La Presse Bisontine 198 - Mai 2018

BESANÇON 10

La Presse Bisontine n° 198 - Mai 2018

COMMERCE Difficultés pour beaucoup de commerces Les liquidations judiciaires s’enchaînent dans la Boucle

U n magasin de chaussures en haut de la rue des Granges.Une boutique de souvenirs rue Ber- sot. Une boutique de vêtements en bas de la rue des Granges. Deux chocolateries dont une rue des Granges, l’autre à Battant.Une pharmacie Gran- de rue. Ces derniers mois, le commis- saire-priseur Jean-Paul Renoud-Grap- pin a multiplié les ventes aux enchères suite à des liquidations judiciaires. Est-ce le signe d’un commerce de centre- ville plus en difficulté que l’on veut bien le croire ? “Il y a 10 ans, on ne fai- sait aucune vente dans la Boucle, c’est un fait. On a noté une augmentation des liquidations judiciaires ces der- nières années” admet le commissaire- priseur. C’est la pire destinée qu’un commerçant puisse connaître. “Nous ne sommes pas insensibles lorsque l’on voit commerce historique disparaître, de voir un brave type qui a bossé tou- te sa vie tout arrêter” poursuit ce der- nier dont le rôle est de vendre “le mieux possible.” La dernière vente d’unmaga- sin de vêtements demarque a d’ailleurs été succès. Ce qui est nouveau, ce sont les types de structures touchées. Les dossiers de pharmacies, boulangeries ou bouche- ries-charcuteries en difficulté appa- raissent sur le bureau du président du tribunal de commerce de Besançon. À la demande de l’Union des commer- çants de Besançon, le président Pier- re Bourgeois est allé à la rencontre des professionnels. Il a pu donner quelques

Impensable il y a encore quelques années, des pharmacies, boulangeries, boucheries- charcuteries, déposent le bilan au centre-ville. La restauration demeure l’activité la plus touchée.

conseils. “Certains commerçants atten- dent trop longtemps avant de nous pré- venir. À Besançon depuis 2005, en par- tenariat avec la Chambre de commerce et d’industrie, nous avons mis en pla- ce un centre d’information et de pré- vention (C.I.P.) où n’importe quel diri- geant peut être reçu par des professionnels de façon anonyme pour évaluer la situation” explique le prési- dent qui admet que le nombre de dépôts de bilan a augmenté en centre-ville ces derniers temps. Le secteur de la restauration demeu- re le plus touché avec près de 17 % des défaillances. Les causes sont connues : “Dans les profils des dépôts de bilan, il y a pour un tiers des chefs d’entre-

prise rêveurs qui ne savent pas ce que c’est qu’un chiffre d’affaires, un tiers des spécialistes du dépôt de bilan, et un autre tiers d’entreprises qui avaient de vraies difficultés comme les entre- prises du bâtiment, de l’artisanat” pré- sente Pierre Bourgeois. Un satisfecit : “Le nombre de défaillances au premier trimestre de cette année a diminué de 30 % comparé à la même période l’an dernier.” n E.Ch. *Redressements, liquidations rendus par le tribunal de Besançon. Activité commerciale (à Besançon) : 24 en 2015, 49 en 2016, 61 en 2017. Toutes activités : 96 en 2016 et 111 en 2017.

Les ventes aux enchères suite à liquidation ne concernent pas que les restaurants (photos archive L.P.B.).

4 810 mètres de soutien à Louane DÉFI Pour la bonne cause Les Bisontins Frédéric Parise et Lionel Colombani graviront le Mont-Blanc les 18 et 19 juin. Chaque mètre de l’ascension est vendu 2 euros. Les dons seront reversés à l’association “Bout de vie” qui promeut la cause des personnes amputées.

P our Louane et l’associa- tion “Bout de vie”, Fré- déric Parise et Lionel Colombani sont prêts à déplacer des montagnes. Les 18 et le 19 juin (en fonction des conditions météorologiques), les deux amis bisontins s’élance- ront à l’assaut du sommet du Mont-Blanc à 4 810 mètres d’al-

titude. C’est un défi sportif, certes, mais pas un défi pour “leur” petite personne. Ils se mobilisent pour soutenir l’as- sociation “Bout de vie” qui a pour vocation d’aider et d’accompa- gner les personnes amputées, quels que soient leur âge, la nature, et le degré de leur muti- lation. Chaque mètre d’ascen-

sion est vendu 2 euros. Le duo qui sera accompagné d’un guide de haute montagne espère ainsi récolter 9 620 euros. Si “Fred” se lance dans cet exer- cice après leMarathon des sables (toujours pour la même cause), c’est parce qu’il est touché par le destin de Louane, une ado- lescente bisontine. “Cette gami-

ne a une force de caractère dont nous devrions tous prendre exemple” commente Frédéric qui est ami de la famille Monnien. Louane a été amputée du pied gauche après un accident domes- tique. “J’ai été profondément tou- ché par le combat que la famil- le mène au quotidien et par l’association” dit l’employé de la Ville de Besançon au service espaces verts. Avec son collègue artisan-coif- feur, ils se préparent depuis près d’un an physiquement. “On sait que ce sera dur : mais on n’a pas le droit de se plaindre. Il y a le défi physique mais aussi celui de trouver des partenaires. Pour aider, il faut aussi que l’on nous aide” rappelle le passionné de sport. Pour réaliser cette opé- ration, le duo doit financer ce projet, environ 1 000 euros pour l’inscription avec le guide, le matériel. Déjà la moitié du che- min était parcourue grâce aux dons venus d’anonymes, d’en- treprises, de connaissances. Les dons à l’association permettront quant à eux de dynamiser la recherche et l’innovation en

parateur physique (Alexis Gaif- fe), aidés par une nutritionnis- te et diététicienne (Catherine Aguilar), les Bisontins espèrent déployer au plus sommet d’Eu- rope une banderole pour remer- cier les partenaires. Encore faut- il y parvenir… n E.Ch. Frédéric Parise trouve de la force dans la force de Louane.

Frédéric Parise

matière de prothèses, promou- voir cette cause auprès de l’opi- nion publique, briser l’isolement. “Louane a par exemple pu par- tir en camp de survie grâce à cet- te association” ajoute le sportif. Frédéric et Lionel ont prévu un stage d’acclimatation en mai à Chamonix. Coachés par un pré-

(à droite) et Lionel Colombani se mobilisent.

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