La Presse Bisontine 113 - Septembre 2010

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 113 - Septembre 2010 37

FISCALITÉ 10 000 euros par mois Taxe professionnelle : les grands perdants de la réforme Agences d’intérim, concessionnaires automobiles, grands cabinets comptables, transporteurs… Ils sont désormais fixés sur leur sort. Certains paieront six fois plus qu’avant.

Au cabinet comptable Mazars à Besançon, la facture s’envole de 80 %. Son prési- dent Jean-Pierre

Ladouce a fait ses calculs.

L a réforme de la taxe professionnelle, une excellente mesure qui doit permettre de relancer l’activité économique. Allez leur expliquer à ces chefs d’entreprises que la soi- disant disparition de la T.P., remplacée par un prélèvement différent, leur redonnera de l’oxygène ! Parfois, la nouvelle taxe par rapport à l’ancienne, est jusqu’à six fois supérieure. Pour l’agence de travail intérimaire Franche- Comté Intérim, la facture a du mal à passer. Pas de loin de 40 000 euros à débourser cette année, contre moins de 8 000 euros les années précédentes. “Pour nous, cette réforme a été ter- rible. Le calcul de la taxe est basé en partie sur le nombre de fiches de paye. Dans l’intérim, c’est logique, on en fait beaucoup” explique Xavier Thevenot, le patron de F.C. Intérim.Avec le ver- sement transport que les entreprises doivent payer pour financer le tram, Xavier Thevenot

biles avec plusieurs concessions Citroën en Franche-Comté, la facture est salée, “entre 30 et 40 % de plus qu’avant.” Sur le seul site de Besançon, la taxe s’élève à 98 000 euros cette année, contre 70 000 euros l’an dernier, soit une hausse de 41 %. Sur le site de Pontarlier, c’est 12 000 euros de plus qu’il lui faudra débour- ser. “Quand on se dit qu’on donne 10 000 euros par mois aux impôts pour un seul site, sans même avoir commencé le mois, ça fait mal” résu- me Jacques Dubois. Le constat est identique dans les cabinets-comp- tables. Le premier d’entre eux à Besançon, Mazars (80 salariés) en a fait l’amer constat. “Nous étions à 38 000 euros en 2009, on va arri- ver cette année à 64 000. L’impact de la réfor- me est pour nous de quasiment 80 %” note Jean- Pierre Ladouce, président de Mazars Besançon. Mince consolation : les augmentations seront réparties sur 5 ans. La réforme de la T.P. a été positive pour le sec- teur industriel. Si elle a atteint ses objectifs pour l’industrie, elle n’a pas épargné les socié- tés commerciales et les prestataires de servi- ce. “C’est un impôt plus juste désormais car il ne pénalise plus les investissements” reconnaît beau joueur Jean-Pierre Ladouce. Rappelons que la nouvelle taxe baptisée C.V.A.E. est désormais calculée sur la valeur ajoutée dégagée par les entreprises et non plus sur les investissements. Saluée par le monde écono- mique, cette réforme a aussi ses laissés-pour- compte. J.-F.H.

estime tout bonnement que “c’est une honte.” Pour lui en plus, la fac- ture se multiplie autant de fois qu’il a d’agences. “On va subir les mêmes augmentations pour nos autres agences, F.C. IntérimB.T.P. et F.C. Intérim Médical.” Dans l’automobile, même désillu- sion. Si les concessions “dégus- tent”, c’est parce que le calcul de la nouvelle taxe se base aussi sur la surface de vente. Mécanique- ment, les grosses concessions sont pénalisées. Pour Jacques Dubois, patron du groupe J.M.J. Automo-

“Pour nous, cette réforme a été terrible.”

Chez Citroën à Besançon, on devra débourser près de 100 000 euros cette année.

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