La Presse Bisontine 113 - Septembre 2010

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 113 - Septembre 2010

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PROPRETÉ

Des mesures face aux incivilités

Trois fois plus de tags La ville a les moyens de faire la chasse aux tags mais pas toujours les autorisations pour les effacer, d’où l’incompréhension des riverains. Exemple rue Ronchaux. En 2009, 15 taggeurs ont été interpellés.

P eu demurs ou de façades ont échappé aux coups de griffes des taggeurs . Quartier Battant, Cha- prais, aux abords des lycées et collèges, dans les souterrains, plus récemment au quartier de la Butte et désormais rue Ron- chaux, ce sont des dizaines de signatures gribouillées parfois à la bombe de peinture ou plus souvent au feutre qui se révè- lent au grand jour. Le tag , c’est un mal propre à chaque ville coûtant cher au contribuable. En 2009, 257 000 euros ont été débour- sés pour nettoyer les façades à Besançon pour 150 000 euros

de recette, la ville “vendant” 6 euros le mètre linéaire de faça- de restaurée à l’état initial au propriétaire. Cela représente 3 000 interventions sur 25 000 m 2 de façade. Pour la

comparaison, il y avait eu 1 120 interventions en 2004 sur 10 000 m 2 . Qua- siment trois fois moins. La tendance est donc à l’augmentation si bien que la mairie ouvre un mur sur lequel

“100 000 euros en

2009 pour la collectivité.”

Des tags apparus en juillet rue Ronchaux qui ne peuvent être effacés pour le moment, faute d’un accord des propriétaires.

les taggeurs pourront laisser cracher leur bombe : ce mur est situé sur la place d’Arènes, non loin du centre-ville. “C’est un espace que les passants pour-

culation, modes doux, station- nement, voirie. Pas sûr que cet espace réservé ne stoppe la boulimie pictura- le des taggeurs qui profitent de

la nuit pour frapper. Les tags seraient plus nombreux en pério- de scolaire. “On sait intervenir sur les façades en effaçant les tags mais encore faut-il avoir l’autorisation des propriétaires ou les retrouver” souffle l’adjointe. C’est tout le paradoxe. La ville - dotée depuis 2001 d’un servi- ce spécial composé de 5 opéra- teurs formés pour les éliminer les tags et une personne à l’administration - est confron- tée à cette épineuse question : celle de savoir si elle a ou non l’autorisation de gommer les verrues. “Rue Ronchaux, nous avons pris contact avec les pro- priétaires pour les effacer mais peu ont répondu. Sans l’accord, nous ne pouvons rien faire” décla- re Brigitte Marion, chargée de mission au service propreté. En général, 65 % des proposi- tions de la ville aux proprié- taires ne sont pas acceptées. “En 2007, nous avons connu une vague épouvantable de tags . Aujourd’hui, on garantit tout de même 38 km de linéaire” décla- re l’adjointe. Bref, s’il n’y a pas eu encore d’intervention rue Ronchaux, ce n’est pas en rai- son d’un immobilisme munici- pal mais le fait de la procédu- re. Peu de propriétaires se sentent concernés par ces salis- sures pour la simple et bonne raison qu’ils ne résident pas ici. Certaines signatures ont donc encore de beaux jours devant elles, même si les services de police veillent. En 2009, 15 tag- geurs ont été condamnés à des amendes ou à des travaux d’intérêt général. En 2002, lors de la venue du Premier ministre Lionel Jospin, Besançon ne s’était pas vrai- ment posé la question de savoir si elle détenait les autorisations pour nettoyer… En quelques heures, les services municipaux avaient en effet pris le plus grand soin de nettoyer la rue Ron- chaux, artère par laquelle devait transiter l’ex Premier ministre, venu assister au bicentenaire de la naissance de Victor Hugo. Une question de priorité dirons- nous… E.Ch.

ront voir car ce que recherche un taggeur en priorité, c’est un mur visible de tous” déclare Nico- le Weinman, adjointe chargée des déplacements urbains, cir-

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