La Presse Bisontine 227 - Avril 2021
Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besançon
2,
€ 80
AVRIL 2021
Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon
www.presse-bisontine.fr
QUARTIERS EN HAUSSE, QUARTIERS EN BAISSE, QUARTIERS EN DEVENIR… LE FUTUR VISAGE DE BESANÇON
Le futur quartier Viotte accueillera plusieurs centaines de nouveaux habitants. Ici, un des programmes immobiliers proposés par la société bisontine S.M.C.I.
p. 6 à 8 Projets, sort des animaux… La Citadelle entame sa métamorphose
p. 4 et 5 Christophe Lime à Anne Vignot “Quand on signe un programme, on doit le mettre en application”
Pâques le 4 avril
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2 Retour sur info - Besançon
La Presse Bisontine n°227 - Avril 2021
24 millions d’euros pour former les personnels soignants et paramédicaux
Jean-Philippe Allenbach condamné au silence démocratique
A près près de dix années de discus- sion, d’échanges, la création de l’Institut de Formation des Profes- sions de Santé (I.F.P.S.) débute sur le site de Témis Santé, à proximité du C.H.R.U. de Besançon. La première pierre, ou plutôt le premier arbre - un Ginkgo Biloba - a été planté le 11 mars par la présidente de Région, une collectivité qui investit ici 24 millions d’euros pour remplacer des locaux implantés sur deux sites à Besan- çon : à l’hôpital Saint-Jacques et sur le site des Tilleroyes. “Lorsque je visitais ces bâtiments, j’avais un peu honte. Je me souviens de rideaux qui ne fermaient plus” , convient la présidente. La collectivité met le paquet pour regrouper dans un lieu moderne une structure unique com- posée de différentes filières, permettant
de mutualiser les ressources, les moyens et les équipements. Ambulanciers, aides- soignantes, auxiliaires de puériculture, masseurs-kinésithérapeutes, infirmiers diplômés d’État, infirmiers anesthésistes, infirmiers de bloc opératoire, puéricultrices, cadres de santé... seront ensemble dans ce lieu. Le projet, commencé en 2012, accueillera en 2023 environ 1 000 étu- diants, le personnel administratif et les cinquante formateurs de l’Institut, sur une surface totale de 7 196 mE. Le nouvel I.F.P.S. sera constitué de locaux d’ensei- gnement, de trois amphithéâtres à dis- position de tous les publics (un de 350 places et deux de 175 places), et accueil- lera un parking de 115 places. La durabilité et la performance énergétique et envi- ronnementale du bâtiment atteignent le
niveau maximal. Livraison prévue en 2023. Quant à l’avenir des anciens bâtiments, propriété du C.H.U., leur destination n’est pas connue. n Le futur bâtiment, à Témis Santé, près de l’hôpital.
Jean-Philippe Allenbach n’hésite pas à dénoncer “une justice politique” destinée à le baîllonner.
Un chèque de 8 000 euros pour l’Union des commerçants
L e fédéraliste Jean-Philippe Allenbach, ex-candidat à la mairie de Besançon et ennemi juré de la fusion des Régions, vient d’être condamné par le tribunal administratif de Besançon à 18 mois d’inéligibilité pour cause d’irrégu- larité de ses comptes de campagne lors de la dernière élection muni- cipale. “Le tribunal administratif de Besançon vient de rendre à mon égard un jugement qui apparaît plus que jamais comme la marque d’une justice politique” commente le fédé- raliste à qui on reproche de ne pas avoir isolé ses dépenses et recettes de campagne de la dernière muni- cipale de Besançon sur un compte spécial. “Ma banque bisontine m’en ayant refusé l’ouverture, je n’ai pas eu d’autre choix que de les passer sur mon compte privé, dont, en toute transparence, j’ai envoyé ensuite tous les extraits à la “Com- mission nationale des comptes de
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campagne”. Or, du simple fait de cette irrégularité administrative, me voilà condamné à 18 mois d’inéli- gibilité (la moitié de la peine maxi- male prévue), donc jusqu'en août 2022. Ce qui signifie que je ne pour- rai pas me présenter, ni faire enten- dre la voix des régionalistes aux prochaines régionales de juin 2021, ni aux élections présidentielles de mai 2022” déplore le Bisontin qui ajoute : “Alors que ma présence dans la campagne n’avait jusque- là rien coûté aux contribuables, car totalement financée à titre privé, voilà que maintenant elle va leur coûter des frais de justice. Et ce, du fait de la saisie de la justice admi- nistrative par l’État !” Jean-Philippe Allenbach a décidé faire appel de ce jugement. “Avec pour consé- quence juridique la suspension de cette peine de 18 mois d’inéligibilité” précise le responsable du Mouve- ment Franche-Comté. n
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Les responsables d’Office Immobilier ont remis le chèque le mois dernier aux dirigeants de l’U.C.B. (photos Y. Jeudy - Sosuite).
