La Presse Bisontine 187 - Mai 2017

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

2, € 80

Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon www.presse-bisontine.fr MAI 2017 N° 187

UNE PRÉSIDENTIELLE À COUTEAUX TIRÉS ET UNE GAUCHE DIVISÉE À BESANÇON

LES “LIEUTENANTS” DES CINQ PRINCIPAUX CANDIDATS DÉFENDENT LES PROGRAMMES

le dossier en p.22 à 27

Le maire de Besançon, soutien de la première heure à Emmanuel Macron au meeting du 11 avril à Micropolis.

p. 5

p. 6 et 7

Polémique

l’événement

La Ville ne veut plus des squatteurs de la Rodia

Immobilier : Pourquoi les loyers sont en baisse à Besançon

Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - redaction@publipresse.fr - www.presse-bisontine.fr

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La Presse Bisontine n° 187 - Mai 2017

La Fablab de Planoise, laboratoire d’innovation

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Le S.N.B. ne veut pas couler

Visionnaire Les invectives - c’est le lot habituel - et les digressions sur les affaires auront occulté jusqu’à la dernière minute les vrais débats de fond à l’occasion de cet- te campagne présidentielle. Aucun n’a échappé à ces écarts de langage, pas même Emmanuel Macron à Besançon où les attaques ad hominem ont large- ment couvert les réponses aux grandes questions. Au cours de ces longues semaines de campagne, les vrais enjeux de société ne sont apparus qu’en creux dans un débat politique pollué par les bassesses. Dans cette société qui vit de l'abondance voire, dans l'opulence, on n'a jamais débattu du modèle social tel qu'il fonctionne aujourd'hui, organisé autour d'un mécanisme qui associe la valeur travail à celle de la grande consom- mation de biens et de services, visible- ment incapable de générer un bien-être durable et partagé. Dans cette cam- pagne présidentielle, aucun des candi- dats n’a su se faire entendre sur la maniè- re d’aborder les décennies à venir. Personne n’a su dépasser le cadre étri- qué d’un quinquennat. Qui a évoqué le fait que nous faisions sans doute faus- se route en pariant sur un modèle éco- nomique et social dont un des princi- paux piliers est la consommation déraisonnée ? Personne. Pourtant, le constat d’une société qui détruit plus qu'elle ne construit, qui génère de l'anxié- té plus que du bien-être, devrait être partagé par tous, candidats de droite comme de gauche. Jusqu’à quel point ce modèle où ici l’opulence, la surex- ploitation des ressources et là-bas l’in- digence qui déplace des populations entières est-il tenable ? Voilà les vraies questions, au-delà de la suppression des 35 heures ou de l’exonération de la taxe d’habitation. Ni le développement inter- national ni l’écologie n’ont eu voix au chapitre dans cette campagne bas-de- plafond. Comme le dit le poète-essayis- te Pierre Rabhi, la question n’est plus aujourd’hui de savoir s'il existe une vie après la mort, mais s'il existera bientôt une vie avant la mort. Mais les grandes questions existentielles effleurent-elles ne serait-ce qu’une seconde les esprits échauffés des candidats à cette élection qu’on aura vus, hélas, passer à côté des vrais sujets. On peut terminer avec Hen- ry Miller : “L’avenir du monde, je le lais- se aux méditations des philosophes et des visionnaires. La seule chose à laquel- le nous ayons vraiment droit, c’est le présent mais rares sont ceux d’entre nous qui le vivent jamais.” ■ Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Ont collaboré à ce numéro : Céline Garrigues, Sarah George. Contact pub : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Avril 2017 Commission paritaire : 0220 D 80130 Crédits photos : L.P.B.,Association Pix’Scènes, France 5, L. François, B. Klein, Lycée Saint-Joseph,Y. Petit, J.-C. Polien, S.M.B., Strataim.

L e club de canoë-kayak de Besançon (Sport nau- tique bisontin), présent en Nationale 1 depuis 15 ans et actuellement deuxième club français risque, si rien n’est fait, de chavirer faute de locaux adaptés à son activité. “Mal- gré les promesses des élus de la ville, la situation n’évolue pas” déplore Patrick Suranyi, le président de la section canoë-kayak. “J’en serai bien- tôt réduit à mendier une cara- vane pour avoir un bureau sur place afin d’accueillir les parents” ajoute-t-il amer. En cause, l’état de vétusté avan- cée des locaux de l’avenue de Chardonnet dont les deux

étages ont été interdits d’ac- cès par les services compé- tents, pour cause d’insécuri- té. Le S.N.B., fondé en 1865, est pourtant un des clubs les plus anciens et solides de Besançon mais la situation de ses locaux, propriété de la Vil- le, “faute d’entretien également de notre part quand nous étions sous le bail emphytéotique” , devient critique. Le club a bien soumis à la Ville des projets de déménagement, notam- ment vers l’ancienne Rhodia et plus en amont vers le bar- rage de la Malate, mais les res- ponsables du club n’ont rien vu avancer. Des rencontres régulières avec l’adjoint au

sport et la direction des sports ont bien eu lieu, mais sans sui- te pour l’instant. “J’en appel- le désormais directement au maire pour qu’il s’occupe de ces locaux qui appartiennent à la Ville. Il faut désormais prendre le dossier à bras-le- corps. On souhaiterait juste des perspectives pour se pro- jeter dans l’avenir” lance Patrick Suranyi qui constate le décou- ragement des bénévoles du club et des sportifs qui, mal- gré les conditions difficiles, continuent à briller en com- pétition. La construction d’une nouvelle structure au bord du Doubs plus en amont coûte- rait au moins 250 000 euros. ■

Grâce au parc machines mis à disposition au sein du Fablab, chacun peut mettre en pratique sa créativité.

