La Presse Bisontine 46 - Août 2004

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

N° 46

“Atteinte à la démocratie” à Grandfontaine Un rapport d’enquête d’utilité publique fustigeant la munici- palité, vient relancer l’affaire de Grandfontaine. La question des faux en écriture publique est plus que jamais d’actualité. p. 17 Drapeau vert sur les plans d’eau du département 1,80 € Août 2004 Le troisième mardi du mois Mensuel d’information de Besançon et des cantons d’Audeux, Boussières, Marchaux, Quingey et Roulans. La D.D.A.S.S. vient de rendre ses dernières analyses concernant les eaux de baignade en milieu naturel. Le plan d’eau d’Osselle décroche encore une mention spéciale. p. 4-5 Châtillon-le-Duc poursuit son développement Dans cette commune périphé- rique, plusieurs lotissements voient le jour simultanément. Des dizaines de nouveaux pavillons seront construites. La mairie cherche à maîtriser le phéno- mène. p. 18-19 Escapades champêtres dans le Haut-Doubs La Presse Bisontine a sélection- né quelques balades et fêtes de villagesoù lanotionde terroir prend toute sa valeur. Des idées d’es- capades pour août. p. 24-25

Spécial tourisme La face cachée

de la Citadelle…

- Comment est géré le site touristique le plus visité de Franche-Comté.

- Le nourrissage des animaux, la richesse des réserves, la gestion des espèces menacées… - Les souterrains et les prisons de la Citadelle : ce que vous n’avez jamais visité.

Lire le dossier p. 7 à11

Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 5 bis, Grande rue - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81

L’ INTERVI EW DU MOIS

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Éditorial

J.O. D ’A THÈNES Des sportifs de plus en plus sollicités Jean-Claude Perrin : “Le professionnalisme est ce qu’il y a de plus dur”

Efforts La caravane du Tour de France a replié ses tréteaux, laissant derrière elle les indémodables images de ferveur popu- laire liées à cet événement hors du temps. La Ville de Besançon, maîtres- se de cérémonie, a montré toutes ses capacités d’accueil. À entendre les com- mentaires d’après-étape, la capitale franc-comtoise a marqué de précieux points. Pourquoi ne pas tenter d’ins- taurer la ville du temps comme une éta- pe récurrente des contre-la-montre du Tour ? Une sorte d’Alpe-d’Huez des chronos. Dans cette optique, les orga- nisateurs de l’étape bisontine ont séduit les dirigeants du Tour. La journée du 24 juillet a certainement contribué aus- si, pour nombre de téléspectateurs, à situer Besançon sur une carte de Fran- ce. Notre ville n’est sans doute plus considérée, aux yeux de nombreux can- dides, comme une ville grise située quelque part à l’Est de la France. Mise à part cette opération de communica- tion rondement menée, Besançon pour- suit ses opérations séduction. Le dos- sier que nous consacrons ce mois-ci aux coulisses de la Citadelle reflète une partiedes effortsdéployéspar les acteurs locaux pour renforcer l’attractivité des lieux. Ce site d’exception, regroupant en un même endroit d’immenses richesses muséographiques et péda- gogiques, souffre justement, on le ver- ra dans ces pages, de la diversité de ses centres d’intérêt qui l’empêche de mener une politique de communication percutante. C’est un peu le cas en géné- ral pour Besançon, ville aux dizaines de monuments classés qui pourtant, a bien dumal encore à se vendre.Mais la volon- té est là : lamise en lumière des édifices remarquables du centre se poursuit cet- te année, la réhabilitation des tours bas- tionnés d’entrée de ville ou les travaux de réfection de l’antique Porte Noire, participent aussi de l’embellissement progressif de la capitale comtoise. En toile de fond avance toujours discrète- ment la probable candidature deBesan- çon, en partenariat avec d’autres villes de France possédant des fortifications comparables, à l’inscription au presti- gieux registre du patrimoinemondial de l’Unesco. En 2007, Besançon s’asso- ciera pleinement au tricentenaire de la mort de l’illustre Vauban. La capitale du Doubs doit impérativement se placer en tête de pont des villes fortifiées fran- çaises, pour continuer à travers ce dos- sier primordial, à montrer sans rougir son pouvoir d’attraction. ! Jean-François Hauser

Figure de l’athlétisme français, il a long- temps été directeur des équipes de Fran- ce. Passionné aussi de tennis et de foot- ball, Jean-Claude Perrin donne son sentiment sur le sport français à quelques semaines des J.O. d’Athènes.

L a Presse Bisontine : Com- ment analysez-vous la défai- te de l’équipe de France de football au Portugal ? Jean-Claude Perrin : Les termes utilisés par les médias sur la défaite de l’équipe de Fran- ce sont ceux utilisés dans les procès d’assise. On n’a pas le droit d’avoir des jugements aussi durs à l’encontre de sportifs. La préparation avait été bien faite mais Santini avait des gens usés par le temps. Les joueurs de l’équi- pe de France étaient vidés depuis longtemps. L.P.B. : Aviez-vous perçu cet état de fatigue ? J.-C.P. : Il y avait des signes avant-coureurs, mais quand on voit la qualité des joueurs de notre équipe nationale, on ne pouvait pas tout prévoir. L.P.B. : Cette sollicitation des spor- tifs s’accentue-t-elle en général ? J.-C.P. : L’évolutionmédiatique a été très forte depuis plu-

football, faire de la publicité pour des grandes marques, se reposer, s’occuper de sa famille, vouloir faire un disque… Tout cela est aber- rant, il faut du bon sens. L.P.B. : Vous annoncez qu’à la ren- trée vous devenez préparateur physique du Racing-club football. Pourquoi repartir dans une aven- ture footballistique ? J.-C.P. : J’habite à côté du sta- de de Colombes depuis 1960 et tout ce qui touche le sta- de et le Racing me touche. Avec l’arrivée d’une équipe en championnat National, cela était prioritaire pour moi que de m’investir. Le cham- pionnat de National est très dur car on doit avoir les exi- gences et la rigueur du pro- fessionnalisme, qui est diffi- cile, alors que l’on n’a pas forcément les moyens maté- riels et humains. Le contre- pied à tout ça, c’est le bon sens, la fureur de vivre et la joie de faire un métier fabu-

Jean-Claude Perrin est chroniqueur sur Europe 1. Il sera très présent à l’antenne durant les J.O.

