La Presse Bisontine 113 - Septembre 2010

DOSSIER

La Presse Bisontine n° 113 - Septembre 2010

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Après l’électroménager, l’entreprise de Benoît Vuillemin et de ses frères mise sur le développement de la cuisine intégrée.

SAÔNE Les derniers indépendants L’électroménager en famille Avec son père et ses deux frères, Benoît Vuillemin dirige l’entreprise d’électroménager Vamda. Après les affaires, c’est la politique qui titille le chef d’entreprise.

L es aventures industrielles com- mencent souvent de manière un peu rocambolesque. Alors techni- cien Singer, Jean-Louis Vuillemin déci- de de se mettre à son compte dans l’électroménager. À l’époque, il sollici- te un prêt de 20 000 F à sa banque. Refus catégorique. Il retourne voir son banquier en disant qu’il a besoin

Besançon, puis d’un troisième, avant de miser sur les zones périphériques et de créer, avec ses fils, le magasin Vamda de Franois, le vaisseau amiral de l’empire Vuillemin qui emploie aujourd’hui 48 salariés et réalise un chiffre d’affaires de 16 millions d’euros. D’autres implantations suivront :Mont- béliard, Saône, Dijon. À la tête de l’enseigne Vamda, trois directeurs généraux, dont Benoît, le cadet, 36 ans. Les Vuillemin ont été les premiers en France à faire du dis- count en électroménager. Ils sont aujour- d’hui les derniers indépendants sur le Grand Besançon, et comptent bien le rester. “La filiation, la structure fami- liale plaît beaucoup à nos fournisseurs, c’est une marque de stabilité et de confiance” note BenoîtVuillemin. Quant à la clientèle, elle apprécie aussi le côté

d’argent pour s’acheter une caravane. Cette fois-ci, la banque accep- te, mais avec l’argent, plutôt que d’acheter la caravane, le Saônois l’investira dans son premier magasin, au centre de Saône. La suite, on la connaît mieux. Création d’un deuxième magasin à

En ligne de mire, les élections de 2014.

familial de l’entreprise. La structura- tion du S.A.V. et le développement de la vente en ligne sont les créneaux de développement actuels de l’enseigne saônoise.

À côté de son entreprise, Benoît Vuille- min s’attache à entretenir d’autres réseaux. Longtemps membre du conseil d’administration du M.E.D.E.F., il est toujours président du “Besançon Club Affaire”, le réseau d’entreprises lié au club de basket bisontin. Et c’est la poli- tique qui semble être son prochain challenge. En ligne de mire, la réfor- me des collectivités territoriales et les élections de 2014. “Cette réforme est nécessaire. Il faudra des nouvelles têtes en politique. Et je me verrais bien fai- re partie de ces nouvelles têtes” avan- ce le jeune dirigeant. Car la politique, c’est aussi une histoire de famille. Son père Jean-Louis, toujours président

du conseil de surveillance de l’entreprise, a fait deux mandats en tant que maire de Saône. J.-F.H.

CARTE D’IDENTITÉ Vamda

Date de création : 1976 Âge du dirigeant : 36 ans Nombre de salariés : 48

IMMOBILIER P.D.G. depuis 2008 Matthieu Sertout, l’immobilier de père en fils Il est à la tête de l’Immobilière Comtoise,

Chiffre d’affaires : 16 millions d’euros

Et aussi… Les autres leaders Olivier et Raymond-Nicolas Bourgeois, respectivement 39 et 41 ans. Ils sont désormais à la tête dʼun des fleurons de lʼindustrie bison- tine, lʼentreprise Raymond Bourgeois, spécialisée notamment dans les stators dʼalternateurs pour automobiles. Lʼentreprise emploie plus de 500 salariés à Besançon.

une des plus anciennes entreprises immobilières locales. Ce “fils de” a su se défaire de l’ombre paternelle et créer sa propre méthode.