L e concept inventé par le célèbre M.I.T. (Massa- chusetts Institute of Tech- nology) a essaimé jusque dans les régions françaises où il en existe désormais plusieurs dizaines. L’idée de départ des professeurs du M.I.T. était simple, mais lumineuse : “Et si on donnait aux étudiants l’ac- cès au parc machines de l’ins- titut ?” C’est ainsi qu’est né le premier Fablab. Besançon a désormais le sien : le Fablab des pratiques a été inauguré le 18 mars dernier à Planoise, au 10, rue Picasso, là où avait déjà été installée l’école alternative au numérique “Access Code School”. Un Fablab est un labo- ratoire collaboratif accessible pour une somme modique (à partir de 10 euros l’abonnement annuel, plus le coût d’utilisation des machines) qui permet à tout un chacun, particulier, asso- ciation ou entreprise de venir utiliser le parc machines mis à

disposition, sous la responsa- bilité des “forgerons numériques” présents sur place. “L’installa- tion de ce Fablab ici n’est pas le fruit du hasard, note Karima Rochdi, l’élue communautaire en charge de ce dossier : elle s’inscrit dans l’objectif de faire de Planoise un vrai quartier dédié au numérique.” Olivier Testault le Fab manager, entouré d’Alexandre Fleury et de Romain Benoît, sont là pour accompa- gner les utilisateurs du Fablab. “On vient ici pour recycler des objets, faire des créations, apprendre à innover, inventer et créer” résume Olivier Tes- tault. L’utilisation des machines du Fablab est soumise à une formation préalable : deux heures sont comprises dans l’adhésion. La phase de lance- ment du Fablab est prévue jus- qu’au 30 juin. Il sera ouvert du mardi au samedi de 14 heures à 18 heures sous forme d’Open- lab. ■

Les locaux vétustes du S.N.B. ne sont pas dignes du deuxième meilleur club de France. Après Roger s’ouvre la page Da Vinci

E n janvier dernier, nous annoncions la fermetu- re imminente d’un des commerces les plus emblématiques du centre-ville bisontin : l’enseigne Roger, Gran- de rue, laissant entendre que son responsable David Gian- nella, représentant de la troi- sième génération, avait un pro- jet en tête pour poursuivre l’aventure commerciale. C’est désormais chose faite avec l’ou- verture mi-mars du magasin Da Vinci au 8, rue d’Anvers, tou- jours au centre-ville. “Nous sou- haitions un magasin plus inti- me, plus cosy et cocooning pour nos clients tout en renouvelant l’offre en matière de prêt-à-por- ter” résume David Giannella. Outre les marques de prêt-à- porter masculin qu’il propose en exclusivité sur Besançon

(comme Marc O’Polo, Strell- son…), le couturier de la rue d’Anvers propose également un service original : les prestations à domicile en prêt-à-porter ou sur-mesure. “Nous lançons ce nouveau service, au domicile des clients et même sur leur lieu de travail pour ceux qui n’ont pas beaucoup de temps” note l’entrepreneur. Autre innova- tion signée Da Vinci : les ate- liers découvertes et conseils qui seront organisés une fois par mois au magasin de la rue d’An- vers. “Ce seront des prestations gratuites de conseils, de style, “d’accessoirisation”, sur ins- cription.” La prestation confec- tion sur-mesure est également proposée chez Da Vinci. Ici, les costumes faits sur mesure res- tent accessibles : à partir de 499 euros. ■

David Giannella, épaulé notamment par la vendeuse Tess, est également un spécialiste du costume sur-mesure.

La maîtrise de l’énergie a un prix… Besançon en a deux !

2012

2016

1 ère ville de France pour sa maîtrise de l’énergie Cit’ergie récompense pour 4 ans le processus de management de la qualité de la politique climat air énergie.

L’INTERVIEW DU MOIS

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TÉLÉVISION

La nouvelle voix du cyclisme du France Télévisions

“J’aime transmettre des émotions” Le Pontissalien Alexandre Pasteur

Franche-Comté avec une arrivée à la Planche-des-Belles Filles (5 juillet) et aux Rousses (8 juillet). A.P. : Si on prend la 5ème étape, le classement général ne sera pas décanté donc je crains que la cour- se ne soit verrouillée contraire- ment à l’arrivée en 2012 où il fal- lait escalader le col des Chevrères avant. Ce sera une course de côte. L.P.B. : Qui peut gagner à la Planche ? Aux Rousses ? A.P. : À la Planche, je vois bien Froo- me, comme en 2012.Aux Rousses, le classement général sera un peu plus décanté. Je vois une étape pour baroudeur,quelqu’un qui peut aller chercher lemaillot jaune com- me l’avait fait Chavanel en 2010. L.P.B. : Et pour la victoire finale ? A.P. : Je sens un Froome imbat- table. Il fait la même préparation que l’an dernier, vamonter en puis- sance au Tour de Romandie puis auDauphiné Libéré.Thibaut Pinot sera là en franc-tireur pour viser des étapes car il sortira du Giro. C’est très bien, cela lui enlève de la pression. Côté Français, je vois aussi Bardet, et c’est le dernier Tour de Voeckler qui voudra se montrer et au sprint,on peut comp- ter sur Arnaud Démare et Nacer Bouhanni. L.P.B. : Le cyclisme est-il encore un sport spectacle ? A.P. : Les courses sont aseptisées car le niveau des coureurs est mon- té d’intensité.Auparavant,il y avait 5 coureurs capables de gagner. Aujourd’hui, les différences sont moindres entre un très bon équi- pier et un leader. Il y amoins d’en- volées, c’est moins romantique. L’environnement est une dimen- sion qu’il faut prendre en compte. LeTour de France, c’est lamise en valeur de notre pays. L.P.B. : Votre position sur le dopageméca- nique. A.P. : Il y a des contrôles rigoureux, on n’a pas la preuve sur les soup- çons avancés, les vélos sont contrô- lés par l’U.C.I. L.P.B. : Avez-vous le droit d’aimer un cou- reur ? A.P. : Pour le ski, j’ai eu des coups de cœur avec des histoires atta- chantes. Pour le vélo, je suis plus mesuré, et reste neutre. J’ai ce devoir. L.P.B. : Lorsque l’on évoque Pontarlier et le Tour de France, on pense à une anec- dote. Avez-vous la même que nous en tête… A.P. : J’ai deux souvenirs. 2001 et l’arrivée de l’étape Colmar-Pon- tarlier (222 km) remportée par Erik Dekker avec 31 minutes d’avance sur le peloton qui aurait dû être déclassé. Il faisait 8 °C avec du brouillard. Ce n’était pas la meilleure promo de la région.Enfin, il y a cette arrivée au Larmont en 1985 remportée par JoergenPeder- sen sur l’étape Épinal-Pontarlier (204 km). L’arrivée était jugée au Larmont, ce qui ne serait plus pos- sible aujourd’hui ! On était à bloc derrière Joël Pelier, le local, arri- vé 6ème. C’est un super-souvenir. Le lendemain sur l’étape Pontar- lier-Morzine (195 km), Bernard Hinault confortait sonmaillot jau- ne et Herrera remportait l’étape. C’est la dernière victoire d’unFran- çais sur le Tour de France… n Propos recueillis par E.Ch.