et que l’on n’a pas les bons temps, c’est très difficile. L.P.B. : Cette méforme a-t-elle un lien avec la lutte antidopage que se durcit actuellement aux U.S.A. ? J.-C.P. : On ne peut pas le dis- sociermais ce qui est sûr, c’est que cela a joué contre elle car son entraînement a été per- turbé. L.P.B. : La lutte anti-dopage à Athènes sera-t-elle aussi dure que celle des championnats du Mon- de à Paris-Saint-Denis ? J.-C.P. : Je ne pense pas. La France bénéficie d’une loi d’É- tat et c’est une grande avan- cée, les autres pays ne sont pas allés aussi loin dans la lutte anti-dopage. L.P.B. : Vous avez suivi la cham- pionne de tennis Amélie Maures- mo, comment jugez-vous son par- cours ? J.-C.P. : Elle joue bien actuel- lement, elle exprime son potentiel physique et psy- chologique. Elle aurait dû gagner en demi-finales de Wimbledon contre Serena Williams. Il lui manque une somme de petites choses, c’est la barre que l’on manque au 3 ème essai et que quelque temps après, on passera sans pro- blème. Il ne faut surtout pas croire à la sorcellerie dans ce domaine, le sport est plus simple que ça. L.P.B. : Quels souvenirs avez-vous de Besançon ? J.-C.P. : Je connais le campmili- taire de Valdahon oùmon père

une très grande inquiétude car on est à 40 jours des finales et le temps va man- quer. C’est la raison pour laquelle Stéphane Diagana a annoncé sa fin de carrière avant les J.O. C’est une déci- sion très lucide car le temps est incompressible. C’est un drame pour lui, car cela fait trois fois qu’il ne peut pas aller aux Jeux Olympiques. Pour moi, qui fais partie du cercle restreint de ses amis, puisque l’on a débuté ensemble notre carrière d’en- traîneur avec son entraîneur, c’est une perte beaucoup plus humaine que technique. L.P.B. : Y aura-t-il une incidence sur le groupe France aux J.O. d’Athènes de l’absence de Diaga- na ? J.-C.P. : L’athlétisme est un sport individuel, son absen- ce peut manquer en cas de conflit dans l’équipe car il est écouté et sa voix est prépon- dérante. L.P.B. : Quels sont les athlètes en bonne forme ? J.-C.P. : On a les gens que j’ai vus à Lausanne, par exemple Leslie Jone. J’ai vu une très bonne Arron, Hurtis et Mes- nil. On a une bonne vingtai- ne d’athlètes en bonne forme et bien préparés. L.P.B. : Quel regard portez-vous sur la non-qualification de Marion Jones ? J.-C.P. : Le miracle aurait été qu’elle se qualifie. Quand on perd de nombreuses courses

avant-guerre faisait des stages. Besançon est le pays de Vau- trot, il connaît bien le sport, c’est un arbitre de football qui a fait partager à de nom- breuses générations son sens de l’éducateur d’arbitrage, ce n’est pas un homme de sys- tème, mais un homme de sport. Je me souviens d’un quart de finale de CoupeDavis victorieux à Besançon contre la Hongrie. Enfin, le club de D.S.A. est un très bon club d’athlétisme. L.P.B. : Au regard de votre expé- rience, qu’implique la notion de professionnalisme ? J.-C.P. : Le professionnalisme est ce qu’il y a de plus dur, il faut une rigueur que l’on ne rencontre même pas dans les organisations les plus rugueuses comme les com- mandos militaires et les élites des différentes nations. L.P.B. : Un dernier mot sur la victoi- re sur la Bisontine Reina Flor-Oko- ri aux championnats de France ? J.-C.P. : Je lui ai dit que j’au- rais aimé l’entraîner, elle apporte ce qui manque le plus à l’athlétisme français, à savoir de l’ambition. Elle était remarquablement bien pré- parée, elle a montré qu’elle était différente des autres. Je l’avais vu il y a quatre ans, elle m’avait fait une très bon- ne impression. Elle est très perfectible et c’est donc très promoteur. ! Propos recueillis par E.C.

leux. On a un des plus petits budgets de National, l’ob- jectif est de recons- truire le club du Racing. L.P.B. : À quelques semaines des Jeux Olympiques, comment se situent les athlètes

sieurs années, avec une demande de plus en plus forte des rédactions, les lecteurs veulent être mieux infor- més. Vous êtes obli- gés de délivrer des compositions d’équipes, des sché- mas tactiques, et

“Besançon est le pays de Vautrot, il connaît bien le sport.”

français ? J.-C.P. : On a 3 catégories d’ath- lètes. Ceux qui sont en très grande forme, débarrassés du souci des qualifications et des minima. On a un deuxiè- me groupe en bonne forme mais qui n’a toujours pas fait les minima, la date se rap- proche et c’est toujours com- pliqué pour un entraîneur de gérer cette période. Les condi- tions météorologiques actuelles faites de vent et de pluie n’arrangent rien car les athlètes ne peuvent s’expri- mer, surtout en hauteur ou à la perche. Enfin, on a la catégorie des gens blessés comme Eunice Barber, c’est

c’est mieux pour tout le mon- de. Le monde des médias a déclenché également dans l’entourage des athlètes la nécessité de briller tout de suite. Souvent, on voit aussi des présidents de clubs de football ou des entraîneurs vouloir être plus médiatiques que leurs joueurs ou clubs. L.P.B. : La contrepartie de cette demande est-elle une fragilité plus grande des sportifs ? J.-C.P. : Non, mais une jour- née ne compte que 24 heures, donc pour les sportifs très sol- licités, c’est une question de choix et d’organisation. On ne peut pas être joueur de

B est éditée par “Les Éditions de la Presse Bisontine”- 5 bis, Grande Rue - BP 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81

E-mail : publipresse@wanadoo.fr Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Thomas Comte, Gilliane Courtois,

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Jean-François Hauser. Régie publicitaire : Besançon Médias Diffusion - Tél. : 03 81 67 90 80

Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Août 2004 Commission paritaire : 1102I80130

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Crédits photos : La Presse Bisontine, F.F.A., Grenouilles de Salem, Denis Maraux, S.E.M. Citadelle.

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L’ÉVÉNEMENT

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Drapeau vert sur les plages du Doubs

Les étés se suivent et ne se ressemblent pas. Après une saison 2003 caniculaire, celle de 2004 est tout le contraire. Gri- saille en juin comme en juillet, tempéra- tures fraîches, les estivants de passage dans la région ont été moins gâtés en ce début de saison qu’il y a un an. Résultat, les baigneurs sont frileux et les plages situées au bord des lacs et des rivières ont eu du mal à faire le plein. C’est dans ce contexte climatique capricieux que la direction départementale des affaires sani- taires et sociales vient de rendre son rap- port sur la qualité dans des eaux de bai- gnade dans le Doubs. L’organisme de contrôle a passé au crible toutes les bai- gnades autorisées en milieu naturel pour en analyser l’eau. Il apparaît que sur le Doubs, l’ensemble des lieux recensés sont propres à la baignade avec une mention spéciale pour les plages d’Osselle et du lac de Saint-Point. Par contre, les inter- dictions de baignade sont toujours en vigueur sur la Loue et l’Ognon.

L’ÉVÉNEMENT

L OISIRS Baignade en milieu naturel

Une eau propre à la baignade Les analyses de la direction départementale des affaires sanitaires et sociales confirment la bonne qualité de l’eau dans le Doubs. Par contre, la baignade reste interdite sur la Loue et l’Ognon.

cyanobactéries se développent lorsque les conditions de température, d’ensoleillement, sont favorables et que le plan d’eau est cal- me. “Dans le département, nous n’avons pas rencontré de problèmes de ce genre. Ceci étant, nous avons demandé aux maires d’être vigi- lants et de nous informer s’ils venaient à consta- ter l’apparition de ces algues à l’endroit d’une baignade” précisent les services de la D.D.A.S.S. Enfin, les puces de canard restent un vecteur potentiel de pathologie d’ordre dermatolo- gique, mais là encore dans le Doubs, les cas de personnes qui se plaignent de symptômes relatifs à cette maladie sont très rares.

