hommage qui venait couronner près de quarante ans de carrière politique. Elle a pris sa source au Russey, une commu- ne du Haut-Doubs où il fut insti- tuteur avant d’en devenir maire. C’est à cette époque, en 1971, qu’il devint sénateur. C’est aussi dans la continuité de sa victoire électo- rale que le Parti Socialiste lui a proposé de se présenter à Besan- çon, ce que Robert Schwint a accep-

rie des maires. La présentation de cet- te peinture a fait l’objet d’une céré- monie le 8 juillet, en hommage à celui qui a occupé la place de premier magistrat de la capitale régio- nale de 1977 à 2001. Un rendez-vous amical durant lequel Jean-Louis Fousse- ret n’a pas manqué de saluer son hôte avec sympathie et reconnaissance. “Tu es de ceux qui ont donné de leur temps pour cette ville. Si

“Je croyais en ce métier.”

Le portrait de Robert Schwint trône désormais dans la salle des mariages à l’hôtel de ville de Besançon, à côté de celui de tous les anciens maires de la ville.

BESANÇON

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DÉPLACEMENTS 2 000 à Strasbourg 85 abonnés à AutoCité Cinq mois après son lancement, le service d’autopartage n’a pas encore atteint la centaine d’abonnés prévus. Les petites voitures se déplacent 150 fois par mois.

CULTURE Vente d’alcool Une licence IV pour la S.M.A.C. Le futur bar de la scène des musiques actuelles (S.M.A.C.) sera autorisé à vendre de l’alcool les soirs de concert. Une déci- sion qui n’est pas du goût de tout le monde. L a ville de Besançon a acquis pour 6 000 euros la licence IV qui autorisera le bar de la S.M.A.C. (scè- ne des musiques actuelles) à vendre de l’alcool dès janvier 2011. La décision déplaît à Catherine Gelin de l’opposition municipale. “Le principe de vendre de l’alcool dans une S.M.A.C. me gêne. C’est faire peu de cas de la jeunesse que de lui proposer de l’alcool sur un lieu public.” Selon cette élue, lamairie devrait plutôt monter l’exemple et faire du bar de la S.M.A.C. une sorte d’emblème de la lutte contre l’alcoolisme. Prohiber l’alcool au profit du jus de fruit ne convainc pas le maire Jean-Louis Fousseret. “L’alcoolisme chez les jeunes m’inquiète. Or, ce n’est pas en cassant le thermomètre qu’on fait bais- ser la fièvre” dit-il. Autoriser les clients à prendre une bière au comptoir ne signifie pas que le bar de la S.M.A.C. deviendra le futur repère à “pochetrons” de la capitale régionale. “Il sera soumis à la même législation que n’importe quel autre débit de boisson. Servir de l’alcool aux mineurs où aux personnes ivres sera interdit” rappelle Franck Monneur, conseiller municipal délégué aux musiques actuelles. Pour commencer, le bar de la S.M.A.C. ne sera ouvert qu’à l’occasion des concerts. Mais à la belle saison, l’expérience pourrait être menée de l’ouvrir toute la journée pour permettre au public de profiter de la vas- te terrasse qui offre un panorama sur la Citadelle. Franck Monneur précise qu’il s’agit là d’une hypothè- se. “La priorité de la S.M.A.C. est d’être un lieu de musique et pas un débit de boissons.” T.C.