L a Presse Bisontine : Pour ceux qui ne vous connaissent pas : vous étiez la voix du cyclisme, du ski et de l’athlétisme sur la chaîne Eurosport. Vous avez débuté à France Télévisions dimanche 9 avril en commentant Paris-Roubaix et poursuivrez pour commenter le Tour sur France 2 et France 3 en juillet. Le public reconnaîtra- t-il l’accent du Haut-Doubs ? Alexandre Pasteur : Je l’ai perdu (rires). J’ai passé mon enfance à Pontar- lier ainsi que ma jeunesse jusqu’en terminale. Ma mère et ma sœur habitent encore Pontarlier : c’est ma ville, même si j’y reviens moins souvent. C’est toujours un pince- ment au cœur quand j’y pense car c’est là que mon père est enterré. L.P.B. : Entre la révélation du journal L’Équi- pe en janvier de votre arrivée à France Télévisions pour commenter le Tour de France et la course Paris-Roubaix (9 avril), vous avez peu parlé. Pourquoi ? A.P. : Effectivement, j’ai très peu par- lé malgré les nombreuses sollicita- tions qui m’ont d’ailleurs surpris. Je ne pensais pas que ça allait fai- re autant de foin. L’annonce de L’Équipem’a pris de cours ainsi que Thierry Adam qui commentait le Tour. Ce n’était pas très élégant de la part du journal de balancer car je n’avais pas signé encore mon contrat, lequel s’est terminé le 31 mars à Eurosport. L.P.B. : A 46 ans, c’est un tournant dans votre carrière. A.P. : Le changement, c’est mainte- nant (rires). À 46 ans, le train ne passe pas deux fois. Je n’avais aucu- ne raison objective de refuser. Je rentre dans un nouvel univers car France Télévisions et le Tour de France, ce sont 4 millions de télé- spectateurs par jour. C’est un envi- ronnement différent mais je ferai les mêmes choses. L.P.B. : La mise à l’écart de Thierry Adam, qui commentait le Tour de France jusque- là, a créé de nombreuses réactions. Il s’est dit attristé de devoir céder sa place. L’avez- vous croisé depuis ? A.P. : Évidemment, je l’ai vu, je l’ai appelé. Lui s’est épanché davanta- ge que moi dans les médias. Il fal- lait que je lui parle. L.P.B. : Que lui avez-vous dit ? A.P. : Que j’étais désolé, c’est quel- qu’un que j’aime bien avec qui j’ai toujours eu des rapports cordiaux. Je lui ai dit que j’étais navré et je lui ai rappelé que l’on était venume chercher (N.D.L.R. : c’est le direc- teur des sports de France Télé qui l’a sollicité). Je n’ai jamais rêvé de commenter le Tour sur France Télé passionné de sport qui n’oublie pas ses racines. remplace Thierry Adam sur France Télévisions pour commenter le cyclisme et le Tour de France cet été. Interview avec ce

Le Pontissalien Alexandre Pasteur passe d’Eurosport à France Télévisions pour commenter le cyclisme, le Tour de France en particulier.

mais je ne pouvais pas refuser. Thierry m’a dit : “Tu aurais été con de refuser.” C’est quelqu’un que je respecte, bienveillant, ça a été une leçon. L.P.B. : Vous serez sans doute davanta- ge exposé à la critique. Y êtes-vous pré- paré ? A.P. : La critique, lorsque tu es jour- naliste, tu y es préparé. Voilà 22 ans que je fais ce métier sur Euro- sport où les personnes qui nous écoutent sont parfois plus calées que nous. Cela se ressent, ils sont à bloc. L.P.B. : À moins de 80 jours du départ du Tour 2017, quel sentiment vous anime ? A.P. : Cela ne change pas ma vie mais j’y vois comme un contre- pied du destin car au début de ma carrière, j’étais en presse écrite et je ne me voyais pas du tout à la télévision. LeTour, voilà 6 ans que je le vis pleinement sur Eurosport. Je suis ravi de le commenter sur France Télé, c’est grisant. L.P.B. : Ces trois semaines seront épui- santes… A.P. : C’est du stress mais surtout de l’adrénaline positive. On est porté par la foule, c’est magique. Avec mon ex-consultant Jacky Durand, on repérait les derniers kilomètres du parcours, on arrive dans des villages en fête.La fatigue à ce moment, on l’oublie. L.P.B. : Vous retrouvez un certain David Sandona natif du Haut-Doubs au servi- ce des sports de la chaîne. Le connais- sez-vous ? A.P. : Oui, il a été un soutien pré- cieux dans les négociations. Il a créé cette association des journa- listes comtois, c’est un intégriste duHaut-Doubs (rires). Il n’est pas tout à fait de la même génération (5 ans demoins)mais nous sommes du même centre formation. Il a été au C.A.P. foot que mon père (Yves) a dirigé en tant que prési-

dent. On a des racines communes.

te aussi des sites exceptionnels avec de nombreuses bases de don- nées. Pour Paris-Roubaix, je me suis mis 6 jours dans une bulle avant la course. Il faut de la réac- tivité dans le direct. L.P.B. : Pour un baptême du feu, c’en était un ! A.P. : Oui sur France Télé. Mais je l’avais déjà commenté pour Euro- sport. L.P.B. : Vous étiez en binôme avec Jac- ky Durand. Vous le quittez pour Laurent Jalabert. Quels sont vos rapports avec lui ? A.P. : Jacky est incollable, c’est un guide. On ne se connaît pas très bien avec Laurent Jalabert mais on va bien s’entendre. L.P.B. : Est-ce un bon consultant ? A.P. : Je n’ai aucun a priori car je

Bio express

L.P.B. : Vos commentaires ou analyses devront-ils changer sur la chaîne publique ? A.P. : Le téléspectateur n’est pas le même car celui d’Eurosport est davantage spécialisé. Celui de France Télé est grand public. Il y a derrière tout cela la partie patri- moniale. L.P.B. : Lesmoyens pour travailler seront- ils meilleurs ? A.P. : On passe dans un grand stu- dio de 40m2 alors qu’on avait 2m2 pour trois personnes. Ce sera confortable avec également deux motos sur la course, des motos- son avec notamment Cédric Vas- seur, ancien coureur, qui sent très bien la course. J’aimerais qu’il puisse intervenir à tout moment dès qu’il se passe quelque chose. L.P.B. : Il a été reproché à Thierry Adam ses approximations. Vous confirmez ? A.P. : Je suis très mal placé pour juger car je n’ai je l’ai jamais écou- té : j’étais toujours à l’antenne quand lui commentait. Je l’ai écou- té une heure à Doha lors desMon- diaux 2016 et rien m’a choqué. Je n’ai aucun jugement, ce n’est pas de la langue de bois. L.P.B. : Quel genre de commentateur êtes-vous ? A.P. : J’ai le respect du champion, un peu un côté groupie. J’ai tou- jours réussi à mettre en valeur mes consultants. Niveau com- mentaires, je suis investi, au ser- vice du sport, de l’événement. Ce qui compte, c’est le spectacle et j’aime transmettre des émotions à travers le parcours d’un sportif. L.P.B. : Comment travaillez-vous ? Avec des fiches sur chacun des coureurs ? A.P. : Je n’ai pas de fiches sur les coureurs, j’ai la chance d’avoir une bonne mémoire. Retenir ce que l’on aime, c’est plus simple. Il exis-

