La Presse Bisontine 233 - Novembre 2021

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La Presse Bisontine n°233 - Novembre 2021

Infiniment Beaux-arts Les élèves de l’institut supérieur des beaux-arts exposition Jusqu’Au 9 JAnvier 2022

Livre

son nouveAu Livre

Jean-Pierre Biot, la nostalgie de l’époque L’auteur franc-comtois revient avec

C onduits par leur profes- seure Géraldine Pastor- Lloret à dessiner réguliè- rement au musée, les élèves de l’I.S.B.A. offrent aux visiteurs de cette expo temporaire leurs visions des œuvres exposées dans les salles ou conservées dans l’ombre du cabinet d’arts graphiques. Et les invitent à partager leur plaisir - celui de regarder, celui de dessiner. “De ces jeunes artistes émergent une approche presque innocente au monde qui nous entoure, une fraîcheur dans la pratique de leur art, une forme “d’adoles- cence” face au regard de l’autre” selon la commissaire de l’expo. Libres et vagabonds, ils n’ont que leur créativité et leurs crayons pour faire naître, au sein de l’immense salle d’expo- sition du musée, un panorama de ce qui peut se faire en école d’art, de ce qui s’enseigne (le passage de la 2D à la 3D, les L’exposition “Infiniment” résulte d’une rencontre entre ces étudiants et les œuvres du musée. de Besançon exposent au musée des beaux- arts de Besançon.

temps des 20 ans pour cette jeunesse rurale pleine d’avenir et de certitudes. C’est le temps de l’apprentissage de la vie et de l’autre. C’est le temps de l’amour et des toujours. Le temps des rêves et de tous les possibles. Celui des copains, des profs et de l’aventure. “C’est aussi le temps du rendez-vous avec la vie, pour de vrai, une école immergée dans une ruralité ancestrale.” À l’aide d’un harnais, son personnage Georges est attelé à la charrue guidée par son fils, pour labourer les endroits où le bœuf ne peut accéder. Dans ces moments-là, l’homme atteint une dimension telle, que se lit sur son visage, l’uni- versalité de la survie du règne animal. “N’est- ce pas tout simplement la vocation et la dignité de l’Homme ?” se demande l’auteur. Sur 260 pages, l’auteur raconte dans son nou- veau récit la vie d’un jeune homme de son époque, qui a grandi à la campagne du côté de Lure et qui s’éveille aumonde et à la vie. Simple, nostalgique, et plein de petites madeleines à se mettre sous la dent. Né en 1941, Jean-Pierre Biot entre à l’École Normale de Vesoul en 1958. En 1963, nommé dans une école de hameau, il se retrouve sur un plateau désertique, dans la montagne, aux confins des Vosges. Ici, il découvre la vraie vie de ceux qui, chaque jour, se retroussent les manches pour arracher leur survie à la terre et, riches de toutes les étoiles du ciel, partagent et donnent sans compter. n

L’ auteur le dit lui-même : “Je suis l’héritier d’un passé tourmenté d’où émergent des héros et quelques salauds. D’une vie fami- liale compliquée, réduite à un esclavage domes- tique. De la trouille obsédante de la guerre d’Al- gérie.” Le début des années soixante, c’est le ce nouveau roman qui plonge à nouveau le lecteur dans l’enfance de l’auteur, réminiscences d’une France rurale des années soixante.

Cette exposition est un tremplin pour une vingtaine de jeunes artistes de l’I.S.B.A. (photo M.B.A.A.).

publiques et conférences pro- grammées permettront à chacun de présenter, de s’exprimer, de convaincre du bien-fondé de leur intention.” Ce projet qui a démarré avec le musée depuis deux ans et se concrétise aujourd’hui avec cette présentation permettra à une vingtaine de jeunes artistes de s’inscrire dans le paysage cul- turel local, d’affirmer leur pra- tique de dessin et de design gra- phique pour développer ailleurs, ensuite, ce bel élan. n Exposition Infiniment Jusqu’au 9 janvier 2022 Musée des beaux-arts et d’archéologie de Besançon

grands formats, les différentes activations - filmer du dessin, l’animer, le performer, etc.). “L’ex- position a été pensée pour être activée lors de performances ou de dialogues entre les arts anciens et la pratique contem- poraine.” Cette originale exposition a ainsi des ambitions pédago- giques, par son format Works- hop, la mise en pratique des savoirs et la création. Mais éga- lement des ambitions profes- sionnalisantes, puisque la scé- nographie a été confiée à une ancienne étudiante, Juliette Buschini, et l’exposition sous forme de Workshop proposé à d’anciens élèves. “Les différentes rencontres avec des profession- nels ont apporté une dynamique de projet, les présentations

Dans un grand vent de nous par Jean-Pierre Biot Aux éditions de la Noue Gavigné

L’auteur franc-comtois raconte la vie des années soixante en milieu rural.

