La Presse Bisontine 198 - Mai 2018

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

2, € 80

MAI 2018

Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon www.presse-bisontine.fr

SPORT NATURE, RANDO, TRAIL, OUTDOOR… BESANÇON VEUT FAIRE LA COURSE EN TÊTE Enfin un vrai moyen

de se démarquer pour l’ex-capitale régionale

p. 4

p. 6 à 8 Agrandissement de la Rodia, du Bastion Musiques actuelles : Besançon met le paquet

Yves-Michel Dahoui : “Christophe Lime serait le meilleur candidat pour la mairie de Besançon”

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Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - Tél. 03 81 67 90 80 - redaction@publipresse.fr - www.presse-bisontine.fr

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 198 - Mai 2018

L’orientation des touristes s’améliore

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. L’ancien marché couvert rouille dans le Haut-Doubs

Attractivité Pas une semaine ne s’écoule sans qu’un sondage comparant les villes de Fran- ce ne sorte dans quelque journal ou hebdomadaire. Dans quelle ville fait-il le mieux vivre, quelle est la ville le plus chère, la plus verte, la plus dynamique, où il fait bon étudier ?… Besançon appa- raît, parfois, en tête de certains clas- sements, parfois à la traîne et au final, ces palmarès construits sur des critères plus ou moins fumeux ne donnent que peu d’enseignements sur la réalité d’une ville. Et quels que soient les efforts four- nis par les services économie des agglo- mérations ou les services communica- tion des villes, ces classements passent et n’ont pas la moindre influence sur la fameuse attractivité des métropoles. On aura beau retourner la question dans tous les sens, deux facteurs essentiels dont l’un n’est pas modifiable, jouent sur cette attractivité : la géographie, et le statut. On aura beau envelopper Besançon de tous les superlatifs, la pré- fecture du Doubs n’aura jamais l’attrait d’un littoral ou un climat méditerranéen. Quant au statut, force est de recon- naître que depuis la fusion des régions, et malgré tous les efforts d’un Jean- Louis Fousseret ou les contorsions diplo- matiques d’une Marie-Guite Dufay, la force centrifuge de la nouvelle capita- le Dijon jouera toujours, comme pour Dijon la force centrifuge de Paris ou de Lyon fera toujours de l’ombre à la Cité des Ducs. C’est ainsi, et après tout, qu’a- t-on à y perdre, sinon un peu d’orgueil ? Plutôt que de se battre contre la mau- vaise foi d’un voisin un peu plus fort, il serait temps que Besançon se recentre sur elle-même en valorisant, enfin, ses atouts intrinsèques. Le positionnement de Besançon comme future “capitale” (c’est l’ambition) des sports nature et autres activités outdoor, thème de notre dossier du mois, est sans doute la vraie bonne piste à creuser. Dijon n’aura jamais de collines verdoyantes à vanter, jamais de réseaux de sentiers à promouvoir, d’atouts naturels à exploiter à destina- tion du seul critère qui sans doute comp- tera pour la suite de ce siècle : le cadre de vie. On peut être le premier quar- tier d’affaire de France et concentrer le plus de dépressifs au mètre carré. Ce n’est pas le créneau de Besançon. Alors finissons-en de ces querelles stériles avec la voisine dijonnaise, Besançon doit se recentrer sur ce que la géogra- phie et la topographie lui ont offert en héritage. n Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet,Thomas Comte, Jean-François Hauser. A collaboré à ce numéro : Sarah George. Contact publicitaire : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Avril 2018 Commission paritaire : 0220 D 80130 Crédits photos : L.P.B., C.A.G.B., P. Donzé,P. Groshany/Webed, D. Hanisch, J.-C. Sexe, U.I.M.M., V. Vernier.

N ous avons retrouvé le pavillon Baltard, démonté et vendu en 1999 par la Ville de Besançon à un habitant de Dompierre- les-Tilleuls, à condition que celui-ci le valorise dans les deux années suivant la vente. Presque 20 plus tard, les barres métalliques de l’ancien mar- ché couvert bisontin, classé, rouillent à l’air libre, dans une propriété privée du centre du village de Dompierre-les- Tilleuls, entre Pontarlier et Fras- ne. Une vision qui agace deux voisins : “C’est la rue de la hon- te !” s’exclame une habitante de la rue. Le propriétaire des poutres métalliques devait le reconstruire pour abriter un musée des techniques agri- coles. Il s’explique : “Les poutres ont été mal coupées.

Un “Ginko Tour” est proposé dans les bus à l’effigie de la Citadelle (photo Grand Besançon).

Les poteaux de l’ancien marché couvert de Besançon rouillent à Dompierre-les-Tilleuls.

L e Grand Besançon a lan- cé un nouveau disposi- tif d’accueil pour les tou- ristes sur le pôle de Chamars. Jusqu’ici, le site de Chamars où convergent notam- ment les cars de tourisme ne disposait pas d’un lieu pour accueillir convenablement les chauffeurs de cars. “Or ces chauffeurs sont bien souvent prescripteurs au sein de leur compagnie, il faut donc répondre à cette attente” a bien compris l’Agglo. C’est désormais cho- se faite. Il est également appa- ru nécessaire que la ligne sai- sonnière de bus desservant la Citadelle soit à proximité immé- diate de ces parkings. C’est la raison pour laquelle “l’implan- tation à Chamars de la ligne qui dessert la Citadelle par le centre- ville en 12 minutes constitue le

point fort du nouveau disposi- tif” note la C.A.G.B. La ligne 27 a d’ailleurs été rebaptisée il y a quelques semaines “Ginko Cita- delle” avec des bus habillés aux couleurs de la Citadelle. Cette ligne “fonctionnera jusqu’à fin octobre.” Pour mieux promouvoir ce dis- positif, la C.A.G.B. a lancé un pass Ginko Citadelle, avec entrée à la Citadelle et Pass Ginko 24 heures. Enfin, un “Gin- ko Tour”, c’est-à-dire une visi- te guidée numérique à bord du bus Ginko Citadelle, est pro- posé aux voyageurs. “Depuis un smartphone ou une tablet- te, il suffit de se connecter au réseau Wifi “Ginko Tour” : au fil du trajet sur la ligne, le patri- moine bisontin se révèle en réa- lité virtuelle, les monuments du centre-ville et la Citadelle.” n

Je peux difficilement en faire quelque chose. Je suis en pour- parlers avec la Ville de Besan- çon qui pourrait les reprendre.” Après vérification auprès des services techniques de la Vil- le de Besançon qui étaient en

lien avec lui, aucun contact récent n’a été pris entre lui et la collectivité. La vision du fer rouillant devant leurs fenêtres, ces habitants du Haut-Doubs devraient encore l’apprécier un certain temps. n

Des voisins s’agacent de cette vision.