l Né le 30 novembre 1970, à Besançon (46 ans) l Originaire de Pontarlier l Il entre à Eurosport en 1995 pour commenter le ski alpin l Il commente les Jeux olympiques l Passionné de vélo depuis toujours, il commence le commentaire de courses cyclistes par des remplacements de Patrick Chassé. En 2011, il commente son premier Tour de France

l Avril 2017, il intègre France Télévisions pour commenter le cyclisme

ne l’ai pas beau- coup écouté. On va se trouver assez vite. L.P.B. : Aurez-vous une attention parti- culière pour nos cou- reurs locaux Thibaut Pinot et Arthur Vichot ? A.P. : Évidem- ment. Je connais mieux Arthur - qui réside à Besançon - car on échange souvent l’hiver ensemble car il est pas- sionné de ski,c’est unDoubiste, on a cette proximité. C’est une pointu- re. Il va faire une grande deuxième partie de saison. L.P.B. : Un mot sur le parcours. Il donne la part belle à la

“Les courses sont aseptisées.”

BESANÇON

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Le squat face à la Citadelle dérange POLÉMIQUE Un groupe de travail pour les déloger Une dizaine de jeunes gens, marginaux pour la plupart, squattent depuis plus d’un an et demi dans des caravanes ou des mobile-homes sur le parking de la Rodia à Besançon. La Ville demande leur départ.

La plupart des squatteurs installés parking de la Rodia, comme Alban, sont respectueux. La Ville voudrait les déloger… pour une question d’hygiène et d’image.

L orsqu’il ouvre la porte de son mobile-home rafistolé,Alban, 27 ans, en prend chaquematin plein les yeux. “C’est pas mal ce jardin avec vue sur la Citadelle” commente avec le sourire le jeune homme, instal- lé à proximité du parking de la Rodia depuis plusieurs semaines.Un lieu idyl- lique pour 0 euro. Pas mal. Alban fait partie de la dizaine de “squat- teurs” de la Citadelle, un garçon accueillant conscient que sa présence dérange puisque la Police est venue leur rendre visite début avril. Les squat- teurs sont en règle. Le service juridique de laVille de Besançon leur a notifié le 13 avril par courrier leur expulsion. Motif : ils sont installés sur le domai- ne public. Si Alban assure ranger ses déchets, “et parfois ceux des autres” dit- il, la présence de son mobile-home ou des fourgons au pied de cette Citadel- le classée, détonne. Les palettes en bois sont utilisées comme séchoir à linge, les salons de jardins comme table à manger. C’est le système D. Lorsqu’ils descendent des bus affrétés par les tour-opérateurs, c’est la pre-

mière vision des touristes de passage à Besançon. De quoi inciter la Ville à réagir…qui prend avec les beaux jours l’étendue du “problème” même si les locataires “indésirables” ne font rien d’illégal. “C’est vrai que ce n’est pas la meilleure image” confie l’adjoint au tou- risme. Pourquoi les campeurs réguliers se pri- veraient-ils d’un parking gratuit à l’an-

lieu de stationnement pour ses mani- festations” commente la Ville, inquiète de voir le phénomène s’amplifier. Les occupants font valoir leurs droits : “Je ne suis même pas sur le parking de la Rodia mais sur un lieu privé… On vient nous emmerder (sic) mais per- sonne n’a osé dire quelque chose aux gens du voyage qui se sont installés là fin mars (au niveau de l’ancienne dis- cothèque)… et qui n’ont pas respecté les lieux. On n’a pas vu la Police” dit un campeur qui ne veut pas d’une solution dans une aire de gens du voyage. “Là- bas, on va se faire dépouiller : ils ne com- prennent rien les politiques. Si je suis là, c’est parce que je compte trouver un travail en Ville. Nous ne sommes pas des assistés” conclut ce dernier. La trou- pe fait bloc, attachée à “son” lieu. Les squatteurs font rempart… avec la bel- le Citadelle en arrière-plan. n E.Ch.

don et vandalisée. Elle traînait depuis plusieurs mois avenue Chardonnet. Faire de la Rodia un parking payant ? Besançon ne semble pas choisir cette hypothèse car il est devenu un parking- relais utilisé par de nombreux auto- mobilistes. Les Bâtiments de France ont rappelé à lamairie que ce périmètre était classé. La collectivité a donc créé un groupe de travail avec le service de la voirie, la Police municipale, en lien avec l’Office de tourisme, pour trouver une solution. Elle joue lamontre : “Dans quelques semaines, nous devrons libé- rer le parking pour permettre la venue de Circasismic puis le Trail des Forts ! À chaque fois, nous indiquons aux pro- priétaires de véhicules qu’il faut libérer l’espace. Les personnes respectent. Nous allons profiter de ces manifestations pour que les véhicules partent. D’ici l’été, on espère régler la situation d’autant que la Rodia a également besoin de ce

le cadre soit idéal mais d’un point de vue sanitaire et d’hygiène, cela soulève une véritable problématique car les alen- tours se dégradent. Et le phénomène a pris de l’ampleur. Sur ce secteur, il n’y a pas de toilettes, on retrouve des déjec- tions !” constate Marie Zehaf, adjointe en charge de la voirie. À côté de certains camions, boîtes de conserve et poubelles sont posées à même le sol. Certains ont des toilettes sèches et une douche, comme Alban, mais pas tous. Les déloger par la for- ce ? “Avec la Police municipale, nous avons travaillé ce sujet. On ne peut pas mettre une caravane à la fourrière car on n’est jamais certain qu’il ne reste pas quelqu’un dedans voire un chien. Léga- lement, c’est compliqué et il faut leur trouver une solution” dit la Ville. Les services techniques ont par exemple attendu la fin de la trêve hivernale pour enlever une caravane laissée à l’aban-

née, proche de la ville, ensoleillé, à quelques pas du Doubs ? LaVil- le confie son impuis- sance : “Nous n’avons pas les moyens pour le moment de les faire par- tir. Il faudrait prendre par exemple un arrêté pour interdire les cam- ping-cars ou les véhi- cules aménagés.La pro- blématique de ces caravanes et mobile- homes a été soulevée en janvier dernier. Un groupe de travail a été créé. Je comprends que

“On va se faire dépouiller dans un camp de gens du voyage.”

