La Presse Bisontine 233 - Novembre 2021

38 Économie ARMÉE

La Presse Bisontine n°233 - Novembre 2021

Avec la 1 ère Division “En cas de velléités, nous sommes prêts”

Besançon est la deuxième place militaire en France, après Paris, avec 2 500 militaires et environ 5 000 familles. Com- mandant la 1 ère Division, le général Emmanuel Gaulin évoque les défis qui attendent ses hommes et les relations avec la Ville.

L a Presse Bisontine : En octobre, vous avez rassemblé près de 700 hommes à Valdahon pour un entraînement d’en- vergure. Dans quel objectif ? Emmanuel Gaulin : Nous devons nous assurer d’être prêts, donc nous nous entraînons. Si la France a besoin de troupes, certaines partiraient comme ce fut le cas par le passé lors de l’ex- plosion du port de Beyrouth l’an dernier, ou lors des inondations de la Roya. Aujourd’hui, nous sommes d’alerte donc nous nous devons d’être prêts, d’où notre présence à Valdahon pour

un entraînement afin d’être certain que mon état-major puisse gérer toutes les situations. L.P.B. : Parce que la menace est plus forte qu’auparavant ? E.G. : Oui. Dans le monde, on note une désinhibition de la force armée. Nous sommes là pour montrer que nous sommes prêts en cas de velléités, que la France peut répondre. En cas d’en- gagement majeur face à une nation de force comparable à la nôtre, nous sommes prêts à intervenir avec 32 000

Le général Emmanuel Gaulin, commandant

de la 1 ère Division basée à Besançon.

hommes et 5 000 réservistes, dont 2 500 à Besançon, 4,000 pour le Doubs. L.P.B. : En 2013, Besançon s’inquiétait des réductions budgétaires liées au livre Blanc de l’armée avec une possible disparition de ses régiments. Tout ceci est désormais du passé ? E.G. : Effectivement, la place de Besan- çon est confortée. Je fais par exemple construire une zone pavillonnaire au Polygone afin de pouvoir loger les mili- taires. L.P.B. : Début septembre, les nouveaux militaires arrivés à Besançon ont été reçus par la maire pour présenter les qualités de la ville et apporter. Les relations avec la mairie sont-elles bonnes ? E.G. : Oui. Mes unités sont très bien accueillies à Besançon et au-delà dans le Doubs. Lorsque nous réalisons des

arrivants afin qu’ils puissent s’intégrer. Tout se passe très bien. L.P.B. : Le 24 septembre dernier, vous avez perdu un de vos hommes au combat, le sergent Maxime Blasco décédé en opération au Mali dans le cadre de l’opération Barkhane. Quel sentiment vous anime ? E.G. : C’est un moment extrêmement dur que de perdre un soldat. Le sergent Maxime Blasco était un soldat d’élite qui appartenait au groupe des com- mandos de montagne. Ce qui est remar- quable, ce sont les cérémonies aux Invalides ou dans son régiment àVarces qui lui ont été rendues. Outre l’aspect douloureux, notre rôle est de prendre en charge les familles. n Propos recueillis par E.Ch.

exercices en terrain libre, tout se passe très bien. Il existe une bonne culture militaire dans le Doubs. Nous repré-

sentons un poids écono- mique et social avec nos militaires et leurs familles que ce soit à Besançon mais aussi dans le Grand Besançon. L.P.B. :Après la polémique liée aux cérémonies du 14-juillet, serez-vous présent avec la maire de Besançon à la céré- monie du 11-novembre ? E.G. : A priori j’y serai. Je n’ai aucune difficulté avec Madame Vignot qui a accueilli les nouveaux

“Je n’ai aucun problème avec la mairie.”

Entraînement d’envergure pour l’état-major. Ici, la salle de commandement avec une simulation de conflit.

EN BREF

ÉTUDE Horlogerie L’horlogerie emploie plus de 15 000 Bourguignons- Francs-Comtois Ils sont près de 15 400 salariés de la région à travailler dans l’horlogerie. 11 000 d’entre eux travaillent de l’autre côté de la frontière.

E.H.P.A.D. Le journal Les Échos du 20 octobre dernier a classé les 25 meilleurs E.H.P.A.D. de France. Parmi eux, 4 sont gérés par la Mutualité Française Comtoise : Résidence La Miotte à Belfort à la 2 ème place, La Retraite à Besançon à la 4 ème place, Résidence Franche Montagne à Maîche à la 5ème place et Le Chant de l’Eau à Bart à la 23 ème place. Halloween Le Musée comtois, propose une visite-atelier sur les différentes fêtes des morts les 26, 28, 29, 30 et 31, octobre. Cette visite permet aux petits comme aux grands de découvrir des histoires d’ici et d’ailleurs qui ont permis à de nombreuses civilisations d’apprivoiser la mort. Un atelier pour créer et décorer leur propre tête de mort emblématique est mis à disposition. Information : www.citadelle.com

Plus des trois quarts de ces horlogers de la région B.F.C. travaillent côté suisse.

C ôté français en Bour- gogne-Franche-Comté, la filière horlogère emploie 3 900 salariés, principalement dans de petits établissements.Mais cette filière locale s’insère au sein d’un bas- sin d’emploi franco-suisse beau- coup plus porteur en termes d’emploi. Ainsi, sur les 15 400 actifs résidant en Bourgogne- Franche-Comté, plus des trois quarts d’entre eux exercent en Suisse, l’épicentre mondial de

secteur de Maîche cumulent une part importante de fronta- liers horlogers et un tissu hor- loger local significatif. “Leur degré de dépendance à la filière est alors important, ce qui les rend fragiles aux retournements de conjoncture.” Dans le Pays de Maîche, on dénombre par exemple 14 % des actifs en emploi dans les établissements horlogers locaux et 20 % dans l’horlogerie suisse. n S.G.

statisticiens. Avec le doublement en valeur des exportations de l’horlogerie suisse ces vingt dernières années, les employeurs helvé- tiques offrent des rémunéra- tions très attractives à une main- d’œuvre qualifiée et toujours plus nombreuse. Ainsi “en dix ans, le nombre de frontaliers travaillant dans ce secteur a crû de 5 000 postes.” Certains territoires comme le

liers résidant en Bourgogne- Franche-Comté. Pour illustrer l’excellence de la filière horlogère locale, le prix moyen d’une montre exportée par la Suisse est proche de 1 000 dollars, contre à peine 4 dollars pour une montre chi- noise. “En conséquence, si sept montres vendues sur dix en France sont chinoises, au niveau mondial, la Suisse représente la moitié des exportations mon- diales en valeur” ajoutent les

l’horlogerie de luxe. “Ces tra- vailleurs frontaliers de l’horlo- gerie représentent par ailleurs un tiers de l’ensemble des fron- taliers de la région” notent Jérôme Mathias et Yohann René, de l’I.N.S.E.E. Bourgogne- Franche-Comté, auteurs d’un rapport récemment publié. Au total, l’Arc jurassien suisse concentre environ 30 000 actifs dans l’horlogerie. Un tiers de ces emplois horlogers suisses sont donc tenus par des fronta-

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