La Presse Bisontine 163 - Mars 2015

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

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Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon www.presse-bisontine.fr MARS 2015 N° 163

TRANSPORTS EN COMMUN : LA GROGNE DES USAGERS COMMERÇANTS ET CHAUFFEURS MONTENT ÉGALEMENT AU CRÉNEAU

ILS DÉNONCENT LA DÉSORGANISATION DU RÉSEAU SIX MOIS APRÈS LA MISE EN SERVICE DU TRAM

Lire en p. 10

L’ÉVÉNEMENT

LE DOSSIER p. 20 à 25 Vaccin anti-cancer, procréation, transfusion, greffes… L’hôpital de Besançon à la pointe de l’innovation

p. 6 et 7

Débat sur l’armement de la police Les policiers racontent leur insécurité au quotidien

Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 - redaction@groupe-publipresse.com

LA TWEETOSPHÈRE BISONTINE

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La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015

Angélisme Mais quand est-ce qu’on considérera enfin le Front National comme un vrai parti poli- tique ? Le mettre hors jeu, le marginali- ser et estimer que ce n’est pas un adver- saire politique comme les autres est une fondamentale erreur que reproduisent depuis des décennies les dirigeants poli- tiques de droite comme de gauche. L’U.M.P. l’a encore constaté à ses dépens à l’occasion de la très médiatique législative partielle de Montbéliard début février : le Front National est aujourd’hui capable de rem- porter n’importe quelle élection en Fran- ce. Les élections départementales qui se profilent le 22 mars seront un nouveau test de la popularité du parti Bleu Mari- ne. Ceux qui estiment que ce scrutin est une élection de proximité où le candidat compte plus que le parti auquel il appar- tient se trompent. On le constate de plus en plus : quel que soit le candidat, c’est désormais l’étiquette F.N. qu’on plébisci- te. Besançon en a fait l’expérience aux municipales de mars 2014 en élisant deux inconnus F.N. comme conseillers munici- paux, Montbéliard l’a encore prouvé en donnant plus de 48 % des suffrages à Sophie Montel, résidant à Saint-Vit et pro- fessionnelle du tourisme électoral. Que l’U.M.P. ait affirmé ensuite que son can- didat n’était pas à la hauteur revient une nouvelle fois à nier le problème F.N. On commencera à faire reculer ce parti quand on cessera de penser que ce n’est que par dépit que les électeurs le choisissent. Les trente ans durant lesquelles gauche et droite ont refusé de traiter les ques- tions de sécurité, de laïcité, d’Europe, de communautarisme, autant de thèmes sur lesquels surfent avec aisance les disciples de Marine Le Pen, la République les paye aujourd’hui. L’angélisme avec lequel la gauche surtout, mais la droite aussi, ont traité tous ces sujets leur revient en plei- ne face. Phénomène nouveau : le F.N. arrive aujourd’hui à attirer à lui la jeu- nesse de ce pays, pourtant avec les mêmes idées périmées ou rances qui ont poussé sur le terreau fertile du délitement et de la crise. Pire : des anciens militants de l’extrême gauche se retrouvent aussi dans les thèses nationalistes et populistes du parti lepéniste. Avoir simplement écarté de la marche républicaine le F.N. lors de ce fameux 11 janvier est une autre erreur grotesque des dirigeants qui ont de fait ostracisé 25%des Français qui n’adhèrent plus aux partis classiques. On commen- cera à regagner du terrain sur le Front National quand on acceptera de combattre ce parti sur les idées qu’il défend. Et c’est là qu’on s’apercevra peut-être qu’elles atteignent bien vite leurs limites. Jean-François Hauser Éditorial

LES TWEETS DU MOIS SEXE

SPORT Les judokates bisontines restent au top niveau. Fred Gevrey @FGevrey · 10 fev. #Besançon #Judo : les Bisontines du FCJB se maintiennent en première division Kantken @kantken · 10 fev. Un virus «d’une nouvelle génération» a enva- hi les postes de l’administration de la Ville de Besançon DISTINCTION La Ville de Besançon a reçu un nouveau label pour l’internet citoyen. Paradoxe, quelques jours plus tard, les ordinateurs de la mairie étaient victimes d’une cy- berattaque. 50 postes ont été touchés. Besançon @villedebesancon · 3 fev. #Besancon a reçu aujourd’hui le label «ville internet 5@», plus haute distinction de l’Inter- net citoyen ! LOGEMENT Pour illustrer un article expliquant que six Français sur dix sont propriétaires de leur logement, le journal Le Monde a choisi le quartier des Chaprais. Nicolas Gonthier @NicoGonthier La classe : le quartier Chaprais de Besançon à l’honneur pr illustrer cet article : AFP Strasbourg @AFPStrasbourg · 4 fev. Une grenade retrouvée dans le quartier sen- sible de Besançon EMPLOI La Ville de Besançon recrute. Avis aux amateurs. Benjamin Teitgen @bteitgen · 9 fev. Tu nous rejoins ? la @villedebesancon et agglo recrutent leur futur(e) directeur(rice) TIC GSSO VVV ADR@MBNM EQ F@KKDQX>ƥKDR SÉCURITÉ Une grenade, heureusement vide, a été retrouvée dans une poubelle du quartier des 408 à Besançon.

Qui a dit que les Bisontins étaient portés sur la chose ? Une étude semble le prouver. Clément @EasyScience. Besançon est la ville française ayant le plus cherchée le mot «sexe» sur Google au cours de ces premiers mois (2015)

BISON25 @ericdebesac. Dijon sera sûrement la future capitale de la région, mais on s’en fout Besancon est la capitale du sexe.

HIVER La neige s’est invitée en février à Besançon. Elle a don- né des idées à certains. Jacquet Bernard @Balkan45 · 2 fev. Tout le monde admire #Besançon depuis le Fort de Bregille

DÉRISION Le blog bisontin qui ne prend rien sérieux a détourné l’oeuvre artistique de Morre pour la Saint-Valentin. Quand humour rime avec amour. l’Écho de la Boucle @Balkan45 · 2 fev. 2@HMS 5@KDMSHM NƤQDY UNTR TMD MTHS Cŗ@LNTQ dans la boule de Morre - #besançon

est éditée par “Publipresse Médias”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@groupe-publipresse.com S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Responsable publicité : François ROUYER au 06 70 10 90 04 francois@groupe-publipresse.com Imprimé à I.P.S. - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Février 2015 Commission paritaire : 0217I79291

Crédits photos : La Presse Bisontine, C.H.R.U., L. Georges - C.G. 25, A. Guenot, M.E.D.E.F., Musée, J.-C. Sexe - Ville de Besan- çon.

