Journal C'est à dire 211 - Juin 2015

du mercredi 24 juin au mardi 4 août 2015

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23 juin 2015 N° 211

Le journal du Haut-Doubs - www.c-a-d.fr

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Les “petits” maires sont inquiets. La loi sur la nouvelle organisation territoriale de la République, dite loi N.O.T.R.E., inquiète les maires ruraux qui voient disparaître peu à peu leur auto- nomie. Réactions. (page 10) Les blockhaus sortent de l’ombre. Jeune étudiant en archéologie originaire des Fins, Valentin Métral s’est employé à recenser tous les blockhaus, ces bunkers qui protégeaient le Val de Morteau pendant la seconde guerre mondiale. (page 12) Regroupement dans la saucisse. La société Jean-Louis Amiotte-Morteau Saucisse vient de racheter le jurassien Clavière. Entretien avec Richard Paget à la tête du groupe. (page 36) Fêtes de l’été : le cahier spécial. Pour ne rien manquer des manifestations de l’été dans le Haut-Doubs. (pages 45 à 50)

(Le dossier en pages 17 à 27)

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R E T O U R S U R I N F O

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Nicolas Sarkozy attendu à Gilley début septembre

ÉDITORIAL

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. C’est à dire revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”.

Inventivité L’été arrive avec son cortège - on l’espère - de touristes… et de soleil pour effacer la saison 2014 cala- miteuse sur le plan météorologique. Notre dossier central est une nou- velle fois la preuve, sous un angle original, que le Haut-Doubs et ses environs proches, notamment la voisine Suisse, peuvent être des lieux paradisiaques pour qui cherche la tranquillité, l’authenticité, hors des sentiers battus, et… la fraîcheur pour peu que le temps soit de la partie. Pour autant, malgré ses atouts indéniables, le Haut-Doubs est enco- re le parent pauvre du tourisme par rapport aux autres massifs mon- tagneux, sans même parler des Alpes ou des Pyrénées, y compris par rapport au Jura. Vu de Paris, c’est inévitable, on associe toujours le massif jurassien au département du Jura. Le Haut-Doubs ne parle pas à grand monde, le Pays Hor- loger encore moins. Pour promou- voir un secteur, il est nécessaire de commencer par trouver de la cohé- rence et ce n’est hélas pas encore le cas. Le Pays Horloger s’est doté avec force moyens d’un site de pro- motion touristique (pays-horlo- ger.com) alors qu’il possède déjà une autre adresse (pays-horloger.fr), cel- le qui apparaît en premier dans les moteurs de recherche mais qui ne parle presque pas de tourisme. Une communication un peu alambiquée dirons-nous, dans un domaine éco- nomique où on se doit aujourd’hui d’être immédiatement visible. La pro- chaine fusion des régions va rendre encore plus compliquée la promo- tion touristique des territoires. Quand on parlera de la future région, on évoquera en même temps le Mor- van et le Haut-Doubs, la côte mâcon- naise et le pays des Mille Étangs. Cette dilution administrative oblige- ra les acteurs locaux du tourisme à plus d’inventivité encore pour atti- rer le chaland. On sait que la fré- quentation des offices de tourisme est inexorablement vouée à bais- ser avec la généralisation des outils numériques qui présentent aujour- d’hui l’information mieux que n’importe quel agent d’accueil. Mais c’est justement en équipant les offices de tourisme de ces outils nouvelle génération (bornes tactiles avec du contenu évolutif, etc.) que le rôle de l’agent d’accueil prendra tout son sens en matière de conseil. Le tou- risme local doit aussi faire sa révo- lution technologique si le Haut-Doubs veut faire sa place dans la prochai- ne donne territoriale. Jean-François Hauser est édité par Publipresse Médias 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@groupe-publipresse.com Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Contact commercial : Anthony Gloriod au 03 81 67 90 80 Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Frédéric Cartaud, Jean-François Hauser. Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1275-8825 Dépôt légal : Juin 2015 Crédits photos : C’est à dire, Associations et organisateurs, C.D.T. 25, Dragoon 44, Mairie Les Fins, O.T.S.I. Val de Morteau, W.J.S.N.C. Mots fléchés : Jean-Marie Steyner. A collaboré à ce numéro : David Aubry.

Nicolas Sarkozy,

le patron des Républicains fera sa rentrée politique en pays sauget (photo archive Càd).

L e 10 juin dernier, une nouvelle journée sans voiture était organisée aux Fins pour célé- brer les 10 ans d’un système qui a fait ses preuves : le Carapatte. Le principe est simple : le Pedibus ou Carapatte, ce sont des adultes béné- voles qui accompagnent à tour de rôle un grou- pe d’enfants sur le chemin de l’école en suivant un itinéraire précis “ligne de Pedibus”, avec des arrêts et des horaires prédéfinis. Le 10 juin dernier, 6 Cara- pattes différents ont circulé dans plusieurs quar- tiers des Fins pour converger vers l’école, emme- nant plus de 200 écoliers. Selon le maire des Fins Bruno Todeschini, ce système présente plu- sieurs avantages pour les parents notamment : “Gain de temps : en se relayant, ils ne seront plus contraints d’accompagner tous les matins son ou ses enfants. Sécurité : moins de trafic aux abords de l’école, donc moins de stationnements anarchiques. Les enfants encadrés acquièrent plus tôt un comportement responsable dans la rue et sont sensibilisés à la sécurité routière. Convivialité : les enfants partagent le trajet avec leurs camarades et créent de nouvelles formes de solidarité. Activité physique : il contribue à la pratique régulière d’une activité physique pour Le Carapatte fête ses 10 ans aux Fins

