La Presse Bisontine 233 - Novembre 2021

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NOVEMBRE 2021

Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon

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N° 233

RAPPORT SUR LES ABUS SEXUELS L’ÉGLISE, ENTRE HONTE ET REPENTANCE

Quelles leçons l’Église de Besançon tire-t-elle de la commission Sauvé ?

le dossier en pages 24 à 29

circulation p. 20 Bouchons à Besançon La faute aux changements de programmation des feux

centre-ville l’événement p. 6 et 7 Après le retrait de Vinci Hôpital Saint-Jacques, le nouveau serpent de mer bisontin

2 Retour sur info - Besançon

La Presse Bisontine n°233 - Novembre 2021

Les soignants du C.H.U. à l’honneur Dépannages, réparations : Habitat 25 recrute parmi “ses” locataires

“C ette fresque est le témoignage de l’admiration que nous vous portons” note Chantal Carroger, la directrice générale du C.H.U. de Besan- çon au moment d’inaugurer cette immense peinture murale réalisée par l’artiste bisontin Nacle. Posée sous le parvis de l’héliport du C.H.U., au bord de la rue Thomas Edi-

venons de vivre” ajoute la directrice. L’œuvre met en effet en avant le geste des soignants qui opèrent, qui rassurent, qui tendent la main, “et qui réconfortent” ajoute Anne Vignot, présente le jour de l’inauguration le 6 octobre dernier, aux côtés de l’artiste bisontin. “Cette fresque s’étend sur 360 m², elle a été réalisée en un temps record au cours de l’été, avec une météo qui n’a pas toujours été de la partie” sourit Nacle qui réalisait là sa plus grandeœuvre murale. “J’ai essayé d’apporter un maximum de valeurs à travers cette fresque. Je suis très attaché au C.H.U. de Besançon. C’est là que j’ai vu partir ma grand-mère, et naître mon enfant. J’ai également voulu ramener de la couleur dans le quotidien des soi- gnants, c’est ma petite contribution” sou- ligne le graffeur bisontin spécialiste du street-art. ■

son, l’imposante fresque est visible par tous les automobilistes ou les usagers du tram qui se rendent à l’hôpital. La com- mande de cetteœuvre était aussi unmoyen pour l’établissement de santé de “faire vivre et valoriser la culture dans ce lieu de vie et d’émotion qu’est l’hôpital, et parti- culièrement pendant la période que nous

P our aider son prestataire Proxi- serve à recruter de nouveaux techniciens de maintenance des équipements, le bailleur social a sollicité ses locataires. L’opération a abouti à deux job dating organisés les 11 et 12 octobre à Pontarlier et Besançon dans les locaux de Pôle Emploi, partenaire de la démarche. Les trois partenaires engagés dans cette démarche de recrutement iné- dite affichent leur satisfaction. À Besançon, quatorze candidats se sont présentés, six à Pontarlier. “Cela a permis la réalisation de 18 entre- tiens avec des candidats motivés, parmi lesquels quatre locataires d’Habitat 25. Désormais les proces- sus de recrutement vont se pour- suivre pour certains candidats. Ils pourront donner lieu à des propo- sitions d’embauche, précédées d’im- mersion dans l’entreprise ou encore à des formations préalables au recru- tement” , explique Habitat 25. En janvier dernier, Habitat 25 a créé le service Imozen géré par la société Proxiserve. Au quotidien, l’équipe de 14 techniciens se rend au domicile

des locataires d’habitat 25 pour effectuer des dépannages et des réparations. Ils vérifient également le bon fonctionnement des équipe- ments du logement lors de la visite de contrôle annuelle. “On a besoin d’étoffer l’équipe. On recherche des techniciens dépanneurs chauffagistes et des techniciens multiservices menuisiers. Cela représente quatre postes sur Besançon et Pontarlier. On reçoit souvent des candidats déjà spécialisés dans un domaine et on est là pour leur proposer éven- tuellement un complément de for- mation sur des contrats en C.D.D. ou C.D.I.” , précise Rémi Petitbois, le responsable ressources humaines de Proxiserve. Pour dénicher les meilleurs talents, Habitat 25 a choisi d’élargir le spectre en sollicitant ses 10 000 locataires. “On doit aussi se vendre auprès des candidats, lui donner envie de nous rejoindre” , admet Rémi Petitbois en appréciant aussi l’intérêt de cette mise en rela- tion directe. “On n’aurait jamais ren- contré certains candidats si on s’était juste arrêté au C.V.” ■

L’hommage aux soignants du C.H.U. est signé Nacle, le graffeur bisontin.

Quelques années de sursis pour le musée de l’anesthésie

lieu, et non déconstruit avec les risques que cela représente pour transfert à Jean Minjoz comme envisagé initialement” note Pascal Bonnet. Son cour- rier est pour l’instant resté sans réponse. Peut-être que si la Ville et G.B.M. reprennent la main sur le site Saint-Jacques après l’éviction de Vinci, le sort de ce musée sera-t-il préservé ?

C’ est un des musées les moins connus de Besançon et pourtant un de ceux qui ont la valeur la plus importante au sens de son originalité. Témoin des tech- niques chirurgicales anciennes, ce musée installé dans les locaux de l’ancien hôpital Saint- Jacques est menacé de dispa- raître. En tout cas était menacé de disparaître avec le projet immobilier qui devait transformer le quartier Saint-Jacques. La récente volte-face de la mairie et de l’hôpital vis-à-vis de l’opé- rateur Vinci évincé de l’opération (voir pages suivantes) devrait donc donner un sursis de quelques années au discret musée bisontin qui a ses défen-

seurs. “L’abandon du projet Vinci remet sans doute les choses à plat pour le sort de ce musée” se réjouit le D r Pascal Bonnet, ancien élu municipal et fervent défenseur de ce bout de patri- moine créé par le professeur Alain Neidhardt qui a son asso- ciation de défense depuis plu- sieurs années, aujourd’hui pré- sidée par le Docteur Nhu-Uyen Nguyen, médecin bisontin. Pas- cal Bonnet était aussi à l’origine d’une page Facebook sous forme de pétition de soutien à ce musée bisontin, initiative lar- gement relayée sur les réseaux sociaux. Ce dernier a récem- ment envoyé une lettre à Anne Vignot pour l’interpeller sur l’avenir de ce musée et du bloc

opératoire qui l’accueille, inscrit à l’inventaire des Monuments Historiques. Son souhait : “Que cet ensemble soit un élément de la future Cité des Savoirs et de l’Innovation, en mémoire du

L’employeur Proxiserve présente rapi- dement son entreprise et les postes aux 14 candi- dats bisontins avant que ne débutent les entretiens.