E au de qualité moyenne voire de bon- ne qualité. C’est ce qu’il faut retenir des premières analyses communiquées par la direction départementale des affaires sanitaires et sociales pour la saison estivale 2004. Deux fois par mois en été, la D.D.A.S.S. contrôle la qualité de l’eau des bai- gnades autorisées en milieu naturel dans le Doubs. Les derniers résultats indiquent qu’un drapeau vert flotte sur les plages de la sabliè- re d’Osselle, l’Étang du Paquis à Brognard dans le Pays de Montbéliard. Le Haut-Doubs décroche aussi sa mention spéciale sur les plages du lac de Remoray à Labergement- Sainte-Marie, la plage des Perrières à Mal- buisson et la plage du Port à Saint-Point-Lac. En revanche, l’eau est de qualité moyenne pour les baignades de Pont-de-Roide, Mont- perreux, Les Grangettes et Oye-et-Pallet. D’une année à l’autre, ces 10 plages disposent d’une qualité d’eau quasi constante. Les quelques variations enregistrées sur ces sites par l’organisme sanitaire ne suffisent pas à justifier une interdiction de baignade. “Pour des raisons de sécurité, un des paramètres importants sur lequel nous veillons est la trans- parence de l’eau, qui peut gêner l’intervention

des secours en cas d’accident. C’est de la com- pétence du maire de fermer ou non la baignade si l’eau est véritablement trouble” expliquent les services de la D.D.A.S.S. L’observation visuelle est complétée d’une étude en labora- toire d’échantillons d’eau prélevés sur place. “Les analyses portent sur la recherche des bac- téries indicatrices de contamination fécale :

Si la qualité des plages naturelles situées sur les rives du Doubs sont stables, il est difficile d’en dire autant pour les baignades sur la Loue et l’Ognon, toujours inter- dites au public. Dans le rapport 2003 de la direction départemen- tale des affaires sanitaires et sociales, les 11 endroits réperto-

escherichia coli et streptocoques fécaux, ainsi que sur des bactéries indicatrices de qualité en milieu naturel : coliformes totaux.” La présence de ces bactéries dans l’eau est porteuse de risques pour la santé du baigneur. Ces germes pathogènes peuvent être respon- sables de gastro-entérites ou d’in-

“Nous avons demandé aux maires d’être vigilants.”

ment prisée par les estivants. Ce mode de détente ne présente aucun risque particulier à condition de respecter certaines règles de sécurité et d’éviter de braver les interdits fixés par les municipalités et les organismes de veille sanitaire. ! T.C. La qualité de l’eau relevée sur les deux lacs du Haut-Doubs reste constante d’une année sur l’autre.

riés comme étant accessibles au public sont interdits car l’eau est de mauvaise qualité. “Sur la Loue et l’Ognon, il n’y a toujours aucu- ne baignade autorisée. Toutefois, depuis l’ap- plication d’un contrat de rivière sur ces deux cours d’eau qui vise à mettre en place des actions pour réduire les pollutions, on peut imaginer que la situation va s’améliorer. Il n’est pas exclu que ces plages rouvrent un jour.” La baignade en milieu naturel reste relative-

fections O.R.L. D’autres maladies plus rares, comme la leptospirose ne sont pas non plus écartées. Depuis cette année, sur indication du ministère de la Santé, l’ensemble des D.D.A.S.S. françaises sont amenées à déceler dans l’eau la présence éventuelle de cyano- bactéries. “Ce sont des micro-organismes qui ressemblent à des algues bleues. Cette algue, dans certains cas, peut générer des toxines et engendrer des maladies dermatologiques.” Les

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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Palais des Sports : le chantier avance l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de

Le co-président du conseil de quartier fixe le cap de Battant

F aire découvrir au grand public l’univers de l’en- treprise et les métiers qui s’y rattachent est le prin- cipe de l’opération “voyage au cœur de l’entreprise.” Cette mani- festation nationale sera relayée dans le Doubs par la Chambre de Commerce et de l’Industrie. Selon la C.C.I., de nombreuses sociétés ont demandé à ce que se mette en place un tel dispo- sitif qui aurait plusieurs finalités. “Les objectifs sont de faire décou- vrir des métiers et de susciter l’in- térêt des familles et des jeunes” indique la C.C.I. Une des attentes des entrepreneurs serait égale- ment de faire mieux connaître et comprendre l’économie dans laquelle ils évoluent, à la popu- lation et aux élus. En filigrane de ce projet pro- grammé pour la première fois dans le département, la volonté de rapprocher les pouvoirs publics des investisseurs est latente. Sou- vent, le décalage entre ces deux entités est évoqué. La problé- matique des 35 heures qui fait à J ean Zerlauth est le nou- veau co-président du conseil de quartier de Bat- tant depuis le 29 juin. Il suc- cède à son prédécesseur démissionnaire Jean-Marie Lagrange. Cet ingénieur de pro- fession a déjà fixé la méthode de travail qu’il entend adopter, alors que le reste de son équi- pe sera officiellement nommé en septembre en assemblée plénière. “Nous allons travailler de la manière la plus ouverte possible. Mon projet est de constituer 5 ou 6 commissions dans lesquelles s’investiront des habitants du quartier. Cer- tains sont déjà prêts à s’enga- ger” dit-il. Chacune de ces commissions aurait en charge des dossiers spécifiques com- me la gestion des locaux com- munaux et du patrimoine, la préservation et le dynamisme des commerces de proximité ou encore l’animation de la vie

culturelle, sociale, éducative et sportive du quartier. Le travail se fera en pleine col- laboration avec la municipa- lité avec laquelle “il n’existe aucun contentieux, pas plus qu’avec les acteurs du quar- tier” tient à rappeler Jean Zer- lauth.

nouveau débat en est une des illustrations. L’équilibre entre l’action politique en faveur de l’économie et la nécessité pour les entrepre- neurs de maintenir leur crois- sance en maîtrisant les para- mètres de la mondialisation n’est pas évident. C’est pour- quoi ce rapprochement peut- être bénéfique. Pour l’instant, la Chambre de Commerce et de l’In- dustrie du Doubs est en train de solliciter les entrepre- neurs qui seraient prêts à ouvrir leurs portes pour expli- quer tous les rouages de leur activité et pourquoi pas envisager de recruter des personnels dans certains métiers marqués par la pénurie de main d’œuvre. Tout doit être mis en pla- ce à l’automne pour “les journées nationales portes ouvertes entreprises” qui se dérouleront du 4 au 11 octobre dans le Doubs. ! Un des dossiers importants est celui du devenir du 6, rue de la Madeleine, une adres- se où se trouvait l’ancienne école dont la fermeture a déchaîné les passions. “Le 6 est un sujet parmi d’autres. Les habitants de Battant souhaitent que la munici- palité soit à leur écoute. Ils demandent à participer à l’élaboration du projet qui déterminera l’avenir de ce bâtiment.” Tant que pos- sible, Jean Zerlauth entend promouvoir la carte de la concertation auprès de la municipalité. !