Rebsamen, sa sortie médiatique contre Besançon, sa maladie

J ean-Louis Fousseret l’a appelé pour lui faire de tout son soutien, un “message d’amitié auquel François Reb- samen a été sensible” assure le maire de Besançon. Mardi 10 avril, le maire de Dijon et ancienministre du Travail annon- çait son retrait temporaire de la vie politique pour soigner un cancer. La veille, les débats du conseil municipal de Besançon, qui ignoraient tout de la maladie du maire de Dijon, ont essentielle- ment tourné sur le long entre- tien accordé aumagazine “Spar- se” daté de mars. Une attaque frontale contre la Franche-Com- té comme Rebsamen sait si bien le faire. Florilège : “Parce qu’il commence à nous prendre la tête avec ses microtechniques

(…) j’ai dit à Fousseret : “Si tu veux qu’on parle de Besançon, fais un téléphérique pour mon- ter à la Citadelle !” Le Dijonnais se la joue rock’n’roll lorsqu’il s’agit répondre à des questions sur le voisin bisontin et com- tois. Il se rappelle être venu assister dans ses jeunes années à un concert d’AC/DC à Besan- çon - parce qu’à Dijon, il n’y avait pas de salle. Il commen- ce doucement : “Besançon est une jolie ville” , dit-il. Puis, il enchaîne rapidement : “Ils (les Francs-comtois) ont un problè- me psychologique. Ils se sen- tent assiégés ! Est-ce que cela tient de l’histoire ? À Vauban ?” Pour le mot “gougnafiers” , il a été interprété selon lui. Il estime que “Besançon a ten- té de faire un coup vache en

voulant récupérer le tribunal de commerce. Il n’y a que 18 juges consulaires qui ne sont pas à même de traiter les grandes affaires.” Les juges bisontins apprécieront. Remarque du jour- naliste : “Dijon a quand même récupéré trois quarts des choses, ça peut vexer.” Réponse : “Quand j’étais ministre, j’ai mis la D.I.R.E.C.C.T.E. à Besançon. C’est là que j’ai découvert qu’avec les Bisontins et les Francs-Comtois, la logique est assez simple : tu donnes ce que t’as et j’essaie de prendre le res- te. C’est toujours comme ça : “Dijon nous prend tout” alors que ce n’est pas vrai du tout.” Au sujet de la métropole, nou- velle leçon : “Je me suis battu pour qu’il y ait une métropole à Dijon (…). On n’a pas eu la

Jean-Louis Fousseret a appelé François Rebsamen pour le soutenir dans son combat contre le cancer (photo archive L.P.B.).

même stratégie ! Je ne vais pas dire du mal, chacun la sienne, il a fait ce qu’il voulu Fousse- ret. J’ai fait un projet, les com- munes autour, celles qui sont d’accord, venez avec moi. Je n’ai pas essayé d’englober tout le monde (…). C’est la grenouille qui voulait se faire plus grosse que le bœuf. Il a pris des tas de

communes assez loin de Besan- çon, il n’arrive pas à passer en communauté urbaine.” Après avoir lu tout cela, une once d’optimisme : Rebsamen ne “nous” considère pas com- me l’ennemi. Le Franc-Com- tois est assez intelligent pour lui souhaiter un prompt réta- blissement. n

L’INTERVIEW DU MOIS

La Presse Bisontine n° 198 - Mai 2018

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POLITIQUE

L’adjoint renonce à la mairie de Besançon

Yves-Michel Dahoui quitte le P.-S. et fait une croix sur ses ambitions municipales. L’adjoint à l’Éducation se dit “déçu mais pas amer.” Il jette quelques pistes de réflexion pour l’avenir. Interview-cash. “Le meilleur candidat pour Besançon serait Christophe Lime”

L a Presse Bisontine : Vous avez décidé de quitter le P.-S. et le groupe muni- cipal “socialistes et société civile répu- blicaine” en évoquant dans un com- muniqué les “manœuvres et dysfonctionnements permanents, d’un autre âge.” À quoi faites-vous allusion ? Yves-Michel Dahoui : Quand on a une sin- cérité dans ses convictions et qu’on ne trouve plus sa place, on en tire les conséquences. Les dissensions au sein du groupe sont trop nombreuses pour pouvoir y travailler sereinement. Je ne trouve plus mon compte au sein de ce groupe, ni dans son fonctionnement, ni dans le contenu de ses réunions. Voilà deux ans que j’essaie de mobili- ser le groupe autour des idées à bâtir pour cette ville et je me confronte sys- tématiquement à un mur. L’essentiel à mes yeux est de pouvoir élaborer un vrai projet pour cette ville et des pers- pectives, mais personne ne veut m’en- tendre. Sur le plan des idées, au sein de ce groupe, c’est l’encéphalogramme plat. Il n’y a aucun intérêt à ce que j’y reste. Les ambitions personnelles sont dérisoires quand elles ne sont sous- tendues par aucun projet, aucune pers- pective. L.P.B. : Vous aviez pourtant fait acte de can- didature il y a un an, avant même de propo- ser un projet pour Besançon ? Y.-M.D. : En parallèle à cet acte de can- didature, j’ai largement réfléchi à une perspective pour Besançon et son agglo- mération. Je l’ai écrite, je l’ai envoyée à mes collègues, mais personne n’a réagi. J’avais dit également que si j’avais été élu maire, je n’aurais fait qu’un mandat, il y a d’autres généra- tions qui suivent. Dans cette généra- tion suivante, il y a sans doute des capacités individuelles, mais il ne suf- fit pas de se montrer partout pour avoir une vision pour cette ville. Le niveau d’exigence doit être plus élevé que cela quand on prétend présider aux desti- nées d’une ville comme Besançon. L.P.B. : Vous visez clairement le président du groupe socialiste Abdel Ghezali dans ce réqui- sitoire ! Y.-M.D. : Je dis cela pour tous ceux qui pensent qu’il suffit de se déclarer can- didat pour être crédible. L.P.B. : Votre texte en plusieurs chapitres inti- tulé “Une ambition pour Besançon et son agglo- mération” ne va donc servir à rien si vous renoncez aussi à vous présenter en 2020 ?