M ême ceux qui n’avaient jamais croisé son chemin ni son regard se prennent à parler d’elle comme d’une femme exception- nelle, c’est dire ! Ceux qui l’ont connu inti- mement gardent sans doute pudiquement pour eux l’insondable douleur d’avoir perdu un être irremplaçable. Nous n’avons pas eu ce privilège de la proximité, mais l’ac- tualité politique et sociale nous a réguliè- rement donné l’occasion de la rencontrer, de discuter parfois assez longuement avec cette femme dont le charisme ne passait pas par le physique ni par une élocution savante, encore moins par une volonté de dominer son interlocuteur. Paulette Guin- chard avait cette faculté toute naturelle à imposer sa présence dans une salle par un simple “bonjour” voire une banale réflexion sur lamétéo du jour.Ensuite, on comprenait Éditorial Paulette
Par le directeur de la rédaction Jean-François Hauser
tenu jusqu’au bout des rapports étroits. Après le troisième âge dont son propre exemple amontré les souffrances qu’il pou- vait engendrer, Paulette Guinchard s’est attelée à un dernier combat, toujours aussi subtilement, envoyant aux élus actuels et aux Français un message crucial sur la souffrance physique et psychologique des personnes en fin de vie. On peut gloser éternellement sur l’impact que peut avoir, notamment auprès des proches, la décision radicale de recourir au suicide assisté avec ce compte à rebours morbide qui vous rap- proche chaque jour un peu plus de la fin programmée, et trouver cette pratique cho- quante.Mais c’est sans doute bien un der- nier choc que notre ancienne élue bisontine a voulu créer dans l’opinion par ce geste de courage. Aussi bien pensée que soit la loi française actuelle en matière de fin de vie, elle mérite sans doute d’être complétée à la marge et que l’on rouvre sans tabou ni idéologie le débat. n
vite que derrière les atours simples d’une fille de l’heureuse campagne des premiers plateaux duDoubs se cachait une sensibilité complexe doublée d’une connaissance intime des dossiers qu’elle empoignait. L’empathie était évidemment une de ses caractéris- tiques, elle l’ancienne infirmière en psy- chiatrie qui a appris à percer les contours tortueux de l’âme humaine pour ensuite, dans une carrière politique brillante, loin du parcours policé des diplômés de l’E.N.A., empoigner la cause de la vieillesse comme personne avant elle. Son combat essentiel a été de faire du troisième, voire du qua- trième âge, un pan intact de la vie d’un citoyen. Elle aura porté ce combat avec succès en imposant par son habileté l’aide personnalisée à l’autonomie (A.P.A.) au sein d’un gouvernement où son passage, aussi éphémère fut-il, aura été teinté de son empreinte bienveillante et auramarqué à jamais jusqu’au Premier ministre de l’époque Lionel Jospin avec qui elle a entre-
Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Rédaction : Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. A collaboré à ce numéro : Sarah George. Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Mise en page et conception pubs : Alexandra Tattu, Pierre Coulon. est éditée par la société “Publipresse Médias” Rédaction et publicité : 03 81 67 90 80 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645
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4 L’interview du mois
La Presse Bisontine n°227 - Avril 2021
POLITIQUE
Christophe Lime
“Quand on signe un programme, on doit le mettre en application” Il est un des piliers de la majorité municipale comme de Grand Besançon Métropole. Christophe Lime ne cache pas pour autant ses divergences de vues avec Anne Vignot et son impatience de voir certains dossiers avancer. Interview sans langue de bois.
Christophe Lime, vice-président de
G.B.M., ne ménage pas ses alliés écologistes.
gramme, on avait accepté de baisser nos prétentions car on souhaitait au départ la gratuité totale pour tous. Ce principe de gratuité pour les moins de 26 ans est important à nos yeux et il me semble qu’il correspond bien aux attentes de cette population, d’au- tant plus depuis un an. Si on veut amener les jeunes et leurs familles à avoir à nouveau confiance en la parole politique, c’est aussi en mettant en application nos engagements. Je rap- pelle aussi que le principal sujet pour Besançon reste l’attractivité de son université. Ce genre de mesures peut être un facteur différenciant pour Besançon. L.P.B. : Un autre sujet cristallise les tensions au sein de la majorité municipale, c’est celui de la future Grande bibliothèque. Son utilité
phérie bisontine. Nous nous donnons jusqu’à l’année prochaine pour le faire et inscrire le financement de cette mesure au budget 2022 de G.B.M. Concernant les entreprises, une grande majorité d’entre elles ne paient pas le versement mobilité, une taxe que ne paient que les entreprises de plus de 10 salariés.Et je rappelle que paral- lèlement à cette baisse d’impôt globale de 27millions d’euros, les entreprises ne sont soumises à aucune contrainte. L.P.B. : Cettemesure ne semble pas passionner non plus les autres composantes de lamajorité à Besançon. C.L. : Il n’y a pas pour l’instant un réel enthousiasme en effet. Je rappelle juste que quand on signe un pro- gramme, on doit le mettre en appli- cation. Au moment de rédiger le pro-
ment transport) d’1,8 à 2 % pour les entreprises qui le payent (uniquement celles de plus de 10 salariés). Cette augmentation du versement mobilité permettrait déjà de collecter 3,5 mil- lions d’euros. L’État doit également
population étudiante sont alarmants. La crise sanitaire leur a fait perdre les petits boulots qui les aidaient à vivre. La gratuité des transports pour cette population-là devient urgente. L.P.B. : Cette mesure coûterait plus de 4,5 millions d’euros à Grand Besançon Métro- pole… C.L. : Cettemesure fait clairement par- tie de l’accord que nous avons conclu avec Les Verts avant les élections. Le coût d’une telle mesure est en effet de 4,5 millions d’euros. Je rappelle juste que depuis le début de l’année, grâce auxmesures gouvernementales, la baisse cumulée des impôts pour les entreprises duGrandBesançon (C.F.E. et C.V.A.E.) atteint les 27 millions d’euros. On propose donc de faire pas- ser le versement mobilité (ex-verse-
a Presse Bisontine : Les communistes du Grand Besançon organisaient récemment une conférence de presse pour réclamer la gratuité des transports publics pour les moins de 26 ans. C’est une manière de mettre la pression sur Anne Vignot ? Christophe Lime : C’est surtout pour nous une priorité en ces temps difficiles pour les jeunes, d’autant plus que cette mesure figure noir sur blanc sur le programme de la majorité munici- pale que les Bisontins ont approuvé en 2020. Cela va faire un an que les équipes municipales sont à l’œuvre, il est désormais temps demettre cette promesse à exécution. La pauvreté a
s’engager à rembour- ser certains déficits de Ginko liés à la crise. Le financement de cette gratuité serait assuré assez facile- ment. L.P.B. : Pas sûr que les élus de la périphérie et les entreprises locales parta- gent votre avis… C.L. : Il nous faut dés- ormais convaincre en effet les élus de la péri-
“Ce serait logique de terminer ces 3 km de R.N. 57.”