L es travaux du Palais des Sports de Besançon suivent leur cours. La première éta- pe du chantier consiste à revoir l’étanchéité du bâtiment exis- tant. “La totalité du toit doit être refaite” indiquent les services de la ville. Mais cette phase a accu- sé un léger retard compte tenu de la météo chaotique de ce début d’été. Néanmoins, les équipes techniques qui inter- viennent sur le chantier devraient terminer mi-août cette opération qui a débuté le 15 juin. Les travaux de l’extension de la façade Nord (côté avenue de l’Observatoire) ont démarré simul- tanément. À terme, cet aména- gement servira à la fois de local technique et de porte de sortie pour l’ensemble des spectateurs situés dans les tribunes Nord. “Les gens des gradins Sud sor- tiront par le grand escalier. Par

contre, il n’y aura toujours qu’une seule entrée principale.” Dès le mois de septembre, le Palais des Sports va rouvrir au public, mais la capacité d’ac- cueil sera moindre dans un pre- mier temps qu’à l’heure actuel- le. “Du 1 er octobre au 31 mai se déroulera la seconde phase des travaux qui consiste à rénover la partie Sud du bâtiment et créer cette fois-ci les vestiaires Sud. Ceux de la partie Nord auront été préalablement réalisés. Dans cette seconde phase, les Bison- tins découvriront le nouveau visa- ge du Palais des Sports.” La troisième et dernière phase des travaux regroupe les opéra- tions de finition intérieure avec entre autres la remise à neuf du parquet. La fin du chantier est prévue pour le mois d’août 2005, pour un coût global de 11,5 mil- lions d’euros. !

L’entreprise s’ouvre au grand public

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LE DOSSI ER

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Bienvenue dans les coulisses de la Citadelle…

Site majeur du tourisme franc-comtois, la Cita- delle est connue de tous, du moins de tous les habitants du Grand Besançon. L’édifice de Vau- ban n’a pourtant pas encore livré tous ces secrets. À ceux qui ne connaissent de ces lieux chargés d’histoire que le parc zoologique et ses sym- pathiques pensionnaires, nous proposons une autre visite. La Citadelle recèle beaucoup de centres d’intérêt inédits que nous vous faisons découvrir à travers notre dossier de l’été. Com- ment fonctionne le zoo, de quelle manière sont suivis les animaux, de quoi sont-ils nourris, que cachent les réserves de la Citadelle, y a-t-il des prisons dans la forteresse, comment est géré ce haut lieu du tourisme, quels sont ses projets de développement ? Voici pêle-mêle le menu de ce dossier spécial tourisme pour découvrir la Citadelle d’un œil nouveau. Visite guidée dans les coulisses de la Citadelle, là où le public n’a pas toujours accès…

LE DOSSI ER

T OURISME 276 169 visiteurs en 2003

L’œuvre de Vauban agrémentée de tous ses musées est le site le plus fré- quenté de Franche-Comté. Souffrant pourtant de quelques handicaps, la Citadelle cherche les solutions pour accentuer encore son attractivité. La Citadelle, phare touristique de la région

A u touriste de passage qui demande “c‘est quoi laCitadelle de Besançon ?” , que faut-il lui répondre ? Est-ce un musée, un zoo, un site historique, un lieu de mémoi- re, un parc, une forteresse ? On ne sait pas vraiment. Finalement, c’est un peu tout cela à la fois et c’est juste- ment ce qui fait sa richesse. Avec 276 169 visiteurs l’an dernier (après une hausse sensible, ce chiffre est à peu près stable depuis deux ans), la Citadelle de Besançon est incon- testablement le phare touristique de la régionFranche-Comté. Unsite inclas- sable pourtant classé numéro 1. La forteresse de Vauban relègue assez loin derrière elle la prestigieuse sali- ne royale d’Arc-et-Senans (131 312 visiteurs en 2003), pourtant classée au patrimoinemondial de l’Unesco, la verrerie-cristallerie de Passavant-la- Rochère (100 052 visiteurs), le musée de l’aventure Peugeot (90 263 curieux l’an dernier) et la chapelle de Ron- champ (82 814 visiteurs). La forteresse bisontine est aussi la citadelle la plus visitée de France. Cette année, avec 111 397 visiteurs au 30 juin, le pre- mier semestre est légèrement supé-

par sa configuration essentiellement en extérieur, la Citadelle voit passer 50%de ses visiteurs sur les seulsmois de juillet et d’août. Véritables atouts en cas de pluie, les musées “couverts” sont une excellente alternative. Les responsables de la Citadelle sou- haiteraient modérer cette concentra- tion estivale des visites en proposant également des animations attractives en moyenne saison. “Nous aimerions développer une clientèle sur des périodes comme Noël ou la Toussaint, pour ne pas avoir à miser tout sur l’été. Nous avons commencé ces efforts par la pro- grammation d’animations autour du conte, en fin d’année. Tout cela sera renforcé” annonce Gérard Humbert. La clientèle de la Citadelle est essen- tiellement régionale. “Les gens vien- nent pour l’essentiel de la région de Besançon, puis de la Franche-Comté et jusqu’à 1 h 30 de route. Il est plus difficile d’attirer les gens au-delà de ce cercle d’1 h 30 de route.” Quant aux touristes étrangers de passage, ils sont pour l’essentiel Hollandais, Anglais, Allemands et Suisses. “Nous voudrions attirer plus de visiteurs originaires de la régionparisienne, ajoute Joëlle Schir-

rieur aux six premiers mois de 2003 (+ 14 %). De bon augure pour la sui- te. Cet attrait pour la Citadelle de Besan- çon est certainement lié au fait qu’el- le regroupe sur un même lieu autant d’attractions : le parc zoologique, des musées (le musée comtois et celui de la Résistance), l’insectarium, le noc- tarium, le parcours de l’évolution, le climatorium… Cette diversité n’est cependant pas toujours un atout pour le site. “À cause de cette diversité, nous avons dumal à communiquer demaniè- re cohérente, reconnaît Gérard Hum- bert, directeur de laCitadelle. Les gens viennent avant tout pour le parc zoo- logique, surtout depuis qu’il a été réno- vé, mais ils sont souvent très surpris de l’offre culturelle qu’ils trouvent à l’intérieur.” Le zoo reste le fer de lance de la Cita- delle. D’après les statistiques recueillies par le gestionnaire de la Citadelle, le muséumd’histoire naturelle (c’est l’ap- pellation officielle du parc zoologique) draine 100 % des visiteurs qui mon- tent sur les lieux. Sinon, 40%des visi- teurs découvrent le musée comtois, autant le musée de la Résistance. De

Gérard Humbert, directeur, et Joëlle Schirrer, P.D.G. de la Société d’économie mixte de la Citadelle.

gratuites - sont occupées avant 9heures lematin par les usagers du centre-vil- le. L’idée d’une ligne régulière de bus desservant la Citadelle tout au long de l’année a été abandonnée pour cau- se de non rentabilité, tout comme a été définitivement oubliée la possibi- lité largement évoquée il y a quelques années d’installer un téléphérique d’ac- cès au site. “Un grand parking aux Prés-de-Vaux avec une desserte de bus dédiée est à l’étude.” Finalement, les atouts de la Citadel- le - une situation géographique excep- tionnelle, une diversité hors norme de ses atouts culturels - constituent aus- si ses handicaps. L’amélioration de l’accessibilité et de la communication sont certainement les deux principaux enjeux pour ancrer définitivement la forteresse bisontine parmi les hauts lieux du tourisme, non plus régional, mais national. La Citadelle en a cer- tainement les moyens. ! J.-F.H.

rer, P.D.G. de la S.E.M. de la Citadel- le, par l’intermédiaire de week-ends attractifs. Ce genre de public fera par- tie de nos prochains axes de commu- nication. Il reste à faire admettre à tous que Besançon et son agglomération constituent une destination touristique à part entière.” L’autre obstacle auquel est confrontée la Citadelle est son accessibilité pour lemoins difficile. Il est vrai que la grim- pette à 18 % séparant le front Saint- Étienne du front royal ne facilite guè- re la visite des personnes âgées ou à mobilité réduite. Il existe bien cette année une voiturette électrique qui achemine ces publics, il n’empêche que la configuration du site, perché à 128m au-dessus du Doubs, est un sérieux obstacle. Sans parler du stationne- ment. “On reçoit certains jours jusqu’à 4 000 visiteurs, nous ne disposons que de 137 places de parking, ça pose for- cément problème” constate Gérard Humbert. Pire : 60 % de ces places -

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F ONCTIONNEMENT Ville de Besançon, S.E.M. : qui fait quoi ?