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RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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Commerce : Besançon teste les samedis piétons

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Prix des cantines : l’adjoint réagit

L a hausse des tarifs municipaux a été au centre des débats du conseil en décembre dernier (voir notre précé- dent numéro) et notamment ceux des repas dans les cantines scolaires de la Ville. Pour les familles les plus “aisées”, le prix du tic- ket est passé de 5,50 à 5,80 euros, soit une augmentation brutale de 5,5 %. Ces chiffres, l’adjoint à l’Éducation Yves-Michel Dahoui ne les conteste pas. Ce qu’il contes- te, ce sont les interprétations que l’opposition donne de ses chiffres. “Je rappelle d’abord que le tarif plancher est à 1,50 euro le repas pour les familles modestes. Ce tarif ne bou- ge pas et tous les tarifs sont progressifs en fonction des revenus. Seul le tarif maxi- mal, qui n’avait pas bougé depuis 2010, subit une hausse. Si bien que 75 % des familles ne subissent aucune hausse. Ce réajustement des tarifs qui ne touche donc que 25 % des foyers, ceux qui peuvent le plus y contribuer, est juste une question d’équilibre de gestion” commenteM. Dahoui. Si comme le suggérait l’opposition, l’augmentation avait été régulière depuis 2010, “on aurait abouti à un prix 2015 à 5,88 euros” ajoute l’élu. Si certaines villes pratiquent des tarifs plus modiques que Besançon pour les tranches hautes -

3,95 euros à Caen, 4,55 euros à Limoges ou 4,99 euros à Dijon -, d’autres villes sont plus chères que Besançon souligne M. Dahoui : “Clermont-Ferrand, Nîmes ou Amiens se situent autour de 7 euros Et il faut mettre en parallèle la qualité des repas servis.” À ce propos, la Ville s’apprête à diffuser

largement une vidéo qui montre la chaîne de fabrication et de distribution des repas dans les cantines et les crèches de la vil- le. En moyenne, la cuisine centrale fabrique chaque jour 5 500 repas, dont 4 500 pour les restaurants scolaires (1 600 en mater- nelle et 2 900 en élémentaire) et 1 000 pour les crèches.

La fréquentation du centre-ville est en baisse reconnaît la Ville. L’idée : retrouver le plaisir de faire ses courses en ville (photo J.-C. Sexe – Ville de Besançon).

L a première édition des “Same- dis piétons” aura lieu le same- di 14mars. Ce jour-là, le centre- ville sera “offert” aux piétons. Offert n’est pas forcément le terme appro- prié car les parkings payants seront toujours payants. Mais le centre sera réservé aux piétons, l’accès des bus sera limité aux abords du centre et un chalet d’accueil place du 8-Sep- tembre permettra d’informer la clien- tèle sur l’opération et plus largement sur le patrimoine de la ville. Car l’opération est censée attirer les Bisontins bien sûr, mais bien au-delà. Pour cela, la Ville, l’Union des com- merçants et leurs partenaires débour- sent 45 000 euros en communica- tion pour sept samedis. Deux samedis-tests sont déjà program- més, le 14 mars et le 11 avril, et si l’opération rencontre le succès escompté, elle sera pérennisée tous les deuxièmes samedis de chaque mois. “Le projet consiste à redon- ner aux clients le plaisir de flâner au

centre-ville qui possède des atouts indéniables et des commerces qu’on ne retrouve pas ailleurs” commen- te Pierre Bouvier, le président de l’Union des commerçants de Besan- çon (220 adhérents). “On veut faire passer cette idée que le centre-vil- le est le plus grand centre com- mercial de Besançon. On veut lut- ter contre cette tendance générale que rencontrent toutes les villes de France d’une baisse de la fréquen- tation de leur centre-ville” ajoute le maire de Besançon. Un des points d’amélioration incontestables qu’il reste à engager au sein de l’Union des commerçants, c’est la déli- vrance des Free pass, ces jetons valant ticket de parking ou de bus. Sur les 220 adhérents à l’U.C.B., seuls 26 commerçants jouent le jeu des Free pass. La Ville lance d’autres pistes de réflexion com- me la livraison des colis au domi- cile des clients du centre-ville. Les efforts sont engagés.

(photo J.-C. Sexe - Ville de Besançon).

Plus de 5 000 repas sortent chaque jour de la cuisine municipale rue Jouchoux.

Charlie Hebdo bat des records dans le Doubs

E n kiosque depuis le 14 janvier, le dernier numéro de Charlie Heb- do se vend encore, et se ven- dra sans doute jusqu’à la paru- tion de la nouvelle édition prévue le 25 février. “À l’heure actuelle, nous en sommes à 60 000 exemplaires distribués dans 376 points de vente répar- tis sur le Doubs, la Haute-Saô- ne et le Territoire-de-Belfort. Des diffuseurs nous en com- mandent toujours. C’est du jamais vu” apprenait-on le 11 février auprès du Dépôt de Presse de Serre-les-Sapins. Un record ! À cette date, la Mai- son de la Presse de Besançon en avait déjà passé 650 exem- plaires “et ce n’est pas fini. Les clients nous en demandent encore.” En temps normal, elle en reçoit une dizaine tout au plus. Même constat du côté du bureau de tabac de la rue de L’Orme-de-Chamars près de la maire. “Nous avons vendu 170 journaux. On en a recom- mandé une vingtaine supplé- mentaire. Ceux qui ont patien- té seront servis comme les autres.” 60 000 exemplaires dif-

Le dernier numéro de Charlie Hebdo a été distribué à plus de 60 000 exemplaires dans 376 points de vente du Doubs, de la Haute-Saône et du Territoire-de-Belfort.

fusés sur une partie du terri- toire franc-comtois seulement, c’est l’équivalent de ce que Charlie Hebdo distribuaient dans toute la France avant les attentats. Ce numéro “des sur- vivants” avec en une Mahomet, est entré dans l’Histoire. Le 14 janvier au petit matin, soit une semaine après le drame, dans des rues vides de Besan- çon, des clients attendaient, impatients, devant les bureaux

de presse qui n’avaient pas encore ouvert leur porte, pour acheter le journal satirique. “Ils étaient pris d’une Charlie-mania. C’en était stressant. J’ai cru que j’allais péter les plombs” raconte un buraliste du centre- ville qui attend de voir com- ment va réagir le public à l’arrivée du prochain numéro. “Ce qui est sûr, c’est que je n’en mettrai de côté pour person- ne” dit-il.