N icolas Sarkozy sera présent au premier rassemblement champêtre des Républicains années. “Ce sera le rendez-vous champêtre des Républicains de Franche-Comté et de Bourgogne” insiste Michel Vienet qui préci- se qu’en septembre nous serons à trois mois des élections régio- nales. La venue de Nicolas Sar- kozy va galvaniser les troupes à l’approche de ce scrutin. “Ce sera un grand moment de poli- tique” estime Michel Vienet. De nombreuses personnalités poli- tiques seront présentes comme Alain Joyandet, candidat décla- ré aux élections régionales. La manifestation champêtre se déroulera à la salle de Gilley. Le village des Fins re-fête la musique le 26 juin

A ux Fins, on bouscule les habitudes ! Le village orga- nise la Re-fête de la musique le vendredi 26 juin à partir de 19 heures Après une édition 2014 qui a rencontré un vrai succès (plus de 2 000 spectateurs), les organisateurs ont concocté un nouveau programme musical sur mesure pour peaufiner le carac- tère populaire et convivial de cet- te fête. Ce sont 40 enfants de la halte-garderie Arc-en-Ciel qui monteront les premiers sur la scè- ne pour chanter. Ensuite, le public va basculer dans une ambian- ce Nouvelle-Orléans avec le grou- pe de jazz “Les vieux d’l’hop” qui écume les scènes du Haut-Doubs avec sa bonne humeur commu- nicative depuis des années. La bande de joyeux compères céde- ra sa place aux WoodBoys, un groupe de rock celtique. Ils fini- ront de chauffer l’ambiance avant l’entrée en scène de Let Dzur, la tête d’affiche. La Re-fête de la musique aux Fins sera l’occasion de promouvoir les groupes régio- naux. Pour ajouter du spectaculaire au du Doubs (ex-U.M.P.) organisé à Gilley le premier week-end de septembre. “Il viendra le 5 ou le 6. Nous attendons confirmation de la date. C’est ici en République du Saugeais qu’il fera la rentrée politique des Républicains de France” se félicite Michel Vienet, le secrétaire départemental heu- reux que le président du parti, récemment rebaptisé, ait accep- té l’invitation de la fédération loca- le qui organise cette manifesta- tion politique depuis plusieurs

L’initiative a été fêtée le 10 juin avec six Carapattes répartis sur plusieurs quartiers des Fins.

les parents comme pour les enfants : un bon réveil pour démarrer la journée. Et enfin environnement plus sain : nous contribuons, à notre niveau, à la diminution de la pollution et aux économies d’énergie” énumère le maire. Le Carapatte des Fins est un des seuls pedi- bus mis en place par une commune dans le Doubs. “Le contact avec les enfants est formi- dable. C'est toujours un moment convivial" racon- te Sophie Theurillat, cheville ouvrière de ce pedi- bus depuis dix ans. Elle lance un appel aux béné- voles qui accepteraient d'accompagner le grou- pe chaque matin sur un parcours inférieur à 3 kilomètres.

spectacle, un feu d’artifice sera tiré depuis le Calvaire à 23 heures Ce n’est pas tout. Alizée Vannier, notre nouvelle Miss Doubs par- rainera le stand Capitaine de soi- rée qui offrira des cocktails sans alcool à volonté à tous les conduc- teurs qui achèteront un brace- let pour s’engager à ne pas boi- re d’alcool. Derrière le bar cette fois, vous apercevrez Marius Vuillemin, le premier Mister Doubs ! Évidemment, le lieu de la fête est inchangé. Elle se dérou- le devant la place du Celtic Café aux Usines. Pour des raisons de sécurité, la route départementa- le toute proche sera coupée en direction de Besançon. Cela fait 9 mois que les organi- sateurs planchent sur cette Re- fête entièrement gratuite. Elle n’est possible que grâce à l’engagement de quatre parte- naires : l’U.C.A.F. (union des com- merçants et artisans des Fins), le Celtic Café, le restaurant la Pat- te d’Ours et l’association Univers Papillon. Une cinquantaine de bénévoles sera à pied d’œuvre le 26 au soir.

Les organisateurs de la Re-fête de la musique aux Fins ont concocté un programme avec musique, feu d’artifice et bonne humeur.

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V A L D E M O R T E A U

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L es Un projet de rénovation de la mairie moins coûteux La municipalité investira 260 000 euros T.T.C. dans le projet de rénovation des bureaux de l’ancienne mairie. Une somme bien inférieure à celle prévue par la précédente équipe. Les travaux démarre- ront au plus tôt à la fin de l’année. Les Fins travaux d’aménagement de l’ancienne mairie des Fins auront bien lieu.