quasiment doublé à cause de la pan- démie et les indi- cateurs de pau- vreté au sein de la
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% de la somme globale, c’est envi- ron 20 millions d’euros. Il faut d’abord lever ce verrou financier et on pourra ensuite avancer et confirmer la fin de ces travaux si d’autres solutions ne sont pas pos- sibles. Ce serait logique de termi- ner ces 3 km. Je rappelle quand même que c’est le prix de trois grandes bibliothèques alors qu’on n’a jamais fait le moindre effort pour développer l’étoile ferroviaire autour de Besançon et pour ima- giner d’autres solutions que la route. L.P.B. : Ces trois exemples montrent tout demême un vrai flottement au seinmême de la majorité bisontine. Cette manière de faire est encore tenable longtemps ? C.L. : Il est vrai qu’entre des posi- tions politiques ou militantes et le fait d’être aux manettes d’une
lamajorité. Nous l’avons toujours été et nous le resterons. La limite serait franchie s’il y avait une remise en cause du programme que nous avons tous validé ensem- ble. L.P.B. : Cette impression de flottement ressentie depuis un an ne s’explique-t- elle pas aussi par le contexte sanitaire ? C.L. : Il est clair qu’au sein de la Ville, il y a encore des jeunes élus que je connais très peu. Quand on est en réunion sur Zoom, cela change fondamentalement les rap- ports qu’on peut avoir entre nous. Le manque de cohésion apparent peut en effet s’expliquer aussi par cet élément. Les explications franches et directes sont plus dif- ficiles à avoir. L.P.B. : Le G.E.E.C. a rendu son rapport sur lesVaîtes. Continuez-vous à soutenir ce projet d’urbanisation ? C.L. : Je considère toujours qu’on peut construire aux Vaîtes mais en s’adaptant aux contraintes nou- velles. Et même si le projet démar- rait aujourd’hui, on sait que la dernière habitation construite dix ans plus tard ne le sera pas selon lesmêmes critères que la première. La vraie question est la suivante : si on ne construit pas auxVaîtes, où construira-t-on ? Du côté des Prés-de-Vaux, on a décidé de ne rien faire. Aux Planches-Relan- çons, les tranches suivantes sont bloquées. Que reste-t-il ? Dans le rapport du G.E.E.C., il y a des élé-
a été réaffirmée récemment en bureau de G.B.M. Sa réalisation est un impératif pour vous ? C.L. : Nous y sommes évidemment favorables, le Parti socialiste aussi, les élus de la périphérie, la droite bisontine. Sur ce dossier, Anne Vignot risquait en effet clairement d’être mise en minorité. Il faut impérativement faire cette grande bibliothèque. C’est la bibliothèque deG.B.M. certes,mais c’est surtout une bibliothèque universitaire. Cet outil est indispensable pour l’attractivité du Grand Besançon. Je veux bien qu’on réétudie le dos- sier à la marge, mais il n’est pas question de le remettre à plat. On doit juste exiger dumaître d’œuvre qu’il revoie certains coûts à la baisse, mais ce projet ne doit en aucun cas s’arrêter. L.P.B. :Autre sujet de division au sein de la majorité bisontine : la R.N. 57. Quelle est votre position ? C.L. : On veut être sûrs nous aussi qu’il n’y a pas d’alternative possible à ces travaux. Sur ce point, je rejoins Anne Vignot. S’il n’y en a pas, il est évident qu’il faut ter- miner ces 3 kmmanquants.Notre position est claire aussi sur le financement : G.B.M. ne mettra pas un centime de plus que les 12,5%sur lesquels on s’est engagé. Le Conseil départemental s’étant retiré, il manque donc encore 12,5 %. C’est aujourd’hui au Départe- ment de prendre ses responsabi- lités sur le plan financier car c’était son engagement de départ. 12,5
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maintenant temps de prendre une décision. L.P.B. : En juin auront lieu les élections départementales et régionales. Quelle est la position du P.C. ? C.L. : Comme nous l’avons initié pour les municipales à Besançon, et cette stratégie s’est avérée payante, nous prônons pour ces deux élections l’unité. D’autant plus qu’aux régionales cette année, il y a le risque de voir le Rassem- blement National faire un bon score. L’unité de la gauche est indispensable. L.P.B. :Vous serez candidat à une de ces deux élections ?
agglomération de 200 000 habi- tants, ce n’est pas pareil et que ce relatif flottement ne peut pas durer éternellement. Je peux comprendre qu’on veuille prendre le temps, rechercher des compromis, mais à un moment il faut savoir tran- cher. En tant que groupe commu- niste, nous assu- mons le fait d’être les aiguillons de
ments intéressants comme ces îlots de fraîcheur à conserver et la question de l’infiltration des eaux pluviales. Cela ne remet pas pour autant en cause la nécessité de faire des logements sur ce sec- teur. Nous soutenons toujours ce projet d’éco-quartier. Le G.E.E.C. et la convention citoyenne qui sui- vra devront juste permettre de l’améliorer encore. Si on ne construit plus à Besançon, on exclut toute une partie de la popu- lation de l’accession à la propriété. Les classes moyennes n’auraient- elles plus le droit de venir habiter à Besançon ? Sur ce dossier des Vaîtes, vieux de plus de 30 ans, on a encore perdu un an. Il est
C.L. : Je ne vise aucun de ces man- dats. J’aurai peut-être une sup- pléance aux Départementales s’il faut dépanner,mais c’est tout. On a énormément de jeunes au sein du P.C.F. dans ce département, ce sont eux que nous voulons mettre en avant. L.P.B. : Tout le monde ne semble pas vouloir prôner l’unité pour ces scrutins, notamment les Régionales ? C.L. : LesVerts ont en effet un beau discours sur l’unité, mais la pre- mière chose qu’ils font, c’est de démarrer seuls avec leur propre liste ! Nous ne sommes pas d’ac- cord avec cette façon de faire. n Propos recueillis par J.-F.H.
“Ce serait logique de terminer ces 3 km de R.N. 57.”
6 L’ÉVÉNEMENT
La Presse Bisontine n°227 - Avril 2021
LA CITADELLE DE BESANÇON PRÊTE À SORTIR DE SON SOMMEIL
Après un long confinement, la Citadelle de Besançon s’apprête à s’ouvrir à nouveau au monde. Avec un nouveau directeur arrivé en début d’année, un nouveau projet de redynamisation validé par les élus, des animations inédites prévues dès cet été… et le grand sujet de réflexion qui fera l’objet d’une expertise dans les toutes prochaines semaines : le sort réservé aux animaux pensionnaires du jardin zoologique.
l Citadelle Le débat est relancé Un groupe d’experts pour décider du sort des animaux La maire de Besançon Anne Vignot s’apprête à réunir un nouveau groupe d’experts pour étudier le départ définitif des grands fauves de la Citadelle. Le site touristique le plus fréquenté de Franche-Comté entame sa mutation. Un bar branché sur les remparts dès le 1 er juin
François Bousso, l’élu en charge de la Citadelle : “Ce sera aux experts de nous indiquer la meilleure façon de faire.”