LE GRAND BESANÇON

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L’intercommunalité secouée par une vive fronde des maires POLITIQUE La C.A.G.B. menacée ?

Certaines mairies s’opposent au paiement des permis de construire à la C.A.G.B. Jean-Louis Fousseret ne tient-il plus “ceux” qui l’ont élu ? Quant à la lettre de Gabriel Baulieu envoyée au préalable aux “frondeurs”, elle a été reçue comme une forme de pression. Les maires du plateau évoquent la possibilité de se retrouver dans “un club”.

Gabriel Baulieu et Jean-Louis Fousseret face à la dissension de certains maires au conseil commu- -nautaire.

Q ui a dit que le conseil communautaire du Grand Besançon n’était qu’une simple chambre d’enregistrement ? De vifs débats ont éclaté - jeudi 12 février - entre des maires de la périphérie et les membres du bureau. Point de rupture : la création d’un ser- vice commun d’instruction et d’autorisation du droit du sol. Suite audésengagement de l’État, 49 communes du Grand Besan- çon (1) ne bénéficieront plus - au 1 er juillet - de l’aide gracieuse de la Direction départementale des Territoires (D.D.T.) pour instruire les dossiers et autoriser les constructions. La Communauté d’agglomérationduGrandBesan- çon propose, “pour aider les com- munes” , de créer un service com- mun d’instruction avec six embauches à la clé. Ce transfert de compétences sera payant pour les mairies : 320 euros par exemple pour un permis de construire d’une maison indivi- duelle ou encore 128 euros pour une autorisation de travaux. Gennes,Arguel,Mamirolle,Mont- faucon, sont montés au front. C’est lemaire deMontfaucon qui a dégainé le premier,lui qui s’était

me une forme de pression. Résul- tat : 21 abstentions et 8 votre “contre”. “360 euros pour 3 à 4 heures de travail avec pause- café comprise, çame paraît beau- coup. Je veux que l’on se pose la question du prix coûtant” fait remarquer le maire d’Arguel AndréAvis. Daniel Huot (Mami- rolle) conteste le positionnement de l’offre. Marcel Felt (Miserey- Salines) est “pour ce service” mais demande qu’une étude soitmenée d’ici 2 ans pour “savoir réelle- ment ce qu’il coûte.” Une deman- de acceptée par Jean-Louis Fous- seret qui fait face pour l’une des premières fois à une “révolte” de ceux qui sont les premiers à l’avoir désigné comme président. Le maire de Besançon “rappelle qu’il a déjà pris en compte leur deman- de en réduisant à 6 personnes le nombre de salariés de ce futur service” pour prouver son sens de l’écoute.BertrandAstric (Bous- sières) et PhilippeBeluche (Novil- lars) ont apporté leur soutien à une majorité sur le gril : “Je rap- pelle que c’est à la carte. Un de mes conseillers municipaux a la compétence pour instruire. Nous relèverons ce challenge dans notre commune” explique le premier

illustré un mois plus tôt pour dénoncer la politique tarifaire enmatière de transports : “Cela correspondrait pour ma com- mune à une hausse de 2 % des impôts ! Impensable. On a tenté de demander en commission un autre plan, avec davantage de souplesse mais aucune de nos remarques n’a été prise en comp- te” lâche Pierre Contoz. Davantage sur le fond, c’est sur la forme que les “petites” com- munes craignent d’êtremangées par Besançon et de supporter de futurs coûts structurels. Argu- ment que n’accepte pas Jean- Louis Fousseret : “Avec la créa- tion de ce service, il ne s’agit pas de gagner de l’argent. On risque même d’en perdre…” Cela ne convainc pas au point que le fos- sé semble se creuser : “On a l’air de dire que j’entraîne les autres maires avec moi contre l’agglo : c’est faux ! Certains sont même allés plus fort avec de vifs échanges de mails avec les services” rap- pelle Pierre Contoz qui n’a pas apprécié la lettre de trois pages de Gabriel Baulieu envoyée bien avant le vote, invitant les “fron- deurs” à se ranger. La missive a été accueillie com-

l’intercommunalité est en dan- ger à cause de moi, c’est de me donner une sacrée importance…” nuance-t-il.S’il estime avoir “reçu des gifles” lors de ce débat, Pier- re Contoz assume et propose d’autres alternatives, quitte à déplaire.Robert Stepourjine (mai- re de Pirey), 5 ème vice-président, a fait part de sa désapprobation : “Pierre, tu es un copain… mais je ne suis pas d’accord avec toi. Tu es libre de ne pas participer. Tes critiques font mal aux ser- vices et tu entraînes tes petits copains du plateau avec toi. Si nous faisions tous cela, l’intercommunalité ne fonction- nera plus !” Fragmentée, l’agglo devra rapi- dement recoller les morceaux

magistrat de Novillars. Pour les maires du Plateau déjà unis en syndicat pour la gestion de l’école de musique ou de la crèche, une solution est en réflexion : la création “d’un club à assistance juridique. Une avo- cate spécialisée réglerait les per- mis de construire à litige pour quelques centaines d’euros.” Une décision qui inquiète : “Aujour- d’hui, les permis de construire, demain vous contesterez lamutua- lisation de l’eau et l’assainissement, dit Jean-Louis Fousseret en guise d’électrochoc. L’intercommunalité est en dan- ger” poursuit le président. Une phrase forte que ne reprend pas à son compte le maire de Montfaucon : “Dire que

avant d’autres sujets chauds com- me lamutualisation des services Ville de Besançon-C.A.G.B. avec cet éternel doute qui énerve Jean- Louis Fousseret : “Celui de fai- re croire que Besançon ferait sup- porter ses charges à la C.A.G.B.” dit-il.Seules des preuves d’amour aux communes évacueront ces doutes. E.Ch. 9 communes ne sont pas concernées car ne elles ne pos- sèdent pas de document d’urbanisme : Champoux, La Chevillotte, Beure, Vaire-le-Petit, Osselle, Mazerolles-le-Salin, Nancray, Noironte, Routelle.