Ce musée de l’anesthésie est sans doute le moins connu de Besançon.

“N ous sommes tous responsa- bles de tout, et de tous devant tous, et moi plus que tous les autres.” Cette affirmation du philosophe français Emmanuel Lévi- nas, les membres de la Commission indé- pendante sur les abus sexuels dans l’Église en font fait un des préambules de l’énorme rapport que cette dernière a rendu récem- ment, qui a fait l’effet d’une bombe au sein de l’Église catholique française et au-delà, dans toute la société. On savait de longue date le problème latent et les soupçons lancinants. On connaît aujourd’hui l’ampleur des dégâts provo- qués au fil des décennies par des hommes d’Église croyant posséder sur certaines de leurs ouailles les pleins pouvoirs. Les défenseurs de l’indéfendable rétorqueront que les violences sexuelles dans l’Église Éditorial Déflagration

Comme le secret médical a ses exceptions quand la situation met la vie d’un patient en danger, les confessions d’un pénitent ne peuvent rester enfermées dans l’obs- curité d’un confessionnal quand ces aveux privés concernent la mise en danger d’un mineur. Le droit le prévoit, et toute la hiérarchie catholique devrait le confirmer. On doit en même temps reconnaître à l’Église d’avoir initié elle-même ce fas- tidieux travail d’enquête. Maintenant que le premier pas est engagé, et quand les débris du rapport de la commission Sauvé seront retombés après la défla- gration qu’il a provoquée, il sera néces- saire que l’Église catholique française réaffirme clairement ses positions et prenne les dispositions nécessaires pour qu’au moins, dans ce cercle d’épanouis- sement personnel qu’est censée encou- rager la pratique religieuse, ne se noue plus aucun drame silencieux comme il y en a eu tant dans le passé. ■ Par le directeur de la rédaction Jean-François Hauser

arrivent loin derrière celles commises au sein de la cellule familiale et ils auront raison de souligner cette nuance. Cepen- dant, elle ne justifie évidemment d’aucune manière les circonstances atténuantes que certains voudraient trouver à ces prê- tres prédateurs arguant que la respon- sabilité des parents gardant le silence serait tout autant engagée et délesterait les hommes d’Église d’une partie du poids de l’abjection. Le sujet ne fait pas débat. Le rapport de la C.I.A.S.E.met en lumière, au terme d’un travail de fourmi dont l’in- tégrité ne saurait être remise en cause par qui que ce soit, la totale responsabilité de la hiérarchie catholique dans ces mil- liers de drames humains qui se sont noués au fil des décennies, enfouis sous une chape de silence, de honte et d’hypocrisie. Il y a encore des résistances au fait que le secret de la confession soit indétrônable et ne pourrait souffrir d’exceptions. Ces résistances-là ne sont plus tenables.

Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Rédaction : Édouard Choulet, Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Ont collaboré à ce numéro : Charline Chaveriat, Sarah George. Directeur artistique : Olivier Chevalier. Conception : Alexandra Tattu, Noémie Rognon. est éditée par la société “Publipresse Médias” S.I.R.E.N. : 424 896 645 Rédaction et publicité : 03 81 67 90 80 E-mail : redaction@publipresse.fr Crédits photos : La Presse Bisontine, Altitude 35, Architecture Milani-Beaudoin, D. Coulon et associés, E.F.S., La Fabrike, Ligue de l’enseignement du Doubs, Ville de Besan- Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Octobre 2021 Commission paritaire : 0225 D 80130 Équipe commerciale : Anne Familiari, Aurélie Robbe, Anthony Gloriod.

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4 L’interview du mois

La Presse Bisontine n°233 - Novembre 2021

ÉCONOMIE

L’inclusion des personnes en situation de handicap

“Savoir que les personnes handicapées regagnent leur foyer avec fierté, c’est ce qui me fait avancer” À Anteuil, Bernard Streit et ses équipes bâtissent un écosystème où les travailleurs handicapés peuvent travailler, se soigner, se loger. Le but : qu’ils deviennent des contribuables comme les autres. Pourquoi et comment ce “grand” patron d’une multinationale (à la retraite) est-il en passe de réussir ce pari fou d’employer 230 personnes handicapées d’ici 2023 ?

S a générosité, il la tient peut-être de Michèle, sa maman, une femme au grand cœur capable de refuser une glace à ses enfants pour offrir de l’argent à un mendiant. Dit comme cela, la vie de Bernard Streit pourrait ressembler à un conte, lui l’enfant d’un couple d’im- migrés suisses du canton de Bern arrivé sans le sou à Anteuil au début du XX ème siècle pour cultiver la terre. La suite, faite de travail, d’intelligence, de vision, de risques, a fait du nom Streit une réfé- rence dans le monde de l’industrie auto- mobile mondiale. Bernard, l’un des fils, âgé aujourd’hui de 69 ans, est celui qui a fait de l’entreprise Delfingen - fondée par son père Émile en 1954 - une multinationale dans le domaine de l’automobile tout en gardant un fondement familial : l’humanisme. L’équipementier dont le siège est basé à Anteuil emploie 3 700 personnes dans le monde. Il est coté en Bourse, pèse 242 millions d’euros de chiffre d’affaires. Retraité depuis 2018, Bernard Streit a transmis à son fils Gérald la présidence. Retiré du monde des affaires, il déploie aujourd’hui avec sa femme Françoise toute son énergie pour donner la chance aux personnes handicapées de travailler, de s’intégrer, de se soigner, de se loger, de se divertir, en milieu rural. Pour cela, il a fondé l’association Philippe Streit du nom de son frère, handicapé mental, décédé en 2017.Dans un bâtiment qu’il a racheté à la société Delfingen avec son argent personnel et celui de son frère, il bâtit un monde solidaire qui n’a rien d’utopique. Cela lui a valu un rendez-

vous à l’Élysée, avec le directeur de cabinet du président de la République. Discret, humble et travailleur, l’homme qui préfère l’action à la lumière explique le rôle de son association qui pourrait essaimer partout en France ce concept novateur. L’Action Philippe Streit doit relever un défi : trouver des mécènes pour porter un projet évalué à 8 millions d’euros, dont 2,5 millions d’euros ont déjà été apportés par la famille Streit pour l’achat du bâtiment et l’apport de services aux handicapés. La Presse Bisontine : Vous avez fait valoir vos droits à la retraite. Pourtant, vous êtes toujours aussi actif, à 69 ans. Pourquoi s’échiner ? Pour quelle cause ?