G ESTION La S.E.M. devrait être reconduite pour 6 ans La commission d’appel d’offres a statué le 12 juillet sur la reconduction de la délé- gation de service public. La S.E.M. de la Citadelle a été préférée à un autre candidat. La décision doit être confirmée par le conseil municipal de la rentrée.

L a Citadelle appartient à la ville de Besançon qui l’a acquise à l’Armée fran- çaise dans les années 50. Les trois musées de la Citadelle (muséum d’histoire naturelle, musée comtois et musée de la Résistance) sont animés par du personnel municipal. Une soixantaine de salariés apparte- nant à ce service à part entière de la ville de Besan- çon sont sous l’au- torité du conservateur en chef, Gérard Galliot. Mais la ville de Besançon n’as- sure pas la gestion du site. Cel- le-ci incombe à une société d’éco- nomie mixte créée en 1994 : la S.E.M. de la Citadelle. À sa tête, Joëlle Schirrer, élue repré- sentant la ville de Besançon où sein de cette S.E.M., une société qui comme son nom l’in-

dique, est composée d’action- naires publics et privés. La vil- le de Besançon est majoritai- re dans la S.E.M., elle détient plus de 60 % des parts. Les autres actionnaires sont des organismes bancaires (Caisse des Dépôts et Consignations, Dexia crédit Local, Caisse d’É- pargne), la socié- téKéolis (qui cha- peaute la C.T.B.), la communauté d'agglomération du Grand Besan- çon et pour une infime partie, les Amis du musée. La S.E.M. de la Citadelle emploie une vingtaine de sala- riés chargés de la gestion com- merciale du site, de son ani- mation et du développement culturel. À cela viennent s’ajou- ter 70 à 80 saisonniers. Le bud- get annuel de la S.E.M. est de l’ordre de 2 millions d’euros. !

La S.E.M. de la Citadelle créée en 1994.

I ls étaient deux en lice à postuler pour se voir confier la gestion du site. D’abord la S.E.M. (société d’économie mixte) de la Citadel- le, gestionnaire des lieux depuis 1994, sollicitait à nouveau la confiance des élus. Le deuxième candidat, selon nos informations, était la société Vert Mari- ne, spécialisée dans la gestion de com- plexes sportifs (c’est elle qui gère notam- ment le centre nautique du Val de Morteau aux Fins). Réunie le 12 juillet dernier, la com- mission d’appel d’offres a “conclu que notre candidature était digne d’intérêt et va donc proposer au maire de Besan-

çon de retenir la S.E.M. de la Citadel- le comme candidat ultime” confie-t-on à la Citadelle. Le conseil municipal de septembre prochain devrait ratifier ce choix. Une nouvelle délégation de ser- vice public débuterait pour la S.E.M. au 1 er janvier 2005. D’une durée de 6 ans, la délégation court donc jusqu’au 31 décembre 2010. Le projet présenté par la S.E.M. pour la reconduction de la délégation a semble-t-il convaincu les membres de la commission d’appels d’offres car “c’est un projet essentiellement tourné sur l’homme et son milieu. Nous souhai- tons que la Citadelle soit reconnue com-

“N ous ne souhaitons pas rester repliés sur nous-mêmes, nous nous devons de nous ouvrir à d’autres territoires.” Ce constat formulé par l’équipe dirigeante de la Cita- delle se traduira dans les faits dans un dos- sier initié par la S.E.M. de la Citadelle : la mise en œuvre du réseau “Juralp”. Sous cette appellation sera fédéré une dizai- ne de sites français et suisses unis pour assurer une promotion et un plan marke- ting communs, des actions culturelles com- plémentaires sous forme de circuits ou d’ex- Avec neuf autres sites touris- tiques franco-suisses, la Cita- delle de Besançon lance un réseau de collaboration qui se veut un outil de la construction “européenne”. F RANCO - SUISSE La Citadelle, tête de pont du réseau Juralp me un élément de protection de la pla- nète, que le public s’identifie pleine- ment à ce lieu où le développement durable ne doit pas être un vain mot” annonce Gérard Humbert. Exemple de cette volonté : devrait voir le jour pro- chainement une carte d’adhésion à des programmes de sauvegarde d’espèces menacées présentes à la Citadelle. “L’idée est de proposer aux Bisontins de parrainer certains animaux, tout cela pour que les habitants de la région s’approprient totalement les lieux.” Cet- te proposition est un des axes de déve- loppement du site inclus dans le pro- jet 2005-2010. ! J.-F.H.

P ROGRAMMATION ESTIVALE 175 000 euros en animation La Citadelle, nouveau haut lieu du fantastique ?

La Citadelle doit être reconnue comme un vrai lieu vivant d’animation et non pas seulement comme un musée. C’est le souhait de l’équipe dirigeante qui mise beaucoup sur les spectacles.

L a Nuit nomade de la fin juin était une réussite. Le spectacle “Lumières vivantes”, programmé en juillet et annulé à deux reprises pour cause de météo défavorable a quelque peu déçu ses organisa- teurs en termes de fréquentation (600 à 700 spectateurs par repré- sentation contre les 1 500 atten- dus). Les Nuits de la Citadelle pro-

passe par la construction d’un édi- fice culturel qui soit identifiable” annonce-t-il tout de go. Un nou- veau “Puy du Fou” à Besançon ? “Nous ne sommes par un parc de loisirs ni un parc d’attraction rétorque-t-il. Nous devons occuper un créneau qui n’est pas ou qui est peu exploité ailleurs. Le thème du fantastique semble porteur.” C’est ce thème qui a justement été

positions, la mise en place d’outils multimédias sur chacun de ces sites, voire l’échange de spectacles. La for- mation commune de personnel pour- ra également inté-

“Faire tomber les barrières entre nos deux pays.”

retenu pour les 7 èmes Nuits de la Citadel- le, avec la compagnie de la Lune d’ambre, spécialisée dans ce créneau. Le menu de ces soirées est com- posé de tournois de chevalerie sur fond

grammées du 5 au 7 août, concept mélan- geant astucieusement le spectacle vivant et le cinéma en plein air, devaient connaître com- me c’est le cas depuis plusieurs années, une forte affluence… si le temps était de la partie.