En bref…

Villers-le-Lac La mairie de Villers organise plusieurs réunions de quartier : jeudi 25 juin à 19 heures au Pissoux devant chez François Vuillier (concerne le Pissoux, le Montot, les Taillards, Com- be du Plane, Cerneux Billard, Chez Ducreux), lundi 29 juin à 19 heures au Chauffaud devant le foyer (concerne les habitants du Chauffaud depuis le Col France) et lundi 6 juillet à 19 heures à la montagne devant salle des Genévriers (depuis rue des Mésanges, la Courpée, le Cernembert, les Majors). Transport Dans notre dossier du mois dernier, il a été omis de pré- ciser quʼoutre les Taxis Cor- neille, une autre société est à disposition des habitants de la communauté de communes du plateau du Russey : les taxis Vuillemin, situé rue De Lattre-de-Tassigny au Russey et joignables au 03 81 43 72 69 ou 06 08 88 11 52. Prochaine sortie du journal C’est à dire 31 août 2015

cher la cage de l’escalier central pour étendre leur surface. “De cette manière, le personnel (3 équivalents temps plein) va pou- voir travailler dans de bonnes conditions. Nous pourrons accueillir la police municipale que nous partageons avec Vil- lers-le-Lac. En procédant ainsi, nous serons également en confor- mité avec la loi sur l’accessibilité. Enfin, en bouchant la cage

un appartement et l’ancienne salle de musique sera donc à ter- me coupé des bureaux de la mai- rie. La commission d’élu qui planche sur le dossier n’exclut pas de créer un deuxième loge- ment à louer à la place de la sal- le de répétition qui n’est plus utilisée. Pour l’instant, l’opération en est au stade de l’avant-projet som- maire (A.P.S.). Le chantier pour-

a municipalité finalise un pro- jet plus minimaliste que celui qui avait été imaginé par l’équipe précédente. Rappelons qu’elle était prête à engager plus de 600 000 euros (T.T.C.) dans la rénovation de la mairie. Le chantier n’a pas démarré. Mais néanmoins, en vue de sa réa- lisation, les bureaux avaient été déplacés en 2013 dans un bâti- ment annexe où ils se trouvent encore aujourd’hui. “Cette fois- ci, nous sommes sur un projet à 260 000 euros T.T.C. On peut compter sur 35 000 euros de sub- ventions auxquels doivent s’ajouter 10 000 euros d’enveloppe parlementaire” annonce le maire Bruno Todes- chini. Contrairement au projet initial qui transformait deux étages, cette nouvelle mouture ne modi- fie plus qu’un niveau. L’opération à l’étude consiste à réhabiliter les anciens bureaux et à bou-

rait démarrer à la fin de l’année voire début 2016. “Ces travaux ne sont plus prioritaires” remarque Bruno Todes- chini qui doit faire face à une autre urgence.

d’escalier, nous allons améliorer la perfor- mance énergétique de la mairie” détaille l’élu. Pour ce qui est de la sal- le d’honneur qui se trou- ve au même niveau, seu-

“Ces travaux ne sont plus prioritaires.”

le sa porte d’entrée sera modi- fiée dans le cadre de sa mise aux normes et son mobilier sera changé. Enfin, le projet réserve un espace pour installer à ter- me un ascenseur. “On se garde la possibilité d’augmenter enco- re la surface de la mairie dans les greniers où sont stockées des archives.” Contrairement à aujourd’hui, le rez-de-chaussée où se trouvent

“Nous attendons beaucoup d’enfants à l’école maternelle en septembre. Or nous disposons de quatre grandes classes et d’une petite qu’il faut transformer pour accueillir les élèves dans de bonnes conditions.” Tout doit être prêt pour la prochaine rentrée. Ensuite, le conseil municipal finalisera le projet de rénova- tion de l’ancienne mairie. T.C. se produira pas” remarque un agent immobilier qui précise qu’il y a toujours une demande pour des biens de caractère, maison ou appartement, qui ont moins de dix ans. Nous ne sommes pas habitués à ce genre de temps calme dans un Val de Morteau où lotisse- ments et collectifs ont poussé comme des champignons depuis 2005. Les derniers chiffres publiés par la D.R.E.AL. (direc- tion régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement), confirment la tendance bais- sière du marché dans le loge- ment neuf. Entre le 1 er mai 2014 et le 30 avril 2015, 3 930 loge- ments ont été mis en chantier en Franche-Comté, soit une bais- se de 20 % sur un an (- 7 % en France). “Le recul concerne aus- si bien la construction d’appartements que celle de pavillons. Le nombre de mises en chantier recule dans tous les départements, de - 7 % dans le Territoire de Belfort à - 48 % en Haute-Saône” indique la D.R.E.AL. La baisse est de 17 % dans le Doubs.

Immobilier

Le marché est atone dans le Val de Morteau Après des années d’euphorie, le marché de l’immobilier marque le pas dans le Val de Morteau.

Bruno Todeschini devant la cage d’escalier qui sera bouchée afin d’augmenter la surface des bureaux.

D ans le Val de Morteau, l’âge d’or de l’immobilier est-il bel et bien termi- né ? En tout cas, la plupart des professionnels du secteur notent que le marché est moins dyna- mique et plus difficile à tra- vailler. “Nous avons très peu de

re économique a altéré leur confiance en l’avenir. Mais il y en a aussi qui patientent, convaincus que l’époque est pro- pice à une baisse de prix. Ils attendent, persuadés qu’ils achèteront moins cher demain. Ainsi, on voit dans le Val de Morteau des promoteurs s’interroger sur

demandes en ce moment pour des prêts immobi- liers. En revanche, on fait beaucoup de rachat de crédits” observe une banque de la place. Les acquéreurs qui bénéfi-

“Nous sommes dans le

l’opportunité de lancer des programmes. L’un d’eux qui vendait des maisons neuves sur un terrain, s’est résolu à revendre les

ventre mou.”

cient pourtant de conditions d’emprunt très avantageuses puisque les taux d’intérêt n’ont jamais été aussi bas (- de 2 %), ne sont pas au rendez-vous. Leur comportement change. Beaucoup hésitent à s’engager, car la fragilité de la conjonctu-

parcelles nues faute d’avoir pu trouver des acquéreurs pour un projet pourtant qualitatif. “Nous sommes dans le ventre mou. Les acquéreurs attendent que les prix baissent, et les vendeurs attendent qu’ils remontent. Cha- cun espère une situation qui ne

Le nombre de mises en chantier recule de 17 % dans le Doubs.

