La Presse Bisontine 198 - Mai 2018

BESANÇON 14

La Presse Bisontine n° 198 - Mai 2018

G.B.H. maintient la rénovation d’un de ses plus vieux bâtiments, à Palente. Mais il construira un peu moins. Michel Omouri (Les Républicains) : “Ce sera à terme moins de constructions pour le parc social.”

HABITAT

Le logement social sous pression

Au pied d’un mur financier, les H.L.M. doivent se réinventer L’État institue la réduction du loyer de solidarité et la baisse des A.P.L. Néolia doit verser cette année 4,1 millions d’euros, G.B.H. environ 1,1 million, la S.A.I.E.M.B. 500 000 euros. Moins de constructions ou de rénovation dans le parc social sont-elles à prévoir voire des réductions de poste ?

d’affaires par an, 6 800 logements dans l’agglomération de Besançon, doit ver- ser à l’État 4,1 millions d’euros cette année puis 4,5 millions l’an prochain. Pour Grand Besançon Habitat, la fac- ture est estimée à 1,1 million d’euros en 2018, 1,3 en 2019, et 500 000 euros pour la S.A.I.E.M.B. qui possède moins de logements (environ 2 400). Le cal- cul est en effet fonction du nombre d’al- locataires et du montant qui leur est accordé. Pour le conseiller municipal d’opposition (Les Républicains) Michel Omouri, cette annonce est “une bom- be.” Elle va engendrer d’importantes répercussions au moment, dit-il, “où certains bailleurs sociaux peinent à équilibrer leur budget voire sont en déficit (c’est le cas de la S.A.I.E.M.B. logement).” Toujours selon lui, la répon- se est de savoir si la politique de 3 loge- ments déconstruits pour 1 construit ne va passer à 4 pour 1. En clair, les pro- grammes de construction ou de réno- vation vont-ils être freinés ? “À cette question posée au conseil municipal, je n’ai eu que des réponses floues. Il y a derrière la question de la vacance loca- tive, qui coûte cher. Si on ne rénove plus, ce sont encore moins d’appartements loués. Vont-ils rogner sur les postes de gardien d’immeubles ? Les entreprises qui travaillent avec les bailleurs vont souffrir” annonce ce dernier. Les bailleurs ont anticipé. Ils savent depuis répondre. Politiquement, le pré- sident de G.B.H. Pascal Curie, qui est aussi responsable du groupe EnMarche au conseil municipal, voit d’un bon œil cette réforme. “Il le fallait. L’État ver- se 18milliards d’euros pour le logement social et on a 4 millions de mal-logés en France donc on ne peut pas dire que cela fonctionne très bien. Soit on conti- nue dans les déficits, soit on met des outils en place pour redresser la situa-

U n coup de pied dans la fourmi- lière. L’État révolutionne le modèle de l’habitat social avec la loi de finances 2018 qui ins- titue une réduction du loyer de soli- darité dans le parc social des orga- nismes d’Habitation à loyer modéré (H.L.M.) et des sociétés d’équipement mixte ainsi qu’une baisse du montant de l’Aide personnalisée au logement (A.P.L.) pour les locataires concernés. Si les contours de calculs de cette mesu- re étaient jusque-là flous, ils sont désor- mais connus des bailleurs sociaux. Néolia, 140 millions d’euros de chiffres

La vente des bijoux de famille Tous les bailleurs vont vendre du patri- moine pour garder des marges de manœuvre financière et continuer à investir. Néolia vend en moyenne 100 logements par an. Elle projette de pas- ser à 200 voire à 300 les années pro- chaines. Problème : le marché peut- il les absorber ? Pas si simple. n

tion. On ne peut pas dire que le mon- de H.L.M. est asphyxié aujourd’hui : l’an dernier, les offices ont réalisé 3,4mil- liards de bénéfices. Oui, il y en a d’autres qui vont moins bien” dit-il. G.B.H. a réalisé un bénéfice de plus de 900 000 euros l’an dernier, résultats grevés par la déconstruction des 408. Les offices vont devoir se regrouper. Plus concrètement, le président assu- re que G.B.H. ne va pas baisser la voi- lure dans ces futurs investissements pour compenser la perte nette. Le niveau de logements réhabilités (1 400) res- tera le même. En revanche, la construc- tion passera de 75 à 70 logements par an dès l’an prochain. Et des postes de cadres seront supprimés. “Nous ne tou- cherons pas aux postes de gardiens d’im- meuble” assure le président. Serrés à la ceinture, les professionnels du logement social ont des contrepar- ties : “L’État via la Caisse des dépôts nous permet de réaménager notre det- te qui nous permettra d’économiser, le dispositif de péréquation entre les offices

nous permettra de récolter 300 000 euros, le taux de livret A ne baissera pas.” Autres leviers : une comptabilité com- merciale, c’est-à-dire qu’à chaque impayé, un dispositif est déclenché rapidement. “On réfléchit à d’autres missions com- me devenir syndic, pourquoi pas pro- poser du logement étudiant” poursuit Pascal Curie. Bref, c’est une révolution pour G.B.H. Idem pour Néolia : “On serre les boulons mais on ne réduit pas le budget entretien et l’investissement” explique son directeur qui aimerait que le dispositif de réaménagement de la dette via la Caisse des dépôts se met- te en place plus rapidement. Néolia est un acteur majeur avec 140 millions d’euros de chiffre d’affaires, 540 colla- borateurs. L’an dernier, Néolia a affi- ché un résultat de 18,9 millions d’eu- ros. Pour passer ce cap, les bailleurs vont se réunir pour venir plus “gros” et ain- si mutualiser. G.B.H. devrait fusion- ner avec Habitat 25. n E.Ch.

Pascal Curie (président de G.B.H.) et ses services ont travaillé pour anticiper la perte financière.

ENVIRONNEMENT Forêt Coup de propre à Chailluz L’association de chasse de Besançon a organisé un nettoyage de printemps dans la forêt bisontine. Comme l’an dernier, la récolte a - malheureusement - été fructueuse.

L a forêt de Chailluz, le poumon vert de Besançon est touchée, comme d’autres sites, par les incivilités. Des pneus en veux-tu en voilà, des bidons en tous genres, cannettes, sacs plastiques et autres détritus ont été ramassés dimanche 8 avril par les chasseurs de Besançon. Comme ils l’ont fait l’an dernier, les bénévoles de l’as- sociation de chasse agréée de Besançon ont organisé un nettoyage de printemps au niveau des Petites baraques et le long de la route départementaleD.486 entreThise et Braillans. Et comme l’an dernier, la chasse aux détri- tus a été fructueuse. Plusieurs centaines de kilos ont été ramassées par une cinquantai-

ne de personnes. Réunis sur un seul et même site, ils ont été collectés par les services de laVille de Besançon. L’opération devrait être reconduite au printemps prochain. LaVille qui réfléchit au nouveau plan de ges- tion forestière va-t-elle, à l’avenir, inscrire dans le marbre une grande journée nettoyage réunissant tous les acteurs et utilisateurs de la forêt ? n

Les chasseurs de Besançon ont ramassé plusieurs centaines de kilos de déchets en forêt de Chailluz.

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