ser plus d’énergie à essayer de convaincre un groupe à défendre des idées. L.P.B. : Vous êtes également déçu que le mai- re Jean-Louis Fousseret n’ait pas manifesté un peu plus d’enthousiasme à soutenir votre démarche ? Y.-M.D. : Le maire a toujours dit qu’il ne désignerait pas de poulain ou de dauphin et qu’il soutiendrait le can- didat choisi par le P.-S. Bon, entre- temps, la donne a changé pour lui… Mais il continue à dire qu’il ne dési- gnera personne pour lui succéder, je respecte sa position. Je maintiens aus- si que malgré nos divergences poli- tiques, on a fait ensemble un super boulot à la culture lors du mandat pré- cédent et à l’éducation lors de ce man- dat. L.P.B. : On perçoit néanmoins que vous sem- blez moins vous éclater à l’éducation qu’à la culture… Des regrets ? Y.-M.D. : Aucun, car c’est moi qui avais demandé l’éducation pour avoir un nouveau défi à relever. Et la tâche a été immense dès le début du mandat avec les nouveaux rythmes scolaires, l’organisation du périscolaire, etc. Je ne ressens ni frustration, ni déception. J’ai également estimé que la culture et l’éducation sont deux domaines com- plémentaires. Dans mes différents mandats d’adjoint, y compris mainte- nant, le maire a toujours été loyal avec moi et a toujours soutenu mon action. L.P.B. : Vous pourriez aussi quitter le P.-S. et son groupe municipal mais maintenir vos ambi- tions municipales pour 2020. Qu’est-ce qui vous en empêche ? Y.-M.D. : Je vois qu’on s’oriente à nou- veau vers des transactions d’appareil et c’est de cela que j’ai vraiment mar- re. Comme les citoyens, j’aspire à tel- lement autre chose désormais ! C’est comme cela, par des transactions d’ap- pareils que certains comme Éric Alau- zet ont construit leur carrière. Ce n’est pas ma conception. L.P.B. : Vous auriez pu alors être séduit par la volonté d’Emmanuel Macron de bousculer l’ordre des choses ? Y.-M.D. : Mais qu’est-ce qu’a fait Emma- nuel Macron sinon créer un nouvel appareil politique avec En Marche ? Et avec toutes les frictions qui vont avec, y compris sur le plan local… Il est vrai que seuls les imbéciles ne chan- gent pas d’avis mais avec En Marche, il y a eu aussi les opportunistes qui ont changé d’avis… L.P.B. : Le désaccord est donc profond avec le maire ? Y.-M.D. : Sur les idées politiques, c’est clair. On ne peut pas se dire de gauche quand on soutient un programme ultra- libéral. Ma sensibilité à moi, c’est cel- le d’un Bernard Cazeneuve, un social- démocrate qui ne s’est pas prostitué avec quiconque d’autre. L.P.B. : Croyez-vous au renouveau du P.S. ? Y.-M.D. : Pas du tout, y compris sur le plan local. Le P.S. local veut donner sa chance àAbdel Ghezali. Il est sans dou- te un candidat par défaut, je lui sou- haite bon vent…

Yves-Michel Dahoui : “En 2020, la politique sera finie pour moi.”

sembler sera compliqué.

la place des chefs de service, souvent les chefs de service prennent la place des élus. Ce n’est pas mon cas. J’invi- te tout le monde à faire le bilan de ce qui a été fait sur le plan de la culture ou de l’éducation ces dernières années. Je crois que ce qui compte, c’est le bilan d’une action. L.P.B. : Vous jetez l’éponge avec un sentiment d’amertume ? Y.-M.D. : Non, je suis déçu, mais pas amer. L.P.B. : Vous vous retirez donc de la vie poli- tique en 2020 ? Y.-M.D. : En 2020, oui, la politique sera finie pour moi qui ai commencé très tôt, dès le début des années quatre- vingt-dix en étant secrétaire fédéral du P.-S. La seule chose qui pourrait me faire changer d’avis, c’est d’aider celui ou celle qui pourrait avoir besoin de moi pour rassembler la gauche à Besançon et la faire gagner. L.P.B. : À part Christophe Lime, qui pourrait trouver grâce à vos yeux pour l’après-Fous- seret ? Y.-M.D. : On peut évoquer Alexandra Cordier ou Guerric Chalnot au sein de L.R.E.M., mais il faut attendre ce qu’ils auront à proposer pour cette ville. À gauche, je peux également citer Nico- las Bodin qui a un réel potentiel, mais il ne fait pas assez savoir ce qu’il sait faire. Contrairement à d’autres qui font trop souvent savoir ce qu’ils ne savent pas faire… Mais je reste quel- qu’un qui est très attaché à ses convic- tions de gauche, qui a horreur des petits arrangements entre amis et qui n’a jamais voulu tripatouiller avec ses convictions. Je reste juste déçu de ne pas être parvenu à convaincre. n Propos recueillis par J.-F.H.

L.P.B. : Et si votre renoncement arrangeait pas mal de monde ?… Y.-M.D. : Je sais bien que personne ne va être attristé par mon départ car ils se disent que ça leur donnera une chan- ce de plus. Mais il faut savoir recon- naître son échec. Je n’ai pas pu convaincre qu’il doit y avoir un vrai débat, alors je renonce. C’est sans dou- te mon côté gaulliste. Je ne vais pas me battre tout seul. L.P.B. : Envisagez-vous de démissionner de votre fonction d’adjoint ? Y.-M.D. : Aucunement. Je resterai jus- qu’en 2020 car quand je commence quelque chose, j’ai l’habitude de le finir. En 2014, j’ai pris un engagement auprès du maire, je le respecte. J’ai des diffé- rends avec le maire,mais aucun conten- tieux. L.P.B. : Alors maintenant que vous n’êtes plus dans la course aux municipales, qui serait le meilleur candidat à votre avis ? Y.-M.D. : Le meilleur serait sans aucun doute Christophe Lime. C’est celui qui a le plus l’étoffe pour être maire de cet- te ville. Encore faut-il qu’il donne une vision plus globale pour l’aggloméra- tion. Christophe Lime a des convic- tions, une fidélité à ses idées, un vrai parcours, un engagement, contraire- ment à tous ces élus qu’on dit repré- sentant la nouvelle politique et qui ne vont pas révolutionner la vie politique nationale, pas plus que locale. Tout le problème pour Christophe Lime sera que son étiquette politique P.C.F. n’est pas très porteuse… Christophe Lime sera le meilleur candidat si un jour la gauche bisontine parvient à se ras- sembler. C’est tout à son honneur qu’il reste fidèle au P.C.F., mais avec cette étiquette, trouver les capacités à ras-