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Le mystère des trous dans l’emmental percé Des chercheurs suisses ont découvert le secret de la présence de trous dans le fromage. Une découverte accidentelle qui permettrait aux froma- gers de contrôler la quantité de trous dans leurs produits. Et notre comté alors ? Explication avec le fromager de la fruitière Les Fins-Comté.

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titut suisse des sciences en den- rées alimentaires basé à Ber- ne, ont découvert en mai qu’ils étaient provoqués par des petites particules de foin, qui tombent

dans le lait pendant la traite des vaches. Ces particules déga- gent des gaz pendant la fer- mentation, qui forment alors des trous dans le fromage. Les chercheurs, associés à ceux de l’E.M.P.A. (Laboratoire fédé- ral d’essai des matériaux et de recherche), ont fait cette découverte lorsqu’ils ont consta- té que les trous avaient ten- dance à disparaître quand le lait était extrait avec des tech- niques plus modernes. “C’est la disparition du seau tradition- nel”, placé sous le pis de la vache, et remplacé par des tech- niques plus modernes et plus hygiéniques, qui est à l’origine de la disparition des trous pré- cise un porte-parole d’Agroscope. “C’est une découverte qui a été faite complètement par accident, comme toutes les grandes décou- vertes.” Cette découverte pourrait chan- ger la donne pour les fromagers, en leur permettant de contrô- ler la quantité de trous dans leurs produits. Jonglant avec les taux de foin, les profession- nels pourraient même établir différentes recettes, plus ou moins “trouées”. Pour en arriver à de telles révé- lations, la science a tâtonné depuis 1917 et les travaux de William Clark sur le sujet. Avec les connaissances de l’époque, l’Américain mettait en avant l’action du dioxyde de carbone, producteur de bactéries alors jugées responsables de la for- mation de trous.

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Et pourquoi notre comté n’a-t- il pas ces fameux trous ? “Si vous voulez des trous, je peux vous en faire demain…” , dit d’un ton amusé Thierry Arnoux, fro- mager de la fruitière Les Fins- Comté pour qui cette étude n’a rien d’un scoop. “Lorsque j’ai commencé comme fromager à

peu délaissé le comté à trous. “Il faut dire aussi que nous avons changé de technique et que le comté avec des trous se préser- ve moins bien dans le temps” avoue Thierry Arnoux. Emmen- tal ou comté ? C’est désormais à votre bouche de choisir… E.Ch.

Aubonne en 1985, je faisais un comté avec des trous. Avec des ferments naturels que je peux cultiver, on peut refaire des trous” explique le fromager dont la fruitière produit 68 comtés par jour. Seul hic, les clients n’en veulent plus. Voilà la raison pour laquelle les fruitières ont peu à

Projet Un lac artificiel à Morteau

C’est le projet - pas si fou - qu’avaient lancé des entre- preneurs mortuaciens à la fin des années quatre- vingt. Faute d’appuis politiques, il n’a jamais vu le jour. Et s’il était relancé ?

projet, la plupart des proprié- taires de terrain avaient don- né leur accord pour céder leurs parcelles. “Même la propriétai- re du terrain sur lequel passait le pipeline proposait de la dépla- cer à ses frais.” Le projet mort-né du lac de Mor- teau n’a pas obtenu les soutiens nécessaires. Un élu mortuacien, Hilaire Bosa, participait aux réunions de l’association, cela tel projet touristique. “On est allé au bout de notre idée, mais on n’a pas été suivis jusqu’au bout” se souvient Jean-Pierre Razurel qui a toujours gardé dans un petit coin de sa tête cette idée qui aurait selon lui fait du Val de Morteau une véri- table destination touristique de premier plan. Et si les dirigeants actuels déterraient ce dos- sier ?… J.-F.H. n’a pas suffi. Pas plus que le soutien du député bisontin Michel Jacquemin, convain- cu du potentiel de développement d’un

À chaque fois que le Doubs sort de son lit à Morteau en période d’inondations, jusqu’à couper la route menant à Mont- lebon, il y en a toujours pour s’exclamer : “Ce serait quand même bien d’avoir un lac ici…” C’est vrai que ça aurait de la gueule un lac artificiel avec ses plages, ses bateaux de plaisance, son plan de ski nautique, sa marina, son restaurant les pieds dans l’eau. Ce rêve a bel et bien

existé en tant que projet tou- ristique à la fin des années quatre-vingt, porté notamment par Jean-Pierre Razurel, le res- taurateur de L’Époque à Mor- teau. Il se souvient : “Il y avait

un vrai engouement autour de cette idée qui a fédéré plus d’une cen- taine d’adhérents dont un nombre important d’acteurs économiques

“On est allé au bout de notre idée.”

Ici la cave à comté de la fruitière des Fins. “Si on ne fait plus de trous, c’est notamment parce que les clients n’en veulent plus” dit un professionnel.

au sein d’une association que nous avions montée pour sou- tenir ce dossier. Elle était pré- sidée par Jacques Bouhélier.” L’association en question avait même mandaté plusieurs géo- logues qui étaient venus pique- ter entre la Nautique le pont de la Roche. “Ce projet n’était pas farfelu, il correspondant à ce qu’était le Doubs à cet endroit il y a plus de 10 000 ans. C’était un lac.” Selon les initiateurs du

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L’idée d’un lac vers Morteau aurait pu faire renaître la vocation balnéaire du Doubs, comme à la grande époque de la Nautique (photo D.R.).