L e sujet est inflammable. C’est la raison pour laquelle, après avoir annoncé le prochain départ des grands fauves de la Citadelle, Anne Vignot souhaite temporiser, tant le sujet est complexe, et s’apprête à convoquer un nouveau groupe d’experts pour trancher cette délicate question. “Le départ définitif de la Citadelle des grands fauves fait l’objet actuellement d’une réflexion approfondie” affirmait dès septembre dernier la maire de Besançon, alors que le même jour arri- vait à laCitadelle une femelle tigre baptisée Naya “pour tenir compagnie au tigre Cliff qui, pour des raisons médicales, ne peut pas quitter la Citadelle” argumentait alors M me Vignot. Sixmois après ces déclarations, la situation n’a pas bougé dans les enclos de la forte- resse, et les fauves y coulent toujours des jours paisibles. Preuve que ce sujet, bien au-delà des apparences et des caricatures, est bien plus complexe qu’il n’en a l’air. Aujourd’hui, le nouveau directeur de la Citadelle Alexandre Arnodo (voir page
C’est une des nouveautés qui doit être prochainement annoncée par les élus bisontins : l’ouverture d’un bar sur l’immense terrasse de 250 m² longeant les bâtiments du front royal. Cette terrasse fait actuelle- ment l’objet de travaux d’aména- gement. La gestion de ce bar qui se voudra tendance, sera sans doute confiée à un opérateur privé.
suivante) est tout aussi affirmatif : “La fin des fauves à la Citadelle est actée” , tout comme le conseiller municipal délégué à la Citadelle François Bousso : “On a affirmé en effet qu’à terme, les fauves ne seront plus à la Citadelle” confirme-t-il à son tour, sachant que l’expression “à terme” a toute son importance. Poussés par des associations vindicatives
morphisme et affirmer que forcément les animaux sont malheureux à la Citadelle, ni faire de l’ultracrépidarianisme ! Ce sera aux experts de nous indiquer la meilleure façon de faire pour atteindre cet objectif” estime François Bousso. Ce groupe d’études s’annonce élargi à tous les acteurs concer- nés “et notamment aux associations comme Humanimo” qui mettent la pression sur la Ville. Parallèlement à cette question sensible, l’élu en charge de la Citadelle appliquera dès la réouverture du site (à partir de la mi-avril ?) les premières lignes de la feuille de route qu’il a validée avec Anne Vignot. “La priorité est d’ouvrir ce lieu, de le dyna- miser en poussant les acteurs de ce territoire à se l’approprier” note François Bousso. Un des premiers actes sera de l’ouvrir, sans doute dès cet été, à des concerts ou des représentations théâtrales sur la partie basse du site, accessible gratuitement,
“avec ce parc Saint-Étienne qui se prête si bien à des manifestations de ce type.” La deuxième priorité immédiate de l’élu est d’améliorer l’accessibilité du site, pié- tonne et bus notamment, dès cet été. “Le chemin piétonnier depuis Rivotte mérite des travaux d’amélioration, la signalétique côté Tarragnoz mérite aussi d’être revue, l’éclairage du parc également, tout comme la fréquence de la navette bus” énumère- t-il. D’autres projets sont dans les cartons comme l’aménagement dans une des ailes pas encore exploitées d’une chambrée de soldat reconstituée à l’époque de Vauban. Pour la réouverture du site espérée ce printemps, les visiteurs pourront d’abord découvrir les travaux d’entretien et de remise en état de certaines parties du jar- din zoologique. Là où justement, les ani- maux attendent que les experts statuent sur leur sort… n J.-F.H.
style Humanimo (voir en page 8), les élus ne veulent pas se précipiter sur cette question. “Est-ce que le départ des fauves se fera à 1 an, 5 ans ou 10 ans, nous ne le savons pas. Le pro- cessus est enclenché, cette question sera très prochai- nement étudiée par un groupe d’experts qui devrait être constitué dans les pro- chaines semaines. Il faut être très humble sur cette question. On ne peut sur- tout pas faire d’anthropo-
“Il ne sert à rien de faire de l’ultracrépi- darianisme !”
L’immense terrasse qui offre une vue royale sur la ville est en cours d’aménagement.
L’événement 7
La Presse Bisontine n°227 - Avril 2021
l Interview
Le nouveau directeur “La Citadelle de Besançon entame sa métamorphose”
Arrivé en début d’année à la tête de la Citadelle, Alexandre Arnodo déroule sa feuille de route avec trois priorités majeures pour revitaliser le site : les animations, l’accueil du public et le label Unesco qu’il compte bien (enfin) mieux valoriser.
L a Presse Bisontine : La fermeture de la Citadelle pour raisons sanitaires est-elle difficile à vivre pour vous qui prenez vos marques ici ? Alexandre Arnodo : C’est compliqué et triste évidemment de ne pas encore pouvoir recevoir le public, mais para- doxalement, cette période m’a permis de mieux connaître les équipes, de m’imprégner de la culture de ce site, du ressenti des équipes et sur le plan collectif, la fermeture a également per- mis d’avancer plus vite sur les travaux qui ont été engagés et sur l’entretien du site. C’est aussi un temps qui m’a permis de lancer de nombreuses pistes, sur le volet animations notamment. L.P.B. : Quand espérez-vous rouvrir les portes de la Citadelle ? A.A. : Nous n’avons évidemment aucune certitude tant le contexte reste instable, mais jeme dois de donner de la visibilité aux équipes. Pour planifier les choses, nous sommes obligés de nous fixer un cap. Nous tablons sur une potentielle réouverture si toutes les conditions sont réunies, à partir du 10 avril. L.P.B. : Quelle est votre feuille de route en tant que nouveau directeur du site le plus visité de Franche-Comté ?
miques locaux.
