La Presse Bisontine 233 - Novembre 2021

Le Grand Besançon 31

La Presse Bisontine n°231 - Septembre 2021

SAINT-VIT

20 ans après… “Laissée pour morte” : elle voudrait adapter son histoire au cinéma Torturée à l’âge

L a Presse Bisontine : L’affaire avait été très médiatisée à l’époque. Comment vous sen- tez-vous aujourd’hui ? KellyMaitrepierre : Je suis quelqu’un qui aime la vie. Certains moments ont été durs après ce drame, notamment à l’hôpital où j’ai cru que je resterai han- dicapée, ou au tribunal. L’avocat de mes agresseuses, comme le mien, n’avait jamais vraiment eu affaire à un tel déferlement de violence (N.D.L.R. : elle a reçu 21 coups de couteau, été étran- glée avec du fil de fer et a failli être brûlée vive). C’est d’ailleurs la première fois que des mineures se sont retrouvées de 14 ans par deux de ses amies collé- giennes dans une cave de Saint-Vit, Kelly Maitrepierre a fait de son parcours une force. Récit.

dans une prison pour femmes. La loi interdisant la vente d’al- cool aux mineurs est aussi arri- vée peu de temps après.Le reten- tissement médiatique était tel qu’on a dû me cacher pendant trois mois. Je n’ai pas pu repren- dre l’école tout de suite. Mais je ne suis pas vraiment du genre à me laisser abattre. L.P.B. : Depuis, vous avez construit votre vie de famille et édité un livre “Laissée pour morte” en 2013. K.M. : Oui, j’ai eu deux filles. Puis l’envie de témoigner est arrivée. J’ai voulu transformer tout ce négatif en positif, et montrer que je suis là, bien debout, pour aider d’autres personnes. L.P.B. : On vous voit aussi régulièrement témoigner à la télévision. En quoi est- ce important ? K.M. : J’ai participé encore récem- ment aux émissions “Crimes et Faits Divers”, “Ça Commence Aujourd’hui”, “Dans les Yeux

des apparitions, dans un rôle secondaire. Je veux qu’il serve à éveiller les consciences et qu’on arrête d’avoir peur ou de fermer les yeux sur le harcèlement à l’école, les féminicides, les viols… Les faits sont souvent connus, avant que n’arrive l’irrépara- ble. L.P.B. : Vous venez aussi de créer une association, baptisée“Sans défense”… K.M. : L’idée est d’accompagner les victimes qui ont subi des vio- lences. On organise divers évé- nements pour collecter des fonds (vide-grenier à Saint-Vit, loto, bourse aux jouets). Je projette aussi d’intervenir dans des foyers et auprès de jeunes en difficulté pour leur faire partager mon expérience. n Propos recueillis par S.G. Carte d’identité Il faut désormais compter au moins deux mois pour obtenir une carte d’identité ou un passeport à Besançon. La Ville de Besançon met tout en œuvre pour réduire ce délai. Il faut prendre rendez-vous auprès du service Formalités de la Ville de Besançon pour déposer le dossier, remplir une pré-demande sur le site www.ants.gouv.fr et se munir de toutes les pièces justificatives, déposer le dossier au service Formalités de la Ville. Concerts Le collectif bisontin “À genoux mais pas couchés” reprend du service pour un cycle “Debout mais pas couchés” dans les cafés- concerts bisontins tels que Les Passagers du Zinc ou encore à la Rodia. Les dates s’étirent jusqu’en décembre. Marché Chaque vendredi de 17 h 30 à 20 heures, un nouveau marché bio de plusieurs producteurs ouvre ses portes sur le parking de la maison de quartier de Velotte, 37, chemin des Journaux à Besançon. Organisé par la Ville de Besançon et l’association Interbio Franche-Comté. EN BREF * intitulée “Solidarité Réalisation Film Laissée Pour Morte”

d’Olivier” et R.M.C. Découverte me consacre un reportage en novembre. Il est crucial de dénoncer cette violence, qui ne cesse d’augmenter dans la société actuelle. C’est sur l’un de ces plateaux que j’ai d’ailleurs rencontré le producteur,Thierry Obadia, avec qui j’aimerais réa-

liser un film sur mon histoire. On travaille à la réa- lisation d’une bande-annonce et j’ai lancé pour ça, une cagnotte sur Leetchi.com* L.P.B. : Que racontera votre film ? K.M. : Il reprendra toutes les étapes du drame et se ter- minera sur les jours qui ont suivi la condamnation. Il est prévu que j’y fasse moi-même