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V A L D E M O R T E A U

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Morteau “Ici, je suis chez moi” Stéphane Adel a abandonné une vie de nomade avec les gens du voyage pour se sédentariser à Mor- teau. Celui que l’on surnomme “Calou” occupe un terrain familial dans le quartier du Mondey.

En bref…

Randonnée Les quatre Chemins de la contrebande franco-suisse sont terminés, ils ont été inaugurés le 20 juin à Biaufond (Suisse). LʼOrlogeur, premier des quatre itinéraires, était inauguré en juin dernier. Aujourdʼhui, les trois autres sont ouverts : la Bricotte, le Colporteur et les Gabelous. Portés par la Parc Naturel du Doubs en Suisse et le Pays Horloger en France, les Chemins de la Contreban- de franco-suisse constituent un produit dʼitinérance trans- frontalier original. Associant écotourisme et histoire locale entre France et Suisse, cha- cun des chemins propose une immersion ludique dans lʼunivers de la contrebande. www.pays-horloger.fr Népal Le comité des fêtes de Gilley organise une journée de sou- tien le dimanche 5 juillet à lʼassociation “À hauteur dʼhommes, auteurs dʼhumanité”. Marche, V.T.T., course à pied. Départs 10 heures, inscriptions dès 9 heures (10 euros). Repas tirés du sac ou petite restau- ration sur place, notamment soupe népalaise. Plus de ren- seignements au 06 79 91 60 56.

À Morteau, Stéphane Adel dit “Calou” est connu comme le loup blanc. “Ici je suis chez moi. Tous mes amis sont là. J’aime cette ville où j’ai gran- di. J’y ai toute ma vie” confie- t-il, à l’ombre d’un auvent. Ce gaillard de 42 ans ne regrette pas l’époque où il se déplaçait avec la communauté des gens Morteau avec sa famille. Après avoir vécu plusieurs années sur l’aire d’accueil qu’il entretenait à la sortie de la ville, la muni- cipalité lui a attribué un ter- rain familial dans le quartier du Mondey. “J’ai toujours vou- lu avoir un pied-à-terre. Lever le camp tous les deux ou trois jours, ce n’est pas une vie. Je ne sais ni lire ni écrire, voilà le résultat lorsqu’on bouge en per- manence. Alors que mes deux enfants vont à l’école à Morteau, ils savent lire, écrie, c’est ce que je voulais pour eux” reconnaît Calou, surnommé ainsi par ses amis mortuaciens. Stéphane Adel est intégré. “J’ai du voyage dont il est issu. Il y a 16 ans, il a fait le choix d’abandonner la route pour se sédentariser à

un travail. Je suis ferrailleur et je me déplace dans toute la Franche-Comté. Tous les matins, je me lève pour aller au boulot.” L’été dernier comme au mois de mai, il a mal vécu l’arrivée du convoi de gens du voyage venus de Suisse qui a fait des dégâts un peu partout dans le Val de Morteau. Stéphane Adel ne cautionne pas. S’il n’accepte sommes Français, et pas Ita- liens ou Bulgares. Nous ne sommes pas du même monde. Ils nous font une très mauvai- se publicité. Le problème est qu’on nous met tous dans le même sac alors que je n’ai aucun contact avec eux” regrette Calou. Il n’est pas le seul à déplorer les pratiques de cette commu- nauté inconnue dans le Val de Morteau avant l’année derniè- re. Nathalie et Philippe, des amis de la famille Adel, qui voyagent encore une partie de l’année en ont fait les frais. Ils ont dû quitter l’aire d’accueil des gens du voyage de Morteau à l’arrivée du convoi. Calou les pas d’être comparé à ces gens-là, il redoute que des personnes fas- sent l’amalgame. “Pour commencer, nous

“On nous met tous dans le même sac.”

Stéphane Adel dit “Calou”, avec sa petite fille. Une vie heureuse pour cette famille de gens du voyage sédentarisée depuis de longues années à Morteau.

a accueillis chez lui. “Ces gens- là ne respectent rien. Ils ne sont pas civilisés. Au bout de deux jours, nous avons quitté l’aire d’accueil car on ne pouvait pas vivre au milieu d’eux. Nous sommes propres, on nettoie, on

dans le Val de Morteau. Son souhait est de devenir séden- taire comme Calou. Pour cela, elle envisage de faire la deman- de d’un terrain familial auprès de la commune. T.C.

paye notre emplacement. On s’est fait envahir. Alors nous avons préféré partir alors que nous avions tout réglé” racon- te Nathalie. Avec son mari et ses deux enfants, elle reste désormais de longues périodes

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V A L D E M O R T E A U

Politique “Le Département va jouer son rôle d’aménageur” Vice-président du Conseil

En bref… Licenciements

Lʼentreprise horlogère suisse Ulysse Nardin a procédé fin mai à 26 licenciements a révélé la radio R.T.N. La société compte en tout 313 employés répartis au Locle et à La Chaux-de-Fonds. Impôts Les impôts vont augmenter lʼan prochain pour les habitants des Brenets (Suisse). Une décision qui sʼexplique par la nouvelle péréquation financière qui implique un manque à gagner de près de 240 000 francs suisses (214 000€). Et en 2016. avec la “bascule” de lʼimpôt des frontaliers, ce sont 600 000 francs (536 000€) qui partiront. Une augmentation de 5 à 10 points de lʼimpôt a été votée. Économies Le conseil communal de La Chaux-de-Fonds a présenté au personnel des mesures dʼéconomie en raison des chutes de recettes fiscales touchant la cité horlogère (notre édition dʼavril). Parmi les mesures déci- dées figurent une retenue de crise sur les salaires échelon- nés, le gel des échelons qua- litatifs pendant deux ans, un encouragement au temps par- tiel et un encouragement à la retraite anticipée dès lʼâge de 58 ans.