L.P.B. : Revenons à votre vision pour Besançon. Que manque-t-il à cette ville pour briller ? Y.-M.D. : L’ancien préfet de Franche-Comté Nacer Meddah avait dit une fois : “Vos forces, ce sont vos atouts, vos faiblesses, ce sont aussi vos atouts.” Sous-entendu que Besan- çon ne doit pas devenir une ville-musée figée sur elle-même. Pour Besan- çon, on doit avoir un esprit visionnaire, avoir de l’audace. La politique doit s’inspirer des phi- losophes, des intellec-

“Pour la suite, on peut aussi évoquer Alexandra Cordier ou Guerric Chalnot.”

tuels. On a ici un potentiel de richesses et de créateurs tellement inexploité, tant sur le plan culturel qu’économique avec un tissu de P.M.E.-P.M.I. formi- dables. À l’échelle de l’agglomération, la complémentarité ville-campagne doit impérativement être valorisée, c’est une des caractéristiques uniques de cette agglomération. Pour la ville, il y a 25 ans déjà je prônais de redon- ner son aspect de ville thermale à Besançon. L.P.B. : Si vous ne vous êtes pas imposé com- me un successeur naturel, c’est peut-être par- ce qu’on a pu entendre parler d’Yves-Michel Dahoui comme n’étant pas un gros bosseur… Ce genre de critique vous touche ? Y.-M.D. : Je ne suis pas de ces élus qui se prennent pour des chefs de service en effet… Dans cette ville, on a peut- être pris l’habitude de confondre les responsabilités politiques et les res- ponsabilités organisationnelles. On constate que quand les élus prennent

Y.-M.D. : Cette vision que j’ai mûrement réfléchie vient des nombreux contacts que j’ai entre- tenus depuis des années avec des gens demilieux très différents et qui ont nourri cette réflexion dont les résultats res- tent bien sûr à la dis- position de ceux qui vou- draient la porter. Je renonce à lamairie par- ce que pour porter cet- te ambition, il faudrait que je puisse m’appuyer sur un collectif.Mon ini- tiative n’était pas indi- viduelle. Maintenant, je ne veux pas dépen-

“Au sein du groupe socialiste, c’est l’encéphalo- gramme plat.”

BESANÇON

5 La Presse Bisontine n° 198 - Mai 2018

RUE BERSOT Casting prévu en mai Un tapis rouge comme écrin et des trésors de commerçants La rue Bersot organise un grand défilé le 9 juin prochain, en déroulant 40 m de tapis rouge au pied de ses boutiques. Pour mettre un peu plus en lumière ce coin du centre-ville, apprécié des Bisontins.

O n a pris l’habitude de l’appeler la “rue des restaurants”, alors qu’elle concentre bien d’autres commerces (habillement, chaus- sure, épicerie fine, caviste, artisanat du monde, imprimerie, coif- feurs…). “Mais ce qui fait surtout son attrait, c’est son dynamisme” , assure Karine Philippon, gérante de Gecko Boutique (vêtements enfants multi- marques). “C’est une rue très vivante également le soir.” Après quatre ans d’installation, elle ne regrette pas son choix. D’abord attirée par les loyers qui y étaient plus attractifs qu’ailleurs, elle y a trouvé “une vraie émulation.” En évoquant cette envie d’animer un peu plus la rue, elle a d’ailleurs reçu un écho très favorable de ses voisins. “Ils ont tous décidé de jouer le jeu. C’est l’occasion de faire parler de nos petits commerces indépendants et de Bersot. Car quand il y a des animations en centre-ville, ça se passe toujours dans d’autres rues.” Avec l’aide de son amie, Karine Papan- drea, spécialisée dans l’événementiel, elle a donc imaginé ce défilé de mode amateur. Un casting sera organisé ce mois-ci pour recruter les mannequins d’un jour, qui porteront les collections printemps été 2018 des boutiques de la rue. “Nous cherchons entre 30 et 50 hommes, femmes et enfants de toute taille et de toute corpulence.”

La rue Bersot, connue pour ses restaurants, déroulera le tapis rouge samedi 9 juin. Date qui coïncidera avec un samedi piéton.

ter sur toutes les bonnes volontés. “La musique, la coiffure, le maquillage… tout est bénévole. L’imprimerie Offset nous fournit aussi les flyers et les affiches.” Une mobilisation qui comp- te bien ramener du monde en ville, car “s’il y a certes une clientèle ville, on voit bien que les tarifs des parkings, main- tenus entre midi et deux, nous font du tort.” Reste à savoir si le soleil sera de la partie. Dans le cas inverse, la mani- festation sera quand même mainte- nue. Et si cela se passe bien, sa recon- duction chaque année dans d’autres rues pourra être envisagée. n S.G.

Le show devrait durer environ 2 heures et démarrera à 14 h 30. “15 commerces défileront avec un passage de 10minutes en moyenne par magasin.” Outre l’ha- billement, la salle de boxe du bout de

la rue organisera “des démonstrations de sports de combat” , précise Kari- ne Philippon. “Les res- taurants proposeront aus- si une opération spéciale ce jour-là, avec d’autres dégustations et petits prix dans les boutiques parti- cipantes.” Pour l’organisation, la commerçante a pu comp-

Les commer- çantes Karine Philippon et Karine Papandrea préparent cette anima- tion inédite.

Une rue vivante également le soir.

l’événement La Presse Bisontine n° 198 - Mai 2018

musiques actuelles : Besançon met le paquet

Plus de 900 000 euros injectés dans l’agrandissement prochain de la Rodia, la salle des musiques actuelles, et près d’1 million dans l’aménagement du Bastion, l’association d’accompagnement des musiciens amateurs locaux : la Ville de Besançon lâche les grands moyens. Au détriment des autres musique diront les sceptiques (photo d’introduction D. Hanisch).

l Musiques actuelles

Un balcon créé dans la grande salle

La Rodia voit plus grand pour son Après sept ans de fonctionnement, la salle des musiques actuelles de Besançon a prouvé son utilité. Elle s’apprête à entamer un chantier d’agrandissement pour renforcer encore sa notoriété.