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La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015 L’ÉVÉNEMENT LES POLICIERS BISONTINS EN INSÉCURITÉ ?

Les policiers municipaux demandent à être armés comme leurs homologues de la Police nationale. Dans un climat d’insécurité, l’arme leur apparaît dissuasive.

26 policiers municipaux supplémentaires sans arme à la ceinture Police Un nouveau plan de sécurité Besançon renforce ses effectifs de policiers municipaux mais ne les armera pas. C’est le job de la Police nationale

estime le maire. L’avis n’est pas partagé par l’U.M.P. et le F.N. La Ville vient de doter ses agents de gilets pare- balles. Le débat a agité le précédent conseil municipal.

Outre les effectifs, le plan municipal prévoit la mise en place du “conseil des droits et devoirs des familles.” Le maire peut convoquer un mineur et ses parents pour un rappel à l’ordre lui qui s’inscrit “pour le triptyque édu- cation prévention, répression.” Une annonce qui fait sourire Michel Omou- ri (U.M.P.) : “Je me réjouis qu’enfin vous mettiez en place un conseil pour enrayer la délinquance des mineurs, alors qu’en 2010 lorsque je vous l’avais proposé vous l’aviez combattu avec for- ce.” L’élu de droite va plus loin. Il pro- pose la création “d’un numéro vert Proxim’sécurité afin que les habitants des quartiers ne soient pas seuls mais aussi pour qu’ils puissent aider les forces de police en signalant les inci- vilités, les violences et les trafics.” Pour lui, la majorité est déconnectée des réalités des quartiers. Une proposi- tion combattue par les écologistesAnne

tins se sentiront mieux protégés grâce à notre collaboration menée avec la Police nationale. En résumé, eux inter- viendront le soir et la nuit. Nous, la police municipale, plutôt la journée” dit-elle. Si la coordination entre les deux polices existe, Jean-Louis Fous- seret, contre l’armement de sa police, n’oublie pas de rappeler que “40 postes de policiers nationaux ont été suppri- més par l’État entre 2002 et 2010” dit- il. Il réclame un rétablissement des effectifs rejoint par Christophe Lime (P.C.F.). Ce dernier estime que Besan- çon “n’a pas à suppléer l’État dans ce domaine.” Les 26 policiers municipaux promis ne seront pas affectés immédiatement mais sur l’ensemble du mandat à rai- son de 4 recrutements par an enmoyen- ne. “Les policiers municipaux sont une denrée rare car la formation dure un an” explique Frédéric Allemann, conseiller municipal délégué à la pré- vention et la sécurité publique. Le centre de supervision urbaine créé en 2014 - dirigé par un policier muni- cipal accompagné de 3 opérateurs - sera renforcé de 6 personnes. Il fonc- tionne actuellement du mercredi au dimanche, de 16 heures à 23 heures Ses missions horaires seront étendues. La vidéosurveillance aurait permis à la Police nationale de résoudre des affaires assure la mairie sans donner de chiffres.

dédiés à la mise en place du P.V. élec- tronique soient réaffectés à l’achat d’armes. Il n’a pas été écouté. En contre- partie, Besançon a acheté des gilets pare-balles pour tous ses policiers. La dernière livraison arrivée mi-février équipe également les agents de sur- veillance de la voie publique. Les voilà protégés à défaut d’être armés. E.Ch. D’ici 2020 : 16 policiers munici- paux supplémentaires, 4 A.S.V.P., 6 opérateurs de vidéo. État des lieux de la Police municipale EFFECTIFS 64 agents en tenue : 52 gardiens et gradés, 9 agents de surveillance de la voie publique et 3 opérateurs de vidéo-protection. Service découpé en 4 brigades : une brigade générale (23 agents), deux brigades V.T.T. (8 agents), une brigade circulation (4 agents) et une police de proximité (13). MISSIONS Du lundi au samedi, de 7 heures à 19 heures, et les jeudis, vendredis, samedi de 7 heures à 23 heures. ENGAGEMENT

A ttendez-vous à croiser des policiers municipaux dans le tram et les bus, mission qu’ils ne réalisaient pas jusque-là. Renforcer les équipes de police muni- cipale était une promesse de campagne du candidat Fousseret. Parole tenue. 26 policiers municipaux seront embau- chés d’ici la fin du mandat à Besan- çon, chiffre important au regard des coupes budgétaires voulues par l’État. Certains attendent de voir. C’est le cas de l’U.M.P. qui se demande s’il ne vaut pas mieux s’interroger sur leurs

missions et sur l’armement : “J’étais pour les tasers, mais dans les quar- tiers, le respect de l’autorité se fait aus- si lorsque l’on voit l’arme de poing. Je demande si ce plan n’est pas de l’affi- chage” estime Jacques Grosperrin, conseiller d’opposition. De quoi agacer l’adjointe à la sécuri- té et à la tranquillité publique Daniè- le Poissenot : “Quand j’entends cela, ça me met en colère ! 26 embauches dans le contexte actuel, ce n’est pas rien. Nous aurons davantage de pré- sence dans les quartiers et les Bison-

Le maire de Besançon a rappelé son opposition à l’armement des policiers municipaux tout en expliquant sa stratégie

Vignot et Anthony Pou- lin qui rappellent leur opposition à tout arme- ment. Ils plaident pour la médiation et pour une “répression proportion- née et comprise.” Idée que le Front National résume “à un monde de Bisounours” déclare l’an- cien gendarme Philip- pe Mougin qui préférait que les 53 000 euros

“Un monde de Bisounours” selon le F.N.

(photo archive L.P.B.).

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Oui à l’arme à feu, mais cela ne réglera pas tout Réaction Police municipale À Besançon, les policiers municipaux demandent à être équipés d’une arme à feu. Selon eux, elle est devenue nécessaire pour les aider à assurer leur mission au quotidien.