A.A. : Je souhaite articuler notre action autour de trois points. Le premier, capi- tal, c’est ce qu’on souhaite produire ici, c’est-à-dire tout le volet animations. Le constat que j’ai fait est que la Cita- delle s’est un peu coupée de son ter- ritoire ces dernières années. Alors que tant de structures locales auraient leur place ici pour se produire. Je pense à la Scène nationale, à la Rodia, à l’or- chestre Victor-Hugo, à tous les acteurs associatifs de la culture. La Citadelle est un écrin qui ne demande qu’à accueillir ces acteurs culturels. Je déplore le fait que la Citadelle se soit
L.P.B. : Cette ouverture au monde extérieur va démarrer dès la réouverture ? A.A. : Dès cet été par exemple, nous allons créer un bar en “roof-top” sur le premier front : on ouvrira au public une terrasse aménagée de 270 m 2 , avec vue imprenable sur la ville de Besan- çon. Ce bar éphémère qui proposera aussi de la petite restauration de qua- lité en lien avec les producteurs locaux ouvrira dès le 1 er juin, jusqu’au 30 sep- tembre. Je souhaite aussi que dès cet été, à raison de trois soirs par semaine, soient organisées à la Citadelle des propositions de musique live avec des groupes locaux. Il faut aussi que la reprise profite à tous ces acteurs cul- turels locaux. L.P.B. : Quel est le deuxième axe de votre plan de redynamisation ? A.A. : C’est l’accueil.Au-delà de la ques- tion de l’accessibilité du site, il faut impérativement améliorer l’accueil à la Citadelle, et surprendre les visiteurs. Cela passe par la mise en place d’une nouvelle billetterie (en janvier pro- chain), digne d’un site Unesco. Cela passe par des points qui ne sont pas des détails, comme prévoir plus d’as- sises sur le site, améliorer les sanitaires. On va créer également un petit jardin d’aromates qui seront les potagers de notre restaurant. La Citadelle est un site très minéral, on va donc lui appor- ter plus d’ombre, avec des dispositifs novateurs. Sur le plan des jardins, on peut également prévoir des plantations pour nourrir les animaux. Également créer des potagers autour des légumes anciens. Il y a plein de pistes à déve- lopper. La Citadelle de Besançon entame sa métamorphose. L.P.B. : Pour, enfin, être digne de son appar- tenance au réseau des sites du patrimoine mondial de l’Unesco ? A.A. : C’est justement le troisième axe de mes priorités. J’estime que depuis l’obtention du label en 2008, on n’a jamais mis l’offre en face, on n’a pas changé l’expérience depuis qu’on a le
un peu recroquevillée sur elle-même. Mon grand projet, c’est de l’ouvrir ! Pour cela, j’ai commencé àmobi- liser tout mon réseau, celui que je me suis constitué au service culturel de laVille où je travaillais aupara- vant, en leur disant : “On se connaît, alors faisons des choses ensemble.” Cet esprit d’ouverture, je le sou- haite également avec les acteurs écono-
“Expérimenter pendant un été un accès interdit aux voitures.”
Alexandre Arnodo a pris ses fonctions en début d’année.
millions d’euros, c’est de mieux orga- niser les choses. La recherche d’un nouveaumoyen de transport a toujours occulté la question des moyens déjà en place. La vraie question, c’est qu’il y a souvent trop de monde dans le tuyau d’accès à la Citadelle. Il faut enlever sans doute un moyen de trans- port. À mon avis, il faut évidemment garder les transports en commun l’été, en les améliorant. Il faut aussi sans doute améliorer le parcours d’accès à pied. Il mérite d’être beaucoup mieux valorisé, en montrant des choses aux familles notamment au cours de la montée. Le vélo électrique est aussi une opportunité formidable. Pourquoi ne pas envisager des locations de vélos électriques en ville couplées avec un billet à la Citadelle ? Selon moi, le par- king du haut doit être réservé aux P.M.R., aux bus, et tout le reste pourrait être dédié aux racks à vélos. Je serais partisan d’expérimenter un été sans voiture, du moins pour les horaires en journée. Il est nécessaire d’expérimen- ter des choses sur ce point. n Propos recueillis par J.-F.H.
label. Le label Unesco, c’est la paix à travers l’éducation, la culture et le développement durable. On a ici tous les ingrédients pour mettre en œuvre ces objectifs : le musée de la résistance qui va rouvrir ses portes au printemps 2023, le musée comtois qui présente une mixité de culture, le muséum et ses milliers d’objets et d’espèces…Tous
Le nouveau directeur compte bien rester au moins six ans AlexandreArnodo a bien l’intention de battre le record de trois ans, temps maximal pour un directeur de la Citadelle sur la dernière décennie. Valérie Guy qui occupait le poste avant lui est partie au bout de deux ans et demi. Les directeurs précédents n’ont pas fait mieux. Le nouveau directeur ne se considère pas sur un siège éjectable. “Je tiens à m’inscrire dans le temps. J’imagine ma mission comme si je faisais un vrai mandat, donc sur au moins six ans. On ne peut rien bâtir pour ce site si on raisonne sur le court terme” estime-t-il. Mosellan d’origine, Alexandre Arnodo travaille depuis 2005 à la Ville de Besançon où il a commencé à travailler au service juridique, sa formation d’origine, avant d’intégrer le service culturel où il était l’adjoint de la directrice générale, avant de postuler pour la direction de la Citadelle. “La Citadelle me faisait très envie, avoue-t-il. Au service culturel, j’ai pu poser un regard sur ce qu’elle est, ce qu’elle n’était pas, et imaginé ce qu’elle devrait être.” Il sera donc jugé sur pièces dès la réouverture. n
ces objectifs liés à la valo- risation du label Unesco seront valorisés à travers un projet culturel et tou- ristique pluri-annuel 2022-2026 actuellement en préparation. L.P.B. : Vous frotterez-vous à l’éternelle question de l’ac- cessibilité de la Citadelle. Pas de projet de téléphérique dans les cartons ? ! A.A. : La vraie question, avant de réfléchir à de nouveaux moyens de transport ou à de nou- velles dépenses qui se chiffreraient à plusieurs
“Une réouverture espérée à
partir du 10 avril.”