“On ne gagne pas d’argent en faisant du spectacle.”

grer ce dispositif qui s’appuiera sur des financements européens. “L’idée sous-jacen- te est de faire tomber les barrières entre nos deux pays, transformer les frontières en véri- tables points de passage.” Les acteurs de cette action commune ini- tiée par la Citadelle sont les suivants. Pour la France : la Bastille de Grenoble, le châ- teau de Joux, le fort des Rousses, le fort L’Écluse (pays de Gex) et la Citadelle de Besançon. Pour la Suisse : les châteaux de Chillon, de Morges, d’Aigle et de Saint- Maurice ainsi que le fort de Vallorbe. Ces 10 sites totalisent 1,2 million de visiteurs par an. Le dossier Juralp a été déposé auprès des services de la préfecture le 8 juillet dernier. ! J.-F.H.

d’histoire fantastique de la Franche- Comté. “Pour la première fois, nous avons un mini-événement qui tour- ne autour de ce thème. Il y aura aussi de l’initiation aux jeux de rôle, de la fabrication de masques, etc. Nous souhaiterions faire de la Citadelle un centre de l’imaginai- re.” Le fief des utopistes est tout proche… Les gestionnaires du site ont par- faitement compris que la Citadelle était un espace scénique d’excep- tion. Le budget animation de la Citadelle est en constante aug- mentation, il a atteint 175 000

Lieu magique et hors du temps, la Citadelle se prête merveilleuse- ment au spectacle vivant. Les ges- tionnaires du site l’ont bien com- pris qui ont fait du volet “animation” un des grands axes de développement depuis quelques années. Le pari est risqué car tou- jours lié aux caprices du temps, mais néanmoins vecteur de pres- tige. Le directeur de la S.E.M. de la Citadelle est catégorique : “Nous voulons faire identifier la Citadelle au niveau national comme un lieu majeur du spectacle vivant. Cela

Les spectacles de la Citadelle connaissent, à quelques exceptions près, un franc succès populaire.

première étape en ce sens. Malgré les aléas du climat, le volet animation reste incontestable- ment un des axes majeurs des pro- chaines années à la Citadelle. Un des points d’orgue de cette volon- té se situera en 2007, avec la célé- bration du tricentenaire de la mort de Vauban, un personnage sans lequel rien de tout cela ne serait aujourd’hui évoqué… ! J.-F.H.

euros cette année. “Il est clair que l’on ne gagne pas d’argent en fai- sant du spectacle reconnaît un des cadres de la Citadelle. Les entrées aux spectacles sont loin de cou- vrir les dépenses. Mais nous sou- haitons que les acteurs locaux de la culture continuent à s’appro- prier ces lieux.” La co-production menée fin juin avec la Citadelle peut être considérée comme une

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A RCHITECTURE Construite de 1674 à 1695 Les secrets cachés de l’œuvre de Vauban

en développant les casernes à l’inté- rieur de la Citadelle… Les travaux se sont étalés sur une vingtaine d’an- nées. Tout a été édifié à partir de la roche trouvée sur place, sur l’anti- clinal de la montagne Saint-Étien- ne. Les ouvriers bâtisseurs de la Cita- delle n’ont été autres que les soldats français aidés des Bisontins, requis pour cette tâche immense, à coups de pics à roqueter ou de barres àmine. Près de 300 plus tard, la Citadelle de

Comptant incontestablement parmi les chefs- d’œuvre de Vauban, la Citadelle recèle quelques secrets bien cachés comme ses souterrains ou ses prisons. Visite guidée.

S ébastien Le Prestre de Vau- ban, né en 1633 dans la région d’Avallon, aura été au servi- ce du roi Louis XIV durant 53 ans. Ingénieur militaire à l’âge de 23 ans, il aura tout au long de sa vie édi- fié 33 citadelles et restauré 150 autres. La première pierre de la Citadelle a été taillée sur la montagne Saint- Étienne en 1668. Vauban y est venu fin mars 1668. Il y est resté une quin- zaine de jours, le temps de tracer les plans de la future Citadelle de Besan- çon. Seul unmur duMôyen-Âge enser- rait jusqu’ici cette montagne, rema- nié en 1 545 par Charles-Quint qui

a relevé les fortifications médiévales. Après les premiers travaux de 1668, Vauban s’est attelé à la véritable

Besançon reste un des chefs-d’œuvre majeurs du grand Vauban, dont la réputation est résumée par cette phrase : “ville assiégée par Vauban, vil- le prise, ville défendue par Vauban, ville imprenable” .

construction de la Cita- delle à partir de 1674, année où le territoire franc-comtois est repris à l’Espagne par ce même Vauban. Dès la fin des hostilités, Vauban ordon- ne un levé géométrique

Tout a été édifié à partir de la roche trouvée sur place.

La Citadelle de Besançon n’a jamais dérogé à cette règle. Un hommage d’envergure sera rendu au grand bâtisseur militaire dont le tricente- naire de lamort sera célébré en 2007. !

de Besançon. Il reprend immédiate- ment les travaux de fortification en approfondissant le fossé creusé dès 1668, en remaniant le front de secours (partie Sud de la Citadelle actuelle),

À voir à la Citadelle, les reproductions des plans de construction d’après l’atlas de Masse, un ingénieur de l’époque.

D ÉCOUVERTE 127 mètres de long Une plongée dans les entrailles de la forteresse

La Citadelle dispose d’un réseau complexe de caves et souter- rains construits pour renforcer les qualités défensives de la for- teresse. Une ouverture au public de ces galeries n’est pas exclue.

rôle de dissuasion au cours des siècles, puisqu’elle n’a jamais été attaquée, si n’est le 7 sep- tembre 1944 où elle a subi des bombardements alliés.” Comme la communication 110, d’autres souterrains parsèment la Citadelle. “Il y a des descentes au fossé, 4 ou 5 caves dont une grande dissimulée sous le bâti- ment des cadets, d’autres sou- terrains construits en 1825-1826 pour accéder à des casemates sur le front de secours. Il y en a notamment un qui démarrait dans la tenaille (ouvrage bas situé avant le front royal) qui débouchait dans le moulin à blé. Il y a aussi une immense cave dans la caserne de gauche du front de secours” poursuit Roland Bois. Ce dédale secret est interdit au public. En excellent état, il néces- siterait néanmoins d’énormes travaux de sécurisation et

B ienvenue dans la com- munication 110. Der- rière ce nom de code se cache un long cou- loir voûté de 127 mètres de lon- gueur, dont la discrète entrée se situe non loin du front Saint- Étienne. L’accès en est inter- dit au public, pour l’instant. Il faut donc se faire accompagner par un des gardiens de la Cita- delle muni de son inséparable trousseau de clés pour péné- trer dans les entrailles de la forteresse. La communication 110 a été construite, comme la plupart des autres souterrains de la Citadelle, à la fin du XVII ème siècle. Tout au long de cet étroit

on aboutit à une sortie domi- nant le fossé, à l’endroit où se promènent aujourd’hui les macaques en semi-liberté, près du porche supérieur. Cette communication 110 (dénommée ainsi dans les plans historiques de 1865) fait par- tie d’un véritable réseau sou- terrain qui parcourt le sous-sol de la Citadelle. “Ces souterrains ont été construits pour parer à d’éventuelles attaques, notam- ment depuis la colline de Bre- gille. Ils avaient une fonction défensive explique Roland Bois, spécialiste de l’architecturemili- taire de l’époque. D’ailleurs, grâce à sa conception, la Cita- delle a parfaitement rempli son

corridor en montée - il suit la pente qui relie le front Saint- Étienne au front royal - se suc- cèdent des accès à d’autres pièces en sous-sol, les case- mates où étaient installés autrefois des canons. Deux ouvertures encore visibles aujourd’hui étaient destinées à l’éclairage et à l’évacuation des fumées. Les portes d’accès à ces casemates sont d’origi- ne. Le bois est plus que tri- centenaire, les gonds rongés par la rouille résistent encore. À l’intérieur, quelques chauves- souris étonnées par une pré- sence humaine s’envolent fur- tivement. Si l’on parcourt l’intégralité de ce souterrain,

Ancien militaire, le capitaine Roland Bois anime des visites guidées à la Citadelle. Pour l’instant, les souterrains ne sont pas encore au programme.

d’éclairage avant d’envisager une éventuelle ouverture au public. La direction de la Cita- delle n’exclut pas d’engager les aménagements indispensables

pour permettre aux visiteurs de découvrir une nouvelle facet- te de ce joyau architectural signé Vauban. ! J.-F.H.