Philippe est né handicapé. Il n’a jamais pu lire ni écrire mais a collaboré au sein de l’entité. En créant cette association pour aider les personnes handicapées, c’est pour Françoise, ma femme, et pour moi une façon de redonner de notre expérience, de notre savoir-faire, de notre argent, à la société parce qu’on a la chance de vivre en bonne santé.Avec mon frère Philippe, nous avions une forte ressemblance phy- sique, un lien très fort. Il m’a construit… L.P.B. : C’est à son décès que débute votre croisade pour la solidarité ? B.S. : Le destin a voulu que Philippe parte avant moi à la suite d’un cancer. Je l’ai accompagné durant trois ans en privi- légiant tous les rendez-vous médicaux de Philippe à mes rendez-vous interna- tionaux. Quelques mois avant son décès, je lui ai demandé ce qu’il voulait faire de son argent (Bernard et Françoise avaient acheté en viager la maison de Philippe afin qu’il possède un logement et un héritage au cas où son frère cadet décède avant lui). Philippe m’a dit : je veux tout donner à des gens comme moi. On avait déjà l’habitude de s’occuper des plus faibles, mais là, c’était le début de l’histoire… L.P.B. : Justement, quelle est cette histoire ? Quel est le principe de l’association Action Philippe Streit ? B.S. : Avec l’argent de Philippe - et d’un apport personnel de Bernard et Françoise Streit -, nous avons acheté en 2018 un bâtiment et lancé des travaux à Anteuil (environ 2,5 millions d’euros) pour créer

Françoise et Bernard Streit entourés d’Anaïs Denis et Magali Postif (à droite), dans les locaux d’Action Philippe Streit.

Bernard Streit (président de l’association Action Philippe Streit) : L’activité, ça aide à vivre (il sourit). Lorsque l’on a été durant cin- quante ans hyperactif, je me voyais mal passer de la chaise au canapé, et du canapé au jardin. Dans mesmissions, j’ai toujours pensé au bien commun. L’idée d’agir dans le domaine du handicap est venue parce que notre entreprise a été marquée par celui-ci. Mon père était agriculteur, il a créé l’entreprise pour permet- tre à sa sœur atteinte de la polio de travailler. Ensuite, mon frère aîné

“Les linceuls n’ont pas de poche. À quoi bon accumuler !”

un écosystème en faveur des personnes handicapées afin qu’elles puissent intégrer un univers adapté. Aujourd’hui, 80 col- laborateurs travaillent dans nos locaux dont 75% sont des personnes en situation de handicap disposant d’une R.Q.T.H. (reconnaissance de travailleur handicapé). Je veux faire de chaque personne han- dicapée un contribuable. L’association trouve du travail et un logement si besoin à ces personnes car nous disposons d’ap- partements à Sancey, Clerval. On les transporte matin et soir à leur bureau si elles ne peuvent pas se déplacer, on les aide à se soigner en leur proposant des soins par des professionnels de santé que l’association prend en charge comme des sessions d’activités physiques adap- tées, une séance de kiné par semaine, des séances d’hypnose thérapeutique, et bientôt des séances de balnéothérapie car nous allons construire un bassin dans un futur pôle médico-sportif qui sera ouvert à tous. On espère accueillir deux médecins. Tout cela est payé par l’asso- ciation. Les salariés n’ont ainsi pas besoin de se rendre à Montbéliard ou ailleurs pour se faire soigner. Le temps de soin peut se faire pendant les heures de travail. On va créer une cantine qui sera confiée à une société qui emploie des personnes intellectuellement déficientes, puis de la culture avec la création d’une salle de spectacle (3,2 millions d’euros) qui sera ouverte aux habitants. L.P.B. : Une entreprise, Vipp et Philippe, vous a fait confiance dès le début de l’aventure en 2018. Parlez-nous en ? Que fait-elle ici ? B.S. : J’ai rencontré Charles-Emmanuel Berc qui partage notre philosophie. Il

nous a mis le pied à l’étrier et je le remer- cie pour sa confiance. Vipp et Philippe, spécialisée dans la relation clients, tra- vaille notamment pour Le Bon Coin. Ce sont les salariés d’Anteuil qui répondent par exemple à 80 000 mails par mois du Bon Coin, mais aussi à la prise de ren- dez-vous de l’entreprise Diagnostic Immo, qui travaille à la mise à jour des coor- données des clients du Crédit Agricole que nous remercions pour sa confiance, de l’entreprise Randstad,Auto J.M., etc. L.P.B. : Dans cet espace qui abrite des bureaux pour les téléconseillers, une micro-crèche a ouvert le 23 août dernier. Elle ne ressemble pas à toutes les autres. B.S. : “La Compagnie d’Arthur” possède une capacité de dix places dont un tiers est réservé à l’accueil d’enfants en situa- tion de handicap. Dans les effectifs de la micro-crèche, une personne en situation de handicap est embauchée en C.D.D. tremplin. L.P.B. : Tout ceci est fait à titre privé alors que la gestion du handicap est une question de société. Pourquoi le cabinet du président de la République vous a-t-il demandé de présenter votre association à l’Élysée ? B.S. : Je suis allé présenter ce que nous faisions. Je ne voulais pas y aller avant de savoir si notre concept pouvait fonc- tionner : je préfère l’action à la parole. Plus vite nous aurons fini notre projet à Anteuil, plus vite on pourra le dupliquer ailleurs en France. Je me fais l’ambas- sadeur de ce projet pour trouver des dons grâce àmon carnet d’adresses et solliciter la générosité car nous aurons besoin à terme d’argent pour mener à bien tous

Les salariés porteurs d’un handicap physique ont une activité de télécon- seillers pour plusieurs entreprises dont Le Bon Coin.

