La Presse Bisontine 187 - Mai 2017

L’ÉVÉNEMENT La Presse Bisontine n° 187 - Mai 2017

LES LOYERS SONT EN BAISSE À BESANÇON

Aussi étonnant que cela puisse paraître, se loger à Besançon est moins cher aujourd’hui qu’il y a quelques années. Le loyer moyen se situe à 477 euros par mois. Est-ce le signe d’une ville en déclin ? Éléments de réponse.

l Enquête Le marché locatif à Besançon 477 euros en moyenne pour se loger à Besançon C’est 6 euros de moins qu’en 2015. L’étude menée par Locservice.fr porte sur un échantillon de 851 offres ou demandes de locations à Besançon, deuxième ville la plus chère de la région derrière Dijon.

Le montant des loyers (à la baisse) selon le type de logement à Besançon. (Source : Locservice).

L es programmes immo- biliers fleurissent à Besançon. L’éclosion la plus marquée est visible auxHauts-du-Chazal avec 1 200 logements sortis de terre, ou en passe de l’être pour les derniers, entre l’hôpital et la route de Fra- nois. Arriveront bientôt sur le marché des logements de l’an-

40 % du potentiel de production de logements sera réalisé dans les 15 prochaines années ! Une mue de la ville surtout visible en dehors de la Boucle, là où les contraintes urbanistiques liées au patrimoine sont moins impor- tantes permettant aux promo- teurs de proposer des prix au m 2 “raisonnables”. Cette soudaine arrivée de neuf a-t-elle une conséquence sur le marché de l’immobilier locatif ? “Besançon n’est en tout cas pas une ville à problème pour se loger” répond Richard Horbette, res- ponsable de Locservice.fr, pla- te-forme qui met en relation le locataire avec le propriétaire laquelle vient de réaliser une étude ciblée sur la capitale com- toise. La ville répond-elle aux sirènes des promoteurs immobiliers ? “Non. Si Besançon veut main- tenir sa population, elle doit construire 550 logements par an du fait du nombre de personnes par logement qui diminue, indique Nicolas Bodin, adjoint à l’urbanisme. 50 % des loge- ments sont occupés par une per- sonne seule, 25 % par deux per- sonnes et 25 % par plus de deux personnes. On travaille pour fai-

re venir les familles en ville là où l’emploi est concentré. C’est moins de trajet, moins de pollu- tion” poursuit l’élu. Locservice a pris les données de 851 de ses offres et demandes en logement à Besançon et a éta- bli une étude sur le coût du loge- ment, ville qui compte 63 % de locataires (source I.N.S.E.E.). “477 euros, c’est lamoyenne pour se loger à Besançon, charges com- prises, alors que la moyenne nationale est de 628 euros et de 567 euros pour la moyenne pro- vinciale” indique le commandi- taire de l’étude qui note une bais- se de 6 euros du loyer moyen comparé à 2015. L’A.D.I.L. du Doubs a réalisé le même constat un an plus tôt. Selon l’agence départementale, “le loyer mensuel médian accu- se une baisse plus marquée pas- sant de 9,40 euros par m 2 hors charges au 1 er janvier 2014 à 9 euros par m 2 une année plus tard, soit un recul de - 4,2 %. Un comportement tout à fait excep- tionnel et jamais observé depuis plus de 20 ans de mesure des loyers, révélateur d’une réelle dégradation du marché locatif bisontin : demande stagnante, maintien de la vacance à un

cien quartier Fontaine-Écu, rasé, les 800 logements de l’écoquar- tier Vauban d’ici juin 2024, 350 à 600 à Saint-Jacques, 200 à la gare Viotte, 1 050 aux Vaîtes et enfin 550 logements aux Planches-Relançons, en bordu- re de la forêt de Chailluz. Ceux de l’îlot Pasteur, en centre-ville, récemment livrés, sont occupés.

niveau élevée” synthétise l’agen- ce départementale. Ces annonces combinées à l’ar- rivée de nouveaux biens ont donc tendance à faire diminuer les prix à la location même si “le marché se stabilise” commente un autre professionnel. La vacan- ce locative (8,4 % selon la Ville) n’augmenterait pas et serait même inférieure à 19 villes de taille identique. Selon Locservice.fr, “Besançon est 54 % moins chère que Paris, un écart qui ne cesse de se creu- ser. Le marché est ici loin d’être tendu : cela se traduit par un budget moyen des locataires à Besançon à 488 euros qui reste supérieur aux loyers pratiqués, signe d’un marché relativement encore une fois peu tendu” com- mente le professionnel présent depuis 20 ans sur le marché. Les chambres se louent en moyenne 277 euros pour une surface de 12 m 2 , les studios 372 euros pour 24 m 2 et les appartementsT1 404 euros pour 31 m 2 . Pour les appartements T2, la surface constatée est de 42 m 2 et le loyer moyen de 501 euros, un T3 de 61 m 2 se loue 627 euros et les très grands appartements se sont négociés

en moyenne 675 euros charges comprises. Quant aux maisons, elles se louent en moyenne 1 086 euros, “un chiffre à rela- tiviser au vu de la faible mobi- lité des locataires pour ce type de bien sur une année” indique le fondateur de Locservice. Si l’on compare le loyer moyen charges comprises des dix prin- cipales villes de Bourgogne- Franche-Comté, Besançon est la seconde plus chère (au mètre carré) derrière Dijon qui culmi- ne à 13,61 euros par m 2 . Les autres villes n’excèdent pas la barre des 10 euros et la plus abordable du classement est Mâcon avec 8,26 euros par m 2 . Quant au type de bien recher- ché, les studios semblent avoir la primeur.Ville étudiante obli- ge. “Besançon est très active sur le marché locatif des studios qui représentent 32 % des locations réalisées, voire 47 % si on inclut les T1.” L’arrivée de logements neufs citée plus haut répond - pour le moment - à la demande de loca- taires n’acceptant plus de ver- ser 1 200 euros de chauffage par an dans une passoire énergé- tique de 60 m 2 . n E.Ch.

Le prix moyen d’un loyer à Besançon comparé à d’autres villes de la région.

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