La Presse Bisontine 113 - Septembre 2010
BESANÇON
La Presse Bisontine n° 113 - Septembre 2010
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VIE MUNICIPALE Nicole Weinman Madame est servie Hier dans l’opposition, aujourd’hui dans la majorité, Nicole Weinman s’est affranchie des critiques et assume son choix d’avoir suivi Jean-Louis Fousseret. Il lui a confié le poste d’adjoint à la voirie, un job à risques à la veille de l’ouverture du chantier du tram, mais qu’elle aborde avec calme et sérénité.
ces travaux. Nous mettrons en place des média- teurs. Personne ne sera jamais laissé sans répon- se à une question” prévient l’élue qui est déjà mise à l’épreuve depuis que le haut de la Gran- de rue est fermé à la circulation tant que la réno- vation des réseaux n’est pas terminée. Le com- merce s’enlise quartier Saint-Jean, mais Nicole Weinman qui les a rencontrés assure que les “commerçants font davantage preuve de philo- sophie que de résignation. Évidemment qu’il y a des contraintes, mais une rue requalifiée attire- ra à terme plus de monde et donc plus de cha- lands.” L’orage finira par passer, il sera assez tôt de faire le bilan des dégâts économiques. NicoleWeinman affiche une assurance certaine face aux problèmes qui peuvent se présenter. À sa manière, elle appréhende les situations avec une classe et un détachement presque décon- certants. En réalité, elle est attentive au mon- de qui l’entoure. Cette fonction d’adjointe, elle l’a empoignée avec énergie et discernement. Cal- me et travailleuse. Nicole Weinman cultive ces deux facettes de sa personnalité depuis toujours. La première est sans doute un héritage de son enfance passée en Afrique (elle est née à Abidjan), une terre dont elle a gardé la philosophie. La seconde décou- le de sa passion pour les sciences. Nicole Wein- man est docteur en pharmacie (elle est surdi- plômée dans ce domaine), une profession qu’elle exerce à Besançon et qui lui permet d’entretenir son goût pour l’analyse. Nul doute qu’elle trou- vera le remède adapté aux problèmes qui se pose- ront à sa délégation. T.C. “No comment” “No comment”, c’est court en mots, mais c’est lourd en significations. Elle a rejoint l’équipe de Jean-Louis Fousseret, c’est son choix. Nous ne nous sommes pour autant jamais disputés. Nous avons eu des rapports policés. Elle a été loyale au moment des élections de 2001. Elle a fait un choix, il ne m’appartient pas de le commenter.” Ce qu’ils disent d’elle Marie-Noëlle Schoeller, première adjointe “Une valeur sûre de notre équipe” “Nicole Weinman s’implique beaucoup dans ses dossiers. Elle les connaît. C’est aussi une personne très disponible, toujours là quand on a besoin d’elle, vacances ou pas. Nicole Weinman a pris sa décision de rejoindre la majorité et elle l’assume pleinement. Si je n’avais pas su qu’elle était dans l’opposition lors du précédent mandat, je n’aurais rien vu de ce changement. J’ajoute que cette femme est issue de la société civile comme moi, pourtant j’ai le sentiment que nous faisons partie d’une équipe que l’on porte au même titre que les autres élus. En revanche, elle a une expérience politique que nous n’avons pas tous. Elle a une hauteur de vue. Franchement, Nicole Weinman est une valeur sûre de notre équipe.” Jean Rosselot, leader de l’opposition
Nicole Weinman dans la salle des
mariages un samedi où elle était chargée d’officialiser les unions.
N ul ne sait si ces deux-là se sont juré fidélité. En politique, comme en amour, bien malin qui est capable d’apprécier avec justesse la sincérité de l’engagement. Chacun y va de son com- mentaire, cancanant parfois, et plus encore si l’union semble improbable aux yeux du monde. Les persifleurs s’en sont donnés à cœur joie quand Nicole Weinman, une élue étiquetée à droite, a rejoint Jean-Louis Fousseret sur sa lis- te de gauche lors des dernières élections muni- cipales. Pensez donc, délaisser une place incon- fortable sur le banc de l’opposition bisontine pour espérer un siège dans la majorité, un tel vire- ment de bord ne pouvait pas passer inaperçu. D’autant qu’au lendemain de l’élection, elle n’a pas hérité d’un siège de second rang, mais d’un fauteuil, celui d’adjointe à la voirie, aux dépla- cements urbains et au stationnement. Bigre ! Dans ces conditions, son entrée dans l’équipe Fousseret ne pouvait être que remarquée quand bienmême l’aurait-elle souhaitée discrète. Qu’est- ce que JacquesWeinman, son beau-père, s’il était encore en vie aurait pensé de tout cela, ce gaul- liste opiniâtre qui en son temps s’opposa à Jean Minjoz ? Qu’aurait dit cet homme de “convic- tion” et “de cœur” , quoi qu’un peu “bourru” pour lequel elle a la plus grande estime car il a révé- lé chez elle l’envie de s’engager en politique ?
“Ni de gauche, ni de droite, mais devant répond l’élue. Quand il faut avancer, il y a des gens bien des deux côtés. Jean Minjoz et mon beau-père ont toujours avancé ensemble sur des grands dos- siers comme l’hôpital.” NicoleWeinman a changé de cap et elle l’assume ! Il faudrait l’interpréter non pas comme une quê- te de pouvoir ou de reconnaissance, mais com- me une continuité dans l’engagement de celle qui affirme avoir toujours milité pour la cause de la femme. La manœuvre n’a pas ébranlé le socle de ses convictions. Dans cette affaire, elle a saisi sa chance de pouvoir rejoindre l’exécutif pour assou- vir tout de même son ambition de contribuer à “faire de Besançon une ville belle dans laquelle les gens se sentent bien.” Elle a changé de camp avec d’autant plus de facilité qu’elle n’était encar- tée à aucun parti. Elle ne l’a d’ailleurs jamais été, ou plutôt si, pendant deux ans, à Démocra- tie Libérale, le mouvement d’Alain Madelin. Madame Weinman agit sous l’étendard de la société civile. Cette femme est désormais du bon côté de la barrière pour appliquer la politique de la ville. Autrefois spectatrice assidue de l’activité muni- cipale, elle en est devenue actrice. “C’est Jean- Louis Fousseret qui est venu me débaucher” rap- pelle l’adjointe, comme si le contraire ferait douter
de son intégrité. “Quand j’ai choisi de l’accompagner, je ne savais pas quelle délégation j’aurais. Je crois qu’il a perçu en moi mon besoin d’agir, et mon envie de faire. J’ai toujours pensé qu’il fallait de l’action en politique, je suis ser- vie” dit-elle d’une mine réjouie. Nicole Weinman est attendue au tournant à la veille de l’ouverture du chantier du tram, le plus marquant de l’ère Fousseret. Elle sera en pre-
mière ligne pendant les travaux à recevoir les commentaires de la population, à commencer par ceux des Bisontins courroucés par la gêne engendrée par la construction du transport en site propre. Cette confrontation pos- sible ne semble pas l’impressionner, ni la stresser. L’adjointe paraît d’un calme olym- pien, comme rassurée par les moyens de communication qui vont être mis en œuvre pour expliquer aux administrés le déroulement des opérations. “Il y aura beaucoup d’informations. Des réunions vont être organi- sées avec les riverains pour chaque tronçon. Il ne faut pas que les gens soient anxieux vis-à-vis de
“Il a perçu en moi mon
besoin d’agir.”
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