L’interview du mois 5

Zoom Action Philippe Streit L’Action Philippe Streit à Anteuil (proximité de Clerval) a pour vocation d’offrir un écosystème complet et ainsi soutenir les entreprises en proposant des services de transport, de restauration et d’aide à la recherche de logement, un environnement de travail adapté et privilégié, l’accès aux soins, au sport et à la rééducation, l’accès à la culture. L’association offre aux salariés en situation de handicap dans ses locaux d’Anteuil des sessions d’activités physiques adaptées chaque semaine, des séances de kinésithérapie, des séances d’hypnose thérapeutique. Son parrain d’honneur est Philippe Croizon. Elle va lancer la création d’un Pôle médico-sportif ouvert à tous, d’un espace de restauration puis d’une salle de spectacles. Coût total : 8,3 millions d’euros. n Renseignements : actionphilippestreit.fr

ces projets.Avec moi, j’ai deux personnes qui travaillaient à mes côtés à Delfingen qui ont décidé de me suivre dans l’aven- ture : Anaïs Denis et Magali Postif qui poursuivront le travail car elles ont la même fibre que moi et ma femme pour l’humain. Si on avait l’argent, on pourrait créer 3 000 à 4 000 emplois rapidement. L.P.B. : Une salariée que j’ai rencontrée m’indique avoir retrouvé le goût à la vie depuis qu’elle a intégré un job de téléconseillère et qu’elle profite des services de l’association. Elle souffre d’un handicap invisible. Ce message vous fait-il chaud au cœur ? B.S. : Évidemment (N.D.L.R. : il paraît ému). Ces personnes qui souffrent d’un handicap sont parfois traitées de pares- seuses dans leur village parce qu’elles ne travaillent pas. Leur permettre de retrouver une vie normale en adaptant leur poste, voilà notre force. Savoir qu’elles regagnent leur foyer avec fierté, c’est ce qui me fait avancer.

L.P.B. : Qu’un grand patron, certes retraité, dise cela, peut paraître paradoxal ! B.S. : On vit dans un monde très égoïste dans lequel la mondialisation a créé une misère. Ma philosophie est la suivante : les linceuls n’ont pas de poche. À quoi bon accumuler ! La société a fait de chaque citoyen un consommateur. Les angoisses de la vie sont soignées aujourd’hui avec une belle voiture, demain avec unemontre plus chère que celle du voisin. Un certain nombre de personnes veulent un salaire décent pour vivre mais veulent aussi donner du sens à leur vie. On sent que la jeunesse est attentive à ce message donc je ne désespère pas ! Je prends l’exemple des médecins : ceux que nous cherchons auront peut-être envie de s’en- gager avec nous car ils partagent nos mêmes valeurs…

L.P.B. : Votre frère peut être fier de vous. B.S. : Je pense (silence). n

Propos recueillis par E.Ch.

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6 L’ÉVÉNEMENT

La Presse Bisontine n°233 - Novembre 2021

Saint-JacqueS, le nouveau Serpent de mer BiSontin ?

Après l’abandon par le C.H.U. de Besançon propriétaire des lieux des discussions avec l’opérateur Vinci avec lequel l’établissement hospitalier avait signé un compromis de vente, c’est le projet d’aménagement global qu’il faudra revoir. De son côté, G.B.M. s’engage à poursuivre la construction de la future bibliothèque. Explications.

l Aménagement urbain

La promesse de vente cassée

Projet Saint-Jacques : on repart à zéro Ce devait être un des futurs pôles d’attraction du centre-ville bisontin. Mais le C.H.U. vient de rompre ses relations avec l’opérateur Vinci. La Ville, G.B.M. et le C.H.U. propriétaire des lieux doivent revoir leur copie.

En juin dernier, une cérémonie de démolition de la première pierre avait même été organisée (photo archive L.P.B.).

L es négociations entre le C.H.U. de Besançon et l’opérateur A.D.I.M.-Lyon, filiale de Vinci Construction France sont stop- pées. Le centre hospitalier bisontin l’a annoncé dans un communiqué en date du 14 octobre dernier. La lune de miel est terminée entre l’opérateur privé et l’établissement hospitalier qui avaient signé ensemble une promesse de vente en décembre 2019. En juin dernier, une première pierre symbolique avait même déjà été démolie à l’occasion d’une petite cérémonie en présence notamment l’opérateur privé et d’Anne Vignot (présidente du C.H.U. et de l’ag- glomération), officialisant ainsi ce par- tenariat. Mais le C.H.U. de Besançon a jeté l’éponge, renonçant à la promesse de vente faite à Vinci. Selon l’opérateur, “la complexité du site a empêché de lever une partie non négligeable des quinze conditions suspensives” qui

accompagnaient la promesse de vente en décembre 2019. “Un courrier d’A.D.I.M.-Vinci en date du 21 juin der- nier a constaté qu’il était impossible de lever certaines de ces conditions sus- pensives importantes tenant aux opé- rations de démolition, de désamiantage, de fouilles archéologiques préventives, etc.” commente le C.H.U. de Besançon. Ces opérations techniques plus com- plexes que prévu auraient fait grimper la facture finale de manière excessive

acquéreur qui est aujourd’hui remise en cause. Le risque est donc grand de voir s’installer pour de longues années encore une friche urbaine quand les derniers services de l’hôpital encore présents à Saint-Jacques auront été rapatriés sur le site Minjoz, c’est-à- dire en 2024. “La fin de ces négociations avec A.D.I.M.-Vinci ne remet pas en question le calendrier de la remontée des activités du C.H.U. de Besançon sur le site de Jean-Minjoz prévue fin 2024” confirme la direction du C.H.U. bisontin. n J.-F.H.

chez A.D.I.M. Sur ce point, le C.H.U. est encore dans l’incertitude. La cession du site de Saint-Jacques comportait deux phases bien distinctes : la première, effective depuis l’année dernière, concerne la vente d’une par- celle de Saint-Jacques à Grand Besan- çon Métropole pour le projet de construction de la Grande bibliothèque, et de la cour d’honneur et du jardin à la Ville de Besançon. Cette première phase n’est pas remise en cause à ce jour. C’est la deuxième phase qui concer- nait tous les autres espaces et bâtiments pour lesquels A.D.I.M. s’était porté

ment en deçà de l’offre initiale et com- portait en outre une nouvelle condition suspensive pouvant conduire à une seconde révision de prix à la baisse avant la fin de l’opération” poursuit la direction du centre hospitalier qui a donc renoncé à la signature de l’acte de vente définitif. Du côté d’A.D.I.M., on précise que “nous avons mené un an et demi d’études depuis la signature de la promesse de vente. Il faut désor- mais voir si des pénalités sont prévues suite à la rupture de la promesse” se contente de commenter Laurence Ehr- mann, directrice de la communication

pour Vinci qui aurait sou- haité, selon nos informa- tions, faire baisser le coût d’acquisition initialement fixé à 14 millions d’euros de près de la moitié, soit 7 à 8 millions d’euros. Trop peu pour le C.H.U. “Le C.H.U. n’a pu accepter cette nouvelle proposition. En effet, le nouveau montant de cette vente est très nette-

“Il faut désormais voir si des pénalités sont prévues.”