L e service d’autopartage n’a pas encore complètement trouvé sa place dans la capitale comtoise, même si du côté de la direction d’AutoCité, on se dit satisfait du démarra- ge. “85 abonnés, c’est même un peu au-delà de nos prévisions. Nous avions prévu d’atteindre les 100 abonnés en un an. Ce n’est pas gagné, c’est encore insuf- fisant, mais c’est prometteur” relativise Jean-Baptiste Schmi- der, le gestionnaire du disposi- tif bisontin. L’objectif d’AutoCité à Besançon est toujours

Les petites voitures blanches au logo mauve n’ont pas encore séduit 100 utilisateurs.

d’atteindre les 500 abonnés en trois ans. Besançon est une des plus petites villes de France à avoir adopté ce dis- positif de “voi- ture à la carte”. Dans d’autres agglomérations plus impor- tantes, à l’image de Strasbourg (et d’ailleurs de plusieurs autres

Faire décoller le nombre d’abonnements.

villes alsaciennes), le concept marche beaucoupmieux. La capi- tale alsacienne compte désor- mais 2 000 abonnés. “Là-bas, nous avons plus d’ancienneté, le service a été lancé il y a dix ans” précise le responsable. Les 85 abonnés bisontins utili-

sent chacun en moyenne deux fois une voiture AutoCité tous les mois. L’utilisation dure en général une demi-journée, pour une distance moyenne de 30 km. À la rentrée, le réseau bisontin s’apprête à lancer des partena- riats avec la Carte Avantages

Jeunes et les bus Ginko pour fai- re décoller le nombre d’abonnements. La tranche prin- cipale des utilisateurs d’AutoCité, ce sont les personnes âgées de 30 à 40 ans (42 %).

J.-F.H.

BESANÇON

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SÉCURITÉ

Rues et monuments bisontins bientôt sous vidéo ? Des yeux avant les caméras Avant de décider ou non d’utiliser la vidéo-protection pour sécuriser ses rues, Besançon embauchera dès janvier de nouveaux médiateurs de quartier.

Les caméras font parfois leur preuve Zoom

Grande rue ou place du 8-Septembre venait à être positive, il faudra faire vite, sachant que l’État prend la moi- tié de l’investissement en charge. 280 communes en France sont concernées par ce plan de financement. Pour répondre aux propos du ministre de l’Industrie et maire de Nice Chris- tian Estrosi, qui a accusé plusieurs maires socialistes de laxisme en matiè- re de sécurité et proposé de les sanc- tionner financièrement, Lazhar Hak- kar estime que “cette annonce est un mauvais procès. Pour l’ensemble des maires, la sécurité est une priorité” lâche-t-il comme pour montrer que les villes de gauche sont concernées par ce sujet. Ce dernier s’est rendu à Dijon, ville du député P.S. François Rebsamen, dotée de vidéo-protection. Résultat mitigé selon lui : “Une caméra a montré qu’un accident de la route s’avérait être une tentative d’homicide” relate l’élu alors qu’une autre a prouvé les limites en matière de respect de la vie privée. “Une élue a été filmée buvant un ver- re avec une personne. Elle n’a pas été ravie d’apprendre qu’elle avait été “sui- caméras. Le gymnase de Planoise lʼest également. Les actes dʼincivilité auraient fortement diminué depuis (tags, vitres brisées). Même chose au lycée Victor-Hugo (1 500 élèves) où deux caméras sont apposées, une à lʼentrée principale, lʼautre au niveau de lʼentrée des livraisons. D epuis lʼincendie criminel en novembre 2009, lʼécole mater- nelle Champagne est dotée de

vie” dit-il. Avec la vidéo-protection, la liberté des uns s’arrête là où débute celle des autres. Si la capitale comtoise n’a pas - enco- re - tranché, elle axe sa politique de sécurité sur la prévention avec l’embauche de médiateurs qui ne seront pas affectés à un quartier en particu- lier. Ils interviendront en fonction des demandes. Pour l’heure, l’adjoint n’a pas communiqué le nombre de per- sonnes engagées dès 2011. Membre de l’opposition municipale, Michel Omouri (U.M.P.) demande à ce que des caméras soient implantées à Bref, attention à ne pas confondre vidéo- protection et vidéo-surveillance : à la différence de la vidéo-surveillance qui sous-entend que des personnes obser- vent des écrans, la vidéo-protection est un système qui enregistre les images, consultables a posteriori . “Elles permettent à la loge de filtrer les venues extérieures. Ce n’est pas pour surveiller les élèves” explique Cathe- rine Jelezian, proviseur-adjoint.