Manou Comby (à droite), le directeur de la Rodia, dans la grande salle en compagnie de Simon Nicolas, chargé de communi- cation de la structure.

“C’ est comme quand tu conduis une For- mule 1 et que tu t’aperçois qu’il faut changer la boîte de vitesses. Soit on ne fait rien et on ne peut pas continuer la course, soit on s’adapte et on fait les travaux nécessaires.” La Rodia n’est sans doute pas une

Formule 1, mais certainement le vaisseau-amiral bisontin des musiques actuelles depuis son ouverture en 2011. Et la méta- phore utilisée par son directeur Manou Comby doit juste aider à convaincre les sceptiques qui pour- raient se demander pourquoi ces travaux d’agrandissement n’ont pas été intégrés au projet initial.

“En créant la Rodia, on avait cali- bré une salle à 900 places. Le pro- jet de départ mettait en avant la création et la nouveauté. Si on était parti d’emblée sur plus de 1 000 places, on n’aurait pas trouvé de place pour les groupes qu’on vou- lait défendre. Et en 2011, nous avions quand même des impéra- tifs budgétaires et le budget avait déjà été supérieur aux prévisions de départ” justifie Manou Comby. Le succès de la Rodia a immé- diatement dépassé les espérances. “L’objectif était de programmer 40 à 50 concerts par an. On en fait 85. Tout est parti très vite, on a rapidement vu qu’il y avait du répondant. Sept ans plus tard, c’est le bon moment pour enclen- cher une vitesse supérieure” pour- suit Simon Nicolas, le chargé de communication de la Rodia. D’ailleurs, dès sa première année d’exploitation, sur un budget de fonctionnement de 2millions d’eu- ros par an, la Rodia atteignait son équilibre financier (la Ville apporte tout de même 500 000 euros par an). La S.M.A.C. bisontine attire quelque 40 000 spectateurs par an, ce qui la place dans les

ciations et écoles de musique locales) et la recherche de nou- veaux publics. Au-delà de sa pro- grammation musicale, la Rodia joue un rôle “qui ne se voit pas” , comme le travail engagé avec les structures d’insertion, les ateliers musicaux dans les hôpitaux, les présentations dans les M.J.C., le travail en profondeur avec les mécènes, les actions décentrali- sées dans les structures cultu- relles du Grand Besançon, à Quin- gey comme à Saint-Vit par exemple. “La diffusion récente d’un questionnaire via notre site

meilleures salles de France en taille équivalente. “L’offre artis- tique qui n’était pas forcément

et sur les réseaux sociaux nous permettra d’ailleurs d’avoir une vision plus fine du ressenti des gens vis-à-vis de la Rodia. Les premiers résultats sont très éclai- rants et cette enquête nous per- mettra de retravailler sur le pro- jet, notamment à l’occasion d’un grand séminaire qu’on organise- ra pendant les travaux” ajoute Simon Nicolas. Fort de ce succès, l’idée d’un agran- dissement s’est donc vite impo- sée. Le chantier qui doit démar- rer en octobre consistera à “apporter du volume supplémen-

vouée à remplir la salle, elle la remplit quand même. C’est bien sûr lié à la cul- ture musicale de cet- te ville” analyse Manou Comby qui rappelle les trois missions principales de la Rodia : la dif- fusion de musique, le soutien à la créa- tion (avec les asso-

“Une anesthésie générale du bâtiment pendant six mois.”

Plus de 40 000 spectateurs se pressent chaque année à la Rodia (photo V. Vernier).

La Presse Bisontine n° 198 - Mai 2018

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820 000 €

L a Presse Bisontine : La construction de la Rodia avait finalement coûté plus de 6 millions d’euros au lieu des 3,5 prévus au départ, et la Ville réin- jecte à nouveau 900 000 euros. Ce n’est pas excessif ? Patrick Bontemps : Le coût final de la Rodia dont le dossier avait été monté par la précédente municipalité n’a pas été finalement conforme aux prévi- sions, c’est vrai. Il ne s’agit pas d’être toujours dans la fuite en avant, mais ces travaux d’agrandissement qui vont débuter vont permettre de reclasser la Rodia dans un circuit différent. Ces travaux vont améliorer le confort des usagers, notamment le public à mobi- lité réduite, améliorer l’acoustique de la grande salle qui était perfectible et au final augmenter la résonance de cette salle bien au-delà de Besançon. Il est important pour Besançon de maintenir son attractivité sur le plan des musiques actuelles et ces travaux sont complètement justifiés. L.P.B. : Comment se décompose le budget ? P.B. : Sur les 900 000 euros d’investis- sement, la Région Bourgogne-Franche- Comté prend en charge 150 000, l’État 150 000, le Département du Doubs 75 000, le Centre national des varié- tés 75 000, la C.A.G.B. 75 000, ce qui fait que le reste à charge pour la Vil- le n’est “que” de 225 000 euros, hors

L’adjoint bisontin à la culture justifie pleinement les investissements consentis à Besançon pour les musiques actuelles. Au détriment, peut-être, des amateurs d’autres musiques ?

taxes (plus la T.V.A. que la Ville récu- pérera). Pour accueillir 20 % de public en plus, ça vaut franchement le coup. Et si on rapproche cet investissement avec celui consenti au Bastion (voir notre article page suivante), on appor- te un vrai plus pour les musiques actuelles dans cette ville. L.P.B. : Les travaux de la Rodia programmés en octobre tombent au plus mauvais moment pour la saison culturelle… P.B. : Il n’y avait pas d’autre choix. Ce genre de travaux nécessite un suivi permanent, ce n’est pas en période esti- vale que c’est le plus propice. On avait imaginé un temps pouvoir garder le

lité, il faut maintenant savoir se renou- veler et aller chercher les publics. L.P.B. : Les musiques actuelles sont donc choyées à Besançon. Mais les amateurs de musique classique restent sur leur faim. À quand un vrai auditorium, sur le site Saint- Jacques par exemple ? P.B. : Je sais que certains le réclament, je sais que Besançon a besoin d’une belle salle de musique, mais il faut être raisonnable. On ne peut pas créer un auditorium tel quel à Besançon. Ce n’est pas la construction qui coûte cher, mais c’est son fonctionnement. Il suf- fit de voir ce qui se passe à Dijon… Ceci étant dit, l’idée qu’on installe sur le site Saint-Jacques une salle de confé- rences, avec un système de finance- ment public-privé, qui pourrait être modulable jusqu’à 1 100 ou 1 200 places, ou divisible en deux salles de 600 places ou trois salles de 400 places, adap- tables à des concerts, je pense que ça peut être une bonne idée. Mais pas une salle dédiée 100 % à des concerts, qui ne serait pas viable. L’orchestre Victor Hugo, le Festival de musique méritent bien évidemment un outil, je fais tout pour que cette demande soit entendue. n Propos recueillis par J.-F.H.

