La Presse Bisontine 113 - Septembre 2010
DOSSIER
La Presse Bisontine n° 113 - Septembre 2010
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LES NOUVEAUX LEADERS DE L’ÉCONOMIE LOCALE
Ils ont moins de 45 ans et sont à la tête des entreprises qui feront l’emploi de demain. Parfois “héritiers” d’une grande dynastie industrielle bisontine ou self made men, ils partagent le même attachement à leur région d’origine. Comme sur le plan national, la plupart des dirigeants du Grand Besançon sont des hommes. Dans les services, l’industrie, les nouvelles technologies ou le commerce, les nouveaux leaders de l’économie locale sont quasiment tous originaires de la région et comptent bien continuer à s’y épanouir le plus longtemps possible. Beaucoup ont gardé ce réflexe très pragmatique d’évoquer la taille de leur entreprise en fonction du nombre d’emplois et non pas en se référant au chiffre d’affaires. C’est aussi ce qui distingue le patron autodidacte du dirigeant issu d’une grande école. Les jeunes patrons du Grand Besançon ont de l’ambition mais savent aussi garder les pieds sur terre. C’est le dossier économique de la rentrée.
GRAND BESANÇON Le profil 730 entreprises créées en un an On enregistre chaque année dans le Doubs entre 1 200 et 1 500 créations d’entreprises. Un niveau nécessaire au maintien de l’outil économique.
STATISTIQUES I.N.S.E.E. Les créateurs d’entreprise ont 38,5 ans de moyenne L’âge moyen des créateurs d’entreprise est de 38 ans et demi révèle l’I.N.S.E.E. 16 % des créateurs ont 50 ans ou plus, 57 % ont moins de 40 ans. L e profil des créateurs d’entreprise n’est pas tout à fait le même que celui des responsables d’entreprises, qui sont, on le verra en ce qui concer- ne le Grand Besançon, souvent les repreneurs d’une entreprise familiale déjà existante. Ceux qui créent ex-nihilo leur propre boîte le font en général au bout de quelques années d’activité. L’âge moyen des créa- teurs est donc de 38 ans et demi. 37 % des créateurs sont titulaires d’un diplôme supérieur au baccalau- réat, 17 % du baccalauréat et 25 % d’un C.A.P., bre- vet de compagnon ou B.E.P. À noter que 13 % des créa- teurs n’ont aucun diplôme. “L’absence de diplôme ne présage pas un avenir plus difficile pour ces nouveaux entrepreneurs. En effet, les créateurs sans diplôme sont âgés, en moyenne, de six mois de plus que les autres, sont un peu plus nombreux à avoir déjà créé au moins une entreprise auparavant et à entreprendre dans une activité identique au métier qu’ils exerçaient aupara- vant, autant de facteurs favorables à la pérennité de l’entreprise” analysent les experts de l’I.N.S.E.E.
L e profil-type du créateur d’entreprise dans le Grand Besançon aujour- d’hui : un homme tren- tenaire qui lance sa société d’informatique ou de nou- velles technologies. Durant les 12 derniers mois, 730 entreprises ont été créées à Besançon et dans son agglomération : 12 % seule- ment dans l’industrie, 45 % dans le commerce et 43 % dans les services. La spécificité de la C.A.G.B. par rapport au reste du département est sa forte orien- tation dans les services. 47 % des créateurs d’entreprises du Grand Besançon ont entre 30 et 45 ans, 13 % moins de 30 ans, 40 % plus de 45 ans. Néanmoins, le créateur bisontin est un peu plus âgé que la moyenne du département. Enfin, et c’est sans doute encore le chiffre le plus
parlant : 82 % des créateurs sont des hommes (on le ver- ra encore dans ce dossier). De manière géné- rale dans le Doubs, les créations d’entreprise sont un peu plus pérennes qu’ailleurs. En France, une entre- prise nouvelle sur deux périclite au bout de deux ans. La longévité est plus élevée chez nous. “Le Doubs res- te un territoire très industrialisé. Les créations d’entreprise dans l’industrie sont tou-
Les créateurs de moins de 30 ans choi- sissent globalement les mêmes secteurs d’activité que ceux âgés de 30 à 49 ans : 24 % exercent dans le commerce, 24 % dans la construction et 20 % dans les services aux entreprises. En revanche, les créateurs de 50 ans ou plus se spé- cialisent davantage dans le commerce (28 %) et dans les services aux entre- prises (28 %), leur dispensant des conseils pour les affaires et la gestion. Parmi les créateurs ayant eu un par- cours antérieur de salarié, 26 % étaient cadres, 31 % employés, 16 % ouvriers. La proportion d’ouvriers créateurs d’entreprises est de plus en plus faible. Les cadres sont eux, nettement plus nombreux qu’avant, soit à être passés par une période de chômage, soit à aban- donner leur employeur pour se lancer dans leur propre aventure.
“La parité n’est pas de mise.”
13 % des créateurs n’ont aucun diplôme.
La crise n’a pas découragé les jeunes créateurs d’entreprises.
neurs. “Ils sont responsables d’une création sur deux, obser- ve Laurent Sage. Le succès de ce statut est indéniable. Il comble un vide entre le chômage et la création pure et dure d’une socié- té. Certains s’engagent sur cette voie juste pour exercer une acti- vité complémentaire. Pour d’autres, il s’agit de tâter le ter- rain dans l’idée peut-être de se mettre à son compte. Une partie
d’entre eux réussira.” Laurent Sage estime que la qua- lité des dispositifs d’accompagnement contribue aussi à ce surcroît d’efficacité. “Une entreprise bien accompa- gnée dure plus longtemps que les autres. Le fait de s’inscrire dans ou plusieurs réseaux est un atout pour le créateur.” J.-F.H.
jours plus durables que dans le commerce ou les services” note Laurent Sage, responsable des études économiques à la C.C.I. du Doubs. Difficile aujourd’hui de parler de création d’entreprise en igno- rant le raz-de-marée des auto- entrepreneurs. Les 730 entre- prises créées depuis le 1 er septembre 2009 ne tiennent pas compte des autoentrepre-
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