L’événement 7

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l Négociations

l Réaction Le leader de l’opposition “On peut avoir des doutes sur ce retrait de Vinci”

Le prix de vente a dégringolé

14 millions d’euros, la fourchette basse pour le C.H.U. Le montant de la promesse de vente signée en décembre 2019 était déjà bien loin du prix espéré au départ par le C.H.U. propriétaire des lieux.

tigation clinique. La direction générale, la D.R.H., les finances, la communication, l’informatique sont quant à elles remontées à Minjoz en mai dernier. Saint-Jacques a aujourd’hui des allures de ville- fantôme. Le projet de réaménagement global du site Saint-Jacques était estimé à plus de 200 mil- lions d’euros. Après la rupture des discussions avec Vinci, il ne manque donc plus qu’un opérateur pour engager cet investissement colossal. Rap- pelons qu’il était prévu dans le calendrier initial qui s’étalait jusqu’en 2027, la construction de logements neufs, et une “Cité des savoirs et de l’inno- vation” incluant des start-up, des logements, des résidences services, des commerces… n J.-F.H.

L a Presse Bisontine : L’éviction de Vinci, bonne ou mauvaise nouvelle ? Ludovic Fagaut : Je remets la faute sur la Ville qui à cause de ses atermoiements sur les mul- tiples conditions suspensives à la promesse de vente a certainement refroidi Vinci. Ce coup d’arrêt brutal est évidemment un mauvais signal pour le développement de notre cœur de ville. Et il y aura sans doute un contentieux, avec pénalités à la clé. L.P.B. : Craignez-vous que ce retrait remette en cause l’ensemble du projet ? L.F. : On est à l’abri de rien. Et on peut avoir des doutes sur ce retrait de Vinci. Je pense que la Ville ne veut pas d’un opérateur privé mais est-ce encore aujourd’hui aux pouvoirs publics Ludovic Fagaut voit comme un nouveau mauvais signal la fin de l’engagement de l’opérateur. Selon lui, ce n’est pas à la collecti- vité publique de porter ce projet.

de supporter de tels projets ? Je ne le pense pas. Si Vinci n’a pas les reins assez solides, comment G.B.M. pourrait les avoir ? L.P.B. : Que préconisez-vous maintenant ? L.F. : Il n’y a pas d’autre choix que de retravailler complètement le projet. Il faut que le C.L.A. puisse venir se réinstaller au cœur de ville, il faut y installer un village de start-up dans l’économie innovante, et sans doute un centre

D es 11 candidats ayant répondu à l’ap- pel d’offres, le C.H.U. en avait retenu 5, puis a travaillé avec 3, pour ne garder au final qu’un seul lauréat, l’aménageur A.D.I.M., une filiale du géant mondial du B.T.P. Vinci qui devait donc débourser 14 millions d’euros pour devenir propriétaire des 5,3 hectares du site Saint- Jacques. “Le pari est gagné” se félicitait alors Chantal Carro- ger, la directrice générale du C.H.U. Minjoz en décem- bre 2019. Avant de déchanter un an et demi plus tard. Au démarrage du projet, le C.H.U. évoquait une enveloppe globale de 30 à 40 millions d’eu- ros pour le foncier. L’établis- sement propriétaire des lieux avait déjà dû revoir ses ambi- tions à la baisse. “Notre priorité était de pouvoir financer par cette vente le déménagement des derniers services de l’hôpital de Saint-Jacques à Minjoz. Ce sera chose faite” disait encore Chantal Carroger.

Restent actuellement sur Saint-Jacques encore plusieurs services : psychiatrie de l’adulte, de l’enfant et de l’ado- lescent, consultation de géné- tique humaine,médecine légale et victimologie, exploration du sommeil, centre de ressources autisme, réseau de prévention et de prise en charge de l’obé- sité ou encore centre d’inves-

des congrès avec un auditorium à haut niveau acoustique. Mais quelle perte de temps encore dans ce dossier ! Et quelles pertes de finances publiques déjà engagées dans les études ! Saint-Jacques risque vite de devenir une friche intra-urbaine. C’est un désastre pour l’image de Besançon aux yeux des inves- tisseurs et des aménageurs, et c’est un très mauvais signal, un de plus, pour le développement de notre territoire. n Propos recueillis par J.-F.H.

“C’est un désastre pour

l’image de Besançon.”

l Urbanisme Les conséquences de la vente avortée “Cela ne remet pas en cause la grande bibliothèque”

La promesse de vente avait été signée en décem- bre 2019 entre A.D.I.M. et le C.H.U. de Besançon. Les sourires étaient encore de rigueur (photo archive L.P.B.).

paiera ? Pour l’instant, pas de réponse. Besançon va interroger “ses” interlocuteurs que sont les opé- rateurs publics que sont Aktya, la Sédia B.F.C. ou Territoire 25, dans l’espoir que ces der- niers reprennent “le bébé”. “Nous allons faire tout pour que ça aille le plus vite possible” poursuit l’élu. Il le faudra car l’hôpital et la collectivité devront rapidement se pencher sur la sécurité des 6 hectares du site. Une fois libéré (fin 2024), il sera livré à lui-même. Besançon pourrait alors pren- dre à sa charge - comme elle l’a fait avec la Rhodia-Ceta alors que le site ne lui appar- tenait pas encore - le coût de la surveillance. n

L’adjoint à l’urbanisme Aurélien Laroppe veut interroger un consortium pour reprendre le site.

l Réaction L’élu chargé du dossier en 2020 “Je suis à moitié surpris que Vinci se retire” L’ancien élu bisontin Dominique Schauss a durant la précédente mandature participé aux négociations entre l’hôpital et Vinci.

