La Presse Bisontine 113 - Septembre 2010

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“Nous sommes sur la bonne voie” David Olivera, le jeune directeur du Festival, poursuit son objectif de redonner au Festival de Besançon son aura internationale. L’édition 2010 tournera autour du thème de la danse. MUSIQUE - FESTIVAL DE BESANÇON DU 16 AU 26 SEPTEMBRE

L a Presse Bisontine : Pensez-vous avoir déjà redonné au Festival de Besançon son lustre d’antan ? David Olivera : À sa création, le Festival de Besançon était le seul de ce type en Fran- ce. Aujourd’hui en France, il y a 3 000 fes- tivals, il est devenu de plus en plus com- pliqué de sortir du lot. Pour le concours de chefs d’orchestre, il n’y a pas de souci, il reste le seul en France, mais le problème reste en effet entier pour le Festival. Mon objectif depuis que je suis arrivé ici est bien de redonner au Festival l’identité qu’il avait quand il était le seul. La difficulté est d’autant plus grande que le Festival de Besançon a toujours été tourné vers la for- me symphonique. L.P.B. : Quelles recettes appliquez-vous ? D.O. : Une des réponses est la mise en pla- ce d’artistes associés. Tous les deux ans, un chef d’orchestre est associé au festival. L’objectif est d’obtenir des orchestres qu’on invite qu’ils sortent des systèmes de tour- nées et qu’ils concoctent des programmes spécialement pour Besançon. Quand Sir AndrewDavis décroche son téléphone pour inviter tel ou tel orchestre, c’est difficile de lui dire non. En 2010-2011, c’est donc le chef Andrew Davis qui est l’artiste asso- cié, une vraie référence internationale. L’an dernier déjà, le concours et le Festival avaient eu un vrai retentissement inter- national avec la venue du B.B.C. Symphony Orchestra. Cette année, nous aurons notam- ment l’orchestre d’État de Bavière, l’orchestre de la R.A.I. de Turin et l’orchestre de la radio de Cologne. Tout cela grâce àAndrew Davis. Nous sommes sur la bonne voie. L’objectif est vraiment d’avoir une autre relation avec les artistes qui viennent ici. L.P.B. : Le Festival a été créé en même temps que ceux d’Avignon pour le théâtre, Cannes pour le ciné- ma et Aix pour l’art lyrique et on a la franche impres- sion que Besançon a vraiment décroché par rap- port aux autres. C’est une histoire de moyens ?

faut une licence de musicologie pour aller à un concert, comme s’il était obligatoire de comprendre lamusique ! Le grand concert gratuit en extérieur permet en effet de fai- re passer ce message que la musique est accessible à tous. L.P.B. : Et le Magic Mirror place Granvelle ? D.O. : C’est là une manière de sortir des salles traditionnelles mais on avait consta- té une certaine dérive du concept qui avait une programmation un peu trop autono- me. Nous avons souhaité que le chapiteau soit bien en phase avec le festival. L’idée que j’ai voulu instaurer est que la théma- tique du festival soit appliquée au Magic Mirror, mais avec les autres styles musi- caux qui font son succès. Cette année, on jouera les musiques sur le principe du bal, l’idée étant de faire danser le public. Il y aura quatre bals : latino, Europe centrale, global et musette. Enfin, pour tenter de renforcer l’effet festival, dans la ville, on programme cette année un week-end d’ouverture autour de la promenade Gran- velle avec une succession de concerts les 18 et 19 septembre. L.P.B. : Le manque de vraies salles de concert est aussi un frein pour le Festival ? D.O. : On peut dire en effet que les grands chefs ne viennent pas vraiment pour le lieu… Un projet d’auditorium, il faut le souhaiter mais je pense que ce sera à très long terme. Propos recueillis par J.-F.H.

D.O. : Cette question est évi- demment primordiale. Notre budget oscille entre 1 et 1,5 million d’euros pendant que le festival d’Aix dispo- se d’un budget de 25 mil- lions. Mais je suis persua- dé que ce n’est pas qu’une question de moyens. Le plus important à mon avis est d’arriver à construire des relations suivies avec les artistes et de présenter des choses qu’on ne voit pas ailleurs.

“Ce n’est pas qu’une question de moyens.”

L.P.B. : Pourquoi ne pas inviter des artistes lyriques,une Cecilia Bartoli ou un Rober- to Alagna ? D.O. : Le festival a fondé sa réputation sur le répertoire symphonique, le répertoire roi du chef d’orchestre. Si on voulait prendre ce virage du lyrique, il faudrait un budget 20 fois supérieur et ce n’est pas forcément une bonne idée car on marcherait sur les plates-bandes d’Aix ou d’Orange. L.P.B. : Donnez-nous envie de suivre cette 63 ème édi- tion du Festival ? D.O. : Le fil rouge de cette édition sera Stra- vinsky, le compositeur fétiche d’Andrew Davis. Pour avoir un thème un peu plus “parlant”, on est parti sur “musique et dan- se”. L’essentiel de la programmation sera composé de musiques symphoniques ou de chambre qui s’inspirent de la danse. On aura en plus deux représentations choré- graphiées avec “Les Noces” de Stravinsky et en clôture, à la Saline d’Arc-et-Senans, le ballet du Capitole de Toulouse qui don- nera “L’Oiseau de feu” et “Le Sacre du prin- temps”. Beau programme, non ? L.P.B. : L’ouverture du festival se fait désormais par un grand concert place de la Révolution. Une façon de “démocratiser” le festival ? D.O. : Les gens pensent encore parfois qu’il

63 ÈME FESTIVAL INTERNATIONAL DE MUSIQUE Du 16 au 26 septembre Renseignements et réservations au 03 81 82 08 72 Programme sur www.festival-besancon.com

(photo Yves Petit).

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