La Presse Bisontine 46 - Août 2004

LE DOSSI ER

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F ONCTIONNEMENT Ville de Besançon, S.E.M. : qui fait quoi ?

G ESTION La S.E.M. devrait être reconduite pour 6 ans La commission d’appel d’offres a statué le 12 juillet sur la reconduction de la délé- gation de service public. La S.E.M. de la Citadelle a été préférée à un autre candidat. La décision doit être confirmée par le conseil municipal de la rentrée.

L a Citadelle appartient à la ville de Besançon qui l’a acquise à l’Armée fran- çaise dans les années 50. Les trois musées de la Citadelle (muséum d’histoire naturelle, musée comtois et musée de la Résistance) sont animés par du personnel municipal. Une soixantaine de salariés apparte- nant à ce service à part entière de la ville de Besan- çon sont sous l’au- torité du conservateur en chef, Gérard Galliot. Mais la ville de Besançon n’as- sure pas la gestion du site. Cel- le-ci incombe à une société d’éco- nomie mixte créée en 1994 : la S.E.M. de la Citadelle. À sa tête, Joëlle Schirrer, élue repré- sentant la ville de Besançon où sein de cette S.E.M., une société qui comme son nom l’in-

dique, est composée d’action- naires publics et privés. La vil- le de Besançon est majoritai- re dans la S.E.M., elle détient plus de 60 % des parts. Les autres actionnaires sont des organismes bancaires (Caisse des Dépôts et Consignations, Dexia crédit Local, Caisse d’É- pargne), la socié- téKéolis (qui cha- peaute la C.T.B.), la communauté d'agglomération du Grand Besan- çon et pour une infime partie, les Amis du musée. La S.E.M. de la Citadelle emploie une vingtaine de sala- riés chargés de la gestion com- merciale du site, de son ani- mation et du développement culturel. À cela viennent s’ajou- ter 70 à 80 saisonniers. Le bud- get annuel de la S.E.M. est de l’ordre de 2 millions d’euros. !

La S.E.M. de la Citadelle créée en 1994.

I ls étaient deux en lice à postuler pour se voir confier la gestion du site. D’abord la S.E.M. (société d’économie mixte) de la Citadel- le, gestionnaire des lieux depuis 1994, sollicitait à nouveau la confiance des élus. Le deuxième candidat, selon nos informations, était la société Vert Mari- ne, spécialisée dans la gestion de com- plexes sportifs (c’est elle qui gère notam- ment le centre nautique du Val de Morteau aux Fins). Réunie le 12 juillet dernier, la com- mission d’appel d’offres a “conclu que notre candidature était digne d’intérêt et va donc proposer au maire de Besan-

çon de retenir la S.E.M. de la Citadel- le comme candidat ultime” confie-t-on à la Citadelle. Le conseil municipal de septembre prochain devrait ratifier ce choix. Une nouvelle délégation de ser- vice public débuterait pour la S.E.M. au 1 er janvier 2005. D’une durée de 6 ans, la délégation court donc jusqu’au 31 décembre 2010. Le projet présenté par la S.E.M. pour la reconduction de la délégation a semble-t-il convaincu les membres de la commission d’appels d’offres car “c’est un projet essentiellement tourné sur l’homme et son milieu. Nous souhai- tons que la Citadelle soit reconnue com-

“N ous ne souhaitons pas rester repliés sur nous-mêmes, nous nous devons de nous ouvrir à d’autres territoires.” Ce constat formulé par l’équipe dirigeante de la Cita- delle se traduira dans les faits dans un dos- sier initié par la S.E.M. de la Citadelle : la mise en œuvre du réseau “Juralp”. Sous cette appellation sera fédéré une dizai- ne de sites français et suisses unis pour assurer une promotion et un plan marke- ting communs, des actions culturelles com- plémentaires sous forme de circuits ou d’ex- Avec neuf autres sites touris- tiques franco-suisses, la Cita- delle de Besançon lance un réseau de collaboration qui se veut un outil de la construction “européenne”. F RANCO - SUISSE La Citadelle, tête de pont du réseau Juralp me un élément de protection de la pla- nète, que le public s’identifie pleine- ment à ce lieu où le développement durable ne doit pas être un vain mot” annonce Gérard Humbert. Exemple de cette volonté : devrait voir le jour pro- chainement une carte d’adhésion à des programmes de sauvegarde d’espèces menacées présentes à la Citadelle. “L’idée est de proposer aux Bisontins de parrainer certains animaux, tout cela pour que les habitants de la région s’approprient totalement les lieux.” Cet- te proposition est un des axes de déve- loppement du site inclus dans le pro- jet 2005-2010. ! J.-F.H.