“O bjectif pour la ville : que Saint- Jacques ne devienne pas une friche urbaine” annonce l’adjoint à l’urbanisme à la ville de Besan- çon Aurélien Laroppe. Preuve en est, Besançon engage 900 000 euros dans la création d’un parc urbain sur une zone de Saint-Jacques qui lui appar- tient. “Nous sommes pro-actifs sur ce dossier puisque nous avons lancé des travaux sur la partie que nous maîtrisons” indique l’adjoint. Concernant la grande biblio- thèque qui doit s’installer non

loin de l’ancienne maternité, ce projet communautaire n’est pas remis en cause. Aurélien Laroppe et Anne Vignot vont participer à de nou-

velles réunions avec Vinci et l’hôpital pour répondre à des interrogations comme le rem- boursement des frais d’études engagées par Vinci. Le chiffre de ces dernières n’a pas été com- muniqué. Qui

Vinci voudra récupérer le coût de ses études.

L a Presse Bisontine : Jean-Louis Fousseret vous avait confié ce dossier Saint-Jacques lorsque vous étiez élu. Avez-vous été surpris par le retrait de Vinci de la vente alors que celle-ci était annoncée pour la fin d’année ? Dominique Schauss : Ce n’est pas la première fois qu’un grand groupe fait cela, mais ça ne les excuse pas. Je n’ai été qu’à moitié surpris de la méthode des “grands groupes” qui consiste à lancer des hameçons et si le projet ne va pas au bout, tant pis… L.P.B. : Connaissez-vous les montants des pénalités ? D.S. : Non. Il y a dans les promesses de vente beaucoup de conditions suspensives qui peuvent annuler la vente comme un poste de dépense qui grimpe. L.P.B. : Pensez-vous aux prix des fouilles archéologiques ou au désamiantage, visiblement sous-évalué par Vinci ? D.S. : Je n’ai pas d’information à ce sujet. La seule chose que je peux dire, c’est que nous avions, avec Jean-Louis Fousseret, été surpris du faible montant, environ 50 000 euros à l’époque, provisionner pour les fouilles archéo- logiques par Vinci.

L.P.B. : Y a-t-il eu des erreurs lors des premières négo- ciations ? D.S. : On peut toujours réécrire l’histoire. À l’époque, tout démarre d’une estimation des Domaines évaluant le site de Saint-Jacques à environ 40 millions d’euros. L’hôpital, à juste titre, a voulu faire jouer la concurrence et a lancé un appel d’offres au plus offrant. Cela a abouti à un prix de vente à 14 millions d’euros. L’hôpital était déçu. Ce qui me chagrine dans cette annonce, au-delà des détails techniques, c’est queVinci ne veuille pas parier sur Besançon. Ce n’est pas un bon signal mais il y a des alter-

natives possibles pour que le projet ne tombe pas à l’eau. L.P.B. : Lesquelles ? D.S. : Le recours aux outils comme Territoire 25, la Dédia, Aktya qui peuvent avec le concours d’investisseurs privés reprendre le dossier. Il faut montrer l’enthousiasme pour ce projet urbain et écono- mique. n Recueilli par E.Ch.

“Surpris à l’époque par le faible montant des fouilles.”

Aurélien Laroppe, adjoint à l’urbanisme à la Ville de Besançon.

8 Besançon UNIVERSITÉ

La Presse Bisontine n°233 - Novembre 2021

Un plan sur 5 ans La métamorphose du campus Bouloie est en marche

C’est le plus gros programme d’investissement de Grand Besançon Métropole pour les 5 ans à venir. 80 millions d’euros seront injectés pour la transformation complète du campus de la Bouloie.

La réhabilitation et l’extension du bâtiment de l’U.F.R. Sciences juridiques, économiques, politiques et de gestion (image Architecture Milani- Beaudoin). Un nouveau bâtiment abri- tera l’I.S.I.F.C., pour un coût de 5,715 millions d’euros (image Dominique Cou- lon et associés - Architectes).

L a première pierre de ce vaste chantier doit être posée en décembre. Au total, G.B.M. s’apprête à engager des travaux sur huit bâtiments qui seront tous ther- miquement réhabilités. C’est sans compter les aménagements extérieurs qui feront eux l’objet d’un investissement de 10 mil- lions d’euros. “À terme sur le campus, nous accueillerons 650 emplois supplémentaires. Ce campus sera le futur grand point d’attractivité de notre territoire” observe BenoîtVuillemin, le vice- président de G.B.M. en charge de ce dossier. Le sujet est stra- tégique quand on sait que 80 % des bacheliers de Bourgogne- Franche-Comté qui décrochent une mention bien ou très bien au Bac quittent la région pour poursuivre leurs études supé- rieures. Le campus sera doté de nou- veaux bâtiments : un bâtiment sera construit pour abriter l’Ins- titut supérieur d’ingénieurs de

Franche-Comté (I.S.I.F.C.) qui verra ses effectifs augmenter. Une autre construction concer- nera la transformation de la Bibliothèque Sciences et Sport en learning center. La Fac de droit et de sciences économiques, politiques et de gestion subira également un sérieux lifting comprenant “la déconstruction de préfabriqués et la réhabili- tation et l’extension du bâtiment

central.” D’autres bâtiments seront remis à niveau : les bâtiments “métrologie”, l’an- cien siège du C.R.O.U.S. sera transformé en lieu de vie pour les étu- diants et l’amphi- théâtre Gaudot sera rénové. “Nous ferons un effort particulier pour rénover les espaces extérieurs du cam- pus, poursuit

Initiation gratuite un dimanche par mois.

Benoît Vuillemin, en renforçant notamment les liaisons entre la Bouloie et la Technopôle Témis. Au total, 6,5 hectares d’espaces verts seront repensés. Planta- tions, réaménagements paysagers et création d’ambiances variées sur plus de 65 000 m 2 révéleront la nature emblématique dumas- sif jurassien rythmée par les prairies, les vallons, les bosquets” développe l’élu. Les espaces extérieurs sportifs seront également concernés par ce programme d’investissements pour près de 3 millions d’euros. Le campus doit devenir un lieu de rencontre et de vie digne d’un vrai quartier. Au cœur de celui- ci, l’Aréa Sport offrira un espace sportif entièrement rénové avec terrain de rugby enherbé, piste d’athlétisme quatre couloirs, tracés de parcours acrobatiques urbains adaptés… Dans cette enveloppe sont aussi prévues la

réfection de la piste d’athlétisme de l’U.F.R. S.T.A.P.S., de la demi- lune, de l’aire de lancer, du saut en longueur, de la zone multi- activités et la création d’une piste finlandaise (composées d’un sol souple à base de sable recouvert d’une couche de copeaux de bois qui sollicite davantage le système cardio- vasculaire). “Ces travaux sur les terrains de sport ont commencé cet été.” D’autres aménagements incluent ce projet global. Notam- ment le fameux Jardin des sciences qui remplacera l’ancien jardin botanique de la place Leclerc, avec aménagement d’es- paces extérieurs, construction des serres (1 000 m 2 de surface) et des locaux annexes, le tout non loin de l’observatoire. Coût du nouveau jardin : 3,780 mil- lions d’euros. n J.-F.H.