Il fait revivre le dernier trappeur du Haut-Doubs Némorin Caille a vécu au fond des Gorges du Doubs où pendant 83 ans il a tiré sa subsistance de la nature qui l’entourait. Les éditions Coxigrue publient la réédition de l’ouvrage d’Édouard Michel. Livre Aux éditions Coxigrue

exposition

en novembre à besAnçon

Anne Frank, une histoire d’aujourd’hui Cette exposition internationale itinérante de la Maison Anne Frank d’Amsterdam, présentée dans plus de cinquante pays, arrive en cette fin d’année dans le Doubs.

Némorin des loutres, Édouard Michel - Préface de Philippe Koeberlé aux éditions Coxigrue. Prix : 20 euros en librairie. Dédicace le 3 décembre à Cultura Besançon

L a Ligue de l’enseignement milite depuis toujours pour la lutte contre toute forme de discriminations. Elle s’est associée il y a plusieurs années déjà à la MaisonAnne Frank pour proposer cette exposition qui migre de région en région. “C’est sous la forme de 32 pan- neaux que nous découvrons la vie d’Anne Frank et de sa famille, à travers le contexte politique, social et économique qu’aura été le leur, mais aussi celui de millions de personnes durant la première moitié du XX ème siècle. Le titre de l’ex- position suppose également un lien avec le monde d’aujourd’hui, qu’il s’agira de tisser tout au long du parcours interactif proposé par un guide bénévole” développe Jules Barghioni, de la Ligue de l’enseignement du Doubs, basée rue Violet à Besançon. La visite de cette exposition est adaptée aux élèves à partir de 10 ans, aux collégiens et lycéens, “ainsi qu’à tout autre groupe désirant s’immerger dans un contexte historique qu’il est nécessaire de garder enmémoire” ajoute la Ligue. Des visites libres avec pass sanitaire obligatoire sont également prévues pour les particuliers, les mercredis et samedis. Pour une meilleure organisation, il est tout de même préférable de contacter la Ligue en amont de la visite. n 20 novembre au centre Nelson Mandela à Besançon, du 2 au 13 novembre à l’Hôtel de ville de Besançon Renseignements au 03 81 25 06 44 “Anne Frank, une histoire d’aujourd’hui” Jusqu’au 30 octobre et du 15 au

V ivre dans les gorges du Doubs, au pied du Pissoux àVillers-le-Lac entre 1850 et 1933, puis devenir célèbre, voilà le destin peu commun de Némorin Caille, dit Némorin des Loutres, un homme qui a vécu la vie qu’il avait choisie dans les Gorges duDoubs, entre France et Suisse en aval du barrage du Châtelot. “Cette façon de vivre a aujourd’hui disparu : plus personne ne vivra en France comme Némorin, immergé dans une nature sau- vage et parfois hostile, dont il a su tirer l’intégralité de sa sub- sistance” écrit Philippe Koe- berlé, qui réédite les deux édi- tions (1975 et 1985) d’Édouard Michel. Il dévoile l’univers du dernier trappeur français qui prélevait des animaux comme les loutres, déclarées à l’époque nuisibles, et qui fut surtout le

premier à parler d’écologie. “Il s’est élevé contre la création du barrage du Châtelot qui appor- tait l’électricité parce qu’il avait compris les dégâts que cela pou- vait occasionner” raconte Phi- lippe Koeberlé. Ce Némorin était marié à la nature. Il habitait à quelques kilomètres du célèbre Saut du Doubs, une maison de cinq pièces construite sur un rocher à l’aplomb du précipice. Depuis la fenêtre de sa chambre, il voyait le Doubs sauvage. “C’était un écologiste avant les autres, un anarchiste aussi, résume Philippe Koeberlé. Il n’allait pas à l’église, votait à gauche… C’était un person- nage.” Dès la fonte des neiges, il y avait les grenouilles, les morilles, puis la pêche. Durant l’hiver, c’étaient les renards, les martres, puis les loutres.

“Il en a beaucoup piégé. À l’époque, on disait qu’une loutre était l’équivalent du salaire d’un ouvrier.” Son histoire illus- trée de jolies photos - dont une de Némorin posant avec sa mère devant sa maison - est à retrouver dans ce livre paru aux éditions Coxigrue. n Philippe Koeberlé fait revivre le personnage de Némorin des Loutres après Édouard Michel.

La vie de la petite Anne Frank et de sa famille est racontée par cette exposition mémorielle.

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