C’ est à dire : Vous avez été nommé président delacommissiondéve- loppement économique, agri- cole, touristique et aménage- ment numérique. Aviez-vous demandé cette compétence ? Denis Leroux : Je suis parti avec prudence dans cette élec- tion. À l’issue, Christine Bou- quin m’a proposé comme vice- président. J’ai accepté cette fonc- tion avec honneur. Il s’agissait pour moi de savoir quoi en fai- re sachant que deux volets m’intéressaient beaucoup : le développement économique et l’aménagement numérique. J’ajoute à cela les relations avec la Suisse. J’ai obtenu la prési- dence de cette commission. Je suis secondé par Pierre Simon au tourisme et Béatrix Loizon à l’agriculture, deux domaines importants de la commission. Càd : Vous êtes président du Syndicat Mixte du Très Haut Débit. Comment se déroule la première phase du plan de départemental et président de la commission dévelop- pement économique et aménagement numérique, Denis Leroux s’inquiète du transfert de la compéten- ce économique à la future grande Région.

déploiement de la fibre qui concerne 9 communautés de communes dont celles de Mor- teau et du Russey ? D.L. : Cette première phase s’achèvera en 2018. Je regrette que dans le déroulement de ce projet on rencontre des difficul- tés avec Orange qui se livre à une campagne de désinforma- tion autour du déploiement de la fibre par le Conseil départe- mental considérant que nous ne sommes pas compétents pour cela. J’ai interpellé récemment le préfet puisque l’État est action- naire d’Orange, pour qu’il met- Le problème pour l’opérateur his- torique des télécommunications est que le Département vient concurrencer son réseau. Je rap- pelle qu’Orange amène la fibre à Montbéliard Agglomération, à l’Agglo de Besançon et sur la com- munauté de communes du Grand Pontarlier et c’est tout. Sur le reste du territoire c’est le syndi- cat mixte qui déploie la fibre. Orange ne le fait pas. Alors qu’il nous laisse le faire. Càd : Votre compétence est- elle de faire rimer déploie- ment du numérique avec te un peu de fluidité dans nos relations. D’un côté, l’État nous encourage dans notre démarche et de l’autre il laisse Oran- ge agir ainsi.

développement économique ? D.L. : En effet, il ne s’agit pas seulement d’amener la fibre sur un secteur comme le Haut-Doubs par exemple. Il s’agit, dans la continuité de cette installation technique, de créer des territoires numériques. On a des projets pour faciliter par exemple l’installation de start-up, y com- pris sur la zone frontalière. En cela, le Département va jouer son rôle d’aménageur. Le numé- rique est devenu un des critères principaux pour une entreprise dans le choix de son lieu d’implantation. Donc oui, Càd : Le Conseil départemental est présent dans une quarantaine de structures telles que des socié- tés d’économie mixte. Allez- vous vous désengager de cer- taines d’entre elles ? D.L. : Notre rôle n’est plus de papillonner partout. Il est hors de question de continuer de s’engager dans des S.E.M. dont on détient 2 ou 3 %. J’ai entre- pris un travail de recensement et d’audit. Càd : Vous présidez Territoi- re 25 et Développement 25 qui est le bras armé du dévelop- l’aménagement du numé- rique permet de créer du développement écono- mique.

Denis Leroux a démissionné du Conseil régional en avril pour se concentrer sur ses fonctions au Département. Il a conservé par ailleurs son activité professionnelle d’avocat.

pement économique du Département. La loi N.O.T.R.E. qui modifie votre champ de compétences ne risque-t-elle pas de vous pri- ver de l’action économique ? D.L. : J’ai des idées pour le déve- loppement économique. Le pro- blème en effet est que la loi N.O.T.R.E. peut nous retirer cet- te compétence. Je précise qu’on ne sait toujours pas quelles seront les compétences futures des Conseils départementaux ! En tout cas, cette loi met en péril Développement 25 qui est l’organisme qui attribue les prêts d’honneur. Ces prêts accordés par la collectivité aux porteurs de projets sont des leviers qui leur permettent d’obtenir des financements complémentaires auprès des banques ou d’autres collectivités. Enfin, la dispari- tion de Développement 25 engen- drerait la suppression de 15 emplois.

Càd : La future grande région Bourgogne-Franche-Comté peut-elle reprendre le flam- beau de l’économie ? D.L. : Je suis très inquiet car actuellement on assiste à un enchaînement de réunions bila- térales entre la Bourgogne et la Franche-Comté sur fond de cam- pagne électorale. Si la Région hérite de la compétence écono- mique, je me demande qui va faire le travail sur le terrain que fait Développement 25 aujour- d’hui. Le fera-t-on depuis Dijon ? Pour assurer une continuité, en fonction de ce que dira la loi, nous voulons proposer des conventions entre le Départe- ment et les communautés de communes pour faire localement, au moins pour un temps, ce que la Région ne sera pas capable de faire en matière de développe- ment économique. Propos recueillis par T.C.