P ROGRAMMATION ESTIVALE 175 000 euros en animation La Citadelle, nouveau haut lieu du fantastique ?

La Citadelle doit être reconnue comme un vrai lieu vivant d’animation et non pas seulement comme un musée. C’est le souhait de l’équipe dirigeante qui mise beaucoup sur les spectacles.

L a Nuit nomade de la fin juin était une réussite. Le spectacle “Lumières vivantes”, programmé en juillet et annulé à deux reprises pour cause de météo défavorable a quelque peu déçu ses organisa- teurs en termes de fréquentation (600 à 700 spectateurs par repré- sentation contre les 1 500 atten- dus). Les Nuits de la Citadelle pro-

passe par la construction d’un édi- fice culturel qui soit identifiable” annonce-t-il tout de go. Un nou- veau “Puy du Fou” à Besançon ? “Nous ne sommes par un parc de loisirs ni un parc d’attraction rétorque-t-il. Nous devons occuper un créneau qui n’est pas ou qui est peu exploité ailleurs. Le thème du fantastique semble porteur.” C’est ce thème qui a justement été

positions, la mise en place d’outils multimédias sur chacun de ces sites, voire l’échange de spectacles. La for- mation commune de personnel pour- ra également inté-

“Faire tomber les barrières entre nos deux pays.”

retenu pour les 7 èmes Nuits de la Citadel- le, avec la compagnie de la Lune d’ambre, spécialisée dans ce créneau. Le menu de ces soirées est com- posé de tournois de chevalerie sur fond

grammées du 5 au 7 août, concept mélan- geant astucieusement le spectacle vivant et le cinéma en plein air, devaient connaître com- me c’est le cas depuis plusieurs années, une forte affluence… si le temps était de la partie.

“On ne gagne pas d’argent en faisant du spectacle.”

grer ce dispositif qui s’appuiera sur des financements européens. “L’idée sous-jacen- te est de faire tomber les barrières entre nos deux pays, transformer les frontières en véri- tables points de passage.” Les acteurs de cette action commune ini- tiée par la Citadelle sont les suivants. Pour la France : la Bastille de Grenoble, le châ- teau de Joux, le fort des Rousses, le fort L’Écluse (pays de Gex) et la Citadelle de Besançon. Pour la Suisse : les châteaux de Chillon, de Morges, d’Aigle et de Saint- Maurice ainsi que le fort de Vallorbe. Ces 10 sites totalisent 1,2 million de visiteurs par an. Le dossier Juralp a été déposé auprès des services de la préfecture le 8 juillet dernier. ! J.-F.H.

d’histoire fantastique de la Franche- Comté. “Pour la première fois, nous avons un mini-événement qui tour- ne autour de ce thème. Il y aura aussi de l’initiation aux jeux de rôle, de la fabrication de masques, etc. Nous souhaiterions faire de la Citadelle un centre de l’imaginai- re.” Le fief des utopistes est tout proche… Les gestionnaires du site ont par- faitement compris que la Citadelle était un espace scénique d’excep- tion. Le budget animation de la Citadelle est en constante aug- mentation, il a atteint 175 000

Lieu magique et hors du temps, la Citadelle se prête merveilleuse- ment au spectacle vivant. Les ges- tionnaires du site l’ont bien com- pris qui ont fait du volet “animation” un des grands axes de développement depuis quelques années. Le pari est risqué car tou- jours lié aux caprices du temps, mais néanmoins vecteur de pres- tige. Le directeur de la S.E.M. de la Citadelle est catégorique : “Nous voulons faire identifier la Citadelle au niveau national comme un lieu majeur du spectacle vivant. Cela

Les spectacles de la Citadelle connaissent, à quelques exceptions près, un franc succès populaire.

première étape en ce sens. Malgré les aléas du climat, le volet animation reste incontestable- ment un des axes majeurs des pro- chaines années à la Citadelle. Un des points d’orgue de cette volon- té se situera en 2007, avec la célé- bration du tricentenaire de la mort de Vauban, un personnage sans lequel rien de tout cela ne serait aujourd’hui évoqué… ! J.-F.H.

euros cette année. “Il est clair que l’on ne gagne pas d’argent en fai- sant du spectacle reconnaît un des cadres de la Citadelle. Les entrées aux spectacles sont loin de cou- vrir les dépenses. Mais nous sou- haitons que les acteurs locaux de la culture continuent à s’appro- prier ces lieux.” La co-production menée fin juin avec la Citadelle peut être considérée comme une

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