B ÂTIMENT L’affaire des poisons

De sa construction à la fin du XVII ème siècle à la Seconde Guerre Mondiale, la Cita- delle de Besançon a abrité des dizaines de prisonniers. Cellules et cachots existent toujours, bien cachés au regard du passant distrait. La Citadelle a été une prison jusqu’en 1945

P Peu de visiteurs se doutent qu’à l’endroit où ils achètent leur ticket d’entrée à la Citadelle ou à l’emplacement de la bou- tique actuelle, des dizaines de prisonniers ont croupi durant desannées, voiredesdécennies. Laboutique, labilletterieetd’autres salles de la Citadelle sont installées dans des pièces qui faisaient office de prisons. Dès la construction de l’édifice par Vauban, des prisons ont été aménagées dans la Citadelle, au front Saint-Étien- neetaufrontroyal.C’estnotammentLouvois,leministredelaGuer- re de Louis XIV qui avait réclamé l’aménagement de prisons et de cachots suite à l’affaire des poisons, ce scandale fait de manigances et de complots au centre duquel figurait “la Voisin”, une intrigante célèbre. “C’est lors du procès de la marquise de Brinvillers en 1676 que l’on a découvert un trafic de poisons et autres philtres d’amour, animé par une bande de crapules qui faisaient du crime leurmétier. La plus célèbre de ses protagonistes était la Voisin qu’on a condam- née àmort. Une des maîtresses du roi, M me de Montespan, était aus- si impliquée dans ces affaires troubles. L’affaire avait pris tellement

tir de 1830, la Citadelle est devenue une prison militaire. Il y avait une centaine de détenus. Ce qui est aujourd’hui le restaurant de la Citadelle, au front Saint-Étienne, abritait également des geôles. On n’avait pas les moyens de construire une prison neuve en ville, on a alors utilisé les bâtiments de la Citadelle.” Enfin, la Citadelle a été entre 1900 et 1926, une prison militaire pour les condamnésàplusd’unande réclusion.Derrière laboutique actuelle, il est encore possible de voir plusieurs cellules très bien conservées de ces temps pas si lointains. La fonctiondeprisonaétéabandonnéedéfinitivement en1926, avec une dernière parenthèse sinistre à partir de 1940 et jusqu’en 1945, où les derniers prisonniers répertoriés à la Citadelle ont été des sol- dats allemands. C’était le camp de prisonnier numéro 85… ! J.-F.H. Les prisons sont encore visibles à la Citadelles de Besan- çon. Celle-ci est située derrière la billetterie.

d’ampleur que le roi avait créé une cour des poisons en 1679. C’est dans le cadre de cette affaire-là que des prisonniers ont été enfermés à la Citadelle, enchaînés par un pied ou une main” explique Roland Bois, spécialiste de l’architecture militaire et animateur de visites sur ce thème. Dans une des salles de la Citadelle, dans les bâtiments du front de secours, inaccessible au public, figurent encore les inscriptions qu’un prisonnier auraitmarquées aumur de sa prison. “Au vudes inscriptions faisant référence à la Bible, on pense qu’il s’agissait d’un prisonnier lettré, peut-être de Rabel, unmédecin de Paris qui apassé plusde 20ans emprisonné à laCitadelle. D’après les archives, on a la trace d’un autre prisonnier qui est arrivé en 1682. Il est mort en février 1730. Il aura donc passé plus de 47 ans enfermé ici.” Les traces de barreaux, les inscriptions, tout est encore visible dans cette salle… Autre lieu, autre geôle, plus surprenant : les toilettes situées dans les bâtiments du front royal étaient également des prisons ! “À par-

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P ORTRAIT

P ARC ZOOLOGIQUE 3 lions d’Asie Le refuge des animaux menacés La conservation des espèces en voie de disparition est aujourd’hui une des prin- cipales missions de la Citadelle de Besan- çon. Le parc zoologique abrite des spéci- mens rarissimes.

La nourriture fournie par des grandes surfaces Gérald Mertz, cuisinier en chef des primates Gérald Mertz est responsable du secteur “singerie” de la Citadelle. Cuisinier, soi- gneur et animateur, il est aux petits soins de ces messieurs les singes et lémuriens.

L e plat donnerait presque l’eau à la bouche. Il déborde de fruits frais soi- gneusement coupés en dés : fraises, pommes, framboises, caramboles, abri- cots… le tout saupoudré de quelques céréales, d’une pincée de sel ou de levure, ou encore de quelques cerneaux de noix. Il fait bon être pensionnaire de la Cita- delle quand on s’appelle tamarin, ouisti- ti ou siamang. À la tête de cette organisation digne d’un établissement de cure, GéraldMertz veille attentivement. Tous les jours, un œil sur le “livre de recettes” où chaque espèce a son menu bien détaillé, il coupe, émince, trie, répartit etmélange les ingrédients qui com- posent le repas des primates. Issu d’une formation agricole à Dannema- rie-sur-Crète, ce soigneur passionné tra- vaille depuis le début des années 90 au jar- din zoologique. Mais son rôle ne se cantonne pas à la préparation des plats. “L’aspect ali-

nulés, suivie d’une observation de l’eau et du substrat du sol. La préparation des repas de l’après-midi prend plusieurs heures. “Tous les jours en juillet-août, une animatrice explique la manière dont sont nourris les primates, nous faisons beau-

mentaire est très important mais le rôle de soigneur est beaucoup plus large que cela, explique-t-il. Notre premier travail est de nettoyer et d’entretenir toutes les volières et les abris des primates et des lémuriens. Il y a aussi tout un travail d’observation des

U n enclos au milieu duquel s’ébroue un élé- phant à qui les enfants lancent des poignées de caca- huètes. C’est un peu l’image dont la Citadelle souhaite aujourd’hui se débarrasser. Si ce genre d’attractions a fait la réputation du zoo de Besan- çon depuis son ouverture dans le début des années 60, elle appartient désormais au pas- sé. La Citadelle abrite aujourd’hui un parc zoologique qui sou- haite répondre aux trois exi- gences qu’elles s’est fixées : la conservation, la recherche et l’éducation. “On ne verra plus jamais d’éléphant ou d’ours à la Citadelle. Ce n’est pas un zoo, c’est un muséum d’histoi- re naturelle qui est quasiment unique en France de par la richesse de ses collections. Contrairement à la Citadelle, les autres parcs zoologiques à la fois scientifiques et grand public” résume Gérard Gal- liot, conservateur en chef de la Citadelle. En tant que lieu de recherche, les collections d’animaux (mam- mifères, insectes, poissons, oiseaux…) sont ouvertes aux étudiants et chercheurs. Com- me lieu de conservation, la Citadelle de Besançon s’at- tache à préserver les espèces menacées dans la nature, grâ- ce à une interconnexion avec les principaux zoos du monde. Le statut des animaux est par- faitement réglé. “Ils sont répar- tis en 3 catégories, explique Jean-Yves Robert : il y a les animaux qui ne sont ni rares ni menacés. Dans ce premier cas, chaque zoo a sa propre politique. Ensuite, il y a les animaux à statut plus précai- re pour lesquels il y a un recen- sement de la population cap- tive au sein d’un stud book (un livre de généalogie) mondial. Enfin, il y a les espèces forte- ment menacées où l’organisa- tion de la reproduction est très stricte et gérée au niveau euro- péen par un comité scientifique à partir d’un pool génétique de 250 animaux. L’objectif est de conserver au moins 90 % des gènes de ces animaux au bout de 100 ans. ” Exemple de ces espècesmenacées : le lion d’Asie dont il ne subsiste que 80 spé- cimens en captivité en Euro- français ne sont pas des musées” tient à rectifier Jean-Yves Robert, attaché de conservation res- ponsable de toutes les collections vivantes. “Notre objectif est de réunir un ensemble de col- lections qui soient