L’ÉVÉNEMENT La Presse Bisontine n° 187 - Mai 2017

LES LOYERS SONT EN BAISSE À BESANÇON

Aussi étonnant que cela puisse paraître, se loger à Besançon est moins cher aujourd’hui qu’il y a quelques années. Le loyer moyen se situe à 477 euros par mois. Est-ce le signe d’une ville en déclin ? Éléments de réponse.

l Enquête Le marché locatif à Besançon 477 euros en moyenne pour se loger à Besançon C’est 6 euros de moins qu’en 2015. L’étude menée par Locservice.fr porte sur un échantillon de 851 offres ou demandes de locations à Besançon, deuxième ville la plus chère de la région derrière Dijon.

Le montant des loyers (à la baisse) selon le type de logement à Besançon. (Source : Locservice).

L es programmes immo- biliers fleurissent à Besançon. L’éclosion la plus marquée est visible auxHauts-du-Chazal avec 1 200 logements sortis de terre, ou en passe de l’être pour les derniers, entre l’hôpital et la route de Fra- nois. Arriveront bientôt sur le marché des logements de l’an-

40 % du potentiel de production de logements sera réalisé dans les 15 prochaines années ! Une mue de la ville surtout visible en dehors de la Boucle, là où les contraintes urbanistiques liées au patrimoine sont moins impor- tantes permettant aux promo- teurs de proposer des prix au m 2 “raisonnables”. Cette soudaine arrivée de neuf a-t-elle une conséquence sur le marché de l’immobilier locatif ? “Besançon n’est en tout cas pas une ville à problème pour se loger” répond Richard Horbette, res- ponsable de Locservice.fr, pla- te-forme qui met en relation le locataire avec le propriétaire laquelle vient de réaliser une étude ciblée sur la capitale com- toise. La ville répond-elle aux sirènes des promoteurs immobiliers ? “Non. Si Besançon veut main- tenir sa population, elle doit construire 550 logements par an du fait du nombre de personnes par logement qui diminue, indique Nicolas Bodin, adjoint à l’urbanisme. 50 % des loge- ments sont occupés par une per- sonne seule, 25 % par deux per- sonnes et 25 % par plus de deux personnes. On travaille pour fai-

re venir les familles en ville là où l’emploi est concentré. C’est moins de trajet, moins de pollu- tion” poursuit l’élu. Locservice a pris les données de 851 de ses offres et demandes en logement à Besançon et a éta- bli une étude sur le coût du loge- ment, ville qui compte 63 % de locataires (source I.N.S.E.E.). “477 euros, c’est lamoyenne pour se loger à Besançon, charges com- prises, alors que la moyenne nationale est de 628 euros et de 567 euros pour la moyenne pro- vinciale” indique le commandi- taire de l’étude qui note une bais- se de 6 euros du loyer moyen comparé à 2015. L’A.D.I.L. du Doubs a réalisé le même constat un an plus tôt. Selon l’agence départementale, “le loyer mensuel médian accu- se une baisse plus marquée pas- sant de 9,40 euros par m 2 hors charges au 1 er janvier 2014 à 9 euros par m 2 une année plus tard, soit un recul de - 4,2 %. Un comportement tout à fait excep- tionnel et jamais observé depuis plus de 20 ans de mesure des loyers, révélateur d’une réelle dégradation du marché locatif bisontin : demande stagnante, maintien de la vacance à un

cien quartier Fontaine-Écu, rasé, les 800 logements de l’écoquar- tier Vauban d’ici juin 2024, 350 à 600 à Saint-Jacques, 200 à la gare Viotte, 1 050 aux Vaîtes et enfin 550 logements aux Planches-Relançons, en bordu- re de la forêt de Chailluz. Ceux de l’îlot Pasteur, en centre-ville, récemment livrés, sont occupés.

niveau élevée” synthétise l’agen- ce départementale. Ces annonces combinées à l’ar- rivée de nouveaux biens ont donc tendance à faire diminuer les prix à la location même si “le marché se stabilise” commente un autre professionnel. La vacan- ce locative (8,4 % selon la Ville) n’augmenterait pas et serait même inférieure à 19 villes de taille identique. Selon Locservice.fr, “Besançon est 54 % moins chère que Paris, un écart qui ne cesse de se creu- ser. Le marché est ici loin d’être tendu : cela se traduit par un budget moyen des locataires à Besançon à 488 euros qui reste supérieur aux loyers pratiqués, signe d’un marché relativement encore une fois peu tendu” com- mente le professionnel présent depuis 20 ans sur le marché. Les chambres se louent en moyenne 277 euros pour une surface de 12 m 2 , les studios 372 euros pour 24 m 2 et les appartementsT1 404 euros pour 31 m 2 . Pour les appartements T2, la surface constatée est de 42 m 2 et le loyer moyen de 501 euros, un T3 de 61 m 2 se loue 627 euros et les très grands appartements se sont négociés

en moyenne 675 euros charges comprises. Quant aux maisons, elles se louent en moyenne 1 086 euros, “un chiffre à rela- tiviser au vu de la faible mobi- lité des locataires pour ce type de bien sur une année” indique le fondateur de Locservice. Si l’on compare le loyer moyen charges comprises des dix prin- cipales villes de Bourgogne- Franche-Comté, Besançon est la seconde plus chère (au mètre carré) derrière Dijon qui culmi- ne à 13,61 euros par m 2 . Les autres villes n’excèdent pas la barre des 10 euros et la plus abordable du classement est Mâcon avec 8,26 euros par m 2 . Quant au type de bien recher- ché, les studios semblent avoir la primeur.Ville étudiante obli- ge. “Besançon est très active sur le marché locatif des studios qui représentent 32 % des locations réalisées, voire 47 % si on inclut les T1.” L’arrivée de logements neufs citée plus haut répond - pour le moment - à la demande de loca- taires n’acceptant plus de ver- ser 1 200 euros de chauffage par an dans une passoire énergé- tique de 60 m 2 . n E.Ch.

Le prix moyen d’un loyer à Besançon comparé à d’autres villes de la région.

