La Presse Bisontine 198 - Mai 2018

LE PORTRAIT

39 La Presse Bisontine n° 198 - Mai 2018

BESANÇON

Elle a connu 15 préfets

Dominique Mendel, la discrète

Discrète, sans pour autant être effacée. C’est sans doute la marque d’une bonne attachée de presse. Dominique Mendel vient de mettre un terme à sa carrière qui avait débuté avec un certain Edgar Faure comme patron. Souvenirs.

Q uand elle feuillette le grand livre de sa carrière d’attachée de pres- se des services de l’État, Domi- nique Mendel ne se remémore que les bons souvenirs. Sur les moins bons, comme ces réunions de crise en préfecture juste après les attentats de novembre 2015 “où on sentait vraiment la tension sur toutes les épaules” , elle pré- fère ne pas s’y attarder. Au moment de mettre un terme à sa longue expérience professionnelle, elle préfère garder en mémoire la richesse des rencontres que sa profession lui a permis de faire.Au cœur du pouvoir décisionnaire de l’État en région, elle a vu passer les ministres, les prési- dents de la République, les notables et autres commis de l’État en gardant en elle ce souci constant de la discrétion. Para- doxal pour une attachée de presse. “J’ai toujours proposé, jamais rien imposé aux journalistes avec qui j’étais en contact quo- tidiennement. Et vis-à-vis des préfets auprès desquels j’ai travaillé durant toutes ces années, je me suis toujours tenue à dis- tance, préférant l’ombre à la lumière” dit- elle. La preuve : ses collègues qui lui ont préparé une surprise en compilant les pho- tos de toute une carrière ont eu bien du mal à trouver suffisamment de clichés pour illustrer cet album-souvenir… Il faut reconnaître que sa tâche de conci- lier les intérêts de l’État avec ceux de la presse en relayant la parole officielle sur

Bio express

l 1978 : Début de sa carrière d’attachée de presse à la préfecture de Franche- Comté. l 1982 : Collaboratrice d’Edgar Faure, président de la Région Franche-Comté. l 1995 : Visite du président Jacques Chirac à Besançon. Il passera trois nuits à la préfecture de Besançon. l 2012 : Visite du président Sarkozy à Besançon. l 2013 : Visite du président Hollande dans le Doubs. l 2018 : Retraite après 40 ans de carrière. l 1988 : Retour en préfectorale.

Après une longue carrière en préfecture, Dominique Mendel va pouvoir s’adonner à sa passion de la peinture… et du rock.

dans les préfectures” se souvient-elle. “Je pensais faire un passage de quelques mois dans la préfectorale, j’y serai res- tée 40 ans…” C’est ce même préfet Denieul qui a conseillé à Edgar Faure, alors président de l’Établissement public régional, ancêtre de la région Franche-Comté avant la décentralisation, de recruter Dominique Mendel. “Un petit bonhomme mais un tellement grand personnage” résume-t- elle. Au début des années quatre-vingt, tout alors était à construire pour le tout nouveau Conseil régional. “Un bateau vide à remplir.” Quand on travaillait pour Edgar Faure, il fallait savoir ne pas comp- ter ses heures, et son sommeil. “Il lui arrivait de m’appeler à 2 heures dumatin pour jouer une chanson qu’il avait com- posée pour sa femme et il me demandait mon avis !” se souvient l’attachée de pres- se qui travaillera pour Edgar Faure jus- qu’à la mort de ce dernier en 1988.Après être restée encore quelques années au Conseil régional, Dominique Mendel réintégrera les rangs de la préfecture pour ne plus jamais la quitter. “J’aurai travaillé aux côtés de quinze préfets suc- cessifs pendant toutes ces années.”

Maintenant que la page professionnelle est tournée, Dominique Mendel va pou- voir se consacrer à sa grande passion de la culture, notamment de la peinture. “Je reviens à mes premières amours” dit-elle. Elle distillera sans doute également ses bons conseils à son mari Alain, le créa- teur de la maison d’édition du Sékoya pour l’entretien de ses relations presse. “Je suis très fier de ce qu’il fait” souffle-t-elle. Sous les airs B.C.B.G. de la jeune retrai- tée se cache aussi un vrai caractère, sans doute méconnu de la profession journa- listique. Sa retraite donnera à Dominique Mendel l’occasion d’assouvir d’autres pas- sions, étonnantes à première vue pour une femme à l’élégante sobriété. “J’adore la musique techno et le hard rock !” affirme- t-elle en égrenant quelques noms de groupes pas forcément prisés du grand public. Après les couloirs feutrés de la préfectu- re, c’est sans doute dans les galeries d’art que l’on aura le plus de chances de croi- ser Dominique Mendel. À moins que ce soit à la Rodia ou dans d’autres salles de la scène rock bisontine… Les apparences sont parfois trompeuses. “Dans la vie, c’est la diversité qui m’intéresse” conclut-elle dans un sourire. n J.-F.H.

personnes. Ça a toujours été ma règle de fonctionnement. Pour avoir une crédibi- lité, il faut un ancrage” dit-elle. C’est à l’âge de 18 ans que Dominique Mendel a “un vrai coup de cœur” pour Besançon, la ville où cette Belfortaine de naissance est venue suivre des études d’histoire de l’art à la fac de lettres, avec le projet de faire une école de communi- cation. Direction ensuite Paris où elle intègre la célèbre E.F.A.P. (École fran- çaise des attachés de presse). “Je rêvais de travailler en tant qu’attachée de pres- se d’une galerie d’art. Je me suis vite ren- du compte que ce métier n’existait pas vraiment et que mon rêve était illusoi- re…” dit-elle. Après avoir fait ses armes en tant que stagiaire à la fédération française de boxe où elle y a créé le premier service de pres- se, une première opportunité profes- sionnelle se présente alors pour la jeune diplômée. “Le président de l’école a été contacté par le préfet de Franche-Comté de l’époque Michel Denieul qui cherchait quelqu’un avec une formation culturelle mais qui ne soit pas une administratri- ce. Il voulait en fait une attachée de pres- se. C’était un métier qui n’existait pas

des sujets parfois ardus n’était pas des plus aisées. Et quand bien même le feu des projecteurs était braqué sur le Doubs en cas de visi- te ministérielle ou prési- dentielle, le stress de devoir gérer l’arrivée en masse de la presse (notamment pari- sienne) n’était pas toujours de tout repos… Mais on ne peut pas assurer la longévi- té d’une carrière dans ce métier si on n’aime pas le relationnel. “Même depuis l’émergence des réseaux sociaux, j’ai toujours consi- déré que rien ne remplaçait les échanges directs avec les

Sous ses airs B.C.B.G., un vrai caractère.

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