8 L’événement
La Presse Bisontine n°227 - Avril 2021
l Jardin zoologique Humanimo pour la fin du zoo
l Avenir du zoo Le président des jardins zoologiques français à Besançon “J’ai dit à la maire que le zoo de Besançon est une vraie chance”
Un groupe de “travail” en place pour décider de l’avenir des animaux Scientifiques, élus, vétérinaires, soigneurs
Directeur du zoo de Beauval et représentant des jardins zoologiques français, Rodolphe Delord était à Besançon où il a rencontré Anne Vignot et découvert le zoo. Il se dit surpris par la qualité du site mais convient qu’il y a trop d’espèces dans la partie “mammifères”. Entretien.
qui ne souhaite pas pour le moment préciser son propos. Sans en apporter la preuve, elle évoque des probléma- tiques de pratique de gestion des animaux, de soins, et de transports douteux. Connue pour dénoncer la captivité animale, l’association avoue toutefois une avancée : “La mise en place d’un groupe de travail comme la mairie s’y était engagée pour évoquer la des- tinée du zoo” annonce la porte-parole d’Humanimo. Ce groupe de travail - qui ne s’est pas encore réuni - sera composé de scientifiques, d’élus, de professionnels du jardin zoologique, et de bénévoles de la cause animale. La position d’Humanimo n’a pas changé : “On veut la fin du zoo car on estime car la vie en captivité est inadaptée pour la santé physiologique et mentale des animaux. Nous com- battons cette pratique des zoos et leur grande opacité sur les transports d’animaux qui leur rapporte de l’ar- gent.” n
I
L’ association anti-spéciste Humanimo fut la première à s’élever en septembre dernier contre le sort réservé à Hélios, le lion de la Citadelle, “voué, selon elle, au même sort que la tigresse Taïga, exfil- trée et transférée de sa cage bisontine pour une cage d’un zoo des pays de l’Est.” Les membres de cette asso- ciation avaient manifesté devant les portes de la Citadelle pour demander que ce lion rejoigne un sanctuaire et non une cage dans un autre parc. Six mois plus tard, quels sont les changements ? “Nous restons vigi- lants car certaines pratiques qui se déroulent au zoo de Besançon sont contestables” répondVirginie Vernay du jardin zoologique et l’as- sociation Humanimo réunis autour d’une même table.
l’Apron du Rhône, et des écrevisses. Pour l’apron et l’écrevisse des torrents qui sont des espèces françaises, les équipes de la Citadelle sont les seules à maîtriser le cycle de reproduction et participent à plusieurs réintroduc- tions au travers des plans nationaux d’action pour les espèces menacées du ministère de l’Écologie. On peut remercier la Ville de Besançon pour son soutien financier dans cette mis- sion. L.P.B. : En revanche, la seconde partie du zoo, celle qui abrite les mammifères, fait moins rêver. R.D. : C’est ancien, c’est vrai. Il faut tout refaire mais ce n’est pas insur- montable. Les animaux sont très bien entretenus mais il y a trop d’espèces. Il faudra faire des choix.
l est le directeur du zoo de Beauval dans le Loir-et-Cher, classé le qua- trième plus beau au monde, un espace qui accueille (hors période Covid) 1,6 million de visiteurs par an. Rien que ça. Il est aussi le président de l’association des jardins zoologiques français, une association regroupant une centaine des “meilleurs” parcs français dont celui de Besançon. C’est à ce titre que Rodolphe Delord est venu fin février découvrir le jardin zoologique de la Citadelle et rencontrer Anne Vignot dans son bureau. La Presse Bisontine : Quel était l’objectif de votre visite à la Citadelle de Besançon ? Rodolphe Delord : Notre association repré- sente une centaine de zoos en France qui hébergent 100 000 espèces et accueillent 22 millions de visiteurs. Elle combat les “mauvais” zoos et défend ceux qui travaillent à l’éduca- tion du public, sensibilisent à la conser- vation des espèces, de la génétique, permet la recherche scientifique pour développer les connaissances des espèces, et travaille sur le bien-être animal. Nous sommes venus à Besan- çon avec d’autres associations car le parc zoologique s’interroge. L.P.B. : La question est de savoir si un parc comme celui de Besançon, ancien, doit accueil- lir des espèces ou se séparer des animaux. R.D. : J’ai été bluffé par le travail des équipes qui bénéficient d’une expertise reconnue pour l’élevage d’espèces très menacées et même en danger critique d’extinction suivant la liste rouge de l’U.I.C.N. (union internationale pour la conservation de la nature) telles que la Mantelle dorée, l’Ibis chauve,
Rodolphe Delord, président de l’association des jardins
zoologiques français, directeur du zoo de Beauval, était à Besançon il y a quelques semaines.
L.P.B. : Faut-il par exemple se séparer des lions ? R.D. : Oui, pour libérer de la place pour les tigres. La question est aussi de savoir s’il faut garder les tigres. Chez les primates, il faudra également faire des choix. L’espace occupé auparavant par les macaques va peut-être servir à la présentation d’espèces asiatiques avec panda roux, lou- tres, petits singes. Un zoo ne doit plus être une exposition d’ani- maux mais un endroit où vivre une expé- rience.
“Remplacer le zoo par un refuge pour animaux, c’est utopique.”
L.P.B. : Pensez-vous que la maire vous a entendu et qu’elle pense que les zoos servent à préserver les espèces ? R.D. : Elle était à l’écoute. Je lui ai dit en préambule que le jardin zoologique était une chance, qu’il était promis à un bel avenir. C’est un sanctuaire au milieu de la ville. L.P.B. : Vous a-t-on parlé des projets du jar- din ? R.D. : On m’a parlé de remplacer le jar- din zoologique par un refuge pour ani- maux qui vivent dans les cirques. C’est utopique à mon sens. L’argent des zoos finance des projets de conserva- tions, des parcs naturels. n Propos recueillis par E.Ch.
Les membres d’Humanimo avaient manifesté en août dernier devant la Citadelle.
l Chantier 5 millions d’euros Bientôt les grands travaux au musée de la Résistance Le musée de la Résistance et de la Déportation entamera à l’automne sa grande métamorphose. Réouverture prévue au printemps 2023.