F aut-il armer les policiers muni- cipaux ? Depuis les attentats de janvier lors desquels une policière municipale a été tuée et un agent de surveillance de la voie publique (A.S.V.P.) a été grièvement blessé, les mairies s’interrogent un peu

villes qui ont décidé d’équiper leurs agents. À Besançon, le sujet question- ne les élus mais aucune décision n’a été prise, et aucune démarche ne sera enga- gée en ce sens dans la précipitation. De leur côté, les policiers municipaux ont déjà tranché le débat. “Oui nous demandons à être armés. Lorsqu’on parle d’arme, on parle bien d’armes à feu !” annoncent des représentants du S.N.P.M. de Besançon (syndicat natio- nal de la police municipale). Ils ajou- tent : “La municipalité nous a dotés de gilets pare-balles. Elle reconnaît ainsi que l’on court des risques dans le cadre de notre travail.” Souvent, les policiers municipaux qui sillonnent les quartiers et les zones sensibles dans le cadre de leur mis- sion de tranquillité et de sécurité publique sont confrontés à des situa- tions violentes dans lesquelles ils se sentent en danger. “Récemment, nous avons été envoyés sur un rodéo à proxi- mité d’un lycée. Lorsqu’on s’est appro- ché, un type a brandi une arme. Nous nous sommes retirés. De toute façon, nous n’avions pas les moyens de ripos- ter. Dans ces moments-là, on se sent véritablement impuissants. La nou- veauté, c’est qu’avant on craignait qu’un délinquant sorte un couteau face à nous, maintenant on redoute qu’il sorte une arme à feu. On sait qu’il y a des tra- fics d’armes à Besançon. Il y a une mon- tée en puissance dans la violence. La municipalité que nous avons alertée a pris lamesure du problème. Nous atten- dons les actes” observent des policiers municipaux. Quand ils passent aux

partout en France. Elles n’évitent plus le débat. Dans certaines villes, il est même déjà tranché comme à Nice où les policiers municipaux portent une arme à feu à la ceinture comme 43 % de leurs collègues en France. Cela ne saurait tarder àMetz et àTarbes, deux

l’on protège les autres, si nous ne sommes pas nous-mêmes en sécurité ? À tout moment on peut avoir besoin d’une arme pour s’extraire d’une situation délicate. Mais l’armement des policiers municipaux doit être une étape d’un processus à engager pour faire évoluer la société. Cela ne peut pas être la solu- tion à tout. Il faut plus de justice, plus d’éducation. Il faut agir sur les parents, dans les écoles, sensibiliser et travailler dans la proximité.” Dans l’esprit des policiers municipaux en prise directe avec le terrain, le débat a dépassé depuis longtemps celui de l’arme à feu. Il est politique et sociétal. T.C.

408, à Battant, à Planoi- se, en voiture comme en moto, il n’est pas rare qu’ils essuient des jets de pierres. “Dès que l’on met notre tenue, on peut consi- dérer que nous devenons des cibles. Ils en veulent à l’uniforme que vous soyez policier municipal, A.S.V.P., gendarme, ou

“L’arme assoit l’au- torité.”

Police nationale” précise le S.N.P.M. S’ils sont favorables à l’armement des policiers municipaux, les représen- tants syndicaux savent que cela ne réglera pas tout. “Mais l’arme assoit l’autorité ! Comment voulez-vous que

Les policiers municipaux ne portent pas d’arme à feu à la ceinture. Ils se sentent démunis lorsqu’ils doivent intervenir sur des situations violentes.

Police nationale

Un manque de moyens

“Nous n’avons pas signé pour nous faire tuer”

Sur le terrain, les agents de la Police nationale espèrent que l’État va les doter de moyens supplémentaires après les attentats du 7 janvier. Malheureusement, ils constatent que la réforme pénale va à l’encontre des intérêts qu’ils défendent.

L es agents de la Police natio- nale sont armés. Sont-ils plus en sécurité lorsqu’ils sont en mission ? Non. Ils connaissent leur vulnérabilité face à des délin- quants qui peuvent être équipés de fusils de guerre de type Kalachnikov. Ils savent qu’ils n’hésiteront pas à en faire usage. “Il y a eu quatre règlements de compte par arme à feu à Besançon en 2014 pour des problèmes de drogue. Ces gens sont bien installés, armés, organisés. Il ne faut pas y aller avec des fusils à bouchon ! Vu la montée de la violence et des armes qui circulent y compris ici, il faut réagir” insiste Thierry Silvand du syndicat F.P.I.P. (fédération professionnelle indépen- dante de la police). “Nous n’avons pas signé pour nous faire tuer” complète Arnaud Masson du syndicat Alliance. Il n’y a pas de zone de non-droit à Besançon, la police va partout, “mais nous sommes plus méfiants. On sait par exemple que dès qu’on intervient aux 408, nos voitures seront ensuite

Arnaud Masson et

caillassées et les poubelles brûlées.” Alors qu’en France la cote d’amour pour la police est en hausse depuis les attentats de janvier, les fonctionnaires attendent maintenant que l’État leur donne les moyens d’agir sur le terrain. “En trente ans, on a paupérisé la poli- ce en terme d’effectifs, de matériel, de locaux, de salaire. Cela fait trente ans qu’on subit. Arrêtons de tergiverser. Il faut qu’on nous donne les moyens d’agir. La décision n’est que politique” disent-ils.

Thierry Silvand,

représentants des syndicats de police estime que depuis 30 ans l’État a laissé se paupériser la police.

“Nous ne demandons

Le souhait des policiers est que l’arsenal judi- ciaire change pour que les délinquants se sen- tent enfin en insécuri- té, ce qui n’est pas le cas actuellement. Ils sou- haiteraient une réforme de la règle de la légiti- me défense qui définit le cadre dans lequel les policiers peuvent faire usage de leur arme.

inférieur ou égal à 5 ans et qui encou- rent l’emprisonnement pourra, au titre de la contrainte pénale, éviter la pri- son sous certaines conditions. “Ce seuil sera porté à 10 ans à partir du 1 er jan- vier 2017 soupirent les représentants des syndicats de police. L’objectif est- il de n’envoyer plus personnes en pri- son ? Tout cela se fait au détriment de l’intérêt des citoyens et des victimes.” T.C.

de la légitime défense, c’est tout une culture qu’il faut changer pour casser le sentiment d’impunité qui habite les délinquants “et qui naît de l’organi- sation même de notre système.” Mal- heureusement, les syndicats de poli- ce estiment que la réforme pénale portée par la ministre Christiane Tau- bira va à l’encontre des intérêts qu’ils défendent. Elle prévoit entre autres qu’un individu condamné pour un délit

“Nous ne demandons pas un permis de tuer.Mais si les délinquants savaient que l’on peut faire usage de notre arme au bout de deux sommations, cela chan- gerait déjà beaucoup de choses” tem- pèrent Arnaud Masson et Thierry Sil- vand. Éric Ciotti, le député U.M.P. des Alpes-Maritmes a d’ailleurs déposé une proposition de loi en ce sens à l’As- semblée Nationale. Mais au-delà de cette évolution autour

pas un permis de tuer.”

