La Presse Bisontine 163 - Mars 2015

LE GRAND BESANÇON 30

La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015

IMPÔTS

Augmentation Les Grands Bisontins paieront davantage d’impôts

Les propriétaires seront touchés sur leur taxe foncière mais aussi la taxe d’habitation. Une augmentation que la C.A.G.B. explique par le désengagement de l’État.

tissements pour soutenir les entreprises. C’est un tour de passe-passe car vous aviez dit que vous n’augmenteriez pas les impôts des Bisontins.” De promesses, Jean-Louis Fousseret assure n’en avoir jamais tenu pour l’agglomération, seu- lement pour Besançon lorsqu’il était candidat. Laurent Croizier (MoDem) regrette que les décisions de la C.A.G.B. s’apparentent davantage “à de la ges- tion administrative, qu’à du volonta- risme politique.” En coulisses, des voix annoncent des jours “noirs” pour les comptes budgé- taires de l’agglomération. “Faux, répond Gabriel Baulieu. Notre seuil de désen- dettement est de 11 années (la moyen- ne nationale est de 7). Nous serons à 6 années d’ici la fin du plan pluriannel d’investissements.” En 2015, le niveau d’investissement restera élevé avec un objectif de réa- lisation à hauteur de 19,8 millions d’euros, avant de se réduire les années suivantes. En moyenne, sur le man- dat, le niveau d’investissement sera de l’ordre de 15 millions d’euros par an sur le budget principal. Comme un aveu d’impuissance, Jean-Louis Fous- seret confirme “que cette baisse des dotations est trop rapide. Les entre- prises locales vont souffrir.” Ça vamieux en le disant… E.Ch.

Zoom Vers une disparition du Val Saint-Vitois ? L a question est à lʼétude. Un cabinet dʼétudes a été engagé par la com- munauté de communes du Val Saint-Vitois pour réfléchir à deux éven- tualités : “Soit nous continuons de fonctionner ainsi en cherchant de nou- velles compétences (école, assainissement) pour pallier les baisses de subventions de lʼÉtat, soit nous éclatons la communauté de communes” annonce le prési- dent Pascal Routhier et maire de Saint-Vit. La seconde possibilité semble prendre le pas. Décision avant lʼété. En cas dʼéclatement, les 15 communes rejoindraient soit Quingey, le Val Marnaysien, soit la C.A.G.B. Les maires ont été appelés à donner leur préférence. Selon le président, cʼest le départ de Lantenne-Vertière au 1 er janvier 2016 qui rejoint la communauté du Val Marnaysien qui accélère ce choix. “Lantenne représente 22 % de la fiscalité (pour 8 % des habitants) pour environ 130 000 euros par an, Pascal Routhier. Ce départ, cʼest le couperet pour nous.” Il demande à cette commune une compensation financière, forme de bon de sortie. Une réunion sʼest tenue mardi 10 février à la préfecture pour indiquer le montant de sortie. “On nʼa violé personne, coupe Thierry Malésieux, le maire. Cʼest notre droit. Nous allons négocier ce bon de sortie.” Intercommunalité qui nʼest jamais parvenue à fédérer, le Val Saint-Vitois est sur le gril.

“N ous utilisions le rabot. Désormais, c’est la hache que nous devrons utiliser pour réduire les dépenses.” La métaphore est signée Gabriel Bau- lieu, premier vice-président de l’agglomération en charge des finances. Le maire de Serre-les-Sapins a pris un air grave lors du débat sur les orien- tations budgétaires de la collectivité jeudi 12 février. Première annonce : la hausse des impôts pour les habitants du Grand Besançon est confirmée et programmée sur quatre années (2015 à 2018). “L’effort portera ainsi majoritairement sur la taxe fon- cière qui est payée par les propriétaires qu’il s’agisse de particuliers (pour deux tiers) ou d’entreprises (pour un tiers)” annonce l’agglomération qui ne veut pas porter le chapeau d’une mauvaise gestion budgétaire. “Nous ne le faisons pas par gaieté de cœur mais par res- ponsabilité… Ce désengagement de l’État, au travers des pertes de dota- tions, est estimé à une ponction de 2mil- lions d’euros chaque année entre 2015 et 2020” dit Gabriel Baulieu.