“Il faut arrêter

de fermer les yeux.”

Kelly veut aider les jeunes à ne pas tomber dans la violence, la drogue ou l’alcool.

SPORT

Agriculteur et sportif de haut niveau Carl Maugain fait partie des jeunes espoirs du trail Sélectionné dans le Brooks Trail Project en partenariat avec le Grand Besançon Trail Académie, ce jeune Franc-Comtois de 19 ans partage son temps entre la ferme et ses performances running.

B ien connu des consom- mateurs locaux pour sa gamme de yaourts, le nom des Maugain ne tardera pas aussi à s’imposer dans le milieu sportif. Grâce à Carl, l’un des fils, qui s’est décou- vert une passion pour le trail il y a un peu plus d’un an. “On m’a proposé de participer aux sessions de détection du Grand BesançonTrail Académie et j’ai été sélectionné” , raconte natu- rellement cet amateur de sport, passé par diverses disciplines avant cela (rugby, ski de fond, boxe…). L’envie d’intégrer cette équipe reconnue a été plus forte et a repoussé un temps ses projets de stages dans une exploitation à l’étranger. “Cela tombait au moment où je devais choisir ma formation. J’ai donc opté pour B.T.S.A. Acse en alternance au C.F.P.P.A. de Châteaufarine. Ce qui me permet de suivre les

(N.D.L.R. : une course exigeante autour du Mont-Blanc). Mes parents ont aussi participé à l’Échappée Belle en duo et l’ont finie.” Le jeune trailer peut également compter sur sa “team” pour atteindre ses objectifs. “Le staff qui nous entoure est au top. Ils nous apprennent à bien nous préparer et à mieux se connaî- tre.” Tout cela demande évidem- ment du travail. “J’ai environ sept entraînements par semaine (soit 5 à 8 heures), dont une séance collective. J’essaie de diversifier en allant aussi à la salle d’escalade et onm’aménage mon planning quand je suis trop pris, comme durant la sai- son des foins.” Ses journées, bien remplies, se partagent ainsi entre cours à l’école, travail à la ferme (quand il est sur l’exploitation familiale à la Chapelle-d’Huin) et course à pied. Il espère un jour être

entraînements sur Besançon.” Depuis, le jeune homme enchaîne avec succès les courses. Il a notamment fini 1 er junior sur la Swiss CanyonTrail et 3 ème à Sierre-Zinal (junior). De quoi se constituer une petite réputation en dehors des fron- tières hexagonales, en plus des

titres locaux comme la pre- mière place obtenue der- nièrement sur le podium junior de la Valdahon- naise. Il faut dire que Carl a de qui tenir. Son père a lui- même com- mencé à pra- tiquer le trail il y a 20 ans. “Il a déjà fait la T.D.S.

5 à 8 heures d’entraînement par semaine.

Carl est originaire de Chapelle-d’Huin, près de Levier.

sélectionné en équipe de France, comme l’ont fait d’anciens de la team avant lui (Dylan Ribeiro,Théo Bourgeois…). L’an prochain marquera déjà un cap avec le passage dans la catégorie “espoir” (les 20-22 ans). Avant de s’installer professionnelle- ment avec ses frères et sœurs,

il compte aussi prendre une année de recul “pour aller voir ailleurs et courir un peu par- tout.” Mais ces derniers sont déjà avertis : la course à pied continuera de faire partie de sa vie, en binôme avec la ferme ! n S.G.

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