L’INTERVIEW DU MOIS

La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015

8

FOOTBALL

L’ancien arbitre international Michel Vautrot “C’est comme une drogue qui s’en va”

L ui, l’homme qui a arbitré une fina- le de Ligue de Champions en 1986, une demi-finale de coupe de Monde en 1990, n’a jamais renié ses ori- gines bisontines. Encore moins son franc- parler. À bientôt 70 ans, l’ancien arbitre international Michel Vautrot, élevé par ses grands-parents à Antorpe près de Saint- Vit, garde cette chaleur humaine qui en fait un personnage respecté et respectable. Pourtant, l’ancien homme en noir n’a pas que des amis. C’est lui qui a soulevé un scandale de corruption dans le monde arbi- tral français. Personne ne voulait le croi- re. L’histoire lui a donné raison. Les années ont passé. Vautrot n’a pas changé. Autour de son cou, une chaîne au bout de laquel- le pendent un sifflet et un ballon ne le quit- te jamais, comme si l’arbitrage était ancré en lui. Jeudi 5 février, il était l’invité de la facul- té des Sports de Besançon et le C.E.S.E.R. de Franche-Comté pour participer à une conférence sur “l’adolescence et la prise de risques”. Durant plus de 45 minutes, il a captivé la salle au point que les étudiants, souvent accrochés à leur smartphone, ont écouté religieusement “le vieux sage” qui veut “modestement transmettre son expé- rience” dit-il. Partant du proverbe africain que lorsqu’une personne âgée s’éteint, c’est une bibliothèque qui brûle, il accepte une nouvelle fois de se confier. La Presse Bisontine : Bien qu’écarté des terrains de football, vous avez toujours une place impor- tante dans le monde de l’arbitrage français et mon- dial. Quelles sont vos missions ? Michel Vautrot : Je suis toujours observateur d’arbitres pour l’U.E.F.A. et la F.I.F.A. lors- qu’il y a des Coupes du Monde et je suis également conseiller en arbitrage en Jor- danie. Depuis six ans, j’y suis allé presque 25 fois mais avec les événements actuels, je n’y suis pas retourné. L.P.B. :Vous vivez toujours sans téléphone portable, que vous refusez catégoriquement, mais vous vous êtes mis à Internet que vous maîtrisez pour com- muniquer avec la F.I.F.A. Michel pen- se-t-il à la retraite ? Connu pour son franc-parler, il est régulièrement sollicité pour participer à des conférences. Entretien. L’ancien arbitre international bisontin a toujours un rôle d’observateur du corps arbitral mondial. Mais la limite d’âge fixée à 70 ans le “contraint” à prendre sa retraite dans un an.

Michel Vautrot, l’ancien arbitre international, ici avant une conférence sur “l’adolescence et la prise de risque”. Il partage son expérience.

L.P.B. : Est-ce aussi la raison pour laquelle vous répondez favorablement aux personnes qui sou- haitent que vous interveniez à des conférences ? M.V. : Je ne veux pas faire le donneur de leçon car je suis parti de rien pour arriver nulle part (rires)… mais si je peux trans- mettre mon expérience aux jeunes, je le ferai car je n’ai pas encore Alzheimer. J’ai déduit une chose avec l’arbitrage à qui je dois tout : l’homme gagne toujours par son propre mérite mais perd toujours par la faute des autres. Au foot, c’est toujours la faute de l’arbitre. Si on ne se bat pas pour la justice dans le sport, on le fera jamais. Je dis aux jeunes : vous êtes tous des arbitres. L.P.B. : À ce titre, vous avez un regret ? M.V. : Lors de la remise du Ballon d’Or à laquelle j’étais invité et qui faisait suite au massacre de Charlie-Hebdo, la F.I.F.A. - qui gère le foot mondial - a installé une affiche “Je suis Charlie”. J’étais heureux mais en même temps, il y avait de l’autre côté 150 gamins massacrés au Nigeria. J’ai trouvé regrettable qu’elle n’en parle pas. Il faut ouvrir les consciences… L.P.B. : Le foot est devenu de la géopolitique. Qui soutenez-vous à la présidence de la F.I.F.A. dont l’élection a lieu le 29 mai ? M.V. : Il n’y a que les présidents de fédéra- tion qui votent. En 1998, j’avais été inté- gré dans le comité d’honneur de Johans- son et cela m’avait mis en porte-à-faux avec Blatter et Platini (finalement élus).Aujour- d’hui, le Prince de Jordanie pour qui je suis conseiller se présente. Je ne me prononce pas. L.P.B. : En 2009, Nicolas Sarkozy vous a remis la légion d’honneur. Était-ce une façon de laver votre

honneur après le scandale de corruption dans l’arbitrage que vous aviez dénoncé ? M.V. : Tout ce que j’ai dit était vrai mais per- sonne ne m’a cru. J’avais dit que je ne remettrais plus les pieds dans un stade depuis cette affaire où un membre des ren- seignements généraux a monté un dossier de toutes pièces contre moi. On m’a remis la légion d’honneur à l’Élysée, et je suis retourné au stade… L.P.B. : Plus que les enjeux politiques, l’argent a tué le jeu et l’enjeu. Ce phénomène était-il aussi pré- sent à la fin des années quatre-vingt ? M.V. : Il était déjà présent. J’ai connu par exemple la caisse noire de Saint-Étienne. L.P.B. : Avez-vous un jour franchi le Rubicon et accepté de siffler favorablement pour une équi- pe ? M.V. : Je n’ai pas besoin de dire que je suis un héros car on ne m’a jamais demandé. Peut-être parce que j’avais fait ma répu- tation. Certains ont même cru que j’étais le Monsieur Propre du foot ! L.P.B. : Des joueurs sont-ils venus s’excuser après avoir proféré des menaces contre vous ? M.V. : Je n’ai pas de souvenirs. J’ai vu You- ri Djorkaeff récemment. Il est venu me taper dans le dos. Je lui ai dit : “Crois-tu que dans 20 ans les joueurs actuels iront saluer l’arbitre ?” Je ne crois pas. Je suis retourné au Steaua Bucarest que j’avais arbitré en finale de Ligue des champions en 1986. À l’époque, ils craignaient que je favorise le F.C. Barcelone. Finalement, ils ont gagné. 20 ans plus tard, ils m’ont remis un trophée écrit en français :“20 ans après, nous n’oublions pas.”

