La Presse Bisontine 163 - Mars 2015

La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015 ‘ 400 000

BESANÇON 14

L e c h if f re

Le Scénacle investit l’ancien théâtre Bacchus CULTURE Salle de spectacle L’association Le Scénacle a proposé à Habitat 25 un projet d’animation culturelle de l’ancien théâtre Bacchus, qui a été accepté. Inauguration le 18 mars.

C’ est le nombre de voyageurs qu’il manque à la gare Besançon T.G.V. Franche-Comté pour être confor- me aux estimations annoncées avant l’ouverture de la ligne à grande vitesse Rhin-Rhône. Le trafic voya- geur est bien inférieur aux attentes de la S.N.C.F. En 2011, elle avait tablé sur une fréquentation d’1,1 million de voya- geurs à la nouvelle gare comme le rappelle la Direction Technique Infrastructures de Transport et Matériaux dans un rapport d’étude sur les projets ferroviaires à gran- de vitesse. Or, la S.N.C.F. vient d’annoncer que la fréquentation de la gare Besançon Franche-Com- té T.G.V. est de 700 000 voyageurs, et de 600 000 à la gare de Belfort-Montbéliard, soit une fré- quentation presque deux fois inférieure aux attentes.

Compagnie Keichad a donc réfléchi à une solution qui a pris forme lors d’une rencontre avec Hamid Asseila de la société N.G. Productions avec qui il a créé l’association Le Scénacle en octobre dernier. Ensemble, ils ont élaboré un projet d’animation pour ce lieu. Ils l’ont soumis au propriétaire des murs Habi- tat 25 qui l’a accepté. “L’idée est de fai- re de ce théâtre une plateforme artis- tique, un espace d’émergence pluridisciplinaire. Ce qui change de Bacchus, c’est que quatre structures indépendantes se partagent les bureaux. Elles ne sont pas réunies autour d’un projet artistique commun. Nous sommes dans une démarche de co-working. L’intérêt est de mutualiser l’espace.” Les nouveaux co-locataires du Scé- nacle sont : la Compagnie Keichad (théâtre-danse), la Compagnie E.D.A. (danse), un cinéaste et une graphiste. Le Scénacle n’est pas seulement un centre d’hébergement d’entreprises culturelles. L’association veut en fai- re un lieu de vie ouvert au public. Elle ‘

veut créer un trafic culturel dans cet espace autour de trois axes : la for- mation, la création et la diffusion. “Nous avons vocation à programmer des spectacles, d’accueillir en résiden- ce des compagnies, des groupes de musique qui pourront se produire ici. Il y aura des conférences, des tables rondes, des lectures, de la formation. Il devra toujours se passer quelque cho- se dans ces murs. Notre idée est de dire : “Si vous ne savez pas quoi faire ce soir,

c’est que vous n’avez pas regardé ce qui se passe au Scénacle” résume Quentin Juy. L’association est en autofinancement sur ce projet. L’espace des émergences de Besan- çon sera inauguré le 18mars. C’est une bouf- fée d’oxygène culturel- le au centre-ville.

“Inconcevable de laisser à l’abandon ce lieu.”

Quentin Juy, président du Scénacle et fondateur de la Compagnie Keichad.

U ne odeur de peinture fraîche flotte à l’intérieur de l’ancien théâtre Bacchus où s’affairent les artisans. “Nous avons pris possession des locaux le 1 er janvier. Des travaux d’aménagement sont en cours. La salle de spectacle est opérationnel-

de la Compagnie Bacchus et la tenta- tive infructueuse du “Off” qui a suivi pour continuer à le faire vivre. “Pour nous, c’était inconcevable de laisser à l’abandon un lieu culturel de cette natu- re au centre-ville de Besançon” pour- suit Quentin Juy. Le fondateur de la

le et fonctionnelle. Nous l’avons rééqui- pé d’un système de son et de lumière” annonce Quentin Juy, le président de l’association le Scénacle. C’est elle qui exploite désormais l’espace culturel de la rue de la Vieille-Monnaie. Il était vide depuis plus d’un an après le départ

URBANISME

Les Vaîtes Les Vaîtes : les banderoles “soigneusement” retirées

Le projet d’éco-quartier a débuté avec le défrichage des terrains dans cette zone maraîchère. Quatre banderoles posées par des anonymes - et non par l’association “Les Vaîtes” - ont été enlevées rapidement.

Q ui a posé quatre ban- deroles aux points d’entrée du quartier des Vaîtes dénonçant la création de l’éco-quartier ? Et retirées par qui le lundi 19 jan- vier ? “Elles n’ont pas été posées par l’association “Les Vaîtes” mais par des personnes ano- nymes du quartier, répond Éric Daclin, porte-parole de cette association qui a combattu le projet d’éco-quartier. Nous sou- tenons cette expression libre des idées qui ne dégradent ni la rou- te ni les bâtiments. La longueur du texte montre le besoin pour les habitants de pouvoir s’exprimer et être entendus” pour- suit-il. Une chose est sûre : l’éco- quartier se fera d’ici 2020. Espa- ce qui abrite des maraîchers, le secteur des Vaîtes a été retenu par la mairie pour y permettre la création d’environ 2 000 loge- ments (pour environ 15 millions d’euros) après une procédure

administrative. L’enquête publique terminée, les premiers travaux visant à couper des arbres et les ronces ont été entrepris en début d’année. Les réactions n’ont donc pas tardé avec la pose de ces affiches réalisées artisanale- ment mais sans équivoque : “Les Vaîtes, mélange urbain : équi- libre à préserver - Non au chan-

tier” a-t-on pu lire. Installés sur des poteaux en bois ou sur le grillage d’une propriété privée à l’angle des rues Boisot et Rein, les mes- sages sont restés visibles une peti- te semaine, puis retirés. “Elles n’ont pas été reti- rées par ceux qui les ont posées. Des agents de la Ville

“Le besoin des habitants de s’exprimer.”

L’une des quatre affiches posées en janvier chemin du Vernois à Besançon. Elles ont toutes été retirées depuis.

à l'urbanisme est claire : “Les banderoles n’avaient pas de signature : impossible de savoir à qui elles appartenaient. Par contre, elles étaient situées sur

ont été aperçus près des bande- roles…Ce ne serait tout de même pas ceux qui étaient au premier rang des manifestations pour la liberté d’expression qui

l’assassinerait en usant de leur pouvoir !” ironise l’association. Ce quartier, poumon vert de Besançon, a du souffle à revendre. La réponse de l’adjoint

des terrains qui appartenaient à l’aménageur Territoire 25 ou à la Ville. Elles ont donc effecti- vement été retirées par les pro- priétaires des terrains.”

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