Une Maison des Sports sera construite dans le cadre du projet “Aréa Sport” (image La Fabrike).

La future place de la Bouloie bénéficiera d’espaces végétalisés (image Altitude 35).

nouve l l e s r é s i denc e s s e r v i c e s

10 Besançon

La Presse Bisontine n°233 - Novembre 2021

PLANOISE Nouveau chantier 13 millions d’euros investis dans une cantine et un internat Les lycées Victor Hugo et Tristan Bernard à Besançon disposeront bientôt d’un service commun de

(De gauche à droite) Jean Broyer, proviseur du Lycée Victor Hugo, Océane Charret-Godard, pour la Région et Yannick Poujet, pour la Ville de Besançon, au moment de la pose de la première pierre.

L e service de restauration du lycée Victor Hugo nécessitait une rénovation. Celui de Tristan Bernard se montrait vétuste. La Région, propriétaire de l’ensemble du patrimoine immobilier des lycées, restauration. Le nouveau bâtiment doit être livré pour la rentrée 2023.

accordée aux lycées en 2021 (dont 86,3 millions d’euros dédiés aux travaux). Pour les anciens élèves de ses deux sites, venus saluer en petit nombre l’arrivée de ce futur équi- pement, c’est une page qui se tourne. C’est pourquoi ils ont tenu à déposer dans son mur naissant un parchemin. Comme un passage de témoin aux futurs arrivants.Le nouveau bâtiment sortira de terre d’ici un an avec l’intervention d’une vingtaine d’entreprises

pour servir 1 400 repas le midi” , précise l’architecte, qui a bien sûr inscrit l’ensemble dans une démarche environnementale (iso- lation thermique, récupération des eaux pluviales, pose de pan- neaux photovoltaïque…). L’in- ternat, aménagé à l’étage, com- prendra, lui, 94 lits (avec deux unités à 12 chambres). Il regrou- pera également un foyer et des salles d’études. En plus d’apporter “un environ- nement adapté, contribuant à la réussite des élèves” , cette opéra- tion participe “à l’élaboration d’une nouvelle image du quartier ” pour le proviseur du lycéeVictor Hugo, Jean Broyer. Reste à dis- cuter avec la Région de l’utilisa- tion des espaces libérés dans les lycées, “mais nous avons déjà pas mal d’idées” , assure le chef d’établissement. n S.G.

a donc décidé de les remplacer. Dans un souci d’optimisation et pour offrir unemeilleure qualité de service aux élèves et au per- sonnel, les deux anciennes can- tines seront ainsi réunies dans un bâtiment neuf sur le site du lycée Victor Hugo. La nouvelle construction comprendra égale- ment la création d’un internat pour le lycée Tristan Bernard. “Ce projet est celui de l’intelligence collective” , a fait remarquer Océane Charret-Godard, vice- présidente de laRégion en charge des lycées, aumoment de la pose de la première pierre le 14 octobre dernier. “C’est un exemple de coo- pération, d’ancrage dans un quar- tier et surtout de mutualisation des énergies.” Le budget de 13,24 millions d’euros mobilisé dans l’opération, intégrera l’en- veloppe des 187millions d’euros

Au moment du dépôt du parchemin

par les élèves.

locales. Il s’étendra sur 1 880 m 2 . L’es- pace de restaura- tion se composera de deux salles à manger d’une capacité de 300 places chacune. “Il sera dimensionné

Contribuer à la réussite des élèves.

Le futur bâtiment vu depuis la cour.

JUSTICE

Depuis plus de quatre ans Les investigations se poursuivent autour du Docteur Péchier

Soupçonné d’avoir commis une série d’empoisonnements et fait des victimes, l’anesthésiste de Besançon a tenté de mettre fin à ses jours. Mais le procureur veut aller au bout des investigations.

L e 30 septembre dernier, Frédéric Péchier, le médecin anesthésiste bisontin mis en examen pour empoisonnements, a tenté de mettre fin à ses jours en se défenestrant du domicile de ses parents dans la région de Poitiers, où il réside actuel- lement. Fortement alcoolisé selon les dires du procureur de la République, il a fait une chute de 3,75 mde hauteur. “En disant à sa mère qu’il n’en pouvait plus, il s’est laissé tomber dans le vide” résume Étienne Manteaux, le procu- reur de la République de Besançon. Polytraumatisé par cette chute, le pra- ticien n’était plus en danger de mort à l’heure où nous écrivions ces lignes. Quelques jours auparavant, il avait écrit ce mot à ses proches : “Je veux que cette vie s’arrête, je veux mourir innocent.” Épuisé de ne pas voir avancer assez vite les investigations selon ses proches, le Dr Péchier en est arrivé à ce geste ultime. Le praticien doit répondre depuis qua- tre ans de 24 cas d’empoisonnement non élucidés alors qu’il était praticien à la clinique Saint-Vincent de Besançon et à la Polyclinique de Franche-Comté. Tout a démarré le 7 février 2017 avec une information judiciaire ouverte par

Manteaux. Contestés par la défense, ces cas ont fait l’objet d’une contre-expertise dont les résultats ont été communiqués en octobre 2020. “Après 22mois de travaux, les magistrats instructeurs ont estimé que cette contre-expertise était pour le moins lapidaire” ajoute le procureur de la République. Tellement lacunaire qu’elle se révélera tout bonnement inexploitable… D’où une nouvelle décision de saisir d’autres experts dont les conclusions ne sont pas attendues avant “le milieu de l’année 2022.” “Je mesure la parti- culière longueur du temps judiciaire, concède Étienne Manteaux, mais cette affaire est d’une telle complexité qu’il est impératif de prendre toutes les pré- cautions nécessaires. L’activité judiciaire autour de cette affaire n’est pas à l’arrêt comme a pu l’affirmer la défense, elle se poursuit. Et face à un tel feu nourri de requêtes en nullité émanant de la défense, on est sans doute moins légitime à se plaindre de la lenteur de la justice” tacle le procureur à l’endroit des défen- seurs du praticien. Dernier rebondissement dans cette enquête au long cours : l’ouverture d’une troisième procédure en novem-