L.P.B. : Votre avis sur la Coupe du Monde attribuée au Qatar en 2022… M.V. : Pourquoi autant de tapage alors que les décideurs étaient au courant qu’il ferait chaud en juillet là-bas. À mon avis, si la Coupe du Monde est déplacée en hiver, le Qatar devra donner une contrepartie finan- cière aux championnats européens. L.P.B. : Une chance de voir un arbitre français arbi- trer un match du prochain mondial ? M.V. : Oui, il y en aura un entre Ludovic Turpin et Ruddy Buquet. L.P.B. : Avec cet éternel débat : pour ou contre l’arbitrage vidéo ? M.V. : J’ai une réponse caméléon. Je peux être “pour” le matin et “contre” le soir. L’arbitrage vidéo coûte cher. La vraie erreur, c’est celle que l’on voit à l’œil nu. Ce que je dis peut paraître d’arrière-garde. L.P.B. : Le Bisontin de cœur a forcément un com- mentaire sur le foot et le sport dans sa ville ? M.V. : Je me réjouis du retour du Racing dirigé par un ami (Philippe Pichery) mais je souffre de voir que nous sommes la seu- le capitale régionale absente du classe- ment du journal L’Équipe regroupant les 120 villes sportives. Je suis régulièrement les résultats des équipes ou les arbitres, dont un Bisontin est arbitre de Pro A en basket (N.D.L.R. : Grégory Dubois). L.P.B. : La fusion des régions vous obligera à sup- porter des clubs bourguignons désormais ! M.V. : Je regarde quand même leurs résul- tats. Mais les matches de division d’honneur ne se joueront pas entre Montbéliard et Auxerre. Propos recueillis par E.Ch.

Bio express

Né le 23 octobre 1945 à Antorpe. Jeune, sa fragilité physique l’interdit de pratiquer un sport. Il signe au Racing Besançon pour devenir arbitre à 16 ans. Il devient professeur puis inspecteur. Il a dirigé cinq matches de Coupe du monde de football, dont deux en 1982 et trois en 1990 (dont la demi-finale Argentine-Italie). Il arbitre la finale de l’Euro 1988. Il a été classé deux fois, en 1988 et 1989, meilleur arbitre du monde. Il est l’ancien Directeur Technique National de l’arbitrage français, instructeurF.I.F.A. depuis 1991. En2003, il est mis à l’écart par toutes les instances sportives de la F.F.F., après avoir dénoncé une affaire de corruption. En 2006, Michel Vautrot est fait chevalier de la Légion d’honneur. La décoration lui est remise par Nicolas Sarkozy le 30 novembre 2009 à l’Élysée.

M.V. : Lorsque l’on vieillit, on y pense. Et lorsqu’on réfléchit, cela donne le vertige : voilà 52 ans que je suis arbitre car j’ai eumon diplôme en 1963 (il était alors licencié au Racing Besan- çon). En octobre 2015, j’aurai 70 ans : c’est donc ma derniè- re année car c’est une limite d’âge. Je viens de recevoir une lettre de Noël Le Graët (prési- dent de la Fédération françai- se de football) qui me repré- sente au sein des instances pour cette année encore. C’était une condition. L.P.B. : Malgré votre vie à 100 l’heure, redoutez-vous cet arrêt ? M.V. : C’est comme une drogue qui s’en va… mais je ne peux pas être aigri avec tout ce que j’ai vécu grâce au foot.

“Cela fait 52 ans que je suis arbitre.”

BESANÇON 10

La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015

CONTESTATION

Une pétition suivie Lesmécontents du transport en communmontent au créneau

Le Collectif des mécontents des transports en commun de Besançon a recueilli les témoignages de dizaines d’usagers qui protestent contre la nouvelle organisation du réseau. Des remarques que ce groupement citoyen va faire remonter à l’Agglo.

L ongtemps le réseau de bus de Besançon a fait la fierté de la ville. Il était un des plus perfor- mants de France. Mais ça, c’était avant le tram. Son implantation dans le paysage urbain s’est accompagnée d’une refonte complète du dispositif de transports en commun qui avait été organisé de telle sorte à irriguer tous les quartiers. Or, pour beaucoup d’usagers, le compte n’y est plus. L’évolution du réseau autour d’une association du bus et du tram à laquel- le sont venus se greffer des problèmes de circulation, s’est faite au détriment de la qualité de service.Trop d’endroits bien desservis hier par des bus le sont moins aujourd’hui, voire plus du tout. C’est précisément ce que déplore Jacques Amiot, un des animateurs du Collectif des mécontents des trans- ports en commun bisontins qui s’est constitué à la fin de l’année dernière. Ce groupement citoyen a identifié plu- sieurs sources d’insatisfaction parmi lesquelles : la suppression de lignes sans concertation, des quartiers moins bien desservis, des bus bondés, de nom- breux arrêts sans abris, trop peu de bus, des durées de trajet beaucoup plus importantes. “Il y amoins de bus. L’Agglo a privilégié des axes qu’elle a définis comme majeur par rapport à d’autres. Résultat dans certains quartiers, des gens ont désormais du mal à trouver

un moyen de transport en commun pour se déplacer. Ce n’est pas accep- table. Dans le quartier de la Butte par exemple, on avait une ligne de bus qui nous emmenait jusqu’au centre-ville. Aujourd’hui, pour s’y rendre, il faut descendre à Chamars et prendre le tram. En résumé, les lignes de bus arro- sent les stations de tram mais pas les quartiers. Pour les personnes âgées, ce n’est pas facile. J’ajoute que pour les habitants du secteur Butte, le tram ne sert à rien puisque le premier arrêt est à 1 kilomètre” observe Monsieur Amiot. Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres. Depuis que le Collectif a lancé une pétition sur le net, chez les commer- çants et dans les boîtes aux lettres de Besançon, les plaintes à l’égard du ser- vice de transport s’accumulent. Ceux qui sont à l’origine de cette initiative se doutaient d’un mécontentement

