La Presse Bisontine 46 - Août 2004

LE DOSSI ER

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Bienvenue dans les coulisses de la Citadelle…

Site majeur du tourisme franc-comtois, la Cita- delle est connue de tous, du moins de tous les habitants du Grand Besançon. L’édifice de Vau- ban n’a pourtant pas encore livré tous ces secrets. À ceux qui ne connaissent de ces lieux chargés d’histoire que le parc zoologique et ses sym- pathiques pensionnaires, nous proposons une autre visite. La Citadelle recèle beaucoup de centres d’intérêt inédits que nous vous faisons découvrir à travers notre dossier de l’été. Com- ment fonctionne le zoo, de quelle manière sont suivis les animaux, de quoi sont-ils nourris, que cachent les réserves de la Citadelle, y a-t-il des prisons dans la forteresse, comment est géré ce haut lieu du tourisme, quels sont ses projets de développement ? Voici pêle-mêle le menu de ce dossier spécial tourisme pour découvrir la Citadelle d’un œil nouveau. Visite guidée dans les coulisses de la Citadelle, là où le public n’a pas toujours accès…

LE DOSSI ER

T OURISME 276 169 visiteurs en 2003

L’œuvre de Vauban agrémentée de tous ses musées est le site le plus fré- quenté de Franche-Comté. Souffrant pourtant de quelques handicaps, la Citadelle cherche les solutions pour accentuer encore son attractivité. La Citadelle, phare touristique de la région

A u touriste de passage qui demande “c‘est quoi laCitadelle de Besançon ?” , que faut-il lui répondre ? Est-ce un musée, un zoo, un site historique, un lieu de mémoi- re, un parc, une forteresse ? On ne sait pas vraiment. Finalement, c’est un peu tout cela à la fois et c’est juste- ment ce qui fait sa richesse. Avec 276 169 visiteurs l’an dernier (après une hausse sensible, ce chiffre est à peu près stable depuis deux ans), la Citadelle de Besançon est incon- testablement le phare touristique de la régionFranche-Comté. Unsite inclas- sable pourtant classé numéro 1. La forteresse de Vauban relègue assez loin derrière elle la prestigieuse sali- ne royale d’Arc-et-Senans (131 312 visiteurs en 2003), pourtant classée au patrimoinemondial de l’Unesco, la verrerie-cristallerie de Passavant-la- Rochère (100 052 visiteurs), le musée de l’aventure Peugeot (90 263 curieux l’an dernier) et la chapelle de Ron- champ (82 814 visiteurs). La forteresse bisontine est aussi la citadelle la plus visitée de France. Cette année, avec 111 397 visiteurs au 30 juin, le pre- mier semestre est légèrement supé-

par sa configuration essentiellement en extérieur, la Citadelle voit passer 50%de ses visiteurs sur les seulsmois de juillet et d’août. Véritables atouts en cas de pluie, les musées “couverts” sont une excellente alternative. Les responsables de la Citadelle sou- haiteraient modérer cette concentra- tion estivale des visites en proposant également des animations attractives en moyenne saison. “Nous aimerions développer une clientèle sur des périodes comme Noël ou la Toussaint, pour ne pas avoir à miser tout sur l’été. Nous avons commencé ces efforts par la pro- grammation d’animations autour du conte, en fin d’année. Tout cela sera renforcé” annonce Gérard Humbert. La clientèle de la Citadelle est essen- tiellement régionale. “Les gens vien- nent pour l’essentiel de la région de Besançon, puis de la Franche-Comté et jusqu’à 1 h 30 de route. Il est plus difficile d’attirer les gens au-delà de ce cercle d’1 h 30 de route.” Quant aux touristes étrangers de passage, ils sont pour l’essentiel Hollandais, Anglais, Allemands et Suisses. “Nous voudrions attirer plus de visiteurs originaires de la régionparisienne, ajoute Joëlle Schir-

rieur aux six premiers mois de 2003 (+ 14 %). De bon augure pour la sui- te. Cet attrait pour la Citadelle de Besan- çon est certainement lié au fait qu’el- le regroupe sur un même lieu autant d’attractions : le parc zoologique, des musées (le musée comtois et celui de la Résistance), l’insectarium, le noc- tarium, le parcours de l’évolution, le climatorium… Cette diversité n’est cependant pas toujours un atout pour le site. “À cause de cette diversité, nous avons dumal à communiquer demaniè- re cohérente, reconnaît Gérard Hum- bert, directeur de laCitadelle. Les gens viennent avant tout pour le parc zoo- logique, surtout depuis qu’il a été réno- vé, mais ils sont souvent très surpris de l’offre culturelle qu’ils trouvent à l’intérieur.” Le zoo reste le fer de lance de la Cita- delle. D’après les statistiques recueillies par le gestionnaire de la Citadelle, le muséumd’histoire naturelle (c’est l’ap- pellation officielle du parc zoologique) draine 100 % des visiteurs qui mon- tent sur les lieux. Sinon, 40%des visi- teurs découvrent le musée comtois, autant le musée de la Résistance. De

Gérard Humbert, directeur, et Joëlle Schirrer, P.D.G. de la Société d’économie mixte de la Citadelle.

gratuites - sont occupées avant 9heures lematin par les usagers du centre-vil- le. L’idée d’une ligne régulière de bus desservant la Citadelle tout au long de l’année a été abandonnée pour cau- se de non rentabilité, tout comme a été définitivement oubliée la possibi- lité largement évoquée il y a quelques années d’installer un téléphérique d’ac- cès au site. “Un grand parking aux Prés-de-Vaux avec une desserte de bus dédiée est à l’étude.” Finalement, les atouts de la Citadel- le - une situation géographique excep- tionnelle, une diversité hors norme de ses atouts culturels - constituent aus- si ses handicaps. L’amélioration de l’accessibilité et de la communication sont certainement les deux principaux enjeux pour ancrer définitivement la forteresse bisontine parmi les hauts lieux du tourisme, non plus régional, mais national. La Citadelle en a cer- tainement les moyens. ! J.-F.H.

rer, P.D.G. de la S.E.M. de la Citadel- le, par l’intermédiaire de week-ends attractifs. Ce genre de public fera par- tie de nos prochains axes de commu- nication. Il reste à faire admettre à tous que Besançon et son agglomération constituent une destination touristique à part entière.” L’autre obstacle auquel est confrontée la Citadelle est son accessibilité pour lemoins difficile. Il est vrai que la grim- pette à 18 % séparant le front Saint- Étienne du front royal ne facilite guè- re la visite des personnes âgées ou à mobilité réduite. Il existe bien cette année une voiturette électrique qui achemine ces publics, il n’empêche que la configuration du site, perché à 128m au-dessus du Doubs, est un sérieux obstacle. Sans parler du stationne- ment. “On reçoit certains jours jusqu’à 4 000 visiteurs, nous ne disposons que de 137 places de parking, ça pose for- cément problème” constate Gérard Humbert. Pire : 60 % de ces places -

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