club (la petite salle) ouvert, mais cela s’est avéré impossible. Ces six mois de travaux seront mis à profit par tout lemonde, et l’équi- pe pourra se mobili- ser sur d’autres évé- nements et en profiter pour réfléchir plus glo- balement au projet cul- turel des prochaines années pour cette S.M.A.C. La Rodia a prouvé toute son uti-

“On ne peut pas créer un auditorium à Besançon.”

L’adjoint à la culture Patrick Bontemps estime que ces travaux “sont complètement justifiés.”

second septennat

La Rodia a ouvert ses

octobre s’étalera sur six mois. Pen- dant ce laps de temps, “on pratique une anesthésie générale du bâti- ment. On pensait un temps pouvoir utiliser la petite salle mais il fau- dra temporairement couper des réseaux, des systèmes de sécurité, on ne peut donc pas se permettre de maintenir une activité” explique le directeur. Pendant les six mois de fermeture,

la Rodia se délocalisera hors les murs en organisant des événements dans les médiathèques du Grand Besançon ou encore à Micropolis. La Rodia fermera ses portes juste après le prochain festival Détona- tion du 27 au 29 septembre. Et puis rideau, jusqu’en avril. Manou Com- by promet : “À la réouverture en avril, on va faire un vrai foutoir !” n J.-F.H.

taire en créant un balcon un peu dans l’esprit d’un théâtre à l’ita- lienne. On montera ainsi la jauge de la grande salle à 1 200 places” note Manou Comby. De quoi accueillir une autre catégorie d’ar- tistes dans la trempe d’un Étienne Daho, StephanEicher ou des groupes comme Franz Ferdinand pourquoi pas. Le chantier qui doit démarrer début

portes en 2011. Sept ans après, des travaux d’agrandisse- ment s’imposent déjà (photo J.-C. Sexe - Ville de Besançon).

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L’ÉVÉNEMENT

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L’histoire d’un lieu emblématique L e Bastion est né de la volonté de musiciens soucieux de trouver un lieu pour répéter à Besançon intra muros. Dès la fin des années soixante- dix, des musiciens punks squattent spon- tanément le Bastion Gaulard pour répé- ter leur musique de manière anarchique. Les locaux se transforment rapidement en lieu de répétition, sans aucune isola- tion phonique ni thermique. Au début des années quatre-vingt, les responsables de la municipalité viennent se rendre compte sur place de l’occupation des lieux et demandent aux musiciens de créer une association afin de d’avoir une structure interlocutrice. Le 26 septembre 1984 paraît au journal officiel la naissance de l’association loi 1901 Le Bastion. Un Bureau directeur est alors fondé. Son objet est “une aide à la création et à la diffusion des groupes de rock.” Une convention est alors passée entre la municipalité et l’association, renou- velable tous les dix ans, permettant aux membres d’occuper le lieu sans payer de loyers. En 1986, des travaux sont entrepris pour développer le Bastion : le bâtiment est repeint intérieurement, une nouvelle ins- tallation est mise en place, les locaux sont isolés phoniquement et thermique- ment… L’association organise égale- ment quelques concerts et s’occupe de la fête de la musique en partenariat avec la Ville de Besançon. Rapidement, ces premières collabora- tions font naître au sein du Bastion des prétentions professionnelles. Dès 1989, l’association fonctionne en totale auto- nomie financière et le Bastion salarie son premier employé en 1989. En 2004, le Bastion est entièrement réno- vé intra muros. Il compte aujourd’hui 6 salariés, il est dirigé par un Conseil d’Ad- ministration composé de 13 personnes. Les lieux offrent 11 locaux de répétition pour une amplitude d’ouverte hebdo- madaire de 68 heures par semaine et plus de 14 000 heures de répétition annuelles. n

l Musiques actuelles

Le chantier a démarré

Le Bastion fait sa révolution

Guillaume Dampenon (à droite), administrateur

du Bastion, et Thomas Dubois, régisseur studio.

Le rez- de-chaussée de la forteresse Vauban est en cours d’aménagement pour offrir 250 m 2 supplémen-

taires aux musiciens.

Pionnière dans l’accompagnement et la formation à la musique depuis sa création il y a 34 ans, la salle du Bastion, avenue Gaulard s’apprête à doubler sa surface. Et c’est tout un projet associatif qu’il faut réinventer.

C haque année, plus de 650 musiciens ama- teurs adhérents à l’association le Bastion se retrouvent au cœur de cette tour Vau- ban située à l’angle de l’avenue Gaulard et du pont de Bregille, à deux pas de la Cité des Arts. Depuis sa création en 1984, cette salle a accueilli des milliers de musiciens qui ont trouvé là un lieu de répétition, de formation ou d’accompagnement dans leurs projets musicaux. À l’étroit derrière ses murs épais de 2,50 m, l’asso- ciation a décidé de franchir une étape cruciale dans sa déjà longue histoire. “Nous allons doubler la sur- face d’exploitation en aménageant tout le rez-de- chaussée de la tour” annonce Florian Dantan, char- gé de projets. Au total, travaux, aménagements intérieurs et matériels compris, près d’1 million d’euros seront injectés dans ce lieu de création, dont 650 000 euros investis par la Ville de Besançon, principal partenaire de l’association. Le chantier a démarré il y a quelques semaines, il devrait s’éta- ler jusqu’en fin d’année pour une mise à disposi- tion des nouveaux locaux aux musiciens “en début d’année prochaine” ajoute Florian. Deux nouveaux studios de répétition seront créés, ainsi qu’une régie, une scène disposant d’une jauge de 150 places, un hall d’accueil (l’entrée se fera donc par le bas), une salle de formation et les bureaux administratifs. Paradoxalement, ces travaux interviennent alors

“On est en train de repenser intégralement le projet artistique et culturel du Bastion. On souhaite éga- lement développer le mécénat, la mise à disposition des locaux à des privés, faire encore plus de resti- tutions publiques désormais à l’intérieur du Bas- tion plutôt que de louer des espaces extérieurs et pro- duire encore plus d’événements. Nous souhaitons aussi que le futur lieu serve à accueillir plus de sco- laires, à faire de la médiation culturelle et faire du Bastion un lieu de création artistique au sens lar- ge, pas que musical d’ailleurs” ajoute Guillaume Dampenon. Trente-quatre ans après sa création officielle, le Bastion s’imposera plus que jamais comme la for- teresse bisontine des musiques actuelles et de la création. n J.-F.H.