Pour l’instant, le chiffre précis de l’augmentation des taxes sera connu en mars. Les entreprises seront éga- lement touchées via la cotisation fon- cière des entreprises (C.F.E.). C’est selon la majorité “un pacte de soutenabilité” que s’impose l’agglomération. “Je ne comprends pas ces attaques récurrentes et injustifiées contre la prétendue mauvaise gestion des collectivités locales. Ces polémiques affaiblissent le consentement civique

à l’impôt et l’esprit civique” martèle le premier vice- président pour argumen- ter la hausse. Une baisse de 6 % des charges de services avec un maintien des dépenses du personnel (1,8 %) per- mettra un gain fiscal de 3,15 millions d’euros d’ici 2020. La décision du recours à l’impôt est décriée par Phi- lippe Gonon (U.D.I) qui demande un Plan Orsec : “Il faut prioriser les inves-

“Un seuil de désen- dettement bientôt à 6 ans.”

SAÔNE

Environnement Marais de Saône : une espèce de plante rare et originale La zone humide protégée du marais de Saône cache encore des surprises. Le botaniste bisontin Yorick Ferrez y a découvert une population de laîche à épis noirs Carex, une espèce de plante rare en France, encore inconnue en Franche-Comté.

L es plus belles découvertes ne sont pas toujours celles que l’on fait à des milliers de kilomètres. e botaniste bisontin Yorick Ferrez, directeur scientifique au laboratoire national de Franche-Comté, le prouve. Dans le marais de Saône, plateau sur- plombant Besançon, il a mis au jour une population de laîche à épis noirs Carex melanostachya non loin d’un étang.Après homo- logation, il pourrait s’agir du 2 605 ème taxon de plantes vascu- laires de notre flore régionale. “Cette espèce rare en France, connue des vallées de la basse vallée de la Saône, de la moyen- ne vallée du Rhône, de la plai- ne du Forez et de la basse val- lée de la Loire, n’avait jamais été notée en Franche-Comté, ni ailleurs dans le massif juras- sien” commente le botaniste, qui a eu un peu de chance dans sa découverte. “J’avais repéré une zone dans ce marais car je recherchais au départ la Gla- ciole, plante connue mais pro- tégée. Puis, j’ai remarqué cette plante et j’ai vu que c’était un Carex, mais je ne la connaissais pas” se souvient-il.

Après avoir prélevé le végétal (non protégé), il se rend dans son laboratoire du centre bota- nique situé rue Voirin à Besan- çon où il potasse des livres, consulte d’autres spécialistes. Le résultat est clair : il s’agit bien du Carex melanostachya. C’est d’autant plus remarquable que le marais de Saône a sou- vent été étudié et visité par des générations de naturalistes. “Il a été identifié très tôt comme un des lieux les plus intéressants pour la flore de la région. Charles

Zoom Le Bois d’Aglans en zone Natura 2000 S itué à lʼextrémité de lʼaérodrome de La Vèze, mais pro- priété de la Ville de Besançon, le bois dʼAglans intègre la future zone Natura 2000 de la moyenne Vallée du Doubs couvrant une surface de 6 309 hectares et concerne 29 communes entre Montfaucon et Hyèvre-Paroisse. Le bois dʼAglans a été repéré pour ses milieux forestiers. La pré- sence de deux “espèces dʼintérêt communautaire” y est avérée : le crapaud sonneur à ventre jaune, amphibien bénéficiant dʼune protection nationale et le dicrane vert, une mousse en régression en France et en Europe. Aucune intervention sylvicole ne sera réalisée à lʼintérieur de lʼîlot.

re santé. C’est en tout cas l’avis du spécialiste : “Je pense qu’il est en meilleur état qu’il y a 10 ans. Grâce à la réhabilitation menée par le syndicat mixte, on voit des résultats inattendus. Derrière le collège de Saône, dans un espace réhabilité, on retrou- ve une mousse signalée au début du XX ème siècle” commenteYorick Ferrez. Lentement, mais sûre- ment, la nature reprend ses droits… dans les rares endroits où la pression humaine veut bien la laisser tranquille. Le marais : un laboratoire à ciel ouvert pour le conservatoire botanique de Franche-Comté. E.Ch. Le botaniste Yorick Ferrez, auteur de cette découverte dans le marais de Saône.

Grenier, dans son Catalogue des plantes phanéro- games du Doubs, notait dès 1843 la présence de l’ail anguleux. Paul Parmentier y signale pour sa part la violette éle- vée en 1894” détaille le Bison- tin. Si des espèces ont disparu en raison de la pression humaine, le marais retrouve- rait une meilleu-

Une découverte dans un endroit pourtant bien connu.

Cette espèce rare en France est notamment connue dansla basse vallée de la Saône.

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online