“Des difficultés avec Orange.”

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V A L D E M O R T E A U

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la loi sera examinée à l’Assemblée Nationale en deuxième lectu- re, il sera à Paris aux côtés d’autres élus pour la contester. Ce que dénoncent les maires, Les mairies ruraux ont le blues La loi N.O.T.R.E. relative à la nouvelle organisation territoriale met en colère les maires ruraux qui esti- ment que l’avenir des communes est directement menacé par ce texte. Politique

super-structures. Elles regrou- peront les compétences que nous assumons actuellement com- me l’urbanisme” ajoute Daniel Cassard (N.D.L.R. : la loi pré- voit d’unir les communautés de communes pour qu’elles attei- gnent la taille de 20 000 habi-

c’est que la loi donne davantage de pouvoir et de compétences aux communautés de communes au détri- ment des communes qui sont le premier échelon administra- tif du millefeuille de

tants. Le Sénat a reje- té ce critère démogra- phique). “Le risque est que nos communes deviennent des coquilles vides sans pouvoir ni moyens” s’inquiète Jean-Marc Lerat, mai- re de Plaimbois-du-

L es maires ruraux sont vent debout contre la loi N.O.T.R.E. qui cadre la nouvelle orga- nisation du territoire de la République. Le Sénat l’a voté le 2 juin en deuxième lecture, en y apportant un certain nombre de modifications. Dans la nuit du 16 juin, à l’Assemblée Nationale, la com- mission des lois l’a adoptée

“Nos villages vont devenir des hameaux et les maires des laquais.”

à son tour. La machine légis- lative est en route et les maires ruraux qui contestent la loi N.O.T.R.E. haussent le ton. Le 13 juin, ils étaient plus de 200 à manifester à Besan- çon devant la préfecture contre un texte qui “menace directe- ment les communes” annonce Daniel Cassard, le président de l’association des maires ruraux du Doubs. Le 24 juin, jour où

l’organisation territoriale. “On parle de transférer la dotation générale de fonctionnement (D.G.F.) aux communautés de communes qui deviendront des

Miroir. “L’État veut nous faire mourir pour des raisons écono- miques. Plus vous éloignez les points de décision et plus la démocratie est perdante. La loi N.O.T.R.E. casse tout ce qu’on des générations d’élus ont mis en place” estime Philippe Maré- chal, le maire d’Amancey. L’amertume est totale chez les maires ruraux qui espèrent peser sur le débat parlementai- re en se mobilisant. “Pour faire simple, nous n’aurons plus qu’à régler les problèmes de voisina- ge, l’état civil, et les chats écra- sés. Nous n’avons pas été élus pour cela. On essaie de faire croi- re que la multiplicité des com- munes a un coût. Moi, j’invite les représentants de l’État à venir voir tout le travail qui est fait bénévolement par les maires et leur conseil. Personnellement,

les interroge, beaucoup de maires ruraux ont le sentiment d’être méprisés par beaucoup de députés. Des parlementaires qui ne reconnaîtraient pas leur travail quotidien à sa juste valeur et qui sont prêts à leur imposer la loi N.O.T.R.E.

je n’ai jamais pris mon indem- nité totale de maire car je consi- dère qu’on s’engage dans cette fonction pour nos concitoyens. Avec cette loi, nos villages vont devenir des hameaux et les maires des laquais” conclut, amer, Daniel Cassard. Lorsqu’on

Daniel Cassard,

président de l’association des maires ruraux du Doubs.

Montlebon Devenus suisses malgré eux… Les élus de Montlebon sont invités par Le Cerneux-Péquignot dans le cadre du bicen- tenaire du rattachement du village à la Suisse. Les liens sont toujours forts.

A u moment de leur naturalisation suisse, il y a 200 ans, ils n’avaient pas bonne réputa- tion les habitants du Cer- neux-Péquignot. C’était, paraît-il, un village de contre- bandiers, avec des enfants illégitimes en pagaille, des cabarets… Rattachés jus- qu’en 1815 à Montlebon, les Cerneuniers sont devenus Suisses lors du remaniement de la frontière au congrès de Vienne, après la défaite de Napoléon à Waterloo. Deux cents ans plus tard, les habitants ont décidé d’organiser une série d’événements qui se déroulent tout au long de l’année. Il y a eu en juin des feux d’artifice… tirés en direc-

Programme des cours de la saison 2015 - 2016 Dojos de Morteau et de Villers-le-lac

siècle. Il y a aussi l’exemple de ce jeune agriculteur dont la ferme est sur le territoire de Montlebon alors que la majo- rité de ses terres sont implan- tées au Cerneux. Autre anec- dote : “Les habitants de Mont- lebon vont régulièrement aux offices religieux au Cerneux et le groupe de théâtre organise des séances là-bas. Nous avons de bonnes relations” témoigne le maire de Montle- bon qui comme son acolyte suis- se, entame son premier man- dat de maire. Le 1 er août, des festivités seront organisées ainsi que le 20 sep- tembre au Cerneux-Péquignot. Les Français sont les bienve- nus…

tion de la France. Les Suisses ont également décidé d’inviter les élus de Montlebon le 1 er août et le 20 septembre pour la fête du bicentenaire. Preuve que les liens sont toujours présents. “Nous défilerons avec les auto-

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JOURS HORAIRES

LIEU

COURS DE JUDO

rités suisses et des asso- ciations participeront à l’événement, comme la musique, les Amis des Fontenottes, le club de marche, les anciens

Mardi Mercredi Vendredi Mardi Mercredi Vendredi Mardi Vendredi Mardi Vendredi

16h30 - 17h30 13h30 - 14h30 16h30 - 17h30 17h30 - 18h30 14h30 - 15h30 17h30 - 18h30 18h30 - 19h30 18h30 - 19h30 19h30 - 21h30 19h30 - 21h30

Morteau Villers

Ils sont invités à défiler.