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l Besançon

Plus de 3 000 logements neufs à venir La production de logements neufs explique en partie la baisse des loyers Le marché immobilier est toujours à l’équilibre à Besançon. La construction de logements neufs, contrairement à ce qu’on pourrait croire, ne fait pas monter les prix des loyers, au contraire. Explications.

quement Fabrice Jeannot, le président régional de la fédération des promo- teurs immobiliers. Et l’explication est logique. Depuis une bonne dizaine d’an- nées, des dispositifs d’incitation fisca- le existent pour les investisseurs qui sont soumis en contrepartie à des pla- fonnements de loyers. Ces plafonne- ments de loyers dans le neuf entraî- nent par ricochet un tassement des loyers y compris dans l’ancien qui s’aligne à la baisse.” Sur le Grand Besançon, environ 1 000 unités d’habitation nouvelles sont mises sur le marché tous les ans et sur ce millier, 60 à 70 % sont destinés aumar- ché locatif, soit 600 logements envi- ron, et donc 6 000 sur dix ans. Com- parés aux 35 000 appartements locatifs existants sur le Grand Besançon, ces nouveaux logements au loyer plafon- nés à 8 ou 9 euros le mètre carré repré- sentent donc environ 20 %. “Ce volu- me de logements plafonnés fait donc baisser la moyenne générale qui est à peu près à 11 euros le mètre carré” pour- suit M. Jeannot. On arrive même à des situations où un appartement ancien se loue parfois plus cher qu’un cher pourtant mieux isolé et moins éner-

givore. “Le plafonnement des loyers décidé par les dispositifs type Pinel aujourd’hui participe donc à la bais- se générale des loyers. Et c’est une bon- ne chose” résume le professionnel. En somme, le marché du neuf, plutôt que d’enrayer le locatif, le régule. L’Agence départementale d’informa- tion sur le logement (A.D.I.L.) qui elle aussi tient un observatoire des loyers sur le Grand Besançon, a une autre interprétation de la baisse des loyers. “S’il peut s’agir d’une “bonne nouvel- le” pour les locataires, ce recul peut aussi être interprété, s’il s’avérait durable, comme un phénomène inquié-

tion à une morosité économique sans réelle perspective d’amélioration, l’in- certitude demeure totale quant à l’évo- lution à venir dumarché locatif à Besan- çon” estiment les professionnels de l’A.D.I.L. Une interprétation que réfu- te donc le président des promoteurs qui estime qu’avec l’augmentation des logements devenus inhabitables fau- te d’entretien dans des copropriétés vieillissantes, ajoutée à la hausse annuelle de 2 000 habitants dans le Grand Besançon, “il y aura toujours besoin de nouveaux logements. Une vil- le qui ne construit plus est une ville qui meurt.” On considère par ailleurs qu’une uni- té d’habitation, ce sont 2,5 emplois à la clé. “Et le fait de produire du neuf oblige les propriétaires d’ancien à enga- ger des travaux d’amélioration de leurs logements. Au final, le consommateur est toujours bénéficiaire.” Sur Besançon, entre les programmes privés et la politique d’urbanisation de certains quartiers (Vaîtes, Vau- ban…), plus de 3 000 logements neufs vont être construit ces prochaines années. n J.-F.H.

L e taux de vacance sur le mar- ché locatif bisontin est stable, autour des 7 %, et en des- sous de la moyenne natio- nale à 8,5 %. Le montant des loyers, on l’a vu, est également stable

et même plutôt orienté à la baisse. La surabondance de biens est-elle à l’ori- gine de ce fléchissement des tarifs de location ? Le marché locatif bisontin est-il menacé par un excès de loge- ments neufs ? “Non, répond catégori-

tant car potentielle- ment “inhibateur” de l’investissement loca- tif, qu’il s’agisse de création ou de réno- vation de logements. Dans un contexte de restructuration terri- toriale d’ampleur (regroupement régio- nal), dont les consé- quences pour Besan- çon ne sont pas encore connues, en associa-

“Une ville qui ne construit plus est une ville qui meurt.”

La production de logements neufs explique en partie la baisse des loyers car souvent les loyers sont encadrés par le dispositif Pinel notamment. l Tendance Le neuf pas beaucoup plus cher Le neuf en passe de tuer l’ancien Louer un bien datant

trouve une raison simple à cela : les prix des loyers. “ Le neuf n’est guère plus cher voire moins cher que l’ancien, cela est dû au plafond de loyer dans le cadre des programmes de défiscalisa- tion, surtout si vous mettez les charges en face. Nous avons une forte deman- de dans ce type de bâtiment B.B.C. On s’aperçoit que les locataires sont beau- coup plus réceptifs quant à la consom- mation énergétique” poursuit le pro- fessionnel. Le neuf attire, c’est logique, au détriment de l’ancien. Sur un T4

M is à part le bâtiment “Le Président” avenue Den- fert-Rochereau, il est deve- nu compliqué de louer un appartement dans l’ancien à Besan- çon. “Ça se loue, mais difficilement. Là où je mettais deux mois pour louer, je mets quatre mois voire plus si le loge- ment n’a pas été rénové” témoigne un professionnel de l’immobilier. À Square Habitat Besançon, spécia- liste de la location pour les particu- liers et les entreprises, on se rend comp- te que les logements neufs ou très récents trouvent très vite preneur : “Lorsqu’un propriétaire nous manda- te pour louer son bien neuf, on a déjà le locataire” explique Frédéric Vermot, directeur de l’agence Square Habitat rue de la République. Le spécialiste des années soixante-dix à Besançon est devenu difficile, notamment en centre-ville. Un phénomène nouveau.

des années soixante, la facture énergétique peut être 80 % plus chère que pour un logement neuf. Faute d’avoir tardé à rénover, des bailleurs se retrouvent le bec dans l’eau notamment en centre-ville. Le neuf répond aussi à de nou- veaux standards et à des lieux géographiques. “Un T2 aux Hauts-du-Cha- zal, vous trouverez dif- ficilement alors qu’un T2 identique à Micaud, vous trouverez plus faci-

Les logements

Les “vieux” appartements du centre-ville ou des années soixante en location subissent de plein fouet l’arrivée du neuf.

neufs loués avant d’être livrés.