L a richesse de ses collec- tions est connue et recon- nue en France et dans toute l’Europe. Seule- ment, comme tout musée, celui consacré aux heures sombres de la guerre créé à l’initiative de Denise Lorach, a vieilli depuis son ouverture en 1974. Sur une vingtaine de salles, ce musée poi- gnant propose plus de 1 000 objets, photos et archives de cette période. Ce musée d’histoire veut aujourd’hui renforcer sa vocation d’outil citoyen. C’est ce qui motive l’entière rénovation dont il va
faire l’objet à partir de septembre prochain, pour une réouverture prévue “au printemps 2023”
crés à son extraordinaire collec- tion d’art concentrationnaire, et aux expositions temporaires” résume le projet. “L’idée de ce musée est de continuer à expliquer l’histoire pour ne pas qu’elle se répète. On est en plein dans la philosophie des sites Unesco transmetteurs de mémoire” ajoute le directeur. Dès septembre, une palissade en bois sera installée dans la cour des Cadets afin de délimiter l’em- prise de ce chantier d’envergure qui donnera une nouvelle occa- sion de redynamiser la Citadelle de Besançon. n
Contrairement à ce qu’indique ce panneau, le musée de la Résistance et de la Déportation rouvrira ses portes en 2023.
confie Alexan- dre Arnodo, le directeur de la Citadelle. LaVille investit 5 millions d’eu- ros dans ces travaux de réhabilitation. Le chantier consistera à “ proposer de nouveaux espaces consa-
“Nouveaux espaces pour son
extraordinaire collection d’art concen- trationnaire.”
10 Besançon
La Presse Bisontine n°227 - Avril 2021
EN BREF
UNIVERSITÉ Soutien psychologique Montée d’angoisse chez les étudiants Le service de médecine préventive et de promotion de la santé (S.U.M.P.P.S.) de l’Université de Franche-Comté voit augmenter les demandes, notamment sur l’accompagnement psychologique. Une ligne écoute info est ouverte depuis le 8 mars.
Santé mentale En France, une personne sur cinq est confrontée à une problématique de santé mentale au cours de sa vie. Afin de sortir les personnes concernées de leur isolement tout en déstigmatisant cette thématique, le C.C.A.S. et la Ville de Besançon ont souhaité mettre à disposition des Bisontins, un certain nombre de ressources de soutien psychologique en ligne. Les informations diffusées concernent les lieux de d’accueil physiques, les associations de soutien ainsi que les groupes de parole et d’entraides. Toutes les infos sur besancon.fr (rubrique solidarité-santé). Info Jeunes Le réseau Information Jeunesse devient Info Jeunes. Telle est la nouvelle identité du Réseau Information Jeunesse. Il affirme sa nouvelle marque, fruit d’une mutation vers un réseau de plus de 1 200 structures encore plus unies, plus fortes et plus lisibles. soins, les numéros d’écoute, les lieux
L es cours à distance et l’in- certitude autour de la sor- tie de crise pèsent sur le moral des étudiants. “Ils n’en voient pas le bout et sont inquiets pour leur avenir” , relève le D r Corinne Lesueur-Chatot, directrice du S.U.M.P.P.S. Au- delà des effets négatifs observés sur les partiels du premier semestre, avec des résultats bien inférieurs aux années passées partout en France, le monde universitaire mesure chaque jour les répercussions psycho- logiques du contexte sanitaire. “Il y a un épuisement généra- lisé.” Les étudiants Bisontins ne font pas exception et sont plus nom- breux à solliciter un soutien psy- chologique. “Les demandes aug- mentent au fur et àmesure qu’on avance dans la crise (+10 % sur
le mois dernier et +20 % par rap- port à l’an dernier). Beaucoup angoissent pour leur avenir pro- fessionnel et se demandent ce que vaudra leur diplôme. Il y a aussi la difficulté à trouver des stages.” Lors du premier confinement, le service avait continué de fonc- tionner à distance.Aujourd’hui,
la dépression, jusqu’aux idées suicidaires, même si ce n’est pas la majorité des cas” , résume le D r Lesueur-Chatot. Pour mieux les accompagner, l’État vient de mettre en place un chèque psy étudiant, “adapté à ceux qui ne se trouvent pas proches du campus et de notre service.” Il peut être prescrit par unmédecin généraliste et donne droit à trois consultations auprès d’un libéral (sur une liste fournie par le ministère de la Santé). En complément, l’U.F.C. a ouvert récemment une ligne d’écoute et de conseils, tenue par des étu- diants en Master 2 psychologie. Accessible du lundi au samedi de 10 heures à 15 heures et de 18 heures à 20 heures au 03 81 66 55 66. Enfin, les étu- diants peuvent également sol- liciter le Centre médico-psycho- pédagogique de la rue Chifflet, indépendamment de l’Univer- sité. n S.G. La ligne d’écoute téléphonique est ouverte du lundi au samedi (photo U.F.C.).
un an, en plus de celui déjà exis- tant. Il se partagera sur le sec- teur de Belfort-Montbéliard au sein de la Maison de l’adoles- cence, avec qui une convention est signée. Un renfort bienvenu pour lutter aussi contre l’isolement des étu- diants. “Certains n’ont presque pas connu le campus, aussitôt passés en distanciel après la ren- trée.” Le soutien apporté est aussi bien ponctuel que prolongé. “Cela va du simple mal-être à
les rendez-vous peuvent se faire en présentiel, en visio ou par télé- phone. Depuis ce mois de mars et en écho aux besoins natio- naux, l’équipe s’est vue dotée d’un poste sup- plémentaire de psychologue à temps plein pour
Du mal-être à la dépression, jusqu’aux idées suicidaires.
CONCOURS
Pour les filles… et les garçons Le prochain Mister France serait-il Bisontin ?
Élu Mister France Centre Est 2020 en janvier, le Bisontin Antoine Mazza espère bien décrocher le titre national. Il défendra ses chances au casino de La Grande-Motte, le 17 avril prochain.
Q ui a dit que les concours de beauté n’étaient réservés qu’aux dames ? La gent mas- culine compte elle aussi de nombreux prétendants au titre de Mister France. 24 candidats sont en lice, cette année, dont le jeune Bisontin de 21 ans. “On m’a contacté pour par- ticiper à Mister Doubs et je n’ai pas pu. J’ai finalement décidé de me pré- senter en candidat libre à l’élection régionale.” Antoine a été choisi parmi six autres candidats pour représenter le Centre Est, qui englobe notre région. Il concourra aux côtés du Jurassien Théo Sauvrezy, qui a, lui, été désigné Mister France Bourgogne Franche- Comté. Les deux se connaissent. “Je l’ai déjà rencontré sur un défilé au salon du mariage à Rioz.” Au-delà des paillettes, le Bisontin voit surtout dans cette élection une oppor- tunité pour intégrer le monde duman- nequinat et de la photo. “J’ai participé à un stage organisé par unmannequin quand j’avais 17-18 ans et cela a été un déclic.” Attiré par ce milieu, il a déjà participé à plusieurs événements et shootings photos. Son parcours pro- fessionnel s’est nourri en parallèle de diverses expériences dans le paysa- gisme, la restauration, la logistique, la vente… après l’obtention de son Bac en gestion de l’environnement au lycée François-Xavier.