Jacques Amiot estime “mensongère” la promesse de l’Agglo qui expliquait que la mise en service du tram allait permettre d’irriguer les quartiers de manière plus fine avec les bus.

de la prof de fac qui s’est résignée à reprendre sa voiture pour se rendre à la Bouloie, à un retraité qui ne des- cend en plus en ville faute de bus, en passant par une dame qui se plaint que le temps d’attente à l’arrêt de bus est tel qu’elle n’arrive plus à faire l’aller- retour avec un seul billet. Un usager a même fini par rendre sa carte d’abonnement au réseau Ginko. Ce sont principalement des femmes âgées qui ont répondu à l’enquête. Elles dénon- cent pêle-mêle “la diminution des fré- quences de passage” , “les changements imposés” , “la marche à pied” , “les lignes

tent d’affiner notre diagnostic de la situation, et surtout de dire que nous n’avons pas tapé à côté du problème. Le travail que nous avons engagé est long, mais il est payant” ajoute Jacques Amiot. Les quartiers où il y a de la grogne ont été identifiés par le Col- lectif. “On voit qu’il y a des soucis dans les secteurs Butte, Clemenceau, Vil- larceau. Il y en a aussi dans les quar- tiers de Saint-Claude et Point-du-Jour. Beaucoup de personnes des quartiers de Montrapon et de Montjoux nous ont également fait part des difficultés qu’elles rencontrent.” Les commentaires vont

supprimées.” C’est avec ce cahier de doléances que des représentants du Collectif sont attendus à l’Agglo fin février. Ils ont demandé un rendez-vous qu’ils ont obtenu pour faire un point sur la situa- tion. “Tous ces témoignages vont nous permettre d’être crédibles” remarque Jacques Amiot. Le Collectif attend de l’Agglo qu’elle prenne conscience de la mesure du problème qui, selon lui, est le fruit “d’une absence d’analyse et d’une mauvaise gestion.” T.C.

sans imaginer qu’il avait pris cette ampleur. “Nous avons distribué près de 4 000 tracts, en donnant la possibilité aux gens de nous répondre. J’ai déjà reçu une centaine de témoi- gnages de personnes qui ont pris la peine de nous écrire et plus de 70 sur la pétition en ligne (plus de 200 personnes l’ont signée). Leurs remarques permet-

“Une absence d’analyse.”

ORGANISATION Plus de bus ? Les chauffeurs s’y mettent aussi ! Des commerçants du centre- ville ont enregistré une baisse de leur chiffre d’affaires depuis qu’il y a moins de bus en cir- culation dans la Boucle. F inalement, la grogne vient de toutes parts contre la nouvelle organisation du réseau de transport en commun de Besançon. Les chauffeurs de bus mon- tent à la charge avec les usagers et les com- merçants. “Le réseau de bus est dégradé. C’est dommage car on adore notre travail” déplore Franck Martel, délégué du personnel conduc- teur au dépôt de Planoise. Il ajoute : “142 départs de bus ont été supprimés. C’est très important. Forcément, le service rendu aux usa- gers est moins performant. Les passagers ne

ÉCONOMIE

L’inquiétude des commerçants No traffic, no business !

Des commerçants du centre-ville ont enregistré une baisse de leur chiffre d’affaires depuis qu’il y a moins de bus en circulation dans la Boucle.

Patricia Mesnier de la Boulangerie des Carmes située au carrefour de la Grande rue et de la rue de la Préfecture. “Les élus n’ont pas mesu- ré à quel point la fréquence des bus drainait l’activité économique dans ce secteur de la vil- le. Le pire, c’est que ça n’interpelle personne. Si à cela j’ajoute la fermeture de l’hôpital Saint- Jacques, le départ de la fac de médecine, ça com- mence à faire beaucoup.” Face aux difficultés, la boulangerie a dû se séparer d’une vendeuse, et n’a repris qu’un apprenti sur les quatre qu’elle formait habituellement. Un peu plus bas, place du 8-Septembre, un res- taurateur qui travaille beaucoup avec les étu- diants a vu son activité baisser d’environ 15 % ces derniers mois. “Avant la réorganisation du réseau, ils descendaient tous les jours au centre- ville depuis le campus. Maintenant, ils ne vien- nent plus en ville parce qu’il n’y a plus de bus” observe le restaurateur.

A uparavant, 10 lignes de bus traversaient le centre-ville. Il n’y en a plus que trois aujourd’hui. Le nombre de passages pla- ce du 8-Septembre a été divisé par deux. Moins de trafic, c’est aussi moins de clients dans

les commerces. Ils sont nombreux à avoir enre- gistré une baisse de leur chiffre d’affaires depuis la mise en place du nouveau réseau. “Il a chu- té d’environ 50 % ! C’est une catastrophe ! La fréquentation a été divisée par quatre” s’inquiète

On mesure aussi un recul de fré- quentation place de la Révolution où s’arrête pourtant le tram. “Il y a une baisse, c’est indéniable. Le problème ne vient pas du tram,mais du fait que des gens aujourd’hui ont des difficultés à descendre au centre-ville en utilisant les trans- ports en commun. Ils rencontrent des problèmes de correspondance, les temps de trajet ou d’attente sont trop long. Il arrive qu’un ticket ne leur suffise pas pour faire ce qu’ils ont à faire. Cela s’ajoute aux diffi- cultés conjoncturelles” remarque- t-on du côté de l’enseigne Nicolas. Des commerçants souhaiteraient une concertation avec la munici- palité et l’Agglo pour débattre de ces problématiques afin d’envisager des solutions.

“Les gens ne vien- nent plus en ville.”

s’insurgentmême plus.Ils sont rési- gnés car ils voient que rienne chan- ge. Nous ne voyons qu’une solu- tion, c’est de remettre des lignes de bus pour irriguer correctement les quartiers et desservir efficacement le centre-ville.” Problème : au-delà de la ques- tion financière qui s’imposerait à ce débat, augmenter le niveau de service des bus reviendrait à reconnaître que la performance du tram n’est pas à la hauteur des attentes.

“Le réseau de bus est dégradé.”

Patricia Mesnier, de la boulangerie des Carmes, est surprise que la situation économique du centre-ville n’interpelle pas plus les élus.

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