“L a vidéo-protection est un dispositif qui peut coûter cher et s’avérer inefficace. Voilà pourquoi nous allons en débattre avec tous les partis poli- tiques représentés au conseil munici- pal.” Adjoint à la sécurité et tranquillité

publique, Lazhar Hakkar se veut pru- dent quant à la question de savoir s’il faut ou non doter les rues du centre- ville de caméras filmant les allées et venues des passants 24 heures sur 24, 365 jours par an. Un comité d’éthique présidé par Marcel Chopard se réunit

à la rentrée pour débattre alors qu’une étude est commandée à un cabinet pri- vé. Combien de jours pour garder les images avant de les détruire, qui pour les visionner, quels lieux à équiper, sont quelques-unes des interrogations. Si la réponse d’enregistrer les passages

Planoise suite à l’accident de Bilal, 6 ans, renversé par un scooter dans une allée piétonne. Réponse de Lazhar Hakkar : “Je conseille à Michel Omou- ri de prendre contact avec Jean Rosselot qui le repré- sente au comité d’éthique.” Les débats sont ouverts mais Besançon ne semble pas encore prêt à faire les yeux doux à la caméra. E.Ch.

“Des médiateurs en renfort.”

Besançon est allé voir à Dijon, une ville qui a installé des caméras dans ses rues.

ASSOCIATION La longévité de “La Cita” “La Cita” prépare son centenaire C’est la rentrée pour l’une des plus vieilles associations de la ville qui fêtera le 2 avril 2011 son 100ème anniversaire. “La Cita” lance un avis de recherche.

A ujourd’hui, certains ont entre cin- quante et soixante ans.Voire peut- être plus. Une chose les réuni : ils ont passé leur jeunesse et grandi dans les camps de vacances organisés par “La Cita”, une des plus anciennes asso- ciations de la Boucle. Monique Rouge, adhérente aujourd’hui dévouée au sein de l’entité, y a même trouvé son cher et tendre lorsqu’elle partait en camp de vacances. Tout un symbole… Le samedi 2 avril 2011, “La Cita” orga- nise son centième anniversaire avec pour objectif qu’anciens et nouveaux se retrouvent et échangent autour d’un repas agrémenté d’un spectacle moder- ne retraçant l’histoire de l’institution qui se déroulera au Grand Kursaal de

Besançon. Chacun ressassera ses sou- venirs ou ses exploits sportifs car l’association n’a pas uniquement orga- nisé des camps de vacances, elle a éga- lement formé des gymnastes. Les membres du bureau lancent un avis de recherche à tous ceux qui ont

tion. Avec 250 adhérents, la vieille dame a besoin de se dynamiser : le 4 sep- tembre, une journée portes ouvertes mettra en lumière les activités pro- posées (ping-pong, gymnastique ryth- mique et sportive, éveil de l’enfant…) au gymnase situé 9, rue de Pontar- lier. Et au fait pourquoi “La Cita” ? “Car depuis la fenêtre du gymnase, l’architecte avait prévu une ouvertu- re permettant de voir notre Citadelle de Besançon” répond Monique Rou- ge. Présidée par Françoise Meunier, l’association est prête à accueillir le plus grand nombre de personnes pour souffler ses 100 bougies. E.Ch.

de près ou de loin par- ticipé à la vie associa- tive : “Cet anniversaire, c’est l’occasion bien sûr de nous retrouver mais surtout de retrouver la mémoire de La Cita” dit Monique Rouge, qui s’occupe avec d’autres bénévoles de la mise en place de la manifesta-

Portes ouvertes le 4 septembre.

Avec d’autres bénévoles de “La Cita”, Monique Rouge prépare les festivités du centenaire.

Rens. : Association sportive et culturelle La Citadelle, 03 81 81 36 84

À ceux qui se reconnaîtront…

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