à la location notamment au-dessus des Clairs-Soleils, en direction de Bregil- le. Est-ce peut-être l’occasion de profi- ter de la vacance locative pour réno- ver, remettre aux normes, baisser le loyer ? La question mérite de se poser lorsque l’on sait qu’un loyer sort à 8,75 euros dum 2 (pour un appartement sans terrasses) grâce au Pinel. n

lement” indique une agence immobi- lière qui s’inquiète. Le départ de la faculté de médecine du centre-ville et le développement des Hauts-du-Cha- zal ont nourri encore davantage cet afflux pour ces zones périphériques au détriment du centre. “Les locataires deviennent de plus en plus exigeants, et c’est bien normal. Plus personne ne

veut résider dans un grenier au centre- ville.” 3 000 logements neufs supplémentaires arriveront dans les prochaines années sur lemarché bisontin (lire par ailleurs). Une bonne nouvelle pour les futurs locataires, moins bonne pour ceux qui possèdent des mètres carrés dans la Boucle. Des secteurs sont en difficulté

BESANÇON 8

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“Les accusations publiques sur la dermatologie sont infondées” La direction de l’hôpital rassure les patients. L’enquête A.R.S. conclut que la pratique médicale a respecté les protocoles et recommandations en matière de prise en charge en onco-dermatologie. Le C.H.R.U. dépose plainte contre le professeur Humbert. SANTÉ Les résultats de l’enquête A.R.S. en dermatologie

Chantal Carroger, directrice du C.H.R.U. entourée du Professeur

Samuel Limat - président de la C.M.E., et du Professeur Thierry Moulin - doyen de la faculté de médecine.

médical. L’Agence Régionale de Santé a indi- qué qu’elle allait pour sa part saisir l’Ordre pour infractions au code de déontologie médicale et l’hôpital a déci- dé de porter plainte pour diffamation envers son ex-chef de service. Ce dernier, qui se définit comme lan- ceur d’alerte, ne comprend pas. Il main- tient avoir mis le doigt sur des procé- dures préjudiciables pour le malade notamment sur ces réunions pluri- disciplinaires non respectées (R.C.P.). “Certaines R.C.P. ne répondaient pas systématiquement durant une période mais elles ont été corrigées, ce qui n’a jamais été contesté. Tout cela a été cor- rigé et amélioré. Oui, les malades ont eu une prise en charge adaptée au C.H.U.” déclare le Professeur Samuel Limat, président de la Commission médicale d’établissement. “Le C.H.U. a souhaité dès le départ que la lumiè- re soit faite sur toutes les situations inquiétantes signalées par le Profes-

régional : “La pratique médicale a res- pecté les protocoles et recommanda- tions de bonnes pratiques en matière de prise en charge en onco-dermatolo- gie. S’agissant des 18 dossiers signa- lés et portant sur les réunions de concer- tation pluridisciplinaires (R.C.P.), il est utile de rappeler que plus de 1 500 dossiers de patients en onco-dermato- logie ont été discutés dans ce cadre entre mi-2013 et fin 2016. Les rapports démontrent clairement qu’il n’y a pas eu de prescriptions de chimiothérapies injustifiées et abusives. Les décisions concernant les patients ont été évaluées comme conformes aux données actuelles de la science.” La direction indique qu’elle examinera en pleine transpa- rence toutes les réclamations de malades qui pourraient lui parvenir. Par ailleurs l’A.R.S. a engagé un audit du Centre d’Études et de Recherche sur le Tégument (C.E.R.T.), unité de recherche du C.H.U. placée sous la res- ponsabilité du Professeur Philippe Humbert, dont les conclusions ne nous ont pas été communiquées. Ce centre employant 7 salariés, créé par le pra- ticien hospitalier, est une référence mondiale dans son domaine de recherche. n E.Ch.

seur Philippe Hum- bert” poursuit la direction. Deux ins- pections menées par des experts indé- pendants, diligentées par l’Agence Régio- nale de Santé, en 2015 et en 2016 ont étudié les dossiers de patients signalés par Philippe Hum- bert. Le rapport

“Pas de chimiothérapies injustifiées et abusives.”

“Ç a suffit de parler de pra- tiques douteuses, de prendre la population en otage. Il était important que l’on vous dise notre vérité.” Restée discrète jusque-là, la directrice de l’hô- pital de Besançon Chantal Carroger a, vendredi 24 mars, contre-attaqué et répondu aux accusations portées par le Professeur Philippe Humbert. Cet- te annonce fait suite aux articles parus - notamment - dans La Presse Bison- tine d’avril. La directrice a attendu les conclusions de l’inspection diligentée par l’Agen- ce Régionale de Santé Bourgogne- Franche-Comté sur la pratique médi- cale et les conditions d’organisation et

de fonctionnement du service de der- matologie pour répondre point par point : “La mission établit clairement que les accusations publiques dont ce service a fait l’objet sont infondées. La mission n’a pas relevé de faits pouvant justifier les accusations portées par le Professeur Philippe Humbert à l’égard de ses confrères. Ces accusations attei- gnent aujourd’hui une telle gravité que le C.H.U. veut y mettre un terme. Elles ont en effet semé le doute chez les patients et leurs proches, et jeté le discrédit sur une équipe qui continue à exercer ses missions avec beaucoup de profes- sionnalisme” poursuit la direction qui rappelle s’être astreinte à respecter tant le devoir de réserve que le secret

remis le 22 mars 2017 par l’A.R.S. por- te sur l’analyse de 63 dossiers de patients, dont 18 portent sur des prises en charge en onco-dermatologie. La mission était composée d’un inspec- teur et d’un médecin inspecteur de santé publique de l’Agence ainsi que de deux professeurs de dermatologie, dont un spécialiste en oncologie hors région. “Les prises en charge ont été analysées à la loupe et en toute trans- parence par des experts indépendants” déclare Chantal Carroger. Dans le rapport remis le 22 mars 2017, pour la deuxième fois, des experts indé- pendants, professeurs en dermatolo- gie, invalident les dénonciations du Professeur Humbert entendu le 20mars par la chambre disciplinaire de l’Ordre