le Parquet de Besançon suite au constat fait par des expertises sur les poches de soluté de la clinique dont certaines contenaient cent fois la dose mortelle de potassium. Ces premières investigations avaient abouti à la mise en examen de l’anes- thésiste bisontin pour le décès de 7 patients, la plupart d’entre eux en bonne santé avant l’acte et hospitalisés pour une intervention chirurgicale bénigne. Une autre enquête avait démarré en mars 2018 suite à la com-

munication par la cli- nique Saint-Vincent de dizaines d’autres cas suspects. “Des ana- lyses ont été faites sur quatre corps exhumés, les seuls qui n’avaient pas été crématisés et 17 autres cas haute- ment suspects ont été identifiés, portant à 24 le nombre de cas. Une deuxième mise en exa- men a été décidée le 16 mai 2019 pour ces 17 nouveaux cas d’em- poisonnements sup- posé” rappelle Étienne

“S’il n’y a pas assez

d’éléments, un non-lieu interviendra.”

Le procureur de la République de Besançon informe qu’un 25 ème cas suspect a été identifié, suite à l’exhumation d’une autre victime.

bre 2020 pour un 25 ème cas suspect suite à l’exhumation d’un nouveau corps. Étienne Manteaux est clair : les investigations iront à leur terme, quoi qu’il arrive. “C’est sur la seule base de cette contre-expertise approfondie que M. Péchier pourra être réinterrogé. S’il n’y a pas assez d’éléments, un non-lieu

interviendra. Mais il faudra que M. Péchier et ses proches fassent encore preuve de patience. Les investigations judiciaires se poursuivront jusqu’à leur terme, jusqu’à la manifestation de la vérité. J’en prends l’engagement” assure le magistrat bisontin. n J.-F.H.

Besançon 11

La Presse Bisontine n°233 - Novembre 2021

EN BREF

PLANOISE Une pétition lancée La passerelle rouge va disparaître L’annonce de la démolition de la passerelle rouge, à l’entrée du quartier de Planoise, a du mal à pas- ser. L’appel d’offres, qui doit désigner l’entreprise qui s’en chargera, est pourtant en cours.

Montres Lip Astrid Guillon,

commissaire-priseur à Besançon, organise le 27 novembre une vente aux enchères d'une collection de 220 montres Lip dans ma salle des ventes à Besançon. L’ensemble est constitué en majorité de montres des années 1950 à 1975, et un panorama des créations de la maison bisontine avec des estimations comprises entre 70 et 1 000 euros : Himalaya, Dauphine, Lip stop… La vente donnera aux amateurs la possibilité d’acquérir des modèles iconiques dessinés par Roger Tallon, Rudi Meier, Marc Held et d’autres. Le catalogue est en cours de préparation et devrait être disponible en ligne le 9 novembre. Samedi 27 novembre à 14 h à Besançon, 3 rue de la Liberté, et sur Drouot Live. Renseignements sur www.astridguillon.com Train S.N.C.F. Réseau a investi 423 millions d’euros pour la modernisation du réseau de Bourgogne-Franche-Comté en 2021, avec une moyenne de plus de 350 millions d’euros chaque année pour les 5 prochaines années. Le groupe ferroviaire recrute également plus d’une centaine de personnes chaque année.

“E lle représente toute mon enfance” , “nous n’avons pas idée du nombre d’accidents évités grâce à cette passerelle, qui enjambe un bou- levard” , “c’est un symbole du quartier” , “ne plus la voir me ferait bizarre, limite mal” : les réactions des habitants du quartier pleuvent depuis la mise en ligne de la pétition, lancée par l’association Pla- noise Valley. Opposés à sa démolition, ils mettent en avant la sécurité pour ses usagers (écoliers, parents en poussette, personnes handicapées…) et l’attachement patrimonial. “Elle fait partie de l’identité de Planoise comme les anciennes portes des différents quartiers bisontins” , remarque un signa- taire. Tous dénoncent le non- sens de cette décision. “Elle a

effectivement besoin d’un bon rafraîchissement et d’une remise en état, mais pas d’une démolition.” Problème : cela reviendrait cher. Trop cher à la Ville qui préfère donner priorité à la réhabilitation des écoles comme l’a rappelé la maire, Anne

La passerelle enjambe des voies automobiles, plus le tram, sur le Boulevard Allende et relie notamment la Maison pour tous.

de l’esthétique”, alors que l’at- tractivité d’un quartier repose aussi sur cet aspect.” Les entre- prises avaient jusqu’à fin octo- bre pour y répondre, avec une attribution prévue d’ici la fin de l’année. Il y a certes l’argu- ment financier, “mais pourquoi ne pas faire appel à l’A.N.R.U. ?” , s’interroge cette habitante. “Des fonds devaient être alloués à l’ouverture de rues en cul-de-sac. Ce projet a été abandonné, le budget pour- rait être réattribué à cette pas- serelle.” n S.G.

nisées dans le cadre des ateliers de rénovation urbaine” , sou- ligne Joëlle Cailleaux, une habi- tante. À la stupeur et l’incré- dulité de départ, s’est vite mêlé le mécontentement. “Notre quartier, qui a 50 ans, s’est constitué un peu de patrimoine et on le traite avec mépris. Que ce soit pour les quatre arceaux de la place Cassin qu’on a démolis ou cette passerelle aujourd’hui.” La rapidité de l’appel d’offres la choque. “Je trouve ça violent. C’est comme si on nous disait : “on vient faire du social et pas

250 000 euros” , préciseYannick Poujet, adjoint municipal, réfé- rent du quartier de Planoise. La police aurait également émis des réserves sur l’utili- sation faite de ce lieu de pas- sage, lors de grands rassem- blements comme le nouvel an ou le 14 juillet, et d’autres débordements. Le dossier date de l’ancienne majorité et n’a été mis à jour que récemment. Ce qui cris- tallise un peu plus les tensions dans le quartier. “Nous avons appris sa démolition par hasard lors des balades orga-

Vignot, lors de la dernière réu- nion publique. “Une étude a été réalisée. Il faut intervenir pour des raisons sécuritaires. Malheureuse- ment, sa recons- truction mobi- liserait 1 million d’eu- ros, alors que sa démolition va coûter

Comme si on nous disait : “on vient faire du social, pas de l’esthétique.”

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