Le jeune homme n’hésite pas à mul- tiplier les expériences. “J’ai envie de prouver qu’on peut réussir si on s’en donne les moyens.” Obtenir ce titre ne revient pas qu’à se montrer pour lui. “L’idée, c’est aussi d’être présent pour ceux qui en ont le plus besoin. Mister France n’est pas qu’une image,
on soutient aussi des causes.” À l’image des ren- dez-vous fixés dans les hôpitaux lors de la semaine de préparation “en soutien aux enfants malades.” Antoine et les autres can- didats sont attendus du côté de Montpellier à par- tir du 11 avril si le contexte sanitaire le per- met. Sélections sportives, test de culture général et cours de danse les y atten- dront. L’élection sera retransmise sur Internet. “On évaluera notre pres- tance, notre authenticité et notre éloquence.” Le grand gagnant signera un an avec une agence de mannequin et sera amené à voyager dans toute la France comme son homo- logue féminine. n S.G.
Plus qu’une image pour lui.
Antoine Mazza espère que cette élection lui ouvrira les portes du mannequinat.
Antoine Mazza alterne séances de musculation et crossfit pour se tenir en forme.
Besançon 11
La Presse Bisontine n°227 - Avril 2021
ÉCONOMIE
ÉTUDIANTS
Vendue à un groupe alsacien
Solidarité
Un panier qui réchauffe les cœurs et l’estomac Les étudiants de la B.A.F. proposent des paniers de légumes et fruits frais à leurs camarades en difficulté. 400 ont été distribués sur le campus.
Le groupe Maty se sépare d’une de ses filiales bisontines
La société Gem’Services, spécialisée dans le routage et le marketing direct, sort du giron du groupe Gemafi détenteur de Maty. Les salariés font part de leurs inquiétudes. T raitement de fichiers, impression et per- sonnalisation, façonnage et routage sont les principales activités de cette filiale de Maty créée il y a 25 ans et qui a long- temps assuré les expéditions des catalogues du bijoutier bisontin. En début de mois, les salariés de l’entreprise ont été informés du rachat de leur entreprise par un repreneur alsacien, l’entreprise 3MA Group situé à Rouf- fach dans le Haut-Rhin. Cette reprise doit être effective début avril. Les salariés ont été pré- venus début mars, à peine un mois avant cette transition. “La société Maty n’a laissé aucune chance aux entreprises régionales potentiellement intéressées par un rachat” déplore-t-on en interne. Ces salariés, dont la majorité sont pré- sents chez Gem’Services depuis plus de 15 ans craignent l’issue fatale d’un licenciement d’au- tant que “le fait de se séparer du personnel lors de rachat d’entreprises est monnaie courante dans l’historique de 3MA groupe” affirment- ils. Par la voix d’un de leurs représentants, ces mêmes salariés affirment avoir “été menés en bateau. Pendant le confinement et durant toute
L es années précédentes, 200 étudiants en moyenne profitaient des paniers de légumes dis- tribués par la B.A.F. (Besançon et ses associations fédérées). Depuis la crise, ils sont 400 élèves bisontins à remplir leur frigo gratuitement - ou pour 3 euros pour ceux qui le peuvent - toutes les deux semaines grâce à cette association étudiante qui leur met à disposition des paniers. “On les remercie pour cette initiative qui nous permet d’obtenir des fruits et légumes frais ! ” concède Clara, en deuxième année de faculté de physique. Si elle avoue ne pas être la plus en difficulté d’un point de vue financier par rapport à d’autres de ses camarades, le panier de 2,5 kg proposé par la B.A.F. est un vrai atout qui lui permet d’économiser. La jeune femme a donné 3 euros pour la solida- rité. Comme toutes les deux semaines depuis février, des étudiants bénévoles de la B.A.F.
organisent cette distribution. Ils vont chercher les produits chez un grossiste, se lèvent tôt, érigent un stand devant laMai- son des étudiants à la Bouloie pour ensuite les redistribuer à leurs camarades. Entre les repas à 1 euro et cette initiative, cela permet de faire le lien. 152 étu- diants n’avaient pas pu honorer les 3 euros. Antoine Schnegg, trésorier de la B.A.F. rappelle que cette initiative va perdurer dans le temps. Les étudiants
doivent au préalable s’inscrire pour récupérer leurs denrées, souvent de saison d’ailleurs. Ce rendez-vous est aussi un moyen d’échanger. Un remède à l’isolement pensé par des étu- diants pour les étudiants. L’as- sociation bénéficie de subven- tions de la faculté pour mener ce projet. Lors d’une distribution en mars, elle a bénéficié d’un don de pommes par l’association des croqueurs de pommes du Jura. n
la durée de l’épidémie, toute la production a continué afin de permettre au groupe Maty de sortir la tête de l’eau. Aujourd’hui, les remer- ciements pour les efforts fournis vont se solder par une vague de licenciements économiques de collaborateurs à quelques années de la retraite” déplore l’un d’eux. En fin d’année der- nière, il avait pourtant été annoncé aux équipes que les actionnaires continueraient l’aventure avec Gem’Services. Entre-temps, PatrickCordier le président du directoire est parti en retraite, remplacé parAndré Ségura, un ancien directeur général de l’enseigne Go Sport. La vente de sa filiale Gem’Services devrait permettre de renflouer les comptes du groupe Gemafi qui traverse une période compliquée avec l’annonce à l’automne dernier de plus d’une cinquantaine de salariés au sein deMaty. “Besançon est en train de perdre son savoir- faire dans le domaine du routage” déplorent les salariés. n J.-F.H. La société Gem’Services est installée boulevard Kennedy.
Les étudiants de la B.A.F. renouvellent l’opération en avril, toutes les deux semaines.
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