Il demande une nouvelle enquête “Que chacun prenne ses responsabilités” Le Professeur Humbert n’a nullement l’intention de poursuivre une polémique. Mais il invite juste l’A.R.S. à rectifier des erreurs manifestes quant aux responsabilités qui excluent de son analyse les protagonistes mêmes des procédures R.C.P. H omme touché, certes, mais galvanisé par les nombreuses lettres de soutien qu’il a reçues spontanément de malades, le Professeur Phi- lippe Humbert, ancien chef de service de dermatologie, a réuni la presse deux jours après la sortie médiatique du C.H.R.U. “pour lui donner les éléments factuels sur les prises en charge des malades atteints de cancer cutané” dit-il. Médecin des hôpitaux depuis 1993, il rappelle qu’il a toujours agi dans l’intérêt des malades. Le professeur maintient les irrégularités signalées aux autorités compé- tentes mais dans un souci de ses règles déontologiques, et plus précisément du respect du secret professionnel et du caractère confidentiel du rapport rendu par l’A.R.S., il ne s’exprimera pas davantage. Il informe qu’il sollici- te une nouvelle enquête avec une nouvelle mission, indépendante, “même si l’enquête me donne raison quant au caractère non conforme de certaines pratiques médicales.” Il a l’espoir que l’Agence Régionale de Santé l’enten- dra, comme elle l’a fait après la lecture du premier rapport, “le second confir- mant mes constats.” “Je n’ai nullement l’intention de poursuivre une polé- mique. Je demande que chacun prenne ses responsabilités. Si aujourd’hui il semble que les erreurs ont été corrigées, il n’en demeure pas moins qu’un collectif de malades dénonce leur prise en charge dans ce service et envisa- ge de déposer plainte. Le refus de la direction de prendre en compte mes alertes, ma stigmatisation, ont conduit à des retards dans l’analyse des signa- lements et de leurs causes. Cette situation aurait dû être traitée comme il se doit en prenant en compte les signalements d’un lanceur d’alerte pour quel- qu’un qui possède trente ans de fonctions au C.H.U. de Besançon exercées avec dévouement, professionnalisme, loyauté et intégrité, le tout au bénéfice exclusif des patients” conclut celui qui rappelle qu’il exerce dans le secteur 1 de la Sécurité sociale. Entouré de son avocate Maître Kabbouri, le méde- cin réactive son dépôt de plainte pour harcèlement. n

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BESANÇON 10

La Presse Bisontine n° 187 - Mai 2017

On entre dans le dur place Leclerc TRAVAUX Ligne 3 Plus du T.C.S.P. Les travaux de réalisation de la ligne de bus en site propre impactent la circulation place Leclerc, un des nœuds les plus importants de la ville où transitent 70 000 véhicules par jour.

Les rodéos urbains sous surveillance SÉCURITÉ À scooter et moto-cross Le phénomène irrite les riverains qui ont pu observer der- nièrement des rassemblements de deux-roues en centre- ville et à Planoise. Un jeune majeur a déjà été placé en garde à vue et d’autres identifications sont en cours.

et mobilisent des patrouilles sur les zones en question pour des opé- rations de prévention. Mais ce sont des “procédures délicates” , recon- naît-on qui “demandent du tact. Il ne s’agit pas de procéder à une chas- se.” Un travail accru sur l’identifi- cation des auteurs du délit est éga- lement effectué via les caméras de vidéosurveillance de la Ville. Deux faits en particulier attirent l’attention de la justice locale, remon- tant aux 19 et 26 février derniers. Une dizaine d’individus s’étaient alors rassemblés en centre-ville et à Planoise. Un mois plus tard, un jeune majeur bisontin, défavora- blement connu des services de poli- ce, est convoqué au commissariat de Besançon où il a reconnu y avoir participé. Une perquisition à son domicile vient saisir sa motocross non homologuée. Il fait l’objet de deux convocations devant la justi- ce en septembre et devra répondre d’une circulation non homologuée pour l’un des rodéos et de mise en danger de la vie d’autrui pour l’autre. Trois autres personnes seront pro- chainement convoquées. Les peines encourues vont de la suspension de permis, avec interdiction de le repas- ser pendant une période donnée, jusqu’à l’incarcération pour homi- cide involontaire. n S.G.

V itesse, adrénaline, contour- nement des règles…Diffici- le de dire ce qui motive les conducteurs des engins de deux-roues à l’origine de ces rodéos. Avec l’arrivée des beaux jours, la capitale comtoise n’y échappe pas, comme partout en France. Qui sont- ils ? Généralement des mineurs que le risque pénal, atténué en raison de leur âge, effraie peu, d’après les informations que nous fournit la direction départementale de la sécu- rité publique du Doubs. Ces “runs”, réalisés le plus souvent en groupe, représentent “un moyen de s’affirmer et de montrer que le territoire leur appartient.” La plu- part circulent avec des engins non homologués et/ou sans assurance, casqués ou non, et s’adonnent à des pratiques à risque “pas du tout com-

patible avec le partage de la voie publique.” Le problème majeur étant que ces jeunes utilisent aussi la voie du tramway. “Cela génère du retard avec de l’énervement chez les usa- gers et de l’inquiétude pour les conducteurs de tram.” En toile de

fond, il y a cette peur d’accident grave comme l’an dernier, sur le quartier de Saint- Claude où une per- sonne âgée est décédée après s’être fait renver- ser en empruntant un passage piéton. Les forces de l’ordre ne veulent pas laisser passer

Les caméras permettent de les identifier.

Les travaux dureront jusqu’en juillet place Leclerc.

D onner aux bus la priorité, sans qu’ils soient englués dans la cir- culation automobile et qu’ainsi, les temps de parcours d’un bus soient bien inférieurs à ceux d’un véhicule par- ticulier, c’est bien l’objectif d’une ligne de transport en commun en site propre (T.C.S.P.) comme celui qui est en cours de construction entre la gare Viotte et Témis, via la place Leclerc. Cette ligne 3 Plus dont les travaux ont démarré en sep- tembre 2015 doit être mise en service à la rentrée 2017. Son coût : 21,6 millions d’euros avec une fréquentation attendue de 9 000 voyageurs par jour. C’est au niveau de la place Leclerc que se concentrent actuellement les travaux. “Depuis la mi-avril, les automobilistes n’ont plus qu’une voie de circulation. Les

phases de feux ont été rééquilibrées, mais nous conseillons aux automobi- listes d’adapter leurs tra- jets et de suivre les itiné- raires conseillés ” note Daniel Mourot, le direc- teur de la voirie à la Ville. À l’issue des travaux, les bus Ginko seront priori- taires grâce à un phasage à feux adaptés mais aussi à la présence de modem

Le doublement du pont de la Gibelotte en 2018.

Le boulevard Léon-Blum, très long, est l’un des terrains de jeux appréciés de ces fous du guidon.

radio dans chaque véhicule. Comment ça marche ? “À l’approche d’un carrefour et avant son franchissement, l’émetteur radio des bus Ginko enverra un signal d’arrivée à l’armoire électrique gérant les feux bus de l’intersection à venir. Les feux passe- ront alors automatiquement au vert afin que les bus n’aient pas à s’arrêter. Ils fran- chiront le carrefour dès leur arrivée sans être bloqués dans la circulation” explique la C.A.G.B., maître d’ouvrage de ce projet de T.C.S.P. Après l’achèvement de la voi- rie en juillet place Leclerc, les finitions (espaces verts, plantations et mobilier) prendront le relais à l’automne sur toute la ligne. La dernière grande phase de travaux concernera le doublement du pont de la Gibelotte en 2018. n

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