L a belle vie, les plages de l’Atlantique, la rigolade avec les copains, un peu d’import-export sur Inter- net… Cette vie-là convenait plutôt bien à Matthieu Ser- tout mais “le souci du lende- main, c’est mon père qui l’a eu pour moi. Un jour, il m’a téléphoné en me disant : “Je vais vendre la société. À toi, ou à un autre. Tu as deux mois pour réfléchir…” Après une formation com- merciale et des premières expériences professionnelles dans le monde de l’assurance, Matthieu Sertout se retrou- ve au pied dumur. Ou il pour- suit sa jeune carrière en tant qu’employé, ou il saute le pas, les soucis en plus, en repre- nant la tête de la société immobilière créée par son père en 1965. “Si je ne don- ne pas suite, je passe peut-

être à côté de quelque chose” se dit le jeune homme alors âgé de 24 ans. En septembre 1998, c’est le retour au bercail pour Mat- thieu Sertout. Il intègre Immobilière Comtoise, mais, “avec tout à apprendre. J’ai suivi tous les cursus de for- mation organisés par la F.N.A.I.M. J’ai commencé en tant que commercial, négo- ciateur.” Quand on a la lour- de tâche de reprendre le flam- beau paternel, au début, on se fait tout petit. “J’ai atten- du que quelques anciens sala- riés partent à la retraite pour commencer à réorganiser les services. Le fait que mon père ait été encore dans l’entreprise quand je l’ai intégrée, ça a été tout bénéfice, il fallait le temps de passer le relais.” Ce n’est que depuis 2008 que Matthieu Sertout est le P.D.G.

David Baudiquey. En 2000, il a pris la succession de son père à la tête de la société Bâtilor, basée à École-Valentin, spécialisée dans la construction de maisons indivi- duelles. Âgé de 42 ans, il emploie 20 salariés.

Matthieu Sertout a également pris des responsabilités au sein de la F.N.A.I.M. dont il est le président régional.

Lionel Robinet, 39 ans, responsable de la société Abriplus, créée en 1997, entreprise de location de chapiteaux qui travaille sur lʼensemble du territoire national. 27 salariés et un bâtiment flambant neuf sur lʼéchangeur de Vaux-les-Prés.

d’Immobilière Comtoise, une des plus anciennes entre- prises immobilières de Besan- çon. Finalement, il aura fal- lu dix ans àMatthieu Sertout pour maîtriser les rouages de cette maison spécialisée dans la location, la promo- tion, le syndic et les tran- sactions immobilières. Entre-temps, pleinement impliqué dans son rôle de dirigeant, le jeune profes- sionnel a pris la présidence de la chambre syndicale de la F.N.A.I.M., il est égale- ment juge pour la F.N.A.I.M. sur le plan national. Désor- mais seul à bord des vastes

locaux des 106, 110 et 116, Grande rue, Matthieu Ser- tout s’est employé à tous les moderniser. “Je suis arrivé au terme de la première éta- pe, réorganiser la structure.” Place aux projets aujourd’hui. Se lancer dans l’immobilier d’entreprise, racheter des cabinets d’administration de biens, ouvrir d’autres agences en Franche-Comté ?… Le jeune dirigeant y réfléchit. Mais après la folie des jeunes années, Matthieu Sertout a acquis la nécessaire sagesse qui indique de savoir parfois donner du temps au temps. J.-F.H.

Patrick Chopard, 37 ans. Ce self made man est responsable de plusieurs agences de courtage de crédits, il est gérant de lʼenseigne “In and Fi”.

Bertrand Simonin. À 37 ans, il est à la tête du groupe industriel fami- lial dont le siège est à Beure. Il emploie 400 salariés sur plusieurs sites.

Jean-Albin Brandon, 34 ans. Cet opticien de formation a plusieurs enseignes sur Besançon (il ouvre un nouveau magasin Optical Center à Valentin en septembre) et emploie désormais 13 salariés. Il sʼest égale- ment développé dans le Haut-Doubs.

CARTE D’IDENTITÉ : Immobilière Comtoise Date de création : 1965 Âge du dirigeant : 36 ans Nombre de salariés : 14 Chiffre d’affaires : 1,2 million d’euros

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