pe, dont 3 sont pensionnaires de la Citadelle. Dans la natu- re, la population de lions d’Asie ne compte plus que 300 indi- vidus (dans une réserve d’In- de). Toujours dans cet esprit de conservation, la Citadelle de Besançon s’est forgée une spé- cialité depuis quelques années : les primates. “Nous en avons 25 espèces alors que nous n’en avions que 13 espèces fin 2001. C’est une diversité exception- nelle. Nous nous sommes spé- cialisés dans les primates essen- tiellement pour des raisons d’espace.” La collection bison- tine de primates est si riche qu’elle fait de la Citadelle un site d’exception en Europe. “Récemment, un de nos tama- rins empereurs est parti dans un zoo de Hong Kong.” Véri- tables “porte-drapeaux de leurs congénères sauvages” , les ani- maux conservés à la Citadel- taines réintroductions ont très bien marché comme le tama- rin-lion au Brésil. Mais par- fois on se heurte à des difficul- tés sanitaires ou à des conventions internationales très contraignantes. Alors on se dit que c’est beaucoup plus effica- ce de protéger ici ce qui peut encore l’être.” À Besançon, 17 espèces sont concernées par ces programmes d’élevage, dont par exemple le dynaste hercule, un énorme insecte, ou le grand hapalémur, un lémurien de Madagascar dont il ne reste plus que 13 indi- vidus en captivité dans lemon- de - laCitadelle en possède deux - et seulement un petit millier dans la nature. Ce primate a la particularité de ne se nour- rir que d’une sorte bien préci- se de bambou. Si au cours de votre visite au parc zoologique de la Citadel- le, vous apercevez sur le pan- neau d’explications un petit logo en forme de rhinocéros, vous saurez que l’espèce que vous admirez est fortement mena- cée dans le monde. Grâce aux efforts déployés par l’équipe de la Citadelle, elle est préservée de l’extinction totale. Cettemis- sion de conservation est cer- tainement la plus précieuse aux yeux de la vingtaine de sala- riés qui gère les collections vivantes de la Citadelle. ! J.-F.H. le sont destinés d’abord à préser- ver l’espèce et au mieux, à per- mettre une réin- troduction dans le milieu naturel. “C’est quelque cho- se de très compli- qué, ajoute le conservateur. Cer-

coup de pédagogie. Chaque jour, nous remettons en cause nos connaissances, nous faisons des découvertes nouvelles sur le com- portement des animaux qui nous réservent toujours des surprises. C’est un boulot passionnant” ajoute Gérald devenu familier de tous ces pensionnaires. “Attention, le but n’est pas que

animaux. Nous tentons de confondre leurs comportements tous les jours pour déceler une différence d’attitude, unmuseau sec ou encore unœil brillant, voir s’il n’y a pas de difficulté de coha- bitation entre deux mâles domi- nants. En résumé, anticiper les problèmes et deviner tout ce qui peut être amélioré.”

“Chaque jour, nous faisons des découvertes nouvelles.”

Gérald Mertz fait partie d’une équipe composée d’une vingtaine de soigneurs- animaliers présents tous les jours de l’an- née. La journée de Gérald commence le matin à 8 heures par une première ali- mentation des primates à base de gra-

les animaux nous reconnaissent, ce ne sont pas des animaux de compagnie, il ne faut jamais oublier cela.” Pour preuve, cette femelle hapalémur qui a ses petits caprices et n’accepte pas la présence de n’importe quel soigneur dans son abri. Si tous les animaux ont leur menu parti- culier, c’est parce qu’ils ont tous des besoins naturels différents. “À certains, on leur donne aussi des insectes vivants pour qu’ils aient leur apport en protéine animale. À d’autres, on coupera les légumes d’une cer- taine façon qui correspond à la morpholo- gie de leurs doigts. On donne aussi de la gomme arabique, la même qu’ils trouvent sous l’écorce des arbres dans la nature. C’est un peu leur friandise…” Toutes les matières premières adminis- trées aux animaux proviennent des sur- plus de deux grandes surfaces bisontines. “Ils donnent d’abord à la Banque Alimen- taire, puis à nous. Nous ne prenons qu’une infime partie des invendus. Heureusement que nous avons ce genre de partenariat car s’il fallait acheter toute cette nourriture, ce serait un budget énorme !” Apparemment, tout ce petit monde se sent bien à la Cita- delle. “Plus de 80 % des espèces de singes ont déjà eudesnaissances ici” préciseGérald. Un saïmiri a même fait des petits à l’âge de 20 ans, alors que c’est normalement l’es- pérance de vie maximale pour cette espè- ce de singe ! Après la préparation de tous ces “plats du jour”, Gérald Mertz s’apprête maintenant à parcourir une forêt située à une quin- zaine de kilomètres de Besançon à la recherche de branches d’acacias. “Je vais en remplir des dizaines de sacs que nous congèlerons afind’en avoir des réserves jus- qu’au printemps prochain. L’acacia est la nourriture exclusive d’un de nos pension- naires” explique-t-il. Décidément, la vie de soigneur à la Citadelle réserve toujours son lot d’aventure. ! J.-F.H.

17 espèces sont concernées par ces programmes d’élevage.

Gérald Mertz prépare des plats différents pour chaque espèce de primates.

R EPÈRES Le parc zoologique, “d’Ane à Zèbre”

- Cette année, 151 animaux nou- veaux sont entrés à la Citadelle (naissances, dons ou échanges). - Fin 2003, la Citadelle comptait 180 espèces de mammifères sauvages plus 130 animaux domestiques. À cette même date, le zoo (sans compter les insectes)

comptait 1 492 spécimens d’ani- maux vivants. Le jardin zoolo- gique comptait à lui seul 400 ani- maux répartis en 70 espèces. - 40 naissances ont été comp- tabilisées en 2003 chez les mam- mifères sauvages. - La convention de Washington

interdit la vente d’animaux sau- vages, sauf à des fins scienti- fiques. Lorsque la Citadelle intro- duit un nouveau spécimen ou cède un animal à un autre zoo, il n’y a pas de vente. Le zoo qui accueille l’animal ne paie que les frais de transport, il est jus-

te mis à disposition. - Les animaux les plus vieux : les doyens de la Citadelle sont des sapajous et des gibbons qui atteignent l’âge, canonique pour des primates, de 35 ans.

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