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que le monde de la musique est en pleine mutation et que la fréquen- ce d’utilisation des locaux de répé- tition du Bastion s’est quelque peu tassée ces deux dernières années. “Les pratiques musicales ont beau- coup évolué ces dernières années avec la musique assistée par ordi- nateur que l’on peut pratiquer désor- mais à la maison et la hausse des pratiques individuelles. Cela nous oblige nous aussi à modifier nos pratiques et à repenser notre pro- jet associatif dans le cadre de ces travaux qui étaient pour autant indispensables car on remplit une vraie mission d’intérêt général” poursuit Guillaume Dampenon, administrateur du Bastion. Avec le doublement de sa surface, le budget du Bastion actuellement de 250 000 euros à l’année devrait monter en charge, son équipe se renforcer et ses missions s’élargir.

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La mise à disposition des locaux à des privés.

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COMMERCE Difficultés pour beaucoup de commerces Les liquidations judiciaires s’enchaînent dans la Boucle

U n magasin de chaussures en haut de la rue des Granges.Une boutique de souvenirs rue Ber- sot. Une boutique de vêtements en bas de la rue des Granges. Deux chocolateries dont une rue des Granges, l’autre à Battant.Une pharmacie Gran- de rue. Ces derniers mois, le commis- saire-priseur Jean-Paul Renoud-Grap- pin a multiplié les ventes aux enchères suite à des liquidations judiciaires. Est-ce le signe d’un commerce de centre- ville plus en difficulté que l’on veut bien le croire ? “Il y a 10 ans, on ne fai- sait aucune vente dans la Boucle, c’est un fait. On a noté une augmentation des liquidations judiciaires ces der- nières années” admet le commissaire- priseur. C’est la pire destinée qu’un commerçant puisse connaître. “Nous ne sommes pas insensibles lorsque l’on voit commerce historique disparaître, de voir un brave type qui a bossé tou- te sa vie tout arrêter” poursuit ce der- nier dont le rôle est de vendre “le mieux possible.” La dernière vente d’unmaga- sin de vêtements demarque a d’ailleurs été succès. Ce qui est nouveau, ce sont les types de structures touchées. Les dossiers de pharmacies, boulangeries ou bouche- ries-charcuteries en difficulté appa- raissent sur le bureau du président du tribunal de commerce de Besançon. À la demande de l’Union des commer- çants de Besançon, le président Pier- re Bourgeois est allé à la rencontre des professionnels. Il a pu donner quelques

Impensable il y a encore quelques années, des pharmacies, boulangeries, boucheries- charcuteries, déposent le bilan au centre-ville. La restauration demeure l’activité la plus touchée.

conseils. “Certains commerçants atten- dent trop longtemps avant de nous pré- venir. À Besançon depuis 2005, en par- tenariat avec la Chambre de commerce et d’industrie, nous avons mis en pla- ce un centre d’information et de pré- vention (C.I.P.) où n’importe quel diri- geant peut être reçu par des professionnels de façon anonyme pour évaluer la situation” explique le prési- dent qui admet que le nombre de dépôts de bilan a augmenté en centre-ville ces derniers temps. Le secteur de la restauration demeu- re le plus touché avec près de 17 % des défaillances. Les causes sont connues : “Dans les profils des dépôts de bilan, il y a pour un tiers des chefs d’entre-

prise rêveurs qui ne savent pas ce que c’est qu’un chiffre d’affaires, un tiers des spécialistes du dépôt de bilan, et un autre tiers d’entreprises qui avaient de vraies difficultés comme les entre- prises du bâtiment, de l’artisanat” pré- sente Pierre Bourgeois. Un satisfecit : “Le nombre de défaillances au premier trimestre de cette année a diminué de 30 % comparé à la même période l’an dernier.” n E.Ch. *Redressements, liquidations rendus par le tribunal de Besançon. Activité commerciale (à Besançon) : 24 en 2015, 49 en 2016, 61 en 2017. Toutes activités : 96 en 2016 et 111 en 2017.

Les ventes aux enchères suite à liquidation ne concernent pas que les restaurants (photos archive L.P.B.).

4 810 mètres de soutien à Louane DÉFI Pour la bonne cause Les Bisontins Frédéric Parise et Lionel Colombani graviront le Mont-Blanc les 18 et 19 juin. Chaque mètre de l’ascension est vendu 2 euros. Les dons seront reversés à l’association “Bout de vie” qui promeut la cause des personnes amputées.

P our Louane et l’associa- tion “Bout de vie”, Fré- déric Parise et Lionel Colombani sont prêts à déplacer des montagnes. Les 18 et le 19 juin (en fonction des conditions météorologiques), les deux amis bisontins s’élance- ront à l’assaut du sommet du Mont-Blanc à 4 810 mètres d’al-

titude. C’est un défi sportif, certes, mais pas un défi pour “leur” petite personne. Ils se mobilisent pour soutenir l’as- sociation “Bout de vie” qui a pour vocation d’aider et d’accompa- gner les personnes amputées, quels que soient leur âge, la nature, et le degré de leur muti- lation. Chaque mètre d’ascen-

sion est vendu 2 euros. Le duo qui sera accompagné d’un guide de haute montagne espère ainsi récolter 9 620 euros. Si “Fred” se lance dans cet exer- cice après leMarathon des sables (toujours pour la même cause), c’est parce qu’il est touché par le destin de Louane, une ado- lescente bisontine. “Cette gami-

