La Presse Bisontine 233 - Novembre 2021
32 Le Grand Besançon
La Presse Bisontine n°233 - Novembre 2021
SAINT-VIT Une histoire de famille Le démarrage d’une filière houblon régionale
de pouvoir un jour fournir en houblon les dizaines de petits brasseurs artisanaux qui ont fleuri aux quatre coins de la région ces dernières années. Pour l’instant,Aurélien poursuit en parallèle son métier dans le bâtiment et son frère Yohann est toujours salarié d’un cabinet d’études en aménagements. C’est à force de discuter avec des producteurs de bière de la région que l’idée a germé. “Tous ces producteurs locaux utilisent du houblon alsacien, ou alors allemand, anglais ou même en provenance d’Australie ou de Nouvelle-Zélande. Ils produisent des bières bio et locales mais ce serait encore mieux si tous les ingrédients pouvaient être en filière courte. C’est notre objectif” résume Aurélien à la tête de la Ferme du Grand Noyer, la toute première exploitation du Doubs spécialisée dans la production de houblon, bio de surcroît. Autodidactes, les deux frères ont tout appris sur le tas, et monté eux-mêmes avec l’aide d’amis la structure nécessaire à la plantation de 750 plants de houblon (2,5 km de câble, 50 poteaux d’acacia ont été néces- saires). Ils savent que cette
Aurélien et Yohann Sugny se sont lancés dans la production de houblon. L’objectif de ces deux passionnés de bière : fournir à terme la filière brassicole régionale.
L a première récolte effec- tuée en septembre est, disons, encourageante. Même si les 7 kg de hou- blon (sec) obtenus par les frères Sugny sont bien loin des ren- dements attendus par ces exploi-
tants installés à la sortie de Saint-Vit en direction de Fer- rières-les-Bois sur une parcelle d’à peine un demi-hectare. Mais c’est un début, et surtout l’aboutissement d’un beau projet pour les frères Sugny qui rêvent
Aurélien Sugny gère avec son frère Yohann, la Houblonnière du Grand Noyer à Saint-Vit.
de déguster, en famille, la toute première bière 100 % régionale intégrant le houblon de Saint- Vit. Après la phase de démarrage, ils comptent sur quelques aides publiques pour investir dans leur premier séchoir mécanisé. La Houblonnière du Grand Noyer a été distinguée aux der- niers Trophées de l’agriculture du Doubs dans la catégorie “pro- jets atypiques”. Un encourage- ment de plus pour aller au bout de leur projet. n J.-F.H.
Pour que leur exploitation devienne rentable, les frères Sugny espèrent pouvoir cultiver à court terme 4 hectares. Dans cette optique, ils ont acquis 6 hectares dans la commune proche de Lantenne-Vertière, oùAurélien prévoit de créer une ferme avec de la diversification (maraîchage, poules et donc hou- blon). “Avec 4 hectares de hou- blon, nous pourrions assurer deux salaires à temps plein et écouler notre production loca- lement. C’est l’objectif final” ajoute Aurélien qui rêve déjà
plante grimpante met au moins quatre ans à donner son plein rendement. “La première année, on sait que ça ne donne quasi- ment rien. La deuxième année,
entre 20 à 30 % d’un rendement plein, la troisième de 50 à 70 % et 100 % la quatrième année seu- lement. Et comme une vigne, les plants de houblon se boni- fient avec le temps” observe Aurélien Sugny.
Une première récolte de 7 kg.
La ferme est située au bord de la route menant de Saint-Vit à Ferrières-les-Bois.
SAÔNE Boulangerie artisanale Un nouveau départ pour le Fournil Saônois Les Fournils du Haut-Doubs, dont fait partie le Fournil Saônois, changent de nom pour devenir “Aux Doux Fournils”. Un nou- veau laboratoire de pâtisserie va dans le même temps être aménagé à Saône pour alimenter les différents magasins.
L’ histoire des Fournils a com- mencé au bord du lac Saint- Point en 2007. “Nous avons ouvert notre première boulan- gerie artisanale à Oye-et-Pallet” , indique Philippe Roy, le gérant. “Puis est venue celle du Larmont en 2009, celle d’Aman- cey en 2011 et enfin, le Fournil de Mor- teau en 2013.” Un pas de côté l’emmè- nera en 2018 jusqu’à Saône, “où se trouvait déjà un savoir-faire local, qui a permis de créer un atelier sucré.” Toute une gamme de chocolats et de pâtisse- ries y est développée sous le label “L’Écrin des douceurs”. “Le temps était venu de structurer l’en- semble. Nous nous sommes bien agran- dis ces dernières années et nous regrou- pons aujourd’hui environ 80 collaborateurs.” La nouvelle identité visuelle, qui accompagne le changement de nom, va ainsi permettre d’écrire le chapitre suivant des Fournils. Sans en faire pour autant une chaîne de bou- langerie. “Nous tenions à ce que chaque
Philippe Roy dans le magasin de Saône, amené à évoluer.
créé, avec dumatériel de dernière géné- ration, dans un local de 200 m 2 sur la commune, en zone commerciale. “L’es- pace libéré dans le magasin de Saône va permettre dans le même temps de revoir la surface de vente, qui passera de 60 à 140 m 2 ” , précise Philippe Roy. Coût de l’opération : un peu plus d’1mil- lion d’euros. Les travaux devraient être achevés à l’automne 2022. Le déména- gement de la partie production pâtis- serie et chocolat interviendra en principe avant l’été. n S.G.
difficile à relever avec le problème du recrutement de main-d’œuvre, sur le Haut-Doubs notamment. L’outil de pro- duction se devait également d’évoluer,
site conserve son identité propre” , explique Philippe Roy, attaché au côté artisanal de sonmétier et à la proximité à sa clientèle. Fils d’anciens boulangers à Besançon, cet artisan travaille dans la plus pure tradition comme l’atteste un diplôme sur son bureau, récemment décerné par la Confédération nationale de la boulangerie, le gratifiant de la marque “Boulanger de France”. “Chez nous, tout est fabriqué 100 % maison.” Un défi qui se montre de plus en plus
au vu du dimensionne- ment actuel. “80 % de la pâtisserie de nos magasins et 100 % de nos chocolats sont fabriqués à Saône. Mais les locaux, ici, sont étroits, inadaptés et vieux de 30 ans.” Un nouveau laboratoire va donc être
1 million d’euros d’investis- sement.
Le patron boulanger et l’un de ses collaborateurs dans les locaux actuels de production du chocolat.
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