La Presse Bisontine 187 - Mai 2017

DOSSIER

La Presse Bisontine n° 187 - Mai 2017

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l François Fillon

Annie Genevard

“Le camp Fillon est en mode combat” Fidèle soutien de François Fillon malgré les récentes tempêtes, la députée du Doubs Annie Genevard martèle que seul son poulain est en mesure de gouverner avec une majorité solide.

Annie Genevard fait partie des soutiens de la première

heure de François Fillon. On la dit bien

L a Presse Bisontine : Les troupes Fillon gar- dent-elles le moral ? Annie Genevard : Le camp Fillon est en mode combat. On ne se pose pas de questions, on est complètement enga- gés auprès de notre candidat et très déterminés à le faire gagner cette élec- tion. On sait que ça va être très diffi- cile mais on sent que ça reste jouable. Il y a un engouement réel pour Emma- nuel Macron, une solidification du vote frontiste, la situation est difficile, l’écart est encore important dans les sondages, mais on sent qu’en dix jours, les choses peuvent encore évoluer. Dans l’isoloir, les gens auront le choix entre les extrêmes, le candidat de la droite et du centre, le candidat d’un P.-S. très affai- bli et un autre candidat de gauche qui ne dit pas son nomen la personne d’Em- manuel Macron. La vraie question est de savoir si au nom de la morale, on peut priver les Français du seul can- didat qui incarne l’alternance et le redressement de ce pays. L.P.B. : Pourquoi à vos yeux le programme de François Fillon est-il le meilleur ? A.G. : Parce que d’abord il procède d’une méthode : depuis trois ans, François

Fillon sillonne la France et consulte des centaines de personnes. Ce n’est pas un programme qui est né sur le bureau de hauts fonctionnaires pari- siens comme celui d’Emmanuel Macron. Le programme de François Fillon est d’abord un projet articulé autour de la notion de liberté. Il faut libérer notre pays des carcans, des entraves, des mesures qui l’affaiblissent. La libéra- tion de l’économie passe par l’emploi et l’augmentation du pouvoir d’achat. Le contraire d’un programme de pur- ge que stigmatisent ses opposants.

placée pour un poste de ministre de l’Éducation si François Fillon gagne.

A.G. : Ce qui a été instauré par la gauche est mauvais, nos citoyens ne com- prendraient pas qu’on n’y revienne pas. La réforme du collège provoque le mécontentement de tous les ensei- gnants et toutes les évaluations inter- nationales attestent d’une dégradation de notre système scolaire qui provoque d’ailleurs une inquiétante désaffection des parents à l’égard de l’école publique et des jeunes à l’égard du métier d’en- seignant. La gauche a commis un péché contre l’intelligence en supprimant ce qui marchait bien. Sur la réforme des rythmes scolaires, on redonne la liber- té aux collectivités locales. L.P.B. : Comprenez-vous que les Français puis- sent être lassés de cette alternance gauche- droite et que par conséquent la démarche

empêche l’économie suisse de conti- nuer à prospérer ? C’est à l’entreprise de négocier le temps de travail. L’autre point concerne l’allégement des charges, indispensable pour dégager des marges de manœuvre qui bénéficieront direc- tement aux salariés dont le reste à gagner est aujourd’hui trop faible jus- tement à cause de la lourdeur de ces charges. La revalorisation des petites retraites et pensions de réversion est aussi pensée au bénéfice des plus fra- giles. L.P.B. : Sur le volet éducation dont vous êtes la spécialiste, on a franchement l’impression que c’est un détricotage complet de ce qui a été fait depuis 5 ans que propose François Fillon : suppression de la réforme du collège, retour sur les rythmes scolaires, etc. ?

d’Emmanuel Macron plaise ? Un pays comme l’Allemagne gouverne d’ailleurs très bien au sein d’une coalition gauche-droite ! A.G. : Le fonctionnement enAllemagne est le fruit d’une longue tradition née au lendemain de la Seconde guerre mondiale et la France n’est pas un pays fédéral. Le système français est fait de telle sorte que l’exécutif ne peut mettre en exécution un programme que s’il a une majorité législative. Il est évident que même si Emmanuel Macron gagnait, il n’aurait aucune majorité pour gouverner. C’est un candidat attra- pe-tout qui ne pourra pas gouverner et cela promet un retour à la IV ème Répu- blique. Il faut que les Français aient ça en tête au moment de glisser leur bulletin dans l’urne. n Propos recueillis par J.-F.H.

“Emmanuel Macron est un candidat attrape-tout qui ne pourrait pas gouverner.”

L.P.B. : Peut-on parler de libéralisation de l’emploi avec le programme de sup- primer 500 000 postes de fonctionnaires ou de sup- primer les 35 heures ? A.G. : Pour libérer l’em- ploi, il est impératif de laisser aux entreprises le choix de la durée du travail dans la concer- tation. Le Code duTra- vail en Suisse fait 130 pages : est-ce qu’il

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