ne a une force de caractère dont nous devrions tous prendre exemple” commente Frédéric qui est ami de la famille Monnien. Louane a été amputée du pied gauche après un accident domes- tique. “J’ai été profondément tou- ché par le combat que la famil- le mène au quotidien et par l’association” dit l’employé de la Ville de Besançon au service espaces verts. Avec son collègue artisan-coif- feur, ils se préparent depuis près d’un an physiquement. “On sait que ce sera dur : mais on n’a pas le droit de se plaindre. Il y a le défi physique mais aussi celui de trouver des partenaires. Pour aider, il faut aussi que l’on nous aide” rappelle le passionné de sport. Pour réaliser cette opé- ration, le duo doit financer ce projet, environ 1 000 euros pour l’inscription avec le guide, le matériel. Déjà la moitié du che- min était parcourue grâce aux dons venus d’anonymes, d’en- treprises, de connaissances. Les dons à l’association permettront quant à eux de dynamiser la recherche et l’innovation en

parateur physique (Alexis Gaif- fe), aidés par une nutritionnis- te et diététicienne (Catherine Aguilar), les Bisontins espèrent déployer au plus sommet d’Eu- rope une banderole pour remer- cier les partenaires. Encore faut- il y parvenir… n E.Ch. Frédéric Parise trouve de la force dans la force de Louane.

Frédéric Parise

matière de prothèses, promou- voir cette cause auprès de l’opi- nion publique, briser l’isolement. “Louane a par exemple pu par- tir en camp de survie grâce à cet- te association” ajoute le sportif. Frédéric et Lionel ont prévu un stage d’acclimatation en mai à Chamonix. Coachés par un pré-

(à droite) et Lionel Colombani se mobilisent.

BESANÇON

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EN BREF

COMMERCE

Un projet de magasin de musique

La Lune noire veut accompagner le retour en grâce du vinyle Passionné de musique, Éric Opala affine son projet de créer un magasin de musique et de matériel hi-fi au centre-ville de Besançon. Mais pour mener à bien son rêve, il doit d’abord boucler son plan de financement.

D.I.R.E.C.C.T.E. La D.I.R.E.C.C.T.E. Bourgogne-Franche-Comté (place Jean-Cornet à Besançon) a changé ses horaires d’accueil du public et offre un nouveau service en ligne. Les nouveaux horaires sont du lundi au vendredi de 9 heures à 12 heures et de 13 h 30 à 16 h 30. Les personnes qui souhaitent rencontrer un agent du service renseignement en droit du travail n’ont plus besoin de se déplacer ou d’appeler pour prendre rendez-vous. Rendez- vous sur le site Internet https://bourgogne-franche- comte.direccte.gouv.fr Exposition Exposition “Résonances” à découvrir jusqu’au 9 mai à la Maison de quartier Planoise (13, Avenue Ile-de- France à Besançon). Un projet né à l’initiative de RéCiDev (Réseau Citoyenneté Développement). Cette création est le fruit d’une collaboration artistique entre Ben Farey (Tricyclique Dol - hackerspace 3615 Señor – installation sonore), Yves Petit (photographe) et Aurélien Bertini (montage sonore - Radio Campus Besançon) qui donne naissance à une exposition interactive sonore et visuelle. Vous êtes invités à venir poser votre crâne sur le portrait d’une personne ayant vécu une expérience de migration, pour déclencher sa voix. Étonnant.

Éric Opala, passionné de musique, espère ouvrir son magasin d’ici le mois de septembre.

C’ est un virage à 180° que sou- haite donner Éric Opala à sa carrière. Cet ingénieur qui a longtemps travaillé dans le spatial et l’aéronautique a décidé de “reprendre sa vie professionnelle en main” comme il le dit lui-même, “et mieux écouter ce que je veux vraiment pour être en phase avec moi-même.” Au fond de lui, c’est donc la musique qui vibre, et l’ingénieur a décidé de fran- chir le pas en lançant ce projet d’ou- vrir un magasin de disques vinyles et de matériel hi-fi, sacré challenge, et qui plus au centre-ville de Besançon. Sans doute à Battant, le quartier des musiciens, où il a repéré un local au 44 de la rue. Pour l’aider à mûrir son projet, il est suivi par B.G.E., la Boutique de ges-

des rencontres. “C’est pourquoi je veux aussi créer un café dans ce commerce où les gens pourront venir échanger de leur passion en toute convivialité.” Pour boucler son budget, il lui faudra réunir au total 170 000 euros avec l’ap- pui des banques. Appui qu’il ne pour- ra enclencher que si son financement participatif de départ est atteint. La Lune noire pourra alors se lever sur Battant, “à la rentrée de septembre si tout va bien” indique le porteur de pro- jet. La vie de la boutique devrait éga- lement être rythmée par des soirées thématiques autour de la musique (genres, artistes, label…), du thème du vinyle, du matériel hi-fi, et “pourquoi pas avec des groupes locaux qui se pro- duisent en live.” n J.-F.H.

tion qui a lancé avec lui une campagne de financement participatif (http://bge- participatif.fr/#/projects/lalunenoire). “En moins de 10 jours, il a presque atteint la moitié de sa collecte mais il a encore besoin d’un petit coup de pou- ce. Le concept d’Éric Opala est très séduisant, il est de créer un lieu agréable, hors du temps, où l’on trouvera plaisir à se rencontrer autour d’une passion commune : la musique. Cela contri- buera à la dynamisation du centre-vil- le, à la démocratisation de la culture et au renforcement de la cohésion socia- le” développe Thiphaine Girardot de la B.G.E., l’organisme de conseil en création d’entreprise basé chemin de Palente à Besançon. “Il me manque encore 3 000 euros pour boucler ce finan- cement qui me permettra d’aller voir

plus sereinement les banques et de pré- tendre à des prêts d’honneur. Depuis quelques jours, les dons sont moins nombreux, j’espère que je vais arriver à boucler” observe Éric Opala en croi- sant les doigts.

Le concept de son maga- sin repose sur trois piliers. D’abord la ven- te de vinyles, mais “ce n’est pas viable si on ne vend que ça” dit-il. C’est la raison pour laquelle le futur commerçant veut y adjoindre la vente de matériel hi-fi (platines, etc.). Mais Éric Opala veut également faire de la Lune noire un lieu à part, où on fait d’abord

“Je veux aussi créer un café dans ce commerce.”

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