4, 5 et 6 ans

Morteau Morteau Villers (7 ans et plus)

7, 8 et 9 ans

d’A.F.N., l’association Trait d’union, le théâtre” , relate Catherine Rognon, maire de Montlebon. Commerce ou mariages, Mont- lebon et Le Cerneux ont gar- dé des attaches même si les mariages mixtes ont été inter- dits jusqu’au début du XIX ème

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20h - 21h30 10h30 - 12h

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Tous

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Jeudi

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V A L D E M O R T E A U

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Dans la ligne de mire des blockhaus Jeune étudiant en archéologie, Valentin Métral originaire des Fins, s’intéresse à tout ce qui touche à la seconde guerre mondiale. Il s’est employé à recenser les bunkers protégeant le Val de Morteau. Patrimoine

Situé sur la route de Noël- Cerneux après les Fins, ce bunker était armé d’une mitrailleuse et d’un canon anti-char. Au sommet du raccourci de Fuans côté Les Fins, le bunker des Richards a reçu plusieurs coups au but

L a passion ne se com- mande pas.À l’âge où ses camarades de classe sur- faient sur les jeux Inter-

net, Valentin Métral préférait enrichir sa culture militaire. “Mon père était déjà curieux d’histoire locale. C’est surtout

mon grand-oncle qui m’a racon- té ce qui s’était passé sur le sec- teur pendant la seconde guerre mondiale.” Le collectionneur qui sommeillait en lui s’est pris au jeu de rassembler divers objets : tenues, T.S.F. et toutes sortes d’accessoires. Le mannequin qui trône dans sa chambre montre à quoi ressemblait un médecin opérationnel sur les champs de bataille. Assez bon bricoleur, Valentin n’hésite pas à répa- rer les vieux postes de radio. Il dévore livres, documents papiers ou numériques qui trai- tent du sujet. Pas du genre à tout garder pour lui-même, il adhère à “Memo- ry 44”. Basée à Valdahon, cet- te association d’histoire est spé- cialisée dans la reconstitution autour de la Seconde Guerre

des canons allemands.

Morteau. Ces ouvrages font partie du sec- teur fortifié du Jura qui fut le parent pauvre de la stratégie de la ligne Maginot. La Suisse, pays neutre, ne constituait pas une menace sérieuse. Ce qui explique pourquoi cette frontière n’a pas été incluse dans le système de défense initial. La situation évo- lue à partir de 1935. L’idée d’une attaque des Allemands par la troupes des points d’appui armés de mitrailleuses et de canons anti-chars. “Ces bunkers ont été réalisés par les soldats d’infanterie qui étaient station- nés dans les différentes régions. Ils ne respectaient pas toujours à la lettre les principes construc- tifs” , explique le jeune étudiant qui a recensé, photographié mis en ligne la dizaine de bunkers locaux qui prennent sous leurs tirs les routes menant à Pon- tarlier et Besançon. On en retrouve trois du côté de Villers-le-Lac, un àMorteau, deux vers le Pont-de-la-Roche et les autres protégeaient l’accès depuis la R.D. 461. Tous étaient armés de mitrailleuses. Les plus grands comme ceux des Lavottes près du Bas-de-la-Chaux ou de la Roche aux Corbeaux disposaient aussi de canons anti-char de 25. Son obus de 300 g pouvait per- cer un blindage de 400 mm pour une portée de 800 m. L’armement du bunker du croi- sement des Richards cumulait mitrailleuse, canon anti-char et Suisse inquiète les auto- rités françaises. Il fut donc décidé de construi- re le long des routes pou- vant livrer passage à des

Mondiale. Cela touche aussi bien les tenues que les véhicules mili- taires. “On effectue en moyenne quatre à cinq

Des canons anti-char de 25.

fusil-mitrailleur. “Le blindage de ces bunkers simples varie de 1 à 1,5 m d’épaisseur. L’imminence de la déclaration de guerre a provoqué la construc- tion de plus gros blockhaus com- me la casemate de la Motte près de Soulce-Cernay qui ne sera pu être achevée à l’arrivée de l’ennemi.” En 1940, ce dispositif de défen- se ne résista pas longtemps à la puissance de tir des troupes alle-

mandes. Plusieurs bunkers, notamment celui des Richards, portent encore l’impact des coups au but des canons de l’envahisseur. Ces ouvrages deve- nus familiers dans le paysage du Val de Morteau sont aujour- d’hui laissés à l’abandon. Cer- tains comme à Villers-le-lac ser- vent même de support aux affiches publicitaires. Ainsi va la vie… F.C.

sorties par an. Cette année, on est allé à Arc-sous-Cicon, Mont- de-Laval, Baume-les-Dames.” Assez logiquement, il a accepté d’apporter son concours au créa- teur du site “Cicatrices de guer- re. Lieux insolites en France et ailleurs.” Il lui revenait de présenter les bunkers du Val de

Des bunkers aux tenues militaires, Valentin Métral s’intéresse à tout ce qui touche la seconde guerre mondiale.

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