La Presse Bisontine 163 - Mars 2015

LE DOSSIER

La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015

20

L’HÔPITAL DE BESANÇON À LA POINTE DE L’INNOVATION

La présentation début février d’un projet de vaccin anti-cancer par les équipes du C.H.R.U. de Besançon est une des illustrations des performances de l’hôpital régional en matière de recherche et d’innovation. Au-delà de ce projet symbolique ô combien prometteur, La Presse Bisontine s’est plongée dans les coulisses de la recherche hospitalière. Les exemples sont nombreux où le C.H.R.U. bisontin fait office de référence nationale, voire internationale.

La bonne santé de la recherche Innovation Un prix au dernier salon Micronora Plus de 500 publications, plus de 150 projets de recherche par an, des brevets déposés, un registre des tumeurs pionnier en France… L’hôpital de Besançon est à bien des égards un établissement référence.

Zoom

Quelques autres projets bisontins :

Bruit, pollution atmosphérique et santé.

Les addictions sans substance.

accrédités en cancérologie.Plus de 15 000 échantillons de tumeurs ou de tissus sains y sont conservés à - 196 °C. Ces échantillons bénéficient directement aux programmes de recherche médi- cale menés par les équipes du C.H.R.U. L’innovation, qui place le C.H.R.U. de Besançon parmi les établissements de pointe, couvre d’autres domaines (voir pages suivantes) comme les greffes, Lʼéquipe du professeur Régis Aubry mène ces travaux qui ont pour but dʼinterroger et dʼexplorer les enjeux éthiques propres aux situations com- plexes générées par le progrès médi- cal et les technologies actuelles. Ces études en plein dans lʼactualité ont pour objectif de décrire et comprendre les processus décisionnels dans le champ de la fin de vie. Depuis 2006, des études épidémiolo- giques sont conduites sous la houlet- te de Frédérique Mauny à Besançon sur lʼexposition des écoliers aux nui- sances sonores et les effets sanitaires liés aux bruits ambiants. L’éthique et le progrès médical.

l’assistance médicale à la procréation, les rhumatismes ou encore des thèmes plus étonnants comme l’échinococcose alvéolaire, une maladie sur laquelle les meilleures études sur le plan interna- tional sont sorties de Besançon, une capitale dont la taille plus que modes- te n’empêche pas sonC.H.R.U. de rayon- ner. J.-F.H. Une étude menée par les équipes de Xavier Bertrand tente de caractériser finement les souches pour suivre lʼévolution et définir les mesures de prévention contre cette multi-résistan- ce, cause dʼune augmentation de la morbidité et des coûts dʼhospitalisation. Parmi ces addictions sans substance, on retrouve la dépendance aux jeux de hasard et dʼargent et celle aux jeux vidéo. Une étude spécifique conduite par les équipes du professeur Emma- nuel Haffen a pour objectif principal dʼidentifier les facteurs de vulnérabili- té aux jeux. L’épidémiologie des bactéries multi-résistantes aux antibiotiques.

L es tout prochains essais cliniques du premier vaccin anti-cancer développé au sein du C.H.U. de Besançon, présenté le 2 février dernier, avec un retentissement jusque dans les médias nationaux, constituent la plus récente illustration de la bon- ne santé du C.H.R.U. de Besançon en matière de recherche et d’innovation. Tous les ans en effet, plus de 150 pro- jets de recherche sont promus par l’hôpital bisontin (163 pour la seule année 2013, derniers chiffres officiels). Sur ces 163 projets, 17 étaient à dimen- sion nationale et 10 menés sur le plan interrégional. Cette même année, trois nouveaux brevets ont été déposés. La recherche, face cachée de l’immense C.H.R.U., est bien vivante. Pour preuves ces récents projets menés par des équipes du C.H.U. bisontin com- me ce programme de recherche autour d’un dispositif intelligent de contrôle prétransfusionnel baptisé SmarT- Tranfuser (voir en page 23) qui a pour objectif de développer un outil auto- matisé, autonome, mobile et simple d’utilisation transportable au pied du lit, limitant ainsi aumaximum les acci- dents de transfusion. Ce programme de recherche est conduit sous la hou-

lette du professeur Lionel Pazart. Un autre projet a été distingué lors du dernier salon Micronora à Besançon. Le 23 septembre 2014, des chercheurs du département “Automatique et Sys- tèmesMicroMécatroniques” de l’institut F.E.M.T.O.-S.T. se sont vus décerner le Prix spécial du jury pour la réalisation d’unmicrosystème intégré dans la tête d’un endoscope destiné à la chirurgie laser robotisée des cordes vocales. “Les lésions des cordes vocales sont de natures différentes. Ce peut être des lésions bénignes (kystes, polypes…), se déve- loppant souvent chez les personnes qui sollicitent beaucoup leur voix, ou des

s’insère dans un endoscope flexible qui permet de visualiser les cordes vocales et d’amener la source laser à l’intérieur du patient, à 20mmde sa cible” explique le C.H.R.U. Un véritable défi micro- technique car cet endoscope embarque les éclairages en lumière froide, deux caméras miniatures, un laser chirur- gical doublé d’un laser qui fait office de pointeur pour le chirurgien, et enfin, le micro-robot de 1 cm 3 qui va guider ces lasers grâce aux images fournies par les caméras le long de la trajectoire de référence, dessinée par le chirurgien directement dans l’image à l’aide d’une tablette tactile. Avec ce nouveau pro- cédé, le chirurgien devrait obtenir une précision de l’ordre d’une centaine de microns. Un autre aspect de l’avance duC.H.R.U. deBesançon,c’est la présence du registre des tumeurs. Créé en 1976 par le P r Schraub, c’est l’un des plus anciens registres de cancers français. Près de 100 000 tumeurs cancéreuses y ont été enregistrées depuis 1980 dans le Doubs. Sur le même thème, les activités de la tumorothèque sont tout aussi nova- trices. Cette tumorothèque conserve les échantillons biologiques provenant des différents établissements régionaux

lésions cancéreuses,essen- tiellement liées au tabac. La chirurgie laser, telle qu’utilisée aujourd’hui pour l’ablation ou la résec- tion de ces lésions, pré- sente plusieurs inconvé- nients, tant pour le patient (douleurs cervicales post- opératoires liées à la posi- tion pendant le geste) que pour le chirurgien (diffi- culté d’accès, matériel encombrant notamment). Le dispositif récompensé

Plus de 15 000 chantillons de tumeurs..”

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online